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Japanime
15 mai 2008
Hokuto No Ken - L'Ere de Raoh
Par Raton-Laveur le 15 mai 2008, 11:43
Mardi soir, j'étais une de ces avant-premières organisées par Kaze pour la sortie ciné du premier film des Shin Kyuseishu Densetsu - attendez, je recommence. Ken Le Survivant, vous vous souvenez ? Bon, il va y avoir 5 long-métrages sous forme de 3 films cinéma et 2 OAV, qui racontent à nouveau l'histoire de Ken et ses potes. C'est Kaze qui a les droits, et ça n'a rien à voir avec les 3 OAV sorties il y a quelques années qu'on peut trouver chez Mabell.
C'est bon de rappeler les grandes lignes, tant ceusses qui ont vu Ken viennent de tous horizons, tant la série a eu un large public au fur et à mesure de son existence mouvementée. Le manga que tu te demandes comment ils ont pu en faire un anime avec 152 épisodes, comment les français ont pu en acheter les droits ou comment son doublage délirant a pu lui donner un tel statut culte (*), comment Kaze a pu prendre la peine de sortir ça au cinoche chez nous.
Croyez-vous sincèrement que la salle était pleine d'otaques ? Détrompez-vous. Un otaque respecte le film au point de ne pas prendre de pop-corn dans la salle, sauf si ce dernier est fait pour ça. Un otaque n'oublie pas d'éteindre son fucking téléphone portable. Un otaque ne rigole pas quand le sous-titrage fait dire "Hé, connard" à Kenshiro.
En fait, tout tient dans la dernière question : pourquoi Kaze se casse les burnes à sortir ça en salles si c'est pour dupliquer autant de copies que j'ai de doigts et avec une qualité plus que moyenne. Ils font ça à chaque fois : les Death Note, Origine, Appleseed et autres sorties ciné par Kaze (seul éditeur à tenter ça) ont tous eu un traitement clandestin. Alors, pourquoi ? Facile : affaire de réputation. Les Inrocks, Télérama, Chronic'Art et tout le reste de la presse "pour ceux qui ne sont pas otakus" n'ont rien à foutre des sorties DVD de notre petit monde, à l'instar des autres niches geek comme les comics US, les films d'horreur ou les jeux de rôle. Mais si on leur colle une ligne dans un tableau qu'ils lisent, comme les sorties ciné ou le Datalib, là, ils en parleront. C'est une de seules façons d'atteindre des médias qui autrement n'accorderaient pas la moindre attention à Kaze, qui se fout de perdre de l'argent en vendant trois pauvres tickets de ciné aux quelques clampins qui iront mater ce qu'ils ont déjà vu sur le net avec un grand écran, pourvu qu'AlloCiné en parle. Kaze doit être le plus riche éditeur français de japanime, ils en sont pas à trois pelloches et quelques mangas distribués gratuitement à l'entrée des salles. Sans un peu de pub, j'aurais été seul dans la salle, comme pour Innocence.
Oui, car ils offraient des posters et des mangas avant la projection, et proposaient Appleseed en seconde partie de soirée. Lui aussi a une pellicule pourrie avec un transfert dégueulasse qui donne l'impression de mater une OAV avec un mauvais son.
L'Ere de Raoh, donc, raconte une histoire complètement différente avec les mêmes persos. Ou plus précisément, raconte une facette très précise de la légende du Hokuto, sans s'inquiéter de la chronologie des évènements ou des personnages qui n'ont pas de rapport direct. Là, on a droit au combat contre le grand méchant Souther, avec sa pyramide pas terminée et son aveugle qui fait du Nanto. Raoh et Toki font tapisserie, après tout les films et OAV suivants leur seront consacrés. Ken ne cherche pas Julia (elle aura son OAV dédiée), la petite Lynn n'est pas muette, bref, on attaque direct la viande sans passer par l'apéro. Même en connaissant l'oeuvre originale, on est un peu perdu, parce que l'histoire se concentre sur un point très précis et parce que la narration est quelque peu décousue. Y'a même une scène pompée sur le Secret des Poignards Volants, c'est dire. En prime, un nouveau perso apparaît - une gonzesse dessinée pour l'occasion par Tsukasa Hojo, le grand ami de Buronson. On entend un bout de You Wa Shock, on a droit aux traditionnels "il te reste 3 secondes à vivre" ou" tu ne le sais pas mais tu es déjà mort". Mais surtout, l'ensemble des héros est incroyablement gar. Ca verse des larmes d'homme quand y'en a un qui meurt, ça se sacrifie pour nos péchés en faisant pleurer Raptor Jesus lui-même, ça affiche une caramaderie à l'épreuve des flammes, de l'atome ou de la mort. Techniquement, c'est assez proche des OAV de Shin Hokuto No Ken, mais avec moins d'images de synthèse - et de Gackt en générique de fin.
Editorétro : l'article écrit en 2004 sur le film US de Hokuto No Ken.
Et hop, comme prévu, je taille un article entier autour de la projection au lieu de parler du film proprement dit. Faut-il aller le voir ? Bah, la question ne se pose même pas, tant la plupart des cinés l'ont déjà retiré de leur programmation après une seule séance. C'était le cas de ma salle, où cette "avant-première" n'était guère qu'une avance sur les autres salles qui l'ont passé mercredi, mais une seule fois aussi, faut pas déconner. Dans le meilleur des cas, il restera une semaine en exploitation, alors bon... Seuls les mégafans seront contents de voir une narration innovante sur des évènements qui'ls connaissent sur le bout des doigts, mais ils seront déçus de constater que les autres spectateurs attendront un "hokuto à pain" ou un "nanto de fourrure" qui n'arrivera pas dans le sous-titrage. Restez à la maison et profitez d'un autre avantage d'une sortie ciné : dans un an, il passera à la télé.
14 avril 2008
Sous blister
Par Raton-Laveur le 14 avril 2008, 16:40
- Joyeux Anniversaire, frangin !
- Oh, une édition limitée d'Alive 2007 des Daft Punk ! Merci, petite soeur !
- Ben ouais, tu avais râlé parce que je t'avais offert la version classique, donc voilà, c'est corrigé.
(la précédente phrase a été ajoutée dans la transcription de cette conversation entre ma soeur et moi pour souligner combien je suis un con)
- Merci beaucoup ! La version japonaise, en plus !
- Dis, tu as Interstella 5555, le dessin animé qu'ils avaient fait pour leur précédent album, non ?
- Oui, l'édition super limitée, avec le CD de remixes inédits en plus !
- Tu peux me le prêter, s'il te plait ? Je l'ai jamais vu...
- Ermmm... Non.
- Pourquoi ?
- Ben...
- Attends, tu l'as acheté à la sortie, non ?
- Oui, même que c'était par correspondance sur le site de Kaze et que je recommencerai jamais parce qu'ils m'avaient fait casquer pour plus de 10 € de frais de port.
- Et c'était il y a des années, n'est-ce pas ?
- Fin 2003, oui.
- Alors est-ce que je peux savoir pourquoi est-ce qu'il est encore sous blister ?
- -_-;
- Nan, vraiment, explique-moi.
- Maiiiis c'est pas la seule chose que j'ai qui soit encore sous emballage ! Regarde tous ces animes que j'ai pas encore matés ! Ou ces jeux vidéo pas encore essayés !
- Et pourquoi tu ne les essaies pas ?
- Parce qu'ils sont sous blister.
- ...
- Je t'explique.
- Y'a besoin, oui.
- J'ai des jeux déjà ouverts que j'ai pas encore faits à fond, d'accord ?
- Et ?
- Et quand je veux jouer à quelque chose, j'ai déjà l'embarras du choix. Donc, si j'ouvre tous ces trucs, ce sera pire. Alors, je les laisse fermés.
- Mais t'as pas envie de mater Interstella ?
- Si je veux le regarder, je peux le télécharger, vu que j'ai le produit d'origine. Légalement, c'est tout bon.
- Et les bonus ? La qualité d'image ?
- Je les ai sur le DVD.
- Qui est sous blister.
Fin du premier argument
- Oui, mais pense à papa et maman.
- Quoi ?
- Ils sont en vacances en ce moment.
- Hmm hmm.
- Et on doit s'occuper tous les deux de la maison familiale.
- Ouais.
- Bon. Imagine qu'ils meurent tous les deux dans un accident et qu'on se retrouve laissés à notre propre compte.
- ...
- Il faudra bien trouver un moyen de payer les factures, non ? Alors ton grand frère pourra tenir son rôle en revendant super cher des trucs encore neufs.
Parenthèse : il y a de vrais fans de collections "sealed", ce qui fait un peu peur. Comme cette mise aux enchères d'une intégrale de jeux Dreamcast nippons, tous sous blister, y compris les éditions limitées... Et l'offre de départ à 20 000 $ n'a pas trouvé acquéreur.
Du coup, je me demande sincèrement si ces collectionneurs qui gardent des trucs sous blister "parce que ça vaudra super cher dans quelques années" ont vraiment raison... Comment vendre si personne n'achète ?
Fin du second argument
- Tu sais, je suis pas très convaincue, là.
- Okay, autre chose. Un jour, j'aurai mon propre logis.
- Pas besoin, puisque nous allons vivre dans la maison familiale maintenant que papa et maman sont morts.
- Nan nan, ça c'était dans le scénario de tout à l'heure. Maintenant, on est dans une dimension parallèle, celle où je suis riche, sans crise du logement et avec une femme brune et intelligente.
- Très parallèle, ta dimension.
- Nan, ça c'est si la femme brune et intelligente a de gros seins.
- Continue.
- Donc, je déménage et je mets ma collection dans la voiture. Puis je conduis, le chemin me mène sur une falaise au bord de la mer. Mais j'ai un accident et le véhicule fait une sortie de route !
- J'imagine le pire.
- Et comment. Tu te souviens de Dangereusement Vôtre, le James Bond de 1985 ?
- Hein ?
- Quand Bond tombe à l'eau avec sa voiture, il respire en utilisant la chambre à air des pneus. Moi, je pourrai ouvrir les jeux et DVD sous blister pour avoir une poche d'air et hop ! Sauvé grâce aux jeux neufs !
Fin du troisième argument
Sociologie de comptoir : en Occident, nous avons adopté une économie capitaliste, qui fonctionne avec une société de consommation. Une société où le bonheur de ses habitants s'obtient par la possession physique d'objets, qui procurent satisfaction, divertissement, popularité, éducation, que sais-je encore : voiture, meuble, disque, livre... Le haut de la pyramide de Maslow s'obtient par la consommation de produits, en opposition avec d'autres sociétés qui emplissent ce besoin par la croyance, la méditation, ou d'autres méthodes qui ne demandent pas d'argent. Car, pour que l'économie occidentale fonctionne, il faut encore que les gens l'alimentent en faisant tourner du fric, ce qui se fait avec une société de consommation.
Mais voilà : au final, le bonheur obtenu se trouve sur le disque, dans la conduite de la voiture, la lecture du livre. Acheter ces objets pour les laisser sous leur emballage ? Aberration ! En fait, je vais vous dire : je garde ces jeux sous blister parce que je suis incroyablement con. Tous les messages véhiculés par la japanime, le Carpe Diem et tout le tintouin, j'ai jamais pu adhérer. Ma vie file devant mes yeux, et ce comportement ridicule de m'auto-refuser de mater un film que j'ai envie de mater sous prétexte que j'en ai 40 autres sur le grill doit être généré par mon esprit malade qui s'auto-punit pour sa médiocrité crasse ; j'en ai conscience et je n'arrive pas à me guérir. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, je dois me pendre à une poignée de porte.
- Oh, une édition limitée d'Alive 2007 des Daft Punk ! Merci, petite soeur !
- Ben ouais, tu avais râlé parce que je t'avais offert la version classique, donc voilà, c'est corrigé.
(la précédente phrase a été ajoutée dans la transcription de cette conversation entre ma soeur et moi pour souligner combien je suis un con)
- Merci beaucoup ! La version japonaise, en plus !
- Dis, tu as Interstella 5555, le dessin animé qu'ils avaient fait pour leur précédent album, non ?
- Oui, l'édition super limitée, avec le CD de remixes inédits en plus !
- Tu peux me le prêter, s'il te plait ? Je l'ai jamais vu...
- Ermmm... Non.
- Pourquoi ?
- Ben...
- Attends, tu l'as acheté à la sortie, non ?
- Oui, même que c'était par correspondance sur le site de Kaze et que je recommencerai jamais parce qu'ils m'avaient fait casquer pour plus de 10 € de frais de port.
- Et c'était il y a des années, n'est-ce pas ?
- Fin 2003, oui.
- Alors est-ce que je peux savoir pourquoi est-ce qu'il est encore sous blister ?
- -_-;
- Nan, vraiment, explique-moi.
- Maiiiis c'est pas la seule chose que j'ai qui soit encore sous emballage ! Regarde tous ces animes que j'ai pas encore matés ! Ou ces jeux vidéo pas encore essayés !
- Et pourquoi tu ne les essaies pas ?
- Parce qu'ils sont sous blister.
- ...
- Je t'explique.
- Y'a besoin, oui.
- J'ai des jeux déjà ouverts que j'ai pas encore faits à fond, d'accord ?
- Et ?
- Et quand je veux jouer à quelque chose, j'ai déjà l'embarras du choix. Donc, si j'ouvre tous ces trucs, ce sera pire. Alors, je les laisse fermés.
- Mais t'as pas envie de mater Interstella ?
- Si je veux le regarder, je peux le télécharger, vu que j'ai le produit d'origine. Légalement, c'est tout bon.
- Et les bonus ? La qualité d'image ?
- Je les ai sur le DVD.
- Qui est sous blister.
Fin du premier argument
- Oui, mais pense à papa et maman.
- Quoi ?
- Ils sont en vacances en ce moment.
- Hmm hmm.
- Et on doit s'occuper tous les deux de la maison familiale.
- Ouais.
- Bon. Imagine qu'ils meurent tous les deux dans un accident et qu'on se retrouve laissés à notre propre compte.
- ...
- Il faudra bien trouver un moyen de payer les factures, non ? Alors ton grand frère pourra tenir son rôle en revendant super cher des trucs encore neufs.
Parenthèse : il y a de vrais fans de collections "sealed", ce qui fait un peu peur. Comme cette mise aux enchères d'une intégrale de jeux Dreamcast nippons, tous sous blister, y compris les éditions limitées... Et l'offre de départ à 20 000 $ n'a pas trouvé acquéreur.
Du coup, je me demande sincèrement si ces collectionneurs qui gardent des trucs sous blister "parce que ça vaudra super cher dans quelques années" ont vraiment raison... Comment vendre si personne n'achète ?
Fin du second argument
- Tu sais, je suis pas très convaincue, là.
- Okay, autre chose. Un jour, j'aurai mon propre logis.
- Pas besoin, puisque nous allons vivre dans la maison familiale maintenant que papa et maman sont morts.
- Nan nan, ça c'était dans le scénario de tout à l'heure. Maintenant, on est dans une dimension parallèle, celle où je suis riche, sans crise du logement et avec une femme brune et intelligente.
- Très parallèle, ta dimension.
- Nan, ça c'est si la femme brune et intelligente a de gros seins.
- Continue.
- Donc, je déménage et je mets ma collection dans la voiture. Puis je conduis, le chemin me mène sur une falaise au bord de la mer. Mais j'ai un accident et le véhicule fait une sortie de route !
- J'imagine le pire.
- Et comment. Tu te souviens de Dangereusement Vôtre, le James Bond de 1985 ?
- Hein ?
- Quand Bond tombe à l'eau avec sa voiture, il respire en utilisant la chambre à air des pneus. Moi, je pourrai ouvrir les jeux et DVD sous blister pour avoir une poche d'air et hop ! Sauvé grâce aux jeux neufs !
Fin du troisième argument
Sociologie de comptoir : en Occident, nous avons adopté une économie capitaliste, qui fonctionne avec une société de consommation. Une société où le bonheur de ses habitants s'obtient par la possession physique d'objets, qui procurent satisfaction, divertissement, popularité, éducation, que sais-je encore : voiture, meuble, disque, livre... Le haut de la pyramide de Maslow s'obtient par la consommation de produits, en opposition avec d'autres sociétés qui emplissent ce besoin par la croyance, la méditation, ou d'autres méthodes qui ne demandent pas d'argent. Car, pour que l'économie occidentale fonctionne, il faut encore que les gens l'alimentent en faisant tourner du fric, ce qui se fait avec une société de consommation.
Mais voilà : au final, le bonheur obtenu se trouve sur le disque, dans la conduite de la voiture, la lecture du livre. Acheter ces objets pour les laisser sous leur emballage ? Aberration ! En fait, je vais vous dire : je garde ces jeux sous blister parce que je suis incroyablement con. Tous les messages véhiculés par la japanime, le Carpe Diem et tout le tintouin, j'ai jamais pu adhérer. Ma vie file devant mes yeux, et ce comportement ridicule de m'auto-refuser de mater un film que j'ai envie de mater sous prétexte que j'en ai 40 autres sur le grill doit être généré par mon esprit malade qui s'auto-punit pour sa médiocrité crasse ; j'en ai conscience et je n'arrive pas à me guérir. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, je dois me pendre à une poignée de porte.
16 mars 2008
Manga Vivisection
Par Raton-Laveur le 16 mars 2008, 12:32
Avant tout, petite nouvelle qu'on ne trouve nulle part ailleurs, même pas sur les sites officiels : les préventes d'Epitanime 2008 sont disponibles.
Comme chaque année, même conseil : n'achetez pas par Ticketnet (qui vous fera souffrir pour vous envoyer les tickets dans le courrier), mais par un magasin pas trop loin de chez vous pour les retirer vous-même. Là encore, pensez à faire passer le message à ceux qui ne lisent pas mon déversement de verve cynique - pourvu que "verve cynique" puisse être considéré comme un jugement négatif, s'entend.
Il y a quelques temps, nous avions abordé la mort prochaine de Déclic Images/Manga Distribution, sur le ton du "ils ont fait plein de bonnes choses pour la japanime en France, mais ninja-lootons le cadavre encore chaud en espérant que ça le réanime". Vous avez d'ailleurs suivi ce conseil, pour compléter des collections entières ou accomplir un fix de nostalgie, rapidement livrés par des transporteurs spécialisés. Toutes ces promotions sont encore en cours, et même améliorées : vous pouvez avoir des coffrets de 26 épisodes pour 6,65 €, nom d'un chien. Moins cher qu'un seul manga.
Lors de cet article, j'en avais profité pour prendre (encore une fois) la défense de Valérie et Benjamin Uzan (les patrons de Déclic Images) sur les génériques chantés en francais qu'on peut trouver (en option) sur certains DVD (éditions avec doublage uniquement ou gros collector intégral). Je rabâche mon argument : ce sont de simples éléments marketing que Déclic utilise lorsqu'ils vendent une série à une chaîne de télévision qui ne souhaite pas passer les chansons japonaises. Un simple et innocent élément marketing. Uniquement destiné à être vendu aux méchants producteurs de télévision.
Ouuu peut-être pas que pour ça, en fait. On trouve sur le Wired deux vidéos (*) extraites des éditions collector de Full Metal Panic! et Love Hina, qui démontent quelque peu cette théorie. Accessoirement, elles ne sont pas - encore - trouvables sur YouTube ou DailyMotion... Celle de FMP montre les deux génériques francisés au format télé (1 minute 30), avec à l'écran, Valérie Uzan en train de se trémousser sur une plage et devant un décor 3D représentant des menhirs. Je suis sérieux.
Notez les mèches bleues dans ses cheveux déjà teints en blond. Le tout entrecoupé d'images de Chidori Kaname, héroïne de l'anime aux cheveux bleus, comme une tentative foirée de mise en parallèle entre belle et bête. Ce n'est que mon avis personnel, hein, mais je préfère quand même Chidori.
Quitte à être répétitif, repassons une couche. Je soutiens Déclic et son habitude de franciser des génériques. Et même si, avec kwyxz, je dois être un des deux seuls blogueurs francais de gauche, je peux admettre que le boulot de PDG est stressant et cause des cernes, de la prise de poids, bref, n'aide pas spécialement à garder une belle enveloppe physique. Sur ces génériques francais, Valérie Uzan fait généralement le travail d'adaptation des paroles (et ça donne un joli résultat, allez avouez-le quoi), mais ne les chante pas systématiquement. Mais franchement, de là à tourner un clip et vu le résultat, c'est donner un peu trop de sa personne.
Vous vous souvenez du début du merdique Matrix Reloaded (article qui date de 2003, omagod), avec Trinity et Neo qui font l'amour ? Par souci de ne pas se mettre à dos les fans de Carrie-Anne Moss ET les fangirls de Keanu Reeves, les frères Washowski tentaient maladroitement d'égaliser leur temps d'image. On commencait à mater les courbes de Trinity, tout content, et paf ! Interruption par un plan sur la boite à caca de Neo et cassage d'érection. Pas cool. Ben voir Chidori Kaname cheveux au vent sous une pluie de pétale de cerisier interrompue par Valérie Uzan, ses mèches bleuies, son kilogramme de maquillage, son pantacourt large et sa chemise décolletée, c'est un peu pareil. Nan, en fait, c'est pire.
La "chorégraphie" ferait pleurer Patrick Swayze, composée de mouvements basiques de danse contemporaine (ou "expression corporelle", ça dépend de la tendance). La vidéo sur le collector de Love Hina est le concert donné à Japan Expo 2004.
Là, vous ne pouvez pas en juger sur la seule image, mais on entend Valérie Uzan chanter le morceau à la fin de l'épisode 24. Et. Elle. Chante. Vraiment. Mal. Ma SoundBlaster en a couiné de souffrance. Même AnimeLand avait pesté contre cette représentation, ce qui avait attiré les foudres de Mme Uzan.
Je rate la convention "60 ans de manga" et ça m'emmerde, parce que quelque chose me dit que je ne trouverai pas le moindre résumé sur le Net.
Mais la question fondamentale, comme toujours, reste : pourquoi ? A quoi bon ? Faire un générique FR, ça aide à la diffusion télé. A la limite, un concert live, ça fait démo auprès des fans du soin apporté à l'adaptation, même si je ne pense pas que chanter comme une casserole aide à convaincre les fans de lâcher les fansubs pour leurs DVD. Mais les clips vidéo avec Valérie Uzan qui virevolte lourdement, à quoi ça sert ? Dans quelle stratégie marketing ça entre ? Pour les diffuser où ? Qu'est-ce que ça apporte à Full Metal Panic! ? J'ai beau tourner ce débat philosophique dans tous les sens, la seule raison d'être que je trouve à ces clips est "star system égocentrique où la patronne utilise la licence qu'on a achetée aux Japonais pour se faire mousser devant la caméra". En dépit de pas mal d'efforts, je n'arrive pas à défendre ça, et me résouds donc à la seule réponse possible : le montrer du doigt en rigolant bien.
Ce soir, à 21 heures, vous venez sur le canal IRC #editotaku@irc.worldnet.net. Nan, c'est pas une question. On postera bien quelques trucs pour meubler la semaine passée.
Comme chaque année, même conseil : n'achetez pas par Ticketnet (qui vous fera souffrir pour vous envoyer les tickets dans le courrier), mais par un magasin pas trop loin de chez vous pour les retirer vous-même. Là encore, pensez à faire passer le message à ceux qui ne lisent pas mon déversement de verve cynique - pourvu que "verve cynique" puisse être considéré comme un jugement négatif, s'entend.
Il y a quelques temps, nous avions abordé la mort prochaine de Déclic Images/Manga Distribution, sur le ton du "ils ont fait plein de bonnes choses pour la japanime en France, mais ninja-lootons le cadavre encore chaud en espérant que ça le réanime". Vous avez d'ailleurs suivi ce conseil, pour compléter des collections entières ou accomplir un fix de nostalgie, rapidement livrés par des transporteurs spécialisés. Toutes ces promotions sont encore en cours, et même améliorées : vous pouvez avoir des coffrets de 26 épisodes pour 6,65 €, nom d'un chien. Moins cher qu'un seul manga.
Lors de cet article, j'en avais profité pour prendre (encore une fois) la défense de Valérie et Benjamin Uzan (les patrons de Déclic Images) sur les génériques chantés en francais qu'on peut trouver (en option) sur certains DVD (éditions avec doublage uniquement ou gros collector intégral). Je rabâche mon argument : ce sont de simples éléments marketing que Déclic utilise lorsqu'ils vendent une série à une chaîne de télévision qui ne souhaite pas passer les chansons japonaises. Un simple et innocent élément marketing. Uniquement destiné à être vendu aux méchants producteurs de télévision.
Ouuu peut-être pas que pour ça, en fait. On trouve sur le Wired deux vidéos (*) extraites des éditions collector de Full Metal Panic! et Love Hina, qui démontent quelque peu cette théorie. Accessoirement, elles ne sont pas - encore - trouvables sur YouTube ou DailyMotion... Celle de FMP montre les deux génériques francisés au format télé (1 minute 30), avec à l'écran, Valérie Uzan en train de se trémousser sur une plage et devant un décor 3D représentant des menhirs. Je suis sérieux.
Notez les mèches bleues dans ses cheveux déjà teints en blond. Le tout entrecoupé d'images de Chidori Kaname, héroïne de l'anime aux cheveux bleus, comme une tentative foirée de mise en parallèle entre belle et bête. Ce n'est que mon avis personnel, hein, mais je préfère quand même Chidori.
Quitte à être répétitif, repassons une couche. Je soutiens Déclic et son habitude de franciser des génériques. Et même si, avec kwyxz, je dois être un des deux seuls blogueurs francais de gauche, je peux admettre que le boulot de PDG est stressant et cause des cernes, de la prise de poids, bref, n'aide pas spécialement à garder une belle enveloppe physique. Sur ces génériques francais, Valérie Uzan fait généralement le travail d'adaptation des paroles (et ça donne un joli résultat, allez avouez-le quoi), mais ne les chante pas systématiquement. Mais franchement, de là à tourner un clip et vu le résultat, c'est donner un peu trop de sa personne.
Vous vous souvenez du début du merdique Matrix Reloaded (article qui date de 2003, omagod), avec Trinity et Neo qui font l'amour ? Par souci de ne pas se mettre à dos les fans de Carrie-Anne Moss ET les fangirls de Keanu Reeves, les frères Washowski tentaient maladroitement d'égaliser leur temps d'image. On commencait à mater les courbes de Trinity, tout content, et paf ! Interruption par un plan sur la boite à caca de Neo et cassage d'érection. Pas cool. Ben voir Chidori Kaname cheveux au vent sous une pluie de pétale de cerisier interrompue par Valérie Uzan, ses mèches bleuies, son kilogramme de maquillage, son pantacourt large et sa chemise décolletée, c'est un peu pareil. Nan, en fait, c'est pire.
La "chorégraphie" ferait pleurer Patrick Swayze, composée de mouvements basiques de danse contemporaine (ou "expression corporelle", ça dépend de la tendance). La vidéo sur le collector de Love Hina est le concert donné à Japan Expo 2004.
Là, vous ne pouvez pas en juger sur la seule image, mais on entend Valérie Uzan chanter le morceau à la fin de l'épisode 24. Et. Elle. Chante. Vraiment. Mal. Ma SoundBlaster en a couiné de souffrance. Même AnimeLand avait pesté contre cette représentation, ce qui avait attiré les foudres de Mme Uzan.
Je rate la convention "60 ans de manga" et ça m'emmerde, parce que quelque chose me dit que je ne trouverai pas le moindre résumé sur le Net.
Mais la question fondamentale, comme toujours, reste : pourquoi ? A quoi bon ? Faire un générique FR, ça aide à la diffusion télé. A la limite, un concert live, ça fait démo auprès des fans du soin apporté à l'adaptation, même si je ne pense pas que chanter comme une casserole aide à convaincre les fans de lâcher les fansubs pour leurs DVD. Mais les clips vidéo avec Valérie Uzan qui virevolte lourdement, à quoi ça sert ? Dans quelle stratégie marketing ça entre ? Pour les diffuser où ? Qu'est-ce que ça apporte à Full Metal Panic! ? J'ai beau tourner ce débat philosophique dans tous les sens, la seule raison d'être que je trouve à ces clips est "star system égocentrique où la patronne utilise la licence qu'on a achetée aux Japonais pour se faire mousser devant la caméra". En dépit de pas mal d'efforts, je n'arrive pas à défendre ça, et me résouds donc à la seule réponse possible : le montrer du doigt en rigolant bien.
Ce soir, à 21 heures, vous venez sur le canal IRC #editotaku@irc.worldnet.net. Nan, c'est pas une question. On postera bien quelques trucs pour meubler la semaine passée.
07 mars 2008
Au fait, qui vient à Epitanime 2008 ?
Par Raton-Laveur le 07 mars 2008, 01:46
Range Murata, le designer de Last Exile et Blue Submarine 6, vient à la Tanime ! De tous les Power Instinct, dont Groove On Fight et Matrimelee ! Est-ce que vous saviez que l'intro de Power Instinct 2 est gravée dans mon crâne depuis la puberté ? Le grand copain de Yoshitoshi ABe ! L'initiateur du collectif Robot !
Donc ouais, ça va être bien, et surtout bien approprié à Epitanime, la plus otakiste des conventions francaises. Parce que oh, à part les plus otaques (ou les plus lolicon), qui connait Murata ? Remarque, ne croyez pas que je sois pessimiste, hein : pour l'occasion, j'ai demandé aux japonais d'éditer un artbook spécialement pour cette occasion, que je vendrai personnellement lors de la convention. Nan je déconne, Vincent Le Parc ne sera pas là. Mais moi, si. Avec un article, comme chaque année depuis 2002, mais j'ai presque l'impression de me répéter.
Au fait : au début du paragraphe précédent, il y a un lien vers la vidéo d'une heure pondue à Epitanime 2006. Bonus : voici la vidéo que j'avais montée pour 2005 (cinq!), mais qui n'a jamais été publiée. Le fichier était uploadé, mais voilà, il est lâché dans la nature. Soyez indulgents. S'il vous plaît.
Epitanime 2007, c'était pas la meilleure année. Dans l'équipe de 2008, il y a plein de gens à qui je fais confiance, donc j'ai bon espoir. En plus, ils sont gentils : l'annonce de Range Murata que vous lisez ici, ben c'est un scoop qu'ils laissent au raton. Enfin, presque - y'a aussi manganimation qui a été informé, mais personne ne lit ce site. Passez la news aux gens de mata et autres, ils seront contents d'apprendre ça.
05 mars 2008
La copie d'Haruhi Suzumiya
Par Raton-Laveur le 05 mars 2008, 23:50
(nan, pas "de Haruhi Suzumiya". Fuck les assonances)
Vous vous souvenez de Jumeaux, le film avec Schwarzie et Danny DeVito ? Les deux sont jumeaux, mais issus d'une expérience génétique où l'un hérite de tous les bons gènes alors que l'autre fait office de poubelle à ADN.
Les fansites francais sur Haruhi Suzumiya, c'est pareil. Y'en a deux, déjà : haruhi.fr, dont on a déjà parlé dans cette colonne et tenu par Axel. Puis, arrivé quelques mois après le premier, haruhi-fr.com, tenu par des nazis éjaculateurs précoces pédophiles cannibales sur personnes âgées. Ou, pour faire plus court, diffuseurs de fansubs et autres scans traduits. Pour les nouveaux visiteurs de l'éditotaku, allez lire l'affaire Narutards et ses 803 commentaires (!), qui résume assez bien mon point de vue sur les fansubs abusifs. En une phrase : il ne faut pas pirater ce qu'on aime.
Qu'on soit bien d'accord : l'idéal pour les fans du pays, c'est qu'Haruhi Suzumiya arrive officiellement en France et marche bien. Un fansite qui se veut représentatif et sérieux doit prouver aux éditeurs intéressés par la licence qu'il y a un public assez intelligent et friqué pour qu'une publication sous nos latitudes ait un certain succès. Ce qui est difficile à communiquer quand ledit site contient tous les épisodes, les CD audio et les mangas en téléchargement direct.
Mais au fait, pourquoi ces facho-pédo-cannibales se sont fatigués à faire un fansite concurrençant directement une initiative existante ? Pourquoi les jeunes dansent la tektonik ? Pourquoi sony a intégré un gyroscope dans sa Sixaxis peu après une annonce similaire dans la manette de la Wii ? Pourquoi Marc Maggiori a cru que ses "inspirations" seraient une bonne idée ? Pourquoi les gars d'haruhi-fr.com s'amusent à retraduire les romans du début (et depuis des traductions américaines) alors que haruhi.fr participe à un projet déjà bien avancé ? Je suis allé le leur demander sur leur canal IRC, et l'admin m'a répondu, je cite : "j'aime l'exclusivité". Jugeons ensemble du caractère "exclusif" de la traduction (américaine) et non autorisée d'un texte (japonais) que vous n'avez pas écrit.
Un traducteur n'est qu'un intermédiaire entre l'auteur et les lecteurs. Il doit faire ce travail en respectant les deux. Qu'est-ce qu'ils m'ont répondu ? Je cite : "la décision de la team a été prise il y a deux mois, s'tout". On sent tout l'intérêt apporté aux auteurs et aux lecteurs. Mmmhhhoui, en fait, ils font ça juste pour se la sortir et se la mesurer devant le miroir. C'est toujours la même mentalité pourrie du pseudo-fan qui n'y connait rien en japonais ou en vidéo, mais qui veut créer sa propre team au lieu d'en rejoindre une existante et mieux crier que tel ou tel anime lui "appartient". C'est comme ce que j'avais fait avec Yoshitoshi ABe l'an dernier : c'était pas par amour, c'était pour le pouvoir.
Accessoirement, les deux patrons d'haruhi-fr.com m'ont dit ignorer qui est animeland (le plus vieux magazine francais sur la japanime), animint (plus vieux site francais sur la japanime) ou Nolife.
Ah ouais, et les téléchargements des épisodes et des CD audio ? Mystérieusement disparus juste après un truc bizarre sur Wikipedia : ils ont - massivement - tenté d'ajouter le site sur l'article francais sur l'anime, mais les admins de Wikipedia effacaient toute mention d'haruhi-fr.com, avec pour explication : "pas de site de téléchargement illégal". Oh zut alors ! Ils ont encore essayé aujourd'hui, mais les modérateurs veillent. Ils ont pourtant effacé leurs divx et leurs mp3 ! Quand je lui ai demandé, le boss d'haruhi-fr.com (qui s'appelle TunR, ça ne s'invente pas) m'a dit qu'il ne savait pas que la loi du copyright s'appliquait aussi aux scans. Tant pis.
Alors ouais, Axel et les gens de haruhi.fr ont bien tenté d'inviter les gars d'haruhi-fr.com dans leur cour de récré. Mais non seulement ils voulaient pas lâcher leurs téléchargements illégaux, mais en plus, ils disaient qu'ils avaient de super-méga-exclusivités qu'ils voulaient garder pour eux. On a déjà parlé de leur traduction du roman, depuis l'anglais et alors qu'un projet plus important et avancé existe déjà. Mais c'est pas tout ! Ils ont aussi leurs scantrads (illégaux), et une FAQ sur les jeux vidéo. Pas encore en ligne, la FAQ, mais bon, exclu, hein. Ca déconne pas.
Mais le plus marrant, c'est le second admin du site. Il s'appelle rin-kun, et des fans de Fate/Stay Night (anime/manga/jeu vidéo où un perso s'appelle Rin Tohsaka) m'ont fait comprendre que le bonhomme doit être mentalement malade. Vous savez, sur IRC, quand on tape votre pseudo, vous pouvez configurer votre ordi pour qu'il bippe, histoire de vous prévenir qu'on parle de vous ; ledit Rin se mettait à engueuler les autres participants de la conversation quand ils parlaient de Rin Tohsaka, parce que son PC se mettait à sonner comme un réveil-matin...
Pour haruhi-fr.com, rin-kun a eu une super idée : faire une pétition pour prouver aux éditeurs de japanime qu'il y avait un public pour recevoir Haruhi Suzumiya en France. Public centralisé sur un site bourré de fansubs, mais personne n'est parfait, hein. Ils ont eu 30 signatures.
Alors, j'ai eu une idée pleine de lulz que j'ai exposée à Axel : comme ce genre de bouffon ne comprend que la loi du plus fort, il suffit qu'haruhi.fr s'amuse à faire une pétition qui fasse plus de signatures que la leur. Sitôt dit, sitôt fait : en une heure, il y avait plus d'une centaine de noms (allez ajouter le vôtre !). Dégoûté, rin-kun a viré la sienne et mis un lien vers celle de haruhi.fr. Mais il n'allait pas se laisser faire, et proteste à sa manière : sa signature sur IRC est une copie du slogan d'Axel, "levez vos brassards au ciel", tout ça. Quand je lui ai fait remarquer le plagiat, il a dit qu'il aime bien la phrase. Ah, alors comme toute citation, pourquoi ne pas citer l'auteur ? Pour toute réponse, il sort "mais quelle relou" (sic), et quand je lui demande s'il s'adressait à moi, il répond "à qui d'autre". Des couilles si molles qu'il n'arrive même pas à m'insulter directement sur IRC.
Bref. Récemment, Beez UK a annoncé la prochaine publication de l'anime en Angleterre. Beez étant la branche européenne de Bandai (B.E.E.Z = Bandai Europe Entertainment Zone), il y a de bonnes chances pour que la France soit également concernée. Ce jour-là, croyez-vous vraiment que Beez ira contacter un site de pirates immatures pour les aider à propager la bonne parole ? Mais avant cela, pensez-vous vraiment que cela leur donnera une bonne image d'un marché bouffé par de tels parasites ? Comment peuvent-ils les considérer comme fans ? Oh, puis merde. J'ai l'impression de paraphraser l'article sur les "fans" de Naruto qui lisaient tout par scantrad et appelaient au boycott de l'éditeur Kana, sauf que là, c'est avec une série qui mérite qu'on la soutienne.
Mise à jour : Kaze a les droits d'exploitation pour la France !
Mise à jour 2 : Allez voir dans les commentaires : suite à cet article, tous les téléchargements ont été dégagés de haruhi-fr !
Vous vous souvenez de Jumeaux, le film avec Schwarzie et Danny DeVito ? Les deux sont jumeaux, mais issus d'une expérience génétique où l'un hérite de tous les bons gènes alors que l'autre fait office de poubelle à ADN.
Les fansites francais sur Haruhi Suzumiya, c'est pareil. Y'en a deux, déjà : haruhi.fr, dont on a déjà parlé dans cette colonne et tenu par Axel. Puis, arrivé quelques mois après le premier, haruhi-fr.com, tenu par des nazis éjaculateurs précoces pédophiles cannibales sur personnes âgées. Ou, pour faire plus court, diffuseurs de fansubs et autres scans traduits. Pour les nouveaux visiteurs de l'éditotaku, allez lire l'affaire Narutards et ses 803 commentaires (!), qui résume assez bien mon point de vue sur les fansubs abusifs. En une phrase : il ne faut pas pirater ce qu'on aime.
Qu'on soit bien d'accord : l'idéal pour les fans du pays, c'est qu'Haruhi Suzumiya arrive officiellement en France et marche bien. Un fansite qui se veut représentatif et sérieux doit prouver aux éditeurs intéressés par la licence qu'il y a un public assez intelligent et friqué pour qu'une publication sous nos latitudes ait un certain succès. Ce qui est difficile à communiquer quand ledit site contient tous les épisodes, les CD audio et les mangas en téléchargement direct.
Mais au fait, pourquoi ces facho-pédo-cannibales se sont fatigués à faire un fansite concurrençant directement une initiative existante ? Pourquoi les jeunes dansent la tektonik ? Pourquoi sony a intégré un gyroscope dans sa Sixaxis peu après une annonce similaire dans la manette de la Wii ? Pourquoi Marc Maggiori a cru que ses "inspirations" seraient une bonne idée ? Pourquoi les gars d'haruhi-fr.com s'amusent à retraduire les romans du début (et depuis des traductions américaines) alors que haruhi.fr participe à un projet déjà bien avancé ? Je suis allé le leur demander sur leur canal IRC, et l'admin m'a répondu, je cite : "j'aime l'exclusivité". Jugeons ensemble du caractère "exclusif" de la traduction (américaine) et non autorisée d'un texte (japonais) que vous n'avez pas écrit.
Un traducteur n'est qu'un intermédiaire entre l'auteur et les lecteurs. Il doit faire ce travail en respectant les deux. Qu'est-ce qu'ils m'ont répondu ? Je cite : "la décision de la team a été prise il y a deux mois, s'tout". On sent tout l'intérêt apporté aux auteurs et aux lecteurs. Mmmhhhoui, en fait, ils font ça juste pour se la sortir et se la mesurer devant le miroir. C'est toujours la même mentalité pourrie du pseudo-fan qui n'y connait rien en japonais ou en vidéo, mais qui veut créer sa propre team au lieu d'en rejoindre une existante et mieux crier que tel ou tel anime lui "appartient". C'est comme ce que j'avais fait avec Yoshitoshi ABe l'an dernier : c'était pas par amour, c'était pour le pouvoir.
Accessoirement, les deux patrons d'haruhi-fr.com m'ont dit ignorer qui est animeland (le plus vieux magazine francais sur la japanime), animint (plus vieux site francais sur la japanime) ou Nolife.
Ah ouais, et les téléchargements des épisodes et des CD audio ? Mystérieusement disparus juste après un truc bizarre sur Wikipedia : ils ont - massivement - tenté d'ajouter le site sur l'article francais sur l'anime, mais les admins de Wikipedia effacaient toute mention d'haruhi-fr.com, avec pour explication : "pas de site de téléchargement illégal". Oh zut alors ! Ils ont encore essayé aujourd'hui, mais les modérateurs veillent. Ils ont pourtant effacé leurs divx et leurs mp3 ! Quand je lui ai demandé, le boss d'haruhi-fr.com (qui s'appelle TunR, ça ne s'invente pas) m'a dit qu'il ne savait pas que la loi du copyright s'appliquait aussi aux scans. Tant pis.
Alors ouais, Axel et les gens de haruhi.fr ont bien tenté d'inviter les gars d'haruhi-fr.com dans leur cour de récré. Mais non seulement ils voulaient pas lâcher leurs téléchargements illégaux, mais en plus, ils disaient qu'ils avaient de super-méga-exclusivités qu'ils voulaient garder pour eux. On a déjà parlé de leur traduction du roman, depuis l'anglais et alors qu'un projet plus important et avancé existe déjà. Mais c'est pas tout ! Ils ont aussi leurs scantrads (illégaux), et une FAQ sur les jeux vidéo. Pas encore en ligne, la FAQ, mais bon, exclu, hein. Ca déconne pas.
Mais le plus marrant, c'est le second admin du site. Il s'appelle rin-kun, et des fans de Fate/Stay Night (anime/manga/jeu vidéo où un perso s'appelle Rin Tohsaka) m'ont fait comprendre que le bonhomme doit être mentalement malade. Vous savez, sur IRC, quand on tape votre pseudo, vous pouvez configurer votre ordi pour qu'il bippe, histoire de vous prévenir qu'on parle de vous ; ledit Rin se mettait à engueuler les autres participants de la conversation quand ils parlaient de Rin Tohsaka, parce que son PC se mettait à sonner comme un réveil-matin...
Pour haruhi-fr.com, rin-kun a eu une super idée : faire une pétition pour prouver aux éditeurs de japanime qu'il y avait un public pour recevoir Haruhi Suzumiya en France. Public centralisé sur un site bourré de fansubs, mais personne n'est parfait, hein. Ils ont eu 30 signatures.
Alors, j'ai eu une idée pleine de lulz que j'ai exposée à Axel : comme ce genre de bouffon ne comprend que la loi du plus fort, il suffit qu'haruhi.fr s'amuse à faire une pétition qui fasse plus de signatures que la leur. Sitôt dit, sitôt fait : en une heure, il y avait plus d'une centaine de noms (allez ajouter le vôtre !). Dégoûté, rin-kun a viré la sienne et mis un lien vers celle de haruhi.fr. Mais il n'allait pas se laisser faire, et proteste à sa manière : sa signature sur IRC est une copie du slogan d'Axel, "levez vos brassards au ciel", tout ça. Quand je lui ai fait remarquer le plagiat, il a dit qu'il aime bien la phrase. Ah, alors comme toute citation, pourquoi ne pas citer l'auteur ? Pour toute réponse, il sort "mais quelle relou" (sic), et quand je lui demande s'il s'adressait à moi, il répond "à qui d'autre". Des couilles si molles qu'il n'arrive même pas à m'insulter directement sur IRC.
Bref. Récemment, Beez UK a annoncé la prochaine publication de l'anime en Angleterre. Beez étant la branche européenne de Bandai (B.E.E.Z = Bandai Europe Entertainment Zone), il y a de bonnes chances pour que la France soit également concernée. Ce jour-là, croyez-vous vraiment que Beez ira contacter un site de pirates immatures pour les aider à propager la bonne parole ? Mais avant cela, pensez-vous vraiment que cela leur donnera une bonne image d'un marché bouffé par de tels parasites ? Comment peuvent-ils les considérer comme fans ? Oh, puis merde. J'ai l'impression de paraphraser l'article sur les "fans" de Naruto qui lisaient tout par scantrad et appelaient au boycott de l'éditeur Kana, sauf que là, c'est avec une série qui mérite qu'on la soutienne.
Mise à jour : Kaze a les droits d'exploitation pour la France !
Mise à jour 2 : Allez voir dans les commentaires : suite à cet article, tous les téléchargements ont été dégagés de haruhi-fr !
22 février 2008
Omoide Poro Poro - Souvenirs Goutte à Goutte
Par Raton-Laveur le 22 février 2008, 15:23
Récemment, Nolife est revenu sur ce film du studio Ghibli, arguant que maintenant que Buena Vista/Disney a sorti l'ensemble des chefs-d'oeuvre, ils ne se cassent plus trop le popotin pour lâcher la fin du catalogue. En l'occurence, Omoide Poro Poro, sortant chez nous avec son titre japonais écrit en caractères romains sur la jaquette (ce qui garantit un oubli immédiat dans l'esprit du profane), dans une typographie plus grosse que le titre français. Ceci dit, ça reste un détail comparé au fait qu'il n'y ait même pas de doublage FR sur le disque, cette édition se contentant d'un sous-titrage. Certes, "nous" n'allons pas l'écouter, mais [ceux qui ne sont pas "nous" et qui découvrent le studio Ghibli à travers les autres oeuvres publiées par Disney] sont en droit d'être choqués par cette absence.
S'il vous plaît, prononcez correctement Ghibli : ça se dit "djibli" et pas "Guibli". Merci.
Disney édite les Ghibli dans une collection attitrée et numérotée, pour bien encourager les otaques complétistes à tous les attraper. Ils seront d'ailleurs les seuls à mater ce DVD, tant ce film est oubliable. A l'instar d'Umi Ga Kikoeru, il ne se passe rien de tout le film. Synopsis : une japonaise célibataire de 27 ans (avec la pression familiale que ça implique pour se trouver rapido un mari) se fait un trip campagnard qui lui remémore son enfance. Comme on dit, c'est contemplatif, nostalgique, mais on serre quand même les dents pour ne pas s'endormir jusqu'au final, plutôt réussi. C'est réalisé comme un film avec de vrais acteurs, et ça tient le rythme d'un film francais. Je dis ça ni gentiment ni méchamment, je fais que décrire : ça ressemble vraiment à du cinoche d'ici.
Sur la jaquette, Buena Vista tente de vendre le bousin en affirmant que les souvenirs de cette nipponne trouvent un reflet en chacun de nous, aussi occidentaux soyons-nous. Ben non. Tout le long du film (2 heures bien tassées), le profane - encore lui - se demandera dans un coin de la tête pourquoi les écoliers font le service de la cantine, comment fonctionne le système scolaire ou l'autorité familiale du coin. Bis repetita : Omoide Poro Poro, réservé aux otaques complétistes.
Robbe-Grillet est mort : les pédophiles, violeurs et sado-masochistes de France sont en deuil.
S'il vous plaît, prononcez correctement Ghibli : ça se dit "djibli" et pas "Guibli". Merci.
Disney édite les Ghibli dans une collection attitrée et numérotée, pour bien encourager les otaques complétistes à tous les attraper. Ils seront d'ailleurs les seuls à mater ce DVD, tant ce film est oubliable. A l'instar d'Umi Ga Kikoeru, il ne se passe rien de tout le film. Synopsis : une japonaise célibataire de 27 ans (avec la pression familiale que ça implique pour se trouver rapido un mari) se fait un trip campagnard qui lui remémore son enfance. Comme on dit, c'est contemplatif, nostalgique, mais on serre quand même les dents pour ne pas s'endormir jusqu'au final, plutôt réussi. C'est réalisé comme un film avec de vrais acteurs, et ça tient le rythme d'un film francais. Je dis ça ni gentiment ni méchamment, je fais que décrire : ça ressemble vraiment à du cinoche d'ici.
Sur la jaquette, Buena Vista tente de vendre le bousin en affirmant que les souvenirs de cette nipponne trouvent un reflet en chacun de nous, aussi occidentaux soyons-nous. Ben non. Tout le long du film (2 heures bien tassées), le profane - encore lui - se demandera dans un coin de la tête pourquoi les écoliers font le service de la cantine, comment fonctionne le système scolaire ou l'autorité familiale du coin. Bis repetita : Omoide Poro Poro, réservé aux otaques complétistes.
Robbe-Grillet est mort : les pédophiles, violeurs et sado-masochistes de France sont en deuil.
14 février 2008
L'avis rêvé des Anges
Par Raton-Laveur le 14 février 2008, 15:50
L'actu anime du mois (et je pèse mes mots), c'est la sortie de Renewal of Evangelion en France. J'explique rapidement, parce qu'il s'est écoulé tellement de temps depuis la première diffusion d'Eva que certains téléspectateurs de l'époque ont eu le temps de faire des enfants - cette phrase est également valable pour Duke Nukem Forever. Il y a longtemps (à l'échelle Internet), l'éditeur d'animes Dynamic Benelux - Dybex pour les intimes - sortait Neon Genesis Evangelion en France. La série est diffusée avec sous-titrages sur la chaîne satellite C: (future Game One) et est vendue en VHS. Pour les plus jeunes, une "VHS" est l'ancêtre du DVD, une bande magnétique et analogique - regardez l'épisode 18 de Cowboy Bebop, c'est bien expliqué. Grâce à la diffusion télé (le doublage français, bien que désastreux, passe le mercredi sur Canal Plus) et au soutien des mags de l'époque comme Manga Player (futures éditions Pika), la série fait un carton. En plus, Dybex soigne l'emballage, avec des jaquettes exclusives à leur édition, contenant un lexique qui explique pas mal de termes ésotériques utilisés dans la série.
Puis le support DVD arriva. Les américains sortirent une édition calamiteuse pour sa qualité vidéo, et Dybex sortit, lentement et avec beaucoup de retard, une version encore pire. Les plus patients gardèrent leurs VHS, rêvant de lendemains qui chantent. Qui arrivèrent lors du dixième anniversaire d'Eva : les japonais annoncèrent Renewal of Eva, une réédition de la série, remasterisée en Dolby 5.1, scènes ajoutées, etc. Et qu'à l'occasion, la version "classique" serait retirée du commerce. George Lucas fait des émules... Renewal, sorti depuis longtemps au Japon et en Amérique, arrive donc en France. Et donc, c'est l'évènement japanime du mois - fin du résumé.
Sauf que les otaques, public éternellement insatisfait, a eu ce qu'il voulait : une édition qui se réduit au plus petit dénominateur commun, que ce soit pour l'emballage, les bonus, ou (hélas) la qualité technique. Pas besoin de faire un laïus dessus, Ruzgfpegk s'en charge mieux que moi (merci à lui pour les scans de cet article). Version courte : pas de bonus, édition à 120€ avec de pauvres boitiers slim, pas de bonus, image moins bonne que la version américaine, sous-titrage moyen qui date des VHS. Mais le nec plus ultra, ce pour quoi j'écris cet article, c'est le contenu des livrets qui reproduisent les infos des jaquettes de cassettes vidéo, avec toutes leurs infos - compulsées à l'époque par Dybex - sur la mythologie d'Eva. C'est une bonne idée, mais la mauvaise, c'est d'avoir voulu rajouter des commentaires sur la série, écrits de nos jours... Pour rappel, à l'époque, j'ai participé du mieux que j'ai pu au fandom francais de la série, analysant les mystères de la série et faisant en sorte qu'on ne s'y perde pas. Mais à l'époque, aucun de nos efforts n'aurait pu refléter la série sous le point de vue de Dybex en 2007. Intéressante mise en perspective de la qualité de réflexion en ce XXIème siècle, la motivation des Anges est vue sous un jour nouveau :
Oookay. Les combats sont des actes sexuels entre monstres et robots. Regardons Dybex dans les yeux en hochant la tête et en espérant qu'ils vont s'arrêter de parler, compter à rebours de 100 à zéro et prétexter un téléphone portable qui vibre ou un rendez-vous important pour se retirer en marchant à reculons, sans relâcher le contact visuel. Phrases courtes, parler lentement et clairement. Ah merde, ils se mettent à ajouter les Children dans leurs théories :
Je ne suis pas médecin, mais le diagnostic de schizophrénie me semble assez proche de la réalité : dans une analyse pseudo-philosophique d'un dessin animé japonais, l'auteur croit bon de glisser son point de vue personnel sur l'anatomie de Rei Ayanami. C'est non seulement inutile et stupide (imaginons le pigiste moyen qui tombe sur ça en écrivant un article sur la japanime), mais dangereux. Pour ceux qui ne connaissent pas Eva, les deux principaux personnages féminins sont radicalement opposés : une rousse flamboyante (Asuka) et une reine des glaces (Rei), également belles, chacune dans son style. Chacune a ses fans qui considèrent désagréablement l'autre fille : chaque année, même dans les conventions francaises actuelles, les bastons entre pro-Asuka et pro-Rei causent des blessés graves, voire des morts s'il y a un cosplay inadéquat.
Parenthèse historique sur la japanime : Rei Ayanami fut le premier personnage abordant cette psychologie de la fille mystérieuse et inexpressive, qui fut recopié dans bien d'autres scénarios. Ainsi, la querelle Asuka contre Rei a été translatée dans d'autres fandoms, Haruhi Suzumiya contre Yuki Nagato étant un exemple récent - et bien sûr, les fans d'Asuka sont Haruhistes, ceux de Rei étant Yukistes.
Bref. Pour parachever l'ensemble, ces deux demoiselles sont épaulées par une Madone (Misato), admirée par les fans de Rei ET d'Asuka ! Une sorte de territoire neutre, comme s'il s'agissait d'un pays Suisse entre les champs de bataille Asuka / Rei. Pourquoi je vous explique tout ça ? Parce que l'auteur du torchon cité plus haut, Rei = "véritable bombe sexuelle", tout ça, vous venez de comprendre qu'il est pro-Rei. Et donc, que c'est un homme mort. Parce que primo, les fans de Rei n'admettront jamais - en dehors des doujinshis hentai de Mogudan - que l'on puisse voir leur Vénus de Milo sous un angle dépravé, et secundo, les fans d'Asuka viennent de l'ajouter sur leur liste d'infidèles. Et comme il traite Asuka de "frigide", ses jours sont carrément comptés. A l'heure qu'il est, sa voiture doit reposer sur quatre briques (fans de Rei) avec un pain de C4 logé sous le châssis (fans d'Asuka). Cependant, vu que la réflexion engagée dans la rédaction de ce torchon semble équivalente à celle d'un prétendant au Bac L révisant sa philo entre deux épisodes d'Eva, je ne sais pas si cet imbécile consanguin est en âge de conduire. Mais de qui s'agit-il ? Le livret incriminé ne cite que le nom de Carlo Lévy, le big boss de Dybex. Il ne peut avoir écrit pareilles âneries, occupé qu'il est à s'assurer que ses DVD et leurs packagings soient d'une qualité irréprochable. Renewal of Evangelion, édition limitée et numérotée à onsépacombien d'exemplaires (les 500 premiers en fait, après c'est carrément pas limité du tout), 100 € sur le site de Dybex.
Puis le support DVD arriva. Les américains sortirent une édition calamiteuse pour sa qualité vidéo, et Dybex sortit, lentement et avec beaucoup de retard, une version encore pire. Les plus patients gardèrent leurs VHS, rêvant de lendemains qui chantent. Qui arrivèrent lors du dixième anniversaire d'Eva : les japonais annoncèrent Renewal of Eva, une réédition de la série, remasterisée en Dolby 5.1, scènes ajoutées, etc. Et qu'à l'occasion, la version "classique" serait retirée du commerce. George Lucas fait des émules... Renewal, sorti depuis longtemps au Japon et en Amérique, arrive donc en France. Et donc, c'est l'évènement japanime du mois - fin du résumé.
Sauf que les otaques, public éternellement insatisfait, a eu ce qu'il voulait : une édition qui se réduit au plus petit dénominateur commun, que ce soit pour l'emballage, les bonus, ou (hélas) la qualité technique. Pas besoin de faire un laïus dessus, Ruzgfpegk s'en charge mieux que moi (merci à lui pour les scans de cet article). Version courte : pas de bonus, édition à 120€ avec de pauvres boitiers slim, pas de bonus, image moins bonne que la version américaine, sous-titrage moyen qui date des VHS. Mais le nec plus ultra, ce pour quoi j'écris cet article, c'est le contenu des livrets qui reproduisent les infos des jaquettes de cassettes vidéo, avec toutes leurs infos - compulsées à l'époque par Dybex - sur la mythologie d'Eva. C'est une bonne idée, mais la mauvaise, c'est d'avoir voulu rajouter des commentaires sur la série, écrits de nos jours... Pour rappel, à l'époque, j'ai participé du mieux que j'ai pu au fandom francais de la série, analysant les mystères de la série et faisant en sorte qu'on ne s'y perde pas. Mais à l'époque, aucun de nos efforts n'aurait pu refléter la série sous le point de vue de Dybex en 2007. Intéressante mise en perspective de la qualité de réflexion en ce XXIème siècle, la motivation des Anges est vue sous un jour nouveau :
Oookay. Les combats sont des actes sexuels entre monstres et robots. Regardons Dybex dans les yeux en hochant la tête et en espérant qu'ils vont s'arrêter de parler, compter à rebours de 100 à zéro et prétexter un téléphone portable qui vibre ou un rendez-vous important pour se retirer en marchant à reculons, sans relâcher le contact visuel. Phrases courtes, parler lentement et clairement. Ah merde, ils se mettent à ajouter les Children dans leurs théories :
Je ne suis pas médecin, mais le diagnostic de schizophrénie me semble assez proche de la réalité : dans une analyse pseudo-philosophique d'un dessin animé japonais, l'auteur croit bon de glisser son point de vue personnel sur l'anatomie de Rei Ayanami. C'est non seulement inutile et stupide (imaginons le pigiste moyen qui tombe sur ça en écrivant un article sur la japanime), mais dangereux. Pour ceux qui ne connaissent pas Eva, les deux principaux personnages féminins sont radicalement opposés : une rousse flamboyante (Asuka) et une reine des glaces (Rei), également belles, chacune dans son style. Chacune a ses fans qui considèrent désagréablement l'autre fille : chaque année, même dans les conventions francaises actuelles, les bastons entre pro-Asuka et pro-Rei causent des blessés graves, voire des morts s'il y a un cosplay inadéquat.
Parenthèse historique sur la japanime : Rei Ayanami fut le premier personnage abordant cette psychologie de la fille mystérieuse et inexpressive, qui fut recopié dans bien d'autres scénarios. Ainsi, la querelle Asuka contre Rei a été translatée dans d'autres fandoms, Haruhi Suzumiya contre Yuki Nagato étant un exemple récent - et bien sûr, les fans d'Asuka sont Haruhistes, ceux de Rei étant Yukistes.
Bref. Pour parachever l'ensemble, ces deux demoiselles sont épaulées par une Madone (Misato), admirée par les fans de Rei ET d'Asuka ! Une sorte de territoire neutre, comme s'il s'agissait d'un pays Suisse entre les champs de bataille Asuka / Rei. Pourquoi je vous explique tout ça ? Parce que l'auteur du torchon cité plus haut, Rei = "véritable bombe sexuelle", tout ça, vous venez de comprendre qu'il est pro-Rei. Et donc, que c'est un homme mort. Parce que primo, les fans de Rei n'admettront jamais - en dehors des doujinshis hentai de Mogudan - que l'on puisse voir leur Vénus de Milo sous un angle dépravé, et secundo, les fans d'Asuka viennent de l'ajouter sur leur liste d'infidèles. Et comme il traite Asuka de "frigide", ses jours sont carrément comptés. A l'heure qu'il est, sa voiture doit reposer sur quatre briques (fans de Rei) avec un pain de C4 logé sous le châssis (fans d'Asuka). Cependant, vu que la réflexion engagée dans la rédaction de ce torchon semble équivalente à celle d'un prétendant au Bac L révisant sa philo entre deux épisodes d'Eva, je ne sais pas si cet imbécile consanguin est en âge de conduire. Mais de qui s'agit-il ? Le livret incriminé ne cite que le nom de Carlo Lévy, le big boss de Dybex. Il ne peut avoir écrit pareilles âneries, occupé qu'il est à s'assurer que ses DVD et leurs packagings soient d'une qualité irréprochable. Renewal of Evangelion, édition limitée et numérotée à onsépacombien d'exemplaires (les 500 premiers en fait, après c'est carrément pas limité du tout), 100 € sur le site de Dybex.
10 février 2008
Parenthèse : vous avez une vieille Freebox et Nolife ne marche plus ?
Par Raton-Laveur le 10 février 2008, 10:49
(Shikaze m'a offert le Garry's Mod)
Ca va faire deux semaines que ça dure : une mise à jour du firmware des fribox ajoute un menu sur la télé pour les v5, et du coup, les v3 et v4 n'affichent plus la téloche. Même sur multiposte quand vous matez la télé sur votre ordi : vous pouvez voir les informations des programmes en cours, mais l'écran reste vide.
Oui, ça s'applique à la fonction télé dans son ensemble et pas seulement à Nolife, mais comme c'est la seule chaine que je mate, ça revient au même. Moi qui ne matais plus la télé depuis des années en dehors des Guignols ou de 24 (omg saison 6 était suxxor), je n'aurais jamais pensé que ça aurait pu me manquer à ce point.
C'est généralement symptomatique d'une baisse de la qualité de connexion, et du coup, nombreux sont ceux qui ne comprennent pas ce qu'il se passe. Surtout que Free n'a pas l'air de bouger le petit doigt, alors voilà l'astuce pour que ça tourne.
Session IRC ce soir, comme chaque dimanche à 21 heures ! #editotaku@irc.worldnet.net, ça parle de multicores , de Rambo et de filles en plastique !
08 février 2008
Chirurgie plastique, épisode 2
Par Raton-Laveur le 08 février 2008, 21:29
(épisode précédent, prologue)
Comptez environ 15 heures.
En attendant le nouveau pécé, j'ai donc terminé le Strike Freedom Gundam 1/100ème en Clear Color Version qui accompagnait le Legend Gundam de la dernière fois. Là où le Legend avait été simplement assemblé, j'ai fait usage des Gundam Markers offerts par Shikaze et de colle. En fait de colle, il s'agit de vernis : la maquette étant en plastique transparent, le produit classique aurait laissé des traces en séchant. C'est tout aussi solide et ça ne se voit pas.
Ne vous étonnez pas du présentoir sur la photo précédente, je l'ai ramené au magasin parce qu'ils voulaient le voir.
J'ai quand même l'intention de faire une sorte de guide pour les débutants absolus, puisque ceux que je trouve sont en anglais/relégués à des posts de forums/trop complexes. Il faut croire que les maquettistes otaques sont vraiment peu nombreux, ou maîtres de leur art...
Chirurgie plastique, épisode 2 bis
Tout juste arrivé du Japon, Garric m'a offert un joli cadeau d'anniversaire :
C'est donc ma première figurine. Moi qui considère ces objets comme des ramasse-poussière, je suis ravi de faire une exception pour Mai Shiranui.
En parlant de cadeau, Goldy a sorti (pile pour mon anniv', yay) l'épisode 2 de Goldy No Tabi. Il était prévu d'ajouter une piste de sous-titrages dans la vidéo avant que je vous en parle, ce qui est maintenant fait. Y'a du musée Ghibli et des fesses dedans.
Comptez environ 15 heures.
En attendant le nouveau pécé, j'ai donc terminé le Strike Freedom Gundam 1/100ème en Clear Color Version qui accompagnait le Legend Gundam de la dernière fois. Là où le Legend avait été simplement assemblé, j'ai fait usage des Gundam Markers offerts par Shikaze et de colle. En fait de colle, il s'agit de vernis : la maquette étant en plastique transparent, le produit classique aurait laissé des traces en séchant. C'est tout aussi solide et ça ne se voit pas.
Ne vous étonnez pas du présentoir sur la photo précédente, je l'ai ramené au magasin parce qu'ils voulaient le voir.
J'ai quand même l'intention de faire une sorte de guide pour les débutants absolus, puisque ceux que je trouve sont en anglais/relégués à des posts de forums/trop complexes. Il faut croire que les maquettistes otaques sont vraiment peu nombreux, ou maîtres de leur art...
Chirurgie plastique, épisode 2 bis
Tout juste arrivé du Japon, Garric m'a offert un joli cadeau d'anniversaire :
C'est donc ma première figurine. Moi qui considère ces objets comme des ramasse-poussière, je suis ravi de faire une exception pour Mai Shiranui.
En parlant de cadeau, Goldy a sorti (pile pour mon anniv', yay) l'épisode 2 de Goldy No Tabi. Il était prévu d'ajouter une piste de sous-titrages dans la vidéo avant que je vous en parle, ce qui est maintenant fait. Y'a du musée Ghibli et des fesses dedans.
07 janvier 2008
Japanim-Sud, Vincent le Parc et le reste (avec mise à jour)
Par Raton-Laveur le 07 janvier 2008, 00:16
Avec l'impressionnante quantité de japanime disponible en France, nombreux sont ceux qui oublient que le Japon est toujours à l'autre bout du monde. Un pays complètement différent, au langage encore plus complexe que le nôtre, et avec des règles de business particulières. Ce n'est pas toujours facile d'importer tout ce que nous regardons, lisons et jouons. Le temps passe, mais la télé remplit encore son quota de reportages à la con, et on tombe régulièrement sur la "mode manga" et autres "japan maniacs", comme si tout cela n'était pas présent sous nos latitudes depuis trente ans. Car devant la télé, il y a régulièrement un esprit commercial qui voit là une manne d'argent et qui fera sa boutique pourrie ou partira au Japon en se prenant pour le roi du pétrole, y honorant l'excellente réputation du gaijin parfaitement con et irrespectueux. C'est difficile d'obtenir tel DVD ou tel contrat quand les japonais se rappellent de l'affaire Goldorak ou se font arnaquer lors d'une convention sur notre continent. Comme partout, il y a des brebis galeuses dans le milieu.
L'histoire que je vais vous raconter a commencé avec un paragraphe dans mon dossier de l'Epitanime 2004 (page du dimanche), continué avec quelques phrases dans celui de l'Epitanime 2005, et pourtant, ça ne se termine que maintenant. Je parle de ma petite enquête sur Japanim-Sud, la convention de, euh, japanime, dans, euh, le sud. De la France, s'entend. Certes, des évènements pareils qui sont annoncés mais n'apparaissent jamais, il y en a quinze à la douzaine, à l'image de leurs organisateurs, réunis en associations loi 1901 pour donner un vernis de légitimité sociale à leur otakisme. Sauf que là, non ; c'était financé par une société multinationale avec les moyens d'y arriver, mais qui avait chargé la mauvaise personne de s'en occuper.
Je vous préviens, ça va pas être joli
Ca commence donc en Suisse, avec une petite boutique de japanime comme nous en connaissons tous. Epris d'expansion, le patron ne veut plus se limiter à la revente de produits, mais carrément à leur import. Et pour illustrer ces échanges avec le Japon, créer un évènement où ils pourraient ainsi fournir eux-mêmes articles et invités. Pour s'occuper de tout ça, ledit patron trouve un certain Vincent Le Parc. Qui part au Japon tisser des relations, et y crée une société au nom de la boutique originelle. Ca se déroule plutôt bien, puisqu'ils ont aidé à la venue de Mai Yamane (chanteuse, entre autres, des génériques de fin de Cowboy Bebop) au Cartoonist 2002. Le temps passant, les ambitions grandissent ; il devient question de créer également un service de traduction d'animes, permettant ainsi aux éditeurs japonais de vendre leur came en territoire francophone sans passer par d'autres collaborateurs locaux. Et encore cette idée de faire une convention pour démontrer tout ça...
Pause. C'est qui, ce Vincent Le Parc ? Mes traces les plus anciennes remontent aux années 90. Etat des lieux de l'époque : pas d'internet, des fansubs clandestins créés sur Amiga et distribués sur VHS, et une boutique parisienne, Tonkam. Player One et Consoles+ y nourrissaient leurs pages, peu de gens râlaient devant la richesse de l'offre au Club Dorothée. Qui censurait à la hache, mais hey, on avait des mercredis matins longs de quatre heures entre Saint Seiya, City Hunter, Dragon Ball Z et j'en passe. AnimeLand était un fanzine, et les gens influents de l'époque tenaient sur une table de restaurant. Littéralement, d'ailleurs : chaque samedi, une ou deux petites associations de passionnés organisaient des gueuletons à Paris, où se retrouvaient ceux qui fonderaient plus tard Kaze ou Japan Vibes. Le boui-boui qui faisait office de lieu de rencontre s'appelait le Tenshi Bar, et l'association la plus importante à l'époque s'appelait Otaku New Wave. Qui deviendra Jade, organisatrice d'une certaine Japan Expo, qui eut lieu en 2000 à l'école d'informatique Epita. Avant que Jade se tire avec le nom pour créer sa propre convention, pendant que les étudiants d'Epita continueront cet évènement sous le nom d'Epitanime.
La seconde association s'appelait Made In Japan, précisément créée par ledit Vincent Le Parc. Ses membres allaient au Tenshi Bar et passaient quelques VHS. Il y rencontrera une japonaise, qu'il épousera avant de partir au Japon, et avant de se faire embaucher pour créer un évènement dans le sud de la France. Vous me suivez ? Fin de la pause, on continue.
En 2004, un bureau francais est ajouté aux vitrines suisse et japonaise. En fait de bureau, il s'agit juste d'un pied-à-terre pour remplir le carnet d'adresses, dirigé par le président d'une association de promotion des sentai/tokusatsu et un staff de même pas dix personnes (en comparaison, il faut plus d'une centaine de personnes pour qu'Epitanime puisse exister). Mais il faut bien comprendre qu'ils ont toutes les chances de réussir : les conventions dans le sud sont anecdotiques au mieux, ils ont des moyens financiers plus conséquents qu'une bête association de fans, et des contacts au Japon. Mi-2004, ils hésitent entre trois lieux pour l'évènement : Toulon, Montpellier et Marseille. Toulon, en raison du passif Cartoonist, bien sûr, mais qui risque de causer quelques problèmes avec la municipalité, justement échaudée par cette expérience. Marseille est ensuite écartée puisque le Cartoonist a sorti des affiches y annonçant sa renaissance (pour le résultat qu'on sait). Fin 2004, ce petit monde sera viré par Vincent, qui garde les carnets d'adresse et le boulot déjà fait auprès des salons. Pour cette année de travail, le gars à la tête de cet office francais empochera 150€. Voilà pour Japanim-Sud, qui même si elle n'a jamais existé, aura probablement contribué à faire passer les otaques pour une bande de comiques auprès de quelques offices municipaux.
Pendant tout ce temps, Vincent Le Parc n'a jamais quitté le Japon, continuant à y traîner ses guêtres. Il croise le chemin de talentueux fanzineurs francais, que vous connaissez peut-être. Indice : ils ont fait l'affiche des Japan Expo 2001 et 2004 ainsi que la couverture de Game Fan 3. Talentueux au point que la Shueisha, la célèbre maison d'édition japonaise, leur demandera de faire les illustrations d'un roman. Mais voilà, les p'tits francais ne lisent pas assez le sushi pour piger l'histoire ; Vincent se propose pour traduire la chose, sauf que le résultat sera bâclé et livré en retard. Et pour cause : malgré ses années passées sur l'archipel, lui-même parle japonais comme une vache espagnole, et il avait engagé un nègre pour faire la traduction. Les dessins livrés aux japonais seront régulièrement refusés, le projet prendra du retard, mais sortira finalement dans la souffrance. Même si un second tome est prévu, il reste dans les limbes... Encore un exemple où les francais passent pour des rigolos, ce qui ne manque pas de faciliter la tâche au prochain à passer dans les bureaux nippons. Je pense que vous commencez à voir la ligne directrice de ce texte.
Après avoir lâché l'affaire Japanim-Sud, il part se faire employer dans d'autres boites nipponnes, dont un éditeur d'art-books. Indice : si vous aimez Range Murata ou Yoshitoshi ABe, vous avez un de leurs ouvrages sur votre étagère. Le même ABe qui est passé à Epitanime 2007 et à Polymanga 2005 en Suisse... et c'est justement lors de ce dernier évènement qu'on retrouve Vincent. Engagé par la boutique suisse présentée en début de texte, il fait venir ABe. Puis à Polymanga 2006, toujours sous l'égide du magasin suisse, c'est Range Murata qui est invité. Vincent vend des artbooks de Murata : il remplit sa tâche... avant de disparaître avec la caisse, soit un million de yens (voir mise à jour en fin de texte). Le genre d'incident qui n'a pas facilité la venue d'ABe (qui travaille régulièrement avec Murata) à Epitanime 2007, vous en conviendrez.
Et ensuite ? Fin 2006, il ressort des brumes pour annoncer que Japanim-Sud est toujours d'actualité. Puis on en arrive à aujourd'hui... Il bosse à Akihabara, le célèbre quartier de Tokyo, dans une célèbre chaîne de magasins d'informatique au logo tout bleu. Pour vous dire combien le monde est petit, Vincent connait l'adorable Sébastien Jarry, ce dernier enchaînant les baitos dans les restaurants ou les boutiques entre quelques passages à la radio ou à la télé. Mais même s'il est recherché par pas mal de gens à qui il doit de l'argent (dont sa belle-famille japonaise), il ne se cache pas vraiment. Quand l'éditeur des artbooks le retrouve et lui demande l'argent disparu en Suisse, ce dernier finit par accepter de rembourser à pas de fourmi, prétextant une mauvaise situation financière. Sauf qu'il y a deux petits éléments qui ne rassurent pas. Primo, ses emplois sont systématiquement des "baitos", des jobs à la journée sans contrat de travail, d'où il peut s'envoler sans crier gare. Secundo, il a récemment déménagé - et croyez-moi, un déménagement au Japon, ça coûte très cher.
Mais lors du dernier week-end de décembre 2007, c'était le Comiket 73... Et qui était en train de se promener sur les stands de mangakas et designers réputés ? Vincent Le Parc. Et vous voulez savoir le mot le plus fin de l'histoire, celui qui m'a fait lâcher mon stylo pendant que je faisais mes recherches ? "Vincent Le Parc" n'est qu'un nom d'emprunt. L'impétrant s'appelle en fait Vincent Maltese, mais il a même utilisé le nom de Vincent Martinez. Vous vous souvenez de l'intro de cet article, où j'écris que pour chaque brebis galeuse, la diplomatie des otakus prend du plomb dans l'aile ? Je ne me sens aucunement investi d'une mission de nettoyage, mais à la lumière des agissements de certains, il y a des jours où l'on doit fermement rouler un magazine et donner un bon coup sec. Ce que je fais.
Mise à jour : Depuis la publication de cet article (qui a été repéré par Nonoche, merci !), de nombreuses personnes ayant bossé avec M. Le Parc ont réagi dans les commentaires. On trouve des gens qui ont participé à la fondation de Japan Vibes, qui bossent chez Mandarake, qui ont traduit nombre de mangas que vous avez dans votre bibliothèque ou organisé des conventions... Et c'est unanime : les informations de ce texte y sont confirmées, beaucoup ajoutant leur propre expérience avec le monsieur. Même JPopTrash est passé pour admettre que le portrait du fan mythomane était basé sur Vincent Le Parc. Puis Vincent en personne est venu, a fait quelques réponses, puis m'a lancé un ultimatum, exigeant que j'en dise plus sur mes sources, sous peine de plainte et tout le reste. En particulier, il tenait à savoir d'où je tenais le chiffre d'un million de yens, somme que j'attribue à la caisse de Polymanga avec laquelle il se serait envolé. Gag : il ajoute lui-même qu'il n'a pas une dette d'un million de yens, mais de 120 000 yens, avouant ainsi lui-même qu'il a effectivement "oublié" de rembourser de l'argent à un éditeur. En-dessous, j'explique par le menu cet élément de l'article. Ah oui, et j'en profite pour montrer qu'il a menti à plusieurs reprises dans ses explications.
L'histoire que je vais vous raconter a commencé avec un paragraphe dans mon dossier de l'Epitanime 2004 (page du dimanche), continué avec quelques phrases dans celui de l'Epitanime 2005, et pourtant, ça ne se termine que maintenant. Je parle de ma petite enquête sur Japanim-Sud, la convention de, euh, japanime, dans, euh, le sud. De la France, s'entend. Certes, des évènements pareils qui sont annoncés mais n'apparaissent jamais, il y en a quinze à la douzaine, à l'image de leurs organisateurs, réunis en associations loi 1901 pour donner un vernis de légitimité sociale à leur otakisme. Sauf que là, non ; c'était financé par une société multinationale avec les moyens d'y arriver, mais qui avait chargé la mauvaise personne de s'en occuper.
Je vous préviens, ça va pas être joli
Ca commence donc en Suisse, avec une petite boutique de japanime comme nous en connaissons tous. Epris d'expansion, le patron ne veut plus se limiter à la revente de produits, mais carrément à leur import. Et pour illustrer ces échanges avec le Japon, créer un évènement où ils pourraient ainsi fournir eux-mêmes articles et invités. Pour s'occuper de tout ça, ledit patron trouve un certain Vincent Le Parc. Qui part au Japon tisser des relations, et y crée une société au nom de la boutique originelle. Ca se déroule plutôt bien, puisqu'ils ont aidé à la venue de Mai Yamane (chanteuse, entre autres, des génériques de fin de Cowboy Bebop) au Cartoonist 2002. Le temps passant, les ambitions grandissent ; il devient question de créer également un service de traduction d'animes, permettant ainsi aux éditeurs japonais de vendre leur came en territoire francophone sans passer par d'autres collaborateurs locaux. Et encore cette idée de faire une convention pour démontrer tout ça...
Pause. C'est qui, ce Vincent Le Parc ? Mes traces les plus anciennes remontent aux années 90. Etat des lieux de l'époque : pas d'internet, des fansubs clandestins créés sur Amiga et distribués sur VHS, et une boutique parisienne, Tonkam. Player One et Consoles+ y nourrissaient leurs pages, peu de gens râlaient devant la richesse de l'offre au Club Dorothée. Qui censurait à la hache, mais hey, on avait des mercredis matins longs de quatre heures entre Saint Seiya, City Hunter, Dragon Ball Z et j'en passe. AnimeLand était un fanzine, et les gens influents de l'époque tenaient sur une table de restaurant. Littéralement, d'ailleurs : chaque samedi, une ou deux petites associations de passionnés organisaient des gueuletons à Paris, où se retrouvaient ceux qui fonderaient plus tard Kaze ou Japan Vibes. Le boui-boui qui faisait office de lieu de rencontre s'appelait le Tenshi Bar, et l'association la plus importante à l'époque s'appelait Otaku New Wave. Qui deviendra Jade, organisatrice d'une certaine Japan Expo, qui eut lieu en 2000 à l'école d'informatique Epita. Avant que Jade se tire avec le nom pour créer sa propre convention, pendant que les étudiants d'Epita continueront cet évènement sous le nom d'Epitanime.
La seconde association s'appelait Made In Japan, précisément créée par ledit Vincent Le Parc. Ses membres allaient au Tenshi Bar et passaient quelques VHS. Il y rencontrera une japonaise, qu'il épousera avant de partir au Japon, et avant de se faire embaucher pour créer un évènement dans le sud de la France. Vous me suivez ? Fin de la pause, on continue.
En 2004, un bureau francais est ajouté aux vitrines suisse et japonaise. En fait de bureau, il s'agit juste d'un pied-à-terre pour remplir le carnet d'adresses, dirigé par le président d'une association de promotion des sentai/tokusatsu et un staff de même pas dix personnes (en comparaison, il faut plus d'une centaine de personnes pour qu'Epitanime puisse exister). Mais il faut bien comprendre qu'ils ont toutes les chances de réussir : les conventions dans le sud sont anecdotiques au mieux, ils ont des moyens financiers plus conséquents qu'une bête association de fans, et des contacts au Japon. Mi-2004, ils hésitent entre trois lieux pour l'évènement : Toulon, Montpellier et Marseille. Toulon, en raison du passif Cartoonist, bien sûr, mais qui risque de causer quelques problèmes avec la municipalité, justement échaudée par cette expérience. Marseille est ensuite écartée puisque le Cartoonist a sorti des affiches y annonçant sa renaissance (pour le résultat qu'on sait). Fin 2004, ce petit monde sera viré par Vincent, qui garde les carnets d'adresse et le boulot déjà fait auprès des salons. Pour cette année de travail, le gars à la tête de cet office francais empochera 150€. Voilà pour Japanim-Sud, qui même si elle n'a jamais existé, aura probablement contribué à faire passer les otaques pour une bande de comiques auprès de quelques offices municipaux.
Pendant tout ce temps, Vincent Le Parc n'a jamais quitté le Japon, continuant à y traîner ses guêtres. Il croise le chemin de talentueux fanzineurs francais, que vous connaissez peut-être. Indice : ils ont fait l'affiche des Japan Expo 2001 et 2004 ainsi que la couverture de Game Fan 3. Talentueux au point que la Shueisha, la célèbre maison d'édition japonaise, leur demandera de faire les illustrations d'un roman. Mais voilà, les p'tits francais ne lisent pas assez le sushi pour piger l'histoire ; Vincent se propose pour traduire la chose, sauf que le résultat sera bâclé et livré en retard. Et pour cause : malgré ses années passées sur l'archipel, lui-même parle japonais comme une vache espagnole, et il avait engagé un nègre pour faire la traduction. Les dessins livrés aux japonais seront régulièrement refusés, le projet prendra du retard, mais sortira finalement dans la souffrance. Même si un second tome est prévu, il reste dans les limbes... Encore un exemple où les francais passent pour des rigolos, ce qui ne manque pas de faciliter la tâche au prochain à passer dans les bureaux nippons. Je pense que vous commencez à voir la ligne directrice de ce texte.
Après avoir lâché l'affaire Japanim-Sud, il part se faire employer dans d'autres boites nipponnes, dont un éditeur d'art-books. Indice : si vous aimez Range Murata ou Yoshitoshi ABe, vous avez un de leurs ouvrages sur votre étagère. Le même ABe qui est passé à Epitanime 2007 et à Polymanga 2005 en Suisse... et c'est justement lors de ce dernier évènement qu'on retrouve Vincent. Engagé par la boutique suisse présentée en début de texte, il fait venir ABe. Puis à Polymanga 2006, toujours sous l'égide du magasin suisse, c'est Range Murata qui est invité. Vincent vend des artbooks de Murata : il remplit sa tâche... avant de disparaître avec la caisse, soit un million de yens (voir mise à jour en fin de texte). Le genre d'incident qui n'a pas facilité la venue d'ABe (qui travaille régulièrement avec Murata) à Epitanime 2007, vous en conviendrez.
Et ensuite ? Fin 2006, il ressort des brumes pour annoncer que Japanim-Sud est toujours d'actualité. Puis on en arrive à aujourd'hui... Il bosse à Akihabara, le célèbre quartier de Tokyo, dans une célèbre chaîne de magasins d'informatique au logo tout bleu. Pour vous dire combien le monde est petit, Vincent connait l'adorable Sébastien Jarry, ce dernier enchaînant les baitos dans les restaurants ou les boutiques entre quelques passages à la radio ou à la télé. Mais même s'il est recherché par pas mal de gens à qui il doit de l'argent (dont sa belle-famille japonaise), il ne se cache pas vraiment. Quand l'éditeur des artbooks le retrouve et lui demande l'argent disparu en Suisse, ce dernier finit par accepter de rembourser à pas de fourmi, prétextant une mauvaise situation financière. Sauf qu'il y a deux petits éléments qui ne rassurent pas. Primo, ses emplois sont systématiquement des "baitos", des jobs à la journée sans contrat de travail, d'où il peut s'envoler sans crier gare. Secundo, il a récemment déménagé - et croyez-moi, un déménagement au Japon, ça coûte très cher.
Mais lors du dernier week-end de décembre 2007, c'était le Comiket 73... Et qui était en train de se promener sur les stands de mangakas et designers réputés ? Vincent Le Parc. Et vous voulez savoir le mot le plus fin de l'histoire, celui qui m'a fait lâcher mon stylo pendant que je faisais mes recherches ? "Vincent Le Parc" n'est qu'un nom d'emprunt. L'impétrant s'appelle en fait Vincent Maltese, mais il a même utilisé le nom de Vincent Martinez. Vous vous souvenez de l'intro de cet article, où j'écris que pour chaque brebis galeuse, la diplomatie des otakus prend du plomb dans l'aile ? Je ne me sens aucunement investi d'une mission de nettoyage, mais à la lumière des agissements de certains, il y a des jours où l'on doit fermement rouler un magazine et donner un bon coup sec. Ce que je fais.
Mise à jour : Depuis la publication de cet article (qui a été repéré par Nonoche, merci !), de nombreuses personnes ayant bossé avec M. Le Parc ont réagi dans les commentaires. On trouve des gens qui ont participé à la fondation de Japan Vibes, qui bossent chez Mandarake, qui ont traduit nombre de mangas que vous avez dans votre bibliothèque ou organisé des conventions... Et c'est unanime : les informations de ce texte y sont confirmées, beaucoup ajoutant leur propre expérience avec le monsieur. Même JPopTrash est passé pour admettre que le portrait du fan mythomane était basé sur Vincent Le Parc. Puis Vincent en personne est venu, a fait quelques réponses, puis m'a lancé un ultimatum, exigeant que j'en dise plus sur mes sources, sous peine de plainte et tout le reste. En particulier, il tenait à savoir d'où je tenais le chiffre d'un million de yens, somme que j'attribue à la caisse de Polymanga avec laquelle il se serait envolé. Gag : il ajoute lui-même qu'il n'a pas une dette d'un million de yens, mais de 120 000 yens, avouant ainsi lui-même qu'il a effectivement "oublié" de rembourser de l'argent à un éditeur. En-dessous, j'explique par le menu cet élément de l'article. Ah oui, et j'en profite pour montrer qu'il a menti à plusieurs reprises dans ses explications.
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