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Les autoroutes de l'information : un business sérieux.

Japanime

20 juillet 2004

Leçon de japonais (élargissez votre navigateur)







En fait, non: il vous reste les Katakana (sonorités destinées aux termes non-nippons) et les idéogrammes Kanji (pour désigner pas mal de trucs abstraits), mais au moins ces symboles ésotériques ne seront plus une énigme. Rappelez-vous que ces tables sont reproduites dans tout dictionaire FR/JPN qui se respecte et dans l'Agenda Franco-Japonais. Enfin, j'espère au moins que ça aidera quelques lecteurs pour qui le japonais c'est du chinois (!), tout en satisfaisant ceux à qui mon art manquait... Ah, pour les deux-trois au fond de la salle qui n'ont pas compris, le H est l'abréviation de "hentai".

La table Hiragana vient du défunt The-Sugoi.com. Fichiers conçus avec Pixia et un scanner; la liste des mangas/doujinshis utilisés est disponible sur simple mail.

17 juillet 2004

Sakura Drops

Ce n'est qu'avec deux ans de retard que je découvre le clip vidéo de Sakura Drops d'Hikaru Utada (merci Alphayax), mais nom d'un pingouin d'eau douce asthmatique, que c'est beau. Il n'y a pas un plan qui ait pu être fait pour pas cher; cette vidéo a dû coûter une fortune. A l'inverse, c'est pas dur de justifier le délai: la Jpop est un domaine aussi gros que la Japanime et bien plus éphémère, encore plus industrieux et broyeur de talents que nos usines à cellulos favorites: le temps de finir d'écouter un single que la chanteuse s'est déjà recyclée en caissière de convini ou est victime d'un cancer des ovaires, à moins que vous deveniez sourd(e) devant la nullité mélodique de la chose. Les animes ne nous mettent pas à l'abri de ces horreurs, mais comme c'est plus cher de pondre 13 épisodes que de laisser hurler dans un micro une écolière recrutée à la sortie du métro, on est en droit de croire que le filtrage des idées foireuses est plus sévère à l'entrée des studios.

11 juillet 2004

Juste en passant

Depuis quelques mois, un nouvel éditeur de mangas est arrivé, même qu'il s'appelle Kabuto. J'ai eu l'occasion d'avoir leurs deux premiers volumes de Patlabor entre les pattes (merci Masskot!) et la traduction ainsi que le lettrage sont de bonne facture et pas envahissants pour un sou.
Maintenant, l'élément qui justifie qu'on parle de ça dans cette colonne: parmi leurs quatre titres de lancement, ils éditent Sanctuary. Ca raconte l'hitoire de deux hommes qui veulent obtenir le pouvoir: l'un en passant par la politique, l'autre en passant par les yakuzas. Vous en saurez plus en allant sur leur site, mais c'est vraiment à lire... Ce qu'il faut préciser, c'est que Glénat avait commencé à le sortir il y a bien longtemps, avant d'arrêter la publication après le deuxième volume. C'est une habitude chez eux que ce comportement irresponsable et irrespecteux de leurs lecteurs (Narutaru avait subi le même sort), justifiée par un revirement de l'oeuvre ou de l'avis d'un costard-cravate sur cette dernière. En effet, Sanctuary est violent, ultra-réaliste (il y a des allusions même pas dissimulées à Bill Clinton ou à d'autres hommes politiques), mais tout simplement parce qu'il est adulte. Nous parlons du scéariste d'Hokuto No Ken et du dessinateur de Crying Freeman, nom d'un chien.
Ce scandale avait eu lieu bien avant la généralisation des "scanlations", et le seul moyen pour les premiers lecteurs de suivre la descente aux enfers de Chiaki Asami et Akira Hojo avait été de passer par l'édition américaine (hors de prix, même sur le territoire nord-américain).

Excellente initiative de la part de Kabuto, donc. En tout cas, ça nous rapproche encore plus de la situation de rêve où _tout_ ce qui sortirait au Japon débarquerait dans nos Fnac... A ce sujet, pensez à lire Mang'Arte: ce mois-ci, ils ont ajouté dans la rubrique "Planète Manga" une interview de Dominique Véret (fondateur de Tonkam et créateur du label Akata chez Delcourt). Et comme d'habitude, des mangas complets et bien bizarres à lire, yay.

05 juillet 2004

Japan Expo

(merci à Eirikur de l'avoir rappelé, ainsi qu'à ceux qui m'ont mailé pour s'enquérir de ma présence. J'y avais pensé hier, fortement concentré sur le sujet, puis j'ai tiré la chasse et j'ai oublié)

Je n'y suis pas, et je n'ai strictement aucune idée de comment ça se passe, est-ce que la proportionnalité de la superficie du stand Manga-Distribution par rapport à la taille totale de la conv' est toujours équivalente à 25% ou plus, ou combien il y a eu de morts dans la file d'attente pour voir Katsura. Si vous avez envie de relater votre expérience ou si vous connaissez quelqu'un qui fait un rapport sur la situation, pensez à le dire.

Woaw, en fait c'est fini depuis hier. Oui, je suis paumé.

29 juin 2004

Aishiteruze Baby

L'avantage d'écrire un article tous les jours ou tous les deux jours, c'est que l'on peut donner ses sentiments à chaud - tout en ayant le temps de réfléchir un peu avant d'écrire. En ce moment, je compile un pseudo-best-of des deux dernières années de cette colonne et ce qui précède s'y confirme: par exemple, Onegai Twins a eu droit à trois articles tout au long de sa diffusion, chacun représentatifs d'un état d'esprit qui a évolué.
Seulement, c'est parfois bon d'attendre un peu. Tout simplement parce que le jury peut toujours être en train de délibérer (Call of Duty n'a été discuté qu'après l'avoir fini), ou parce que le sujet est trop brûlant pour être abordé. Trois exemples: Kana Imouto, un dating sim hentai pour PC (version "épurée" sur Xbox également dispo), dont l'article non publié est dans mes papiers depuis plus de six mois. Koi Kaze, un anime qui est en arrive à ses derniers épisodes et que je n'ai toujours pas critiqué parce que la balance est toujours dans le neutre. Enfin, Aishiteruze Baby, dont je me décide à aborder le cas.

Anime en vraisemblablement 13 épisodes, puisque le 13ème va être diffusé la semaine prochaine et que si ça tient 26 chapitres, ils peuvent se les fourrer où je pense. L'histoire est croustillante, ne vous y trompez pas: une gamine de 5 ans est larguée par sa mère, devenue veuve un peu trop tôt. La mioche est récupérée par le reste de la famille, qui en confie la garde au fils ado, qui porte des boucles d'oreille et est un vrai Roméo avec ces dames. Ajoutez à ces deux persos la signification profonde du titre et comprenez pourquoi j'hésitais à vous en parler.

C'est pas compliqué: durant les huit premiers épisodes, il ne se passe rien. L'obsédé attend son lot de comportements pseudo-incestueux? Tout ce qu'il a à se mettre sous la dent est qu'ils partagent la même chambre et le même lit. Je vous l'accorde, c'est quand même largement suffisant pour en faire de la chair à fanfiction.
Pendant ce temps, Yuzuyu (la fillette) et Kippei (le garçon) passent des épisodes entiers à résoudre des interrogations profondes dont tout le monde se fout: un épisode entier pour cuisiner un bentô à Yuzuyu, deux épisodes pour lui apprendre à gérer les gens méchants qu'on croise sur les bacs à sable. Bref: le cerveau se met quand même à hurler "mais putain Raton, t'as foutu en l'air 7h30 de ta vie à regarder c'te merde!" Pour éviter de finir avec une lame de rasoir plantée dans les veines, on peut justifier l'intérêt sociologique, parce que là c'est pas piqué des hannetons. Un épisode entier parce que Yuzuyu, de passage dans l'école primaire du coin, n'a pas le même uniforme: le suspense insoutenable s'achève sur l'achat des vêtements appropriés et elle rentre dans le rang. Un épisode entier parce qu'elle n'arrive pas à marcher au pas, angoisse terrible à l'approche du défilé pour le festival de l'école: dormez braves gens, la petite trotte comme un vrai soldat avant le générique de fin. Un épisode entier où les autres mômes se foutent de sa gueule parce qu'elle n'a pas de maman? Moralité sous-entendue après 26 minutes: peu importe que tu sois différente, tant que tu fais comme nous.
En fait, à part la flopée de messages bien pensants (qui arrivent à flots dès le 9ème épisode où la série décolle enfin), il n'y a pas grand chose à tirer d'Aishiteruze.... Pêle mêle, on découvre aussi que s'occuper trop jeune d'un gosse, ça vous fait mener une vie de merde (Kippei est complètement ignoré des autres filles dès qu'il prend Yuzuyu sous son aile!). Une mère qui abandonne sa fille, ça a vraiment une sale gueule et ça pleure tout le temps. Au fur et à mesure, on a de plus en plus envie d'écorcher la toute-mignonne-quelques-épisodes-plus-tôt-purée-qu'elle-est-capricieuse-en-fait Yuzuyu. Et enfin: même si ça n'est pas vraiment assumé, la petite est vraiment amoureuse de Kippei, scènes de jalousie comprises. Une histoire d'amour "normale" entre Kippei et une fille de sa classe est ajoutée au mix, mais elle est tellement délaissée et secondaire qu'elle sert surtout aux auteurs pour se donner bonne conscience: "mais non, notre anime n'est pas qu'un gros fourre-tout d'allitérations pédophiles".
Alors, avis du raton-qu'en-dira-t-on? Aishiteruze Baby est une perte de temps. Considérez comme "perte" dans le sens que c'était parfaitement inutile, ou dans le sens que ça mène à la perte d'une innocence que l'être humain a pour habitude de chérir. Pour chaque référence dégoulinante de bons sentiments à la love story, je comptais un craquement clairement audible quelque part dans ma tête. Faut croire que l'adage est faux: finalement, on ne s'habitue pas à tout.

Evidemment, on est en droit de craindre le marketing si cette série quitte le Japon pour être vendue à un public occidental. Soit ce sera orienté vers les pervers qui ont aimé Popotan, soit ce sera jeté en pâture aux pré-Lolitas éthérées qui regardent Fox Kids. Donc ouais, pas d'inquiétude, ça risque pas d'arriver chez nous - et si c'est le cas, c'est le flop assuré.

25 juin 2004

Déjà la rentrée?!

En allant chercher le sempiternel Shonen Collection (le site parle encore du volume 5 au moment de l'écriture), surprise: les éditions Pika ont également sorti un OVNI. C'est rouge et avec Onizuka en couverture - couverture cartonnée en dur, qui plus est. Ladies and Gentlemen, l'agenda franco-japonais!

Ca part de mi-août 2004 jusqu'à mi-juillet 2005 et c'est sûrement le futur signe de reconnaissance de tous les otaques des collèges et lycées de notre contrée. En ouvrant la chose, on trouve l'habituel format 1 jour/page, les tableaux d'emploi du temps, le coin des pages prédécoupé... Et on réalise vite que c'est saupoudré de culture nipponne, très second degré en plus. La page pour écrire les noms des profs (lignes à renseigner: "Nom", "Matière", "Surnom", et même une case pour dessiner son portrait), ou les cartes à la fin (le Monde, la France, le Japon, métro parisien... et japonais). Puis viennent les pages d'infos pratiques ou de culture générale, toutes dédiées à ce qu'on aime: vacances japonaises, système scolaire japonais, lexique - il y a même les tables des katakanas et hiraganas. Chaque week-end est illustré avec quelques cases d'un manga (GTO, Get Backers, Love Hina...), les fêtes et jours fériés des deux pays sont indiqués (eux aussi illustrés par un extrait du catalogue de l'éditeur), bref, c'est le bonheur.

Pika a franchement eu une idée de génie avec ça, surtout que l'exécution est réussie: du papier blanc épais, une couverture bétonnée et un contenu qui fait mouche, le tout pour 7€50. On sent que leur but était de faire un agenda de l'Etudiant spécial otakus, et ils y sont largement arrivés: je maintiens mon pari que ce sera au moins aussi populaire dans notre microcosme que le célèbre Quo Vadis de la masse grise estudiantine. En plus, avoir Belldandy ou Narusegawa en haut des pages, ça change de Gérard Mathieu.

16 juin 2004

Kimchi

Wonderful Days est sorti aujourd'hui dans les cinémas français; faites votre acte citoyen de début de semaine et allez le voir, surtout que le grand écran a tendance à transformer ce que nous découvrons en fansub sur nos ridicules 19 pouces. Quoique ce film coréeen répète une tendance de leurs manhwas, à savoir celle de méchamment pomper sur les nippons...

14 juin 2004

Japanim-Sud

Sur une autre note, j'ai commencé à poser quelques questions aux organisateurs de Japanim-Sud sur le forum, faisant suite à l'enquête commencée dans mon dossier de l'Epitanime. Premier sentiment après premier contact: soit ils sont très méfiants, soit ils sont très professionnels, je sais pas. Faut dire qu'en tant que "journaliste" amateur, j'ai jamais discuté sérieusement avec des "directeurs" et des "présidents" et des gens qui ont généralement des étiquettes hautement placées.
R-L.net reste du fanzine web qui s'assume, scrogneugneu.

12 juin 2004

Revival

Lu dans Libé: Pif Gadget revient. Format mensuel et non plus hebdo, premier numéro de cette nouvelle génération paraissant le 1et juillet (en pleines vacances? J'ai connu de meilleurs moments de lancement). Pif-Collection.com a plus de détails... Et le gadget qui inaugurera la renaissance sera les "Pifises": des oeufs minuscules qui éclosent quand on les met dans de l'eau. De mon temps, on appellait ça les "Artemia Salina", c'était un des cadeaux les plus populaires du magazine et ils les ont remis à 3 ou 4 reprises. Manque de pot, ces bestioles ont paru dans le Journal de Mickey (copieur!) le mois dernier, ce qui va immédiatement faire croire aux mioches que Pif n'a aucune originalité... Si flinguer ainsi le départ d'un concurrent n'est pas ce qu'on appelle de l'espionnage industriel, je veux bien manger ma chemise. L'autre question étant l'origine première de la résurrection, puisqu'il y a généralement trois possibilités: des nostalgiques blindés de pognon (glop glop), des businessmen ayant retrouvé les ayant-droits (généralement alcoolique et/ou oublié), ou des méchants capitalistes cherchant juste une méthode facile pour faire du fric (pas glop pas glop).

Ces temps-ci, on parlerait presque de vague du revival: entre Saint Seiya ou Shin Hokuto No Ken, les Tortunes Ninja, Danièle Gilbert dans le purin, la collection Famicom Mini pour GBA de Nintendo et j'en passe, on tiendrait presque le miracle de l'immortalité. On peut comprendre ces pauvres médias sans le sou, tellement pauvres qu'ils recyclent même leurs pubs; ça coûte bien moins cher de ressortir un vieux truc déjà existant du placard que d'en inventer un nouveau. Et c'est plus sûr aussi, puisque la recette a déjà marché: Disney a bien encaissé avec ses suites en direct-to-video. France 5 a cartonné avec ses rediffusions de Captain Tsubasa/Olive et Tom, AB étant trop content de leur refiler la version 2002. Et pour l'éditeur français IDP, le marché des oldies est plus lucratif que les nouveautés. Pourquoi? Parce que c'est acheté par un spectre large: les nostalgiques qui fréquentent les Gloubi Boulga Nights (article délicieux sur le sujet), les fans de l'époque, les papas qui ont déjà offert le catalogue Disney entier à leurs mioches, et les papas nostalgiques - trop contents d'avoir une excuse pour rester devant la télé avec Junior. C'est une situation qui est en train de se populariser, au fur et à mesure que les otakus de la première heure trouvent un moyen de propager leurs gènes. En fait, ça va bientôt virer à l'élevage de jeunes fans, grandis en plein air et nourris au grain: une génération plus prometteuse que les industriels qui donnent du pokémon transgénique à leurs mioches - et ça, personne ne s'en plaindra.

Quoique: l'histoire a tendance à se répéter. Attention, le paragraphe qui suit s'applique uniquement à la télé hertzienne, puisque ce qu'on voit sur le satellite représente son futur. Résumons: dans les années 80, tf1 fraîchement privatisée investit en masse dans les dessins animés japonais, fournis par AB Productions et traduits au kilomètre. Années 90, Dorothée dégage et la chaîne jure que l'on ne l'y reprendra plus, alors que le CSA ressort ses quotas en imposant 40% de français et 60% d'européen dans la boîte à images. Les studios de ces pays refleurissent mais avec des budgets faibles car apeurés du risque face aux géants américains et nippons. Arrive ainsi un flot de bouses diffusées pour faire plaisir au CSA et donc soutenir un domaine français qui crèverait la bouche ouverte sans cela.
Arrive finalement le rouleau compresseur pokémon, diffusé par la première chaîne française et qui a la mémoire courte. Années 2000: réalisant que la case "jeunesse" n'est regardée que pour suivre les aventures de Pikachu, toutes les chaînes retournent faire leurs courses au Japon: à l'exception de CardCaptor Sakura pour M6, il n'y a pas de grosses prises de risque et c'est Maya l'Abeille qu'on ressort des tiroirs. S'ensuit la situation d'aujourd'hui: le retour 20 ans plus tard du petit écran, aussi bien sur la qualité technique des productions françaises/européennes que sur la Japanime qu'on y voit et qui elle est vraiment vieille de 20 ans!

Il reste deux raisons d'espérer sortir de cette boucle: d'abord, la diffusion de Love Hina sur France 2. J'ai déjà parlé de la VF étonnamment bonne, et on sait qu'ils auront les yeux rivés sur les résultats d'audience pour savoir si ça vaut le coup: qui plus est, c'est une bonne série dans une bonne case horaire face à une bonne audience, bref une bonne occasion qu'il ne faut pas rater.
L'autre raison d'espérer est pour bien plus tard: Molly Star Racer. C'est un animé pondu par des français fans d'animes, dont on a uniquement une bande-annonce (avec Ayumi Hamasaki en fond sonore) qui a fait le tour du Web. Ca ressemble furieusement à Star Wars Episode 1 (je parle pas de la mini-série vue sur Cartoon Network, mais des courses de pods dans le premier film), le studio a signé avec France 3 pour 26 épisodes qui passeront à la rentrée 2005. Autrement dit, c'est attendu comme la preuve qu'une collaboration franco-japonaise peut donner autre chose que des horreurs. Enfin, Ulysse 31 était franco-japonais, c'était cool mais c'était aussi il y a 20 ans... et il est récemment passé sur France 3. Encore du revival!

11 juin 2004

Fan Service

En voilà un sujet qu'il est large, et qui rend le titre auto-prétentieux en subodorant que le sujet sera suffisamment abordé dans cet article.
Pour les retardataires, rapide résumé: au Japon, quand on vous donne un truc gratos, on dit que c'est "service". S'entend, service offert par la maison. Dans les animes, le petit quelque chose donné aux fans est une des offrandes les plus vieilles au monde: du sexe. Mais pas beaucoup, hein. Ainsi naquit la loi 34 des Animes ou les scènes de bain dans Love Hina. Etymologiquement, on ramène l'expression de "fan service" à Misato d'Evangelion, qui finissait chaque bande-annonce du prochain épisode en promettant plus de scènes osées: "servissu, servissuuu!", pour une fois judicieusement traduit dans la VF avec un "la semaine prochaine, j'enlève le bas!" Toujours est-il que quand je pensais faire des critiques d'animes en bonne et dûe forme, le fan service aurait eu une note à lui tout seul; variable dont le niveau faible ou élevé aurait enchanté ou révolté le lecteur de façon tout à fait subjective. Certains adorent, d'autres voient en ça la méthode de vente basique du publicitaire: du cul, du cul, du cul.

Et la ligne a fini par devenir trouble. Amazing Nurse Nanako ou Agent Aika restaient du "bon" côté, même si les angles de caméra licencieux devinrent légion. D'autres virèrent au porno soft: Hanaukyo Maids est champion incontesté. Enfin, d'autres séries n'eurent que ça comme argument de vente, et c'est là que la discussion fait débat: Mahoromatic, Hand Maid May/Mai, Negi Ma, et certains qui cherchent vraiment le baton pour se faire battre pousseraient jusqu'à citer tout Katsura. Mon grain de sel dans cette polémique: je considère qu'une fois le fan service enlevé, Labyrinth of Flames reste une hilarante parodie de samouraïs, et pas une coquille vide. En plus, la VOST FR est signée Olivier Hagué.

Y'en a qui lisent cet article et se demandent où est passée la dose de bile réglementaire pour chaque texte posté dans cet édito. Elle arrive.

C'était dit au début: le fan service est un sujet trop large pour être abordé ici. Et sûrement que la prose au-dessus sert d'intro à ce qui va suivre: un avis sur Hikari to Mizu no Daphne, ou le titre anglais officiel, Daphne In The Brilliant Blue. Oui, c'est une de ces choses dont je vous parle uniquement pour vous dire de ne pas y toucher.
Ca commence sur les chapeaux de roue: une étudiante émérite et orpheline qui tente d'entrer dans une prestigieuse agence gouvernementale se fait recaler et se retrouve ni une ni deux à la rue. Elle a 15 ans, c'est une cruche de dernier niveau et elle est plate comme une limande. Détail gratuit? Attendez la suite: elle rejoint une boîte privée qui a pour but de... euh... en fait, on sait pas. C'est comme un bureau de détectives privés, sauf que ses membres ont le sens de déduction aussi développé que celui d'un macaroni cuit et que leurs enquêtes vont de "retrouver un chat perdu" à "trouver un saboteur de voiture de course" en passant par le sempiternel "sac de fric volé". Absolument passionnant, surtout que chaque "aventure" vaut un épisode! Et surtout, le scénario a une sale tendance à tordre la réalité pour simplifier les choses: le saboteur hurle sa joie avant que la bombe n'explose, et les détectives tombent sur le voleur par le plus pur des hasards.
Mais là où Daphne... prend tout son sel, c'est justement avec le fan service: nos cinq enquêtrices ont une tenue bien spécifique pour leur travail. Notez qu'une des filles se promène normalement en débardeur et panta court, se retrouve ainsi dans un accoutrement encore plus ras-la-foufoune (et deux d'entre elles ont une sorte de serviette hygiénique pour seule couverture intime, charmant). Trop fort: là où les autres séries attendaient un malheureux coup de vent ou une vue en contre-plongée pour satisfaire les bas instincts du spectateur, Daphne invente les héroïnes déjà à poil! Et ça devient complètement surréaliste quand on voit les réactions des "civils" qu'elles croisent: personne n'est surpris ou ne cherche à les séduire... Le summum étant atteint quand on découvre l'utilité de ces tenues "spéciales". Car voyez-vous, tout élément vestimentaire osé est toujours justifié: regardez les compétences dans Final Fantasy X-2 changer avec les fringues ou les lunettes de G-On Riders procurer de super-pouvoirs à leurs porteuses (les lunettes sont sujettes à fantasmes au pays du Soleil Levant). Sauf que là, eh bien ça ne sert à rien. Nada, keud, zéro. Moi je dis, on peut pas aller plus haut que ça: elles sont encore plus dévêtues que dans certains animes officiellement patentés hentai, et ce sans autre raison que les réactions hormonales des téléspectateurs. Enfin, je dis ça en mettant un lien vers Lingerie Soldier Papillon Rose, alors que ce dernier est une parodie porno de Sailor Moon avec un chat qui arbore une capote rose bonbon au bout de la queue... Fan service animalier, qui dit mieux?

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