Clock Tower 32 bits
On a pu le voir pendant la discussion IRC de la soirée UT2004, Clock Tower pour Super Nintendo vous a foutu la même frousse que celle qu'il m'avait été donné de subir il y a presque deux ans. Pour les infidèles, il s'agit d'un jeu terrifiant jamais sorti hors Japon, puis réédité quasi-clandestinement sur psone (sous le nom de Clock Tower - The First Fear). Jouable donc uniquement par émulation, c'est un bijou totalement ignoré des joueurs. Ne passez pas à côté.
La série a donc eu une suite, tout simplement intitulée "Clock Tower" sur playstation; d'où le suffixe "The First Fear" pour la conversion PS de la version SNES. Puis un épisode complètement inconnu, "Clock Tower - Ghost Head" ou un truc dans le genre. Human, la boîte à l'origine de la saga, a ensuite disparu dans les limbes... Mais Capcom a sorti un Clock Tower 3 (qui est finalement le 4ème épisode!) sur ps2 qui a pu arriver jusque chez nous. Donc, pour ceux qui sont intéressés dans la série: épisode SNES au Japon seulement, épisodes 2 et 3 sortis aux USA, épisode 4 sorti chez nous. Et joie, le 2ème opus existe en version Euro. En version anglaise, mais on s'en fout, il est officiellement trouvable en France et en Navarre - et c'est de lui qu'on parle ici.
Toujours pour ceux qui ne sont pas déjà en train de jouer à la ROM SNES traduite qui se promène sur le Net: tout commence par quatre orphelines british qui vont se faire adopter par un couple vivant dans un manoir planté loin, loin au milieu de la forêt. Accompagnées par la femme qui leur sert de tuteur, elles arrivent sur les lieux et manque de pot, y'a un tueur qui sévit. Un nabot qui avance vers ses proies en prenant son temps et qui les réduit en barquettes de jambon Label Rouge avec une paire de sécateurs plus grosse que lui - d'où le seul nom qu'on lui connait: Scissorman! Dans le premier volume, on jouait la frêle Jennifer qui avait 8 destinées différentes, allant de sa mort à sa survie en passant par un éventail de possibilités qu'on ne trouve que dans les jeux d'aventure nippons à fins multiples.
Optimiste donc, la suite sur PS: elle considère que vous vous en êtes tiré en un seul morceau. Ca commence avec la petite Jen' qui se fait psychanalyser par un docteur fasciné par le cas du Scissorman. Premier contact graphique: d'aventure en point and click de profil et en 2D, on passe... à du point and click de profil et en 3D. Les décors et persos sont un peu cubiques mais dans la moyenne de la console toute moche de sony, quelques dialogues sont parlés mais la grosse majorité est du blabla bien généreux en texte. L'interface est identique à celle du prédécesseur: on clique sur le décor quand quelque chose intrigue (la souris PS est prise en charge, youpi), un inventaire discret, et un panic mode quand on a la frousse aux trousses. "Panic mode" là encore identique: si le perso est sur le point de se faire tuer, on défonce un bouton de la manette pour sauver sa peau en balançant un coup de pied dans le patrimoine génétique du Scissorman et notre héroïne toute étourdie par l'adrénaline en profite pour se tirer. Parce que c'est ça, le gameplay de Clock Tower: quand on est en mode aventure: on discute, on clique, on cherche. Quand on poursuivi, on prend ses jambes à son cou, on se planque dans une armoire et on a le trouillomètre qui s'affole.
Car c'est dans ces moments-là que cette suite est fidèle à ce jeu inconnu sur 16-bits qui m'a fait tant d'effet; ces moments sont d'ailleurs améliorés car on doit toujours résoudre des énigmes alors que le psychopathe-jardinier est sur nos traces! Exemple avec la première apparition du tueur "mais merde, on l'avait pourtant buté dans l'épisode précédent": un établissement scolaire complètement verrouillé et notre demoiselle à évacuer. Allez chercher le moyen d'ouvrir une porte verrouillée et cadenassée alors qu'on essaie de vous tuer.
Le reste du jeu tranche hélas avec ces étapes coupe-gorge: on peut résumer l'histoire à une enquête policière pour débusquer le serial killer. D'aucuns trouveront que ça donne une profondeur scénaristique au jeu, que ça ne le résume pas à une fuite permanente, bref que c'est une dimension "aventure" à ce qui n'était jusque là qu'un survival horror habillé en jeu d'aventure. Ils ont raison, mais il n'empêche que ça donne un jeu avec deux rythmes très différents. J'écris ça de manière objective, sans en faire un défaut ou un avantage: c'est un fait, et c'est à vous de voir si vous aimez vos jeux à cette sauce-là ou pas. Par exemple, la saga "Legacy of Kain" était aussi comme ça, alternant entre carnages et énigmes.
Perso, ça me plaît moyennement. Encore une fois, ce n'est pas parce que je dis ça que vous devez passer à côté: autrement dit, je suis vanille, peut-être que vous êtes chocolat (oui oui, je sais). Une partie du Clock Tower SNES dure rarement plus de deux heures, du début à la fin: expérience intense mais courte, qu'on recommence pour voir toutes les fins (dans le même registre, qui se souvient de D?). Clock Tower 32 bits est ainsi plus long à terminer, surtout que le côté aventure est surtout composé de recoupages d'infos entre personnages durant la journée (et la nuit, c'est Scissorman pour tout le monde). Fidèle à ses racines nipponnes, il existe dix fins différentes partagées entre deux héroïnes, Jennifer et Helen (sa tutrice) - le fait de vivre l'histoire de l'une ou de l'autre est décidé par un acte complètement anodin dans le prologue où l'on joue le psy: selon qu'on adresse la parole ou pas à son assistant dans le couloir, on jouera soit Jennifer, soit Helen!
Dans l'ensemble, Clock Tower 32 bits est donc une bonne suite à un jeu hors du commun. Les situations pour se sortir d'affaire ne sont pas forcément immaculées de logique ou d'évidence (au début du jeu, il faut vraiment la trouver, cette foutue pince à côté d'un ordinateur dans une salle qui en contient 10 et que l'on doit fouiller un à un!), aussi peut-on le comparer à Siren sur ps2 (ou Forbidden Siren chez nous). Tous deux sont effrayants, tous deux tiennent parfois plus du puzzle que de l'aventure, mais tous deux sont excusés parce qu'ils sortent des sentiers battus. En fait, quitte à rapprocher Siren de Clock Tower, autant le faire sur l'épisode 16 bits et non 32 bits. Dans tous les cas, jouez au premier épisode, nom de nom!
Nota Bene: Et quid des deux derniers volumes, Ghost Head et Clock Tower 3? L'un n'est jamais sorti en Europe, et l'autre n'a pas eu un tirage important. Autrement dit, c'est pas demain qu'on en parlera ici...
La série a donc eu une suite, tout simplement intitulée "Clock Tower" sur playstation; d'où le suffixe "The First Fear" pour la conversion PS de la version SNES. Puis un épisode complètement inconnu, "Clock Tower - Ghost Head" ou un truc dans le genre. Human, la boîte à l'origine de la saga, a ensuite disparu dans les limbes... Mais Capcom a sorti un Clock Tower 3 (qui est finalement le 4ème épisode!) sur ps2 qui a pu arriver jusque chez nous. Donc, pour ceux qui sont intéressés dans la série: épisode SNES au Japon seulement, épisodes 2 et 3 sortis aux USA, épisode 4 sorti chez nous. Et joie, le 2ème opus existe en version Euro. En version anglaise, mais on s'en fout, il est officiellement trouvable en France et en Navarre - et c'est de lui qu'on parle ici.
Toujours pour ceux qui ne sont pas déjà en train de jouer à la ROM SNES traduite qui se promène sur le Net: tout commence par quatre orphelines british qui vont se faire adopter par un couple vivant dans un manoir planté loin, loin au milieu de la forêt. Accompagnées par la femme qui leur sert de tuteur, elles arrivent sur les lieux et manque de pot, y'a un tueur qui sévit. Un nabot qui avance vers ses proies en prenant son temps et qui les réduit en barquettes de jambon Label Rouge avec une paire de sécateurs plus grosse que lui - d'où le seul nom qu'on lui connait: Scissorman! Dans le premier volume, on jouait la frêle Jennifer qui avait 8 destinées différentes, allant de sa mort à sa survie en passant par un éventail de possibilités qu'on ne trouve que dans les jeux d'aventure nippons à fins multiples.
Optimiste donc, la suite sur PS: elle considère que vous vous en êtes tiré en un seul morceau. Ca commence avec la petite Jen' qui se fait psychanalyser par un docteur fasciné par le cas du Scissorman. Premier contact graphique: d'aventure en point and click de profil et en 2D, on passe... à du point and click de profil et en 3D. Les décors et persos sont un peu cubiques mais dans la moyenne de la console toute moche de sony, quelques dialogues sont parlés mais la grosse majorité est du blabla bien généreux en texte. L'interface est identique à celle du prédécesseur: on clique sur le décor quand quelque chose intrigue (la souris PS est prise en charge, youpi), un inventaire discret, et un panic mode quand on a la frousse aux trousses. "Panic mode" là encore identique: si le perso est sur le point de se faire tuer, on défonce un bouton de la manette pour sauver sa peau en balançant un coup de pied dans le patrimoine génétique du Scissorman et notre héroïne toute étourdie par l'adrénaline en profite pour se tirer. Parce que c'est ça, le gameplay de Clock Tower: quand on est en mode aventure: on discute, on clique, on cherche. Quand on poursuivi, on prend ses jambes à son cou, on se planque dans une armoire et on a le trouillomètre qui s'affole.
Car c'est dans ces moments-là que cette suite est fidèle à ce jeu inconnu sur 16-bits qui m'a fait tant d'effet; ces moments sont d'ailleurs améliorés car on doit toujours résoudre des énigmes alors que le psychopathe-jardinier est sur nos traces! Exemple avec la première apparition du tueur "mais merde, on l'avait pourtant buté dans l'épisode précédent": un établissement scolaire complètement verrouillé et notre demoiselle à évacuer. Allez chercher le moyen d'ouvrir une porte verrouillée et cadenassée alors qu'on essaie de vous tuer.
Le reste du jeu tranche hélas avec ces étapes coupe-gorge: on peut résumer l'histoire à une enquête policière pour débusquer le serial killer. D'aucuns trouveront que ça donne une profondeur scénaristique au jeu, que ça ne le résume pas à une fuite permanente, bref que c'est une dimension "aventure" à ce qui n'était jusque là qu'un survival horror habillé en jeu d'aventure. Ils ont raison, mais il n'empêche que ça donne un jeu avec deux rythmes très différents. J'écris ça de manière objective, sans en faire un défaut ou un avantage: c'est un fait, et c'est à vous de voir si vous aimez vos jeux à cette sauce-là ou pas. Par exemple, la saga "Legacy of Kain" était aussi comme ça, alternant entre carnages et énigmes.
Perso, ça me plaît moyennement. Encore une fois, ce n'est pas parce que je dis ça que vous devez passer à côté: autrement dit, je suis vanille, peut-être que vous êtes chocolat (oui oui, je sais). Une partie du Clock Tower SNES dure rarement plus de deux heures, du début à la fin: expérience intense mais courte, qu'on recommence pour voir toutes les fins (dans le même registre, qui se souvient de D?). Clock Tower 32 bits est ainsi plus long à terminer, surtout que le côté aventure est surtout composé de recoupages d'infos entre personnages durant la journée (et la nuit, c'est Scissorman pour tout le monde). Fidèle à ses racines nipponnes, il existe dix fins différentes partagées entre deux héroïnes, Jennifer et Helen (sa tutrice) - le fait de vivre l'histoire de l'une ou de l'autre est décidé par un acte complètement anodin dans le prologue où l'on joue le psy: selon qu'on adresse la parole ou pas à son assistant dans le couloir, on jouera soit Jennifer, soit Helen!
Dans l'ensemble, Clock Tower 32 bits est donc une bonne suite à un jeu hors du commun. Les situations pour se sortir d'affaire ne sont pas forcément immaculées de logique ou d'évidence (au début du jeu, il faut vraiment la trouver, cette foutue pince à côté d'un ordinateur dans une salle qui en contient 10 et que l'on doit fouiller un à un!), aussi peut-on le comparer à Siren sur ps2 (ou Forbidden Siren chez nous). Tous deux sont effrayants, tous deux tiennent parfois plus du puzzle que de l'aventure, mais tous deux sont excusés parce qu'ils sortent des sentiers battus. En fait, quitte à rapprocher Siren de Clock Tower, autant le faire sur l'épisode 16 bits et non 32 bits. Dans tous les cas, jouez au premier épisode, nom de nom!
Nota Bene: Et quid des deux derniers volumes, Ghost Head et Clock Tower 3? L'un n'est jamais sorti en Europe, et l'autre n'a pas eu un tirage important. Autrement dit, c'est pas demain qu'on en parlera ici...
Par Raton-Laveur le 15 septembre 2004, 01:38 - Jeux vidéo - Lien permanent
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