Le Tiers-Beta, épisode 6 - Dark Age of Camelot
(épisodes précédents)
Le siècle dernier, Internet s'écrivait "l'Internet", et était surnommé "Eldorado numérique", ou "Autoroutes de l'Information", ou tout un tas d'autres alias marketo-débiles. Des magazines entiers paraissaient pour expliquer que grâce au Net, le petit vendeur de naperons bretons pouvait vendre sa came jusqu'en Australie, que la publicité était un business model réaliste, et qu'il était possible d'accéder à du contenu multimédia pour pas un kopeck. On se mettait à rêver tout haut, et les seuls à avoir tout compris avant tout le monde, c'était bien Canal Plus avec Cyber Flash et sa Cléo virtuelle et Cyber Culture avec sa Chine Lanzmann encore culte dans mon petit crâne. Sérieusement, si je n'étais pas devenu asocial au point de m'épargner des corvées comme "regarder les gens dans les yeux", je lui aurais écrit un mail depuis quelques années pour lui dire que dans ce monde de brutes, quelqu'un n'a pas oublié tout le bien qu'elle a fait avec son émission. Bref ; dans ce monde lointain, France Télécom faisait un site web pour jouer en ligne. Ca s'appelait Goa.com, et c'était en concurrence directe avec ZoneJeux.Com : le mot "zonejeux" était carrément censuré sur les canaux de discussion de Goa. Il y avait des serveurs Unreal Tournament ou Counter-Strike, et un MMORPG cloné sur Ultima Online qui avait pour principal avantage d'être gratuit : La Quatrième Prophétie, si je me souviens bien.
Puis un beau jour de l'année avec un deux et trois bulles derrière, une autre bulle a éclaté : celle de l'économie du Net. Les investisseurs ont réalisé que le 56k ne présentait pas la bande passante idéale pour mater du porno, que personne ne cliquait sur les bannières de pub et que les activités à proprement parler ne faisaient pas rentrer un centime, puisque le papy et ses naperons à la con, les australiens s'en tapaient les gonades. France Télécom lâcha du lest, et son MMORPG débilos céda la place à un vrai produit, en 3D, payant et avec abonnement : Dark Age of Camelot. Là, on jouait dans la cour des grands.
Enfin, façon de parler ; jusqu'à WoW, DAoC a servi de premier MMO à beaucoup de monde, si l'on en croit la multitude de Legolas4552 et autres Aragorn193 en son sein. DAoC est un peu comme Final Fantasy XI ; c'est un jeu dont les habitués semblent ne jamais se lasser. Ou alors, ils y sont devenus tellement puissants qu'ils n'osent pas le quitter pour autre chose, de peur de briser leur habitude, devoir tout recommencer et réapprendre. Leur abonnement apparait sur leur relevé de compte bancaire de manière aussi évidente que la ponction de téléphone ou d'Internet. Pour Anarchy Online ou d'autres extraits du Tiers-Beta, il a fallu gratuiser tout ou partie du jeu pour le garder peuplé. Mais DAoC et FF11 sont toujours fréquentés, même après cinq ou six ans d'exploitation. En sa faveur, DAoC a été un des premiers (le premier ?) jeux à proposer du Royaume contre Royaume. Mais, euh, hum, voilà.
Si vous avez lu les épisodes précédents du Tiers-Beta, vous savez que je ne suis pas spécialement radin en matière de screenshots. Sauf que voilà, DAoC n'avait strictement rien pour lui. Rien. Ce n'était pas beau, ce n'était pas moche, c'était simplement ennuyeux. Ou ennuyant, je ne connais pas la différence entre ces deux mots. Il ne se passe rien, il n'y a rien à faire, les quêtes semblent n'avoir aucun sens ou motif, tout le monde semble se foutre de tout le monde, et les gens que je croisais avaient un encéphalogramme aussi plat qu'un parisien comatant dans une rame de métro. Je n'ai jamais ressenti le besoin ou le désir de faire une capture d'écran en me disant que ça méritait d'être posté dans cette colonne. Ah si, le tutorial dispose d'une voix off, ce qui n'est pas commun dans un MMO. Ce jeu ne m'a rien inspiré, rien évoqué. Sans doute le MMO le plus chiant que j'aie touché, et un des jeux les plus creux croisés dans ma vie.
Howdy ho ! Demain soir, session IRC, comme tous les dimanches depuis bientôt deux ans. En plus de cet anniversaire, la période de Nowel est également l'occasion de la semaine "Quartier Libre", dont ce sera la quatrième édition. Si vous lisez ce site depuis moins d'un an, c'est simple : pendant le quartier libre, les lecteurs (c'est vous) ont l'occasion de poster leurs propres articles pour aborder les milliards de trucs qui me sont passés sous le nez. On en reparlera bientôt, mais vous pouvez commencer à réfléchir là-dessus si vous avez envie de participer. D'ici là, on se croise à 21 heures sur #editotaku@irc.worldnet.net ; vous pouvez aussi nous rendre visite à l'aide de la p'tite boite dans le menu à gauche si vous n'avez pas de client IRC. Apportez votre Animal Crossing DS ou vos jeux en réseau, y'a toujours moyen d'en profiter.
Le siècle dernier, Internet s'écrivait "l'Internet", et était surnommé "Eldorado numérique", ou "Autoroutes de l'Information", ou tout un tas d'autres alias marketo-débiles. Des magazines entiers paraissaient pour expliquer que grâce au Net, le petit vendeur de naperons bretons pouvait vendre sa came jusqu'en Australie, que la publicité était un business model réaliste, et qu'il était possible d'accéder à du contenu multimédia pour pas un kopeck. On se mettait à rêver tout haut, et les seuls à avoir tout compris avant tout le monde, c'était bien Canal Plus avec Cyber Flash et sa Cléo virtuelle et Cyber Culture avec sa Chine Lanzmann encore culte dans mon petit crâne. Sérieusement, si je n'étais pas devenu asocial au point de m'épargner des corvées comme "regarder les gens dans les yeux", je lui aurais écrit un mail depuis quelques années pour lui dire que dans ce monde de brutes, quelqu'un n'a pas oublié tout le bien qu'elle a fait avec son émission. Bref ; dans ce monde lointain, France Télécom faisait un site web pour jouer en ligne. Ca s'appelait Goa.com, et c'était en concurrence directe avec ZoneJeux.Com : le mot "zonejeux" était carrément censuré sur les canaux de discussion de Goa. Il y avait des serveurs Unreal Tournament ou Counter-Strike, et un MMORPG cloné sur Ultima Online qui avait pour principal avantage d'être gratuit : La Quatrième Prophétie, si je me souviens bien.
Puis un beau jour de l'année avec un deux et trois bulles derrière, une autre bulle a éclaté : celle de l'économie du Net. Les investisseurs ont réalisé que le 56k ne présentait pas la bande passante idéale pour mater du porno, que personne ne cliquait sur les bannières de pub et que les activités à proprement parler ne faisaient pas rentrer un centime, puisque le papy et ses naperons à la con, les australiens s'en tapaient les gonades. France Télécom lâcha du lest, et son MMORPG débilos céda la place à un vrai produit, en 3D, payant et avec abonnement : Dark Age of Camelot. Là, on jouait dans la cour des grands.
Enfin, façon de parler ; jusqu'à WoW, DAoC a servi de premier MMO à beaucoup de monde, si l'on en croit la multitude de Legolas4552 et autres Aragorn193 en son sein. DAoC est un peu comme Final Fantasy XI ; c'est un jeu dont les habitués semblent ne jamais se lasser. Ou alors, ils y sont devenus tellement puissants qu'ils n'osent pas le quitter pour autre chose, de peur de briser leur habitude, devoir tout recommencer et réapprendre. Leur abonnement apparait sur leur relevé de compte bancaire de manière aussi évidente que la ponction de téléphone ou d'Internet. Pour Anarchy Online ou d'autres extraits du Tiers-Beta, il a fallu gratuiser tout ou partie du jeu pour le garder peuplé. Mais DAoC et FF11 sont toujours fréquentés, même après cinq ou six ans d'exploitation. En sa faveur, DAoC a été un des premiers (le premier ?) jeux à proposer du Royaume contre Royaume. Mais, euh, hum, voilà.
Si vous avez lu les épisodes précédents du Tiers-Beta, vous savez que je ne suis pas spécialement radin en matière de screenshots. Sauf que voilà, DAoC n'avait strictement rien pour lui. Rien. Ce n'était pas beau, ce n'était pas moche, c'était simplement ennuyeux. Ou ennuyant, je ne connais pas la différence entre ces deux mots. Il ne se passe rien, il n'y a rien à faire, les quêtes semblent n'avoir aucun sens ou motif, tout le monde semble se foutre de tout le monde, et les gens que je croisais avaient un encéphalogramme aussi plat qu'un parisien comatant dans une rame de métro. Je n'ai jamais ressenti le besoin ou le désir de faire une capture d'écran en me disant que ça méritait d'être posté dans cette colonne. Ah si, le tutorial dispose d'une voix off, ce qui n'est pas commun dans un MMO. Ce jeu ne m'a rien inspiré, rien évoqué. Sans doute le MMO le plus chiant que j'aie touché, et un des jeux les plus creux croisés dans ma vie.
Howdy ho ! Demain soir, session IRC, comme tous les dimanches depuis bientôt deux ans. En plus de cet anniversaire, la période de Nowel est également l'occasion de la semaine "Quartier Libre", dont ce sera la quatrième édition. Si vous lisez ce site depuis moins d'un an, c'est simple : pendant le quartier libre, les lecteurs (c'est vous) ont l'occasion de poster leurs propres articles pour aborder les milliards de trucs qui me sont passés sous le nez. On en reparlera bientôt, mais vous pouvez commencer à réfléchir là-dessus si vous avez envie de participer. D'ici là, on se croise à 21 heures sur #editotaku@irc.worldnet.net ; vous pouvez aussi nous rendre visite à l'aide de la p'tite boite dans le menu à gauche si vous n'avez pas de client IRC. Apportez votre Animal Crossing DS ou vos jeux en réseau, y'a toujours moyen d'en profiter.
Par Raton-Laveur le 25 novembre 2006, 23:58 - Jeux vidéo - Lien permanent
Commentaires
désolé de casser un beau rêve mais j'ai bossé avec Chine Lanzmann... Et... Je peux te dire que si les autoroutes de l'information existent encore quelque part, c'est dans son cerveau aussi vide que l'A10 en période de rénovation.
Sinon je vois dans la liste Joystik... Tu n'es pas passé à Canard PC ?
La seule nuance était évoquée par Littré : ennuyeux renvoit à un état plus durable qu'ennuyant. Il faisait toutefois remarquer que cette nuance disparaissait. Ainsi, un jeu ennuyant à un instant t n'est pas forcément ennuyeux sur sa durée!
Dans ce cas précis, Daoc étant chiant en permanence, je dirais que le bon mot est ennuyeux, et que ta première intuition était juste.
Voilà une phrase que je n'aurais jamais pensé lire un jour ... Quel manque de respect à Ultima Online, qui est indubitablement le MMORPG le plus riche de tous les temps (et le restera sans doute encore un bon paquet d'années, vu la tendance actuelle).
Quant à La 4ème Prophécie, bien que l'équipe de GMs et animateurs avaient fait un excellent boulot pour rendre le jeu attractif et créer une communauté autour, le moteur du jeu en lui même se résumait à un diablo-like ...
(je testerais aussi un de ces jours)
J'ai dépose un Avis sur le test de PSu, avec entre autres une critique sur le testeur car il n'avais fait qu'un simple copier/coller du test 360 et qu'il se plaignait de certains détails qui sont présent, il suffit juste de lire la doc.
Et ben ils ont tout coupe au montage, Ca fait plaisir.
DAOC, sans bénéficier des moyens marketing d'un Wow, a su passioner des joueurs pendant des années et une grande majorité de ceux-ci ont arrêté pour Wow, Guild War et leurs clones mais sont revenus sur DAOC. Aucun système RVR n'égale celui de DAOC, la richesse du jeu est énorme, le background passionant... Alors que tu n'aimes pas c'est une chose (tant mieux pour la communauté DAOC qui n'aura pas à te supporter !), mais oser dire que DAOC n'a rien pour lui, chapeau, j'ai rarement vu autant de mauvaise foi et de médiocrité réunies... oO
http://www.bdodaoc.com/imag...
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Every drama is drama
1)Ultima Online [pré-pub16] 2)DAoC [camlan] 3)Guild Wars [Prophecies]-
La richesse d'un jeu en ligne (GW n'est pas un MMO mais instancié), selon moi, ne se limite au nombre de polygones sur son personnage ou la compression des textures mais sur l'étendue de sa créavité, de son univers et de sa communauté qui sont (toujours selon moi) les 3 principaux facteurs d'immersion.
Si l'on accroche pas sur un point, il est difficile de penser que l'immersion sera suffisante pour vouloir s'intégrer et s'investir plus amplement dans ce jeu en ligne.
La conclusion viens d'elle même en ce qui concerne l'avis du rédacteur de cet article et évidemment, il est loin d'être absolu.-
PS: une conversation constructive est basée sur l'écoute et le respect du point de vue des interlocuteurs-
I'm impressed, I have to admit. Seldo ddo I encounter a bkog that's eqwually educative
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