Prey
Ah tiens, ce numéro de Gen4 de février 99. Acheté pour m'occuper l'esprit après la chirurgie pour les dents de sagesse, les joues coincées sous un pain de glace. Un screenshot de Prey (manifestement censuré, un rectangle noir couvrant la poitrine de la femme sur l'image), annoncé deux ans plus tôt dans le même mag et ici prévu pour le courant de l'année, dans la liste des "derniers hits du millénaire". Ben oui, à l'époque, on était encore trop con pour savoir que le nouveau millénaire commencait en 2001 et pas en 2000. "Des jeux de plus en plus exigeants en ce qui concerne le matériel : ce sera du P2 350 MHz, 64 Mo de RAM et carte 3D minimum !" Ainsi, Prey est coincé entre Daikatana et Unreal 2 - au sujet de ce dernier : "En espérant qu'il ne nécessitera pas un Pentium 3 900 MHz avec 256 Mo de RAM et une carte Voodoo 6" (*)... On parle d'un "jeu glauque, mystique et violent doté d'un moteur 3D révolutionnaire". Pour ça, on peut dire que le produit sorti en 2006 tournant sur mon P4 3 GHz, 1 Go de RAM et Radeon X800 XT n'a pas changé d'un iota. Okay, c'est un remake complet du projet original que nous avons là, pondu par le studio Human Head qui a déjà sous son épaule le fort agréable Rune. Gag : Rune était la version "originale" d'un jeu qui était originellement destiné à devenir Daikatana 2. Les voies de l'histoire des jeux vidéo sont impénétrables.
Oui, la page de Gen4 parle aussi de Duke Nukem Forever : "Depuis le temps que l'on en rêve, 3D Realms va peut-être se décider à le sortir !" C'est ça, marrez-vous : le magazine aura disparu avant de le voir et tant d'autres choses sont arrivées...
Prey est vraiment glauque, mystique et violent. Il y a des niveaux entiers faits de chair et de métal, des ennemis réduisant des innocents en tas de tripes, et un héros amérindien qui cherche juste à récupérer sa copine. Il peut croiser des tas de gens qui lui disent bien que la Terre entière va devenir un frigo pour les ETs et se faire mentalement provoquer par un boss final qui se prend pour SHODAN, il s'en fout, il veut juste retrouver sa meuf. Le jeu ne cherche pas midi à 14 heures non plus : du FPS vieille école, massacre non-stop pendant cinq ou six heures avec un gramme d'énigmes pour laisser refroidir les flingues. En fonctionnalités qui tuent (traduction approximative de killer features), un moteur 3D basé sur celui de DooM 3 qui gère un système de portails assez impressionnant (mais non générés par le joueur comme dans Portal, à moins d'utiliser ce petit mod) et la possibilité de quitter son enveloppe charnelle, un peu à la manière de Messiah ou Soul Reaver. Et à la manière de Raziel le dévoreur d'âmes, il est impossible de mourir : on fait juste un petit break et hop, on retourne casser du streum sans subir la moindre pénalité. Du coup, n'importe qui peut terminer le bousin ; c'est comme un jeu grand public avec un thème pour les grandes personnes, pour une cible marketing adulescente, wesh regarde y'a des gens à poil qui se font passer au mixer wesh je l'ai fini bien sûr chuis un hardcore gamer mwa.
En même temps, Prey tient ses promesses. On a sa dose de massacres, une bonne histoire (nan franchement, j'ai beaucoup aimé le scénario, surtout pour un FPS), une grande musique symphonique (Jeremy Soule !), des moments qui impressionnent techniquement (l'énigme du cube ou la scène de la sphère sous vitre qu'on voit aussi dans la démo), et un défouloir sans faille. Et même si ça dure moins de six heures, on en sort vidé : plus long, ça aurait presque tenu de la corvée. Tout bien, tout pas cher, et une fois que vous trouvez une boite à 10 € dans le magasin d'occasions du coin, vous pouvez enregistrer le numéro de série dans Steam pour ne pas avoir à utiliser le DVD tout rayé et pas patché. Que du bonheur.
(*) A peu de choses près, Gen4 a tapé juste, vu qu'il s'agit grossièrement de la config mini pour faire tourner Unreal 2 - pour rappel, le Pentium 3 n'existait pas à l'époque, donc ce qui était un délire de journaleux est devenu réalité. Le jeu (sorti en 2002) ramait sur mon 1200 MHz, 256 Mo de RAM et GeForce 2 GTS ; Nvidia ayant mangé 3dfx, la GeForce était bien la nouvelle Voodoo...
Session IRC en cours sur #editotaku@irc.worldnet.net: on est en train de parler de jumelles, d'obsédés, d'animes et on fait un cours en ligne dans Animal Crossing Wild World sur les bonnes tactiques pour planter un arbre.
Par Raton-Laveur le 21 janvier 2007, 23:50 - Jeux vidéo - Lien permanent
Commentaires
et pour Sego: "ils savent raconter de jolies histoires qui, tout en étant à vertu éducative, sont extrêmement distractives"... distractives?! omg...
Une bonne vielle Merguez Partie ca fait toujours du bien XD
L'avant-dernier niveau est très moyen car franchement répétitif, mais l'excellente fin sauve largement la mise. J'attendrai le 2 avec curiosité.
C'était un bon divertissement pour les enfants avec les gags des animateurs, les animes , la série Salut Les Musclés, les Power Rangers (sniff).
Mais je sais pas si je dirais la même chose si ça passait aujourd'hui.
PS : Joyeux Anniversaire raton...
C'est pas mieux/pas pire que les FF, hein.
http://www.youtube.com/watc...
pis tant qu'on y est:
http://www.youtube.com/watc...
Je sais, c'est bon, j'avais 10 ans.
Le seul souvenir de bioman que j'ai, c'est l'épisode ou Dorothé apparaissait, justement. Ca défoncais des ours. Ou pas.