Général
05 mai 2008
Iron Man
Par Raton-Laveur le 05 mai 2008, 16:14
Je l'écris régulièrement : pas mal d'otaques qui restent trop longtemps dans leur passion finissent par être blasés. Frustrés. Aigris. Utilisez le mot que vous voulez, toujours est-il que les symptômes sont les mêmes : une détestation de tout ce qui est récent ("toutes les nouvelles consoles sont à chier"), le refus de comprendre l'humour d'un anime pour ados, et un esprit éternellement insatisfait qui aura plus d'aisance à descendre tout ce qu'il n'aime pas, soit 101% de l'industrie. Bien évidemment, ce spécimen n'est pas propre aux otakus, tant on les trouve dans toutes les strates de la culture geek - sauf qu'il n'y a que chez nous que l'aigri/blasé/frustré finit par se demander qui est le travesti parmi ces maids (je pense que c'est Tsukasa).Ce que j'écris encore plus régulièrement, c'est que je suis terrorisé à l'idée de devenir comme ça. Le problème, c'est que quand je discute avec des lecteurs, il y en a qui me considèrent comme étant déjà aigri. Tant pis.
Braiffe. Qui connait Iron Man ? A coté de Spidey, des X-Men, Bats' et les autres, c'est du chiqué. A la limite, y'a son pote War Machin(e) qui est dans Marvel VS Capcom, même qu'avec un cheat code chiant à entrer on peut jouer avec War Machine Gold qui existe même pas dans les comics, je suis sûr que c'est un palette swap foiré pour faire Iron Man. Marvel râcle ses fonds de tiroir, après nous avoir fait subir Daredevil (frappé de la malédiction du "Frank Miller au cinéma", levée par Rodriguez avec Sin City) ou Hulk, film de commande s'il en est auprès d'Ang Lee qui n'en demandait pas tant. Mais au moins, ces super-héros, moins connus du grand public, ont également une histoire autrement plus facile à résumer en deux heures que les poids lourds du milieu.
Pensez à rester jusqu'à la fin du générique.
Peut-être que c'est cela qui tourne en faveur de ce film : Iron Man est une bédé qui a déjà été réactualisée, Tony Stark étant forcé de construire son armure durant le conflit vietnamien/irakien/afghan, selon les époques de publication. Même s'il a commencé par casser du coco, la version papier vit avec son temps, contrairement à un Cap Am' ou Thor qui auront besoin d'un sérieux coup de polish façon XXème siècle. Surtout que le film d'Iron Man est tellement à jour que Tony y fait son coming-out, annonciateur d'une bonne guerre civile comme on les aime.
Mais comme les comics, c'est pas le thème de cette colonne, je laisse l'analyse de fond à tonton Kamui quand ce dernier écrira sa critique. Restons simples : je n'aime pas Robert Downey Junior, mais j'ai adoré son interprétation de Tony Stark. Gwyneth Paltrow avait beau être là pour payer ses factures, elle est parfaite. Voilà, on en oublie qui sont les acteurs. L'armure, l'humour pas potache et pas exagéré, tout passe. Tout au plus, on peut déplorer le traitement grand public propret, mais hey, on paie pour ce qu'on a et c'est un summer movie, hein. C'est vraiment résumable par cela : propre, qui reste dans le passage piéton, carré, aucune prise de risque, qui sent bon derrière les oreilles. Une adaptation correcte qui ne prend aucun risque mais qui remplit sa mission de présenter Tony et ses potes aux profanes tout en amusant la gallerie. Voila : c'est pas pour dire, mais après s'être tapé les atroces Fantastiques, Elektra et j'en passe, c'est super agréable de voir un film de super-héros qui tourne (super) rondement. Et au moins, ça fait office de self-checkup pour s'assurer que je ne suis pas aigri.
30 avril 2008
Le match du jour : Nutella Français VS Nutella Italien
Par Raton-Laveur le 30 avril 2008, 16:28
On en avait parlé la semaine dernière, Poshu m'a offert un pot de pâte à tartiner transalpin (j'ai toujours voulu écrire "transalpin"). Alors, même si le week-end fut bien chargé (ranger mes Pif Gadget par ordre chronologique, regarder de la peinture en train de sécher, aller aux putes), nous avons trouvé le temps de faire un comparatif entre les deux versions. Un ouikend autrement plus lucratif que celui dont nous sortons, vous en conviendrez (cette phrase est un sous-entendu). Surtout que Kraken a demandé les résultats de ce match dans les commentaires, alors en avant.
Preuve qu'Arte est la meilleure chaine de télé du monde après Nolife : ils se sont essayés au même comparatif entre Nutella français et allemand.
Si vous êtes en train de vous demander l'utilité de la chose, c'est que vous n'avez pas lu mon vieux dossier sur le Nutella. Je résume rapidement : pour s'adapter à chaque marché, Ferrero pousse le vice jusqu'à adapter le Nutella à chaque pays. Par exemple, il est plus tendre en Allemagne, parce que les teutons préfèrent les toasts friables au pain pour faire leurs tartines ; si le Nutella était trop ferme, y'aurait des miettes partout dans la cuisine. Ou l'inverse, je sais plus. C'est beau, l'amitié entre les peuples.
Le saviez-vous ? Crossnaab est plus fort que vous à Team Fortress 2.
Le banc d'essai était donc composé de 3 otaques (Poshu, Goldy et moi-même). On a fait deux tartines de Nut' pour chaque surface de test (pain de mie, baguette, DVD-R vierge simple couche), avant de s'envoyer le tout dans la gueule.
Premier constat sur la photo : la couleur est quasi-identique. En fait, il nous a fallu un de ces étalonneurs pour écrans afin de constater une très légère teinte plus claire chez l'Italien. Etiquettte : bien évidemment, la recette et les ingrédients sont les mêmes, mais à l'instar d'autres produits célèbres, la recette est un secret industriel. Le saviez-vous ? Ferrero utilise une catégorie de noisette bien particulière, et en achète le stock mondial. Ainsi, même si la méthode de fabrication est copiée, le goût reste caractéristique.
Le goût, donc. Là, on a l'avantage d'avoir un diabétique dans les testeurs. Un diabétique fumeur, mais bon. Et con avec ça : quand il a arrêté de fumer, il a essayé de contrebalancer l'addiction en se mettant à bouffer des bonbons, déclenchant une crist d'hyperglycémie. Notre diabétique fumeur et con a immédiatement confirmé les impressions des autres testeurs : le Nutella italien est bien plus sucré. Tellement sucré que ça en gâche presque le chocolat et la noisette... surtout que la noisette y est davantage présente. C'est la balance principale sur laquelle joue Ferrero : l'équilibre chocolat/noisette est la principale variable à être retouchée d'un pays à l'autre. Donc là, noisette++.
Au final : est-ce que nous lâcherions le Nut' local pour la version "native" ? Aucun de nous n'a pu répondre oui. En fait, j'ai carrément eu l'impression de goûter une version "junior" du Nutella ciblée pour les gamins, dont le petit cerveau submergé par le fix de sucre pur cèderait à vie à la pâte chocolatée. Peut-être que notre version est orientée plus largement, que les "grandes personnes" françaises y sont davantage accro. En tout cas, je le garde.
Ce week-end : vous n'avez pas Steam ? Téléchargez-le. Vous avez Steam ? Rejoignez la team Editotaku : ce week-end, de vendredi à dimanche, Team Fortress 2 est gratuit. Les gentils Rafal nous font l'honneur de leur serveur de jeu, où nous saurons vous recevoir pour jouer ensemble. N'oubliez pas de feuilleter les guides de l'équipe à l'usage des novices, des pyros, des espions et des medics. Cette nuit, à trois heures du matin, nous étions parmi les premiers à télécharger la mise à jour ; ce week-end, on en profitera ensemble, et ça se terminera avec la session IRC hebdomadaire, dimanche à 21 heures (#editotaku@irc.worldnet.net).
08 avril 2008
Qu'est-ce qui m'a occupé toute la semaine ?
Par Raton-Laveur le 08 avril 2008, 22:54
Vraiment, hein. Vous voyez ? Je ne vous propose pas d'excuse pour justifier mon absence, comme le ferait un gamin devant son instit. Non, à la place, vous voyez ce qui se passe quand je ne m'occupe pas de l'édito. Que fait raton quand il n'écrit pas ? Il filme des Lego avec un soin excessif.
PENDANT CE TEMPS : Sur la Wii, Nintendo a mis à jour la chaine Mii pour ajouter le support du contrôle parental. Pourquoi donc ? Je veux dire, en quoi une base de données de Miis peut possiblement être--
Oh.
Ca compte comme un point Godwin, ça ?
02 mars 2008
Session IRC du dimanche soir : Pedobear en invité
Par Raton-Laveur le 02 mars 2008, 19:03
Braiffe. Extrait d'il y a deux semaines :
AxelTerizaki: http://www.hlj.com/product/KBYPP-210 crrrr... crrr... must not... get VISA out...
raton-laveur: axel > ah ah pantoufles pedobear
AxelTerizaki: raton-laveur, mdr :)
AxelTerizaki: j'avais même pas fait gaffe
Puis, dans son article sur Clannad, il reparle des pantoufles de la figurine, repoussant la ressemblance avec Pedobear d'un "Que voulez-vous, c'est de Raton-Laveur dont on parle". Je lui demande des photos détaillées à réception du bousin (vieille habitude, que voulez-vous), qu'il fournit. A présent, lectorat adoré, je vous laisse juge :
Ce qu'il faut pas faire pour prouver qu'on a raison, je vous jure. Allez, on se retrouve à 21 heures.
28 janvier 2008
En fait, je faisais des gaufres pour m'occuper
Par Raton-Laveur le 28 janvier 2008, 23:54
Ouais bon, y'avait aussi un peu de tout ça quand même.
13 janvier 2008
Votre article de ce soir
Par Raton-Laveur le 13 janvier 2008, 22:10
Mais si, avec un peu de sel et en regardant bien, on peut lire quelque chose.
Okay, je déconne. Vrai texte juste en dessous.
04 janvier 2008
Tanuki Awards 2007
Par Raton-Laveur le 04 janvier 2008, 22:44
Meilleur jeu vidéo : Orange Box
Nominé : World In Conflict
On peut tourner le problème dans tous les sens, mais force est d'avouer que Valve a super bien joué sa mise en orbite. Avant Half-Life², ils lancent Steam sur les malheureux joueurs de Counter-Strike 1.6, pour tester la technologie d'authentification à distance. Les résultats sont si calamiteux que nombreux sont ceux qui restent sous C-S 1.5. Quand les choses finissent par se stabiliser, HL² est obligatoirement fourni avec la bestiole : comme il s'agit d'un des jeux les plus importants de l'histoire du jeu vidéo PC, les installations de Steam sur les PC de joueurs deviennent aussi communes que Napster en son temps (et c'était le bon temps !). Par des promotions intéressantes, Valve encourage à passer par sa plate-forme pour acheter les aventures de Gordon Freeman, éliminant complètement les revendeurs et éditeurs de l'équation. Certes, le téléchargement digital ne les avait pas attendus, mais à la manière d'iTunes pour la musique, Steam est le premier système qui propose des sécurités simples et peu invasives pour le client. Ainsi, de simple développeur, Valve devient éditeur à part entière et à part tout court, puisqu'il n'a pas pignon sur rue tout en proposant des centaines de produits. Ca commence par les indépendants, et voilà qu'Activision, Eidos ou Sega proposent leurs titres sur Steam.
Pour que ce texte ne ressemble quand même pas à une fellation, rappelons une forte et concrète réserve émise à son encontre. Okay, ça vient de George "When It's Done" Broussard, monsieur 3DRealms et grand clown du cirque Duke Nukem Forever, mais n'oublions pas que c'est aussi Apogee (devenu 3D Realms quand Duke3D est sorti) qui a généralisé le concept de shareware aux cotés de id Software. Bref, le monsieur s'y connait en matière de distribution digitale. Et George pense que Valve, en étant à la fois éditeur et développeur de jeux de shoot, est en conflit d'intérêts. Explication : Valve garde un secret absolu sur les chiffres de vente de son système. Si des concurrents des produits maison (Half-Life, Counter-Strike, Day of Defeat, Team Fortress...) sortent sur Steam, Valve dispose de précieuses informations sur les ventes des différents jeux, sans parler des autres pouvoirs, comme établir un agenda qui ne causerait pas de vagues pour ses propres titres. Et comme Valve finance ses jeux avec les bénéfices de Steam, les concurrents financent ainsi leurs rivaux ! Alors, George a deux solutions : primo, faire un concurrent de Steam. Ce qu'il fit, en soutenant le système Triton, qui hébergea Prey et était destiné à recevoir Duke Nukem Forever (*rires enregistrés*). Sauf que Triton s'est planté comme une merde sans que George soit au courant , et George a été obligé d'envoyer des boites de Prey par la poste à ceux qui l'avaient acheté par ce biais. Secundo, encourager Valve à ce que Steam devienne une société séparée, mais on voit mal Valve se séparer de pareille pompe à fric. Ironie du sort : Prey est devenu disponible sur Steam, sûrement en guise de ballon d'essai avec un produit en fin de vie.
Pourquoi je vous parle de tout ça ? Pour mieux vous expliquer que Valve, développeur autofinancé par excellence, peut se permettre bien des choses qui font leur qualité. Avoir un support technique sous acides, inviter n'importe quel bozo dans leurs studios, recommencer quatre fois un jeu sur dix ans, embaucher des petits jeunes pour qu'ils sortent un jeu qui se termine en trois heures, ou sortir la meilleure compilation de jeux avec un nom et une jaquette incompréhensibles. Parce qu'ils peuvent se le permettre, c'est tout. L'Orange Box : Team Fortress 2, qui renoue avec les plaisirs simples du multijoueur sur le Net, éclipsant les trop gourmands Unreal Tournament 3, Crysis et Enemy Territory Quake Wars (en plus, ils sont moins marrants). Surtout, TF2 prouve à l'industrie qu'on peut faire un jeu "pour les grands" avec un design non réaliste, et d'ailleurs, qu'il y a autre chose que le réaliste et le cell-shading dans la vie. Un succès commercial visuellement atypique : cet évènement est aux graphismes ce que la Wii est aux manettes. Rien que ça.
Tout à l'heure, je parlais de Prey. Dans ce jeu, on sépare l'esprit de son corps, on flotte vers des boutons physiquement inaccessibles, et on retourne dans son enveloppe charnelle. Ajoutez quelques monstres, rincez et répétez pendant six heures. Ou les énigmes dans Soul Reaver 1 et 2 : le même enchaînement de puzzles avec des cubes à déplacer pour reconstituer des frises murales. C'est toujours comme ça : un développeur se réveille un jour avec une idée de génie, fait un jeu sur ce concept, un éditeur lui dit que le bousin doit durer au moins dix heures pour justifier ses 60 euros, alors le pauvre programmeur étire son gimmick comme un chewing-gum mâché toute la matinée. Portal n'aurait jamais fait autant d'effet sans son inclusion dans l'Orange Box : on l'aurait mis de coté, comme un effort philanthropique de Valve pour les gentils développeurs indépendants. Trois heures, pas d'armes, un cube et des trous dans les murs : le FPS le plus féminin qui soit, et en plus, il chante.
Enfin, les aventures de Gordon Freeman, qu'on se retrouve à mettre de coté - on en est le premier surpris. C'est comme si on regardait une éruption volcanique en haussant les épaules, arguant qu'on a déjà vu des évènements naturels plus impressionnants que ça. Voilà, c'est ça, l'Orange Box ; en plus, il paraît qu'il y a du gâteau dans cette boite.
Pire jeu vidéo : les jeux Wii par des éditeurs tiers.
nominé : la totalité de la logithèque ps3, à l'exception d'Uncharted Drake's Fortune.
A l'époque de la Nintendo 64, aucun développeur ne voulait se limiter à la taille des onéreuses cartouches qu'il fallait acheter à tonton Mario. Tout le monde développait sur CD pour la Saturn ou la psone. Alors Nintendo était tout seul sur sa machine. Le Gamecube doit son échec à une faible valeur ajoutée pour les éditeurs, coincé qu'il était entre une ps2 omniprésente et une Xbox plus puissante ; et Eternal Darkness ou Resident Evil 4 n'ont pas suffi à lui enlever son image de jouet.
Quand la DS est sortie, personne n'y croyait ; tout le monde pariait sur la psp, ses batteries qui fatiguent, ses pixels morts, ses UMD hors de prix gavés de jeux déjà sortis sur psone ou ps2, et ses temps de chargement. Nintendo a fait ses preuves, allant jusqu'à faire un blockbuster avec un simulateur de chiots. Alors, tous les éditeurs s'y sont mis : faire une 3D approximative, inviter le joueur à gratter l'écran, et vendre le tout à 40 €. Il y a des jeux du "devine à quel nombre je pense", le genre de truc que j'ai écrit à 7 ans sur mon Thomson TO8-D, nom de Dieu. Si Nintendo arrive à vendre un machin de QI ou pour les yeux, sortons un truc pour faire du yoga ou devenir ambidextre, ça marchera ! Ah, non, les gens ils achètent que des jeux Nintendo comme Animal Crossing ou Zelda. Alors, Nintendo vend tout seul sur sa machine.
La Wii, c'est pareil. Les éditeurs voient cette machine comme la solution "pas chère" pour faire des jeux de salon, contrairement aux ps360, où les coûts de développement n'autorisent pas l'échec. La Wii devient la nouvelle ps2, le cul du marché où l'on sort des merdes en rafale : c'est pas risqué et vu le parc installé, y'en aura bien qui achèteront. La ps2, elle, est devenue la chasse gardée des RPG nippons, niche hardcore s'il y en a. Le plus marrant, ce sont les nombreux articles où les éditeurs tiers se plaignent de l'hégémonie de Nintendo sur ses propres plate-formes, "comme à l'époque de la N64 et du Cube". Ils n'en foutent pas une rame et ils croient que ça va se vendre ? Vous pouvez me citer des jeux non-Nintendo qui soient vraiment intéressants sur la Wii ? Purée, vivement que Zack & Wiki débarque.
(maintenant que vous avez lu tout ça, vous avez pigé pourquoi ce texte a été posté en retard. Et c'est pas fini en plus)
Meilleure surprise de l'année : Nolife
Nominé : Francis dans Super Paper Mario
Ils décrivent toutes les transformations causées par le Midnight Bliss de Dimitri dans DarkStalkers et les autres jeux où il apparait. Ca laisse une plage horaire de plus de 50 minutes à un superplay commenté de Radiant Silvergun. Les jingles de la chaine sont composés par Akira Yamaoka, Sanodg et Yuzô Koshiro, qu'ils dénomment à l'antenne en mettant le nom avant le prénom. Ca diffuse les films de City Hunter en VO sous-titrée. Même les rarissimes publicités sont sympathiques. Ils propagent une otakulture d'élite sans être élitistes, et n'en cachent pas la difficulté quand ils doivent rester dans les rails du CSA ou de la comptabilité. Il paraît même que certains membres de l'équipe lisent l'éditotaku... Chaque journée de diffusion de Nolife est un gigantesque pied de nez surréaliste au reste du PAF. C'est comme si Radio Intrépides (*) existait pour de vrai ; ne riez pas, après tout c'est Red Fromage qui en est le patron. On regarde, et on se dit que c'est encore plus impossible que le Virus Informatique, Gaming ou Epitanime. Un matin, on se réveillera, et tout aura disparu, comme un réadjustement de la Matrice ou un truc du genre, prouvant bien que ça ne devrait même pas exister. Et pourtant, elle tourne.
(*) non, vous ne vous souvenez pas de cette vieille série télé sur Canal J où un Lorant Deutsch prépubère émettait une radio pirate depuis un studio fabriqué en Meccano.
Meilleur jeu indie de l'année : Rückblende
Nominé : GumBoy Adventures
Arrêtons de parler de Passage, merci. Rückblende dure 10 minutes (et pèse 500 Mo !). Ce n'est pas un jeu vidéo, plutôt un livre d'images virtuel. Le soin apporté à chaque détail fait qu'on aimerait évidemment en avoir plus, mais qu'on réalise parfaitement que c'est matériellement impossible pour un seul développeur. En plus, ça fait retomber en enfance. Les années précédentes, j'ai encensé The White Chamber ou Cave Story, des jeux gavés d'un super gameplay ; pour une fois, et surtout, pour cracher dans la soupe du formatage graphique de l'industrie, montrons quelque chose de différent.
Meilleure chose qui soit enfin arrivée sous nos latitudes : le manga Genshiken
Nominé : Elite Beat Agents
C'est bien édité, bien traduit, réservé aux otaques mais assez accessible à ceux qui nous observent sans être des nôtres, et en plus, c'est drôle. On en a déjà parlé dans cette colonne, alors contentons-nous de répéter que Genshiken fait preuve d'une certaine maturité éclairée sur l'otakulture - évidemment inspirée par du vécu - qui crée inévitablement une grande familiarité avec le lecteur. D'ailleurs, en parlant de ça...
Meilleur anime de l'année : Lucky Star
Nominé : Gurren Lagan, que je n'ai pas suivi au-delà des premiers épisodes : face à un tel degré de qualité, j'ai tout simplement refusé de regarder des téléchargements. J'attends les DVD. Vraiment.
Familiarité avec le spectateur, donc. Comme Sakura Mail, un de ces derniers animes principalement réalisés "à l'ancienne", avec les cellulos aux couleurs chaudes et aux décors tendrement colorés, montrant les saisons qui passent dans le coeur des lycéennes en fleur. Le genre d'anime qu'on matait sous une grosse couverture avec une énorme tasse de thé à la vanille, et qui explique bien pourquoi il y a tant d'otaques en ce bas monde.
Lucky Star réussit l'exploit d'être une de ces couvertures sous lesquelles on se laisse porter, un sourire béat et niais sur les lèvres. Je croyais que c'était fini, tout ça, envolé avec les cellulos, les teintes à l'huile et les VHS. Et Kyoto Animation arrive à ressusciter ce sentiment de chaleur capitonneuse, sans mièvrerie, avec juste des filles entre l'adolescence et quelque chose d'autre qui profitent tranquillement de leurs plus belles années. Peut-être que l'anime d'Azumanga Daioh (auquel Lucky Star a été comparé) avait tenté de faire pareil, je n'en sais rien, mais il restait encore dans l'humour slapstick du rythme à quatre cases du manga originel. Lucky Star profite plus largement des personnages, rajoutant du bien (un rythme sympathique) et quand même un peu de mal (la publicité permanente pour Haruhi Suzumiya). Je l'ai déjà dit, techniquement, ça vole pas bien haut, tant on sent que KyoAni se concentre davantage sur d'autres projets et considère Lucky Star comme nous : une bonne grosse récréation où l'on a le droit de somnoler à l'ombre des arbres. Mais en plus, et c'est là le bonus qui tue, la cerise sur le gâteau, le pin's parlant dans l'édition limitée : le téléspectateur est inclus à l'intérieur de la série. Coup de coeur, rien de plus et rien de moins.
Meilleure chose qu'on attend encore sous nos latitudes : le manga de Welcome to the NHK
Nominés : Nadesico, Full Metal Panic! The Second Raid
Welcome to the NHK tarde à arriver, en raison de son contenu quelque peu licencieux. Okay, c'est pas non plus Kodomo No Jikan (sorti aux USA sous les foudres des censeurs et sous le nom de Nymphet), mais dès les premiers chapitres, un des persos se pervertit en se planquant dans les buissons pour photographier des écolières à la sortie des cours. Alors oui, l'éditeur francais qui distribuera ça aura les reins assez solides pour essuyer une éventuelle invasion de grenouilles de bénitier. Ce qui nous amène à la catégorie suivante...
Meilleure page de manga de l'année :
Pas de nominé. Mais quand on voit la page gagnante, on comprend pourquoi : L'Amour en Cours, tome 2, aux éditions Tonkam. N'oubliez pas que ça se lit de droite à gauche.
31 décembre 2007
Quartier Libre d'hiver 2007 - résumé
Par Raton-Laveur le 31 décembre 2007, 14:58
Hoy ! Noël que vous avez été gâtés, et nouvel an de nolife que vous passerez avec vos cadeaux au lieu de mater des conneries enregistrées à l'avance pour la télé.
La semaine dernière, il y avait donc Quartier Libre : pour ceux qui débarquent, les gentils lecteurs que vous êtes avez eu l'occasion de poster vos propres articles. Pour écrire sur tout ce que j'ai (é)honteusement oublié, publier un billet d'humeur, présenter une tendance, montrer des bêtises... Que du bonheur. Enfin, à part la grammaire de certains, mais je suis d'humeur putassière. En huit jours, il y a eu 24 articles, et vous n'avez heureusement pas hésité à indiquer vos propres sites web pour élargir votre propre lectorat.
Pour les jeux vidéo, il y a eu un Tiers-Beta (coréen) de Konoro sur le fort polémiqué Ragnarok Online II, une réflexion tout aussi controversée d'Aer sur l'usage de la 3D, Smog ShadowSeth qui continue ses années de Quartiers Libres sur des jeux de stratégie avec une critique de l'addon Forged Alliance pour Supreme Commander, un texte shocking de Shikaze sur les célèbres Chô Aniki. Nataka a posté son avis sur Castlevania - Portrait of Ruin sur DS, Garric a tapé dans le rétro avec Blaster Master sur NES, et Codak, à travers une présentation de l'Angry Video Game Nerd (anciennement Angry Nintendo Nerd), se remémore sa première bouse vidéoludique. Ah, et Tetho y va de son hilarante description de l'émission TV Game Center CX. Enfin, le clan Editotaku sur Team Fortress 2 a étoffé mes conseils aux novices avec des guides détaillés : sur le Spy par Maxobiwan, sur le Pyro par Jashugan (*), et le Medic par Valderonce. Mention spéciale à Luz, qui signe purement et simplement le dossier francais le plus détaillé sur Artificial Girl 3, le nouveau jeu hentai du studio Illusion. L'an dernier, c'était l'article de neuro sur Fruits Basket qui avait continué à vivre toute l'année avec des commentaires régulièrement déposés ; on tient le nouveau lauréat...
La transition avec le paragraphe suivant est assurée par Amo, dont l'article - le 1400ème de l'éditotaku - aborde Guitar Hero 3 et Tony Taka.
Coté animes et mangasses, il y en a vraiment (vraiment !) pour tous les goûts. Arez râle sur ces producteurs de télé francaise qui pompent le pire de la télé nipponne, et pour rester dans les médias, QCTX qui annonce qu'il va passer à la radio le 8 janvier pour éclairer la France de la Vérité sur les Fanfics. Ninjigen parle (un peu) du Toulouse Game Show et (surtout) de Muryoh avec des liens partout dans le texte, Smog - encore lui - présente la version animée de Claymore d'une façon originale (car contrairement au reste du Net, il ne fait pas la sempiternelle comparaison avec Berserk). Le cultivé mt-i sépare moé et lolicon dans un texte très pointu qui me vaudra une visite du party van. Et Sonocle Ujedex soigne un super triplé avec une passionnante critique de School Days, une série de rébus que nous ne sommes pas arrivés à terminer, et, en transition pour le dernier paragraphe, une grosse bédé faite sur du papier rose.
Enfin, pour les inclassables billets, nous avons Psychômann qui rappelle l'existence de SomethingAwful, et les geekeries de Keul sur le XHTML et de TetraDavid sur le CSS.
Aussi, Garric en a profité pour annoncer la naissance de Soviet Voice, un blog communautaire où vous pouvez avoir un login en le contactant directement. Bref, si vous voulez continuer à écrire vos propres textes otakistes sans vous farcir la gestion d'un blog (les commentaires, le rythme de parution, tout ça), vous savez où vous adresser.
Voilà voilà, c'est tout pour ce Quartier Libre et pour cette année - quoiqu'il reste encore une petite rétrospective qui attend 2008 pour être publiée. Merci beaucoup à tous les participants, merci à vous tous qui lisez cette colonne ! Merci pour votre confiance cette année : l'éditotaku a fêté son cinquième anniversaire, et raton-laveur.net a sept ans depuis quelques jours. L'article pour les cinq ans a confirmé une tendance observée par les habitués : l'érosion du rythme de publication d'un article tous les deux jours, qui a rythmé cet éditorial pendant tout ce temps. En réponse à la petite liste de conseils pour les blogueurs, les commentateurs soulignaient que s'imposer et tenir un tempo était difficile quand on est étudiant ou qu'on a un job... Pensez bien qu'en sept ans, j'ai eu le temps d'étudier et de bosser. Puisque je ne suis plus arrivé à tenir le rythme, inutile de vous le promettre ; je continuerai à poster plusieurs fois par semaine, et c'est ainsi que sera nommé le rythme de parution. Et pour la peine, je vais faire ce que je déteste cordialement chez certains, à savoir faire mon connard prétentieux : spéciale dédicace à tous ceux qui ont râlé toutes ces années dès que je sautais un beat, je vous dois ma calvitie et l'échec de ma vie passée sur ce site au lieu de faire quelque chose de productif.
Là par exemple, au lieu d'écrire ça, je devrais me promener sous des arbres avec une fille qui m'a envoyé plein de sms pendant que j'étais avec vous hier soir sur irc, et je peux vous trouver des exemples similaires pour tous les autres jours d'avant. Trop tard pour corriger tout ça ? Alors, on est, euh, comme liés, vous et moi, pour le reste de la vie de ce site ? Faut croire. Pour la peine, papa nowel m'a offert un 24 pouces, pour que je puisse mieux vous regarder, mes enfants.
Bonne année à vous !
24 décembre 2007
Principe du CSS
Par lectorat le 24 décembre 2007, 13:39
Pour ceux qui savent ce que signifie h2{color:gray;}, la lecture de ce billet vous sera totalement inutile.
Après le billet de Keul, vous vous décidez à entrer dans le monde moderne et avoir votre propre page ouaib. Vous créez et modifiez une page .html, y insérant quelques balises, et débutez ainsi votre site (qui vous n'en doutez pas fédèrera l'ensemble du web français dans son domaine d'ici quelques temps). Les plus pointilleux d'entre-vous (le terme masochiste fonctionne aussi) ajouteront un doctype et tout le nécessaire pour que la page soit valide.
À ce stade, il y fort à parier que les néophytes aient une réaction du type "c'est moche. Ce cadre là, il serait bien écrit en rouge... " L'ajout de style résout le problème ! Un <p style="color:red"> met le paragraphe en rouge :)
( une autre "solution", suffisamment moche pour justifier le NSFW, serait de mettre le texte en rouge sur une image...et de mettre l'image. FORTEMENT DÉCONSEILLÉ !)
OUI MAIS si je veux avoir tous mes paragraphes en rouge ? Il faudrait alors ajouter le style="color:red" partout... et en cas de changement de look ? find/replace sur l'ensemble du site....
La solution ? les CSS pardi ! (c'est pas vraiment une surprise, vu le titre du billet)
Voici le principe d'un fichier CSS (qui ont généralement une extension... .css) :
Définir tout le style dans un fichier annexe, pour pouvoir relooker et travailler facilement le style du site.
Exemple :
p { color:red; }
Cette ligne, à mettre dans le css (css à appeler dans le html :D ), permet de mettre tous les paragraphes de votre site (plus précisément, toutes les pages qui appelleront le fichier CSS) en rouge. Du vert plutôt ? remplacer red par green, et le tour est joué.
Plus compliqué : le site possède des paragraphes A à mettre en fond rouge, et des paragraphes B, à mettre en fond rose.
Il suffit, dans le html, de transformer le code pour les paragraphes A : <p>blabla</p> en <p class="paragrapheA">blabla</p>
Dans le css, il faut dire .paragrapheA { background-color:red} (notez bien le point devant le nom de la classe)
Idem pour .paragrapheB et background-color:pink
Recharger la page, c'est fini :)
Il existe de nombreuses possibilités en CSS, pour la police de caractères, les bordures, les couleurs, les positions des cadres, etc. (la version 3 de CSS devrait ajouter quelques petites choses intéressantes quand elle sortira)
Je ne détaillerai pas tout ici (ce n'est pas mon but, et je n'aurai pas assez de temps pour tout présenter), des tutos existent, ainsi que des sites listant toutes les possibilités en css.
En tout cas,
Joyeux Noël au raton ainsi qu'à tous les lecteurs !
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