Sing Yesterday For Me
Manga toujours en cours de parution au Japon, édité chez nous par Delcourt/Akata pour actuellement 3 volumes dispos. Je le dis d'entrée: c'est ultra-simple, ça casse pas trois pattes à un canard, on y trouve volontiers une flopée de défauts, mais ça a au moins l'avantage de ne pas laisser l'impression qu'on a perdu son temps en le lisant.
Machin vient de finir ses études et vit d'un petit boulot, il est amoureux d'une gonzesse qui pense encore à un mec décédé, mais une fille un peu décalée débarque dans sa vie. "Triangle amoureux droit devant", me hurle le capitaine dans les oreilles, et il a raison. Et oui Igo, je sais qu'on voit une Mega Drive II dans le premier volume (plus tard, on voit un perso qui y joue en tenant... un pad SNES!). C'est donc la recette classique du gars qui ne sait pas ce qu'il veut, de la femme qui ne dit rien, et de celle qui fait un peu tapisserie. Du Katsura en plus âgé, diront les langues de putes; c'est en effet orienté vers les grands garçons, à la différence qu'il n'y a pas la moindre allusion au sexe. C'est un ordre des choses vieux comme le monde, il ne se passe strictement rien, les personnages évoluent à peine en trois volumes, et Akata tente de le vendre en mettant le doigt sur la culture "freeter", exhalée dans ce manga - sauf que cet élément est survolé. Au moins, les persos de SYFM ne sont pas caricaturaux, ont un peu de jugeotte et ne tombent pas dans le stéréotype de l'histoire d'amour éculée. D'autres visages arrivent par la suite, et ils ont plus tendance à me taper sur les nerfs qu'autre chose - ils ne font que brouiller l'ordre établi des pérégrinations amoureuses du "héros" en tapant dans la fourmilière... Un défaut qu'on tournerait volontiers en avantage du scénario.
Le trait de Kei Toume surprend par son caractère un peu brut, comme si la planche avait été travaillée directement à l'encrage sans passer par un crayonné. On voit des retouches, un côté un peu sale qui n'est pas commun dans le monde assez bien léché des mangas (dans le même tyle, pensez à l'Habitant de l'Infini/Mugen no Jyuunin d'Hiroaki Samura, c'est super connu et trouvable chez Sakka), et c'est donc assez agréable (faut aimer, hein). Les tramages sont eux aussi appliqués sans trop de chichis, les phylactères sont parfois un peu confus tellement leur queue est discrète. Hélas, tout le monde se ressemble beaucoup. Tout ceci est (dés)servi par une version française qui va droit au but; serait-on en train de voir les premières traductions qui ne prennent plus le lecteur pour un novice? Des mots bien nippons comme "Kampai" sont laissés tels quels et sans la moindre astérisque se référant à un bas de page, c'est pas commun! Une impression trop sombre qui fout en l'air les détails, ça par contre, c'est malheureusement moins rare. En tout cas, c'est bien quand on voit arriver des mangas tout à fait communs dans ce genre qu'on se dit que l'édition française a déjà importé tous les gros titres... Nous n'avons après tout droit qu'à une part de ce que les japonais subissent, et je dis bien ça dans le sens que la sélection faite par les éditeurs nous épargne de nombreuses et authentiques bouses. SYFM n'en est pas une, c'est juste une petite histoire commune qui rentre bien dans le cadre "manga passe-temps", zéro prise de tête pour le lecteur et max prise de tête par les pauvres personnages perdus dans les méandres de l'amour. Ne vous attendez pas à hurler au génie, mais au minimum, feuilletez le premier volume.
Machin vient de finir ses études et vit d'un petit boulot, il est amoureux d'une gonzesse qui pense encore à un mec décédé, mais une fille un peu décalée débarque dans sa vie. "Triangle amoureux droit devant", me hurle le capitaine dans les oreilles, et il a raison. Et oui Igo, je sais qu'on voit une Mega Drive II dans le premier volume (plus tard, on voit un perso qui y joue en tenant... un pad SNES!). C'est donc la recette classique du gars qui ne sait pas ce qu'il veut, de la femme qui ne dit rien, et de celle qui fait un peu tapisserie. Du Katsura en plus âgé, diront les langues de putes; c'est en effet orienté vers les grands garçons, à la différence qu'il n'y a pas la moindre allusion au sexe. C'est un ordre des choses vieux comme le monde, il ne se passe strictement rien, les personnages évoluent à peine en trois volumes, et Akata tente de le vendre en mettant le doigt sur la culture "freeter", exhalée dans ce manga - sauf que cet élément est survolé. Au moins, les persos de SYFM ne sont pas caricaturaux, ont un peu de jugeotte et ne tombent pas dans le stéréotype de l'histoire d'amour éculée. D'autres visages arrivent par la suite, et ils ont plus tendance à me taper sur les nerfs qu'autre chose - ils ne font que brouiller l'ordre établi des pérégrinations amoureuses du "héros" en tapant dans la fourmilière... Un défaut qu'on tournerait volontiers en avantage du scénario.
Le trait de Kei Toume surprend par son caractère un peu brut, comme si la planche avait été travaillée directement à l'encrage sans passer par un crayonné. On voit des retouches, un côté un peu sale qui n'est pas commun dans le monde assez bien léché des mangas (dans le même tyle, pensez à l'Habitant de l'Infini/Mugen no Jyuunin d'Hiroaki Samura, c'est super connu et trouvable chez Sakka), et c'est donc assez agréable (faut aimer, hein). Les tramages sont eux aussi appliqués sans trop de chichis, les phylactères sont parfois un peu confus tellement leur queue est discrète. Hélas, tout le monde se ressemble beaucoup. Tout ceci est (dés)servi par une version française qui va droit au but; serait-on en train de voir les premières traductions qui ne prennent plus le lecteur pour un novice? Des mots bien nippons comme "Kampai" sont laissés tels quels et sans la moindre astérisque se référant à un bas de page, c'est pas commun! Une impression trop sombre qui fout en l'air les détails, ça par contre, c'est malheureusement moins rare. En tout cas, c'est bien quand on voit arriver des mangas tout à fait communs dans ce genre qu'on se dit que l'édition française a déjà importé tous les gros titres... Nous n'avons après tout droit qu'à une part de ce que les japonais subissent, et je dis bien ça dans le sens que la sélection faite par les éditeurs nous épargne de nombreuses et authentiques bouses. SYFM n'en est pas une, c'est juste une petite histoire commune qui rentre bien dans le cadre "manga passe-temps", zéro prise de tête pour le lecteur et max prise de tête par les pauvres personnages perdus dans les méandres de l'amour. Ne vous attendez pas à hurler au génie, mais au minimum, feuilletez le premier volume.
Par Raton-Laveur le 04 avril 2005, 23:01 - Japanime - Lien permanent
Commentaires
Sing Yesterday est une petite série tranquille, au graphisme dépouillé, à l'histoire plutôt banale mais ce manga a un petit je ne sais quoi qui accroche dès le premier volume.
Et pourtant, pourtant y'a pas de petites culottes, pas de seins qui font shboïng! shboïng! à chaque page, pas gamins aux super pouvoirs...
C'en est presque surréaliste ^_^
Sinon grace a un de tes liens j'ai trouvé ça http://outpostnine.com/edit... Magnifique documentaire sur les Kancho ... j'ai bien du me marrer pendant 45 min a lire et relire ces trucs ...
Les mangas ou ca schboingue, ou ya de la culotte et des pouvoirs ( oui oui les trois en même temps) c'est pourtant tres bien ! Regarde G on riders ! ca depote G on riders...
Ben ça fait plez', y'a pas à dire.
Ceci dit, j'ai encore du mal à comprendre comment tu peux commencer ton article en balançant la série plus bas que terre, puis terminer avec le conseil : "feuilletez au moins le premier volume."
Raton, j't'adorre !
Comme tous les manga ou il ne se passe soit disant rien (soit disant, faut savoir lire entre les lignes), sing yesterday est un condensé de reflexions sur l'amour, l'amitié et les relations qui peuvent s'etablir avec un collegue, un ami, une femme, une amie, une femme que l'on aime etc ...
Enfin c'est comme toutes ses choses complexe. Soit on ne comprend rien et on croit qu'il ,ne se passe rien, soit on comprend et on voit la richesse de l'oeuvre.
Hmmm... désolé, mais là... On en a un beau... Il t'est jamais venu à l'esprit que quelquefois, dans un manga (ou un roman, un film, une bédé de chez nous ou que sais-je encore) où il ne se passe rien, et ben il se passe rien, parce que l'auteur ne savait pas quoi foutre pour livrer ses planches (son manuscrit, sa péloche...) à temps, et avoir de quoi payer son tiers provisionnel ? Et que l'auteur en question, dans son grand talent, a pensé, "bah, je vais faire n'importe quoi, y aura toujours un boulet pour y trouver du sens" ?
Enfin, c'est comme tout, y a ceux qui voient les choses telles qu'elles sont et ceux qui les voient telles qu'ils aimeraient qu'elles soient... Tant que chacun y trouve son compte...
Bisous