Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche


Pourquoi ne prendriez-vous pas un siège par ici ?

19 juillet 2007

Animal Ending



C'est décidé, j'arrête. Il faut que j'arrête.

Quand mon copain James m'avait refilé son Animal Crossing Wild World, il avait expliqué qu'il avait lâché l'affaire à cause des limitations : on pouvait trouver une console NES mais on ne pouvait pas jouer dessus, on trouvait des pièces de Mah-Jongg sans pouvoir s'en servir... Ca fait presque un an que j'y joue, et ça ne m'a pas trop dérangé - peut-être parce que je n'ai pas encore de console, insérez ici un smiley triste. Il m'avait dit que je finirais par réaliser la vaste vacuité nihilistico-débile de tout ceci, ou un truc comme ça.

C'est finalement arrivé. Au lieu de soigner les petits voisins du jeu, on pourrait commencer par adresser la parole à ceux qu'on croise tous les jours en sortant de chez soi. Au lieu de faire du XTREME FARMING en secouant tous les arbres pour vendre les fruits à Nook et utiliser le fameux arrosoir doré, on pourrait commencer par prendre soin de son petit lopin de terre. Ou de faire de l'astronomie pour de vrai, etc etc. ACWW est un vrai jeu de nolife, en ce sens qu'il permet de faire des activités de gens normaux tout en restant sur sa console.

On est en droit de dénigrer les WoWeux, ces êtres qui ont tout perdu (vie, nourriture, argent, amis et j'en passe) pour arpenter Azeroth à la recherche de leur dernière pièce d'armure à la con. World of Warcraft est statique, WoW est un parc d'attractions où les exploits d'un groupe n'affecteront pas les autres, WoW est moins-bien-depuis-Burning-Crusade-blablabla, mais WoW est indivisible. Un joueur PC qui s'y met ne peut jouer à autre chose : le PC devient une machine à WoW, et son utilisateur ignore l'existence de Supreme Commander ou Stalker. Parfois, il devient même une bouse aux jeux console - j'en ai vu devenir incapables de sortir des combos simples sur Third Strike, bouh.
Mais à leur instar, ma DS était une machine à Animal Crossing. Pour jouer 30 secondes ou une heure, le village était là. Aucun défi, aucune limite de temps, aucune difficulté. Ramollissement du gamer. Et même si l'intelligence artificielle d'Animal Crossing est supérieure à celle du Kevin moyen (où l'intelligence est également un artifice, hu hu hu), il y a interaction avec un être humain, au moins... "Au moins ?" Préférer le contact d'un abruti à celui d'un ordinateur est-il un bon choix ? Voici des copies doubles et un stylo, vous avez quatre heures.

Lors de la GDC 2007, Shigeru Miyamoto racontait comment il essaie d'atteindre un large public. La simplification de la manette, les mécanismes simples, le feedback immédiat... Son "public de test" étant sa femme, il en était finalement arrivé au jeu qui a le mieux fonctionné : Animal Crossing. Précisément parce qu'il n'y avait aucun défi ou limite de temps.
J'ai multiplié les articles pour (essayer de) comprendre pourquoi ACWW est si addictif. Il contient des tas de petits évènements, en partie aléatoires (cassant la monotonie), en partie scriptés (et donc attendus par le joueur) qui incitent à y revenir. Que se passera-t-il quand j'aurai remboursé tout mon prêt ? Quel objet sera mis en vente au bazar vendredi prochain ? L'utilisation de l'horloge interne de la console (contrairement à Harvest Moon et autres "simus de vie à la campagne") y est pour beaucoup ; l'agenda virtuel finit par se superposer à la réalité, et voilà qu'on profite de la pub pendant Heroes pour aller au concert de Kéké. Animal Crossing se greffe à votre (semblant de) vie.

En refermant la boite, je regardais avec nostalgie la (mégacool) illustration bourrée de petits détails, comme si c'était un souvenir de vacances, sans avoir envie d'y retourner aussi sec pour autant. Mais depuis que j'ai commencé ce sevrage, qu'est-ce qui me manque le plus ? Sans aucun doute, les dialogues délirants des personnages. Ces moments inattendus où, entre deux sous-entendus adultes, un jeu Nintendo vous traite de capitaliste ou de hippie, avant de vous rouler allègrement dans la farine en vous vendant une contrefaçon de la Joconde. Un jeu Nintendo pour les grands ? Son incessante provoc' peut nous en convaincre, oui. L'éditeur avait déjà touché ce public avec la mélancolie de Pikmin ou Majora's Mask, il s'y essaie à nouveau via la déconnade latente et suggérée. Sauf que maintenant on ferme, faut pas rester là monsieur, car c'est bien joli tout ça, mais maintenant, j'ai une pile monstrueuse de jeux DS et psp quasiment pas joués.

04 juin 2007

OVNI signifie "Objet Vidéoludique Non Identifié"

(articles précédents sur Animal Crossing)

Cher journal,



Aujourd'hui, j'ai descendu une soucoupe volante dans Animal Crossing Wild World et l'alien a été tué dans le crash. Je vais l'enterrer.



Le Japon va avoir Moetan TV, nous avons Nolife TV. Ca sent encore la peinture fraîche, mais maintenant qu'on a passé une soirée devant la grille des programmes, il y a de quoi tomber amoureux (ils ont même passé une vidéo d'IdolM@ster, c'est dire). Le sourire de Tetsuya Mizuguchi dans le reportage sur Q Entertainment quand on lui demande s'il est plutôt Lumines ou Meteos, le très pédagogique superplay sur Gradius V par Ben Shinobi et Radigo, et oh purée à l'instant ils ont mis un clip de Kuma Uta, les cons. Et là, Another World ! Bon, c'est pas la version Amiga, apparemment une console, mais on s'en fout. Hop, un logo dans la barre des favoris en bas à gauche.

10 mai 2007

Scandale : Nintendo se met aux devinettes, épisode 2

(premier épisode avec Nintendogs, et tous les articles précédents sur Animal Crossing)

Dans Animal Crossing Wild World, il y a un bar où le tavernier est un pigeon fort bien élevé qui vous sert le café. Comme la plupart des personnages du jeu, au début, il vous parle à peine. Un peu comme dans la vraie vie, sauf que certaines personnes restent coincées à ce stade. Pour peu que vous sauvegardiez régulièrement pour ne pas vous faire agresser par une taupe, au fur et à mesure que vous prenez un café sur le zinc, Robusto (c'est le nom dudit pigeon barman) vous raconte sa vie. C'est mignon et ça en dit tellement sur l'ambiance de ce "jeu" ; si vous n'avez pas encore acheté un exemplaire à votre petite cousine, c'est ce genre de moments qui vous fait céder. Puis, quand ladite cousine devient une habituée de ses cafés si bien torréfiés et que vous ne regardez pas l'écran de la DS par-dessus son épaule, Robusto lui fait une proposition quelque peu indécente :


Hum, okay, c'est rien, ça doit être la faute à mon esprit perverti. Animal Crossing est un jeu innocent, demande un café bien noir, paie et casse-toi. Attends quelques jours avant de revenir, quand même.

Un mois plus tard



Ah en effet, je me suis toujours demandé comment il pouvait être aussi onctueux et EST-CE QU'IL VIENT DE ME DEMANDER CE QU'IL VIENT DE ME DEMANDER ?!



...



C'est comme si le jeu s'auto-censurait sous nos yeux. J'ai toujours considéré que la langue française était assez expansive pour qu'on puisse exprimer ses sentiments sans avoir recours à des smileys, qui ne sont que la solution bête et méchante de celui qui a la flemme d'écrire correctement ; ces frimousses ont été inventées pour abréger les saisies au clavier sur les conversations en direct, et devraient rester cantonnées à ces dernières. Mais là, franchement, O_o .

15 mars 2007

Animal Crossing



- Voilà, c'esf fait.
- Quoi ?
- J'ai la photo de Kéké.
- Kiki ?
- Nan, Kéké.
- Mais c'est kiki ?
- Très drôle. C'est un clébard dans Animal Crossing. Un chien qui joue de la guitare chaque samedi soir dans ta DS. Tu peux récupérer les enregistrements de ses concerts pour les écouter dans ta maison.
- Et t'as sa photo ?
- Ouais. UKResistance, qui a peut-être la sauvegarde la plus complète du jeu de ce côté du Pacifique, décrit la démarche à suivre pour avoir cette photo comme "l'équivalent de ramper sur du verre pilé pendant 800 kilomètres à la seule force des paupières". Et je l'ai.
- Mais à chaque fois qu'on joue à la DS, tu avais la carte dans ta console.
- Ouais. C'est tout simplement le seul jeu DS auquel je joue. Je ne retire même pas la cartouche pour jouer à autre chose, ça m'économise l'effort de la recaser dans quelques heures puisque je vais y rejouer. J'ai acheté Children of Mana, mais j'ai laissé tomber après avoir réalisé que l'exploration passionnante du monde des épisodes précédents était remplacée par un gameplay à la Diablo 1 avec UN village et plein de donjons. J'achète des jeux DS que je ne touche même pas parce qu'il y a Animal Crossing. Je n'ai même pas fini New Super Mario Bros parce que quand je joue à la DS, je joue à Animal Crossing.
- Pourquoi ? Pourquoi tu y joues ?
- C'est la question à un million d'euros, ça. Si j'écris autant sur ce jeu, c'est précisément pour essayer de savoir ce qu'il a de si attirant. Je sèche sur la question depuis des mois, et en attendant de trouver une réponse, je m'amuse à ajouter des poncifs de japanime dans les dialogues du jeu.



- Tu sais, je me pose la même question avec WoW.
- Dans World of Warcraft, tu as un facteur humain, social, qui peut aisément te retenir. Dans Animal Crossing, le multi a vraiment été pensé et contient des tas d'idées géniales, mais il reste au second plan. L'attirance tient uniquement au gameplay.
- Le gameplay, tu parles de ces parties où tu passes ton temps à aller vendre des fruits en boucle pour rembourser le prêt sur ta maison contracté auprès du raton laveur local ?
- C'est ça qui est dingue ! Le farming, c'est une mécanique de MMO !
- Ou plutôt, de RPG.
- En effet ! Parmi les mécaniques les plus chiantes du genre ! Et c'est dans AC !
- ...
- Et le pire, c'est qu'il n'y a aucun encouragement "numérique" dans AC. Pas de niveau à augmenter, l'argent n'est pas un indicateur d'avancement, le seul menu qu'on utilise, c'est l'inventaire... Tout est suggéré. Tu sais que tu as atteint tel "niveau" avec un personnage quand il te parle différemment, ou quand il te lance un défi, ou quand--
- Ou quand il t'offre sa photo.
- Voilà. Ou quand une des jolies chattes du village se comporte en parfaite petite maid.



- En fait, AC est passionnant parce qu'il n'y a pas de défi. On ne perd jamais une partie, on n'éteint jamais la console avec une impression de défaite. Quand le jeu te "punit", tu sais parfaitement pourquoi, et c'est parce que tu as voulu jouer au con en essayant de mentir à un perso ou de tricher avec le mécanisme de sauvegarde.
- Alors, c'est un jeu pour, pour... petits joueurs ?!
- Ben non. Déjà, ça m'étonne, mais dans les boutiques de jeux vidéo, même les vendeurs me regardent jouer avec curiosité à ce titre qu'ils ont vendu par palettes entières sans y avoir touché ou fait la moindre promo. Des tas de gens que je croise devinent le nom du jeu, ce qui me laisse croire que la pub a fait son boulot... Ou encore, quand un autre passager de transport en commun lit certains dialogues riches en sous-entendus.


Photo prise un premier samedi du mois.


- Nintendo oblige, il y a des milliards de trucs à faire, de sorte qu'on n'en voit jamais la fin. On le voit bien, qu'une majorité du contenu est générée aléatoirement... Mais on continue, pour voir quelles surprises la cartouche peut encore cacher.
- Je suis un nolife à WoW, tu es un nolife sur un jeu solo au contenu généré aléatoirement.
- Ouais. Sans fil conducteur réel, à la narration décousue d'une histoire qui n'existe pas (la petite vie quotidienne d'un bled paumé), on a au moins l'impression d'avoir son mot à dire, d'influencer le déroulement du jeu. On est à des années-lumière des RPG qui forcent le joueur à rentrer dans le carcan scénaristique sous peine de bloquer l'avancement de la partie. En soi, le déroulement d'Animal Crossing est similaire aux délicieuses errances dans les rues de Shenmue. Dans ce dernier, l'univers était envoûtant par son ultra-réalisme, et on se perdait dans le détail masochiste apporté aux ruelles de Yokosuka. Mais cet habillage de luxe était secondaire, il restait un soutien à l'histoire : parce qu'on s'y croyait, on s'investissait d'autant plus dans l'aventure de Ryo Hazuki. Mais rien n'empêcher d'envoyer bouler tout ça et de rester à collectionner les jouets dans les bornes d'arcade après avoir nourri son chat et fait un peu d'argent de poche... Dans Animal Crossing, ce challenge technique de recréer "un petit monde qui vit tout seul" devient le concept principal. Il était déjà enivrant dans Shenmue, il vire ici à l'addictif.
- Et tout comme Shenmue, le fruit de tes efforts n'est pas représenté en nombres mais par un feedback du jeu. Si tu as bien joué, le train-train quotidien est agité par un petit évènement pour te féliciter d'avoir atteint un certain niveau.
- Je crois que je me répète, mais Animal Crossing est mon WoW à moi - et portable en plus ! Il y a toujours quelqu'un avec qui jouer, jamais de mauvais joueurs puisqu'ils sont tous digitaux et que les humains se limitent à votre liste de potes certifiés. C'est un pur morceau d'auto-satisfaction instantanée, un shoot de dopamine à un prix défiant toute concurrence, qui ne te fait jamais douter et est toujours là pour toi. Voilà, je crois que c'est pour ça que j'y joue.


J'ai une hache à portée de main. Ne me cherche pas des noises.

05 mars 2007

Dans Animal Crossing, il faut bien passer le râteau

(pour les nouveaux, voici les épisodes précédents)


Mais ton copain quoi ? MAIS TON COPAIN QUOI ?!




Pendant ce temps, Axel (vous savez, l'insatisfait de service) a eu la brillante idée d'acheter le domaine haruhi.fr - il paraît que yuki.fr est déjà pris. Monsieur a l'habitude des sites de fans, mais monsieur a de grands projets pour celui-là, avec les bases de données multimédia qui vont bien et les fanfics qui vont avec. Le Haruhiisme ne connaissant pas de frontières, il faut bien rendre service à la cause... Les conspirationnistes sont cordialement invités mercredi soir pour une session IRC spéciale sur le chan habituel, #editotaku@irc.worldnet.net. Rendez service à la japanime en France, donnez un coup de pouce à une arrivée prompte et de qualité à Haruhi dans notre riante contrée.

Ah, et Pixel, le grand Pixel, vient de sortir une première version jouable et non définitive de son prochain jeu, un shmup nommé Guxt. Attention, c'est pas du gâteau, mais c'est tout aussi délicieux.

11 février 2007

Vous savez pourquoi j'ai toujours un appareil photo sur moi ?

Pour prendre un (mauvais) cliché de toutes les insultes qu'Animal Crossing Wild World peut me jeter à la figure.





Session IRC en cours sur #editotaku@irc.worldnet.net. Belle effervescence ce soir.

01 février 2007

It's a Wild Wild World

Animal Crossing Wild World a donc réduit ma vie une servitude sans fin, remplaçant avantageusement Nintendogs dans la catégorie du jeu à baby-sitter en l'allumant un peu tous les jours. Simulateur de vie sociale, qu'ils disent. Que tout y est rose et heureux, qu'ils disent. Où je joue si mal que je trouve le moyen de me prendre un râteau, que je dis.



Enfin, quand ses habitants ne vous envoient pas du courrier à peu près aussi cohérent qu'un spam nigérien.



Quelle ironie que tout ceci.



Et pourtant, il joue.

15 avril 2006

Nothing to see here, move along



(Animal Crossing Wild World. Kaprim l'avait relevé, James314 l'a photographié)

Demain soir, session IRC hebdomadaire dès 21 heures sur #editotaku@irc.worldnet.net (ou utilisez le menu à gauche si vous n'êtes pas accro de technologie). Si ça se déroule comme la dernière fois, il y aura des discussions sur les gros robots, des parties de Mario Kart DS, et des débats autour du H-loli vers la fin.
A part ça et dans un effort de "plus jamais ça", un accord a été passé avec lutin malin pour qu'il dessine les storyboards qui pourraient me passer par le crâne. L'internet est plus propre. Quoique, pourquoi y-a-t-il autant d'arrière-plans yaoi pour la psp ?