Epitanime 2006
Prologue
Il faut dire ce qui est : les mois qui ont précédé
la convention n'ont pas été roses. Déjà,
à peine l'édition 2005 terminée, certains pontes
ne soufflaient à l'oreille que la direction de l'école
Epita avaient l'intention d'installer une salle d'informatique dans le
sous-sol, jusqu'ici réservé aux associations
d'élèves et accueillant le forum des exposants. Autrement
dit, un espace plus réduit, voire carrément interdit aux
visiteurs pour raison de sécurité du matériel. Les
effectifs des organisateurs n'étaient pas forcément
renouvelés avec les nouveaux arrivants dans l'école, la
direction les "dissuadant" d'intégrer des assos pour se
concentrer sur leurs études.
Puis les préparatifs d'Epitanime 2006 ne se sont guère
mieux déroulés, avec moult pertes de motivation et
membres rendant leur tablier. Les anciens organisateurs ou
ex-responsables n'avaient pas forcément une confiance
inébranlable dans les méthodes des nouveaux
décideurs, qui ont eux-mêmes admis avoir été
dépassés par les évènements. Quelques
semaines avant l'ouverture, on comptait difficilement 80 têtes,
alors que les années précédentes étaient
tenues par plus de 120 orgas...
Mais tout ça, les visiteurs ne le savaient pas, et n'avaient pas
à le savoir. Quoique : l'établissement tardif des
préventes sur Ticketnet ou l'invisibilité notoire (?) des
affiches ont contribué à (é)lever quelques doutes.
Sans parler des prévisions météo qui commencaient
à faire sérieusement douter des dieux du soleil. En plus,
un des responsables convention ne savait pas utiliser des baguettes
pour manger. Bref, on flippait en comité réduit, mais on
flippait quand même.
Qu'est-ce qui allait changer cette année ? Plus grosse
nouveauté, avec l'"Epifestival" : quelques animations nocturnes
dans la cour, pour que ces visiteurs qui sortent prendre l'air entre
les projections, le karaoke ou les jeux vidéo aient quelque
chose à faire. On pourrait tabasser des peluches Hello Kitty, manger sur le stand d'un traiteur japonais, jouer au Go ou aux animations de l'association Tsubasa avec des quiz musicaux...
Amélioration qui me tient à coeur : la guerre contre le HK.
Epitanime reste la seule convention en France à vraiment faire
quelque chose contre le problème des contrefaçons, et les
orgas étaient d'autant plus motivés qu'une plainte
déposée par un visiteur après l'édition
2005 garantissait le passage de la répression des fraudes dans
le forum. Même si les escrocs notoires
ont vu leur dossier refusé, la politique à tenir gardait
les pieds sur terre : les CD et DVD made in Taiwan seraient interdits
car il est désormais aisé de se procurer de vrais imports
(surtout depuis que Beez s'est mis à l'édition de
bandes-sons depuis l'an dernier), mais les goodies - posters, T-Shirts
et autres gadgets - resteraient tolérés car les produits
originaux sont encore difficiles à dénicher. Le retour de
flamme est arrivé avant même l'ouverture des portes :
Konci, plus gros revendeur de HK en France et partenaire historique
d'Epitanime qui offrait des voyages au Japon aux gagnants des cosplays
(et proposait régulièrement de sponsoriser les T-Shirts
des orgas avec un joli "konci.com" dans le dos), a
prétexté un problème de mobilier pour ne pas faire
le déplacement cette année.
Comme d'habituuudeuh, j'étais sur place dès jeudi, la
convention ouvrant vendredi soir. Beaucoup de nouvelles têtes
parmi les organisateurs, mais la préparation se déroulait
sans problème. Mieux, et c'est une première : Epitanime a ouvert à l'heure
; à 20 heures pétantes, les visiteurs sont entrés
! Ils étaient cependant un peu moins nombreux que prévu,
à cause d'une forte averse de pluie vers 18 heures ; ceux qui
n'avaient pas de parapluie ont quitté la file d'attente qui a
été aisément divisée par deux. Quand les
portes se sont ouvertes, le sol était humide, mais à part
pour un ciel un peu menaçant
et de minuscules crachins très tôt la matinée de
samedi, la météo a été clémente.
Moins ensoleillée dans l'ensemble que lors des éditions
précédentes sans nuage, mais finissant sur un temps magnifique le dimanche.
Vendredi soir
A l'ouverture, les visiteurs ont remarqué un autre changement : les
tampons sur les pattes à l'entrée ont été remplacés par de solides
bracelets de couleur. Si on avait acheté ses préventes pour tout le
week-end, on se retrouvait donc affublé de quatre petits bandeaux au
poignet... Peu pratique, mais le système a pour avantage de limiter la
fraude - alors qu'avec les tampons, on peut faire un "clone" en
humidifiant un peu l'encre, et ils n'avaient pas le temps de refaire
des tampons asymétriques. Mais à la fin du week-end, certains avaient
toujours leur dernier bracelet en parfait état, ce qui n'a pas manqué
de m'interpeller sur "comment ils ont fait pour se doucher sans les
mouiller". Mais bon, c'est une interrogation typique de raton laveur,
ça. Pour la petite histoire, deux orgas ont dû aller chercher les
bracelets la veille de l'ouverture chez l'imprimeur... en Belgique.
Le macadam était trempé, mais il ne pleuvait pas. Les
visiteurs entrent, on leur file un sac offert par les éditeurs
avec un catalogue Kaze sur DVD ou un gashapon Gundam offert par Beez
(la même collection que les modèles refilés l'an
dernier). Mais... pas de programme ou de plan ? Le petit livret
conçu chaque année par l'association Méluzine
manquait cruellement à l'appel, et il s'agit sans doute du plus
gros défaut d'Epitanime 2006 : impossible de savoir où
était quoi sans être un habitué, impossible de
connaître les horaires des projections sans errer de salle en
salle, impossible de deviner le planning sur scène...
Complètement paumés, certains visiteurs ont
carrément déserté les lieux.
Samedi
Comme prévu, les professionnels ont gardé les CD HK
dans les cartons. Il y avait même un stand de J-music qui ne
vendait que des disques tout vraiment venus du Japon (tenu par Japan
Vibes) et tout et tout, quel luxe ! Donc ça y est, c'est
officiel : leur bataille de longue haleine face aux contrefaçons
a atteint une étape importante en nettoyant tous les
médias HK. Il ne restait que les goodies chez certains
revendeurs qui étaient de grossières contrefaçons,
mais il appartient aux éditeurs d'améliorer la
distribution des gadgets... Quand on voit que certaines maisons
françaises commencent à acheter les droits pour les
goodies en plus des épisodes ou des chapitres de mangas (comme Kana avec Naruto ou Kero Vidéo avec Keroro Gunsou alias Mission Titar pour la France), ce n'est qu'une question de temps.
En parlant des éditeurs, l'agencement du sous-sol était
cocasse : sagement alignés et à côté les uns
des autres, Tonkam, Déclic Images et Kaze se faisaient la Beez
(regardez la vidéo en fin d'article pour voir les origines de
cette vanne débile), et Kero Vidéo était seul dans
son coin... Le hasard architectural fait plutôt bien les choses,
compte tenu des relations tendues entre les différents
distributeurs et le label Kero Vidéo - qui cache Rouge Citron
Productions, la boîte qui a acquis une réputation
sulfureuse après le Goldogate.
Meilleur stand du forum : Kaze. Pourtant,
je ne suis franchement pas fan de cet éditeur ; d'accord, ils
n'hésitent pas à se rapprocher des fans en faisant doubler X 1999 par les Gotohwan ou en laissant NekoWear
fabriquer les T-Shirts vendus avec les coffrets Chobits ou Get Backers,
mais leurs produits sont parmi les plus chers du marché. Mais
leur stand était génial : tous les vendeurs connaissaient
chaque anime de leur catalogue (même le hentai dans leur label Eva Vidéo, on a vérifié et filmé la scène dans le reportage vidéo),
ils ont fait leur show avec une grande motivation, distribué des
posters et vendu avec des coffrets très récents à
moitié prix ! NekoWear a également fait assez fort avec un DJ qui a mixé tout le week-end, animant tout le forum. Le stand Déclic Images
donnait dans le pas-cher-pas-cher, mais l'ambiance y était assez
morose et l'ensemble assez spartiate. On ne leur en tient pas rigueur
vu qu'ils sont en cessation de paiement.
En parlant de minimalisme, DailyManga.fr,
le magasin inauguré à l'Epitanime 2004 qui fêtait
son deuxième anniversaire avec cette édition 2006,
faisait dans le carton. Des cartons de mangas, tous importés et
à bas prix, et pas de goodies. D'ailleurs, c'était
franchement la dèche sur les goods
dans le forum ; presque pas de peluches, à peine quelques
armures Saint Seiya, des posters et basta. New City Games vendait une
flopée de machins HK bien hideux (le portefeuille Naruto aux
couleurs foireuses devrait faire un carton dans la cour de
récré), mais dans l'ensemble, bof. Mais pourquoi c'est
important à Epitanime, d'avoir plein de goodies ? Tout
simplement parce que la convention se déroule le week-end de la
Fête des Mères...
Toujours dans le forum, Delcourt avait amené deux invités : Yoshinori Natsume, auteur de Togari qui était de passage en France, et Jenny, auteur de Pink Diary.
Ce n'est pas dans l'habitude d'Epitanime d'avoir des "stars", par souci
d'organisation de la sécurité ou des files d'attente pour
les dédicaces, mais l'éditeur avait bien pris soin de
prendre des personnalités à la réputation modeste.
La preuve ; même à l'heure de pointe au milieu de
l'après-midi, il n'y avait guère plus d'une dizaine de
personnes en train de faire la queue sur leur stand.
Toujours pour les dédicaces, il y avait le stand d'un éditeur généraliste inconnu, PubliArt, qui faisait la promotion de son "manga à la française", Last Breath. On y trouvait l'auteur et ses deux coloristes, mais aucun visiteur.
L'an dernier, faute de Japan Expo, les éditeurs avaient
présenté leurs exclusivités
à Epitanime. Cette année, la JE est de retour et les
boîtes de prod' y montreront la majorité de leurs
nouveautés, mais certaines maisons ont quand même
gardé quelques os pour Epita. Les éditions Ki-Oon présentaient Reset et Manhole, les nouveaux titres d'un de mes auteurs fétiches, Tetsuya Tsutsui. Beez offrait également une première projection publique de ses DVD de Mai HiME, Gundam Seed Destiny, Ghost In The Shell Stand Alone Complex 2nd Gig...
Sega, fidèle à la section jeux vidéo d'Epitanime qui est pleine de Segamaniaques - merci Adoru et les autres pour les jeux Saturn, le réseau de Virtual-On Dreamcast avec les sticks, SegaSonic et le reste), avait apporté une Xbox 360 debug pour nous faire jouer à Chromehounds (c'est moi qui jouais quand ils ont pris la photo de l'écran ^^) et une version terminée à 20 % de Virtua Tennis 3.
Dimanche
C'est quand même bizarre, cette affluence de serre-têtes à oreilles de chat (dites neko-mimi si vous avez vu Tsukuyomi Moon Phase)... Par ailleurs, même le journaliste de Libé a remarqué que les filles étaient majoritaires parmi les visiteurs, et DailyManga
a vendu plein de mangas yuri et yaoi à des demoiselles. Alors
ça y est, les conventions françaises ont atteint le taux
des évènements japonais, où le Comiket accueille
une majorité féminine lors de certaines éditions ?
Qui s'en plaindra, après tout ? Jusqu'ici, seules les plus
motivées osaient se montrer dans les cosplays ou les stands de
fanzines ; à présent, on trouve beaucoup de fans qui sont
simplement là pour profiter de l'évènement.
D'ailleurs, le cosplay était vraiment de haut niveau cette
année. Ces costumes seront évidemment recyclés
à la Japan Expo en juillet et faisaient leur première
apparition à l'Epitanime... Autant je m'intéresse peu au
cosplay, autant c'était assez impressionnant.
Un groupe de Sailormoon en mariées ? Faire une robe de mariage,
déjà c'est pas du gâteau, mais en faire dix ?! Je tire mon chapeau devant un tel défilé, tant les cosplays ont été bons.
Dans un amphithéâtre, une conférence avec Savin Yeatman-Eiffel a eu lieu. Réalisateur, scénariste et producteur de Oban Star-Racers,
l'anime à la française qu'on avait aperçu pour la
première fois sur le Net en 2001, qui a ensuite vécu dans
une apnée qu'on a pu suivre grâce au fansite de Tsuka,
avant d'émerger sur France 3 en avril dernier. M. Yeatman-Eiffel
était d'ailleurs entouré de deux doubleurs de la
série et du webmaster de catsuka.com,
qui avait également organisé une exposition de quelques
dessins préliminaires et matériels de production.
L'exposé de la conception de cet anime était assez
passionnant, tant il faisait réaliser la galère
monstrueuse que représente la vente d'un concept original
à des producteurs. Entre le design un peu freak, le
scénario qui imposait de diffuser les épisodes dans l'ordre
ou les personnages qui n'étaient pas manichéens, le gros
du temps de préparation a été passé
à trouver des fonds qui ne tenaient pas à charcuter
l'idée de base. Ils ont fait ça sur le Radeau de la
Méduse, qu'on vous dit. Une fois l'argent en poche, les petits
français ont trouvé un studio japonais, et plutôt
que de leur sous-traiter l'animation comme tous les réalisateurs
occidentaux l'ont fait jusqu'à présent, ils sont partis
s'enfermer dans leurs locaux pour bosser ensemble sur le même
projet - et tant pis pour la barrière de la langue. Une
collaboration si rapprochée, c'est une première. Ils en
sont revenus avec 26 épisodes, des génériques de
Yoko Kanno et une bande-son de Taku Iwasaki.
La séance des questions-réponses était excellente
: franc, sincère et passionné, M.Yeatman-Eiffel a
répondu à toutes les questions, même à mes
trucs tordus. Dites, y'a pas une inspiration de la cource de podracers
de Star Wars Episode One ?
Nan, qu'il répond, le projet avait germé en 1997, et
franchement, je me demande encore ce que des Chevaliers Jedi sont
allés foutre dans une course perdue au fond de la galaxie. C'est
bien joli de faire un projet intelligent et artistique, mais est-ce que
les premiers résultats d'audience sont bons ? Oui, sur la case
horaire jeunesse, on est le meilleur résultat de France 3 et on
est juste derrière TF1. Pourquoi le projet "Molly Star Racer"
est devenu "Oban Star-Racers" ? Parce qu'on ne voulait pas que les
garçons se fassent tabasser dans la cour de récré
après avoir dit qu'ils avaient regardé un dessin
animé avec le nom d'une fille dans le titre - et on va
peut-être garder le même titre au Japon, même s'ils
nous ont diplomatiquement rappelé qu' "Oban" ça veut dire
"vieille dame" chez eux. Puisque M. Tsuka est là, est-ce que
vous pouvez nous dire si Marc Maggiori
va bosser chez vous ? Tsuka se tape le front avec la main et Savin se
marre. Une fois la conférence terminée, une séance
de dédicaces fut même improvisée.
De retour dehors, fin du cosplay avec ses résultats, fin des
achats avec les vendeurs du forum qui étaient plus enclins
à marchander pour repartir plus léger, et karaoke final
en plein air avec évidemment, X Japan (le clip fétiche d'Epitanime) pour clôturer le spectacle. Merci, au revoir, on range et on fait le debriefing.
Comme chaque année, tout le monde se félicite
mutuellement, et les chiffres des entrées tombent : 5742
entrées environ. Ce chiffre est difficilement comparable aux
années précédentes : en 2005, il y avait eu 6900 entrées mais il fallait compter sur l'absence de Japan Expo, et en 2004,
6300 entrées (5300 visiteurs + les étudiants à
Epita qui sont passés profiter du spectacle), mais la convention
s'était étalée sur 3 jours et 3 nuits grâce
au lundi de Pentecôte qui était toujours
férié. En 2003,
année s'étant déroulée dans des conditions
similaires à 2006, il y avait également eu 5700
entrées.
Autrement dit, ça stagne - pour ne pas dire que ça
descend, puisque les visiteurs "supplémentaires" des
années précédentes ne sont pas revenus. Il faut
dire que les organisateurs ne comprennent même pas comment ils
arrivent encore à attirer dans les 6000 personnes chaque
année sans un gramme de promotion... En dehors de quelques
bannières sur le Net et d'une affiche publiée dans
quelques magazines spécialisés via des partenariats,
Epitanime n'existe que par le bouche à oreille. Même les
posters imprimés - tardivement - étaient invisibles sur
le chemin séparant le métro Porte d'Italie de
l'école... Sans parler que même une fois arrivé sur
les lieux, il était impossible de s'y retrouver à
l'intérieur sans être habitué, faute de guide ou de
programme. Tout cela se sentait : il y avait toujours un flottement de
personnes manifestement paumées et à certains moments,
jeter un regard d'ensemble sur le site de la convention me donnait
l'impression qu'il manquait des gens. Il y a une différence
entre faire un évènement réservé aux
spécialistes et jouer l'enfant-bulle ; ce n'est pas une
stratégie qui risque d'assurer leur avenir. Cependant,
l'évènement reste bénéficiaire, donc le
bateau continue à voguer. Les premiers avis de visiteurs,
exposants, fanzines ou sur le Net sont positifs, pas un seul DVD ou CD
HK, pas de pluie, pas d'incident....
... et c'est un avis que je partage totalement. Ils ont ouvert à
l'heure, la salle de jeux vidéo était une caverne d'Ali
Baba, les projections n'étaient pas que des resucées de
trucs disponibles dans le commerce, l'ambiance était digne
d'Epitanime, le cosplay était excellent, le forum affichait
d'excellents prix et quelques exclusivités en vente, les
nocturnes tiraient avantage de la cour ou de la scène, et les
activités "périphériques" (le Go avec sa propre
salle, la conférence et l'expo Oban Star-Racers, l'Epifestival) étaient très bien maîtrisées. Vraiment, une excellente année.
Epilogue
Epitanime, convention amateur faite par des étudiants et
accessoirement plus vieil évènement français sur
la "culture visuelle japonaise", comme on dit dans Genshiken.
Amateur, sur les mangasses et les animes, et qui s'assume. C'est un
festival pour le noyau dur, où l'on dort peu, improvise un
cosplay Yatta à 1 heure du mat',
et où l'on ne cherche même pas à s'en cacher
derrière un voile de "culture Japon" - même la salle
éponyme servait surtout à abriter l'exposition de
storyboards d'Oban Star-Racers.
Sur ses affiches et dans son nom, Epitanime est la "convention de
l'Animation", là où Japan-Expo se proclame "Festival des
Loisirs Japonais" - et c'est ce qui fait toute la différence. Le
public n'est pas le même, mais le thème et l'image
donnée du Japon est identique : une caricature du paradis des
otakus. Dans un cas, on annonce la couleur ("venez, y'aura des
mangasses"), et dans l'autre, on ratisse large en essayant d'attirer
autre chose que les fans d'animes ("venez, on fait pas que des
mangasses").
Il serait pourtant temps que ceux qui élèvent les
mangasses et les animes au rang d'art, de culture à part
entière et autres borborygmes prétentieux comprennent que
tout ce boxon n'est qu'une industrie. A l'exception de raretés
comme les productions Ghibli, la "culture visuelle japonaise" est une
machine à fric désillusionnée. Pourtant, beaucoup
de conventions gardent les pseudo-otakus occidentaux dans l'illusion
que leur passion est incomprise du grand public, bouffie de
préjugés divers et variés (au hasard, violents,
idiots et pleins de sexe).
Cependant, Epitanime assume complètement le statut de
sous-culture : "ces mangas, ces jeux vidéo et ces animes sont
très divertissants, nous aimons ça, faisons-leur la
fête", un point c'est tout. On ne va pas les draper dans un habit
culturel, ça ne servirait à rien et on en a rien à
cirer. Sous-culture, pop culture, appelez ça comme vous voulez,
mais si vous cherchez une prétention artistique, vous ne la
trouverez pas ici. Soyons réalistes et amusons-nous. Certains
ont dit que l'article de Libé, symbolique de la presse mainstream, donnait un air de grands enfants aux visiteurs... mais n'était-ce pas l'image qu'on donnait vraiment ?
Plus d'infos
Mon reportage vidéo (1 heure 13 minutes !) et mon set de photos Flickr
Les vidéos des cosplays solo et groupe, hébergées par neuro, et ses photos de la convention.
La gallerie de photos de Devotion, un des orgas.
La gallerie de photos de DLG, qui est toujours aussi bon photographe.
La gallerie de photos de Meluzine.org, qui se concentre évidemment sur les fanzines.
La gallerie de photos de Somnambule.
La gallerie de photos du prof Okashi.
La galle de photos de cosplay-world.
Le topic photos et vidéos sur cosplayfrance.
Le tracker bittorrent de l'association Epitanime.
Le site de l'association Epitanime et celui de la convention, et le site de l'association Tsubasa, qui a co-organisé l'évènement.
L'article de Libération (le journaliste n'a pas pu entendre des filles dire que Dragon Ball Z est "kawaii", c'est impossible).
Merci à toute l'équipe
des associations Epitanime et Tsubasa pour cet évènement
et pour la confiance qu'ils ont su m'accorder, merci à tous les
lecteurs de ce site qui sont venus me faire un petit coucou, et merci
à vous d'avoir lu ce dossier !
Raton-Laveur
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