Autant le dire tout de suite, le
matin, j'ai dormi. Nan, parce que
quand même, les infos, vidéos, interviews et le texte de
ce dossier, y'a qu'une personne derrière, hein! Trouvez-moi des
pilules-qui-font-pas-dormir pour l'année prochaine ou
dégottez de quoi faire un duo! J'ai donc raté à
11h ce que les affiches appellaient "une séance de gym sexy". Si
vous avez des choses là-dessus, pensez à moi, merci.
Aux alentours de 5 heures du matin, il a plu très
légèrement. Comme les visiteurs étaient dans les
salles d'activités, l'évènement leur fut
relativement invisible... mais mit les organisateurs dans tous leurs
états. Pour deux raisons: 1) il restait encore la journée
du dimanche et le lundi avec son cosplay, et 2) le forum des exposants
était au sous-sol. Et alors? Et alors, le bâtiment qui
l'héberge est une passoire qui suinte à la
première pluie. Il fallait donc protéger les stands.
Quelques bâches furent tendues et le toit surveillé
à la moindre goutte: le stand d'Atomic fut le plus
touché, et bien qu'ils soient restés discrets sur les
dégâts, ces derniers semblaient se limiter à
quelques T-shirts humides. En tout cas, le forum continua à
tourner normalement le dimanche et le lundi, et même en
connaissance de cause, ce mini-remake de
Dark Water fut invisible
aux visiteurs.
Je pense que je vais parler du forum une dernière fois ce
dimanche, et ne pas revenir sur le sujet pour le lundi.
Du côté des amateurs, il était évidemment
impossible de
tous les
visiter, surtout en
standalone!
Donc, voici trois
stands qui m'ont paru dignes d'intérêt - et qui ont bien
voulu répondre à quelques questions.
Tout d'abord, le
studio Adolys,
dont c'est la première venue à l'Epitanime. Deux soeurs
réunionnaises qui font tout, et deux copines qui font le reste,
pondent depuis cinq ans un fanzine papier noir et blanc
complété par un site web avec des articles (peu) sur des
choses qui plaisent aux filles (plein). Bien que les influences se
veulent multiples, on sent que Clamp est passé par là -
plus sobre, c'est tout. Après avoir fait le tour de leur
île, elles commençent à rouler leur bosse sur les
conventions métropolitaines... 120 pages pour 4,50
eurobrouzoufs, yay.
Noux Anime Art
(première année à l'Epitanime): une illustratrice
solo, autodidacte et en amateur qui fait tout, à la demande sur
son site. Crayonné, coloration au marqueur, cellulo,
aquarelle, Photoshop, le stand était gavé de fanarts
allant de Mazinger à Trigun en passant par Final Fantasy. Compte
devenir prochainement freelance; en voyant son travail, je suis devenu
aveugle.
Enfin,
mangavore.net
(troisième année?), qui faisait
un
rapport en direct de la convention sur leur site web.
L'année dernière, leur stand était surtout
dédié à la promotion d'AMVs via la vente de
CDROMs, pratique qui
m'avait
fait tiquer. Donc là, ils avaient
deux ordinateurs, quatre personnes, une couverture des stands par
interviews et du cosplay avec une photographe consacrée,
l'accès à la divine connection au Net d'Epita... Les gros
moyens, et
une
grosse gallerie, donc. Leur ligne rédactionnelle se veut
beaucoup plus orientée vers ceux qui n'ont pas pu venir, plus
concise et sûrement moins
hardcore
que la mienne^^! En effet, malgré leur personnel, j'ai
été plus souvent qu'eux sur les lieux de la convention :)
. N'empêche, devant la rapidité de leur travail, il n'est
pas exclu qu'on fasse
combo l'année
prochaine...
Transition des amateurs vers les stands professionnels: des
flyers furent distribués
sur toute la conv', estampillés
Japanim Sud et sous-titrés
"Nippon Imagination.Co.LTD" (sept fois!). Format A5, impression noir et
blanc de photocopieur, image du film d'Apple Seed en illustration et
une simple phrase (ici épurée de ses fautes de
conjugaison): "
Japanim-Sud.com est un
forum de discussion dédié à la mise en place d'un
évènement Japanime dans le sud de la France". Pas
un évènement, pas un projet, juste un forum: plus flou,
tu meurs! Forcément, pour quelqu'un qui fait plus de 800km pour
l'Epita, c'est digne d'enquête... Et déjà une
première piste: il y a au moins un nom en commun entre
l'organigramme de Nippon Imagination et celui de
Granaska, l'association qui
fait la promotion des sentaïs et tokusatsus. Cette
dernière, habituée à l'Epita, n'est pourtant pas
venue cette année et son site est réduit au silence
depuis un bon moment. Coïncidence, mue de Granaska en Nippon
Imagination, ou changements d'intérêt d'une personne? Il
faudra rouler sa bosse pour en savoir plus, surtout que le forum
Japanim-Sud est avare en infos concrètes. De son
côté, l'association Tsubasa a été
contactée mais confirme le flou artistique de Nippon
Imagination... qui semble être davantage une compagnie (pro)
qu'une association (amateur) loi 1901 - en attestent les suffixes
"Company" et "Limited", qui n'ont pas trop de valeur légale en
France.
Retour chez les professionnels.
Tonkam
avait un stand conséquent mais se réservait pour la Japan
Expo, où seraient dévoilés quelques
nouveautés: Hellsing, pas mal de
seinen et évidemment une
grosse masse de Katsura (Zetman, diverses rééditions,
sérigraphies...) puisque présence du maître
à la JE. Le magazine papier
Kogaru
avait aussi sa place, directement
tenue par les responsables éditoriaux qui répondirent
avec plaisir à quelques questions; en fait, c'est
carrément le créateur du mag' qui m'adressa la parole!
Basé à Nice, leur rédac' est composée de
quatre ou cinq "permanents", associés à une dizaine de
pigistes dans toute la France, qui ont tous appris le merveilleux
métier de journaliste sur le tas... Par exemple, remplacer les
idols en couverture par des personnages d'anime, histoire de ne pas
être rangé dans les rayons de kiosques à
côté d'OK Podium. La ligne éditoriale tient en
trois points auxquels ils collent à fond: Anime, J-Pop et
Cosplay, à raison d'un tiers chacun; même les jeux
vidéo sont réduits à trois ou quatre pages. Leur
équipe a entièrement été composée
par contact humain, tous se connaissant depuis plus d'une dizaine
d'années par les conventions: fanzines papier et
méritocratie sont les moyens d'entrer chez eux - leur directrice
de publication était d'ailleurs en train de cosplayer! A part
cette dernière, tout leur staff a déjà un travail
à plein temps, Kogaru étant donc fait sur leur temps
libre. Sur ces mots arriva leur responsable marketing, qui revenait
avec un GameCube et Pokémon Colosseum fraîchement
gagné sur le concours Bomberman à 100 joueurs... Je sais
pas pour vous, mais suffisamment de signes étaient réunis
pour me prouver que ces gens connaissent leur domaine. Ce dernier
m'expliqua comment il était possible de créer un magazine
professionnel entièrement par télétravail, en ne
voyant certains rédacteurs que quelques fois par an: chacun fait
ses articles sur quelque chose qu'il aime, puisqu'il l'achète
lui-même. Les éditeurs français envoient quelques
versions pour critique, mais elles voyagent généralement
en voiture quand ils se rendent visite ou alors par Chronopost; les
articles sont des fichiers Word communiqués par email. Kogaru en
est à son neuvième numéro, ça paraît
tous les deux mois pour 4,50€ et si vous aimez les tutoriels de couture
détaillés sur le cosplay, ça pourrait vous plaire.
Pendant ce temps, comment se porte le matos pirate? Pas trop mal, mais
moins bien que d'habitude. Outre les magasins abordés hier qui
faisaient du boycott du HK leur fer de lance, les organisateurs avaient
décidé de commencer cette année avec les DVD. Ca
tombe bien, Konci les avait laissés à la maison cette
fois-ci. A ce titre, le magasin One Shot Manga (basé à
Rouen, créé en septembre dernier, pas de site web) s'est
fait bizuter dans les règles: pour ce que j'en ai vu, presque
tout leur stand était
made in
Taïwan.Avec les DVD de Saint Seiya Hades? Jaquette
floue sauf les informations en bas du quatrième de couverture,
code-barres identiques, sous-titrage chinois fut ce que
constatèrent les organisateurs lors de leur ronde. Discussions
échaudées, puis One Shot Manga consentit à les
retirer du stand. Le lendemain (lundi), ils mentirent carrément
à un confrère sur les CD audio à 10€, en disant
que c'était de l'original japonais! Mis face aux jolis logos "SM
Records" et à leur adresse en chinois, ils répondirent
que c'était toujours mieux que télécharger des
MP3... Ben voyons. Quand l'appareil photo fut sorti pour faire quelques
clichés, ils tentèrent carrément de l'arracher des
mains. Atomic Club avait également quelques DVD HK, qu'ils
gardèrent sur leur stand malgré les injonctions
d'Epitanime: ces derniers fermèrent les yeux parce que leur
stand avait été touché par les fuites d'eau. Dans
tous les cas, excellente initiative que ce commencement de refus du HK,
surtout lors d'une édition qui comptait chaque centime
gagné.
A l'extérieur? Comme le samedi: Arts martiaux et Tsubasa sur la
scène, dont on reparlera plus longuement demain. Du
côté des projections, Beez a montré Saber
Marionette J, une vieillerie des années 90 que j'attendais
depuis longtemps chez nous (mais où est Martian Successor
Nadesico?).
Nekomix, dans sa
salle en plus de son stand, organisait concours de dessin sur concours
de dessin. Et pas loin de là, l'association
2bCosplay prenait les costumes en
photo, quand les
cosplayers n'étaient
pas avec leur aiguille et leur fil en train d'apporter les
dernières retouches. En bref, rien de bien différent par
rapport à samedi, si ce n'est qu'on sentait bien que tout le
monde s'économisait pour le dernier jour.
La nocturne aussi se déroula comme la veille: amphi IDP
peuplé par quelques curieux pour le troisième film de
Touch (en français,
Théo ou la batte de la victoire)
jeux vidéo et karaoke à fond, les deux ayant
renouvelé leur offre d'une nuit sur l'autre. Alors hop, j'ai
fait le tour des organisateurs qui ne dormaient pas et je leur ai
posé quelques questions...
L'interview de Neuro et Seiyar (président Epitanime et
responsable convention) a déjà été
abordée, passons à celle de
DarkSoul,
responsable technique. Autrement dit, c'est lui qui s'occupait du bon
déroulement du point de vue informatique... Et comme il est
également fansubber avec huit ans de japonais, la conversation a
surtout tourné autour de la qualité des DVD qui furent
fournis par les éditeurs pour les projections!
Get Backers de chez Kaze a
été très bien traduit, à l'exception de
quelques erreurs de continuité (le pouvoir de Ban étant
nommé "Jagan" dans le premier épisode, "oeil
maléfique" dans le deuxième).
PreTear de chez Dybex était
magnifique, avec bonne traduction, superbe menu ("qualité menu
japonais!") et excellente qualité d'image (basée sur le
master américain); dans
l'ensemble, rien à redire sur les traductions Dybex. Chez
Mabell, toujours quelques fautes d'orthographe et de nombreux termes
japonais non traduits (et on déplore le manque de collaboration
par exemple avec Kana, qui fait le manga papier de
Samurai Deeper Kyo), mais les
textes collent à la VO; curieusement, certaines versions de
Kyo ou
Pita Ten ont carrément des
"à traduire" dans les sous-titrages, voire des épisodes
pas traduits du tout!
Kenshin Leo,
président de Tsubasa et présentateur de jour, a
confirmé que cette année, son association faisait bien
plus que simplement fournir les services d'animation qu'ils distribuent
dans la France entière. En fait, ils sont carrément
co-organisateurs, ont tout préparé avec Epitanime et
même leur mot à dire sur le budget... Décisionnel,
démarchage des sponsors, et payer un shaman pour qu'il ne pleuve
pas, parce que les quelques nuages au-dessus de la scène
n'étaient pas là pour le rassurer. Evidemment, les
chiffres attendraient la fin de la convention, mais entre 5000 et 6000
personnes étaient attendues cette année.
Est ensuite passé à la casserole Psykoz, vice
président et co-responsable convention. Surprise: depuis des
années, Epitanime est en fait un projet libre, à savoir
une sorte de projet personnel qui entre dans le dossier scolaire des
étudiants! Cela permet à ceux qui participent de brosser
leur CV d'épitéen et de bénéficier des
aides de l'école. Le personnel organisateur est
entièrement bénévole, à l'exception de la
sécurité et de la Croix Rouge; beaucoup
d'étudiants et leurs copains, tous recrutés par affiche
dans les couloirs et bouche à oreille, soit une centaine de
personnes au total. Psykoz s'occupait également de
dégotter le matériel pour que la convention tourne: comme
l'année dernière, la moquette a été
récupérée d'un autre salon, tout ce qui
était empruntable sur l'école (tables, chaises,
ordinateurs..) l'a été, négociations des
locations... Le système D en action, fidèle à
l'idée d'une convention amateur finalement.
Sly, responsable du forum, qui était tout content de ses
2000-2500 m²: les orgas qui aident les pros et les amateurs
à s'installer ou à débarrasser, faire des contacts
avec les éditeurs, la qualité des fanzines, les rondes
pour donner qui une chaise, qui une prise
d'électricité... A part les gouttes de pluie, tout s'est
bien passé. Accessoirement, il a confirmé ce que tout le
monde avait pu remarquer: les magasins avaient un sourire qui allait
d'une oreille à l'autre. Faut dire que cette année, ils
n'ont pas cédé à des remises de folie et à
la vente à perte comme en 2003...
JetLi, responsable de la section Jeux Vidéo. D'ailleurs, s'il
s'agit de la "section" et pas de "l'association", c'est tout simplement
par économie de la paperasse; et bien qu'ils fassent partie
d'Epitanime, les