Jeux vidéo
17 mai 2008
Assassin's Creed PC
Par Raton-Laveur le 17 mai 2008, 16:36
Je n'ai même pas envie de parler du jeu, tu sais. A partir du moment où je suis apparu dans le bureau des assassins, j'ai réalisé que la seule issue était dans le toit. Ni porte ni fenêtre : le pauvre mec qui me parlait sans s'arrêter, planté derrière son comptoir, était tout simplement emmuré dans le bâtiment. Discrétion dans le meurtre ? Même si j'ai tous les Croisés de Jérusalem aux fesses, il me suffit d'attendre dix secondes dans une botte de foin pour avoir la paix. Gameplay ? Courir sur les toits et bourriner à l'épée. Scénario ? Des gens qui parlent sans qu'on puisse les couper, en me coinçant entre quelques murs invisibles pour que je ne perde rien du travail de l'animateur 3D.
Sérieusement, c'est absolument anachronique. Le jeu ne bougera pas d'un iota parce que vous n'avez pas parlé à Ducon qui vous tiendra la jambe pendant cinq bonnes minutes avant de vous envoyer tuer Machin qui agonisera en suivant à la lettre les lois des animes n°7 et 8. Comme dans ces jeux 8-bits où le mec super-important n'apparaissait pas parce que vous n'aviez pas parlé à chaque villageois (village qui va brûler, de toute façon). Une narration forcée, qu'on vous fait subir avec un entonnoir dans la gorge. Comment AC peut-il être aussi moderne dans son look et ses possibilités de mouvement, tout en étant aussi dépassé dans la narration d'un scénario qu'il tient absolument à conter, même auprès du plus impatient des joueurs ? De nos jours (vous savez, la next-gen, tout ça), on utilise la narration passive : le joueur a un droit à l'histoire, et non le devoir de l'écouter. Dans Super Mario Galaxy, vous pouvez rendre visite à Harmonie pour qu'elle sorte son gros livre, mais c'est facultatif. Dans Bioshock, vous pouvez écouter les bandes magnétiques, mais ce n'est pas obligé et ça ne vous empêche pas de jouer en même temps. Dans Half-Life², vous pouvez aperçevoir la coupure de presse sur la Guerre de Sept Heures dans le bureau d'Eli Vance - et si vous restez planté pendant quelques secondes, Eli vient vous en parler pour ajouter quelques infos au scénario, comme ça, gratos, cadeau de la maison. Même si HL² est infesté de rails de train qui vous rappellent que votre chemin est guidé par une main invisible (GMan ? Valve ?), il est paradoxalement bien moins dirigiste qu'Assassin's Creed et son bac à sable en papier mâché.
Oh, petite version PC d'Assassin's Creed ! Mais tu as un patch tout frais ! Qui retire le "rare" plantage quand je suis sur le canasson ! Installons cette rustine et relançons le... euh... Qu'as-tu fait de ma sauvegarde, version PC d'Assassin's Creed ? Ah, ton patch vient de la manger ? C'est étrange, il n'en parle pas dans son readme. Peut-être que tu l'as détruite ? Oui ? Hé bien, version PC d'Assassin's Creed, sache que tu viens de perdre la partie. Tu ne me parles plus, tu ne me regardes plus, tu dégages de mon ordi et tu vas jouer à la corde à sauter sur l'autoroute.
Demain soir : Session IRC à 21 heures, comme chaque dimanche sur #editotaku@irc.worldnet.net ! Ceux qui ont Nolife regarderont la surprise programmée à ce moment-là, et les gentils parisiens proposeront un bout de leur placard aux provinciaux qui passeront à la fin du mois pour l'Epitanime. Oh, et Firefox 3 RC1 !
09 mai 2008
No Moar Heroes (+ Epitanime 2008)
Par Raton-Laveur le 09 mai 2008, 15:02
Extrait du fabuleux manuel d'utilisation de No More Heroes. Jeu édité par Rising Star Games, mais les gens continuent à dire dans les magasins "ouais, y'a que Capcom pour sortir un truc aussi barré". Car même si ce n'est pas écrit sur la jaquette, il s'agit du nouveau titre de Grasshopper "Killer7" Manufacture, distribué par Capcom. Faut croire qu'ils en ont eu marre des concepts hallucinés de Suda 51, réalisateur de ces jeux, et qu'ils l'ont laissé partir chez un autre éditeur plutôt que de prolonger le débat.
Killer7 était un jeu humiliant - dans le sens que vous étiez humilié. Non, tu ne sauves pas le monde, non, tu n'est pas un tueur à gages d'élite, non, tu n'iras pas voir ce qu'il y a derrière cette porte, parce que tu n'est qu'une pauvre merde de joueur de jeux vidéo qui n'est bon qu'à appuyer sur des boutons quand on te le demande. Rien de plus. Et on va te le faire comprendre en te faisant appuyer sur des boutons, tout plein de boutons. Ou en ne te laissant atteindre le point faible quand il réajuste sa cravate. Pauvre merde, tu ne mérites pas mieux que ça. Killer7 a laissé une forte empreinte sur les rares personnes qui y ont joué, mais maintenant que j'y pense, peut-être que c'était juste parce qu'ils étaient masochistes.
Ainsi, la jaquette de NMH ne précise pas que c'est "par les auteurs de Killer7". Par contre, le héros est présenté en ces termes : "TUEUR A GAGES OTAKU". Ouais. A la fin de la première mission, il affiche un poster d'anime (fictif, genre trio de mahou shojo lolis en tenue assez légère) en s'exclamant un "MOE~"que le sous-titrage français laisse tel quel. Le scénar', rapido : le bonhomme tue par hasard le 11ème meilleur tueur à gages du coin, ce qui lui donne automatiquement ce titre, et il entreprend de se faire les dix autres en notre compagnie. Là, j'en suis encore au début, vu que je suis classé 8ème.
Chacun de ces combats est payant, et il faut gagner son fric en accomplissant des missions particulièrement débiles : tondre des pelouses, ramasser des ordures, cueillir des noix de coco... En plus, on peut acheter de nouvelles armes ou de nouvelles fringues dans des boutiques qui passent Heavenly Star en fond sonore. C'est marrant et ça détend l'atmosphère, mais ça ne paie pas son homme. Alors, il y a des missions d'assassinat, qui vous rendent riche et vous permettent de vous entraîner pour le prochain combat officiel.
Et c'est ça qu'il y a quelque chose qui m'énerve au plus haut point. Juste ça, là, les missions d'assassinat.
Alors voilà. Certaines de ces missions vous mettent face à une trentaine d'ennemis, à éliminer dans de grandes giclées noires (rouges si vous avez la version US). Sauf que vous avez 60 secondes pour y arriver. Si vous échouez, la mission est annulée et vous ne pouvez pas la recommencer. Si vous y arrivez, ben vous vous êtes amusé pendant, euh, 60 secondes. Variante : des tonnes d'ennemis vous attaquent et vous devez survivre pendant quatre minutes. Mieux ? Est-ce que je vous ai dit que malgré votre équipement, votre entraînement, les stats de votre perso, vous vous retrouvez obligatoirement avec un seul point de vie ? Bien évidemment, si un ennemi vous éternue dessus, mission annulée et pas possible de la recommencer. Ca, c'est du fun en barres, n'est-ce pas ?
La presse a allumé NMH pour sa ville, où l'on erre en moto pour atteindre la prochaine mission ou le prochain magasin. Ces passages sont absolument inutiles, remplaçant fort mal un simple menu pour choisir sa prochaine destination, puisqu'il n'y a quasiment rien à faire dans le patelin. Ils sont surtout mal réalisés : le lecteur DVD de la Wii râle comme c'est pas permis, on a des ralentissements pires que dans GTA IV, les voitures et les piétons sont des robots sans réaction. Un autre jeu avait fait exactement la même erreur : Head Hunter sur Dreamcast, son second opus sur PS2/Xbox étant d'ailleurs amputé de ces voyages en moto. Ca ne m'a pas dérangé, pensant que c'était pour donner un léger emballage à la ville pourrie de Santa Destroy. Et connaissant les essais vidéoludiques passés de Suda 51, ça sonnait presque comme une parodie à tous les GTA-like de la création, à l'instar des missions "tondeuse à gazon" se moquant des jeux qui vous font faire ça le plus sérieusement du monde (je ne pensais pas à Shenmue).
Du coup, on est en droit de penser que ces missions à 1 minute ou à 1 HP sont volontairement frustrantes. Que Travis Touchdown - tel est le nom du héros - vit une existence pourrie dont il ne se libère que lors de ces combats payants mais jouissifs. Pas besoin qu'il le répète avant chacun d'entre eux pour qu'on le réalise, tant nous aussi on prend notre pied. Par exemple, le combat contre le numéro 8 (sur le manuel d'utilisation scanné plus haut, c'est Shinobu) est peut-être le moment le plus jouissif que m'a offert la Wii. Quand il faut dégainer casser du méchant, je me lève devant l'écran. Difficile, nerveux, adulte, bourré d'influences cinématographiques assumées. Même l'écran de game over est surprenant. No Moar Heroes est amusant, mais seulement quand il souhaite que vous vous amusiez, soit 51% du temps.
C'est pas tout ça, mais c'est à la fin du mois. Et si vous avez une prévente, Kaze vous offre un dévédé. Alors, même si c'est pas dans le béton pour tout le monde et en-dehors de la peluche débile mais mignonne, qui sera là ? Aux dernières nouvelles, nous aurons Sushi-Prod', Axel Terizaki et son armée de maids, pas mal des auteurs de SovietVoice dont Garric, Arez et Poshu, Goldy et sa caméra, Range Murata (copain de Yoshitoshi ABe) et ses jolis livres, J.M. Ken Niimura... Exelen tout juste revenue en France vient d'annoncer qu'elle sera également présente - et je ne sais pas pour vous, mais dans mon cahier, une demoiselle qui nous parle de l'île de Zelda ou Gundam Town a automatiquement droit à trois cunnilingus gratuits - par article. Il y aura aussi QCTX, Kypper, Corti, Valderonce, FFenril, S3phy, mt-i, Jashugan, Nemo, Ninjigen, cdt, une bonne tranche de la team Editotaku et plein d'autres personnes qui n'ont pas de site internet et je m'y perds un peu dans tous ces tags href. Si vous n'êtes pas listé (ou que vous êtes sur Blogchan mais que vous n'avez pas annoncé vos intentions), laissez un commentaire que je vous ajoute, écrivez-le sur votre blurg ou passez dimanche soir sur la session IRC, en plus ça fera du bien à votre classement sur les moteurs de recherche. Prévoyez vos Nintendo DS et des heures de sommeil en amont, le seul truc qui m'encourage à rester encore en vie jusqu'à l'année prochaine est pour bientôt.
03 mai 2008
Dossier Canard PC : Est-il possible de jouer sous Linux ? (suite)
Par Raton-Laveur le 03 mai 2008, 21:52
Non, ce n'est pas possible.
(premier épisode, qui date du numéro précédent)
Pendant ce temps : n'oubliez pas, nous sommes en plein week-end de Team Fortress 2 gratuit pour tous ! Et demain soir, session IRC gratuite pour tous aussi, à 21 heures sur #editotaku@irc.worldnet.net !
25 avril 2008
Technigame
Par Raton-Laveur le 25 avril 2008, 15:54
Déjà, on peut voir que cette photo est en infraction avec la formule pour faire des photos de bouts de plastique : les mannequins sont entrés en contact avec l'objet. Le gamin tient la manette (il a même une sangle autour du poignet), et il est assis sur l'érection du monsieur aux cheveux blancs. Ce qui me rassure quelque peu, tant j'étais persuadé que le vieux était mal incrusté par rapport au mur ; au début, j'ai même pensé que c'était un poltereist qui venait hanter l'appareil du photographe - comme dans Project Zero, mais sans les lolis. On va reparler d'eux plus tard ; pour l'instant, remarquons la plante et le fauteuil placés contre la porte de gauche, prouvant qu'ils se sont emmurés dans le salon avec la console de jeux vidéo. Maintenant qu'ils ne peuvent plus sortir, ils sont condamnés à jouer jusqu'à ce que la faim les tenaille. Alors, ils s'adonneront au cannibalisme, s'offrant à une danse mortelle qui décidera de qui survivra et qui sera dévoré. Par cette impitoyable sélection darwinienne, le dernier finira par deviner qu'il n'a qu'à déplacer le canapé pour sortir. Il retrouvera ainsi le monde extérieur, augmenté par la force de sa famille qui l'habite, et les étrangers d'en-dehors, ces salopards qui ne sont même pas venus l'aider et ont laissé 42 messages sur le répondeur, ils sauront. Ooooh oui, ils sauront tout. Bien sûr, à la fin du film, on découvrira que la planète aura été envahie par des vélociraptors, mais revenons à nos moutons. Perso, je pense que ce sera le mec à droite, celui qui ne regarde même pas l'écran. On dirait qu'il regarde le gamin, qu'il se demande quel goût ont ses délicates petites oreilles. Peut-être qu'en les assaisonnant avec la plante, ça ajoutera une saveur salée.
En fait, je réalise que sur six personnes, trois seulement regardent l'écran. Le gamin, la fille et la femme de droite. L'homme aux cheveux blancs et la blonde admirent la coupe tektonikienne du garçon, et l'homme de droite, ben, on devine à quoi il pense. Notez que je n'écris pas "le père", "la grand-mère" ou d'autres liens familiaux, parce que je n'arrive pas à deviner qui est lié à qui. L'homme de droite n'a pas sa main sur l'épaule de la femme, donc ils ne sont pas mariés (il paraît que quand un monsieur met sa main sur une madame, ils font des bébés). La blonde est assez proche de la fille, mais la différence d'âge est trop importante pour qu'elle en soit la mère, tant elle semble avoir atteint sa ménopause sous la IIIème République. Pour ce que j'en sais, ils pourraient tous être membres d'une secte sataniste célébrant le sacrifice de vierges de la semaine dernière avec un petit gueuleton devant des jeux vidéo. Peut-être que la gamine est la prochaine sur la liste et qu'elle ne le sait pas. D'ailleurs, c'est moi ou le pendentif de la gamine, est-ce que vous voyez ce que je*
Oh mon Dieu.
La manette n'a même pas de boutons. Pas besoin d'écrire "bouton", le singulier ne s'applique même pas ; les 3 Suisses sont peut-être en train de recycler (maman, ne clique pas sur ce lien) leurs stocks de vibromasseurs en joypads. Okay, il y a trop de touches sur nos pads, okay, Nintendo a simplifié les choses, mais là, (papa, ne clique pas sur ce lien) c'est trop. Tenez, la Master System avec le bouton Pause sur la console et pas sur la manette : je n'ai jamais pu savoir si c'était une connerie ou un coup de génie. Quand on est au milieu d'un match et qu'un mauvais perdant met la pause pour casser le rythme, c'est rageant, non ? Avec la Master System, impossible de pauser sans se lever de sa place ; on sait tout de suite que l'autre bouffon va foutre en l'air la partie et on peut l'étrangler avec le câble de la manette avant qu'il atteigne la console.
C'est pas la première fois qu'on voit une console Technigame. Parfois avec 25 jeux, parfois avec 7 jeux, et nous voici avec la version 4 jeux... Ah, saleté d'inflation.
Quand la boite dit "manette infrarouge", c'est pas pour déconner : on voit le capteur infrarouge à l'avant de la coque. Nintendo et son Bluetooth peuvent aller se faire cuire un oeuf ! Une sorte de pointeur sans boutons ? Peut-être qu'il y a vraiment un gyroscope dans la manette et qu'on doit la pencher tout en la gardant face à la console ; si c'est le cas, on ferait mieux de se faire greffer des ressorts de rappel aux poignets. Ouais, les mêmes qu'on portera tous d'ici la quarantaine si on ne se met pas au Dvorak-bépo. Sur la tranche de la boite, on voit les quatre jeux : Bowling, Tir au but , Tennis et Ping Pong. Pourquoi jouer à deux, hein ? Peut-être qu'ils s'entre-dévoreront non pas à cause de la faim, mais parce qu'ils n'arrivent pas à savoir qui va jouer après le garçon. La gamine au pendentif de totenkopf en sait quelque chose.
23 avril 2008
Civilization IV (suite)
Par Raton-Laveur le 23 avril 2008, 20:31
- Hey raton, on vient ce week-end.
- Ah, pourquoi pas, je vais regarder sur mon agenda si j'ai-
- Non mais... C'est pas une question. On vient ce week-end.
- Oh. Je vais me débrouiller.
Bref, c'était comme l'invitation de Poshu chez lui, mais à l'envers et sans borne Atomiswave ou Naomi. On a passé une nuit sur Horreur à Arkham (Yig a gagné), acheté puis joué à de vieux jeux Mega Drive que je cherchais depuis des années (dont El Viento ou Tiny Toons' Buster's Hidden Treasure), comparé le Nutella français au pot italien offert par Poshu, admiré la figurine de Range Murata que m'a donné Goldy et que je ne manquerai pas de faire dédicacer à Epitanime 2008...
Donc, pas pu écrire avant d'avoir pu reprendre un peu de sommeil. Ce qui me gonfle, tant j'aurais souhaité vous rappeler les activités du week-end, comme Polymanga ou la mini-Epitanime gratuite de ce week-end.
(premier article sur Civ4)
Déjà, merci beaucoup à vous pour les commentaires sur le précédent texte au sujet de ce jeu, tant vous avez volé en aide à un n00b absolu en matière de Sid Meier. Lors de ma seconde partie, j'ai tenu le coup, jusqu'à ce qu'au XXème siècle, tout le monde me déclare la guerre. Alors, telle la gentille mémé de la pub du jeu, je leur ai tous profondément nucléarisé la gueule. Jusqu'à ce que :
Vous voyez ces nuages de couleur orange ? C'est la couleur des Copéhaméhas nucléaires. Même si j'étais premier au score et que j'avais la plus grosse influence à l'ONU, mes voisins ayant expérimenté l'atome de (trop) près en étaient moins fans. Alors il m'ont pété la gueule et j'ai perdu.
La partie suivante fut un peu de multijoueur entre Val, Garric et moi-même. Axel est resté dans la conversation audio pour nous aider avec le jeu. La partie, commencée un samedi soir à 23h, dura sans interruption jusqu'à six heures du matin, Axel passant prendre le pouls de temps à autres. De longs silences de plusieurs minutes, où le seul indice pour s'assurer que personne ne dormait était que chacun validait bien la fin de son tour de jeu.
La traduction française, autant pour le jeu que pour le manuel en papier, est exceptionnelle, mais dit qu'il faut appuyer sur "ENTRER" pour finir son tour. Euh non, c'est "ENTREE"... Ca se change à la main dans \Civilization 4\Assets\XML\Text\CIV4GameTextInfos.xml, et ça agit sur Warlords et Beyond The Sword.
Le problème, c'est que je ne sais pas si je joue bien. L'ordinateur fait des tas de trucs que je sais pas comment il gère. Mes ouvriers sont en pilotage automatique tant je ne penserais pas à remplacer les routes par des chemins de fer, surtout que je ne sais même pas quand est-ce qu'on a droit au chemin de fer. J'ai l'impression d'être un de ces jeunes joueurs qui découvrent Street Fighter II, qui enchaînent admirablement des coups simples, mais ne savent pas faire une boule de feu ou un dragon punch. Et quand vous leur en placez dans un combat amical, ils n'osent demander comment vous faites, de peur de passer pour des idiots ; vous faites de la magie, voilà tout.
Cette magie marche, ça, pour sûr. Quand je suis en guerre avec mes gentils soldats à cheval, je me demande pourquoi la recherche scientifique qui va me débloquer la poudre à canon traîne autant. Les pros de Civ me répondront sans doute avec des équations sur le taux de productivité et de science par ville ; ces calculs me sont invisibles, mais reflètent incroyablement bien la réalité. Je trouve logique qu'en concentrant mes efforts sur la guerre, le jeu ralentisse ma science. Je ne sais pas comment le jeu opère cette balance, mais il le fait, et pour moi, c'est effectivement magique.
Est-ce qu'ils sont en train de faire une orgie ?
Egalement sur vos conseils, j'ai acheté Beyond The Sword. L'add-on ajoute tout un système d'espionnage, et déjà que je pige pas grand-chose, pas question de rajouter ça, tant on a l'impression que l'ordi m'espionne mais que moi je sais pas comment le contrer. Alors, je reste sur le Civ4 de base. Pas "basique", hein, de base.
Alors, certes, je gagne, mais je ne suis même pas certain de bien le faire. Comme votre maman avec l'anglais, mémé avec la télé ou n'importe qui avec Linux en ligne de commande.
D'ailleurs, le jeu me fait bien comprendre que je m'y prends mal. Même si je poutre tout le monde (en difficulté 2), Civ4 me fout dans les bananes de l'Histoire. Allez savoir pourquoi. C'est peut-être ce qu'il y a d'addictif dans ce jeu : un univers infiniment trop vaste pour nos vies occupées d'adultes qui n'ont plus le temps de rien, mais trop complexe pour s'adresser à plus jeune que nous. Une neutralité de suisse dans un mécanisme aussi précis que les horloges du même pays appliqué à une simulation de temps qui passe. Gollum l'a pourtant appris à Bilbo : on ne peut pas battre le temps.
16 avril 2008
Dossier Canard PC : Est-il possible de jouer sous Linux ?
Par Raton-Laveur le 16 avril 2008, 19:56
Oui, c'est possible.
Pendant ce temps :
- Libé parle de Pedobear et d'Anonymous.
- Je tourne sous la beta 5 de Firefox 3, et c'est tellement biengue que j'ai désinstallé la version 2. Oui, les extensions que vous utilisez probablement sont déjà compatibles. Si vous n'êtes pas sur Opera, faites le saut.
- Trackmania United Forever (si vous avez TMU) et Trackmania Nations Forever (si vous n'avez pas TMU) sont disponibles, et je dois être con, mais je n'arrive pas à afficher le classement Internet des ManiaZones. Peut-être qu'elles que c'est parce qu'elles sont en cours de migration, j'en sais rien. Du coup, je précise ici la Maniazone Editotaku : pour l'inscription, le mot de passe est - évidemment - "samantha". Si vous avez pris TMU sur Steam, la mise à jour est automatique ; si vous l'avez sur DVD, l'installation téléchargée est le jeu complet, donc vous pouvez désinstaller l'ancienne version. Pourquoi je précise un truc aussi évident ? Parce que TMUF/TMNF fait dégager StarForce.
11 avril 2008
Impressions à chaud sur Mario Kart Wii
Par Raton-Laveur le 11 avril 2008, 18:22
- Megaton : le frein a disparu. C'est le même bouton pour freiner ou déraper, selon que vous soyez en ligne droite ou en train de tourner. Du coup, jouabilité de base à trois boutons : accélérer, freiner/déraper, utiliser objets. On ajoute deux fonctions au capteur de mouvement : secouer la manette en décollant d'un saut cause un boost (à la Excite Truck ; atterrir sur les quatre roues en penchant bien la manette cause aussi un mini-boost) et la pousser vers le haut (ou le bas) en moto fait (ou stoppe) la roue arrière. Cette dernière est limitée dans le temps et a les mêmes propriétés que dans n'importe quel jeu de moto : vitesse accrue mais déséquilibre au moindre impact.
- Après tout, on peut jouer avec Wiimote + Nunchuk, Manette Classique ou pad GameCube. Problème pour les deux derniers périphériques, les fonctionnalités gyroscopiques sont adjointes à la croix directionnelle, ce qui implique que vous devez lâcher le stick (!) pour appuyer sur la croix afin de faire une roue arrière ou le boost en début de saut. C'est un peu aberrant compte tenu du nombre de boutons inutilisés ; Nintendo encourage à utiliser la Wiimote, quoi.
- Casual gaming : avant chaque partie, on vous propose de jouer avec un dérapage manuel (classique) ou automatique (ça dérape tout seul quand vous braquez à fond).
- D'ailleurs, le boost post-dérapage ne se fait plus en gigotant le stick (étincelles rouges et bleues), mais en prolongeant son dérapage, comme sur N64. Avantage : plus de snaking.
- Wii Wheel : aussi gadget, sinon plus, que le Wii Zapper. Ce dernier a déjà droit à un badge dédié "compatible Wii Zapper" sur certains jeux, alors qu'il s'agit d'un bout de plastoc pour coller télécommande et Nunchuk, bref qui ne fait pas une grande différence pour le jeu lui-même. La Wheel, c'est pareil : jouer avec un ou sans ne vous changera pas la vie si vous avez passé plus de 15 minutes sur (le très cool) Excite Truck. Laissez la Wheel à votre papa ou votre petite soeur, vous n'en aurez pas besoin.
- Vous vous souvenez de la Rainbow Road sur GameCube, qui était un bordel sans nom ? Là, c'est pire.
- Graphiquement, c'est absolument inintéressant, rien d'infaisable sur Cube. Smash Bros Brawl a eu la politesse de mettre à jour les textures, mais Mario Kart Wii ne change strictement rien. Autant certains niveaux ont une patte graphique agréable (j'aime beaucoup le circuit en automne), autant dans l'ensemble, ça fera hurler de rire les fans de PS360 (les Mines Wario sont un viol des yeux).
- Setlist : 16 nouveaux circuits et 16 rééditions des épisodes SNES/N64/GBA/Cube/DS.
- CWF Nintendo : mon code ami est 2062 - 9283 - 6725 , postez le vôtre dans les commentaires (n'oubliez pas qu'il faut que les deux joueurs enregistrent le code de l'autre pour que ça marche). Cependant, vous pouvez envoyer une invitation (à la Xbox Live) à ceux dont vous avez enregistré la console.
- Au début, j'ai cru que l'ajout du dérapage automatique en option était un signe de "casualisation" de MK, mais il n'en est rien. J'ai été étonné de ne pas finir les coupes en 50cc du premier coup, étape que l'on fait habituellement dans son sommeil ; est-ce parce que je ne suis pas encore habitué à la jouabilité ? Il faut que je tente de jouer avec le Nunchuk, probablement plus précis pour les vieux réacs.
- Pas encore assez joué avec les motos pour me faire un avis, mais ça me fait vraiment penser à Moto Racer. Et ça, c'est bien.
- Poids lourds : Garric, fan des persos lourds, avait boudé MKDS qui laissait la part belle aux poids plume : plus rapides, l'avantage des poids lourds de pouvoir les bousculer était inutile puisqu'ils étaient toujours loin devant. Sur DS, le personnage n'était qu'une vulgaire skin, puisque tout le monde pouvait utiliser tous les karts sans que ça change quoi que ce soit. MKWii revient à la recette GameCube : il y a des karts dédiés à chaque gabarit (léger / moyen / lourd), où les paramètres principaux sont accélération et maniabilité. J'attends de déverrouiller le reste pour voir si'l y a encore un kart d'or utilisable par tout le monde et comment c'est géré pour les parties online.
- Pour l'instant, c'est vraiment un produit propre, à l'exception des graphismes honteux sur une télé en l'an 2008. On voit que Nintendo a tiré des enseignements de la jouabilité DS, éprouvée par une compétition online assez hardcore, pour simplifier l'ensemble et virer ce qui dérangeait, qu'il s'agisse du snaking de la DS ou des deux persos par kart du Cube. Ce n'est pas casualisé pour autant, c'est juste plus simple à apprendre - et par "simplifié", j'entends aussi que l'écart entre la brute qui y passe sa vie et la chèvre qui y joue une heure par mois sera moins large. Tant mieux.
02 avril 2008
Date de péremption
Par Raton-Laveur le 02 avril 2008, 23:16
- échanger les étoiles contre des points de boutique Wii pour (r)acheter de vieux jeux émulés ;
- s'interroger sur l'humanité de ceux qui ont 30 000 étoiles (plus d'une centaine de jeux neufs et beaucoup d'argent) à échanger pour une DS Lite Zelda trouvable à 200 dollars, soit au change actuel, 10 euros - ou 150 avec les frais de port.
En Europe, d'aucuns me maintiennent que les étoiles périment également : après l'enregistrement, elles disparaissent après 12 mois, ça on le sait déjà. Mais avant aussi ; si vous chopez un vieux jeu GBA avec une carte d'étoiles intacte, ben vous l'avez dans l'os, et ça fait mal.
Du coup, j'ai fait ce que vous allez probablement faire maintenant que vous êtes prévenus : vérifier que vous avez bien enregistré toutes vos étoiles et tout convertir en points Wii - qui eux, ne périment pas et servent à quelque chose, par exemple, jouer à Sin & Punishment. Dans mon cas, c'est un peu plus grave, parce que je n'ai volontairement pas gratté les points pour des raisons trop otakistes pour être expliquées maintenant. Bref, une tétrachiée de cartes à gratter, certaines remontant à longtemps, donc mortes...
... ou non. Je sais pas pourquoi, mais elles ont toutes été validées, même celles qui datent de Mathusalem. Soit j'ai le cul bordé de nouilles, soit j'ai passé la journée à foutre le boxon dans mes jeux... Les deux, mon capitaine. M'en fous, maintenant j'ai Sin & Punishment.
31 mars 2008
Spécial Pâques, suite et fin
Par Raton-Laveur le 31 mars 2008, 23:58
Okay, j'ai involontairement créé un buzz autour du contenu du second oeuf en chocolat Nintendo. Arrêtez de m'envoyer des emails - même un groupe de rock français avec un batteur qui s'appelle "Monsieur Patate" m'a écrit ! - voilà son contenu à coté de son copain avec un UMD pour l'échelle :
J'ai déjà écrit sur GITS sur psp l'an dernier.
30 mars 2008
Bioshock, suite et fin
Par Raton-Laveur le 30 mars 2008, 18:30
(cet article fait suite à celui du 19 mars 2008)
Lors de l'article précédent, je racontais quelque mésaventure sous-marine alors que je tentais ma première partie en Difficile, sans boussole et sans Vitachambers (résurrection immédiate et sans pénalité). Et sincèrement, vous en avez dit bien plus dans de fort intéressants commentaires. Les compromis de gameplay qui ont amené un scénario aussi osé à se vendre à plusieurs millions d'exemplaires, les bugs qui n'en sont pas (les niveaux qui se repeuplent d'ennemis comme à l'époque de la SNES), et vos impressions sur le jeu tout en m'incitant à ne pas lâcher l'affaire.
Non, je n'ai pas sauvé toutes les Little Sisters.
Vous avez joué à System Shock 2 ? Bah : même parmi les lecteurs de l'éditotaku, on doit en compter moins d'une dizaine. Vieux jeu PC considéré comme l'un des meilleurs de la plate-forme, réalisé par une bande de jeunes développeurs chaperonnés par feu-Looking Glass (Warren Spector !). Ce sont les mêmes qui ont développé Bioshock, élaboré comme un System Shock 3 sous-marin et sans le nom, la licence étant restée chez Electronic Arts. Sauf que voilà, Bioshock est en tous points de vue System Shock 2, mais sous l'eau. Même scénario, même gameplay, tout pareil, je vous dis. Est-ce un mal ? Si peu de gens ont connu le grand frère, voici qu'ils le découvrent façon next-gen dans Bioshock ! Et en bonus, on peut ainsi repérer les journaleux de pacotille qui ont crié à l'histoire super originale.
Mettons-nous bien d'accord : la vraie originalité de Bioshock, c'est son ambiance. Oui, le style art-déco fifties, on a déjà vu ça dans Grim Fandango, mais c'était au milieu d'un melting pot aztéco-film noir. Dans cette forteresse sous-marine, le temps s'est arrêté au milieu des arts et idées de l'époque, dont le concept d'objectivisme. Je résume cette philosophie : l'Homme doit se débrouiller seul et par lui-même, sans utiliser ou se laisser exploiter par autrui pour arriver à ses fins. Cela implique donc le refus absolu de religion et autres concepts abstraits, tout en acceptant le principe que tout le monde n'est pas égal. La méritocratie à son paroxysme, quoi. Philosphie défendue durant la seconde moitié du XXème siècle par une femme d'origine russe, Ayn Rand, qui a - entre autres ouvrages - écrit La Révolte d'Atlas, roman qui explique l'objectivisme (et qui va avoir une adaptation en film avec Keanu Reeves à la fin de l'année). Synopsis : une société infectée par une humanité stupide et paresseuse, exploitant par les lois ou les croyances le dur labeur des quelques génies qui font une différence, par leur science ou leur travail. Génies qui finissent par disparaître, emmenés par un homme énigmatique qui fabrique une ville coupée du monde pour qu'ils puissent vivre en paix. Bien sûr, leur absence finit par provoquer la déchéance du reste du monde... Grosso modo, c'est la base scénaristique de Bioshock (un personnage s'appelle Andrew Ryan, un autre Atlas, etc) sauf que le jeu se déroule après que cette ville isolée tombe elle-même en ruines, détruite par une science dénuée d'éthique et d'humanité.
Oui, moi aussi j'ai du mal à croire qu'on parle d'un jeu vidéo. Jeu vidéo qui véhicule donc des idées franchement radicales, dans des lieux qui le sont tout autant. Quand on voit un ghetto aux murs recouverts de photos jaunies de personnes disparues, quand on entend des rescapés d'Auschwitz expérimentant à leur tour des mutations génétiques sur des enfants, quand on croise des cadavres pourris de femmes violées et des gens qui utilisent le mot "fuck" (le DVD est multilangage, yay) sans ce que soit gratuit, il y a comme un décalage avec, disons, toute l'industrie actuelle du jeu vidéo. C'est cette ambiance exceptionnelle qui fait Bioshock et qui méritait bien ce gros paragraphe.
Et pourtant, je ne suis pas satisfait de ce jeu. Et croyez-moi, j'ai envie de me flageller avec des câbles RCA pour ça. J'en suis ressorti égoïstement, boudant la conclusion (comment peut-on faire un univers aussi original et un boss final aussi cliché ? Et cette fin qui n'a même pas la politesse de faire défiler le générique ?), n'oubliant pas que ce qui fait un jeu, c'est son gameplay. Et là, c'est le désert. Je pense à Fabien Vautrin (allez lire le blog de l'éditeur Kurokawa) qui m'expliquait par le menu en quoi Dragon Quest VIII était strictement identique à tous les autres épisodes, la 3D en sus. Bioshock, c'est du shoot ultra-standard, des armes vues mille fois, des ennemis qui réapparaissent d'on ne sait où. La plupart des pouvoirs surnaturels sont inutiles, si ce n'est à légitimer le combat au corps-à-corps, qui en devient si puissant que fusil à pompe ou mitrailleuse semblent ridicules ! Okay, on peut pirater les caméras de surveillance pour aider un petit peu, mais ça n'a rien de bien neuf et ça lassera ceux qui ont trop joué à Pipe Mania sur leur Amiga.
Sans parler des tas de petits trucs qui cassent l'immersion. Ou plutôt si, parlons-en, parce que c'est à cause de ça que le charme s'est évaporé. Pourquoi, quand le héros porte une armure, ses mains sont toujours nues ? Pourquoi, quand on lui dit qu'il ne fera pas long feu après avoir changé un peu trop de trucs à son anatomie, une des fins montre qu'il fera de vieux os ? Pourquoi est-il quasi-impossible d'amener les ennemis à se fritter entre eux en rusant, sans utiliser la méthode officielle du pouvoir-magique-qui-enrage-les-méchants ? Ce ne sont que pécadilles. Dans mon article précédent, découvrant le jeu directement en difficulté max, j'étais dans le trip. Puis j'ai réalisé que le mécanisme de résurrection instantanée est partie intégrante du gameplay, et que même si le patch a ajouté une option pour le désactiver, Bioshock est injouable sans ce dernier. Mais une fois réactivé, la cité de Rapture est devenue un parc d'attractions. Plus de danger, plus de réflexion avant de prendre des risques, juste du shoot et des cadavres. Andrew Ryan, le maître des lieux qui me menacait par talkie-walkie, autrefois si terrifiant, me semblait comique maintenant que je pouvais ressuciter en un clin d'oeil. J'ai avancé sans trop me poser de questions, cherchant juste la dernière page de cette histoire à l'ambiance si envoûtante. Les combats (l'ensemble du gameplay fort insipide, en fait) étaient inconsciemment gérés par la zone "gamer" de mon cerveau, en joueur somnambule. Tuer, recharger, et de temps à autres, une petite partie de Pipe Mania : on fait ça les yeux fermés quand on joue depuis l'Atari 800XL. Une stase stupide, que l'on réserve aux jeux fades - et en tant que jeu, Bioshock est assez fade. Le cerveau cité plus haut ne s'éveillait que pour les avancées du scénario. Un peu comme quand j'ai traversé Metal Gear Solid 3 en Very Easy juste pour l'histoire, comme un magnétoscope qui vous demande d'appuyer sur des boutons pour s'assurer que vous ne vous êtes pas endormi.
Au final, je retiens surtout un chapitre complètement inutile du jeu, créé comme pour être facilement effaçable au cas où il aurait déplu à quelque responsable marketing : Sander Cohen. A un moment, votre progression est arrêtée net par un artiste un peu fou, qui ferme une porte vers la suite de l'aventure et vous promet la clé en échange de votre aide pour terminer son chef d'oeuvre. Sans autre raison, on explore les quartiers de divertissement de Rapture, pour remplir une de ces stupides listes de courses dont les mauvais jeux sont friands. Sauf que là encore, c'est l'ambiance qui fait tout, et la chasse à l'homme orchestrée par ledit Sander Cohen vire à l'étonnante farce graphique. Tout Bioshock, y compris son principal twist scénaristique, repose sur la moquerie du joueur, ce rappel permanent qu'il n'est qu'un singe devant un écran qui obéit connement parce que c'est ce qu'on attend de lui. D'autres jeux se jouent ainsi du joueur (assonance), l'enlevant de son piédestal divin "il ne se passe quelque chose à l'écran que si JE presse ces boutons" pour le mettre dans un labyrinthe pour souris de laboratoire "c'est moi, le jeu, qui te dis d'appuyer sur ces boutons et c'est moi qui t'offre quelque chose en retour, pauvre pomme" ; par exemple, Metal Gear Solid 2, Killer7 ou In Memoriam. Et le pire, c'est que ce genre de reality check violent est si rare qu'on en redemande volontiers.
Sander Cohen est carrément le meilleur personnage secondaire de ce jeu : bien plus tard, en visitant ses appartements, on tombe même sur un couple de junkies qui oublient leur manque de came pour danser un tango dans son salon. On n'ose même pas les déranger tant la scène est onirique.
En bref, Bioshock, c'est un jeu quelconque parfaitement enrobé dans une ambiance et un scénario fantastiques, surtout si vous n'avez pas connu System Shock 2. Aucune originalité de gameplay (même le très classique Call of Duty 4 est bien plus fendard à jouer), mais le ton et l'intelligence de l'univers sont si osés pour un jeu vidéo qu'ils doivent être vécus, ne serait-ce que pour prouver qu'une meilleure liberté artistique ne peut faire que du bien à cette industrie. Bref, même conseil que pour Metal Gear Solid 3 : laissez un pote faire la partie pour vous, posez-vous sur le canapé à coté et garantissez le bon déroulement de l'excellent spectacle en vous occupant d'aller chercher bouffe et boissons dans le frigo. Bioshock vient de passer à 20€ sur PC et 30€ sur Xbox 360.
Ce soir, dès 21 heures (ou dès 20 heures si vous n'avez pas encore mis à jour l'horloge du four, de la Nintendo DS, de votre montre, de votre Saturn, de votre réveil-matin, de votre Neo Geo Pocket, etc), session IRC comme chaque dimanche sur #editotaku@irc.worldnet.net ! On discutera peluches et figurines diverses.
« billets précédents - page 7 de 71 - billets suivants »
Derniers commentaires