Pigiste avec expérience sachant travailler avec respect des délais et sens de l'humour, même face à sa fiche de paie : raton-laveur@raton-laveur.net
Japanime
07 juin 2007
Lucky Star
Par Raton-Laveur le 07 juin 2007, 00:54
Vous vous souvenez de Raiden dans Metal Gear Solid 2 - Sons of Liberty (*) ? Impersonnel, anonyme, qui s'était entraîné à sa mission avec une simulation en réalité virtuelle des évènements du premier Metal Gear Solid, et qui admirait Solid Snake. Accessoirement, c'était un connard fini qui tabassait sa copine et était unanimement haï par les joueurs. Sauf que mine de rien, Raiden n'était qu'une métaphore du joueur, vous, moi, devant l'écran. Peut-être qu'Hideo Kojima n'avait pas une grande estime pour nous (et je doute que son opinion ait beaucoup changé) , mais le fait est là : quand on insulte Raiden, on s'insulte soi-même.
Mais je maintiens que c'est un connard fini.
Dans Lucky Star, Konata n'existe pas. Ce n'est pas un personnage, mais juste un miroir du téléspectateur. Si vous éclatez de rire devant les références, si vous vous levez pour chanter les génériques de fin et reconnaissez les doubleuses, si vous ne ratez pas une occasion de refaire la chorégraphie de l'intro, bref, si vous êtes un otaku, vous êtes Konata. Ou Konata est vous, en fait. Ou un truc comme ça. Les comic strips originaux paraissent quand même dans des magazines de jeux vidéo, vous devez bien vous reconnaitre dans ce public... Sinon, c'est simple : ne regardez pas Lucky Star, ça va vous bourrer le mou après deux minutes - mais ça, nombreux sont celles et ceux qui se sont jetés sur la série "par la team de Haruhi Suzumiya !" avant de tomber de haut. Non, ce n'est pas un chef-d'oeuvre, loin de là. A la manière du (génial) Full Metal Panic! Fumoffu avant Full Metal Panic! The Second Raid, cet anime est une grosse séance de déconne, un morceau de détente pour le studio Kyoto Animation, avant d'entamer la prochaine saison d'Haruhi.
Konata, donc. Quand il faut éclater tout le monde aux jeux vidéo, chanter un générique d'anime ou jouer à un jeu pour adultes, Konata est dans la place - elle imagine même ses copines dans certains scénarios du cru, nom d'une pipe. Et quand un personnage fait un truc moé, c'est elle qui le pointe à ses copines, comme si nous n'étions pas en train de faire la même remarque de notre coté de l'écran ! Observez son regard de connivence permanente avec le spectateur et son sourire imitant parfaitement le smiley " :3 " ; Konata est un double virtuel de l'otaque moyen. Aimer Konata, c'est s'aimer soi-même.
(*) Oui, j'adore toujours autant les titres à rallonge.
Mais je maintiens que c'est un connard fini.
Dans Lucky Star, Konata n'existe pas. Ce n'est pas un personnage, mais juste un miroir du téléspectateur. Si vous éclatez de rire devant les références, si vous vous levez pour chanter les génériques de fin et reconnaissez les doubleuses, si vous ne ratez pas une occasion de refaire la chorégraphie de l'intro, bref, si vous êtes un otaku, vous êtes Konata. Ou Konata est vous, en fait. Ou un truc comme ça. Les comic strips originaux paraissent quand même dans des magazines de jeux vidéo, vous devez bien vous reconnaitre dans ce public... Sinon, c'est simple : ne regardez pas Lucky Star, ça va vous bourrer le mou après deux minutes - mais ça, nombreux sont celles et ceux qui se sont jetés sur la série "par la team de Haruhi Suzumiya !" avant de tomber de haut. Non, ce n'est pas un chef-d'oeuvre, loin de là. A la manière du (génial) Full Metal Panic! Fumoffu avant Full Metal Panic! The Second Raid, cet anime est une grosse séance de déconne, un morceau de détente pour le studio Kyoto Animation, avant d'entamer la prochaine saison d'Haruhi.
Konata, donc. Quand il faut éclater tout le monde aux jeux vidéo, chanter un générique d'anime ou jouer à un jeu pour adultes, Konata est dans la place - elle imagine même ses copines dans certains scénarios du cru, nom d'une pipe. Et quand un personnage fait un truc moé, c'est elle qui le pointe à ses copines, comme si nous n'étions pas en train de faire la même remarque de notre coté de l'écran ! Observez son regard de connivence permanente avec le spectateur et son sourire imitant parfaitement le smiley " :3 " ; Konata est un double virtuel de l'otaque moyen. Aimer Konata, c'est s'aimer soi-même.
(*) Oui, j'adore toujours autant les titres à rallonge.
03 juin 2007
Comédie du Livre
Par Raton-Laveur le 03 juin 2007, 23:57
Oui, je n'ai toujours pas posté le compte-rendu de l'Epitanime, et vous n'êtes pas pressés de le lire, croyez-moi. Enfin bref, pendant qu'il pleut à Paris, à Montpellier, à défaut d'organiser une autre convention (la première était rapidement abordée par là), la meilleure mangathèque de France profite de la Comédie du Livre pour squatter un max. Et quand je dis ça, ça veut dire dédicaces, DDR, exposition et cosplay.
Nami Akimoto habite à Paris, mais a étudié dans le coin pendant quelques mois. Elle est toute gentille et fait des dédicaces qui tuent avec un simple Bic. A côté d'elle, il y avait Reno Lemaire qui avait une file d'attente assez grosse.
Pis bon, les cosplays, okay, voilà. Personne ne demande aux présentateurs de faire la roue, parce que personne ne connait cette tradition. On va tenter de l'introduire dans le Sud, tiens.
D'ailleurs vous savez d'où ça vient, cette habitude débile ?
Mais il n'y a pas que ça. Tous les cosplays étaient soit du Death Note, soit du Final Fantasy, soit du Naruto. Il y a eu une Burst Angel, et cétout. Alors, il fallait régler ce problème, ce qui fut fait par des orgas qui ont découvert un certain anime via un certain animal qu'on ne citera pas :
Ne sous-estimez pas le Haruhiisme. Ou le Yukiisme.
Les autres photos sont visibles par là. Pour une fois que je photographie autre chose que l'Epitanime ou des doublons de jeux vidéo, profitez-en.
Nami Akimoto habite à Paris, mais a étudié dans le coin pendant quelques mois. Elle est toute gentille et fait des dédicaces qui tuent avec un simple Bic. A côté d'elle, il y avait Reno Lemaire qui avait une file d'attente assez grosse.
Pis bon, les cosplays, okay, voilà. Personne ne demande aux présentateurs de faire la roue, parce que personne ne connait cette tradition. On va tenter de l'introduire dans le Sud, tiens.
D'ailleurs vous savez d'où ça vient, cette habitude débile ?
Mais il n'y a pas que ça. Tous les cosplays étaient soit du Death Note, soit du Final Fantasy, soit du Naruto. Il y a eu une Burst Angel, et cétout. Alors, il fallait régler ce problème, ce qui fut fait par des orgas qui ont découvert un certain anime via un certain animal qu'on ne citera pas :
Ne sous-estimez pas le Haruhiisme. Ou le Yukiisme.
Les autres photos sont visibles par là. Pour une fois que je photographie autre chose que l'Epitanime ou des doublons de jeux vidéo, profitez-en.
25 mai 2007
Epitanime 2007 - Reportage photo
Par Raton-Laveur le 25 mai 2007, 00:26
Allez regarder les jolis clichés ! Et utilisez la fonction diaporama qu'elle est bien !
21 mai 2007
Epitanime 2007
Par Raton-Laveur le 21 mai 2007, 23:38
Pour les deux du fond de la salle qui n'ont pas suivi, il n'y a pas eu d'articles parce que j'étais à l'Epitanime. Rien de spécial, y'avait quelques milliers d'otakus dans ce cas.
Comme eux, là.
Et il y avait Yoshitoshi ABe. Quelques dizaines se sont fait faire des dédicaces. Rien de remarquable sur l'échelle de l'otakisme, donc.
L'échelon en dessous, c'est quand on est revendeur et qu'on prend un peu trop de soin à assembler les figurines du stand.
Ou se faire prendre en photo à coté du maitre. Quelques otaques ont eu le réflexe d'immortaliser leur bouille avec la sienne.
Ou avec celle de J.M. Ken Niimura, le dessinateur du Japonais en Manga.
Mais il n'y en a eu qu'un seul pour faire un cliché comme CA :
Tout le monde peut rentrer dans son doux logis, j'ai battu le record d'otakisme, cédant l'enveloppe charnelle à une mascotte débile. Après avoir cliqué sur le bouton "Envoyer" qui postera ce petit texte, je me tirerai une balle dans la tête, puisque ma mission en ce bas monde a été accomplie.
Pendant que j'y suis : même si j'ai fait beaucoup usage du mot "merci", le vocabulaire me manque pour décrire la sympathie et la gentillesse de toutes celles et tous ceux qui ont reconnu la peluche et échangé quelques mots à propos de l'éditotaku. Encore merci. Pas mal d'heures de sommeil à récupérer, alors pour le moment, dodo.
Album photo
Comme eux, là.
Et il y avait Yoshitoshi ABe. Quelques dizaines se sont fait faire des dédicaces. Rien de remarquable sur l'échelle de l'otakisme, donc.
L'échelon en dessous, c'est quand on est revendeur et qu'on prend un peu trop de soin à assembler les figurines du stand.
Ou se faire prendre en photo à coté du maitre. Quelques otaques ont eu le réflexe d'immortaliser leur bouille avec la sienne.
Ou avec celle de J.M. Ken Niimura, le dessinateur du Japonais en Manga.
Mais il n'y en a eu qu'un seul pour faire un cliché comme CA :
Tout le monde peut rentrer dans son doux logis, j'ai battu le record d'otakisme, cédant l'enveloppe charnelle à une mascotte débile. Après avoir cliqué sur le bouton "Envoyer" qui postera ce petit texte, je me tirerai une balle dans la tête, puisque ma mission en ce bas monde a été accomplie.
Pendant que j'y suis : même si j'ai fait beaucoup usage du mot "merci", le vocabulaire me manque pour décrire la sympathie et la gentillesse de toutes celles et tous ceux qui ont reconnu la peluche et échangé quelques mots à propos de l'éditotaku. Encore merci. Pas mal d'heures de sommeil à récupérer, alors pour le moment, dodo.
Album photo
13 mai 2007
Soleil Noir
Par Raton-Laveur le 13 mai 2007, 19:19
Mon copain Keul vient de me rappeler que je n'ai pas respecté une loi des sites web bédéphiles francais. Bah oui, ça parle de mangas ici, donc de bandes dessinées. Et en France, il est important de suivre quelques règles. Une d'entre elles est fort simple :
Il faut dire que les éditions Soleil, c'est de la merde.
Soleil édite du manga, mais on s'en tape. Par exemple, ils font Di-Gi Charat ; j'ai eu l'occasion de discuter dans le métro parisien avec Flo, le traducteur... et autant ce type peut être décrit comme le gendre idéal, autant je ne l'ai jamais vu s'emporter ainsi alors qu'il se remémorait la souffrance de ce labeur. J'en ai conclu que traduire DGC, c'est comme se faire émasculer avec un sucre d'orge rose fluo : ça prend du temps, ça fait mal, et à cause du sucre, le sang coagule pas, ça ne cicatrise pas et on en met partout. Un pote qui collectionne tous les mangas "moé" de la création considère son tome de Di-Gi Charat comme la pustule de sa bibliothèque. Voilà pour la collection Soleil Manga.
Soleil, c'est comme les éditions FJM pour la presse ; ça publie tout et n'importe quoi pour inonder le marché et étouffer la compétition. Ou comme les autobiographies écrites par des nègres qui nous font croire qu'on peut prononcer l'équivalent de 113 pages en dix secondes. C'est de la merde. Si vous cherchez de la bédé francaise dépourvue de scénario, de saveur, avec des couleurs tirées d'une même palette Photoshop utilisée pour 90 albums différents, avec des "effets manga" genre gouttes de sueur et couleurs de cheveux bizarres à chaque page, mangez du Soleil.
Bref, je n'avais jamais parlé de Soleil dans cette colonne, et Keul m'a rappelé à l'ordre. Pourquoi le manga bouffe complètement le marché français ? Si la franco-belge se fait fumer (ho ho ho), c'est parce que pour un nouveau Blacksad, il y a dix albums pourris de blagues sur les blondes/profs/psys/etc. Le neuvième art européen observe le succès des mangas, et en tire une leçon : si ça marche, c'est parce que c'est une industrie éditée à la chaine. A lui seul, Titeuf a prouvé aux éditeurs que le sous-Petit-Spirou, la resucée de Cédric, le dessin de merde allié à un humour pipi-caca, se vend plus que du Van Hamme ou du Loisel. Un pays se dessine la bédé qu'il mérite.
C'est une série d'albums vendus à 9,45 €, le premier étant sorti l'été dernier. Le scénariste se nomme LOL, le dessinateur est MDR, le coloriste HUM - aucune autre mention à l'intérieur, pas de remerciements ou quoi que ce soit. C'est censé raconter les tranches de vie de djeunz "accros à MSN", à travers leurs conversations. Extraits que vous pouvez télécharger depuis le site de l'éditeur :
Pendant ce temps, sur bashfr.org, site recensant les perles des discussions sur IRC :
Encore !
Une dernière !
Tout le reste est identique : l'intégralité des vannes vient de bashfr. Attention, pas d'internet, pas de msn, pas de blagues éculées, non, juste de bashfr. Vuillemin et ses sales blagues de l'Echo a au moins la sagesse de rappeler au début de chaque recueil que ces plaisanteries sont issues d'un patrimoine commun (et que ça fait peur), la source étant perdue depuis longtemps. Et accessoirement, lui, il a du talent pour donner ce ton si rabelaisien à ses planches. Les éditions Soleil se servent sur un seul site, qu'elles n'ont même pas eu la politesse de prévenir, dixit les admins.
Oh, pas besoin d'en appeler à la justice. C'est un cas avéré de plagiat, certes. Bashfr ne revendique pas la propriété des perles hébergées sur le site (Dieu merci), mais Soleil n'hésite pas à demander de l'argent pour ça. Le "scénariste" qui se planque derrière le pseudonyme de LOL est un connard, c'est un fait, et son éditeur est un homme immensément riche, c'en est un autre (de fait).
Soleil ne peut pas se planquer derrière le "droit de citation", qui n'autorise qu'à la publication d'un court extrait d'une "oeuvre", ladite oeuvre étant donc la perle de quelques lignes publiée sur le site. Un "bashé" estimant que le bouquin lui porte préjudice devrait donc prouver, avec les autres membres de la conversation "bashée", que c'est bien lui et ses potes qui se cachaient derrière les pseudonymes. Et le préjudice serait uniquement financier, puisque le préjudice moral est déjà causé par bashfr (mais dont ils ne se plaignent pas, puisqu'ils auraient pu éviter la repompe dans l'album en se faisant retirer de bashfr en premier lieu, vous me suivez ?). Mais comment estimer le dédommagement financier d'une courte vanne dans un livre de cinquante pages ? Et comme les gars de chez bashfr.org ont oublié d'être cons, ils ne vont pas se risquer à défendre les droits de leurs "victimes", la plupart étant citées à leur insu ; le principe de bashfr reste d'exposer aux yeux de tous des conneries sorties lors de conversations (plus ou moins) privées, ce qui est répréhensible en soi. Dans un monde parfait, bashfr aurait pu demander à retirer l'album des linéaires, au nom de la propriété intellectuelle des textes qu'ils hébergent. Dans un monde parfait.
Ce qui m'amuse le plus dans cette histoire, c'est que l'Internet geekophile - celui qui lit bashfr - est tout colère de ce vol éhonté, mais n'a rien à proposer pour éviter que ça se reproduise ou qu'un troisième tome de la série puisse voir le jour. Ca papote, ça se "me too"-ise, ça s'improvise avocat, mais ça reste avec les doigts profondément enfoncés dans le cul. Tous les soirs, Denisot, GameOne et Arthur peuvent pomper leurs vannes et leurs vidéos sur YouTube - prouvant que la télévision a tellement peur de perdre du temps de cerveau face au Web qu'elle en est réduite à le copier - et nous soupirons dès qu'on allume le poste. Kotaku, Fluctuat et Cie peuvent faire la chenille en se passant ad nausea les mêmes citations et "infos" jusqu'à en oublier la source en l'espace de quelques heures, mais nous cliquons... Sans forcément réaliser que le simple fait de charger la page augmente leurs statistiques publicitaires, financant cette parodie de journalisme. Nous soupirons. Nous sommes une statistique soupirante qui n'en fout pas une rame, même quand on vient jusque dans nos bras, plagier nos quotes et nos bonnes blagues. Aux larmes, citoyens.
Sérieusement, c'était quand, la dernière fois que la communauté geek/nerd/otaku francophone a pris les armes médiatiques parce qu'elle s'est sentie spoliée ? Je vais vous le dire. C'était au début de l'année, quand un internaute a déterré un écrit de la candidate socialiste aux élections présidentielles où elle démontait la japanime. Le site existe toujours ; il est simple et rapide dans sa dénonciation, se contenant de laisser parler les extraits. Il n'est rattaché à aucun autre site web, ne contient aucune publicité. Pire, la mention en page de garde prétend que "ce site est le fruit d'une initiative personnelle d'information et n'est pas issu d'un quelconque parti politique". Il a fait le tour des forums, sites de news et salons de discussion. Finalement, LeMonde.fr en a parlé, précisant que l'auteur n'est certes pas militant de droite, mais participe à un blog de l'UMP. Nombre d'observateurs se sont forcés à croire que l'otaku moyen doté d'une carte d'électeur ne verrait pas son vote influencé par des considérations si mineures. Ce n'est pas mon avis.
Le fait est que pour le coup, un otaque s'est bougé les fesses, a milité et a fait assez de bruit pour être repris par un média national. Mais il a fait ça non pas par considération otakiste, mais politique. Le geek francais, lui, a trop la flemme de dénoncer haut et fort qu'un mauvais éditeur de BD vend un torchon piochant directement dans son subconscient culturel. Il se dit qu'ils sont 400 millions dans le monde à être de son avis. Il se contente de poster sur un forum dans un topic de 3000 réponses, pensant qu'il fait quelque chose, que son message soigneusement rédigé n'est pas qu'un cluster sur le disque dur d'un serveur Dell ronronnant dans un data center oublié à l'autre bout du monde. Il ne fait rien de plus. Il a la flemme de défendre cela. Alors, pendant que d'autres se font du fric sur son dos, il soupire.
TANUKIIII-CHANNELLUUU! Dimanche soir ! 21 heures ! #editotaku@irc.worldnet.net, comme chaque semaine ! C'est le dernier moment pour préparer l'Epitanime 2007 ! Il y aura Yoshitoshi ABe en invité et un stand pour le nouvel éditeur de DVD qui a les licences d'Higurashi et de Dokuro-chan !
Pour rappel, je monte à Paris chaque année rien que pour ça depuis des années, alors si vous passez dans le coin, c'est l'occasion rêvée pour me violer avec un gros extincteur rouge ! Je serai là pendant toute la convention (de vendredi soir à dimanche soir non-stop) et en ville dès mercredi soir. Envie de me montrer votre collection de doublons ou de me raconter au restau pourquoi votre obsession pour le bondage en hentai remonte à Assurancetourix ligoté dans les scènes de banquet à la fin des albums d'Astérix ? Passez ce soir sur IRC ou envoyez un mail pour réserver votre raton laveur livré à domicile pendant les journées de jeudi et vendredi ou pour avoir les signaux de reconnaissance pendant l'Epitanime ! Profitez-en, c'est une offre unique ! Et quand je dis "unique", c'est parce qu'à chaque fois qu'un gentil lecteur me rencontre en vrai, il ne renouvelle plus jamais l'expérience, filtre mon numéro de portable et obtient de son tribunal l'interdiction que je l'approche physiquement à moins de dix mètres ! L'Epitanime est le seul truc qui me motive encore à rester en vie jusqu'à l'édition suivante, à écrire avec des points d'exclamation à chaque phrase et à faire 800 km aller et pareil au retour, ne ratez pas ça !
Il faut dire que les éditions Soleil, c'est de la merde.
Soleil édite du manga, mais on s'en tape. Par exemple, ils font Di-Gi Charat ; j'ai eu l'occasion de discuter dans le métro parisien avec Flo, le traducteur... et autant ce type peut être décrit comme le gendre idéal, autant je ne l'ai jamais vu s'emporter ainsi alors qu'il se remémorait la souffrance de ce labeur. J'en ai conclu que traduire DGC, c'est comme se faire émasculer avec un sucre d'orge rose fluo : ça prend du temps, ça fait mal, et à cause du sucre, le sang coagule pas, ça ne cicatrise pas et on en met partout. Un pote qui collectionne tous les mangas "moé" de la création considère son tome de Di-Gi Charat comme la pustule de sa bibliothèque. Voilà pour la collection Soleil Manga.
Soleil, c'est comme les éditions FJM pour la presse ; ça publie tout et n'importe quoi pour inonder le marché et étouffer la compétition. Ou comme les autobiographies écrites par des nègres qui nous font croire qu'on peut prononcer l'équivalent de 113 pages en dix secondes. C'est de la merde. Si vous cherchez de la bédé francaise dépourvue de scénario, de saveur, avec des couleurs tirées d'une même palette Photoshop utilisée pour 90 albums différents, avec des "effets manga" genre gouttes de sueur et couleurs de cheveux bizarres à chaque page, mangez du Soleil.
Bref, je n'avais jamais parlé de Soleil dans cette colonne, et Keul m'a rappelé à l'ordre. Pourquoi le manga bouffe complètement le marché français ? Si la franco-belge se fait fumer (ho ho ho), c'est parce que pour un nouveau Blacksad, il y a dix albums pourris de blagues sur les blondes/profs/psys/etc. Le neuvième art européen observe le succès des mangas, et en tire une leçon : si ça marche, c'est parce que c'est une industrie éditée à la chaine. A lui seul, Titeuf a prouvé aux éditeurs que le sous-Petit-Spirou, la resucée de Cédric, le dessin de merde allié à un humour pipi-caca, se vend plus que du Van Hamme ou du Loisel. Un pays se dessine la bédé qu'il mérite.
C'est une série d'albums vendus à 9,45 €, le premier étant sorti l'été dernier. Le scénariste se nomme LOL, le dessinateur est MDR, le coloriste HUM - aucune autre mention à l'intérieur, pas de remerciements ou quoi que ce soit. C'est censé raconter les tranches de vie de djeunz "accros à MSN", à travers leurs conversations. Extraits que vous pouvez télécharger depuis le site de l'éditeur :
Pendant ce temps, sur bashfr.org, site recensant les perles des discussions sur IRC :
Encore !
Une dernière !
Tout le reste est identique : l'intégralité des vannes vient de bashfr. Attention, pas d'internet, pas de msn, pas de blagues éculées, non, juste de bashfr. Vuillemin et ses sales blagues de l'Echo a au moins la sagesse de rappeler au début de chaque recueil que ces plaisanteries sont issues d'un patrimoine commun (et que ça fait peur), la source étant perdue depuis longtemps. Et accessoirement, lui, il a du talent pour donner ce ton si rabelaisien à ses planches. Les éditions Soleil se servent sur un seul site, qu'elles n'ont même pas eu la politesse de prévenir, dixit les admins.
Oh, pas besoin d'en appeler à la justice. C'est un cas avéré de plagiat, certes. Bashfr ne revendique pas la propriété des perles hébergées sur le site (Dieu merci), mais Soleil n'hésite pas à demander de l'argent pour ça. Le "scénariste" qui se planque derrière le pseudonyme de LOL est un connard, c'est un fait, et son éditeur est un homme immensément riche, c'en est un autre (de fait).
Soleil ne peut pas se planquer derrière le "droit de citation", qui n'autorise qu'à la publication d'un court extrait d'une "oeuvre", ladite oeuvre étant donc la perle de quelques lignes publiée sur le site. Un "bashé" estimant que le bouquin lui porte préjudice devrait donc prouver, avec les autres membres de la conversation "bashée", que c'est bien lui et ses potes qui se cachaient derrière les pseudonymes. Et le préjudice serait uniquement financier, puisque le préjudice moral est déjà causé par bashfr (mais dont ils ne se plaignent pas, puisqu'ils auraient pu éviter la repompe dans l'album en se faisant retirer de bashfr en premier lieu, vous me suivez ?). Mais comment estimer le dédommagement financier d'une courte vanne dans un livre de cinquante pages ? Et comme les gars de chez bashfr.org ont oublié d'être cons, ils ne vont pas se risquer à défendre les droits de leurs "victimes", la plupart étant citées à leur insu ; le principe de bashfr reste d'exposer aux yeux de tous des conneries sorties lors de conversations (plus ou moins) privées, ce qui est répréhensible en soi. Dans un monde parfait, bashfr aurait pu demander à retirer l'album des linéaires, au nom de la propriété intellectuelle des textes qu'ils hébergent. Dans un monde parfait.
Ce qui m'amuse le plus dans cette histoire, c'est que l'Internet geekophile - celui qui lit bashfr - est tout colère de ce vol éhonté, mais n'a rien à proposer pour éviter que ça se reproduise ou qu'un troisième tome de la série puisse voir le jour. Ca papote, ça se "me too"-ise, ça s'improvise avocat, mais ça reste avec les doigts profondément enfoncés dans le cul. Tous les soirs, Denisot, GameOne et Arthur peuvent pomper leurs vannes et leurs vidéos sur YouTube - prouvant que la télévision a tellement peur de perdre du temps de cerveau face au Web qu'elle en est réduite à le copier - et nous soupirons dès qu'on allume le poste. Kotaku, Fluctuat et Cie peuvent faire la chenille en se passant ad nausea les mêmes citations et "infos" jusqu'à en oublier la source en l'espace de quelques heures, mais nous cliquons... Sans forcément réaliser que le simple fait de charger la page augmente leurs statistiques publicitaires, financant cette parodie de journalisme. Nous soupirons. Nous sommes une statistique soupirante qui n'en fout pas une rame, même quand on vient jusque dans nos bras, plagier nos quotes et nos bonnes blagues. Aux larmes, citoyens.
Sérieusement, c'était quand, la dernière fois que la communauté geek/nerd/otaku francophone a pris les armes médiatiques parce qu'elle s'est sentie spoliée ? Je vais vous le dire. C'était au début de l'année, quand un internaute a déterré un écrit de la candidate socialiste aux élections présidentielles où elle démontait la japanime. Le site existe toujours ; il est simple et rapide dans sa dénonciation, se contenant de laisser parler les extraits. Il n'est rattaché à aucun autre site web, ne contient aucune publicité. Pire, la mention en page de garde prétend que "ce site est le fruit d'une initiative personnelle d'information et n'est pas issu d'un quelconque parti politique". Il a fait le tour des forums, sites de news et salons de discussion. Finalement, LeMonde.fr en a parlé, précisant que l'auteur n'est certes pas militant de droite, mais participe à un blog de l'UMP. Nombre d'observateurs se sont forcés à croire que l'otaku moyen doté d'une carte d'électeur ne verrait pas son vote influencé par des considérations si mineures. Ce n'est pas mon avis.
Le fait est que pour le coup, un otaque s'est bougé les fesses, a milité et a fait assez de bruit pour être repris par un média national. Mais il a fait ça non pas par considération otakiste, mais politique. Le geek francais, lui, a trop la flemme de dénoncer haut et fort qu'un mauvais éditeur de BD vend un torchon piochant directement dans son subconscient culturel. Il se dit qu'ils sont 400 millions dans le monde à être de son avis. Il se contente de poster sur un forum dans un topic de 3000 réponses, pensant qu'il fait quelque chose, que son message soigneusement rédigé n'est pas qu'un cluster sur le disque dur d'un serveur Dell ronronnant dans un data center oublié à l'autre bout du monde. Il ne fait rien de plus. Il a la flemme de défendre cela. Alors, pendant que d'autres se font du fric sur son dos, il soupire.
TANUKIIII-CHANNELLUUU! Dimanche soir ! 21 heures ! #editotaku@irc.worldnet.net, comme chaque semaine ! C'est le dernier moment pour préparer l'Epitanime 2007 ! Il y aura Yoshitoshi ABe en invité et un stand pour le nouvel éditeur de DVD qui a les licences d'Higurashi et de Dokuro-chan !
Pour rappel, je monte à Paris chaque année rien que pour ça depuis des années, alors si vous passez dans le coin, c'est l'occasion rêvée pour me violer avec un gros extincteur rouge ! Je serai là pendant toute la convention (de vendredi soir à dimanche soir non-stop) et en ville dès mercredi soir. Envie de me montrer votre collection de doublons ou de me raconter au restau pourquoi votre obsession pour le bondage en hentai remonte à Assurancetourix ligoté dans les scènes de banquet à la fin des albums d'Astérix ? Passez ce soir sur IRC ou envoyez un mail pour réserver votre raton laveur livré à domicile pendant les journées de jeudi et vendredi ou pour avoir les signaux de reconnaissance pendant l'Epitanime ! Profitez-en, c'est une offre unique ! Et quand je dis "unique", c'est parce qu'à chaque fois qu'un gentil lecteur me rencontre en vrai, il ne renouvelle plus jamais l'expérience, filtre mon numéro de portable et obtient de son tribunal l'interdiction que je l'approche physiquement à moins de dix mètres ! L'Epitanime est le seul truc qui me motive encore à rester en vie jusqu'à l'édition suivante, à écrire avec des points d'exclamation à chaque phrase et à faire 800 km aller et pareil au retour, ne ratez pas ça !
08 mai 2007
Demonlover
Par Raton-Laveur le 08 mai 2007, 11:59
Ca ne se voit pas forcément, mais une partie de moi est super contente, là tout de suite. Parce qu'avant Demonlover, je passais pour un con dans les soirées entre potes. Si la discussion abordait le cinéma et que la question sur le "pire film que vous ayez jamais vu" arrivait sur la table, je ne savais pas quoi répondre. Certains parlaient des pelloches alimentaires d'acteurs has been, d'autres abordaient les nanars sans vraiment comprendre que leurs faiblesses faisaient justement leurs forces. Mais je restais silencieux. Plus maintenant.
Demonlover est un film francais. Insérez ici commentaire désobligeant sur l'état du cinoche des fromages qui puent. Procédons par étapes. Demonlover est un thriller francais. Non pas que ce genre soit obligé de pomper sur les américains, loin de là, puisque Demonlover est un thriller financier (francais).
Et puis merde, lâchons la caisse. Demonlover parle de businessmen qui s'arrachent les droits d'édition d'un studio de japanime spécialisé dans le hentai.
Ben ouais.
Imaginez donc : un film sur les éditeurs francais de japanime. Kaze et Dybex (ou Déclic Images et Mabell, je suis pas sectaire) qui se tirent dans les pattes, se font des coups bas, droguent leurs négociateurs dans l'avion vers Tokyo, menacent leurs concurrents avec un flingue dans un parking souterrain à Paris. En relisant la phrase précédente, l'hilarité m'envahit. Bref, imaginez la même chose, mais pour du hentai, avec visite des studios : les négociateurs francais (un homme et une femme) ne parlent pas un mot de japonais, et une interprète traduit les propos du réalisateur qui raconte le scénario de leur dernier film, avec des ninjas qui se font violer par des tentacules. Pendant ce temps, la caméra montre l'anime en question (qui existe vraiment). Je mate ça sur le satellite, et en bas de l'écran, la pastille de recommandation d'âge du CSA indique "-12". Il est 10 heures du matin, j'ai du hentai bien hardcore avec bondage, tentacules et viol dans une piscine à la télé, et le fucking CSA marque "-12". Puis ils boivent du saké avec les producteurs, et la négociatrice demande une réponse précise, tout de suite là sur la table, de savoir si les personnages sont vraiment majeurs, parce que les filles n'ont pas de poils pubiens. Ben quoi, elle n'a jamais utilisé un rasoir, que voulez-vous. Pendant ce temps, le mec (Charles Berling, méconnaissable) est en train de culbuter la traductrice dans sa chambre d'hôtel en matant des vidéos de bondage. Toujours "-12" dans le coin de l'image.
Ensuite, ils rentrent en France, et déjà que c'était sacrément siphonné, ça vire au n'importe quoi. Comme c'est un thriller financier, il y a des espions, des pressions, des scandales qui sortent d'une chemise en carton. Une femme pose des micros sous un téléphone, se fait surprendre, et massacre sa victime avant de se réveiller. Sauf que non, c'était la réalité, ou pas. Les acteurs sont beaux comme des dieux, avec des cravates qui coûtent plus cher que toute ma collection de jeux vidéo. D'ailleurs, on y voit Chloé Sévigny jouer à Oni. Ils ont des appartements gigantesques, conduisent des voitures qui n'ont rien de remarquable sans attacher leur ceinture, sortent des dialogues écrits, relus et corrigés sur un Apple iBook 19 pouces. Le caméraman a la tremblante, semble garder le décalage horaire entre Tokyo et Paris, quand l'action ne se téléporte pas soudainement aux USA ou au Mexique. Un personnage change complètement d'avis d'une scène à l'autre, une gonzesse déteste un mec, couche avec, le flingue post-coït, et finit en cosplay X-Men sado-maso pour un site web porno (sans déconner). Tout est plastique, artificiel : ça passe d'une repompe de Mulholland Drive à une diatribe contre les médias-qui-rendent-violent - genre Kassovitz avec Assassin(s), mais en encore plus lourdingue. Un de ces trucs néo-contemporains, tournés comme des clips de trip-hop qui doivent faire bander Ardisson ou Beigbeder. Le film se parle à lui-même (en trois langues), nombriliste, prétentieux, avec des partisans qui doivent dire que si on n'a pas aimé, c'est sûrement parce qu'on est trop con pour comprendre. Ouais, je n'ai pas compris ton ramassis de pellicule sur des gens qui se trahissent et retrahissent sans ciller pour obtenir l'insigne honneur d'éditer des DVD hentai. Les vrais éditeurs francais de japanime, eux, doivent bien rigoler en matant ça. Mais devant tant d'égo, de surréalisme psychotique et de gâchis de bons acteurs, je ne peux qu'être content, parce que je tiens enfin mon "pire film que vous ayez jamais vu" à moi.
Demonlover est un film francais. Insérez ici commentaire désobligeant sur l'état du cinoche des fromages qui puent. Procédons par étapes. Demonlover est un thriller francais. Non pas que ce genre soit obligé de pomper sur les américains, loin de là, puisque Demonlover est un thriller financier (francais).
Et puis merde, lâchons la caisse. Demonlover parle de businessmen qui s'arrachent les droits d'édition d'un studio de japanime spécialisé dans le hentai.
Ben ouais.
Imaginez donc : un film sur les éditeurs francais de japanime. Kaze et Dybex (ou Déclic Images et Mabell, je suis pas sectaire) qui se tirent dans les pattes, se font des coups bas, droguent leurs négociateurs dans l'avion vers Tokyo, menacent leurs concurrents avec un flingue dans un parking souterrain à Paris. En relisant la phrase précédente, l'hilarité m'envahit. Bref, imaginez la même chose, mais pour du hentai, avec visite des studios : les négociateurs francais (un homme et une femme) ne parlent pas un mot de japonais, et une interprète traduit les propos du réalisateur qui raconte le scénario de leur dernier film, avec des ninjas qui se font violer par des tentacules. Pendant ce temps, la caméra montre l'anime en question (qui existe vraiment). Je mate ça sur le satellite, et en bas de l'écran, la pastille de recommandation d'âge du CSA indique "-12". Il est 10 heures du matin, j'ai du hentai bien hardcore avec bondage, tentacules et viol dans une piscine à la télé, et le fucking CSA marque "-12". Puis ils boivent du saké avec les producteurs, et la négociatrice demande une réponse précise, tout de suite là sur la table, de savoir si les personnages sont vraiment majeurs, parce que les filles n'ont pas de poils pubiens. Ben quoi, elle n'a jamais utilisé un rasoir, que voulez-vous. Pendant ce temps, le mec (Charles Berling, méconnaissable) est en train de culbuter la traductrice dans sa chambre d'hôtel en matant des vidéos de bondage. Toujours "-12" dans le coin de l'image.
Ensuite, ils rentrent en France, et déjà que c'était sacrément siphonné, ça vire au n'importe quoi. Comme c'est un thriller financier, il y a des espions, des pressions, des scandales qui sortent d'une chemise en carton. Une femme pose des micros sous un téléphone, se fait surprendre, et massacre sa victime avant de se réveiller. Sauf que non, c'était la réalité, ou pas. Les acteurs sont beaux comme des dieux, avec des cravates qui coûtent plus cher que toute ma collection de jeux vidéo. D'ailleurs, on y voit Chloé Sévigny jouer à Oni. Ils ont des appartements gigantesques, conduisent des voitures qui n'ont rien de remarquable sans attacher leur ceinture, sortent des dialogues écrits, relus et corrigés sur un Apple iBook 19 pouces. Le caméraman a la tremblante, semble garder le décalage horaire entre Tokyo et Paris, quand l'action ne se téléporte pas soudainement aux USA ou au Mexique. Un personnage change complètement d'avis d'une scène à l'autre, une gonzesse déteste un mec, couche avec, le flingue post-coït, et finit en cosplay X-Men sado-maso pour un site web porno (sans déconner). Tout est plastique, artificiel : ça passe d'une repompe de Mulholland Drive à une diatribe contre les médias-qui-rendent-violent - genre Kassovitz avec Assassin(s), mais en encore plus lourdingue. Un de ces trucs néo-contemporains, tournés comme des clips de trip-hop qui doivent faire bander Ardisson ou Beigbeder. Le film se parle à lui-même (en trois langues), nombriliste, prétentieux, avec des partisans qui doivent dire que si on n'a pas aimé, c'est sûrement parce qu'on est trop con pour comprendre. Ouais, je n'ai pas compris ton ramassis de pellicule sur des gens qui se trahissent et retrahissent sans ciller pour obtenir l'insigne honneur d'éditer des DVD hentai. Les vrais éditeurs francais de japanime, eux, doivent bien rigoler en matant ça. Mais devant tant d'égo, de surréalisme psychotique et de gâchis de bons acteurs, je ne peux qu'être content, parce que je tiens enfin mon "pire film que vous ayez jamais vu" à moi.
18 avril 2007
Un Monde Formidable
Par Raton-Laveur le 18 avril 2007, 23:43
Le cinéma français a ceci de curieux qu'il n'a ni queue ni tête. Il y a des films entiers où il ne se passe strictement rien et où le générique de fin défile au moment où on s'y attend le moins. Quand on se retrouve avec un long-métrage de fromage-qui-pue avec une conclusion ou un fil conducteur autre qu'une rencontre fortuite sur le bord de la route, on dit qu'il est américanisé, ou pire, qu'il prend le spectateur pour un idiot. C'est pour ça que j'adore les films français avec une vraie fin : ils sont toujours surprenants simplement parce qu'ils en ont une, même si cette dernière est prévisible à mort. Regardez Entre ses Mains, vous verrez de quoi je parle.
La bédé française ne semble plus pouvoir s'offrir le luxe du non-dit et du vide narratif. Non seulement au prix des albums, mais aussi au vu du marché actuel... Anecdote : un gars que je connais avait pris rendez-vous aux éditions du Lombard à Paris pour présenter un projet. Il se pointe avec son carton à dessin à l'entrée de l'immeuble, partagé avec Dupuis et Dargaud. Il entre, hésite, ressort, vérifie l'adresse. Entre à nouveau, demande à la standardiste, coincée entre d'énormes silhouettes de Naruto et autres mangas à succès, une petite affiche de Spirou au Japon, et euh, il devait y avoir une référence aux éditions du Lombard dans un coin de l'accueil. Métaphore du bizness actuel s'il en est.
La bédé japonaise peut tout se permettre, et les éditeurs qui la traduisent peuvent également s'en donner à coeur joie. Un Monde Formidable va dans ce sens : de la tranche de vie, encore de la tranche de vie, et pour faire un sandwich entre les deux tranches de vie, encore une tranche de vie. C'est pas d'un ton triste, mais ça ne va franchement pas vous faire sauter de joie : des gamins qui parlent à des dieux de la mort (oué oué, c'est shinigami en japonais, on sait), des jeunes qui galèrent, des adultes qui ne savent pas quoi faire de leur vie... Ca voyage un peu dans le temps avec des persos qui gagnent dix ans d'un coup, la narration est assez anarchique (ou post-moderne, c'est comme vous le sentez), et ce n'est qu'à la fin du deuxième et dernier tome que tout ce beau monde finit par se rencontrer. Il ne faut pas chercher de message particulier en dehors des poncifs japonais habituels (la vie te file entre les doigts alors bouge-toi le cul, sois heureux, etc), et plus généralement, il ne faut pas chercher grand chose en achetant ces deux livres. Exactement comme pour tous les autres machins à tranches de vie, cinéma français compris.
Même l'éditeur (Kana, collection Madein) ne sait pas comment vendre le bousin. Les tomes se terminent sur une page expliquant une facette de la société nipponne survolée dans l'oeuvre (les étudiants rônins ou les brimades scolaires). Après la publication d'Un Monde Formidable, Kana vient de sortir un one-shot du même auteur, Inio Asano. Le site de l'éditeur français présente le bonhomme comme continuant à "dresser un portrait très noir de la société" nipponne. Mouais. Il y a du conte de fées un peu sombre dans le ton de l'auteur, c'est pas happy-happy-joy-joy, mais on n'est pas non plus dans le massacre sociologico-culturel à la Imbéciles Heureux. Le trait d'Inio Asano n'a rien de détaillé et les gens n'y sont jamais beaux, ce qui est parfaitement dans le ton des scénarios. Ces derniers sont bien écrits, on peut relire les deux volumes en boucle pour réaliser les variantes et comprendre quelques détails... Comme le cinoche français, je vous dis ; il s'y passe presque quelque chose. A réserver aux fans des films de Jaoui, Berri et compagnie.
La bédé française ne semble plus pouvoir s'offrir le luxe du non-dit et du vide narratif. Non seulement au prix des albums, mais aussi au vu du marché actuel... Anecdote : un gars que je connais avait pris rendez-vous aux éditions du Lombard à Paris pour présenter un projet. Il se pointe avec son carton à dessin à l'entrée de l'immeuble, partagé avec Dupuis et Dargaud. Il entre, hésite, ressort, vérifie l'adresse. Entre à nouveau, demande à la standardiste, coincée entre d'énormes silhouettes de Naruto et autres mangas à succès, une petite affiche de Spirou au Japon, et euh, il devait y avoir une référence aux éditions du Lombard dans un coin de l'accueil. Métaphore du bizness actuel s'il en est.
La bédé japonaise peut tout se permettre, et les éditeurs qui la traduisent peuvent également s'en donner à coeur joie. Un Monde Formidable va dans ce sens : de la tranche de vie, encore de la tranche de vie, et pour faire un sandwich entre les deux tranches de vie, encore une tranche de vie. C'est pas d'un ton triste, mais ça ne va franchement pas vous faire sauter de joie : des gamins qui parlent à des dieux de la mort (oué oué, c'est shinigami en japonais, on sait), des jeunes qui galèrent, des adultes qui ne savent pas quoi faire de leur vie... Ca voyage un peu dans le temps avec des persos qui gagnent dix ans d'un coup, la narration est assez anarchique (ou post-moderne, c'est comme vous le sentez), et ce n'est qu'à la fin du deuxième et dernier tome que tout ce beau monde finit par se rencontrer. Il ne faut pas chercher de message particulier en dehors des poncifs japonais habituels (la vie te file entre les doigts alors bouge-toi le cul, sois heureux, etc), et plus généralement, il ne faut pas chercher grand chose en achetant ces deux livres. Exactement comme pour tous les autres machins à tranches de vie, cinéma français compris.
Même l'éditeur (Kana, collection Madein) ne sait pas comment vendre le bousin. Les tomes se terminent sur une page expliquant une facette de la société nipponne survolée dans l'oeuvre (les étudiants rônins ou les brimades scolaires). Après la publication d'Un Monde Formidable, Kana vient de sortir un one-shot du même auteur, Inio Asano. Le site de l'éditeur français présente le bonhomme comme continuant à "dresser un portrait très noir de la société" nipponne. Mouais. Il y a du conte de fées un peu sombre dans le ton de l'auteur, c'est pas happy-happy-joy-joy, mais on n'est pas non plus dans le massacre sociologico-culturel à la Imbéciles Heureux. Le trait d'Inio Asano n'a rien de détaillé et les gens n'y sont jamais beaux, ce qui est parfaitement dans le ton des scénarios. Ces derniers sont bien écrits, on peut relire les deux volumes en boucle pour réaliser les variantes et comprendre quelques détails... Comme le cinoche français, je vous dis ; il s'y passe presque quelque chose. A réserver aux fans des films de Jaoui, Berri et compagnie.
08 avril 2007
EVA Video ? Plutôt EVA Pinocchio LOL MDR
Par Raton-Laveur le 08 avril 2007, 21:28
On avait déjà parlé du label EVA Video de chez Kaze, qui avait recyclé sa "Fille du 20 Heures" en "Fille du 21 heures". Kaze oblige, ils connaissent également les "éditions collector" faciles et bidon, en témoigne leur Front Innocent :
Edition Collector ? Mon cul : on trouve juste un poster format A5 plié dans la boite en plastoc, elle-même dans un fourreau cartonné qui "justifie" le "collector" écrit dessus. Et il y a le sous-titre français, ah, on peut toujours faire confiance à Kaze pour un bon sous-titre français : "Le Fiancé, l'Aristocrate et la Soubrette". On croirait lire du Régine Deforges.
Et oh, regardez la durée : sur la jaquette extérieure, 55 minutes. Car l'acheteur ne va pas prendre un anime d'une demi-heure au prix où sont les dévédés chez Kaze, faut bien le motiver ma bonne dame. Mais dans la jaquette intérieure, paf, durée réelle de 25 minutes. Une faute ? Ben voyons. Bonus, making of ? Presque, ils ont mis 100 balles et un Mars à la place. C'est pas bien de mentir.
Nan, pas de session IRC officielle ce soir sur #editotaku@irc.worldnet.net, on ne va pas vous faire rater votre week-end de Pâques quand même. Enfin bon, on est quand même là et on parle du OH SAINTE MERE DE DIEU générique de Lucky Star, dont le nom n'a rien à voir avec un manga éponyme et hentai du grand Oh! Great. C'est maintenant une certitude, le studio Kyoto Animation sauvera la japanime.
Edition Collector ? Mon cul : on trouve juste un poster format A5 plié dans la boite en plastoc, elle-même dans un fourreau cartonné qui "justifie" le "collector" écrit dessus. Et il y a le sous-titre français, ah, on peut toujours faire confiance à Kaze pour un bon sous-titre français : "Le Fiancé, l'Aristocrate et la Soubrette". On croirait lire du Régine Deforges.
Et oh, regardez la durée : sur la jaquette extérieure, 55 minutes. Car l'acheteur ne va pas prendre un anime d'une demi-heure au prix où sont les dévédés chez Kaze, faut bien le motiver ma bonne dame. Mais dans la jaquette intérieure, paf, durée réelle de 25 minutes. Une faute ? Ben voyons. Bonus, making of ? Presque, ils ont mis 100 balles et un Mars à la place. C'est pas bien de mentir.
Nan, pas de session IRC officielle ce soir sur #editotaku@irc.worldnet.net, on ne va pas vous faire rater votre week-end de Pâques quand même. Enfin bon, on est quand même là et on parle du OH SAINTE MERE DE DIEU générique de Lucky Star, dont le nom n'a rien à voir avec un manga éponyme et hentai du grand Oh! Great. C'est maintenant une certitude, le studio Kyoto Animation sauvera la japanime.
01 avril 2007
Calamari Wrestler / Ika Resuraa
Par Raton-Laveur le 01 avril 2007, 13:51
(merci à lcf !)
Il y a du catch !
Et des hommes, des vrais !
Et un calamar !
Des coups spéciaux à 360° !
Un générique à la 007 !
Hein ?
Des yakouzes !
Pensez-y la prochaine fois que vous attendez un ascenseur.
Ou que vous faites les courses.
De l'amour !
Du fan service !
Des méchants !
Du catch !
De la troisième corde !
Encore de l'amour !
De l'engrish !
DES MAIDS !
Ah, en voilà du cinéma comme on l'aime. A l'exception des ninjas, la checklist de tous les trucs cools est complète.
Desu ! Desu desu #editotaku@irc.worldnet.net desu desu. Desu 21 desu desu ! Desu desu desu desu !
Il y a du catch !
Et des hommes, des vrais !
Et un calamar !
Des coups spéciaux à 360° !
Un générique à la 007 !
Hein ?
Des yakouzes !
Pensez-y la prochaine fois que vous attendez un ascenseur.
Ou que vous faites les courses.
De l'amour !
Du fan service !
Des méchants !
Du catch !
De la troisième corde !
Encore de l'amour !
De l'engrish !
DES MAIDS !
Ah, en voilà du cinéma comme on l'aime. A l'exception des ninjas, la checklist de tous les trucs cools est complète.
Desu ! Desu desu #editotaku@irc.worldnet.net desu desu. Desu 21 desu desu ! Desu desu desu desu !
26 mars 2007
Les animes hentai pour les nuls
Par Raton-Laveur le 26 mars 2007, 23:55
Y'a des choses qui clochent, quand même : lorsque l'éditotaku parle de hentai, il se limite aux trucs atroces ou à ceux publiquement répréhensibles, du genre qu'on n'admettrait jamais publiquement avoir effleuré l'idée même de les regarder. Ou encore, ces jeux tarés qui occupent les gigaoctets les plus noirs du disque dur.
"Mais raton, je n'ai jamais maté de hentai." Quid du profane, de celui qui n'a jamais maté la moindre fesse en cellulo mais dénuée de cellulite ? Tout le monde n'a pas vu sa sexualité détraquée par les dernières pages des magazines Player One de notre enfance (ils se nourrissaient déjà chez Tonkam, les chacals). Que regarder sans se faire violer la cervelle ou être déçu par une amourette à peine ecchi ? En ce XXIème siècle, il y a de quoi commencer en douceur, sans avoir à se taper Urotsukidoji alors que la puberté commence à peine (ce qui fut la "norme" au début des années 90). On va pas faire une encyclopédie, juste un bon point de départ.
A ce stade de la rédaction, je crève d'envie de poster des images pour illustrer chaque titre présenté. Mais ce serait dangereux pour ceux qui lisent ce site depuis leur boulot, non ? Y'a assez de liens comme ça après tout...
Chez les éditeurs français, il n'y a hélas pas grand monde. En fait, il n'y a qu'EVA Vidéo (pour Erotic Video Animation), en fait un label de chez Kaze. Comme chez ce dernier, les DVD sont donc chéros, simples et contenant parfois quelques aberrations - "La Fille du 20 Heures" et "La Fille du 21 Heures", deux titres différents vendus séparément mais contenant le même anime, par exemple. Mais bon, ils ont Front Innocent dont le visionnage est obligatoire même chez les néophytes, alors ça ira pour cette fois, circulez monsieur - mais la prochaine fois, nous ne manquerons pas d'étudier votre situation monopolistique.
Cependant, il fut un temps reculé où d'autres éditeurs ont sorti quelques disques. Le label Banzai, par exemple, a diffusé un des joyaux du hentai que je recommande chaudement ici même : A Kite, sorti en France sous le nom de Nakite - Domination. Tanuki Award 2002 du meilleur anime H, écrit-storyboardé-réalisé par le génial Yasuomi Umetsu (qui a également pondu le bon générique de fin de l'oubliable Girls High), A Kite est une OAV de deux épisodes qui fait tout à 150 %. Parfois, sur #editotaku, on se dit que Kite n'est pas hentai, mais un anime d'action pour les grandes personnes. Car afin de faciliter la vente du titre, les scènes de sexe sont quasiment gratuites et formatées pour être aisément éjectées au montage. Demande expresse de la production, mais le résultat n'en est pas moins excellent, que ce soit au niveau du hentai ou de la qualité générale de Kite... Le scénario - qui tient sur un grain de riz - est un clone de Nikita, mais ça n'empêche pas les américains de préparer un remake en live action du titre. C'est violent, rapide, et représentatif de cette tendance propre à l'animation japonaise de déclencher l'apocalypse à partir d'un rien : tout peut exploser, une pièce de monnaie est une arme de destruction massive et ne faites pas chier la lycéenne aux jolies boucles d'oreille. Jouissif, même si encore une fois, c'est à réserver aux grands ; le sexe n'est pas forcément consentant et l'histoire pas très morale.
Chez le même auteur et du même tonneau, on peut trouver Mezzo Forte, édité en Zone 1 en deux éditions, intégrale et censurée. L'héroïne de Kite s'y offre un cameo, et le contenu est une copie de ce dernier anime : action bourrine à tous les étages, sexe ajouté en bonus, qualité de production excellente. Largement bonnard et excellente chair à Ouatex, mais un chouïa en deçà de Kite. A donné lieu à une adaptation animée en 13 épisodes de qualité inégale, aussi trouvable en Zone 1 (ne cliquez pas sur le lien ou vous risquez de saigner du nez).
Un autre gentil monsieur qui fait de bonnes choses cochonnes, c'est Teruaki Murakami. Il a commis des productions parmi les plus perverses qu'il m'ait été donné de voir, dont Shintaisou (alias Princess 69 en DVD Zone 1) et Kuro Ai (alias Dark Love en Z1 également), leur seule possession étant suffisante pour que la brigade des moeurs vous extrade sur Pluton. Mais comme je tiens à vous faire découvrir le ton graphique de ses réalisations, piochons dans les animes H plus légers qu'il a eu l'occasion de réaliser, comme Meiking, dispo en Z1 chez RightStuf. Ces derniers ont également le reste d'une série hentai nommée "Vanilla Series", qui comme son nom l'indique, tape dans le porno pas trop taré.
Pour continuer dans la tendance happy sex, avec des partenaires décomplexés et innocents, citons l'excellent Sex Friend, adapté du jeu vidéo éponyme. Non, ça n'a pas été importé, ce qui amène à se poser quelques questions quand des trucs vingt fois plus pervers sont distribués sous nos latitudes. En fait, les animes hentai sont rarement orientés vers du sexe tout gentil et tout mignon, le créneau étant réservé aux jeux vidéo pour adultes. Dans ces derniers, la relation entre les personnages et le joueur a le temps de s'établir, laissant paraître, au-delà de la relation sexuelle, un fort attachement aux demoiselles de pixels, tant les dialogues sont verbeux et les heures nombreuses avant de voir le moindre bout de fesse. Ainsi, le média animé, avec ses contraintes serrées (30 minutes l'épisode pour un budget énorme comparé à celui d'un dating sim) préfère taper dans le hardcore, le direct-dans-ta-face plein les mirettes, ce qui est loin d'être compatible avec une amourette romantique. Et quand ces jeux vidéo sont adaptés en animes, ils sont épurés pour une diffusion tous publics.
Bible Black : un incontournable, même si ça tape dans un registre bien plus sombre que les autres - c'est même carrément le moins "moralement acceptable" des titres abordés aujourd'hui. Mais c'est assez bien réalisé, les femmes y sont superbes et l'histoire se laisse mater entre les nombreuses scènes de galipettes ; on en a pour son argent, quoi.
"Mais raton, je n'ai jamais maté de hentai." Quid du profane, de celui qui n'a jamais maté la moindre fesse en cellulo mais dénuée de cellulite ? Tout le monde n'a pas vu sa sexualité détraquée par les dernières pages des magazines Player One de notre enfance (ils se nourrissaient déjà chez Tonkam, les chacals). Que regarder sans se faire violer la cervelle ou être déçu par une amourette à peine ecchi ? En ce XXIème siècle, il y a de quoi commencer en douceur, sans avoir à se taper Urotsukidoji alors que la puberté commence à peine (ce qui fut la "norme" au début des années 90). On va pas faire une encyclopédie, juste un bon point de départ.
A ce stade de la rédaction, je crève d'envie de poster des images pour illustrer chaque titre présenté. Mais ce serait dangereux pour ceux qui lisent ce site depuis leur boulot, non ? Y'a assez de liens comme ça après tout...
Chez les éditeurs français, il n'y a hélas pas grand monde. En fait, il n'y a qu'EVA Vidéo (pour Erotic Video Animation), en fait un label de chez Kaze. Comme chez ce dernier, les DVD sont donc chéros, simples et contenant parfois quelques aberrations - "La Fille du 20 Heures" et "La Fille du 21 Heures", deux titres différents vendus séparément mais contenant le même anime, par exemple. Mais bon, ils ont Front Innocent dont le visionnage est obligatoire même chez les néophytes, alors ça ira pour cette fois, circulez monsieur - mais la prochaine fois, nous ne manquerons pas d'étudier votre situation monopolistique.
Cependant, il fut un temps reculé où d'autres éditeurs ont sorti quelques disques. Le label Banzai, par exemple, a diffusé un des joyaux du hentai que je recommande chaudement ici même : A Kite, sorti en France sous le nom de Nakite - Domination. Tanuki Award 2002 du meilleur anime H, écrit-storyboardé-réalisé par le génial Yasuomi Umetsu (qui a également pondu le bon générique de fin de l'oubliable Girls High), A Kite est une OAV de deux épisodes qui fait tout à 150 %. Parfois, sur #editotaku, on se dit que Kite n'est pas hentai, mais un anime d'action pour les grandes personnes. Car afin de faciliter la vente du titre, les scènes de sexe sont quasiment gratuites et formatées pour être aisément éjectées au montage. Demande expresse de la production, mais le résultat n'en est pas moins excellent, que ce soit au niveau du hentai ou de la qualité générale de Kite... Le scénario - qui tient sur un grain de riz - est un clone de Nikita, mais ça n'empêche pas les américains de préparer un remake en live action du titre. C'est violent, rapide, et représentatif de cette tendance propre à l'animation japonaise de déclencher l'apocalypse à partir d'un rien : tout peut exploser, une pièce de monnaie est une arme de destruction massive et ne faites pas chier la lycéenne aux jolies boucles d'oreille. Jouissif, même si encore une fois, c'est à réserver aux grands ; le sexe n'est pas forcément consentant et l'histoire pas très morale.
Chez le même auteur et du même tonneau, on peut trouver Mezzo Forte, édité en Zone 1 en deux éditions, intégrale et censurée. L'héroïne de Kite s'y offre un cameo, et le contenu est une copie de ce dernier anime : action bourrine à tous les étages, sexe ajouté en bonus, qualité de production excellente. Largement bonnard et excellente chair à Ouatex, mais un chouïa en deçà de Kite. A donné lieu à une adaptation animée en 13 épisodes de qualité inégale, aussi trouvable en Zone 1 (ne cliquez pas sur le lien ou vous risquez de saigner du nez).
Un autre gentil monsieur qui fait de bonnes choses cochonnes, c'est Teruaki Murakami. Il a commis des productions parmi les plus perverses qu'il m'ait été donné de voir, dont Shintaisou (alias Princess 69 en DVD Zone 1) et Kuro Ai (alias Dark Love en Z1 également), leur seule possession étant suffisante pour que la brigade des moeurs vous extrade sur Pluton. Mais comme je tiens à vous faire découvrir le ton graphique de ses réalisations, piochons dans les animes H plus légers qu'il a eu l'occasion de réaliser, comme Meiking, dispo en Z1 chez RightStuf. Ces derniers ont également le reste d'une série hentai nommée "Vanilla Series", qui comme son nom l'indique, tape dans le porno pas trop taré.
Pour continuer dans la tendance happy sex, avec des partenaires décomplexés et innocents, citons l'excellent Sex Friend, adapté du jeu vidéo éponyme. Non, ça n'a pas été importé, ce qui amène à se poser quelques questions quand des trucs vingt fois plus pervers sont distribués sous nos latitudes. En fait, les animes hentai sont rarement orientés vers du sexe tout gentil et tout mignon, le créneau étant réservé aux jeux vidéo pour adultes. Dans ces derniers, la relation entre les personnages et le joueur a le temps de s'établir, laissant paraître, au-delà de la relation sexuelle, un fort attachement aux demoiselles de pixels, tant les dialogues sont verbeux et les heures nombreuses avant de voir le moindre bout de fesse. Ainsi, le média animé, avec ses contraintes serrées (30 minutes l'épisode pour un budget énorme comparé à celui d'un dating sim) préfère taper dans le hardcore, le direct-dans-ta-face plein les mirettes, ce qui est loin d'être compatible avec une amourette romantique. Et quand ces jeux vidéo sont adaptés en animes, ils sont épurés pour une diffusion tous publics.
Bible Black : un incontournable, même si ça tape dans un registre bien plus sombre que les autres - c'est même carrément le moins "moralement acceptable" des titres abordés aujourd'hui. Mais c'est assez bien réalisé, les femmes y sont superbes et l'histoire se laisse mater entre les nombreuses scènes de galipettes ; on en a pour son argent, quoi.
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