Raton-Laveur.net - Epitanime 2005

On en avait déjà largement discuté : en raison d'absence de Japan Expo 2005, l'Epitanime était assurée de faire un record de fréquentation en devenant la seule convention d'animation parisienne cette année. Sauf que quand on fait 3 fois moins de visiteurs que la JE, il y a de quoi craindre la surpopulation, non? Les orgas ont bien flippé durant la préparation de cette convention : comment prévoir le nombre de visiteurs et que faire en cas d'affluence trop importante? Quelle est la "charge maximale" supportable par les lieux et l'équipe?
Et personnellement, je n'étais pas plus rassuré qu'eux et ils ne faisaient rien pour arranger les choses. Plusieurs fois, j'ai contacté des responsables en leur demandant de me rassurer, et on me répondait en termes à peine masqués des solutions de bouts de ficelle : communication extérieure réduite au strict minimum en-dehors des circuits de connaisseurs (sites Web ciblés), le conseil d'administration de l'association cherchera bien à faire un maximum d'entrées mais les orgas feront leur possible pour que ça reste confortable, état d'alerte à partir de 3500 visiteurs le jour et 1500 la nuit et fermeture des portes à 4000 et 2000... Le dilemme était de faire un choix entre "satisfaire le plus grand nombre à l'entrée au risque de mécontenter à l'intérieur pour cause de foule" ou "mécontenter à l'entrée en fermant les caisses et garder une circulation agréable à l'intérieur".
La seule prise de température possible fut les préventes... Ces dernières se vendirent deux fois plus que l'an dernier - sachant qu'en 2004, il y a eu au total 6300 entrées! Mais faute de lundi de Pentecôte, l'édition 2005 ferait 2 jours et 2 nuits au lieu de 3 jours et 3 nuits. Ajoutons à cela les divers critères "dissuasifs" : Epitanime se déroule toujours lors des examens, plus la fête des mères ou le référendum sur la constitution européenne ainsi que l'idée déjà acquise que la convention serait surchargée...

Comme les évènements se déroulent dans l'Epita, les salles de classe et amphithéâtres qui accueilleront les activités sont occupés en semaine par les cours de l'école. La préparation se fait donc au dernier moment, à l'exception du forum des exposants qui se déroule dans le sous-sol de l'Epita. Jeudi soir donc, on tirait les câbles électriques et les connections réseau, on traçait à la craie les emplacements des stands avant de mettre la moquette (récupérée sur un autre salon). Cette dernière fut posée le vendredi, peu avant l'arrivée des exposants qui mirent en place leurs stands; tout devait être prêt pour samedi matin.

On l'a déjà dit : une convention qui ouvre à l'heure, ça n'existe pas. Censée ouvrir à 20 heures, Epitanime 2005 a commencé à 21 heures en raison de divers problèmes de son ou dans les salles de projection. Les salles de jeux vidéo (il y en a deux: la section JV de l'association et M-Games) n'ont ouvert qu'à 22 heures. Prudents, les visiteurs faisaient parfois la queue depuis plus de 2 heures pour acheter leurs tickets du week-end, et certains ont passé l'après-midi à surveiller l'entrée ! Excellente initiative: à l'entrée, un joli guide de la convention (réalisé par l'association Meluzine et lisible ici) fut distribué aux visiteurs.
Lorsque la convention a ouvert ses portes, aucun amphi n'était prêt. Il y a donc eu un gros moment de flottement et les plannings de projection furent complètement modifiés... Mais ce qui fut diffusé était vraiment de qualité. Chaque éditeur n'a proposé que du "neuf" : Overman King Gainer, Cinderella Boy, Alien 9... Dans l'ensemble, l'association Tsubasa a animé la nuit avec ses jeux en faisant le tour des amphis, mais ils étaient moins fréquents que l'an dernier. Enfin, excellente initiative que d'avoir parsemé les projections de films amateur signés Crash System ("Amour, gloire et Cosplay" et "Envoyé à la Une") et l'épisode 14 des Bitoman !
L'an dernier, la salle "karaoke uniquement" avait fait un tabac, et ils ont remis ça. Au lieu de prendre une seule playlist aléatoire de plusieurs heures, ils firent de nombreuses pauses pour recueillir les demandes du public. En fait, c'était dû aux projecteurs d'Epita qui se mettent tout seuls en veille toutes les 1h20... L'attente était masquée par ces suffrages, et les organisateurs m'ont avoué avoir été impressionnés par la diversité et la culture du public, qui ne demandait pas que des animes bien connus. D'ailleurs, les canons actuels comme Bleach ou Naruto ne sont même pas dans les karaokes de l'association ! Epitanime utilise toujours son application faite maison pour les karaokes: Toyunda. Grosses améliorations: alors que chaque année, Toyunda était un festival de plantages, le programme n'a quasiment pas failli ; à présent, seule la version Linux est activement maintenue. Enfin, de nombreuses vidéos ont été remplacées par des versions DVD de très belle qualité. Dans la cour, l'association Tsubasa organisait des jeux pour ceux qui n'étaient pas dans un amphi ou en train de jouer.

Quelle que soit l'heure où l'on passait dans la journée, la file d'attente à l'entrée était énorme. Aussi bien pour les préventes que pour les tickets (chacun ayant une caisse respective), certains visiteurs ont attendu 2 heures maximum d'après les orgas et plus de 5 heures selon les témoignages recueillis dans la queue; les derniers visiteurs sont entrés à 17h30, sachant que leurs tickets pour la journée expiraient à 19 heures... Côté préventes, la file faisait l'angle du pâté de maisons, et côté tickets, elle se traînait jusqu'à la porte d'Italie. Pire, la liste des invités n'est jamais arrivée à l'accueil, retardant davantage les entrées. Une fois à l'intérieur, les gens avaient droit à trois sacs: un Mabell avec le catalogue de l'éditeur, un Manga-Distrib' avec le catalogue Déclic / IDP, et un Beez avec... un T-shirt Gundam Seed! Pendant un moment, il fut également question d'avoir Gravity qui devait offrir un DVD avec une version d'essai de Ragnarok Online, mais l'équipe française prit trop de retard.
La Bandai Europe Entertainment Zone (ou Beez pour les intimes) était donc dans la place et ils ont clairement mis le paquet : gros stand dans le forum (mise à jour : d'après l'organisation, leur emplacemement n'était pas plus gros que les autres - j'ai dû être abusé par le mur de machines à gashapons et le fait qu'ils étaient collés à Mabell), plus de 2000 T-shirts distribués à l'entrée et à l'achat, beaucoup de projections, et même quelques produits présentés en exclusivité comme leurs premiers CD audio (les deux BO de Ghost In The Shell Stand Alone Complex), estampillées Beez sur la jaquette. Oui, ça m'a fait tout chaud à l'intérieur, parce que c'est à ce genre de signes qu'on sent lentement venir la fin du HK. Autre chose : Epitanime avait proposé à Bandai de piocher dans son gigantesque catalogue japonais pour fansubber, à l'attention de la convention, quelques animes absents du catalogue DVD dans le seul but de montrer quelque chose de vraiment différent. Contre toute attente, Beez a accepté (pourtant, le but d'une projection n'est-il pas de vendre des disques ?), mais cela ne s'est finalement pas fait car les programmes étaient déjà décidés. Une idée à tenter pour l'année prochaine en tout cas : ça pourrait ouvrir la porte à des exclus et revenir au but premier du fansub qui est de faire découvrir des séries inconnues.

Côté activités, M-Games changeait de salle entre le jour et la nuit et s'est décidé à n'utiliser que StepMania pour éviter de jongler entre tous leurs disques ps2. La salle de jeux vidéo continuait son partenariat passé avec Sega l'an dernier : plein de concours organisés, des lots partout, et les deux projecteurs dédiés à la Saturn - le premier était comme d'habitude un Bomberman Saturn permanent à 10 joueurs, et l'autre était réservé à tous les jeux éclectiques: REZ, Pop 'n' Twin Bee, et passé minuit, des jeux avec des filles courtement vêtues comme Gals Panic ou le simulateur de danse de Namie Amuro... Adoru, bien connu de la scène Sega française, nous avait gâtés: des Dual Sticks Virtual-On, la borne de SegaSonic avec le trackball, des jeux rares partout... Les autres marques étaient représentées (le tournoi Naruto 3 a fait bouger du monde), mais Sega menait la danse. Durant tout le week-end, la section jeux vidéo a organisé des concours à tour de bras et distribué beaucoup de lots, donc des DS et des jeux Sega. Enfin, à l'instar de M-Games avec son StepMania, les jeux rippés sur les disques durs des Xbox et autres copies de sauvegarde étaient omniprésents : c'est compréhensible mais ça fait toujours tilter.

Pour le cosplay solo, ce fut beaucoup moins rose... L'écran géant était certes de retour, mais il avait certains panneaux qui ont eu des problèmes de fonctionnement (c'est dommage, on ne voyait pas tous les sponsors en plus des banderoles autour de la scène). L'organisation m'a dit que leur contrat stipulait qu'un technicien devait rester durant toute l'utilisation de ce dernier, mais il a vite été porté disparu (certains seraient même en train de pousser le trésorier à ne pas payer pour contrat non respecté, yay l'économie de quelques milliers d'euros). En plus de ça, il était complètement inutile : Tsubasa n'avait apparemment pas vérifié les vidéos fournies par les cosplayers et de nombreux fichiers ont planté. Comme il n'y a pas eu de Japan Expo, tous les cosplayers se sont rabattus sur Epitanime... Equation simple: 86 costumes pour 30 secondes chacun et un gros soleil = public brûlé, présentateur mort et jury dépassé. Au bout d'une heure, tout le monde était réduit à l'état de chair brûlée et le spectacle a tourné au marathon pendant le reste de l'après-midi. De l'avis de quelques amateurs de cosplay, le niveau de cette année est en baisse avec pas mal de gens timides ou ne faisant pas attention aux détails de leurs costumes, malgré quelques merveilles qui avaient manifestement été confectionnées pour la JE.

Le forum garde le look "open space" inauguré l'an dernier ; à l'époque c'était par manque de moyens, mais c'était tellement sympathique que c'est revenu^^. Côté édition, les habitués Mabell, Beez, Kaze, Tonkam, Tokebi et Déclic / IDP avaient leur stand. Punch Comics était là sous son nouveau nom Taifu Comics, AnimeLand était toujours là même si personne ne fait attention à eux, et l'éditeur IMHO, inconnu au bataillon (en fait ça fait partie de J'ai Lu), était signalé sur la carte mais il y avait NekoWear à leur emplacement (mise à jour : dixit l'organisation, ils étaient bien à leur place... Mais j'ai rien vu). Enfin, Ki-oon, un nouvel éditeur tout jeune, présentait ses quelques mangas : ils étaient excités comme des puces autour d'un one-shot nommé Duds Hunt - The Network Survival Game, ils en ont d'ailleurs vendu tout leur stock, et je reparlerai de ce manga sur l'Editotaku (je casse le suspense tout de suite : c'est excellent).
Chez les magasins, rien de bien neuf: Konci et New City Games continuaient à vendre leur HK, Tonkam avait apporté quelques goodies, DailyManga fêtait son premier anniversaire depuis leur ouverture lors de l'Epitanime précédente et ils avaient un stand plein à craquer de mangas japonais, doujins et gadgets (leurs casquettes Menchi d'Excel Saga ont fait un carton). Nautilus était également de retour avec plein d'imports mais toujours très cher, et... une jolie collection de DVD et d'artbooks hentai, bien en évidence sur la table et qui seront passés sous le radar des orgas durant toute la convention.
Le prix Nobel de l'agencement revient à celui ou celle qui a eu l'idée de mettre l'activité du jeu de Go au beau milieu du forum des exposants. La prochaine fois, mettez-les dans la salle de karaoke, je suis sûr qu'ils pourront encore mieux se concentrer sur leur goban avec quelques décibels de plus dans les oreilles. Et enfin, je sais que tout le monde s'en fout, mais Gia de GameOne (et avant ça de Consoles+ ! ) est passée durant l'après-midi mais personne ne l'a vue. Voilà voilà, je vous avais dit que vous vous en foutiez... Mais pas moi >_< .
Samedi soir, les responsables et organisateurs pas encore morts se sont réunis dans le forum vidé pour un pow-wow de milieu de convention. Tout se déroulait très bien, mais la question du HK est revenue sur le tapis au sujet d'un stand "qui avait du HK et de l'original japonais" (douce hypocrisie, ils parlaient de Konci). On le vire ou on lui demande de cacher cette contrefaçon qu'ils ne sauraient voir ? Réponse : on laisse tranquille. Comme l'an dernier, la politique est de tout faire passer à l'exception des DVD... Ah non, à l'exception des DVD d'animes. New City Games avait des DVD de concerts de Gackt ou de l'Arc-En-Ciel et les orgas furent avisés de les ignorer, et pareil pour les CD audio. Quel coupage de cheveux en quatre !
Alors on en a déjà largement parlé sur ce site, mais pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? Si on me dit que le HK doit rester parce qu'il n'y a aucun autre moyen de se procurer des CD, c'est justement parce que les gens semblent se contenter d'imitations, trop souvent en ignorant qu'ils achètent des copies illégales. Le sujet reste d'autant plus tabou que comme chaque année, Konci est un des principaux partenaires d'Epitanime, avec un stand dépassant généreusement la taille maximale imposée aux autres (70 m² contre 50 m²). L'association aurait pu profiter de sa position de force exceptionnelle cette année dans les négociations de parternariat en l'absence de JE pour imposer des règles strictes, et on a simplement droit à la politique "pas de DVD mais OK pour le reste" mise en place l'an dernier. En 2004, c'était courageux d'agir ainsi alors qu'Epitanime n'était pas financièrement disposée à refuser des revendeurs, mais refaire ça cette année alors que tout était de leur côté, c'est de la frilosité.
Beez commence à vendre des BO sous un label français et j'ose espérer qu'ils en profiteront pour marquer un embargo sur les revendeurs illégaux (et merde, maintenant je me dis que j'aurais dû aller voir les gens de chez Beez et leur demander quelle était la différence entre leur CD de Ghost In The Shell et celui vendu 30% moins cher sur le stand Konci d'en face). Faut-il que les éditeurs montrent le chemin ? C'est déjà à cause de leurs pressions qu'Epitanime a abandonné les projections de fansubs, lâcheront-ils les contrefaçons pour la même raison?

Devant l'Epita, la file d'attente était inexistante puisque les gens avaient déjà acheté leurs tickets et les orgas étaient rôdés. Encore une initiative de Beez à l'entrée : des Gashapons Gundam (la Maxi Collection 7, je précise pour les deux bossus que ça intéresse) étaient distribués aux visiteurs... En ce qui concerne la population, autant le dire tout de suite : les portes n'ont pas été fermées, la masse critique n'a pas été dépassée, tout le monde est entré. Il n'y a pas eu de foule délirante, on pouvait se déplacer sur le site de la convention à peu près aussi aisément que les années précédentes - bref, le scénario-catastrophe attendu n'a pas eu lieu. En rétrospective, les orgas pensent que les deux mesures les plus efficaces furent le peu de communication (Internet et magazines, mais peu d'affiches ou de flyers) et le monstrueuses files d'attente de vendredi et samedi qui ont dû en décourager plus d'un.

On a déjà parlé des professionnels dans le forum, passons aux amateurs. Pour les fanzines, la sélection fut sévère - c'était même la première fois qu'Epitanime demandait à voir des preuves de qualité et d'assiduité des candidats. Alors certes, le dessin était beau, la qualité était au rendez-vous, mais il y en avait quand même qui surestimaient leur marchandise ou leur ego - on y peut rien, je sais. Et même si on les accepte par souci d'exhaustivité, serait-il possible de leur demander de garder le yaoi hardcore à la maison ?
On trouvait aussi la team Son of Destiny, ceux qui sont passés l'an dernier dans la Push-Start Radio et qui bossent sur un RPG qui fait plus que très fortement penser aux Final Fantasy sur PSOne (ce qui filtre de ce projet ne laisse pas augurer d'une grande originalité)... Alors, quoi de neuf depuis tout ce temps ? L'équipe n'a quasiment pas changé, ils ont bossé sur les graphismes et ils pouvaient présenter du code jouable pour la première fois ! Le travail de l'image est incroyablement soigné pour un projet amateur: les persos 3D au look SD (avec des capes et des robes qui bougent !) évoluant sur un fond 2D vraiment très réussi ; on pouvait parler avec quelques personnages, entrer dans les maisons, changer de perso, et c'est à peu près tout - mais l'idée et l'évolution du projet passent bien. Les programmeurs s'amusaient à activer les vertex pour donner un côté cell shading, et ils avaient aussi apporté une vidéo pour illustrer le mode de combat et une bible de leur projet pour expliquer leurs méthodes de travail. L'équipe vendait aussi des posters, des cartes de personnages et la bande-son de leur jeu... Enfin, ils s'accrochent dur comme fer à l'objectif de publier les premiers chapitres dans une démo pour ce Noël 2005. Bon courage à eux ! Pendant ce temps, le site JapImpact.com avait mobilisé son équipe (une dizaine de personnes !) pour blogguer en direct de la convention, à l'instar de Mangavore l'an dernier. Ils bossaient objectivement et rapidement, je bosse subjectivement et lentement... Ils s'étaient fabriqués des T-Shirts, ils ont pris des photos, et je les ai vus en train de faire des interviews intéressantes, parfois en prenant des notes avec un carnet en papier tout blanc et un stylo qui écrit en noir, mais leur site n'en a retenu que des listes de gagnants aux concours et une gallerie de photos des cosplays ? Triste. Ils partageaient leur stand avec une autre association, Kibarashi District ; nouveau nom, mais des gens qu'on connaît. En effet, c'était Simon Gérardin qui était là, ex-président de Granaska (association pour la promotion des séries de sentai et de tokusatsu ; Kibarashi continue cette mission mais se veut plus généraliste que Granaska tout en laissant une place particulière aux héros en spandex) et ex-représentant français de Nippon Imagination, une société franco-nippo-suisse... Tiens, on avait déjà parlé d'eux l'an dernier, ils vont organiser Japanim-Sud, une convention à Montpellier ! Dans le Sud de la France, les fans ont été échaudés après la décadence du Cartoonist Toulon et ces gens-là se doivent donc de rallier un maximum de confiance... Ouais ben après un an à rouler ma bosse, je crois que c'est pas gagné. Mr Gérardin a lâché le projet Japanim-Sud, ils ont rapidement cessé tout contact quand j'ai voulu leur poser quelques questions, ils gardent leurs partenaires dans un flou artistique sur la moindre date (c'était prévu pour le printemps, ils parlent maintenant des vacances de Toussaint), et leur association doit compter une vingtaine de membres pour organiser l'évènement - pour rappel, le staff d'Epitanime compte plus de 120 personnes. L'année dernière, j'étais curieux, maintenant, je suis douteux, comme dirait l'autre.

Et hors du forum ? Il y avait l'excellent espace Japon, géré par l'association EuroJapanComic (un groupe d'amitié franco-japonais axé sur la culture graphique moderne, les mangas et les bédés quoi). Presque tous les invités étaient en provenance directe du Japon avec quelques interprètes pour aider un peu : un professeur de cérémonie du thé, un magasin de fournitures de mangakas avec une impressionnante sélection de trames, un stand J-Music, et des cours de tramage tenus par Taku Nishimura. EJC avait aussi amené TV Aichi, qui y allait de son reportage et était venu choisir le cosplayeur qui représenterait la France au World Cosplay Summit, rien que ça... Evidemment, les responsables de cet espace cachaient à peine que cette richesse était à l'origine prévue pour Japan Expo, mais on s'en fout.
Côté cosplay, c'est comme hier mais en groupe et avec un ciel nuageux : 36 équipes (dont une team Naruto de 42 personnes - la référence à Douglas Adams était voulue), un public nombreux mais ramolli à l'usure par un spectacle aussi long, et quelques très beaux costumes. Répétitions en groupe et limite de temps plus généreuse obligent, les prestations étaient de meilleure qualité.
Quelques gouttes d'eau se sont mises à tomber à 19 heures, soit au moment de la fermeture de la convention. Cette dernière s'est évidemment achevée sur un karaoke en plein air avec les orgas sur scène lors du clip de X Clamp, le morceau fétiche d'Epitanime. Même les agents de la Croix Rouge chantaient - regardez sur cette photo en haut à gauche, y'en a même un qui fait le X avec ses bras. Allez, c'est fini, on range les chaises, on évacue les derniers visiteurs et on aide les exposants à partir avant le dernier meeting et le démontage : demain c'est lundi et l'Epita a des étudiants à accueillir.

Debriefing final : Les chiffres ! 725 visiteurs vendredi soir, 2700 visiteurs samedi, 1100 visiteurs samedi soir (murmure dans l'assistance) et 2400 visiteurs dimanche, soit un nouveau record d'environ 6900 entrées (en 2 jours, comparé aux 6300 entrées en 2004 sur 3 jours). "Merci à Japan Expo", tout le monde se marre. Tous les responsables font leur rapport : c'était en sous-effectif mais tout le monde a géré, à part les problèmes d'écran géant, les programmes de projections révisés et l'attente à l'entrée, tout a été propre pour les visiteurs. Tsubasa explique que quelques-uns de leurs membres ont carrément jeté l'éponge pendant la convention, d'où les quelques ennuis lors des cosplays. L'équipe forum découvre qu'il y avait du hentai en vente (et pas qu'un peu - merci iGrekkess pour la photo), "pas trop de HK", mais tout s'est bien passé. Enfin, les premiers avis des visiteurs cuisinés à la sortie par les orgas sont positifs. De mon côté, j'ai eu le même son de cloche, aussi bien auprès de gens dont c'est la première convention qu'auprès de vieux routards.
Personnellement, je trouve que c'est une excellente année qui a su tirer avantage de la non-Japan Expo pour récupérer de précieux partenariats... sans être débordé de monde par la petite taille et le statut amateur d'Epitanime. Pas de surpopulation, pas de guichets fermés, tout s'est déroulé comme les années précédentes. Cependant, quelques indices laissaient transpirer les ambitions de la grenouille devant le boeuf : un cosplay solo qui a tourné au barbecue de visiteurs (il en aurait été de même pour le cosplay groupe sans les quelques nuages), la cyclopéenne file d'attente ou l'overdose de sponsors (distribuer trois sacs à l'entrée ou surcharger la scène de logos à un point qui confine au ridicule). Je regrette également qu'Epitanime n'ait pas profité de son avantageuse position cette année pour ne pas durcir sa politique contre le HK, mais Beez et son importation française des disques audio de Stand Alone Complex laissent augurer un futur bien sombre pour les contrefaçons de CD. A part ça, c'était excellent.