Epitanime 2004 respecta la tradition
des conventions: ne pas ouvrir
à l'heure, soit 20h45 au lieu de 20h. Comme d'habitude, trois
lieux de projection pour accueillir le peuple: deux salles de classe
fourrées de chaises et un amphithéâtre à
proprement parler. Collaboration
IDP
oblige, les plannings étaient identiques: Ulysse 31, un film
d'Edgar/Lupin, le 1er film de CardCaptor Sakura, Jayce, et la nouvelle
acquisition de l'éditeur: "
Le Secret du Sable
Bleu". A part pour ce dernier, les versions sous-titrées
furent montrées quand elles existaient. Le tout entrecalé
des jeux et quiz assurés par
Tsubasa, plus les
habituels karaokés pondus avec le logiciel fait maison
(Toyunda).
Remarque qui va prendre son importance pour la suite: contrairement aux
années précédentes, les deux salles de jeux
vidéo restèrent ouvertes du début à la fin
de la convention. L'une était gérée par
l'association
M-Games
("
j'aime beaucoup ce que vous faites",
dit raton-laveur en imitant
Michel Drucker) et l'autre par la section JV d'Epitanime, ayant
carrément hérité du plus grand espace possible (60
m²). M-Games, victime de son succès, dût d'ailleurs
déménager le samedi matin dans une salle plus grande (et
à l'écart des amphis pour bien mettre le son à
fond).
Et ce fut loin de commencer sur les chapeaux de roues. Contrairement
aux années précédentes où le programme des
projections restait secret (pour des raisons évidentes, y'avait
que du fansub!), pas mal de gens savaient que la nuit serait
"années 80" ou ne serait pas. Ouvrir sur Ulysse 31 et
diffuser
"Jayce et les Conquérants de la Lumière" à 5h du
mat', qui en veut? Pas grand monde, évidemment. Il y a
même eu des sifflets; sale coup pour la seule convention qui ne
dort pas et qui tenait à marquer le coup en commençant la
nuit.
Quelques uns s'en allèrent directement, la plupart se rabbatit
sur les jeux vidéo. M-Games était dépassé
dans sa petite salle, celle d'Epitanime se peupla pour ne plus se vider
jusqu'au lundi soir. Et pour la première fois, les allées
larges rendirent possible une circulation des personnes sans qu'on ait
à improviser une équation de physique quantique sur le
nombre maximal de molécules dans un
même espace fermé pour trouver la sortie sans mourir
étouffé. Le Bomberman Saturn à 10 joueurs ne
laissa jamais une manette inoccupée (même à 6
heures du matin!), des démos de
Steel
Battalion ou Donkey Konga étaient improvisées sur
projecteur... Il y a même eu un branchement délirant pour
Pac-Man
VS: un deuxième GameCube avec GameBoy Player et sa propre
télé faisait office de GBA, les fantômes jouant sur
grand écran! Tous les jeux et styles étaient
représentés - y compris une NES avec Duck Hunt qui fut
rarement délaissée.
Pendant ce temps, les organisateurs (reconnaissables aux beaux T-Shirts
Sega "
We trust in GAmES" que
j'aurais bien voulu en avoir un^^) s'affairaient pour éviter le
flop. Le contrat passé avec IDP stipulait que les projections
nocturnes devaient être de l'éditeur, mais rien ne disait
qu'elles devaient avoir lieu dans toutes les salles. Aussitôt,
l'une d'entre elles fut dédiée au karaoké! Une
première
playlist rédigée
en direct selon les demandes du public et jetée en pâture
à ce dernier... pendant que le nouveau programmeur de Toyunda
ajoutait une fonction "sélection aléatoire" au soft, qui
tourna toute la nuit (avec quelques plantages coutumiers au logiciel)
dans une salle toujours pleine. J'exagère même pas: quand
les orgas annoncèrent la mise en place d'un "karaoke d'honneur"
sur les coups de 22h15 (mangavore s'est
planté
d'une heure), les gens
se mirent
à courir vers les lieux. Et là encore, n'en
sortirent plus jusqu'au petit matin. La signature d'Epitanime
était là, résumée avec la sempiternelle
phrase: une centaine de personnes dans un amphi à une heure
indûe qui chantent en japonais, sans micro, et avec les murs qui
tremblent.
En ce qui concerne Tsubasa, c'était comme d'habitude mais en
mieux: on trouve encore quelques questions à la
mords-moi-le-noeud (
combien de parcs
d'attraction dans tout le Japon?), mais la mayonnaise prend
toujours. IDP était là aussi, avec un questionnaire et
des lots dédiés. Cependant, un nouveau jeu a fait son
apparition, le "One More Quiz": basiquement, c'est un quiz à
plusieurs équipes qui doivent faire du bruit (à part pour
garder le public éveillé, je sais pas pourquoi) avec des
instruments fournis et gagner en volant ceux des autres. Franchement
bof, surtout quand il faut obtenir le droit de parole en mettant le
boxon, élément jugé par le présentateur au
tympan éclaté, donc forcément contesté...
Qu'ils fassent un jeu d'adresse où l'on canarde la
réponse écrite sur un carton avec des pistolets à
mousse ou pourquoi pas à balles réelles, ça
pourrait être fun et il n'y aurait pas de réclamations.
Surtout qu'à 4 heures du matin, un jeu de précision avec
des flingues, c'est toujours marrant.
A part pour le
film
de Sakura, peu de gens restèrent pour les projections. Quant
au "Secret du Sable Bleu" dont IDP était si fier... Le character
design était tellement typé "animes entre 1983 et 1987"
que j'ai eu du mal à croire qu'il datait de 2001. La version
présentée était le doublage français,
l'héroïne obtenant la voix tellement striiiiidante de la
chasseuse de cartes de Clow. Quant au scénario (soi-disant
"inspiré par Jules Vernes"), la ressemblance du titre avec "
Nadia et le Secret de l'Eau Bleue"
n'est pas innocente.
En bref, l'ouverture de cette édition a été
sauvée grâce à
la toute
puissance des jeux vidéo. Sans eux, peu de gens auraient
tenu jusqu'à l'ouverture du
full
time karaoke et le sort de toute la convention aurait
été scellé dès minuit avec les
premières réactions sur le Net. Ah oui, on peut aussi
dire que les orgas ont fait un joli tour de force en improvisant un
nouveau planning en moins de deux heures pour garder tout le monde
content. Et en envoyant le planning des prochaines nocturnes à
la poubelle, mais ça c'est pour plus tard. Après la
journée du samedi et la première tournée du forum
des exposants en tout cas...