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OUAI VRMENT

Japanime

24 janvier 2006

Shintaisou Shin

Ceux qui lisent ce site depuis quelques temps doivent encore avoir en mémoire l'article sur Shintaisou. Enfin, je me mets à leur place, parce que c'est pas demain que j'oublierai cet anime hentai ; pervers au-delà du supportable et incroyablement bien réalisé, c'est un véritable crash-test sur lequel beaucoup de consciences se sont explosées. Je dis "beaucoup", parce qu'allant contre tout sens moral et humain, des américains ont cru bon d'éditer ça chez eux, sous le titre de "Princess 69" - ça ne s'invente pas. Et puis, il était bien spécifié dans le texte que son but était de vous dissuader de le regarder, en vous informant de la manière la plus claire possible, afin que vous ne le regardiez pas après avoir téléchargé aveuglément quelques épisodes. Sauf qu'évidemment, je n'ai fait qu'attiser la curiosité de beaucoup et causé l'inverse de l'effet escompté... J'ai un message pour ceux qui ont regardé Shintaisou après m'avoir lu : bien fait pour votre gueule.

Petite parenthèse : si vous n'avez jamais vu d'animes hentai, faites-moi plaisir, commencez par Kite (Tanuki Award 2002 du meilleur H-anime).

Dimanche soir, j'ai appris lors de l'hebdomadaire session IRC que Shintaisou venait d'avoir une suite. Shock. J'ai pas dit grand-chose ce soir-là. Après une bonne nuit de sommeil, la conscience du travail bien fait et le sens de l'exhaustivité ont repris le dessus (???). J'ai regardé les deux épisodes de Shintaisou Shin, et contre toute attente... y'a rien de spécial.

En fait, cet anime est tellement quelconque qu'on est presque en droit de se demander quel est le rapport avec son odieux prédécesseur. Deux épisodes avec un seul personnage qui fait son come-back, et, tenez-vous bien, une histoire plutôt développée. Résumons Shintaisou, puisque le scénario y était tellement quelconque que je n'avais pas jugé utile de l'aborder à l'époque : dans un collège, une fille-à-papa recrutait un adipeux professeur de GRS pour utiliser quelques membres du club et les former au Yami No Shintaisou, la GRS des Ténèbres. Ca ressemble à un argument foireux pour justifier les multiples scènes hentai, n'est-ce pas ? C'était évidemment le cas : on ne voyait jamais le livre enseignant cette obscure pratique (on apprend pourquoi à la fin de Shintaisou Shin), et le scénario était tout à fait accessoire. N'empêche, lors des Jeux Olympiques d'Athènes, je n'ai pas pu regarder les épreuves de GRS avec l'esprit tranquille.
Maintenant, tout change : l'histoire suit le petit frère d'une des demoiselles de la première série, qui est manipulé par la même fille-à-papa pour "éduquer" une élève du club de gym et pour laquelle il aura bien entendu des sentiments amoureux. Toute l'histoire suit leur relation (et il y a pas mal de développement des personnages, mine de rien), et les scènes de sexe - pas toujours consentant - sont relativement normales. J'entends par là que nous sommes à des années-lumière du sado-masochisme détraqué de Shintaisou, et que finalement, Shintaisou Shin est dans la norme de la production hentai. Pareil pour la réalisation : c'est bien en-deçà du premier opus, sur tous les points.

Au final, on se demande presque ce qui a motivé la production de cette suite. D'habitude, une suite, ça doit faire mieux que l'original, plus gros, plus fort, plus whizz, non ? Ben là, non. A l'inverse, les H-animes qui ont depuis surpassé Shintaisou sur le critère de la perversion y sont arrivés en utilisant un character design plus réaliste et carré, causant un malaise encore plus accentué (oui, c'est à Bondage Game que je pense). Comme ils avaient déjà fait le pire avec le premier opus sur ce design, la production a décidé de se concentrer sur l'histoire et ce fameux Yami No Shintaisou. Sauf qu'on s'en fout. C'est comme si lors de ces films pornos avec le scénario "bonjour, je suis votre nouvelle voisine", on faisait une suite où on avait affaire à la belle-mère de la nouvelle voisine ! Enfin, les scènes hentai n'ont franchement rien d'original ou d'intentif. Je me répète, mais il faut bien ça pour que je l'intègre : Shintaisou Shin est tout à fait fade et normal. Shock.

19 janvier 2006

Keishicho 24

C'était quand, la dernière fois qu'un manga m'a fait rire au premier coup d'oeil, juste en le feuilletant ?

Ah ! Je m'en souviens. C'était l'histoire d'un mangaka, et au début, il avait un assistant qui fonçait vers son studio, se cassait la gueule de son vélo, se mettait à saigner comme un porc, mais continuait son chemin en voyant que ses mains étaient intactes et qu'il pourrait donc dessiner. Une fois arrivé à l'atelier, le mangaka disait qu'il devait dessiner une scène de meurtre, mais pour se mettre dans l'ambiance, il devait visiter les lieux d'un véritable assassinat qui avait été commis quelques jours plus tôt. L'assistant repartait sur son vélo... Quelques instants plus tard, le téléphone sonne à l'atelier : le gars venait de tomber sur "mieux" : un meurtre tout frais au sang encore chaud - et évidemment, le mangaka se demandait si l'assistant quelque peu zélé n'avait carrément pas saigné lui-même quelqu'un pour faire du bon boulot...
Ce manga, je n'ai même pas retenu son nom, tellement j'avais feuilleté négligemment la chose avant de la reposer, au lieu de la ramener à la maison. Quelques mois plus tard, j'ai décrit la scène auprès de mon crémier pour qu'il m'aide à retrouver sa trace, et la nouvelle tomba comme un couperet. Glop glop : ça s'appellait "La Plume de Feu". Pas glop pas glop : les éditions qui l'ont sorti se nommaient Muteki et ont coulé corps et biens après avoir sorti un grand total de quatre livres. Maintenant, à moins d'avoir un coup de cul monumental chez un bouquiniste, ce manga qui m'a fait marrer au premier coup d'oeil, je peux me le carrer bien profond. Bien joué, champion ; alors que tu passes ton temps à dire que les décideurs de ce monde ne comprennent que l'argent et qu'il faut prouver la rentabilité de ce qu'on aime, voilà que tu ne peux justement plus te procurer un truc qui t'a plu parce que tu ne l'as pas acheté. Nan franchement, bien joué.

La couverture du tome 2 de Keishicho 24 m'a fait rire. Une couverture ! Depuis la Plume de Feu, ça m'était pas arrivé, un premier contact si franc. Hop, je vais pas me faire avoir une nouvelle fois, je passe ni une ni deux à la caisse avant de le lire. Et vous savez quoi ?

C'est du caviar.

Purée, c'est à hurler de rire. J'ai même pas envie d'essayer de me souvenir de la dernière fois qu'un manga m'a vraiment fait hurler de rire (Dr Slump ? Non, il doit bien y avoir eu plus récent quand même), mais Keishicho 24 s'offre ce luxe, et pas qu'une seule fois. Le scénario, c'est du Kochikame, mais sous acides, portant un tutu et se baignant dans les restes déchiquetés d'une tarte à la fraise géante cuisinée par des martiens. Au fait, Kochikame, c'est pas sorti en France, non ? C'est un manga qui dure depuis 1976 (!) et raconte les aventures assez comiques d'un commissariat. Keishicho 24, c'est l'histoire d'un jeune flic qui croit commencer une carrière pourrie à la circulation, mais qui se retrouve embarqué dans une brigade d'élite où les agents ont tous les pouvoirs - et je parle aussi bien de pouvoirs juridiques que de pouvoirs limite-super-héros, quoi. Arrêter le ministre des affaires étrangères parce qu'il a pris un sens interdit avant de le passer à tabac, neutraliser à mains nues un missile nucléaire (le général américain responsable du tir : "on nettoyait le missile et le coup est parti tout seul"), enseigner aux enfants de maternelle qu'il ne faut traverser la route que lorsque le petit bonhomme est vert, rien ne leur est impossible.
Et pour ne rien gâcher, c'est techniquement très bon : certains décors ou visages font un peu "dessin industrieux craché par un assistant certes attentionné mais qui en a déjà tracé quelques millions tout aussi soignés et industrieux", mais pour le reste, le rythme est rapide, le trait est sauvage, les caricatures sont au poil, bref, c'est fait avec amour et on se laisse volontiers porter par ce délire non-stop. Du caviar, je vous dis.

C'est signé Hideki Ohwada et édité chez Kurokawa, éditeur tout jeune (à ne pas confondre avec les éditions Kadokawa qui doivent se soucier de la France comme de leur premier sushi) qui a l'avantage de ne pas nous rouler dans la farine, puisque le volume est à 6,5 €, et dont le choix éditorial est cité par Grégoire Hellot (le Greg du Joypad à la grande époque ou du Gaming à sa courte époque) et qui emploie Fabien Vautrin (le Fab du Sugoi, de la Push-Start Radio et du GameFan) au Photoshop pour lettrer les pages sans abîmer le manga. Donc oui, la version française est bien faite.



Mise à jour : à propos du tome 5...

16 janvier 2006

Rhésus B négatif

Je voudrais bien faire un article digne de ce nom, bien long et bourré de liens débiles, bref un article comme j'aime en écrire pour mieux intoxiquer le Net, mais je crois que ce texte ne va pas durer aussi longtemps que prévu.

L'anime Blood+ est une putain de bouse de merde de foutage de gueule de mes burnes.



On va commencer par le commencement, si vous le voulez bien. Il y a quelques années (c'était en 2001 je crois), Mamoru "mon chien s'appelle Gabriel" Oshii avait aidé à produire une OAV de 45 minutes, Blood - The Last Vampire. Gifle technique : tous les plans sont retravaillés à l'ordinateur, le trait est d'une précision chirurgicale sur le moindre plan, on fait des ohhh et des ahhh en regardant le boulot signé I.G. Gag : le making-of sur le DVD (trouvable pour une bouchée de pain et mal traduit, merci Pathé) dure une heure, plus long que l'oeuvre qu'il décrit. Pour l'histoire, ce sont 45 minutes sans répit : dans les années 60, le gouvernement américain envoie une gamine dans une base militaire au Japon pour régler proprement un problème de... ben oui, de vampires, le titre est assez clair là-dessus. D'ailleurs, ils disent pas "vampires", mais "chiroptères", c'est plus poli et le design y colle bien. Donc, les personnages alternent entre anglais et japonais dans leurs dialogues, l'effet est assez surprenant et on s'éclate d'autant plus à regarder ce mélange de réalisme graphico-historique saisissant et de délire vampirico-animé ; c'est bien simple, à chaque fois que je le mate, je peux difficilement retenir des spasmes nerveux tellement je suis excité à l'approche de la scène dans l'infirmerie. Et quand le générique de fin défile, les spectateurs à qui vous avez fait découvrir ce bijou sont excités comme des puces en hurlant "on veut une suite !", et jusqu'à présent, tout ce qu'on pouvait leur répondre était un bafouillage poli du genre "il paraît que c'est en projet au Japon". Ben voilà, le "projet" est bouclé et en cours de diffusion, et ça s'appelle Blood+.

Et c'est une putain de bouse de merde de foutage de gueule de mes burnes.

Les liens entre cette putain de bouse de merde de foutage de gueule de mes burnes et l'OAV suscitée se comptent sur les doigts d'une main de yakuza :
- il y a deux personnages qui s'appellent pareil, Saya et David,
- ils parlent de chiroptères,
- c'est tout.
J'avais déjà parlé du carnage que peut représenter l'adaptation TV, et on est en plein dedans. Nan, je précise, parce que le manga est disponible gratuitement sur le site de la série et il est - à peine - meilleur. En fait non, tout Blood+ est à chier, le scénario en premier. Ils ont transposé toute l'histoire de nos jours, comme ça on peut voir des demoiselles en tenue de sport en train de laisser vagabonder leur sexualité naissante avec moult sous-entendus yuri. Le character design assuré à la serpe (il faut bien simplifier les étapes d'animation) dans une main, un scénario à refaire dans l'autre ; c'est bien simple, ils ont envoyé toute l'OAV aux chiottes. On perd la fantastique Saya, c(h)asseuse de vampires qu'il ne faut clairement pas faire chier, et on gagne une gamine aussi innocente et expressive qu'une chaussette neuve. On doit se taper les pires stéréotypes de la Japanime : elle ne se "transforme" en chasseuse qu'après avoir bu du sang, mais joue les demoiselles en détresse le reste du temps. Alors ils lui ont collé un mentor qui semble sorti de Get Backers ou Hellsing, dont le rôle consiste en une repompe du Tuxedo Kamen de SailorMoon : il tombe toujours littéralement à pic pour sauver l'héroïne et fait office de Roméo de pacotille. Au secours, les années 80 reviennent ! En fait, non : ils ont même cru bon d'ajouter une sorte de Mérovingien en provenance directe de Matrix Reloaded, si tant est qu'on puisse ainsi définir les "perssonnages français qui ne peuvent pas s'arrêter de dire des conneries en ayant un tic nerveux en rapport avec la nourriture". C'est quand même terrible : sur le making-of de l'OAV, il était expliqué que le résultat final était le mélange de deux scénarios séparés. Là, on dirait que c'est pareil, mais entre Blood et une histoire de shojo bien plate et navrante...
Bien sûr, il ne faut pas compter sur le rythme pour sauver la mise : il ne se passe rien pendant des épisodes entiers (j'ai rarement vu une série démarrer aussi lentement). Et pour finir, techniquement, le sceau "Production I.G" ne cache même pas la réalisation du pauvre : c'est à peine tolérable pour une production 2006. Maiiiis comme je suis bon prince, on peut vraiment sauver la musique, signée Mark Mancina. A part ça, c'est déplorable.

Quel gâchis.

07 janvier 2006

Les fansubs, c'est le mal

Certes, vous le saviez déjà. J'avais également tenté d'aborder le sujet l'an dernier, mais il va bien falloir s'y remettre... Explication : comme je suis en train de mater des piles de DVD qui s'amoncellent sur mon bureau avant d'en acheter d'autres, je me fais une séance de rattrapage longue de plusieurs mois et constellée d'animes tout à fait quelconques. Si je ne vous en parle pas, c'est peut-être parce qu'il n'y a rien à dire - allez tenir une discussion de plus de 10 secondes sur Heat Guy J, ça tient du miracle.
Sauf que mine de rien, je me suis retrouvé à ne parler que de jeux vidéo durant ces derniers temps. Désolé. Il va bien falloir aller regarder quelques productions non encore licenciées en France, mais en attendant que la pompe se réamorce, laissez-moi vous raconter pourquoi les fansubs, c'est le mal. Prenez ce qui va suivre comme une anecdote humoristique.
A force de voir ma bouille dans leurs pattes chaque année, je pense que l'association Epitanime a fini par m'accepter comme un mal nécessaire - tout du moins, c'est ce que je crois depuis que j'ai commencé à chroniquer leurs conventions ; vous le savez déjà, j'adore ces gens et le travail qu'ils font. Mes rapports sont aussi bien dédiés aux gens qui ne peuvent pas se rendre à l'Epitanime qu'aux orgas qui n'ont pu profiter de leur propre labeur parce qu'ils ont assuré le bouclage des rues environnantes durant tout le week-end, un talkie dans une main et un sandwich au jambon dans l'autre. Ainsi, il y a tout un tas de petites saynètes pour tenter de retranscrire l'esprit de la convention... En voici venir une.

Voici DarkSoul. Il a une bonne dizaine d'années d'études du japonais derrière lui, quelques citations sur bashfr, et il attache une telle importance à un bon encodage vidéo que ça tient presque de la névrose. Exemple : un soir où nous assistions à un karaoke du film d'Utena, il m'a annoncé avec précision à quel moment il y aurait un artefact dû à une erreur de compression. Quand je lui ai demandé pourquoi il n'utilisait pas le DVD français pour refaire le fichier, il m'a regardé avec le même effarement que si je venais de lui annoncer que j'avais niqué son père : "tu me parles d'utiliser un DVD encodé par des FRANCAIS ?! Pas un peu fou le raton ?" DarkSoul et moi pouvons rire très longtemps à 5 heures du matin quand je raconte pour la 32ème fois ma réaction devant le générique de fin de Shin Angel, et même deux ans plus tard, toute l'équipe d'Epitanime rigole en pensant à ce qui va suivre.

Comme je l'ai dit, Darky tâte en japonais, en anime et en vidéo - il était donc destiné à aider des équipes de fansubs. Ainsi, il a aidé à traduire Saint Seiya Hades pour une équipe réputée. Lors de l'Epitanime 2003, l'équipe à l'entrée qui vendait les tickets a fait l'appel suivant sur le talkie-walkie :
"- *crtch* Accueil pour tout le monde : on a trois demoiselles qui demandent à rencontrer, je cite, 'DarkSoul-sama' pour le remercier de sa traduction sur Saint Seiya *crtch*
- *crtch* DarkSoul pour l'accueil : on peut savoir à quoi elles ressemblent ? *crtch*
- *crtch* Accueil pour DarkSoul : Elles font 3 mètres cubes. *crtch* Chacune. *crtch* "



Je vous le dis : le fansub, c'est le mal.

03 janvier 2006

"T'es vraiment une super burne"

Ainsi s'exprime Jin dans la VF made in Dybex de Samurai Champloo, dont la diffusion a débuté aujourd'hui sur C+ pour un régime lundi-au-vendredi à 18h35 - non crypté ! L'année commence bien, quand même : Canal qui recommence à enchaîner les animes (ce qui prouve que l'audimat lui donne raison, et inversement), Déclic Images/Manga Distrib' qui sort coup sur coup toute la première saison de Full Metal Panic! pour 60 € (Seigneur Dieu tout puissant, IL ETAIT TEMPS !) et une moitié de R.O.D The TV pour 30 € (édito après le premier épisode, et après la fin, le tout sans révélations). Joie.

Pour en revenir au doublage du génial Samurai Champloo (*), et avec toutes les réserves polies que nous émettons sur le faible espoir que les acteurs français "entrent" dans un rôle pour lequel ils sont mal payés, je ne vais pas me faire aussi négatif que sur les cas récents (n'est-ce pas, Full Métal Alchimiste ?). Et pour cause : il semblerait que l'adaptation francophone ait tout parié sur le "parler caillera" puisque la série s'axe énormément sur la culture hip-hop. Argument en la faveur de l'équipe de traduction : dans la version originale, Mugen s'exprime fort salement. Argument en sa défaveur : ils n'ont pas fait dans la finesse, puisque Jin a(vait) un registre plus soutenu que "super burne". En soi, on ne peut pas vraiment parler de mauvais choix éditorial, tout au plus d'excès de zèle. Enfin bon, réservons notre jugement pour le moment, réserves polies sur un faible espoir, tout ça.

17 décembre 2005

20th Century boys ou l'entrée en scène ratée

Par Klepto

J’ai vu de la lumière alors je suis rentré. Même si je ne savais pas vraiment dans quoi je venais de me fourrer. Parce qu’ici c’est l’antre d’un Raton-laveur qui, mine de rien, devient de plus en plus célèbre. Alors quand il autorise son lectorat à laisser une trace dans sa tribune numérique, forcément on fouette un peu des harpions. Au point qu’on bafouille et qu’on ne sait même pas de quoi on pourrait bien parler. C’est que c’est une grosse responsabilité de tenir un lectorat éveillé ! Mais bon ça vaut le coup de marcher dans les traces du tanuki.
J’entre donc. Je suis un long couloir, qui mène aux abords d’une scène mal éclairé. Un micro comme unique décor est posé au centre de la scène. Au dessus de moi, j’aperçois des néons rouges, qui tracent le slogan de ces lieux : « In Raton we trust ». Ils projettent une lumière tremblotante qui donne une ambiance glauque à la pièce. Une voix derrière moi me presse : « vas-y c’est à ton tour » Je crois deviner qu’il s’agit de Keul, le régisseur du lieu. Je m’avance donc à pas mesurés vers le micro pour me retrouver au centre de la scène éclairé par la lueur blafarde d’un unique projecteur. Face à moi une salle sombre remplie de vapeurs éthérés et de visages fermés, qui me regardent avec méfiance. Au fond de la pièce j’entrevois un trône où siège la silhouette d’une épaisse fourrure Entouré de deux jeunes filles portant les plugs suits d’Asuka et de Rei. Je ne vois pas ses yeux mes je sais, je sens qu’il me fixe intensément. Je regrette déjà d’être venu, mais je n’ai plus le choix. Je me lance.

-Euh… Bonsoir… Je suis venu vous parler de la playstation qui est une console formid…
Je me baisse juste à temps pour éviter une cuvette de chiotte lancé sur moi. Même pour rire, il y a des choses avec lesquelles on ne plaisante pas.
-Je plaisantai… Euh… En fait je voulais vous parler d’un manga que vous connaissez peut-être déjà, et qui s’appelle 20Th Century Boys. C’est réalisé par Naoki Urasawa, vous savez, celui qui a fait le génial Monster (qu’on aura peut-être l’occasion de découvrir en anime sur canal + au printemps 2006). Ben là c’est encore plus génial. D’ailleurs 20Th Century boys (20th pour les intimes) a reçu le prix de la meilleure série au festival de la BD d’Angoulême en 2004. Je le sais, j’y étais. En Fait Naoki reprend les mêmes ingrédients mais à plus grande échelle. La ou le méchant de Monster entraînait juste son entourage dans sa chute, dans 20Th c’est le monde entier qui est concerné.
L’histoire ? C’est la ou ça se complique car elle est très difficile à expliquer. Ca se déroule sur plusieurs époques, entre l’enfance des protagonistes jusqu’à leur vieillesse. En 1970, Kenji et sa bande (moyenne d’âge : 10 ans) rêvent du XXIe siècle. Ils imaginent qu’une organisation secrète cherchera à détruire le monde la veille de l’an 2000, à l’aide de gros robots, et d’autres méthodes. Ils se voient alors comme les futurs héros du monde en danger. Ils notent tout ce scénario sur un « cahier de prédictions ». 25 ans plus tard ces mêmes enfants ont grandit et vivent une vie bien rangée. C’est alors qu’autour d’eux des meurtres mystérieux se réalisent, accompagnés du symbole de leur ancienne bande. Jusqu’à l’an 2000 toutes leur prédictions vont se réaliser points par points. Qui d’autres qu’eux connaissaient leurs cahiers ? Comment arrêter le massacre ? Comment lutter face à une mystérieuse secte qui semble être derrière tout cela, et dont le gourou, au visage perpétuellement caché, semble avoir un lien avec leur enfance ? Autant de questions auxquels devra répondre Kenji et ses acolytes. (Je suis pas doué pour les résumés)
20Th est vraiment une excellente série, ou Naoki Urasawa apporte des révélations au compte goutte, sans jamais lasser. Ce type possède un sens du scénario étonnant, et garde les surprises jusqu’au bout. Le manga est encore en cours de parution en France : on en est actuellement au 18e tome, et l’identité du mystérieux gourou est toujours inconnue. Les protagonistes, toutes des personnes banales, se révèlent finalement prêtent à surmonter les pires difficultés. L’auteur ajoute aussi un zeste de paranormal, pour troubler encore plus le lecteur.
Je me rends compte que 20th est un manga dont il est très difficile de parler. On suit plusieurs destinées en même temps et à travers plusieurs époques, ce qui le rend difficile à expliquer sans spoiler. Mais l’histoire ne s’embrouille jamais. Malgré que ce manga soit un peu cher (9€ et des poussières. D’oh !) Je vous le conseille vraiment si vous aimez les scénarios bien fouillés, le mystère et les personnages haut en couleur. En résumé 20th c’est d’la balle.

Aucune réaction de la salle. L’air continue de stagner. On ne me conspue pas, c’est déjà ça.

-Voila, j’aimerai beaucoup vous parler d’autres mangas, tel que Say Hello to BlackJack sur la vie médicale du Japon. Non seulement c’est passionnant mais c’est instructif. Et ça balance tellement que ça aurait entraîné des réformes dans les hôpitaux japonais. Enfin je n’ai plus le temps d’en parler, mais je vous le conseille tout autant.

Toujours pas de réaction de l’assemblée. Je n’ai plus rien à dire donc je quitte lentement la scène. Entrer dans le cercle très fermé de l’Editotaku, c’est vraiment une expérience unique. Mais il y a même pas de borne d’arcade dans la pièce. Faudra y penser pour la prochaine fois.

Merci à vous si vous avez lu jusqu’au bout. Désolé, je ne sais pas programmer en HTML, donc j’ai pas mis de lien dans ce texte rébarbatif. Je remercie aussi Raton, en tant que lecteur assidu depuis trois ans, ses textes m’amusent toujours autant. Même si à force de parler de seins on va finir par faire une overdose de silicone !

Voila, j’ai laissé ma trace sur l’éditotaku. Bien boueuse la trace.

Midori no Hibi (Midori Days)

Midori Days

Par Keul

Noël approche, certains attendent leurs cadeaux, d'autres prennent des vacances et moi, je rédige cet article avant de passer au codage du prochain sondage.

Cette histoire a en fait commencé lorsque je suis allé à Epitanime avec QCTX. Donc après m'être pris une branlée à un tournoi Mario Kart sur GameCube (Faut dire, j'ai surtout joué à la version Snes de MarioKart), après avoir explosé sa voix au karaoké, on décide d'aller aux projections d'animes. J'y ai vu le premier épisode de Last Exile, qui m'a confirmé par sa qualité que je pouvais m'acheter l'intégrale en 2 coffrets (donc un gracieusement offert par Raton, en remerciement au boulot effectué ici et sur #editotaku). Une autre projection que j'avais vu avant fut celle de Midori Days (Midori no Hibi).

Après ces quelques projections, nous arrivions, QCTX moi et le raton, enfin, quand on arrivait à le rencontrer (pas étonnant que j'ai dû lui offrir un téléphone portable), au forum de la convention. Et il y en a des choses à acheter, des mangas (Duds hunt), des posters (Mr Mur a enfin droit à une belle décoration chez moi, il n'a jamais eu de clavier/souris, le pauvre, il devrait se sentir moins seul maintenant), des figurines (que je n'achète jamais, la seule que j'ai est elle offerte avec le coffret collector de Mononoké Hime), de superbes marque-pages, de fanzines, du HK, du Hentai...
Au stand beez, le vendeur m'ayant confirmé que la série Midori Days étaient en trois DVD et que les deux DVD restants sortiraient cet été 2005, j'ai donc décidé d'acheter le premier DVD.

Et là, comme pour UnrealTournament 2004, je n'ai pas regretté mon achat, le produit vaut son prix et mérite d'être acheté (dire qu'un pote m'a déjà greulé dessus parce que je l'avais acheté après qu'il m'ait refilé la version complète crackée, ça ne m'étonnerais pas de trouver ça chez lui).

Mais ça parle de quoi alors cet anime? C'est du hentai? Encore un truc tout moche comme Transparent, sans aucun fight, sans meca, yankee, écolières... ?
Ce n'est pas du hentai mais l'on a de quoi se rincer l'œil quand même. L'histoire est originale et ce n'est même pas moche, regardez le chara design, en plus, il y a du fight, des écolières, mais pas de méca (on va pas refaire un Mai Hime non plus), il y a même des otaku de figurines (vous allez adorer).
Sinon, le personnage principal est un "délinquant", appelé le "chien enragé" qui se bat avec la "main droite du démon". Problème: avec une telle réputation, il a du mal à trouver une copine et enchaîne les râteaux. Arrive alors une chose inexplicable: A son réveil, il se retrouve avec une fille en guise de main droite, oui, ça surprend:
Screenshot de Midori-Days

Et là, le cauchemar commence pour lui, parce que bon, c'est petit, mais costaud et surexcité comme ma sœur. Imaginez une fille qui débarque dans votre chambre quand c'est le vrai bordel, et que de trucs pas très catholiques traînent:
Screenshot de Midori-Days

En plus, on voit bien les sous-entendus faits par rapports à sa main droite, que du bonheur.


Donc, si vous avec BEAUCOUP de thunes à dépenser (ils ont augmenté le prix: 20€ à Epitanime, 22€ à la sortie, 26,22€ aujourd'hui, je viens de voir le prix en écrivant cet article, snirf), et que vous ne savez pas quoi acheter pour noël, vous savez quoi prendre. Si vous n'avez pas de thunes, priez pour qu'ils sortent bientôt un pack intégral en promo, je peux pas faire plus. (Et après, les éditeurs se plaignent qu'on n'envoie pas les lettres au père noël).

Heureusement, il y a une bonne surprise: le manga.
Bien que le manga sois licencié aux US, j'ai réussi à récupérer une VA avec la RAW(VO), donc je vais pouvoir vous traduire le manga, vu qu'il n'est malheureusement pas encore disponible en France (à un prix à se faire défoncer le cul bien entendu, mais bon, j'ai déjà dépensé 1899€ en mangas, je suis plus à ça près) (d'ailleurs, je me demande comment fait le Raton pour payer ses achats de jeux vidéos, animes, mangas & co, moi, je dois recourir au fansub, mes étude/loyer me coûtent cher).
Je vous informerai donc ultérieurement en ce qui concerne ma traduction (et je vais voir si le FRAG est encore assez vivant pour leurs demander de relire)

EDIT: le manga a été licencié, et les volumes sont désormais disponibles (3 sur les 8 sont parus à ce jour).

Voilà, j'en ai fini pour cet article sur Midori Days, il reste encore de la place dans cette case? Ouais! (Pour info, la limite est de 65000 caractères par article/commentaire).
Donc, je vais vous parler d'un anime que... Bah, le raton n'a pas apprécié à première vue: Suzuka.
Et là, on dirait en effet du Love Hina à première vue : Le mec qui tombe amoureux d'une fille dès le premier épisode, et qui vie chez sa grand-mère qui a une résidence de bains publics. Avec bien entendu des filles comme clients (tiens, ça ne dépasse même pas les 3 en plus), alors on imagine le pire, le scénario qui pendant 24 épisode durant stagne, que rien n'avance, que ca va encore être le gros bordel.
Eh ben non, ce n'est pas un gros bordel avec de personnages qui ont le QI d'une huître, et il y a un vrai scénario, c'est agréable, et les personnages sont pas bouchés du cul.
Par contre, ca traîne encore un peu, les 22 épisodes que j'ai vu auraient pu êtres résumées en 12 épisodes sans trop de problèmes, la preuve, Midori Days est un vrai concentré, il se passe beaucoup de choses pendant ses 13 épisodes.
En conclusion, le début fait peur, ça avance ensuite très bien, mais ça tire en longueur et reviens dans un scénario trop banal et trop prévisible vers la fin.

à l'année prochaine, vous pouvez maintenant fermer cette page (ou poster un commentaire) et retourner à vos activités... normales.

13 décembre 2005

Pour quelques fanboys de plus...

« Moi, Raton Laveur, autorise à ce que l'on transforme l'éditotaku en tribune libre »

Bonjour à tous ! Pour la troisième année consécutive, je répond à l'appel du tanuki. Cette année, la semaine quartier libre va correspondre à notre jubilé à nous (le 1000ème article !). Je vais donc être fidèle à moi même en parlant d'anime et en tapant sur les imbéciles qui nous entourent.
Notez que cet article (titre compris) fait exactement 1000 mots, la classe !


Comme l'éditotaku a pour unique vocation d'aller toujours plus haut, toujours plus loin (enfin, si l'on oublie conquérir le monde au nom de Sega et cracher sur Sony, les Kévins et Elfen Lied), je vais faire la démonstration de mes über-pouvoirs de disciple ratonien télépathe via internet . Vous allez sélectionner le blanc ci-dessous et suivre très rapidement l'ordre qui va apparaître. Prêt ?



PENSEZ A UN OUTIL ET A UNE COULEUR!



Bien. Je pari que vous venez de penser à un............. marteau rouge ! Fortiche, hein ? Cette réponse a été générée par un script php omniscient. Si, je vous jure !
Maintenant, je vais vous demander de penser à un studio d'anime qui a révolutionné le monde de l'animation. GO !

...

Vous avez probablement répondu Gainax. C'est sûr, un studio qui a pondu NGE et plein de bonnes choses, ça marque. Et pourtant, si la question avait été « Citez un bon studio d'anime japonais actuel », auriez-vous répondu la même chose ?

Voilà la triste vérité : Gainax, c'était mieux avant. Mais si, souvenez vous ! Nadia, Otaku No Video... En 1988 sortait Top o Nerae!, c'est à dire viser le sommet (d'où l'accroche du 3ème paragraphe, merci à ceux qui suivent...) plus connu chez nous sous le nom de Gunbuster. Un bon petit space opera (attention : mp3) sympathique réalisé par Hideaki Anno, alors réalisateur débutant, avec un fond de SF bien construit. Quelque part, le symbole de l'anime bien mené made in Gainax. C'est donc avec un certain intérêt que j'ai accueilli l'annonce de la Gainax de faire une suite pour fêter ses 20 ans. J'étais d'autant plus impatient qu'une gemme nommée Hoshi No Koe était sorti en 2002 En gros, c'est un OAV de 30 mn dans la lignée de Gunbuster et qui a la particularité d'avoir été écrit, réalisé, animé, effettroidé et mis en musique par un seul homme. Ca lui a pris 5 ans et le résultat est assez impressionnant, alors imaginez ce que la Gainax aurait pu produire ! Bon d'accord, leurs anime précédents étaient pas tous bon, mais certains valaient le coup (Abenobashi !) et puis un anniversaire ça se fait en beauté, pensez Karas. Quelle crédulité de ma part...

Je crois qu'il est temps d'arrêter le suspense à 2 woolongs : cet anime est le Mal. Ils l'ont appelé Diebuster, la bonne blague. Ca n'est même plus de l'abrutissement, façon Elfen Lied ou Naruto (Au passage, on est mal), non, cet anime est là pour mettre en pièce votre âme d'otaku et vous proposer un avant-goût du retour de Chtulhu. Je suis resté comme halluciné devant le premier épisode, sans pouvoir faire autre chose que de maudire Dieu lui-même (toi, si tu existes, j'espère que tu as une bonne excuse !). Vous savez, comme quand vous allumez votre ordinateur et que windows ne boote plus, ou que vous êtes aux toilettes et que y'a plus de papier, ou encore qu'il est 22h31 et que vous pouvez pas venir à la session IRC hebdomadaire parce que vous avez pété votre clé wifi. Ou alors Boromir vient encore de dire une connerie. Bref.

Maintenant j'ai peur. J'ai peur pour le film NGE, qui était déjà mal parti. J'ai peur pour le monde de l'animation : si ceci est passé, imaginez ce qu'ils nous réservent. NGE 2 ? Oh, et ne croyez pas en la mauvaise passe : l'anime suivant de la Gainax s'appelle « He is my Master », tout un programme...Quelle ironie que Gunbuster soit justement l'anime qui a introduit les fameux bounce, ces mouvements de poitrine à la base du fan-service, autre mot provenant directement de la Gainax. Bouffé par le fan-service, quelle triste fin : « quand tu regardes dans l'abysse, l'abysse regarde en toi » disait un philosophe vachement intelligent qui se pourrait bien être Nietzsche.

Ce monde serait-il en pleine crise ? Tout le monde tient un journal / blog pour exposer une vie dont tout le monde se fout, Chrono Trigger Resurrection est à jamais gelé, Children of an Elder God 25 est toujours pas sorti, et je me prépare déjà au prochain impact : Naruto va bientôt passer sur GameOne. Mais si, la chaîne qui ne se regarde plus que pour « DVD sur canapé ». Sans vouloir jouer la pythie, je vois déjà les hordes de Kevins/Lucs2 dans les rues, les fleuves qui se teintent de sang, les morts qui se lèvent de leur tombe, les chiens qui couchent avec les raton-laveurs...Je sais, Superman est un gland, mais que fait Batman ?

L'espoir se trouvant au fond de la boîte de Pandore, je citerai quand même la nouvelle saison d'Hellsing directement adaptée du manga. 50 mn pour le premier épisode, et ça sort en janvier au lieu de ce mois ci pour permettre à l'équipe de le terminer. La majorité des seiyuu semble être de retour, mais avec celui de Vicious qui devient la voix d'Alexander, yay !

Pour finir, je voudrais féliciter Raton qui, depuis plus de 2 ans que je le suis, a quasiment réussi à tenir son rythme d'un article tout les 2 jours sur des sujets aussi variés que distrayants. Raton kanpai !

Allez, c'est fini pour cette année. Je vous souhaite donc une année pleine de Révolution (la xbox360, vous savez ce que j'en fais ?), pleine d'article de japanime , moins remplie en évènements tragiques, bon mindfuck et tout et tout.

A l'année prochaine avec moins de lien vers Uncyclopedia, si Chtulhu le permet !

N'oubliez pas : chaque fois qu'une suite est décidée pour exploiter un anime qui a bien marché, Dieu tue un chaton. Ou un Raton, qui sait ?


Rataime

Another Shonen - Double (Phantom) Memory

Par QCTX

Bon, voilà, c'était mon jeu de mots obligatoire, maintenant, redevenons sérieux. Surtout qu'il n'est jamais fait mention de fantôme ou de mémoire perdue dans le reste de l'article.

Après s'être endormi sur One Piece, pris la tête sur HxH ou avoir vomi sur Naruto, ça fait du bien de retomber enfin sur un bon gros "shonen des familles" qui se respecte et qui reste propre sur soi. Pas de violence exacerbée, pas d'évolution physique du héros, pas de fan-service, un univers crédible et proche, des mystères mais sans aller jusqu'à du Evangelion ou du Lain, des super-pouvoirs mais utilisés de façon discrète, pas de guimauve dégoulinant par les oreilles (ou si peu) et pour finir une paire d'héroïnes avec une belle plastique mais qui ne sont pas lesbiennes. Introuvable, vous pensez ? Et pourtant...

Et pourtant "KURAU Phantom Memory" est un anime en 24 morceaux qui arrive à regrouper tous ces avantages. Destiné au tout public à partir de 12 ans, selon mes estimations personnelles (il faut quand même attendre le 12° épisode avant de voir un meurtre), on s'immerge facilement dans cette histoire. De quoi ça parle ? Heu... Ben... c'est assez complexe quand même, mais je vais essayer de résumer ça en une phrase. "Une super-women involontaire poursuivie, elle et son double, par les méchants policiers qui veulent en faire des rats de laboratoire." Voilà, ça c'est une phrase toute faite pour ceux qui voudrons justifier pourquoi ils n'aiment pas cette série. Les autres peuvent continuer à lire cet article.
Pour le décor, nous sommes dans un univers humain et d'après guerre, donc relativement calme et non-violent de la part des figurants. On passe régulièrement de la Terre à la Lune ainsi que dans différents vaisseaux. Mais ça ne nous empêche pas de nous balader en France (à Marseille par exemple) ou en Suisse (pour y voir les petites bergères qui y vivent). En fait, le reste de la géographie est quasiment occulté. Si toute la première partie se passe en ville, ou en des endroits confinés, que les claustrophobes se rassurent, la seconde moitié se passe en haute montagne.
Pour les caractéristiques historiques, sachez que nous sommes en 2100, que l'Home a colonisé la Lune, mais sans l'avoir terraformée, nous vivons simplement sous bulle, ou plutôt sous hexagone. Les transferts entre le satellite et sa planète se font par l'entremise de cargos (du style de ceux de Cowboy Bebop). Suite à une guerre (civile ?), la population entière est placé sous la gouverne de la GPO, sorte d'Interpol aux pleins pouvoirs. L'énergie n'est plus électrique, mais bleue. C'est d'ailleurs cette énergie qui a permis une évolution technologique sympathique : toutes les voitures volent, quelques soient leur surface d'appui (ce qui laisse penser à un système antigrav plutôt qu'a une répulsion magnétique).
Au niveau de la musique, c'est un bon moment, et ce n'est ni du Yuki Kajiura, ni du Yoko Kanno pourtant. L'OST est signée par deux auteurs dont c'est visiblement le premier album. Idem pour le reste de l'équipe. Pourtant c'est le studio Bones qui est aux commandes. En fait, en regardant le staff de plus près, seule la seyuu du personnage principal est connue. Au niveau des graphismes ou de l'animation en général, on ressent l'influence de Planètes (je vous ait déjà dit que j'étais un fan acharné de Makoto Yukimura ?), mais sans le coté ingénierie. Pour les graphismes, c'est lisse propre est soigné sans cheveux aux couleurs féeriques. Les costumes sont actuels et la ville ferait plutôt penser à celle de Blade Runner, la pluie en moins.

Revenons à notre scénario. L'Homme, sans cesse à la recherche de nouveauté, va s'essayer à la maîtrise d'une nouvelle source d'énergie : le Rynax. Évidement, lors de l'un de ses fameux tests dont les inventeurs ont le secret, l'expérience va mal tourner (je sens déjà les fans de comics remuer dans leurs siège). Et bien sûr, c'est la fille du professeur qui va s'en prendre plain la g... En fait non, elle simplement disparaître puis réapparaître 10 secondes plus tard (nue, mais ça ne sera pas une scène de fan-service, incredible, isn't it?). En fait, on se rend compte assez rapidement que les Rynax (je met au pluriel car ils se déplacent en couple) ne sont pas seulement des sources d'énergies, mais aussi des être pensants. En l'occurrence le premier épisode nous montre la naissance du premier "Ryna sapiens" (terme qui me semble stupide vu qu'il n'est nullement prouvé que les Rynax ne savent pas réfléchir). Kurau, puisque c'est son nom, se retrouve donc avec un Rynax pour âme tout en ayant gardé ses propres souvenirs à elle. Seul problème, comme je l'ai dit, ces Rynax voyagent par couples, or celui de la fille du prof a littéralement "perdu sa paire". Ouais mais bon, ça ne suffit pas à faire une quête, me direz-vous. C'est bien pour cela que les savants (fous ?) vont enchaîner les tests et leur sujet d'expérience. Celle-ci va effet développer des pouvoir stupéfiants : vol libre, passe-muraille, et dématérialisation entre autres. Cette dernière capacité va d'ailleurs lui causer bien des soucis puisque son propre père va en pâtir et perdre un bras. Conséquence directe, elle va organiser avec l'aide de son papa sa propre évasion (réussie).
La suite de l'histoire se passe 10 ans plus tard. Kurau utilise quotidiennement ses avantages physiques en tant que "agent" pour le GPO. Sorte de James Bond, mais aussi sauveteur spatial ou super-flic au choix, personne ne sait quel est son "truc". Personne ou presque, puisqu'une division spéciale du GPO semble suivre sa trace. La sienne est celle de son double, d'ailleurs. Car depuis quelques jours, l'âme de la jeune fille à pris corps (magie Rynax ?). Cette dernière a été baptisée "Christmas" parce que c'est la première choses qui me soit passé par la tête avouera Kurau. De plus, un curieux agent semble mener un autre jeux en les suivants lui aussi à la trace dans leur fuite éperdue.

Alors oui, c'est vrai, cet anime joue sur les poncifs du genre. Oui, les amateurs de comics risquent de s'ennuyer à mort devant des rebondissements auxquels ils s'attendront. Mais si vous cherchiez un anime sympa pour redorer votre image sociale auprès de votre famille, c'est l'idéal. En attendant la sortie en DVD, les sous-titres en français sont déjà trouvable facilement, alors n'hésitez pas à vous jeter dessus. C'est du tout bon et j'attends d'ailleurs de voir sa place aux Tanuki Awards.

12 novembre 2005

Densha Otoko

Autant le format de l'éditotaku me permet d'écrire quand bon me semble (pourvu que ce soit au moins tous les deux jours), autant je n'ai pas pour habitude de réagir "à chaud" sur quelque chose. Faut systématiquement que je laisse refroidir, quitte à être en retard sur le reste du Net ou quitte à laisser tomber l'idée d'en parler parce que c'est périmé. Partent ainsi à la trappe des articles sous prétexte que "tout le monde doit déjà tout savoir là-dessus"... Mais quand j'aborde innocemment le sujet, par exemple lors des sessions IRC, il s'avère que non, tout le monde ne sait pas forcément de quoi on parle. Les OS-tans, Nintendogs, Attack of the Swarm, ou Densha Otoko. Oui, le lien précédent vient du blog de Tehem, geek conquis par cette série qui m'a récemment pris en traître pour me mettre une latte dans les noisettes et menacé de recommencer si je ne faisais pas d'article sur cette dernière (la série hein, pas la latte). En fait, Keul et Tehem sont comme deux résultats d'une expérience gouvernementale dont le but aurait été de créer génétiquement le codeur PHP ultime. L'un me harcèle avec un manga et l'autre avec un drama ; honnêtement, je n'ai pas envie de savoir lequel des deux est du côté Lumineux ou Obscur. Enfin, cet article parle pour une fois d'une série télé avec des vrais gens qui font les acteurs dans Tokyo avec des caméras devant eux, ce n'est pas dans les habitudes de cette colonne mais vous allez comprendre pour quoi je fais une exception.

Densha Otoko, donc. Résumons rapidement pour ceux qui ne sont pas encore au courant du conte de fées qui a achevé d'émouvoir les japonais après la diffusion de la série télé, du film, des mangas, de la vidéo pour adultes (si si) et du topic sur le gargantuesque 2ch.net (où sont également nées les OS-tans, décidément). C'est l'histoire d'un otaku qui aide (durant le printemps 2004) dans le métro une demoiselle agressée par un chikkan bourré. Ayant récupéré ses coordonnées, elle lui envoie un cadeau, et notre garçon décide de séduire la demoiselle avec les conseils des forumeurs de 2ch, où il utilise le pseudonyme de "Densha Otoko", ou "garçon du train". S'ensuivront une séance de relooking, restau avec la belle, échanges de SMS, shopping pour lui acheter un nouveau PC, déclaration d'amour, happy end. Les logs du forum ont ensuite été reproduits sous forme de livre (ASCIIart compris !) qui a fait un carton, pour la suite qu'on connait.

Evidemment, pas mal de gens mettent en doute la véracité de ces évènements : tout semble trop lisse et trop bien aligné pour être vrai. Personnellement, j'ai tiqué au moment où, de retour à Akihabara après s'être coupé les cheveux et acheté de nouvelles fringues, une vendeuse lui dit qu'il ne ressemble pas aux clients habituels ; même sous forme de compliment, aucun vendeur mentalement sain ne ferait ce genre de remarque. L'histoire a été largement répandue par Fuji et l'agence de publicité Dentsu, le fonctionnement de 2ch autorise tous les délires anonymes (dans la série télé, un des personnages tente d'ailleurs d'en profiter), ce genre de buzz marketing a déjà été utilisé à de nombreuses reprises, et il ne faut surtout pas compter sur les médias japonais pour poser les bonnes questions (ils ont une colonne vertébrale aussi dure que de la guimauve). Tim Rogers, connu pour ses articles sur insertcredit, raconte sur son blog qu'il sait que tout ceci est bidonné et que bien forte est l'ironie de voir que les membres élitistes de 2ch ont créé une évènement tout ce qu'il y a de plus mainstream. Enfin, la théorie en vogue est que cette histoire aurait directement été écrite par une huile de 2ch afin de financer les problèmes juridiques régulièrement posés par le site.
Vraie ou fausse, cette histoire en dit long sur la sociologie nipponne : un mélange de vérité et de mensonge, de réalité et de virtualité. Pour se faire aider par des anonymes, le garçon n'hésite pas à étaler sa vie privée à tout l'Internet. Ces questions sur les mensonges de la réalité ou les vérités dans la virtualité (qu'il s'agisse de rumeurs ou de conspirations) et leur place dans la vie ont déjà été posées dans Serial Experiments Lain ou Matrix... Et quelle coïncidence, la trilogie des frères Washowski tient un rôle dans Densha Otoko puisque l'otaku prête à la demoiselle les DVD de ces films. "La Belle et l'Otaku", remake moderne de la Belle et la Bête. Tout étant observé du point de vue du garçon du train, "Hermes" (le surnom qu'il lui donne sur 2ch en référence aux tasses à thé qu'elle lui offre; Hermes, alias Saori Aoyama dans la série télé, alias Misaki Ito, alias râh lovely) reste quand même un mystère dénué de personnalité. On ne saura jamais ce qu'elle (belle, riche, intelligente) lui trouve de séduisant (lui otaku, salaire pourri, culture à zéro), à l'exception de son acte de bravoure au début de l'histoire. N'est-on pas sur le point de convaincre les japanophiles glaireux que les femmes japonaises seraient prêtes à accepter n'importe qu(o)i ? Tout cela suit les idéaux véhiculés par la culture manga, genre "on peut tout réussir si on y croit"... Je ne serais qu'à moitié étonné si un réalisateur occidental se décidait à en faire un remake. Enfin, si cela s'avère être cousu de fil blanc, cette galipette publicitaire a au moins un avantage sur ses précédentes ; là où d'autres se contentaient de tenter de nous faire céder aux instincts consuméristes, celle-ci fait aussi passer un message de civisme encourageant à aider les demoiselles en détresse - suivi par une moyenne de 69 otakus sur 100. Toujours ça de gagné.

Dans le Hagakure, Jochô Yamamoto rapportait les dires d'un ami médecin qui se plaignait qu'avec le temps, le pouls des hommes ressemblait de plus en plus à celui des femmes, car ils devenaient "lâches et faibles" et qu'il était impossible - en 1716 - de trouver "un homme véritable". Que dirait-il aujourd'hui ! Avec Densha Otoko, c'est la femme (Misaki Ito) qui prend la main ou embrasse en premier, pendant que l'homme est incapable de faire quoi que ce soit sans tout dévoiler à des inconnus et pleurer comme une fontaine à la moindre occasion. Dans cet ordre d'idées, le Japan Times a une (hilarante) critique au vitriol de l'adaptation en long-métrage et plus particulièrement de l'idéal véhiculé par cette histoire, décidément trop propre pour être vraie. Les otakus ont toujours eu une réputation dégueulasse suite à l'affaire Tsutomu Miyazaki ; si cette fable n'est qu'un énorme coup de pub, elle permettra certes d'affirmer aux japonais qu'ils ne sont pas des tueurs en série, mais juste des losers naïfs. Mais quand l'économie nipponne est en crise et qu'ils réalisent que les otaques concentrent leur pouvoir d'achat (loin d'être négligeable) sur les produits technologiques et culturels de leur propre nation, il y a de quoi leur passer le cirage et redorer leur blason. Et les femmes dans tout ça ? Pas besoin de s'inquiéter, elles savent très bien se défendre toutes seules.

Et la série télé, que vaut-elle si on fait abstraction de la mention "basé sur une histoire réelle" et qu'on la juge en tant que fiction ? Déjà, le scénario se permet une dose de deus ex machina: par exemple, lorsqu'ils se rencontrent pour aller dîner quelques jours après l'incident du métro, "Hermes" (interprétée par, je vous le rappelle, Misaki Ito) ne remarque pas que Densha s'est lourdement relooké-coiffé-décrassé, parce qu'elle ne portait pas ses lentilles la première fois - mais ça n'a pas empêché les producteurs de la série télé de lui faire lire Angels & Demons juste avant l'agression ! La narration est bien plus "explicite" que dans les autres dramas, ceci étant dû au fait que le personnage raconte ses moindres pensées sur le Net et que les contributeurs sont montrés à l'écran alors qu'ils hurlent leurs conseils en les rédigeant sur le forum de discussion... On est à des années-lumière des non-dits et regards lourds de sens qui caractérisent la plupart des films ou séries asiatiques.
Après tout, on reste dans un divertissement orienté vers les moins de 30 ans, et les japonais considèrent que tout doit être exagéré lorsqu'on s'adresse à ce public. Non, sérieusement : dans le film de Boogiepop Phantom (qui a un scénario loin d'être mouvementé, l'anime confinant paradoxalement à de la non-animation), un personnage qui vient d'avoir une révélation tombe physiquement sur le cul... Et les autres dramas pour jeunes ne sont pas en reste, les acteurs nippons n'hésitant jamais à se comporter littéralement comme des héros de papier - sans parler des montages aussi anarchiques qu'une pub dans Famitsu. La narration à la télé asiatique, avec tous ses textes à l'écran et jingles sonores débiles, a-t-elle tant hérité du manga ? Au fait, au cas où vous ne le sauriez pas déjà, voici la règle d'or : si vous cherchez de bons acteurs, ne regardez jamais de séries TV japonaises.

Dans Densha Otoko, la production a eu les moyens de ses ambitions, même s'il s'agit quand même d'une histoire guère onéreuse à narrer - en témoigne l'adaptation cinématographique bien low budget. Chaque épisode (11 + une fin alternative) est bourré de gags visuels et d'informations, beaucoup de choses étant racontées en une heure. Les décors sont bourrés de références, la série pousse tellement le trait à certains moments qu'elle semble s'auto-parodier en cumulant les effets kitsch (Hermes, vous savez, celle qui est jouée par Misaki Ito, a son thème musical tout en violons dégoûlinants et est régulièrement entourée d'un halo de lumière !) et on voit même la rouquine Eriko "Honeeey Furashuuu !" Sato dans un rôle secondaire ! Des posts entiers apparus dans le sujet de discussion original de 2ch sont reproduits à la virgule près, mais après les deux premiers épisodes qui sont une copie carbone de l'histoire originale, de nombreux éléments sont évidemment ajoutés pour romancer l'histoire : un passage au Comiket, un stalker, un rival... La réalisation est de qualité, on ne s'ennuie pas une seconde, et même si cette série a fait de jolis records d'audience avec son histoire d'amour impossible (25 % d'audimat pour la finale quand même), on voit bien qu'elle cible avant tout les otakus, que ce soit par son générique-hommage (Mina Mina) ou par leur lourde présence dans le casting, chaque "forumeur" conseillant Densha en étant un avec sa propre passion (trains, militaire, Hanshin Tigers...). D'ailleurs, à plusieurs reprises, cette série m'a quand même fait réaliser à quel point je suis atteint. Par exemple, on voit lors d'une preview du prochain épisode Misaki Ito qui dit "moe" (*) ; par pur esprit de fan service, je recule la vidéo de quelques secondes pour admirer ça - et je l'avoue, je l'ai fait cinq ou six fois. Quand ce moment arrive lors de l'épisode suivant, il y a précisément un personnage qui sort un dictaphone et lui demande de répéter le précieux mot - et elle le fait !
Enfin, cette série est un bon divertissement, au-dessus de la moyenne nipponne en la matière - ce qui n'est pas vraiment un compliment, la moyenne des dramas japonais dépassant à peine la qualité des telenovelas mexicaines. Gokusen (adapté d'un manga, et y'a Misaki Ito qui joue dedans), Stand Up ou Summer Snow (ce dernier étant typique des tire-larmes qui font la majorité des séries TV japonaises) aussi sont sympathiques chacun dans leur genre, d'ailleurs. Densha Otoko est une amusante fiction pas trop mal foutue, excessive à souhait dans sa narration, parfumée à l'eau de rose et otakiste à fond. Sûrement pas la meilleure chose que vous materez cette année (sauf si vous ne regardez que des dramas nippons, hu hu), mais franchement divertissant.



(*) Se prononce "moé", s'écrit indifféremment avec ou sans accent. Jargon d'otaku visant à exprimer la tendre émotion ressentie devant les demoiselles de la japanime ou des jeux vidéo. Exemple : "si tu retires le moé moé de Negi Ma, il reste plus rien".



Demain soir et comme chaque dimanche dès 21 heures, session IRC sur #editotaku@irc.worldnet.net ou en entrant votre nom dans le menu à gauche ! Fans de Misaki Ito, y'aura rien pour vous !

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