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Japanime
08 mai 2004
Anime Fast Food
Par Raton-Laveur le 08 mai 2004, 17:47
L'avènement des fansubs digitaux et des DVD à bas prix a généralisé un comportement chez les fans: le visionnage massif d'animes. Ce n'est pas nouveau: il y a dix ans déjà, on alignait 16 épisodes de DBZ enregistrés durant tout le trimestre sur le ClubDo en une journée, et on avait la tête de Boris Elstine quand c'était fini. Sauf qu'on ne faisait pas ça au moindre anime qui nous tombait sous la main: ce n'était qu'une attitude réservée à la soirée entre copains, par hommage pour la série (combien de "soirées intégrale Evangelion"?) ou par défi ("sortez le Nutella et les sacs de couchage, le week-end est bouclé!"). Maintenant, passez 26 épisodes à quelqu'un, et il les matera en un week-end pour son premier visionnage. Alors que le rythme de parution original était d'un épisode à la semaine... Pourquoi? 90% du temps, "parce que c'était génial et que je pouvais pas tenir", le reste se partageant entre "j'ai pas payé cher pour ça" ou "fallait bien que je te le rende". Sauf que.
Sauf que c'est franchement n'importe quoi. On enchaîne les études à dire que l'esprit ne peut pas rester concentré pendant plus de deux heures, que les cours dans les écoles devraient être réduits à des tranches de 20 minutes, qu'au bout de quatre heures d'affilée sur un sujet plus personne ne peut suivre, et voilà que tout le monde bouffe des animes à la dizaine.
Je vous l'accorde, sur certaines séries, ce comportement a un sens; en particulier, celles qui font plus d'une saison ou qui se présentent comme une grande épopée. Dragon Ball Z, One Piece, Sailor Moon, Saint Seiya, Inu Yasha... Les producteurs n'hésitent pas à "faire traîner" en longueur pour profiter de la poule aux oeufs d'or des succès assurés, et les épisodes creux s'enchaînent souvent; pourquoi est-ce que Cell 3.0 prend trois épisodes de DBZ pour apparaître alors qu'il lui suffit de trois pages dans le manga? A la manière de certaines séries américaines qui pratiquent cette méthode pour que le spectateur(trice) puisse rater quelques rendez-vous sans être largué(e), les animes pressent le citron. Ainsi, pas de scrupule à regarder 10x30 minutes.
Mais pour les formats 13 ou 26 épisodes, cela a-t-il un sens? Le planning est décidé à l'avance, et l'histoire doit entrer dans le moule - quitte à inventer des fins tordues si le manga n'est pas terminé. Pas question de faire du vide, ça se verrait tout de suite; alors, peu de répit, une histoire qui se déroule, après tout le spectateur a une semaine pour encaisser avant la prochaine dose. Perso, je m'interdis de regarder plus de deux épisodes d'affilée d'une même série et plus d'un seul pour une OAV. Il y a parfois des "aventures parallèles", où les héros suivent un récit qui n'a pas de lien avec l'histoire principale, faisant de certaines sessions de vrais courts-métrages (Cowboy Bebop, les Stand Alone Complex de Ghost In The Shell, Silent Möbius). Ceci mélangé à la trame principale parfois complexe (Neon Genesis Evangelion, Serial Experiments Lain), qui demande un vrai effort pour dénouer les sacs de noeuds de l'intrigue ou la psychologie des personnages... Comment suivre tout cela en une nuit ou en un week-end? Tout ne devient qu'une continuité avec un seul début et une seule fin, impossible d'identifier un épisode précis ou la chronologie des évènements. Aucun recul, aucune réflexion.
Au milieu des fans se généralise ce comportement qui était avant une idée reçue: celle de l'anime acheté et doublé au kilo, pas cher et diffusé à la télé. Oui, je suis en train de faire une boucle avec le début de l'article. On s'est battus pour exiger plus de qualité, et qu'en faisons-nous? Gâtés-pourris que nous sommes, on le mate à la chaîne. Ca ne sert à rien, ça ne fait pas de vous un meilleur fan et vos avis se limitent tous à deux lignes débiles du genre "sympa" ou "nul". Enfin, quand je dis que ne devenez pas meilleur, vous devenez cependant plus gros: de l'animation dévorée sans distinction, empilée dans une armoire comme des canettes de caca-cola vidées de leur substance. De la confiture donnée aux cochons; bienvenue chez Anime Fast Food. Vous voulez des garage kits avec?
Sauf que c'est franchement n'importe quoi. On enchaîne les études à dire que l'esprit ne peut pas rester concentré pendant plus de deux heures, que les cours dans les écoles devraient être réduits à des tranches de 20 minutes, qu'au bout de quatre heures d'affilée sur un sujet plus personne ne peut suivre, et voilà que tout le monde bouffe des animes à la dizaine.
Je vous l'accorde, sur certaines séries, ce comportement a un sens; en particulier, celles qui font plus d'une saison ou qui se présentent comme une grande épopée. Dragon Ball Z, One Piece, Sailor Moon, Saint Seiya, Inu Yasha... Les producteurs n'hésitent pas à "faire traîner" en longueur pour profiter de la poule aux oeufs d'or des succès assurés, et les épisodes creux s'enchaînent souvent; pourquoi est-ce que Cell 3.0 prend trois épisodes de DBZ pour apparaître alors qu'il lui suffit de trois pages dans le manga? A la manière de certaines séries américaines qui pratiquent cette méthode pour que le spectateur(trice) puisse rater quelques rendez-vous sans être largué(e), les animes pressent le citron. Ainsi, pas de scrupule à regarder 10x30 minutes.
Mais pour les formats 13 ou 26 épisodes, cela a-t-il un sens? Le planning est décidé à l'avance, et l'histoire doit entrer dans le moule - quitte à inventer des fins tordues si le manga n'est pas terminé. Pas question de faire du vide, ça se verrait tout de suite; alors, peu de répit, une histoire qui se déroule, après tout le spectateur a une semaine pour encaisser avant la prochaine dose. Perso, je m'interdis de regarder plus de deux épisodes d'affilée d'une même série et plus d'un seul pour une OAV. Il y a parfois des "aventures parallèles", où les héros suivent un récit qui n'a pas de lien avec l'histoire principale, faisant de certaines sessions de vrais courts-métrages (Cowboy Bebop, les Stand Alone Complex de Ghost In The Shell, Silent Möbius). Ceci mélangé à la trame principale parfois complexe (Neon Genesis Evangelion, Serial Experiments Lain), qui demande un vrai effort pour dénouer les sacs de noeuds de l'intrigue ou la psychologie des personnages... Comment suivre tout cela en une nuit ou en un week-end? Tout ne devient qu'une continuité avec un seul début et une seule fin, impossible d'identifier un épisode précis ou la chronologie des évènements. Aucun recul, aucune réflexion.
Au milieu des fans se généralise ce comportement qui était avant une idée reçue: celle de l'anime acheté et doublé au kilo, pas cher et diffusé à la télé. Oui, je suis en train de faire une boucle avec le début de l'article. On s'est battus pour exiger plus de qualité, et qu'en faisons-nous? Gâtés-pourris que nous sommes, on le mate à la chaîne. Ca ne sert à rien, ça ne fait pas de vous un meilleur fan et vos avis se limitent tous à deux lignes débiles du genre "sympa" ou "nul". Enfin, quand je dis que ne devenez pas meilleur, vous devenez cependant plus gros: de l'animation dévorée sans distinction, empilée dans une armoire comme des canettes de caca-cola vidées de leur substance. De la confiture donnée aux cochons; bienvenue chez Anime Fast Food. Vous voulez des garage kits avec?
22 avril 2004
Par Raton-Laveur le 22 avril 2004, 20:18
Si vous avez GameOne, vous avez une bonne raison de regarder la chaîne-qui-s'est-fait-racheter-par-MTV ce soir: avant-première de l'épisode 4 des France Five, suivi de son making of.
Si vous n'avez pas GameOne, il sera dispo en téléchargement samedi sur leur site. Mais ça sera moins sexy qu'à la télé.
Notez que je suis pas un grand fan des F5, mais bon, faut bien rentabiliser le satellite... Et G1 avait diffusé les bitoman il y a quelques années, qui eux passaient largement plus pour de vrais amateurs (avec toujours Alex Pilot à la réalisation). Il suffit de voir les effets spéciaux et les moyens engagés sur les épisodes 3 et 4 de F5 pour se convaincre que c'est plus du semi-professionnel qu'une bande de potes qui s'amusent avec une DV...
EDIT: Voilà, c'est vu, plus qu'à attendre deux années pour le cinquième et dernier. C'était clairement du travail de pro, mais également bonnard!
Si vous n'avez pas GameOne, il sera dispo en téléchargement samedi sur leur site. Mais ça sera moins sexy qu'à la télé.
Notez que je suis pas un grand fan des F5, mais bon, faut bien rentabiliser le satellite... Et G1 avait diffusé les bitoman il y a quelques années, qui eux passaient largement plus pour de vrais amateurs (avec toujours Alex Pilot à la réalisation). Il suffit de voir les effets spéciaux et les moyens engagés sur les épisodes 3 et 4 de F5 pour se convaincre que c'est plus du semi-professionnel qu'une bande de potes qui s'amusent avec une DV...
EDIT: Voilà, c'est vu, plus qu'à attendre deux années pour le cinquième et dernier. C'était clairement du travail de pro, mais également bonnard!
21 avril 2004
Tenjou Tenge
Par Raton-Laveur le 21 avril 2004, 22:08
(Anime en 26 épisodes, 3 actuellement diffusés. Site Web)
Basé sur le manga d'Itô Ogure (davantage connu sous le pseudonyme-jeu-de-mots “Oh! Great”), qui a bossé sur Himiko Den - une saga en jeu vidéo PSX, manga et anime en 13 épisodes au générique sublime - et beaucoup de hentai. La version papier de Tenjou Tenge, qu'on pourrait traduire par “Ciel et Terre”, est dispo chez nous aux éditions Generation Comics (cher!) sous le nom “Enfer et Paradis”... Mouais, et en plus c'est édité dans le sens de lecture occidental.
Quelques mots sur l'histoire avant d'aborder l'anime proprement dit: TenTen entre dans la catégorie délaissée de la baston à l'école - d'autant plus après le scandale Ikkitousen. Deux yankees tentent de prendre les rênes du pouvoir dans une école de trop, celle qui est pleine de brutes en arts martiaux... Ils se retrouvent au milieu d'une guerre entre le club de Jyuuken (une technique qu'on voit dans plein d'animes, dont Naruto) et l'autorité scolaire du coin, un groupe d'élèves sadiques chargés de faire régner l'ordre. Tenjou Tenge m'avait également fait craquer pour combiner pas mal de choses propres aux animes mais qu'on voit rarement ensemble: les étudiants ont des katanas? Et ils peuvent lancer des boules de feu? Les filles ne sont pas trop niaises et prennent des douches? Il y a une vraie progression dans l'histoire? Et ils ont même des scènes de berserk ou des pouvoirs surnaturels?! Où est-ce qu'on signe? Evidemment, on voit jamais un prof et ils ne vont jamais en cours, mais c'est le genre de constat tellement commun qu'on pourrait en faire une loi des animes.
Du coup, parlons-en un peu, de cette version animée. Evacuons tout de suite la grosse déception: malgré la production de chez Mad House, ce n'est aussi beau que du X Clamp ou du CardCaptor Sakura... Car c'est sous-traité aux coréens! Les américains ont l'habitude de faire ça, les japonais s'y mettent: notez que c'est le cas de Naruto depuis sa troisième saison, et que le principal élément qui "trahit", c'est les visages. Là c'est pareil: c'est plus que correct dans l'ensemble, mais les traits un peu gras pour les bouches et le nez, les yeux parfois trop plats, la disposition de la ligne de front, font parfois tilter. Faut vraiment être maniaque pour voir ça, je vous l'accorde. A part les faces, tout bouge vraiment bien et c'est le principal.
En fait, là où j'attendais cet anime au virage, c'était sur la censure; Get Backers avait été complètement édulcoré et perdait tout le punch du manga. Oh! Great a cet indicible talent de dessiner des héroïnes qui portent un habit d'écolière sur une page, un kimono à la suivante, et du cuir à la troisième (et parfois plus rien à la quatrième, mais c'est autre chose). Les scènes de baston sont relativement sauvages, l'ambiance n'est pas toujours très légère, le fan service y est parfois pervers: un bon seinen trop susceptible de se faire saccager pour ratisser un public plus large à la télé.
Et là, joie: c'est très fidèle, et les coupes se limitent au minimum syndical pour passer sur le petit écran! Les filles portent des soutifs quand leurs vêtements se déchirent, le déroulement de l'histoire est plus chronologique pour être plus facile à suivre, et surtout... Les bagarres sont encore plus violentes, et ça en devient jouissif. Tout du moins, c'est ce que l'on a pu constater sur pièce avec ces trois épisodes, relatant le premier volume du manga: le combat Souichirou/Takayanagi, déjà sanglant dans la version papier, passe carrément au stade de boucherie.
En voilà une version animée qu'elle est bien! Qui plus est, les génériques ayant beau sentir le travail visuel bâclé, j'en suis devenu accro...
Basé sur le manga d'Itô Ogure (davantage connu sous le pseudonyme-jeu-de-mots “Oh! Great”), qui a bossé sur Himiko Den - une saga en jeu vidéo PSX, manga et anime en 13 épisodes au générique sublime - et beaucoup de hentai. La version papier de Tenjou Tenge, qu'on pourrait traduire par “Ciel et Terre”, est dispo chez nous aux éditions Generation Comics (cher!) sous le nom “Enfer et Paradis”... Mouais, et en plus c'est édité dans le sens de lecture occidental.
Quelques mots sur l'histoire avant d'aborder l'anime proprement dit: TenTen entre dans la catégorie délaissée de la baston à l'école - d'autant plus après le scandale Ikkitousen. Deux yankees tentent de prendre les rênes du pouvoir dans une école de trop, celle qui est pleine de brutes en arts martiaux... Ils se retrouvent au milieu d'une guerre entre le club de Jyuuken (une technique qu'on voit dans plein d'animes, dont Naruto) et l'autorité scolaire du coin, un groupe d'élèves sadiques chargés de faire régner l'ordre. Tenjou Tenge m'avait également fait craquer pour combiner pas mal de choses propres aux animes mais qu'on voit rarement ensemble: les étudiants ont des katanas? Et ils peuvent lancer des boules de feu? Les filles ne sont pas trop niaises et prennent des douches? Il y a une vraie progression dans l'histoire? Et ils ont même des scènes de berserk ou des pouvoirs surnaturels?! Où est-ce qu'on signe? Evidemment, on voit jamais un prof et ils ne vont jamais en cours, mais c'est le genre de constat tellement commun qu'on pourrait en faire une loi des animes.
Du coup, parlons-en un peu, de cette version animée. Evacuons tout de suite la grosse déception: malgré la production de chez Mad House, ce n'est aussi beau que du X Clamp ou du CardCaptor Sakura... Car c'est sous-traité aux coréens! Les américains ont l'habitude de faire ça, les japonais s'y mettent: notez que c'est le cas de Naruto depuis sa troisième saison, et que le principal élément qui "trahit", c'est les visages. Là c'est pareil: c'est plus que correct dans l'ensemble, mais les traits un peu gras pour les bouches et le nez, les yeux parfois trop plats, la disposition de la ligne de front, font parfois tilter. Faut vraiment être maniaque pour voir ça, je vous l'accorde. A part les faces, tout bouge vraiment bien et c'est le principal.
En fait, là où j'attendais cet anime au virage, c'était sur la censure; Get Backers avait été complètement édulcoré et perdait tout le punch du manga. Oh! Great a cet indicible talent de dessiner des héroïnes qui portent un habit d'écolière sur une page, un kimono à la suivante, et du cuir à la troisième (et parfois plus rien à la quatrième, mais c'est autre chose). Les scènes de baston sont relativement sauvages, l'ambiance n'est pas toujours très légère, le fan service y est parfois pervers: un bon seinen trop susceptible de se faire saccager pour ratisser un public plus large à la télé.
Et là, joie: c'est très fidèle, et les coupes se limitent au minimum syndical pour passer sur le petit écran! Les filles portent des soutifs quand leurs vêtements se déchirent, le déroulement de l'histoire est plus chronologique pour être plus facile à suivre, et surtout... Les bagarres sont encore plus violentes, et ça en devient jouissif. Tout du moins, c'est ce que l'on a pu constater sur pièce avec ces trois épisodes, relatant le premier volume du manga: le combat Souichirou/Takayanagi, déjà sanglant dans la version papier, passe carrément au stade de boucherie.
En voilà une version animée qu'elle est bien! Qui plus est, les génériques ayant beau sentir le travail visuel bâclé, j'en suis devenu accro...
19 avril 2004
Oubliez pas
Par Raton-Laveur le 19 avril 2004, 19:55
(article à caractère relativement personnel, pour une fois)
La légende du Serpent Blanc, le film carrément à l'origine de la carrière de Miyazaki, est en salles depuis mercredi dernier. Un film à l'origine de tant de choses et d'énergies déployées, quoi. En parlant de cela, cette motivation, ces efforts, ces réalisations et toute l'aventure humaine que représente l'animation nipponne... J'ai senti pendant un petit moment la place que j'y occupais.
C'était il y a à peine deux semaines, devant Kiki's Delivery Service sur grand écran (et pas dans un petit cinoche de banlieue!), que j'avais déjà vu il y a quelques années sur une VHS américaine fansubbée à l'ancienne (sous-titrages faits à l'Amiga). Et là, 15 années après sa création, Kiki était en train de voler sur son balai dans une salle de cinéma français. Parce que Disney avait les droits. Parce qu'ils diffuseront tout le catalogue Ghibli. Parce qu'ils ont jugé que c'était rentable. Parce que c'est mondialement reconnu, même dans notre vieille Europe. Parce que ça marche. Parce que nous tous avons pu le prouver. Avec nos achats, nos lobbyings, nos conventions, nos communautés, tout ça. Durant les dix premières minutes de Kiki, j'ai vu défiler ma petite vie d'otaku: toutes ces années à prêter des VHS à tout va, à évangéliser auprès de ceux qui en avaient une image stéréotypée, à empiler les DVD, à organiser des projections publiques, à traverser la France pour aller en convention... Un activisme de plein de gens, encore loin de s'essouffler, en tout cas. Ma minuscule part à un effort qui permet d'avoir un film en stéréo vieux de 15 ans (et maintenant, le Serpent Blanc qui date de 1958) dans un multiplexe. On y est tous pour quelque chose, chacun pour sa part. Je réalisais la mienne et en admirais le résultat, 16 mètres sur 9. Pendant ces dix minutes, je n'ai pas arrêté de pleurer de joie.
La légende du Serpent Blanc, le film carrément à l'origine de la carrière de Miyazaki, est en salles depuis mercredi dernier. Un film à l'origine de tant de choses et d'énergies déployées, quoi. En parlant de cela, cette motivation, ces efforts, ces réalisations et toute l'aventure humaine que représente l'animation nipponne... J'ai senti pendant un petit moment la place que j'y occupais.
C'était il y a à peine deux semaines, devant Kiki's Delivery Service sur grand écran (et pas dans un petit cinoche de banlieue!), que j'avais déjà vu il y a quelques années sur une VHS américaine fansubbée à l'ancienne (sous-titrages faits à l'Amiga). Et là, 15 années après sa création, Kiki était en train de voler sur son balai dans une salle de cinéma français. Parce que Disney avait les droits. Parce qu'ils diffuseront tout le catalogue Ghibli. Parce qu'ils ont jugé que c'était rentable. Parce que c'est mondialement reconnu, même dans notre vieille Europe. Parce que ça marche. Parce que nous tous avons pu le prouver. Avec nos achats, nos lobbyings, nos conventions, nos communautés, tout ça. Durant les dix premières minutes de Kiki, j'ai vu défiler ma petite vie d'otaku: toutes ces années à prêter des VHS à tout va, à évangéliser auprès de ceux qui en avaient une image stéréotypée, à empiler les DVD, à organiser des projections publiques, à traverser la France pour aller en convention... Un activisme de plein de gens, encore loin de s'essouffler, en tout cas. Ma minuscule part à un effort qui permet d'avoir un film en stéréo vieux de 15 ans (et maintenant, le Serpent Blanc qui date de 1958) dans un multiplexe. On y est tous pour quelque chose, chacun pour sa part. Je réalisais la mienne et en admirais le résultat, 16 mètres sur 9. Pendant ces dix minutes, je n'ai pas arrêté de pleurer de joie.
15 avril 2004
R.o.D. The TV
Par Raton-Laveur le 15 avril 2004, 23:44
Whee, on se décide enfin à écrire un article sur la fin de cette série... Tout arrive.
26 épisodes scénaristiquement bien équilibrés, sans bouche-trou et avec un beau final. Certes, la qualité de la production s'est quand même essoufflée sur le dernier quart: c'était particulièrement visible sur l'animation, contrastant avec les seiyuus qui ne se sont jamais relachées. Avoir une image un peu fade et un vocal superbe, tout le contraire de ce que les doublages français nous ont fait subir, ça surprend... Enfin. A part ça, le côté technique était plus que correct: couleurs nettes (à part les backgrounds un peu baveux), musique jazzy toujours aussi sublime (Taku Iwasaki!), openings et endings retouchés.
Côté scénario, le grand univers RoD continue à se fournir tout en s'embriquant avec ce qui existe déjà: six romans, quatre mangas (plus deux de Read or Dream), une OAV en trois épisodes, un CD de dramas... Et on pourrait s'arrêter là. Tout fan que je suis, autant j'en redemandais après l'OAV, autant on peut penser que tout a été dit après cette série TV. Chaque personnage a eu sa dose d'antenne (à part Maggie peut-être? Mais cela colle à son personnage fort taciturne et discret), et j'ai eu ma dose de saignements de Nenene.
Episode préféré? Le 9 (“Le Crépuscule des Ténèbres”), où les soeurs Paper croisent le chemin de Drake Anderson dans un onsen. On y trouve tout ce qu'il faut (y compris de la nudité) et c'est le moment où l'on commence à comprendre que les rôles de chacun ne sont pas aussi clairs qu'on le croit - le tout bouclant sur une ambiance bien sombre qui tranche avec le début plus léger de la série.
Mention spéciale pour un passage de l'épisode 24, où Yomiko Readman tente de réconforter Anita: le genre de rôle confié à n'importe qui d'autre que la pire biblio-maniaque du monde, et elle s'en sort pourtant très bien; toujours est-il que je ne m'y attendais pas du tout.
A la façon du feeling RoD croisant les vieux James Bond aux pouvoirs surnaturels, la trame emprunte des canons de Japanime tout en réfléchissant sur des thèmes peu communs pour ce média. On trouve donc de classiques manipulations génétiques ou légers conflits familiaux (et même quelques tentacules!) face à des réflexions sur le savoir ou la paix. Qu'est-ce qui est mieux, des peuples éternellement en guerre car ayant des cultures différentes, ou un monde en paix n'ayant qu'une seule connaissance universelle? Il est même question dans un épisode d'un langage commun, faisant penser à la novlangue de 1984. C'est une marque de fabrique (en voie de disparition?) de l'animation japonaise d'avoir des opposants aux héros qui ne confinent pas au manichéisme stupide, mais qui ont des raisons précises et valables pour casser des dents: RoD TV en est une illustration. Le camp en face des soeurs Paper démontrera jusqu'au dernier épisode un fanatisme bien plus compréhensible que malsain; ça fait réfléchir et c'est tant mieux.
Et puis tiens, parlons-en, de ce final, et tant pis si je dois jouer de plus belle sur la corde raide pour en dire le plus possible sur un anime tout en en dévoilant le moins possible. La série TV a opposé sa progression lente de 26 épisodes aux trois épisodes de l'OAV pleins comme des oeufs; les formats sont différents, ainsi sont les buts, et les deux dernières fournées le prouvent - pareil pour les 2 à 4, on a connu des débuts plus énergiques pour garder son public... Alors que tout le monde s'attend à 2x25 minutes d'explosions dantesques (à l'image des 12 et 13 de milieu de saison) et même si leur quota réglementaire est rempli, une bonne partie du dernier opus est dédiée à ce qui sera la clé de leur réussite: les livres. Jusqu'au générique, les auteurs tenaient à rappeler que c'était le sujet premier de RoD et que les explosions n'étaient que secondaires. Tant mieux; on a trop l'habitude de subir l'inverse.
26 épisodes scénaristiquement bien équilibrés, sans bouche-trou et avec un beau final. Certes, la qualité de la production s'est quand même essoufflée sur le dernier quart: c'était particulièrement visible sur l'animation, contrastant avec les seiyuus qui ne se sont jamais relachées. Avoir une image un peu fade et un vocal superbe, tout le contraire de ce que les doublages français nous ont fait subir, ça surprend... Enfin. A part ça, le côté technique était plus que correct: couleurs nettes (à part les backgrounds un peu baveux), musique jazzy toujours aussi sublime (Taku Iwasaki!), openings et endings retouchés.
Côté scénario, le grand univers RoD continue à se fournir tout en s'embriquant avec ce qui existe déjà: six romans, quatre mangas (plus deux de Read or Dream), une OAV en trois épisodes, un CD de dramas... Et on pourrait s'arrêter là. Tout fan que je suis, autant j'en redemandais après l'OAV, autant on peut penser que tout a été dit après cette série TV. Chaque personnage a eu sa dose d'antenne (à part Maggie peut-être? Mais cela colle à son personnage fort taciturne et discret), et j'ai eu ma dose de saignements de Nenene.
Episode préféré? Le 9 (“Le Crépuscule des Ténèbres”), où les soeurs Paper croisent le chemin de Drake Anderson dans un onsen. On y trouve tout ce qu'il faut (y compris de la nudité) et c'est le moment où l'on commence à comprendre que les rôles de chacun ne sont pas aussi clairs qu'on le croit - le tout bouclant sur une ambiance bien sombre qui tranche avec le début plus léger de la série.
Mention spéciale pour un passage de l'épisode 24, où Yomiko Readman tente de réconforter Anita: le genre de rôle confié à n'importe qui d'autre que la pire biblio-maniaque du monde, et elle s'en sort pourtant très bien; toujours est-il que je ne m'y attendais pas du tout.
A la façon du feeling RoD croisant les vieux James Bond aux pouvoirs surnaturels, la trame emprunte des canons de Japanime tout en réfléchissant sur des thèmes peu communs pour ce média. On trouve donc de classiques manipulations génétiques ou légers conflits familiaux (et même quelques tentacules!) face à des réflexions sur le savoir ou la paix. Qu'est-ce qui est mieux, des peuples éternellement en guerre car ayant des cultures différentes, ou un monde en paix n'ayant qu'une seule connaissance universelle? Il est même question dans un épisode d'un langage commun, faisant penser à la novlangue de 1984. C'est une marque de fabrique (en voie de disparition?) de l'animation japonaise d'avoir des opposants aux héros qui ne confinent pas au manichéisme stupide, mais qui ont des raisons précises et valables pour casser des dents: RoD TV en est une illustration. Le camp en face des soeurs Paper démontrera jusqu'au dernier épisode un fanatisme bien plus compréhensible que malsain; ça fait réfléchir et c'est tant mieux.
Et puis tiens, parlons-en, de ce final, et tant pis si je dois jouer de plus belle sur la corde raide pour en dire le plus possible sur un anime tout en en dévoilant le moins possible. La série TV a opposé sa progression lente de 26 épisodes aux trois épisodes de l'OAV pleins comme des oeufs; les formats sont différents, ainsi sont les buts, et les deux dernières fournées le prouvent - pareil pour les 2 à 4, on a connu des débuts plus énergiques pour garder son public... Alors que tout le monde s'attend à 2x25 minutes d'explosions dantesques (à l'image des 12 et 13 de milieu de saison) et même si leur quota réglementaire est rempli, une bonne partie du dernier opus est dédiée à ce qui sera la clé de leur réussite: les livres. Jusqu'au générique, les auteurs tenaient à rappeler que c'était le sujet premier de RoD et que les explosions n'étaient que secondaires. Tant mieux; on a trop l'habitude de subir l'inverse.
06 avril 2004
C'est pas une maquette, ça roule vraiment
Par Raton-Laveur le 06 avril 2004, 23:06
Mais le prix est inconnu... M'en fous, Tetsuo vole bien la sienne à Kaneda. Clavier dix touches, trackball, affichage modifiable et la petite fente bleue au milieu à gauche du cockpit, c'est un lecteur DVD. J'espère quand même que les autocollants sont fournis, ou au moins le fusil-laser...
Les mécanos noteront que la traction se fait de façon traditionnelle, pas par électro-aimants comme dans le film - pas d'étincelles au démarrage alors! N'empêche que maintenant j'en veux tellement une que ça fait mal.
Les mécanos noteront que la traction se fait de façon traditionnelle, pas par électro-aimants comme dans le film - pas d'étincelles au démarrage alors! N'empêche que maintenant j'en veux tellement une que ça fait mal.
02 avril 2004
Pendant ce temps, à Paris
Par Raton-Laveur le 02 avril 2004, 19:10
L'été se rapproche à grands pas, et avec lui son cortège de conventions en tous genres... Dont, vous l'avez deviné, l'Epitanime-qui-me-fait-bouger-à-Paris-chaque-année (et le Cartoonist, ça y est, c'est fini?). Leur ambition est de “revenir aux bases du succès des premières éditions de l'Epita [dont] l'amateurisme, le plaisir de jouer et l'insolite.” Pour l'instant, ils mentent pas, ça fleure bon l'amateur: epitanime.com affiche un gros “coming soon”, le site de l'association parle de la “11ème convention” (cette année sera la 12ème!), et le site officiel (l'autre, perdu sur epita-convention.com!) annonce déjà les dates: week-end du 28 au 31 mai. Bizarre, sachant que le gouvernement a fait sauter le lundi de Pentecôte, non? Enfin, ils annoncent que la convention sera non-stop jour et nuit; on le souhaite, parce que l'année dernière, les nocturnes étaient complètement foirées.
Autre chose: il est annoncé que les préventes commenceront au début du mois d'avril, mais les tickets sont déjà - en prévente! - sur Ticketnet.
Autre chose: il est annoncé que les préventes commenceront au début du mois d'avril, mais les tickets sont déjà - en prévente! - sur Ticketnet.
31 mars 2004
A l'Ouest du Japon
Par Raton-Laveur le 31 mars 2004, 22:42
Kiki's Delivery Service, le Ghibli sorti un an après Totoro, est dispo au cinoche depuis aujourd'hui. Allez hop, payons notre ticket pour montrer à Disney qu'il y a une différence statistique entre les entrées de ses films et de ceux qu'il importe.
Dans le mag de CanalSatellite, l'arrivée du décevant .hack//SIGN sur LameOne en précisant que la série vient des “mêmes auteurs que Ghost In The Shell et Neon Genesis Evangelion”. Hu hu hu.
Pendant ce temps-là dans nos librairies, les nouveaux volumes de mangas arrivent et les vendeuses continuent à se muscler en serrant pour que tout rentre. On a des séries et des éditeurs au kilomètre, et les lecteurs ne saturent pas, bien au contraire. Par contre, les éditeurs licencient tout ce qui bouge et commencent à se marcher sur les pieds... Hachette a esquivé le problème depuis six mois en se lançant dans le manhwa. Le manga coréen, quoi. Les méthodes de publication sont les mêmes que pour les mangas; pourquoi changer une recette gagnante? Ils ont poussé le vice jusqu'à calquer Tokebi Mag' sur Shonen Collec' et sa parution en librairie pour éviter les contraintes de la presse en kiosque - contraintes qui comptent déjà une victime, même si elle l'a un peu cherché.
Officiellement, Hachette et ses éditions Tokebi jugent donc que le manhwa est suffisamment mûr pour voyager jusqu'aux antipodes. Mhhh, surtout que personne n'a tenté le coup avant, donc que les droits doivent être bien moins chers et que le choix doit être plus large. Surtout qu'il faut chercher pour trouver de la qualité comparable aux japonais, puisque les coréens pompent encore sur leurs petits camarades... Priest fait penser à un croisement entre Preacher et Hellsing. Ragnarok est assuré de son petit succès, MMORPG oblige... Et pour le reste, c'est moins rose. J'ai pas fait le tour du catalogue de l'éditeur, mais les quelques séries que j'ai pu trouver ne m'ont pas franchement donné envie de payer les 6€95 réglementaires (certaines comme Yureka sont même carrément indignes d'une sortie de leur pays natal). Et puis, pourquoi ne mettre que du bourre-pif? Ils n'ont pas de shojos, d'historiques non parodiques ou de “tranches de vie” en Corée? Que c'est réducteur pour un lancement...
Dans le mag de CanalSatellite, l'arrivée du décevant .hack//SIGN sur LameOne en précisant que la série vient des “mêmes auteurs que Ghost In The Shell et Neon Genesis Evangelion”. Hu hu hu.
Pendant ce temps-là dans nos librairies, les nouveaux volumes de mangas arrivent et les vendeuses continuent à se muscler en serrant pour que tout rentre. On a des séries et des éditeurs au kilomètre, et les lecteurs ne saturent pas, bien au contraire. Par contre, les éditeurs licencient tout ce qui bouge et commencent à se marcher sur les pieds... Hachette a esquivé le problème depuis six mois en se lançant dans le manhwa. Le manga coréen, quoi. Les méthodes de publication sont les mêmes que pour les mangas; pourquoi changer une recette gagnante? Ils ont poussé le vice jusqu'à calquer Tokebi Mag' sur Shonen Collec' et sa parution en librairie pour éviter les contraintes de la presse en kiosque - contraintes qui comptent déjà une victime, même si elle l'a un peu cherché.
Officiellement, Hachette et ses éditions Tokebi jugent donc que le manhwa est suffisamment mûr pour voyager jusqu'aux antipodes. Mhhh, surtout que personne n'a tenté le coup avant, donc que les droits doivent être bien moins chers et que le choix doit être plus large. Surtout qu'il faut chercher pour trouver de la qualité comparable aux japonais, puisque les coréens pompent encore sur leurs petits camarades... Priest fait penser à un croisement entre Preacher et Hellsing. Ragnarok est assuré de son petit succès, MMORPG oblige... Et pour le reste, c'est moins rose. J'ai pas fait le tour du catalogue de l'éditeur, mais les quelques séries que j'ai pu trouver ne m'ont pas franchement donné envie de payer les 6€95 réglementaires (certaines comme Yureka sont même carrément indignes d'une sortie de leur pays natal). Et puis, pourquoi ne mettre que du bourre-pif? Ils n'ont pas de shojos, d'historiques non parodiques ou de “tranches de vie” en Corée? Que c'est réducteur pour un lancement...
17 mars 2004
Shintaisou
Par Raton-Laveur le 17 mars 2004, 15:10
(OAV hentai en 4 épisodes, parution de 2002 à 2003. Un conseil, ne visitez pas le site officiel)
Vous vous souvenez du passage dans Les Bronzés Font du Ski quand Josiane Balasko se déboîte une jambe et que le docteur (Christian Clavier) propose, avant de replacer l'os, de “détourner la douleur” en la cognant à la tête, ce que Jugnot fait avec entrain? Ben c'est ça, Shintaisou: un bon coup de gourdin dans la face pour se détourner de la douleur de l'attente.
L'histoire est absolument inexistante: “Shintaisou” signifiant “gymnastique rythmique”, on a affaire à un groupe de filles en body et à leur entraîneur. Ce dernier les viole les unes après les autres, et selon une logique qui n'appartient qu'à l'industrie du porno, elles aiment ça. Techniquement, c'est vraiment bon: l'animation est excellente, le dessin de fort bonne facture (sauf les backgrounds assez quelconques: tout se passe dans le même gymnase...), les seiyuus étrangement convaincantes bien que pas toujours synchros; et le chara design, très rond, n'est pas aussi détaillé que les beautés athlétiques de Bible Black, mais franchement c'est pas un mal. En effet, vu ce que les malheureuses subissent, un trait plus détaillé n'aurait aidé qu'à se sentir encore plus mal à l'aise. En gardant un look très anime, ça aide à rester détaché...
A partir de là, on pourrait entamer quelques débats passionnants, du genre “le dessin animé aide-t-il à faire ressentir plus fortement les émotions, puisque les personnages sont dessinés simplement et donc plus facilement impersonnalisables?” ou “culpabilise-t'on moins en se masturbant devant un anime que devant des actrices de chair et de sang, puisque les créatures fictives sont vraiment inaccessibles?” Je vous laisse réfléchir sur ces sujets, qui sont de l'or massif pour animer un forum ou un sujet de bac de philo. Pour l'anime qui nous concerne aujourd'hui, disons juste que Dieu merci ce ne sont que des cellulos, parce que sinon les pauvres filles auraient toutes fini à l'hôpital.
C'est incroyablement pervers. Beaucoup plus que le jeu vidéo éponyme et que la plupart du hentai que j'ai vu. En fait, non; la phrase précédente est typique de l'éditorialiste qui ne veut pas se mouiller et qui craint des réponses du genre “ouais, y'a pire et ça s'appelle machin-chose, ouah la honte tu connais pas ce truc t'es vraiment un naze”. Donc mouillons-nous et osons: c'est l'anime le plus pervers, le plus dérangé et le plus trash que je connaisse (mise à jour du 18 septembre 2004: c'est bon, on a trouvé pire; lisez les commentaires après l'article pour plus d'infos). Parlez-moi de la Blue Girl ou d'Urotsukidoji et de leurs tentacules, je vous répondrai que c'est vraiment fictif et irréalisable à moins de se coller des bouts de pieuvre sur le banjo. Pareil pour les personnages hermaphrodites (futanari en japonais), sauf si vous vivez au Brésil ou dans les Bois de Boulogne. Dans Shintaisou, ça y va à la corde, aux pinces en fer, aux lavements par litres, à l'électrocution et à tout un tas d'autres trucs que je sais même pas comment les décrire. Je ne pensais pas voir un jour une éjaculation buccale tellement massive que ça en ressort par les narines en jets; maintenant, c'est fait. Il faut avoir l'estomac solide et... Non. En vérité, il faut vraiment être détraqué, avoir passé des années sur le Net, avoir été élevé avec du Marquis de Sade avant le dodo, pour supporter ça.
La preuve? Avant d'écrire cet article, j'ai cherché à me documenter, et je n'ai pas trouvé la moindre critique, la moindre gallerie, le moindre fansub. A peine quelques articles uniquement japonais sur le jeu vidéo (ainsi qu'un import non traduit hors de prix), mais rien sur l'anime. Pour autant que je sache, personne n'a osé sous-titrer, importer, ou même aborder le sujet. Si vous trouvez quelque chose, parlez-en dans les commentaires. Si vous ne trouvez rien, ben c'est officiel, cet article est un scoop.
C'est d'autant plus impressionnant que la chose est techniquement réussie: savoir que des designers, animateurs, actrices, ont réuni leurs efforts pour créer ça est impénétrable au mieux, et tient de l'association de malfaiteurs au pire. Cette série d'OAVs ne sortira jamais du Japon et c'est tant mieux. On avait trouvé le pire jeu vidéo hentai, et bien voici le pire anime hentai.
Quoique. Est-ce que je vous le recommande? D'un point de vue moral, évidemment pas: c'est le genre de chose que l'on garde honteusement caché dans ses affaires, de peur que quelqu'un le découvre et enflamme les plateaux de télévision sur les méfaits des japonais. Un snuff movie que je ne montrerais pas à mon meilleur pote, voilà ce qu'est Shintaisou... Et c'est pour ça que j'en parle, pour mieux vous en protéger, lectorat adoré. D'un point de vue hentai, oui, vous pouvez le mater: à 4 épisodes seulement pour un travail de qualité, ça ne s'adresse cependant qu'aux otakus de la pire espèce.
Nota Bene: Il m'arrive parfois de faire des AMVs, et du coup, chaque anime ou jeu vidéo qui me passe sous la dent se fait mentalement associer à un morceau de musique. Là, à part “Cynthia ou le rythme de la vie”, j'ai rien trouvé.

L'image la moins hard de tout cet anime. Non, je ne vous dirai pas ce qu'elles regardent.
Article sur Shintaisou Shin, la suite de Shintaisou !
Il y a pire que Shintaisou, et c'est abordé ici.
Vous vous souvenez du passage dans Les Bronzés Font du Ski quand Josiane Balasko se déboîte une jambe et que le docteur (Christian Clavier) propose, avant de replacer l'os, de “détourner la douleur” en la cognant à la tête, ce que Jugnot fait avec entrain? Ben c'est ça, Shintaisou: un bon coup de gourdin dans la face pour se détourner de la douleur de l'attente.
L'histoire est absolument inexistante: “Shintaisou” signifiant “gymnastique rythmique”, on a affaire à un groupe de filles en body et à leur entraîneur. Ce dernier les viole les unes après les autres, et selon une logique qui n'appartient qu'à l'industrie du porno, elles aiment ça. Techniquement, c'est vraiment bon: l'animation est excellente, le dessin de fort bonne facture (sauf les backgrounds assez quelconques: tout se passe dans le même gymnase...), les seiyuus étrangement convaincantes bien que pas toujours synchros; et le chara design, très rond, n'est pas aussi détaillé que les beautés athlétiques de Bible Black, mais franchement c'est pas un mal. En effet, vu ce que les malheureuses subissent, un trait plus détaillé n'aurait aidé qu'à se sentir encore plus mal à l'aise. En gardant un look très anime, ça aide à rester détaché...
A partir de là, on pourrait entamer quelques débats passionnants, du genre “le dessin animé aide-t-il à faire ressentir plus fortement les émotions, puisque les personnages sont dessinés simplement et donc plus facilement impersonnalisables?” ou “culpabilise-t'on moins en se masturbant devant un anime que devant des actrices de chair et de sang, puisque les créatures fictives sont vraiment inaccessibles?” Je vous laisse réfléchir sur ces sujets, qui sont de l'or massif pour animer un forum ou un sujet de bac de philo. Pour l'anime qui nous concerne aujourd'hui, disons juste que Dieu merci ce ne sont que des cellulos, parce que sinon les pauvres filles auraient toutes fini à l'hôpital.
C'est incroyablement pervers. Beaucoup plus que le jeu vidéo éponyme et que la plupart du hentai que j'ai vu. En fait, non; la phrase précédente est typique de l'éditorialiste qui ne veut pas se mouiller et qui craint des réponses du genre “ouais, y'a pire et ça s'appelle machin-chose, ouah la honte tu connais pas ce truc t'es vraiment un naze”. Donc mouillons-nous et osons: c'est l'anime le plus pervers, le plus dérangé et le plus trash que je connaisse (mise à jour du 18 septembre 2004: c'est bon, on a trouvé pire; lisez les commentaires après l'article pour plus d'infos). Parlez-moi de la Blue Girl ou d'Urotsukidoji et de leurs tentacules, je vous répondrai que c'est vraiment fictif et irréalisable à moins de se coller des bouts de pieuvre sur le banjo. Pareil pour les personnages hermaphrodites (futanari en japonais), sauf si vous vivez au Brésil ou dans les Bois de Boulogne. Dans Shintaisou, ça y va à la corde, aux pinces en fer, aux lavements par litres, à l'électrocution et à tout un tas d'autres trucs que je sais même pas comment les décrire. Je ne pensais pas voir un jour une éjaculation buccale tellement massive que ça en ressort par les narines en jets; maintenant, c'est fait. Il faut avoir l'estomac solide et... Non. En vérité, il faut vraiment être détraqué, avoir passé des années sur le Net, avoir été élevé avec du Marquis de Sade avant le dodo, pour supporter ça.
La preuve? Avant d'écrire cet article, j'ai cherché à me documenter, et je n'ai pas trouvé la moindre critique, la moindre gallerie, le moindre fansub. A peine quelques articles uniquement japonais sur le jeu vidéo (ainsi qu'un import non traduit hors de prix), mais rien sur l'anime. Pour autant que je sache, personne n'a osé sous-titrer, importer, ou même aborder le sujet. Si vous trouvez quelque chose, parlez-en dans les commentaires. Si vous ne trouvez rien, ben c'est officiel, cet article est un scoop.
C'est d'autant plus impressionnant que la chose est techniquement réussie: savoir que des designers, animateurs, actrices, ont réuni leurs efforts pour créer ça est impénétrable au mieux, et tient de l'association de malfaiteurs au pire. Cette série d'OAVs ne sortira jamais du Japon et c'est tant mieux. On avait trouvé le pire jeu vidéo hentai, et bien voici le pire anime hentai.
Quoique. Est-ce que je vous le recommande? D'un point de vue moral, évidemment pas: c'est le genre de chose que l'on garde honteusement caché dans ses affaires, de peur que quelqu'un le découvre et enflamme les plateaux de télévision sur les méfaits des japonais. Un snuff movie que je ne montrerais pas à mon meilleur pote, voilà ce qu'est Shintaisou... Et c'est pour ça que j'en parle, pour mieux vous en protéger, lectorat adoré. D'un point de vue hentai, oui, vous pouvez le mater: à 4 épisodes seulement pour un travail de qualité, ça ne s'adresse cependant qu'aux otakus de la pire espèce.
Nota Bene: Il m'arrive parfois de faire des AMVs, et du coup, chaque anime ou jeu vidéo qui me passe sous la dent se fait mentalement associer à un morceau de musique. Là, à part “Cynthia ou le rythme de la vie”, j'ai rien trouvé.

L'image la moins hard de tout cet anime. Non, je ne vous dirai pas ce qu'elles regardent.
Article sur Shintaisou Shin, la suite de Shintaisou !
Il y a pire que Shintaisou, et c'est abordé ici.
11 mars 2004
Kimi Ga Nozomu Eien
Par Raton-Laveur le 11 mars 2004, 21:53
(“Cette Eternité Que Tu Souhaites”, 14 épisodes, basé sur un jeu vidéo de Princess Software paru sur Dreamcast, PC et PSdaube)
Tiens, encore un anime tout public adapté d'un truc hentai (il y a quelques scènes de nudité, mais pas de quoi dégainer Popaul). Sauf que cette fois-ci, ce n'est pas l'histoire toute rose dégoulinant de bons sentiments et de situations téléphonées où tout le monde passe un bon moment après qu'une fille ait effleuré l'idée de se trancher les veines et justifier un scénario avant de ne pas le faire car nous vivons tous dans un monde merveilleux. Ca, ce sont les synopsis des dating sims livrés avec une seringue d'héroïne pour que le joueur-spectateur oublie sa vie pourrie. Ici, on est dans la deuxième catégorie de scénarios: une histoire déprimante où chaque perso se perd dans les bras d'un autre pour oublier sa condition et montrer au joueur-spectateur qu'il y a pire que lui, avant de terminer sur une leçon de vie et/ou une happy-end afin que tout ceci ne passe pas pour de la déprime gratuite. Après tout, beaucoup de joueurs restent des étudiants un peu paumés, qui se rattachent à ce genre de choses pour comprendre le monde qui les entoure, d'où les situations terriblement réalistes par moments.
Au cas où vous ne l'auriez pas compris: Kimi Ga Nozomu Eien ne plaira pas à tout le monde, loin de là. Ca s'adresse à un public mûr qui ne regarde pas les animes uniquement pour s'évader un peu.
En fait, KGNE aurait très bien pu être un drama (série TV avec de vrais acteurs); s'il n'en a pas été ainsi, c'est parce que ses origines vidéoludiques lui interdisent un passage en live action sous peine d'être ridiculisé (allez, citez-moi un seul jeu vidéo qui ait passé le test!). Techniquement, rien de passionnant: dessin et animation moyens, musique qu'on oublie vite... à l'exception d'excellentes seiyuus qui font passer les sentiments. Avec son histoire, c'est d'ailleurs tout ce que KGNE a à nous offrir, et il le fait plutôt bien.
Ca commence comme n'importe quel scénario de la première catégorie (cf début de l'article): un mec, deux filles, triangle amoureux et déclarations d'amour sous le gros arbre du coin avec de gros rubans roses dans les cheveux.
Puis vlan, une des deux filles se mange une voiture à la fin du deuxième épisode. Admirez la métaphore du ruban rose sur un trottoir au milieu d'une flaque de sang.
A partir de là, on est dans la deuxième catégorie de scénario. Trois ans plus tard, le mec vit avec la fille toujours entière et l'autre émerge de son coma, se croyant toujours au temps où tout le monde portait des uniformes scolaires. Déchiré entre ces deux femmes, le personnage principal encaisse, obligé de vivre à la fois en adulte, au présent avec son amie, et jouant la comédie du passé pour son premier amour, cloué à l'hôpital et qu'une référence au temps qui s'est envolé pourrait terrasser.
Tout le thème de Kimi Ga... est là: cette “adulescence” où les flash-backs du temps de l'innocence, des examens et des parents se téléscopent avec la réalité de l'emploi, du logement et de la vie à deux. Trois attitudes: le héros ne veut pas grandir, une fille ne veut pas revenir en arrière et l'autre ne peut tout simplement pas rattraper le temps perdu. Les personnages sont vraiment crédibles et leurs comportements cohérents; il y a des larmes, du courage, de la lâcheté, et ça ne sonne pas creux. C'est romantique, dramatique, et on a plaisir à mater les quatorze épisodes.
Verdict? Kimi Ga Nozomu Eien n'est pas une série techniquement à la hauteur, mais se rattrape avec un scénario et un casting (des voix et des persos) de très bonne facture. Même si le déroulement de l'histoire m'a souvent poussé à enchaîner les épisodes, KGNE ne m'a jamais touché ou ému. C'est un joli conte, triste et mature, mais rien de plus que cela. Est-ce que je vous recommande de passer sept heures à le regarder? Non, mais vous savez que la sélection de cette colonne est darwinienne; alors si vous correspondez au profil du spectateur-cible dressé plus haut - autrement dit, vous avez vécu Saishuu Heiki Kanojo - vous passerez un bon moment devant cet anime. Les autres, vous pouvez retourner devant Kanon, figure de proue des scénarios de première catégorie^^.
Tiens, encore un anime tout public adapté d'un truc hentai (il y a quelques scènes de nudité, mais pas de quoi dégainer Popaul). Sauf que cette fois-ci, ce n'est pas l'histoire toute rose dégoulinant de bons sentiments et de situations téléphonées où tout le monde passe un bon moment après qu'une fille ait effleuré l'idée de se trancher les veines et justifier un scénario avant de ne pas le faire car nous vivons tous dans un monde merveilleux. Ca, ce sont les synopsis des dating sims livrés avec une seringue d'héroïne pour que le joueur-spectateur oublie sa vie pourrie. Ici, on est dans la deuxième catégorie de scénarios: une histoire déprimante où chaque perso se perd dans les bras d'un autre pour oublier sa condition et montrer au joueur-spectateur qu'il y a pire que lui, avant de terminer sur une leçon de vie et/ou une happy-end afin que tout ceci ne passe pas pour de la déprime gratuite. Après tout, beaucoup de joueurs restent des étudiants un peu paumés, qui se rattachent à ce genre de choses pour comprendre le monde qui les entoure, d'où les situations terriblement réalistes par moments.
Au cas où vous ne l'auriez pas compris: Kimi Ga Nozomu Eien ne plaira pas à tout le monde, loin de là. Ca s'adresse à un public mûr qui ne regarde pas les animes uniquement pour s'évader un peu.
En fait, KGNE aurait très bien pu être un drama (série TV avec de vrais acteurs); s'il n'en a pas été ainsi, c'est parce que ses origines vidéoludiques lui interdisent un passage en live action sous peine d'être ridiculisé (allez, citez-moi un seul jeu vidéo qui ait passé le test!). Techniquement, rien de passionnant: dessin et animation moyens, musique qu'on oublie vite... à l'exception d'excellentes seiyuus qui font passer les sentiments. Avec son histoire, c'est d'ailleurs tout ce que KGNE a à nous offrir, et il le fait plutôt bien.
Ca commence comme n'importe quel scénario de la première catégorie (cf début de l'article): un mec, deux filles, triangle amoureux et déclarations d'amour sous le gros arbre du coin avec de gros rubans roses dans les cheveux.
Puis vlan, une des deux filles se mange une voiture à la fin du deuxième épisode. Admirez la métaphore du ruban rose sur un trottoir au milieu d'une flaque de sang.
A partir de là, on est dans la deuxième catégorie de scénario. Trois ans plus tard, le mec vit avec la fille toujours entière et l'autre émerge de son coma, se croyant toujours au temps où tout le monde portait des uniformes scolaires. Déchiré entre ces deux femmes, le personnage principal encaisse, obligé de vivre à la fois en adulte, au présent avec son amie, et jouant la comédie du passé pour son premier amour, cloué à l'hôpital et qu'une référence au temps qui s'est envolé pourrait terrasser.
Tout le thème de Kimi Ga... est là: cette “adulescence” où les flash-backs du temps de l'innocence, des examens et des parents se téléscopent avec la réalité de l'emploi, du logement et de la vie à deux. Trois attitudes: le héros ne veut pas grandir, une fille ne veut pas revenir en arrière et l'autre ne peut tout simplement pas rattraper le temps perdu. Les personnages sont vraiment crédibles et leurs comportements cohérents; il y a des larmes, du courage, de la lâcheté, et ça ne sonne pas creux. C'est romantique, dramatique, et on a plaisir à mater les quatorze épisodes.
Verdict? Kimi Ga Nozomu Eien n'est pas une série techniquement à la hauteur, mais se rattrape avec un scénario et un casting (des voix et des persos) de très bonne facture. Même si le déroulement de l'histoire m'a souvent poussé à enchaîner les épisodes, KGNE ne m'a jamais touché ou ému. C'est un joli conte, triste et mature, mais rien de plus que cela. Est-ce que je vous recommande de passer sept heures à le regarder? Non, mais vous savez que la sélection de cette colonne est darwinienne; alors si vous correspondez au profil du spectateur-cible dressé plus haut - autrement dit, vous avez vécu Saishuu Heiki Kanojo - vous passerez un bon moment devant cet anime. Les autres, vous pouvez retourner devant Kanon, figure de proue des scénarios de première catégorie^^.
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