Japanime
13 septembre 2004
Abusation
Par Raton-Laveur le 13 septembre 2004, 20:10
05 septembre 2004
Ghost In The Shell: patch de traduction
Par Raton-Laveur le 05 septembre 2004, 20:04
Version courte: les éditions Glénat font un boulot de merde, et GITS n'a pas fait exception. Version moyennement longue: leur traduction est basée sur la version américaine, parce qu'ils sont trop flemmards pour bosser à partir de la version japonaise. Or, la version US du manga a été modifiée par Masamune Shirow himself afin qu'il ne soit pas interdit là-bas aux moins de 18 ans. Car oui, ces pages sont cochonnes.
Voici donc le patch de traduction pour la version française de Ghost In The Shell, concocté avec amour par un site très sympa mais très moche, raton-laveur.net . Téléchargez, décompressez, lisez le fichier joint, imprimez les pages et glissez-les dans votre volume 1 français. Merci tonton Raton!
Et puisque l'actu Shirow est assez chargée en 2004, entre le film Innocence qui sort chez nous en décembre et qui a fait partie de la sélection officielle à Cannes ou le film Apple Seed, j'en rajoute une louche dans les explications. En France, il y a trois volumes de Ghost. Or au Japon, il n'y a que Ghost In The Shell 1 et 2. Pourquoi? La faute à Glénat, encore une fois. Au Japon, Ghost In The Shell est composé de deux volumes - sur lesquels se base le film sorti il y a quelques années -, et Ghost In The Shell 2 se nomme Man Machine Interface. Glénat avait édité les deux premiers tomes en les numérotant avec de gros chiffres romains, comme s'il s'agissait d'une séquelle alors que les deux livres étaient liés; si vous ne comprenez pas, pensez au film Kill Bill qui a été coupé en deux (pas par Tarantino mais par son abruti de producteur, Harvey Weinstein, celui qui avait voulu raccourcir Mononoke Hime). Quelques années plus tard, quand Shirow a fait Man Machine Interface, une vraie suite à GITS, Glénat s'est retrouvé bien con et l'a nommé "Ghost In The Shell 3", tout en prenant bien soin de foirer encore plus la VF. Enfin, tant qu'il y aura des fans...
01 septembre 2004
Carnets de bord de Venise, deuxième partie
Par Raton-Laveur le 01 septembre 2004, 17:10
Hop, j'ai trouvé l'unique magasin qui vend de la Japanime dans la petite ville de Venise. Oui, être dans un lieu pareil et parler encore de ça: je suis bon à jeter.
Je vous l'ai dit plus tôt: Venise est traversée de part en part par un chemin "spécial touristes" qui mène à trois lieux clés de la cité, parcours clairement indiqué par de nombreuses pancartes sur les murs. Les non-vénitiens le suivent aveuglément, et ça tombe bien parce qu'il est fourré de boutiques trop contentes de se remplir les poches. A 50 mètres du pont Rialto, une de ces échoppes n'est étrangement pas bourrée de gens habillés avec un bob ridicule et une caméra plus grosse que mes fesses - c'est dire. Normal (?): c'est le seul magasin de geeks de tout Venise. Ca s'appelle DM Venezia (www.dmvenezia.it), et la vitrine est bourrée de figurines Warhammer, de statuettes Lords of the Rings, de cartes Yu-Gi-Oh!, et de DVD d'animes. Mmmhhhh.
L'antichambre est identique à n'importe quelle salle d'un magasin du genre: des étagères couvertes de toupitits moulages WH40000 avec des trégroprix et des action figures de chez Todd McFarlane Toys et cie: Spider-Man, Final Fantasy, Tenchi Muyo, Charlie Brown, GITS, Berserk... Il y a aussi des statues plus rares, genre un Hellboy ou un Gandalf de 60cm de haut. Dans la salle principale, le staff est composé d'un type d'une quarantaine d'années (qui n'a pas levé le nez de son Dark Age of Camelot) et d'une asiatique sympa comme tout qui a répondu à toutes mes questions. Et surtout: le plus grand mur de la salle est dédié au Japon. Sortez les mouchoirs.
Leur sélection de mangas est tenue par deux ou trois éditeurs pour toute l'Italie: Planet Manga (filiale de Marvel) Generation Comics (faisant partie de Panini et qui vient de débuter en France) et Dynamic Italia (logiquement abrégé Dynit et pas Dybex comme notre Dynamic Bénélux^^) se partagent le gâteau. Je vais faire court: tout ce qu'on a en France, ils l'ont et même un peu plus. Fruits Basket, Full Metal Panic (avec un macaron "vu à la télé" et le premier DVD est aussi dispo), Naruto (ils sont carrément au volume 18 alors que le Japon en est au 22 et nous en sommes au 10!), ainsi que les "alternatifs" genre Hagaren, 20th Century Boys, Cyborg Kuro-chan... Citons aussi le manga Ring, Harakuri Circus, Hellsing, Trigun, Generation Basket (I'll), Gals, Lone Wolf, Monster, Gantz, Kareshi Kanojo No Jijou (manga et anime complets, tous deux chez Dynamic) et j'en passe. Toutes les séries sont très avancées, et Berserk s'offre même une troisième réédition avec des pages grand format et 350 pages! Une dernière surprise: leur version du manga Ghost In The Shell a les trois fameuses pages cochonnes retirées de la version américaine - et par conséquent française!
Côté animes, trois éditeurs: Dynit bien évidemment, ainsi que Shin Video et Yamanote Vision, qui je crois n'ont pas de filiale chez nous. J'ai vu sur les murs des pubs pour .hack//SIGN chez Beez Italia, mais sans trouver de disques correspondants à la filiale de Bandaï. Dynit tient le haut du pavé avec Eva, Inu Yasha, You're Under Arrest... Les mêmes que chez Dybex, à l'exception de ce qui est tenu chez nous par Déclic Images, comme Saiyuki, ici chez Dynamic. Pas un éditeur d'animes ne fait de coffret: même les séries les plus longues s'achètent à l'unité. Ils ont d'ailleurs Kodomo No Omocha, ici appelé "Rossana" (vi, deux S et un N) qui en est à son quatrième disque - sachant que cette série fait plus de 150 épisodes, bon courage les gars... Pêle-mêle, citons Boys Be, Kenshin, la nouvelle version de Lupin the 3rd, GTO. C'est évidemment du Zone 2 avec des pistes audio italiennes et japonaises; côté bonus, c'est comparable à l'offre française (bandes-annonces, parfois des interviews, rarement plus). Pour la télé, MTV Italie diffuse à elle seule, à la suite et en soirée: Orphen (Boo), Inu Yasha (Great) et Last EXILE (Perfect!). Pour ceux qui ne l'ont pas, je rappelle que le budget de MTV France ressemble,tous frais compris, à celui d'un paquet de fraises Tagada.
Ce magasin fait vraiment bien les choses, puisqu'ils ont aussi une large sélection d'art-books importés. Il est vrai qu'il est fort difficile de discerner les copies HK des originaux, mais le matos que j'avais sous les yeux me semblait correct. Et j'avais du mal à y croire: des incunables que j'ai rarement vus en France. Des bouquins d'U-Jin, des Studio Ghibli, le Sunrise ArtWorks de Cowboy Bebop (j'l'avais jamais vu celui-là!),Basara, Ashita No Joe (!), How To Make Eva (!!), Hayao Miyazaki Daydreams (!!!), le coffret volume 2 de l'encyclopédie Gundam comprenant 4 livres...
Mais j'ai gardé le meilleur pour la fin: les prix. Pour les DVD, comptez entre 20 et 25€. Jusqu'ici, tout va bien. Pour les artbooks, entre 25 et 30€ (le coffret encyclopédique Gundam est à 40€). Là, ça devient vraiment intéressant. Et le plus dingue: les mangas sont tous à 3,90€. Taxes comprises. Alors que nous tapons en France entre 6 à 8€, parfois même 10€ pour certains éditeurs.
En voyant l'offre, on est même en droit de s'interroger: Dybex, qu'est-il arrivé à KareKano en manga, tenu par Tonkam et sa honteuse parution dans son mensuel Magnolia, ou la version DVD, portée disparue chez nous, alors que DynIt édite les deux? Et d'ailleurs, pourquoi les mangas chez Dybex sont-ils anecdotiques alors que DynIt fait des poids lourds comme Fruits Basket ou GTO? Que fout Generation Comics France avec Tenjou Tenge ou Full Metal Panic, à se baser sur la traduction italienne alors qu'ici, tout est basé sur l'édition japonaise? Donc oui, les italiens n'ont rien à nous envier; mais alors, où faisons-nous mieux? Répondons à cette question dans un élan de chauvinisme latent! Primo, nous avons des DVD en coffrets et pas eux, nananèreuh. Secundo: nos mangas ont quand même un look plus soigné, avec les couvertures à couches et un papier à peine plus épais. Tertio: notre fanbase semble meilleure: le principal (seul?) magazine se nomme "Mondo Japan" et est à peu près au niveau semi-pro français (qui a dit FJM Publications?). Côté meetings, l'hôtesse du magasin a difficilement pu me dire qu'il y avait une convention de Japanime à Rome, sans pouvoir m'en citer le nom et sans penser que plus de 2000 personnes s'y rendaient. J'ose espérer qu'elle était mal renseignée...
Troisième partie
23 août 2004
"Bouffe-moi l'hentai"
Par Raton-Laveur le 23 août 2004, 15:22
Là où Libé fait fort, c'est en abordant un sujet que je n'osais toucher (et pourtant, ça va loin parfois!): la pédophilie latente et le fantasme qui l'accompagne dans ce genre de production. Le journaliste (Eric Loret; Olivier Séguret doit être en vacances) discute de l' "abîme métaphysique" - y'a pas à dire, j'aurais pas fait aussi bien - devant "la puissance de la fiction et du fantasme" quand on a vu "des Candy se faire mettre par le Petit Prince des Collines". Le tout part d'un de ces avertissements sur la jaquette selon lequel tout le monde est majeur dans l'anime - qui comme d'habitude, est un bon gros mensonge. Il conclut en plaisantant sur l'attente d'un "mouvement des législateurs", puisque nous autres (a)mateurs de hentai avons aussi peu de chances de se retrouver entre quatre murs que les lecteurs du Marquis de Sade. Ironie du sort, c'est le même journal qui avait dénoncé à sa une, il y a presque deux ans, l'interdiction à la vente de "Rose Bonbon", un bouquin porté sur l'amour des 'tits n'enfants... Entre ça et l'argumentation sur la légalité des animes non licenciés, on ne sera pas prêts d'oublier le jour où un bouffeur de hentai se retrouvera devant un tribunal.
Nota bene: comme jeu de mots avec "hentai" dedans, je propose "la maison hentai" - à prononçer de façon très française. Crotte, j'aurais dû le garder pour un autre article.
22 août 2004
Gantz - volumes 2, 3 et 4
Par Raton-Laveur le 22 août 2004, 23:50
Le troisième rattrape la mayonnaise. En parlant de sauce, il n'y a qu'une fille dans ce manga, mais elle assure largement la - très forte - dose de fan service(*); rapidement, on ne voit plus que cette pin-up sur les illustrations inter-chapitres. Mention spéciale pour la scène de douche avec le savon liquide bien dégoulinant... L'ensemble vire parfois au trash: blessures assez crades et plans permantents sur la foufoune de la demoiselle.
On reprend la baston dans le volume 4, mais le mélange "dessin à l'encrage + arrière-plans, armures et flingues en 3D" commence à montrer ses limites. Une scène d'action dans de l'eau se contente d'un effet vu et revu mille fois pour la surface aqueuse (okay, c'est quelque chose de très dur à dessiner, mais c'est du strict minimum là), le tramage est tout juste moyen et le dessin traditionnel ne fait que ressortir davantage... Mais FtY a raison: la recette a beau être connue, elle est bien exécutée. Quand je regarde "MI-5" sur Canal Plus, j'ai affaire à une resucée de 24 qui n'ajoute rien. Gantz copie Battle Royale mais le fait bien; au milieu de ce quatrième volume, il y a même un bourgeon de réflexion sur le conditionnement par rapport à la violence... Et pour le reste, ça reste bien trouvé. Mince, même Sadako de la saga Ring se paie une visite!
Le DVD des premiers épisodes en version non censurée sort ce mercredi 25 au Japon; la comparaison devrait être intéressante!
(*)Ce qui me fait penser; vous avez lu le volume 3 de Dark Crimson qui est sorti aux éditions Pika? J'ai pas encore fait les statistiques pour celui-là (EDIT: c'est fait!), mais dans le deuxième livre, j'avais trouvé moins de 10 pages sur 200 qui n'avaient pas de seins dessus... Satoshi Urushihara est de ces gens qui ont contribué à l'éveil de ma puberté il y a presque dix ans, ça ne m'empêche pas de rester grand fan^^.
21 août 2004
Doublage ou doublure?
Par Raton-Laveur le 21 août 2004, 22:25
Vous le savez déjà: le doublage en France est le parent pauvre du métier d'acteur. Celles et ceux qui impersonnalisent les héros des films, animes et séries TV sont des intermittents du spectacle. Des gens qui préfèrent être sur un plateau de ciné ou les planches d'un théâtre et pour lesquels se cacher derrière un micro n'est qu'un moyen de mettre du beurre dans les épinards à la fin du mois. Eux aussi bossent pour la forme, et les éditeurs veulent une piste française sur leurs DVD pour la même raison. Doit-on se plaindre? Au moins, les doublages n'ont plus l'air d'avoir été enregistrés dans un hangar par des gens recrutés à la sortie du métro - comme au bon (?) vieux temps d'AB Productions. Aujourd'hui, on peut simplement leur reprocher d'être fades à en crever... Et tristement, même quand un groupe de fans part en guerre contre cette médioctrité ambiante, leur travail ne vaut pas forcément mieux.
Mais au moins, ça fait de nouvelles voix à entendre. Je ne sais pas si les acteurs de doublage fonctionnent au cannibalisme ou selon un rituel d'élimination digne d'un reality-show, mais on entend toujours les mêmes voix. En France, Spike Spiegel de Cowboy Bebop est Sora de .hack//SIGN qui est un garçon de GTO qui est pfouuuuu... Mais être acteur n'implique-t-il pas de savoir changer de peau, d'entrer dans un autre personnage? Ils ne prennent même plus la peine de changer leurs voix! Quand il s'agit de gens célèbres, passe encore. Mais à part Jean Reno pour Porco Rosso, je ne crois pas que la Japanime française ait eu cet honneur. On a juste un cheptel vraiment réduit de gens qui ne se forcent même pas, empochant le chèque, parfois dans des conditions assez dégueus, mais malgré tout, qui ne font même plus leur boulot. Comme quoi, même pas besoin de s'appeler Depardieu pour en faire le moins possible et toujours être considéré comme un acteur.
15 août 2004
Ninja!
Par Raton-Laveur le 15 août 2004, 23:37
Qu'est-ce qui rend le jeu difficile? Facile (sic): les ennemis ne sont pas des époouvantails impatients de se faire égorger. Ils encaissent aussi bien que vous, se battent aussi bien que vous, et n'attendent pas leur tour pour se jeter sur leur ennemi. Ces gars-là sont des clones de Ryo, les mouvements funky en moins.
J'ai aussi commencé SpellForce, histoire de donner à mon PC de prolétaire autre chose qu'UT2004 pour jouer sérieusement. Il vient de tomber à 30€ en neuf, comporte la pire impression de numéro de série connue du genre humain, et n'a pas tout ce qui m'a rendu fou de rage dans Warcraft 3. Autrement dit, on va bien s'entendre, lui et moi.
Tiens, texte n°666.
10 août 2004
BR VS MIB
Par Raton-Laveur le 10 août 2004, 18:38
moi (feuillette rapidement la chose): Wah, y'a une fille toute nue et avec des gros seins!
Ashtear: T'es bien tombé, reviens quelques pages plus tôt pour voir comment elle arrive...
moi (qui tourne donc les pages vers la droite, sens de lecture original oblige): Beuuuarrrk.
Gantz, ça commence avec deux ados qui ont une rencontre un peu violente avec une rame de métro. Au lieu de mourir comme c'est généralement prévu dans le contrat, ils se retrouvent téléportés dans un appartement verrouillé avec quelques personnes nipponnes qui n'ont rien en commun (Yakuza, instit', homme politique...). Ouais, un peu comme dans le film Cube. Une demoiselle relativement nue et tankée les rejoint: elle arrive par rondelles - on voit la chair et les os, pas très ragoûtant - puis s'ensuit un de ces dialogues "c'est pour la caméra cachée" entre les persos. Sauf qu'une machine sphérique leur refile des armes, une cible - un homme-poireau - et les renvoie dans Tokyo. Je sais, expliqué comme ça c'est vraiment dingue.
D'où le parralèle entre Battle Royale (non, pas le 2 tout pourri, le premier tout génial) pour les anonymes surarmés et au but imposé - ils ont même une zone délimitée que leur tête elle fait boum s'ils en sortent-, et Men In Black (oui, les deux films tout pourris) pour les sortes d'extraterrestres qu'ils doivent se farcir et l'équipement très SF. En tout cas, BR est vraiment très présent tout le long de la lecture. Le ton est assez adulte avec ses éviscérations en folie et la sexualité qui reparaît dans les volumes suivants; dans celui-ci, la fille aussitôt arrivée manque de se faire violer par un yakuza.
Techniquement, on aime ou on déteste: c'est massivement fait à l'ordinateur. Les arrière-plans et certains objets comme les armes sont créés à partir de modèles 3D, le tramage passe par Photoshop, etc. Je sais que j'aurais hurlé au sacrilège devant ça il y a quelques années, mais j'ai fini par être séduit; en fait, c'est un peu la faute à Yui Toshiki. Le design des persos, franchement propret, fait énormément penser à Hiroyuki Asada ("I'll", ou le basketball manga sans allusions homoérotiques), les gros seins en plus.
En attendant de lire plus attentivement la suite, Gantz m'a tout l'air d'une recette déjà goûtée dans le passé - même qu'il y avait Takeshi Kitano dedans. Si vous n'êtes pas dégoûtés par le style graphique et que vous ne lisez pas déjà le manga de Battle Royale, il y a peut-être quelque chose à gratter - parce que bon, avec le volume à 9€ (éditions Tonkam, cher!), faut quand même être plus sévère à la sélection...
04 août 2004
Méchamment chiant
Par Raton-Laveur le 04 août 2004, 18:57
Je garde quand même dot hack dans la tête comme étant une grande déception; le but du jeu, si vous me permettez l'expression, était de raconter un MMORPG à travers les points de vue de plusieurs groupes de joueurs - qu'il s'agisse de leur vie réelle ou virtuelle - via plusieurs médias: anime (série TV et OAVs), jeu vidéo et manga. Ainsi, des jeunes gens enquêtaient sur la société pas très nette à l'origine du jeu, d'autres se demandaient pourquoi l'un d'entre eux ne pouvait pas se déconnecter ou s'était carrément retrouvé à l'hosto après avoir joué.... La trame de fond ainsi brossée au fur et à mesure que l'on suivait l'histoire devenait complexe à souhait - et franchement bordélique. dot hack a rapidement saturé mon crâne pourtant habitué aux scénarii tordus en enchaînant fausses pistes à répétition et persos pas très perspicaces. Si vous voulez suivre des histoires qui tirent superbement profit de l'univers des MMORPG, regardez Avalon ou lisez l'arc "Greed Island" de Hunter X Hunter - qui vient de se terminer avec le volume fraîchement paru sous nos latitudes.
Puis Bee Train a sorti Avenger, qui est passé en coup de vent dans l'éditotaku.
Et voilà leur dernière production: Madlax. 13 épisodes dont la diffusion vient de s'achever... pour en dévoiler 13 autres. Mauvaise nouvelle: comme pour Aishiteruze Baby, ils peuvent se les coller au fond à droite. Bonne nouvelle: si vous êtes scénariste, vous pouvez envoyer une candidature spontanée à Bee Train; parce qu'apparemment, c'est toujours mon arrière-grand-oncle Amédée qui invente leurs histoires entre une dose de Prozac et ses séances de méditation où il se concentre sur les gouttes d'urine qui tombent dans son sac rénal transparent.
Premier épisode: on suit une jeune femme blonde qui commence sa journée en sautant d'un hélicoptère vers une jungle pleine de résistants face au régime dictatorial du méchant Général Costra (c'est pas une coquille: c'est bien Costra et pas Castro). On ne la connaît que par son nom de code - Madlax - et par ses capacités de tueuse qui peut flinguer plein de soldats les yeux fermés. Précisons qu'elle est fringuée en treillis et bottes, pendant l'épisode, mais que lorsque ça commence à cartonner, elle prend le temps de se changer pour porter une robe de soirée. Je ne plaisante pas: elle se fait un tank et un hélico ainsi attifée - l'hélico, elle tire dessus sans viser en tenant la mitrailleuse comme s'il s'agissait d'une peluche. Vraiment. Cette scène de combat - ainsi que la plupart qui suivent dans Madlax - n'avait de cesse de me faire penser à une phrase lue dans un Télérama il y a fort longtemps. A l'époque, le studio Ghibli était inconnu en France et l'hebdo s'en donnait à coeur joie sur les "japoniaiseries" racistes et ultra-violentes. Et la critique de Tokyo Babylone (issu du studio Clamp, narrant une histoire qu'on place volontiers avant X 1999) se terminait avec quelque chose comme: "Tokyo Babylone, c'est Candy qui dégomme ses ennemis avec un Uzi avant s'en aller en fredonnant une comptine". Si quelqu'un a la citation exacte, il est mon invité dans les commentaires; toujours est-il que la baston selon Madlax correspond parfaitement à Tokyo Babylone selon Télérama.
Deuxième épisode: on suit une jeune fille (le portrait craché de Kirika dans Noir) qui commence sa journée d'écolière en sautant du lit, menacée par sa femme de chambre en ces termes: "puisque vous ne semblez pas vouloir vous lever, je vais utiliser la technique de réveil numéro 3".
C'est précisément à cet instant que dans un grand moment d'unisson mondial, les téléspectateurs japonais et français se sont levés de leur fauteuil, sont allés chercher une échelle, sont montés sur leur toit et ont crié "C'EST QUOI CE BORDEL" en direction des cieux. Ceux qui passaient le reste de leur temps sur IRC se sont contentés d'un "WTF".
Précisons qu'à part ça, il ne se passe strictement rien dans l'épisode. La demoiselle va à l'école, fait du lèche-vitrine, croise une femme, générique de fin. Pensez bien qu'arrivé à ce stade de n'importe quoi le plus total, j'étais en train de refaire mentalement les niveaux de la Special Zone de Super Mario World (celle avec le logo Super Famicom sur la carte) pour ne pas disjoncter. L'architecture des lieux traversés (dans Madlax, pas dans Super Mario) rappelle la vieille Europe occidentale - on voit même un drapeau bleu-blanc-rouge - mais les pays ont des noms fictifs. Puis apparaît une organisation secrète au nom francophone, qui n'est pas Soldats mais Enfants. Ceeeeeertes. Il y a donc deux personnages, une repompe de Mireille et une repompe de Kirika, les deux héroïnes de Noir - encore une fois, un anime venant du même studio que Madlax - que l'on suit à tour de rôle, un épisode sur deux; leurs histoires finissent par se lier. Ceux aux nerfs plus solides que moi et qui continuent à regarder vous diront que la fillette cherche un livre, but fort original. Au final, c'est du pur Bee Train: techniquement, c'est beau avec un design fort agréable, des arrière-plans moyens, du Kajiura pour la musique, scénaristiquement, c'est déplorable et l'ensemble a une qualité qui baisse au fur et à mesure que le studio sort une nouvelle production - le pompon étant atteint quand il arrive à se copier lui-même. Sauve qui peut.
26 juillet 2004
Koi Kaze
Par Raton-Laveur le 26 juillet 2004, 16:35
Généralement, quand quelque chose contredit notre morale d'occidentaux bien-pensants, on a ceux qui ne comprennent pas et ceux qui cherchent à comprendre. On assume alors la casquette de sociologue du dimanche pour savoir pourquoi les japonais ont une fixation sur les culottes, pourquoi il y a des tentacules, pourquoi on voit jamais le visage des hommes. Il s'agit de tendances générales de la psyche nipponne et non d'effets de mode; leur apparition et leur application se fait sur le long terme, les origines revenant parfois au temps des samouraïs. Tout ça pour dire qu'il y a un truc que je pige pas: pourquoi ces temps-ci, la pédophilie et l'inceste sont aussi populaires. Peut-être que le Japon a décrété 2004 comme étant "l'Année de l'Inceste" et que personne ne me l'a dit. Ouais, ça doit être ça.
Koi Kaze est un fiasco complet, un ratage total. Evidemment, on ne le réalise qu'à la toute fin - et c'est une leçon pour ne jamais écrire de critique d'anime avant le dernier épisode. Scénario: un pauvre type pas loin de la trentaine (28 ans pour être précis) qui bosse dans une agence matrimoniale et qui vit encore chez son père (divorcé). Sa petite soeur (15 ans), qui habitait chez la mère, déménage dans la maison paternelle parce que c'est plus près de l'école. La première fois qu'ils se rencontrent, ils ne savent pas qu'ils sont de la même famille et viennent de se faire larguer par leurs amours respectifs. S'ensuit une dizaine d'épisodes de vie commune (avec le papa qui a un rôle plus que secondaire) où il ne se passe strictement rien; ça n'empêche pas que les hormones de la petite éclatent comme du pop-corn et que notre homme ait ses instincts. Votre leçon de japonais du jour: "Koi Kaze" peut se traduire par "Le Vent de l'Amour", Koi (amour) pouvant également être traduit par "fort".
On dirait que les auteurs ont cherché à justifier ou excuser les moindres faits et gestes de leurs personnages. Ca commençait tout mignon, avec un échange d'ours en peluche concoctés par leur maman, et puis... Quand notre homme se sniffe aux sous-vêtements de sa propre soeur avant de se branler furieusement (merci aux plans de caméra sur la poubelle avec les mouchoirs), il passe le reste de la série à se haïr. Quand il se regarde dans un miroir, il voit le déchet qu'il est devenu. Quand il cède aux avances de sa soeur, on a droit à une vue subjective avec les pensées contredisant les actes et les yeux appitoyants de la frangine. En dehors des deux héros, le monde n'existe pas: les autres persos sont plus qu'inexistants et leurs réactions n'influencent pas le moins du monde le reste de la série. En fait, j'oserais presque dire qu'en dehors du grand frère, rien n'existe: la petite soeur semble vraiment emportée dans ses bras à cause d'une erreur de jeunesse, ses sentiments à elle n'étant que survolés. Un épisode avait eu une bonne idée en s'inspirant de "Kareshi Kanojo Ni Jijou", coupé en deux et narrant une même tranche de vie selon les deux points de vue; dommage que l'expérience ne soit pas reproduite.
Si vous vous sentez d'humeur à en voir un épisode, limitez-vous à l'avant-dernier: il contient plus d'infos et d'évènements que tous les autres réunis. Il n'empêche que cette catastrophe s'achève sur une fin sans aucune direction: on parle de suicide, de fuite en amoureux ("loin, dans un endroit où personne ne saurait que nous sommes frère et soeur"), et le tout termine avec rien de changé: on reste ensemble, on le dit à personne et basta. A voir le peu d'importance apporté aux autres, cette non-fin semblerait presque normale. Au passage, admirez que la petite soeur, qui a porté pendant 12 épisodes des vêtements d'une blancheur immaculée, finit le dernier en étant généreusement tâchée de boue mais malgré tout très contente : INVOCATION "SOUS-ENTENDU" NIVEAU 12 SUR LE TELESPECTATEUR!

Où est-ce que tu mets ton doigt, espèce de pervers?
Du point de vue technique, c'est assez honteux. La série commence sur "potable", enchaîne sur "dégueu" et finit sur "correct": cellulos avec le minimum de détail, animation en grève, arrière-plans mornes et couleurs crades: c'est pas bon de laisser les planches à dessin sous le soleil au zénith. Musique audible, génériques supportables, sans plus. Truc qui me fait glousser de rire: une des sociétés de production citées dans les crédits se nomme "A.C.G.T.", acronyme d' "A.T.G.C.", les composants de l'ADN - voilà qui ne manque pas de sel pour une série sur des rapports consanguins... D'autant plus que certains groupes de fansub ont dû longuement s'expliquer sur le fait que non, ils n'encourageaient pas l'inceste.
Evidemment, rien dans la série qui ne soit pas techniquement faisable en "live action", avec de vrais acteurs - la seule chose qui interdise une mouture pareille doit évidemment tenir dans le scénario. Koi Kaze est une histoire paumée dans un anime passable, une fin inexistante, et des fans qui me donnent des frissons rien qu'en les imaginant. Pathétique.
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