13 mai 2007
Soleil Noir
Il faut dire que les éditions Soleil, c'est de la merde.
Soleil édite du manga, mais on s'en tape. Par exemple, ils font Di-Gi Charat ; j'ai eu l'occasion de discuter dans le métro parisien avec Flo, le traducteur... et autant ce type peut être décrit comme le gendre idéal, autant je ne l'ai jamais vu s'emporter ainsi alors qu'il se remémorait la souffrance de ce labeur. J'en ai conclu que traduire DGC, c'est comme se faire émasculer avec un sucre d'orge rose fluo : ça prend du temps, ça fait mal, et à cause du sucre, le sang coagule pas, ça ne cicatrise pas et on en met partout. Un pote qui collectionne tous les mangas "moé" de la création considère son tome de Di-Gi Charat comme la pustule de sa bibliothèque. Voilà pour la collection Soleil Manga.
Soleil, c'est comme les éditions FJM pour la presse ; ça publie tout et n'importe quoi pour inonder le marché et étouffer la compétition. Ou comme les autobiographies écrites par des nègres qui nous font croire qu'on peut prononcer l'équivalent de 113 pages en dix secondes. C'est de la merde. Si vous cherchez de la bédé francaise dépourvue de scénario, de saveur, avec des couleurs tirées d'une même palette Photoshop utilisée pour 90 albums différents, avec des "effets manga" genre gouttes de sueur et couleurs de cheveux bizarres à chaque page, mangez du Soleil.
Bref, je n'avais jamais parlé de Soleil dans cette colonne, et Keul m'a rappelé à l'ordre. Pourquoi le manga bouffe complètement le marché français ? Si la franco-belge se fait fumer (ho ho ho), c'est parce que pour un nouveau Blacksad, il y a dix albums pourris de blagues sur les blondes/profs/psys/etc. Le neuvième art européen observe le succès des mangas, et en tire une leçon : si ça marche, c'est parce que c'est une industrie éditée à la chaine. A lui seul, Titeuf a prouvé aux éditeurs que le sous-Petit-Spirou, la resucée de Cédric, le dessin de merde allié à un humour pipi-caca, se vend plus que du Van Hamme ou du Loisel. Un pays se dessine la bédé qu'il mérite.
C'est une série d'albums vendus à 9,45 €, le premier étant sorti l'été dernier. Le scénariste se nomme LOL, le dessinateur est MDR, le coloriste HUM - aucune autre mention à l'intérieur, pas de remerciements ou quoi que ce soit. C'est censé raconter les tranches de vie de djeunz "accros à MSN", à travers leurs conversations. Extraits que vous pouvez télécharger depuis le site de l'éditeur :
Pendant ce temps, sur bashfr.org, site recensant les perles des discussions sur IRC :
Encore !
Une dernière !
Tout le reste est identique : l'intégralité des vannes vient de bashfr. Attention, pas d'internet, pas de msn, pas de blagues éculées, non, juste de bashfr. Vuillemin et ses sales blagues de l'Echo a au moins la sagesse de rappeler au début de chaque recueil que ces plaisanteries sont issues d'un patrimoine commun (et que ça fait peur), la source étant perdue depuis longtemps. Et accessoirement, lui, il a du talent pour donner ce ton si rabelaisien à ses planches. Les éditions Soleil se servent sur un seul site, qu'elles n'ont même pas eu la politesse de prévenir, dixit les admins.
Oh, pas besoin d'en appeler à la justice. C'est un cas avéré de plagiat, certes. Bashfr ne revendique pas la propriété des perles hébergées sur le site (Dieu merci), mais Soleil n'hésite pas à demander de l'argent pour ça. Le "scénariste" qui se planque derrière le pseudonyme de LOL est un connard, c'est un fait, et son éditeur est un homme immensément riche, c'en est un autre (de fait).
Soleil ne peut pas se planquer derrière le "droit de citation", qui n'autorise qu'à la publication d'un court extrait d'une "oeuvre", ladite oeuvre étant donc la perle de quelques lignes publiée sur le site. Un "bashé" estimant que le bouquin lui porte préjudice devrait donc prouver, avec les autres membres de la conversation "bashée", que c'est bien lui et ses potes qui se cachaient derrière les pseudonymes. Et le préjudice serait uniquement financier, puisque le préjudice moral est déjà causé par bashfr (mais dont ils ne se plaignent pas, puisqu'ils auraient pu éviter la repompe dans l'album en se faisant retirer de bashfr en premier lieu, vous me suivez ?). Mais comment estimer le dédommagement financier d'une courte vanne dans un livre de cinquante pages ? Et comme les gars de chez bashfr.org ont oublié d'être cons, ils ne vont pas se risquer à défendre les droits de leurs "victimes", la plupart étant citées à leur insu ; le principe de bashfr reste d'exposer aux yeux de tous des conneries sorties lors de conversations (plus ou moins) privées, ce qui est répréhensible en soi. Dans un monde parfait, bashfr aurait pu demander à retirer l'album des linéaires, au nom de la propriété intellectuelle des textes qu'ils hébergent. Dans un monde parfait.
Ce qui m'amuse le plus dans cette histoire, c'est que l'Internet geekophile - celui qui lit bashfr - est tout colère de ce vol éhonté, mais n'a rien à proposer pour éviter que ça se reproduise ou qu'un troisième tome de la série puisse voir le jour. Ca papote, ça se "me too"-ise, ça s'improvise avocat, mais ça reste avec les doigts profondément enfoncés dans le cul. Tous les soirs, Denisot, GameOne et Arthur peuvent pomper leurs vannes et leurs vidéos sur YouTube - prouvant que la télévision a tellement peur de perdre du temps de cerveau face au Web qu'elle en est réduite à le copier - et nous soupirons dès qu'on allume le poste. Kotaku, Fluctuat et Cie peuvent faire la chenille en se passant ad nausea les mêmes citations et "infos" jusqu'à en oublier la source en l'espace de quelques heures, mais nous cliquons... Sans forcément réaliser que le simple fait de charger la page augmente leurs statistiques publicitaires, financant cette parodie de journalisme. Nous soupirons. Nous sommes une statistique soupirante qui n'en fout pas une rame, même quand on vient jusque dans nos bras, plagier nos quotes et nos bonnes blagues. Aux larmes, citoyens.
Sérieusement, c'était quand, la dernière fois que la communauté geek/nerd/otaku francophone a pris les armes médiatiques parce qu'elle s'est sentie spoliée ? Je vais vous le dire. C'était au début de l'année, quand un internaute a déterré un écrit de la candidate socialiste aux élections présidentielles où elle démontait la japanime. Le site existe toujours ; il est simple et rapide dans sa dénonciation, se contenant de laisser parler les extraits. Il n'est rattaché à aucun autre site web, ne contient aucune publicité. Pire, la mention en page de garde prétend que "ce site est le fruit d'une initiative personnelle d'information et n'est pas issu d'un quelconque parti politique". Il a fait le tour des forums, sites de news et salons de discussion. Finalement, LeMonde.fr en a parlé, précisant que l'auteur n'est certes pas militant de droite, mais participe à un blog de l'UMP. Nombre d'observateurs se sont forcés à croire que l'otaku moyen doté d'une carte d'électeur ne verrait pas son vote influencé par des considérations si mineures. Ce n'est pas mon avis.
Le fait est que pour le coup, un otaque s'est bougé les fesses, a milité et a fait assez de bruit pour être repris par un média national. Mais il a fait ça non pas par considération otakiste, mais politique. Le geek francais, lui, a trop la flemme de dénoncer haut et fort qu'un mauvais éditeur de BD vend un torchon piochant directement dans son subconscient culturel. Il se dit qu'ils sont 400 millions dans le monde à être de son avis. Il se contente de poster sur un forum dans un topic de 3000 réponses, pensant qu'il fait quelque chose, que son message soigneusement rédigé n'est pas qu'un cluster sur le disque dur d'un serveur Dell ronronnant dans un data center oublié à l'autre bout du monde. Il ne fait rien de plus. Il a la flemme de défendre cela. Alors, pendant que d'autres se font du fric sur son dos, il soupire.
TANUKIIII-CHANNELLUUU! Dimanche soir ! 21 heures ! #editotaku@irc.worldnet.net, comme chaque semaine ! C'est le dernier moment pour préparer l'Epitanime 2007 ! Il y aura Yoshitoshi ABe en invité et un stand pour le nouvel éditeur de DVD qui a les licences d'Higurashi et de Dokuro-chan !
Pour rappel, je monte à Paris chaque année rien que pour ça depuis des années, alors si vous passez dans le coin, c'est l'occasion rêvée pour me violer avec un gros extincteur rouge ! Je serai là pendant toute la convention (de vendredi soir à dimanche soir non-stop) et en ville dès mercredi soir. Envie de me montrer votre collection de doublons ou de me raconter au restau pourquoi votre obsession pour le bondage en hentai remonte à Assurancetourix ligoté dans les scènes de banquet à la fin des albums d'Astérix ? Passez ce soir sur IRC ou envoyez un mail pour réserver votre raton laveur livré à domicile pendant les journées de jeudi et vendredi ou pour avoir les signaux de reconnaissance pendant l'Epitanime ! Profitez-en, c'est une offre unique ! Et quand je dis "unique", c'est parce qu'à chaque fois qu'un gentil lecteur me rencontre en vrai, il ne renouvelle plus jamais l'expérience, filtre mon numéro de portable et obtient de son tribunal l'interdiction que je l'approche physiquement à moins de dix mètres ! L'Epitanime est le seul truc qui me motive encore à rester en vie jusqu'à l'édition suivante, à écrire avec des points d'exclamation à chaque phrase et à faire 800 km aller et pareil au retour, ne ratez pas ça !
Par Raton-Laveur le 13 mai 2007, 19:19 - Japanime 49 commentaires
10 mai 2007
Scandale : Nintendo se met aux devinettes, épisode 2
Dans Animal Crossing Wild World, il y a un bar où le tavernier est un pigeon fort bien élevé qui vous sert le café. Comme la plupart des personnages du jeu, au début, il vous parle à peine. Un peu comme dans la vraie vie, sauf que certaines personnes restent coincées à ce stade. Pour peu que vous sauvegardiez régulièrement pour ne pas vous faire agresser par une taupe, au fur et à mesure que vous prenez un café sur le zinc, Robusto (c'est le nom dudit pigeon barman) vous raconte sa vie. C'est mignon et ça en dit tellement sur l'ambiance de ce "jeu" ; si vous n'avez pas encore acheté un exemplaire à votre petite cousine, c'est ce genre de moments qui vous fait céder. Puis, quand ladite cousine devient une habituée de ses cafés si bien torréfiés et que vous ne regardez pas l'écran de la DS par-dessus son épaule, Robusto lui fait une proposition quelque peu indécente :
Hum, okay, c'est rien, ça doit être la faute à mon esprit perverti. Animal Crossing est un jeu innocent, demande un café bien noir, paie et casse-toi. Attends quelques jours avant de revenir, quand même.
Un mois plus tard
Ah en effet, je me suis toujours demandé comment il pouvait être aussi onctueux et EST-CE QU'IL VIENT DE ME DEMANDER CE QU'IL VIENT DE ME DEMANDER ?!
...
C'est comme si le jeu s'auto-censurait sous nos yeux. J'ai toujours considéré que la langue française était assez expansive pour qu'on puisse exprimer ses sentiments sans avoir recours à des smileys, qui ne sont que la solution bête et méchante de celui qui a la flemme d'écrire correctement ; ces frimousses ont été inventées pour abréger les saisies au clavier sur les conversations en direct, et devraient rester cantonnées à ces dernières. Mais là, franchement, O_o .
Par Raton-Laveur le 10 mai 2007, 23:32 - Jeux vidéo 18 commentaires
08 mai 2007
Demonlover
Demonlover est un film francais. Insérez ici commentaire désobligeant sur l'état du cinoche des fromages qui puent. Procédons par étapes. Demonlover est un thriller francais. Non pas que ce genre soit obligé de pomper sur les américains, loin de là, puisque Demonlover est un thriller financier (francais).
Et puis merde, lâchons la caisse. Demonlover parle de businessmen qui s'arrachent les droits d'édition d'un studio de japanime spécialisé dans le hentai.
Ben ouais.
Imaginez donc : un film sur les éditeurs francais de japanime. Kaze et Dybex (ou Déclic Images et Mabell, je suis pas sectaire) qui se tirent dans les pattes, se font des coups bas, droguent leurs négociateurs dans l'avion vers Tokyo, menacent leurs concurrents avec un flingue dans un parking souterrain à Paris. En relisant la phrase précédente, l'hilarité m'envahit. Bref, imaginez la même chose, mais pour du hentai, avec visite des studios : les négociateurs francais (un homme et une femme) ne parlent pas un mot de japonais, et une interprète traduit les propos du réalisateur qui raconte le scénario de leur dernier film, avec des ninjas qui se font violer par des tentacules. Pendant ce temps, la caméra montre l'anime en question (qui existe vraiment). Je mate ça sur le satellite, et en bas de l'écran, la pastille de recommandation d'âge du CSA indique "-12". Il est 10 heures du matin, j'ai du hentai bien hardcore avec bondage, tentacules et viol dans une piscine à la télé, et le fucking CSA marque "-12". Puis ils boivent du saké avec les producteurs, et la négociatrice demande une réponse précise, tout de suite là sur la table, de savoir si les personnages sont vraiment majeurs, parce que les filles n'ont pas de poils pubiens. Ben quoi, elle n'a jamais utilisé un rasoir, que voulez-vous. Pendant ce temps, le mec (Charles Berling, méconnaissable) est en train de culbuter la traductrice dans sa chambre d'hôtel en matant des vidéos de bondage. Toujours "-12" dans le coin de l'image.
Ensuite, ils rentrent en France, et déjà que c'était sacrément siphonné, ça vire au n'importe quoi. Comme c'est un thriller financier, il y a des espions, des pressions, des scandales qui sortent d'une chemise en carton. Une femme pose des micros sous un téléphone, se fait surprendre, et massacre sa victime avant de se réveiller. Sauf que non, c'était la réalité, ou pas. Les acteurs sont beaux comme des dieux, avec des cravates qui coûtent plus cher que toute ma collection de jeux vidéo. D'ailleurs, on y voit Chloé Sévigny jouer à Oni. Ils ont des appartements gigantesques, conduisent des voitures qui n'ont rien de remarquable sans attacher leur ceinture, sortent des dialogues écrits, relus et corrigés sur un Apple iBook 19 pouces. Le caméraman a la tremblante, semble garder le décalage horaire entre Tokyo et Paris, quand l'action ne se téléporte pas soudainement aux USA ou au Mexique. Un personnage change complètement d'avis d'une scène à l'autre, une gonzesse déteste un mec, couche avec, le flingue post-coït, et finit en cosplay X-Men sado-maso pour un site web porno (sans déconner). Tout est plastique, artificiel : ça passe d'une repompe de Mulholland Drive à une diatribe contre les médias-qui-rendent-violent - genre Kassovitz avec Assassin(s), mais en encore plus lourdingue. Un de ces trucs néo-contemporains, tournés comme des clips de trip-hop qui doivent faire bander Ardisson ou Beigbeder. Le film se parle à lui-même (en trois langues), nombriliste, prétentieux, avec des partisans qui doivent dire que si on n'a pas aimé, c'est sûrement parce qu'on est trop con pour comprendre. Ouais, je n'ai pas compris ton ramassis de pellicule sur des gens qui se trahissent et retrahissent sans ciller pour obtenir l'insigne honneur d'éditer des DVD hentai. Les vrais éditeurs francais de japanime, eux, doivent bien rigoler en matant ça. Mais devant tant d'égo, de surréalisme psychotique et de gâchis de bons acteurs, je ne peux qu'être content, parce que je tiens enfin mon "pire film que vous ayez jamais vu" à moi.
Par Raton-Laveur le 08 mai 2007, 11:59 - Japanime 21 commentaires
06 mai 2007
Mettez-m'en deux de chaque - Dimanche
Voyons voyons... Toute cette semaine, j'ai visité le cas étrange des doublons dans les collections. Pourquoi racheter une seconde (ou une troisième) fois un truc qu'on a déjà ? Pour l'emporter avec soi ? Pour remplacer un import, même si ce dernier est de meilleure facture ? Par peur que le premier exemplaire ne nous pète dans les doigts ? Par oubli, peut-être ? Pour le donner à un tiers afin de partager votre plaisir ? Ou parce qu'une nouvelle (et meilleure ?) version vient de sortir ? Au fond, toute cette histoire peut se résumer à une appréciation - inconsidérée ? - pour une oeuvre particulière. Certains sociologues arguaient que le format DVD, plus "résistant" au temps et aux lectures multiples, pouvait s'apparenter au consommateur comme la réelle possession du film proprement dit, là où la VHS n'était qu'une copie de ce dernier. Mais on ne laisse pas son magnétoscope sous la télé, tout comme on ne laisse pas la Mega Drive à coté de la 82 cm.
Cependant, cette manie des versions multiples reste propre à cette pop-culture qui nous passionne tant. Un livre reste le même, qu'il soit au format poche ou relié-cartonné-marque-page-en-fil-doré. Rien ne ressemble plus à un album blanc des Beatles qu'une autre édition de l'album blanc des Beatles. Mais quand on parle de longs-métrages d'animation ou de jeux vidéo, panique ! Contenu différent d'une version à l'autre, image et son plus ou moins fidèles d'un éditeur à un autre, et ça ressort sans arrêt quand un nouveau format débarque. Pas besoin de râler sur les droits d'auteur qui ne tombent pas avant presque un siècle ; d'ici là, on ne saura même plus comment faire fonctionner la moindre cartouche qui aura survécu. Le fétichisme de la belle boite et des manuels avec les cartes pliées commence à devenir un luxe qu'on fait payer 10 € de plus dans une édition collector... Mettez ça sur le dos des "achats numériques" via téléchargement.
J'ai écrit plus haut que ces achats multiples, c'est quand même parce qu'on adore le bousin, peu importe le format. Tenez, l'exemple qui conclut cette semaine : Wing Commander IV - The Price of Freedom, qui doit être un de mes jeux favoris sur PC, toutes générations confondues. Voilà, c'est dit ; je ne pourrais faire un article à son sujet sans que ça vire au dossier. Je viens d'assembler un PC et de me faire chier avec l'autoexec.bat et le config.sys rien que pour y rejouer, c'est dire. Mais j'en ai un doublon juste parce que je l'aime, ce jeu. Peut-être pour le prêter, peut-être pour le garder dans un coffre-fort, peut-être en copie de sauvegarde (y'a 6 CD quand même !). Dans l'épisode 3 de Lucky Star, anime dont on reparlera prochainement dans cette colonne, Izumi, qui est une représentation du spectateur, explique tout ça à sa copine : est-ce qu'on ne doit pas avoir deux ou trois exemplaires d'un truc qu'on adore ? C'est pas ton cas ? Alors c'est parce que je suis un otaku.
Par Raton-Laveur le 06 mai 2007, 23:52 - Jeux vidéo 7 commentaires
Mettez-m'en deux de chaque - Omake
(Dimanche)
La session IRC hebdomadaire commence à 21 heures, et c'est sur #editotaku@irc.worldnet.net !
Par Raton-Laveur le 06 mai 2007, 20:07 - Général 9 commentaires
05 mai 2007
Mettez-m'en deux de chaque - Samedi
Ca, j'aime moins : le doublon multi-versions parce qu'il y en a certaines qui sont mieux que d'autres. Call of Cthulhu - Dark Corners of the Earth est un jeu à l'ambiance surprenante, ne serait-ce que pour ses architectures et son moteur 3D au traitement de la lumière étonnant ; je ne pensais pas qu'un jour, je qualifierais une lumière de "crémeuse", ben là, c'est le cas. On se croit dans les bouquins de Lovecraft, aux lieux décrépis et poisseux, aux humains corrompus, aux monstres réellement indescriptibles puisqu'il vaut mieux ne pas les regarder... Mais en tant que jeu, c'est un peu moins ça : on a rarement 36 façons de s'en tirer et il vaut mieux vite trouver la bonne sous peine de recharger sa sauvegarde toute la soirée, la difficulté ne s'adresse pas franchement aux débutants (tant pis pour les fans de HPL qui s'y essaient sans être gamers), et la maniabilité est taillée pour la Xbox. On ne peut même pas changer la config du clavier, et il ne gère pas les pads... Alors on rachète le jeu sur console, avec un vague soupir dans la gorge. Surtout maintenant qu'il n'est plus trop facile à trouver.
Dans le temps, on accumulait les doublons VHS-DVD lors du passage au nouveau format ; à présent, on commence à voir fleurir les doublons HD chez les tarés qui convertissent déjà leur vidéothèque, parce que c'est "la nouvelle version". Ou Kaze et Cie qui sortent les DVD d'un anime à l'unité dans une édition soi-disant limitée, et à la sortie du dernier volume, sortent un pack à trouzemille exemplaires de l'intégrale à un prix spécial et sans tube de vaseline (cas d'école : DNA²). Puis ils retirent rapidement les disques à l'unité, amenant les retardataires à acheter un paquet juste pour compléter leur collection - et y ajouter quelques doublons. Et ces "doublons de la version+", on les trouve aussi avec les rééditions mégasupermieux, genre Cowboy Bebop chez Dybex - le même Dybex qui dénigrait il y a quelques années le collège Déclic Images et ses éditions multiples. Sans parler des rééditions multiples de mangas (exemple parfait : Dragon Ball chez Glénat), avec un nouveau sens de lecture, une nouvelle couverture, une nouvelle traduction... Comme les DVD de films à la X-Men 1.5 ou Spider-Man 2.1, mais en pire. A coté de ces arnaques, Georges Lucas et ses nouvelles versions de Star Wars tous les dix ans passe pour un voleur à la tire.
Purée, cette semaine d'articles atteint le degré zéro de l'otakisme.
Et dans les jeux vidéo, c'est la même chose à la sortie d'une nouvelle console ; combien rachèteront Ninja Gaiden en version Black puis Sigma ? Qui a acheté Dead or Alive en version Ultimate pour le mode XboxLive ? Phantasy Star Online en v2 et Blue Burst pour les quelques nouvelles quêtes et le même moteur 3D anémique ? Rez sur ps2 pour les 60 images/seconde ? SoulCalibur 2 pour les persos propres à chaque console ? Splinter Cell Double Agent pour les variations de scénario, ou la version ps2 de Splinter Cell pour les niveaux retravaillés ? Metal Gear Solid 1/2/3 Twin Snakes/Substance/Subsistence pour les ajouts mineurs (surtout maintenant que Konami a débranché le mode multi de MGS3) ? Et les mises à jour annuelles des jeux de sport ? Quels sont ceux qui reprendront les mêmes jeux sur Wii (Zelda, Resident Evil, Prince of Persia, etc) pour la visée à l'écran de la Wiimote ? Les donblons ont encore de beaux jours devant eux.
(Omake)
Par Raton-Laveur le 05 mai 2007, 20:02 - Jeux vidéo 10 commentaires
04 mai 2007
Mettez-m'en deux de chaque - Vendredi
En voilà un que j'adore : le doublon ambassadeur. Pas avec les chocolats à la con et les putes de luxe, hein, je parle du vrai ambassadeur, qui oeuvre pour l'amour entre les peuples et la compréhension mutuelle en négociant les échanges de culture et d'armes gros calibre. L'ambassadeur qui aime son jeu vidéo et sait en faire don à son prochain, qui se laisse perdre pendant les premiers rounds pour ne pas écoeurer les invités, qui fait de grands dessins sur des tableaux blancs pour expliquer le mode Onslaught ou écrit un tutorial, et a toujours une boite de coté pour le p'tit gars qui cherche un bon jeu.
Nintendo a bien compris ça en généralisant le partage de jeu sur ses portables, permettant de jouer à plusieurs avec une seule cartouche. La stratégie du dealer : la première dose est gratuite. Et plus généralement, c'est pour ça que beaucoup de jeux sortent avec un mode multijoueur souvent bâclé, comme une exigence de l'éditeur. Ca prolonge la durée de vie du titre, paraît-il. Avec les numéros de série, c'est moins facile à pirater, qu'ils disent. Mais ça peut aussi multiplier les ventes, un client le conseillant à un autre pour jouer ensemble - la poussée d'Archimède revue et corrigée pour les liens sociaux. En version exacerbée, ça donne les jeux massivement multijoueurs - mais ça, on en parle déjà dans le Tiers-Beta.
J'adore les Unreal Tournament - 2004 ou pas - le studio Epic Games et la communauté de ces jeux. C'est beau, ça va droit au but, et c'est plein de niveaux, d'armes, de goodies. On peut toujours y jouer, qu'on soit deux ou trente dans la salle. Pas besoin de garder le disque dans le lecteur, le "No-CD" est inclus dans le patch officiel avec quelques cartes en cadeau. Tu veux créer les tiennes, ou faire tes skins et modèles 3D ? Tout est fourni, avec même un plugin pour Maya (et le Maya gratuit qui va avec est sur le disque) et un second DVD avec des heures de vidéos pour tout apprendre, sans parler des distributions de code source. Oh, et l'installeur pour Linux est déjà dans le disque.
J'ose croire que vous avez déjà tous fait ça : offrir un second exemplaire de quelque chose que vous avez adoré à quelqu'un que vous aimez, pour propager la bonne parole et partager les bons moments. Avec un sourire et une pointe de jalousie : "le veinard, il va vivre ça pour la première fois, lui." C'est ce que je me dis régulièrement quand j'écris un article sur un jeu obscur. C'est pour ça que je peux rédiger des pages sans dire un mot sur le scénario ou les personnages ; par peur presque panique de vous révéler la moindre surprise, pour que vous puissiez expérimenter ces divertissements de la manière la plus "vierge" qui soit. Tout du moins, c'est ce que je m'efforce souvent de faire quand je communique ma passion pour ces jeux, ces films, ces livres. Mais avoir un doublon par esprit missionnaire, c'est quand même révervé aux obsédés.
(Samedi)
Par Raton-Laveur le 04 mai 2007, 22:46 - Jeux vidéo 5 commentaires
03 mai 2007
Mettez-m'en deux de chaque - Jeudi
Bon, j'ai oublié que je l'avais déjà et je l'ai racheté sur Wii avant de retrouver la cartouche une semaine plus tard. CA ARRIVE A TOUT LE MONDE.
(Vendredi)
Par Raton-Laveur le 03 mai 2007, 23:58 - Jeux vidéo 12 commentaires
02 mai 2007
Mettez-m'en deux de chaque - Mercredi
Ah, mon préféré : le doublon de sauvegarde. Complètement illogique et barré. "Ah mais ma Dreamcast m'a déjà lâché, achetons-en une troisième au cas où". Les GrosPix seraient fiers de moi. Puis une quatrième, avant même que la n°2 ne crève. Puis pareil pour la playstation, surnommée "la machine à DDR". Idem pour la NES. Et la Mega Drive. On a du mal à le voir sur le cliché, mais la deuxième MD est japonaise. Toutes soeurs jumelles, toutes en parfait état de fonctionnement, au cas où. La politique de sauvegarde étendue aux jeux vidéo. Navrant.
Cette peur stupide du lendemain, c'est la faute à la Saturn. Pas la console, elle se porte très bien. Je parle des jeux. Cette pétasse - et je pèse mes mots - disposait du système anti-copie le plus stupide au monde, ce qui est sûrement la raison pour laquelle il a été rarement contourné. Voyez-vous, les informations authentifiant le disque, qui le différencient d'un vulgaire CD-R, sont situées sur le bord du disque. La zone la plus fragile et la plus exposée aux rayures. Comme si vous rangiez vos cassettes audio contre l'ampli 5000 Watts et les disquettes 3 pouces 1/2 sur le caisson de basses. C'est sur la Saturn que j'ai commencé à enregistrer un taux d'échec conséquent en essayant de lancer des jeux achetés en occasion, phénomène rarissime à l'époque des cartouches mais quand même moins fréquent chez "l'autre console 32-bits". C'est à cause d'elle que je demande à vérifier chaque disque avant de sortir la carte bleue ; même si le jeu accepte de démarrer aujourd'hui, est-ce que ce sera toujours le cas dans cinq ans ? Dans dix ans ? Ma cartouche de Legend of Thor marche encore à la perfection quinze ans plus tard, mais mon disque de Legend of Thor 2 sur Saturn tourne dans le vide depuis longtemps. Je dois avoir au moins trois exemplaires de SoulCalibur, tous en état de marche.
Parfois, c'est une autre peur du lendemain qui sévit : celle de ne pas retrouver un jour ce jeu qui me fait de l'oeil en ce moment même sur l'étagère. Ca, c'était Thunder Force IV (encore lui), aisé à trouver "à l'époque" mais que je n'avais pas acheté, déclenchant une chasse à la cartouche pendant quelques années une fois la Mega Drive retirée de la chaîne de fabrication. Et si à force de trouver des jeux Dreamcast, je venais à manquer de cartes mémoire pour tout enregistrer ? Autant faire des provisions. Et si la Metal Slug Anthology ou Twilight Princess GameCube devenaient introuvables demain ? Du coup, on emmagasine des titres tout juste moyens, choisis parce qu'on en avait entendu vaguement parler il y a longtemps ou parce qu'on a un souvenir nébuleux de la critique dans Player One... Mais ça aide aussi à trouver quelques perles. Dans cette frénésie débile, on en vient parfois à racheter le même jeu, réalisant après coup qu'on l'avait déjà. Et pendant ce temps, on passe à coté d'autres titres plus récents, édités par de petites entreprises indépendantes qui ont besoin de notre soutien, car risquant de se faire bouffer par les grands méchants loups, Ubi ou EA, au choix. Bah ; lorsqu'elles auront vraiment disparu, on prendra soin de se procurer leurs titres dans les bacs d'occases. En double exemplaire, si possible.
(Jeudi)
Par Raton-Laveur le 02 mai 2007, 23:05 - Jeux vidéo 11 commentaires
01 mai 2007
Mettez-m'en deux de chaque - Mardi
Là, on commence à tomber dans le n'importe quoi : le rachat du même jeu dans différentes régions. La barrière de la langue ? Non ! Pourquoi prendre un jeu incompréhensible ? Il n'y a que les squareux pour acheter des Final Fantasy en japonais sans comprendre un seul kanji. Ne faites pas ça.
Il y a l'argument technique : le bridage à 50 Hz qui a pollué les jeux PAL pendant si longtemps, poussant encore aujourd'hui à importer des titres ps2 qui n'ont toujours rien compris à la vie. Mais la Dreamcast avait lancé l'initiative du mode 60 Hz sur sa logithèque.
On peut aussi parler des jaquettes, le cas Jet Set Radio / Jet Grind Radio étant assez évident.
Ou la date de sortie ; mais Sonic Adventure 2 a eu une sortie mondiale simultanée. Sauf qu'il y a la jolie édition du dixième anniversaire, qu'on garde précieusement en souvenir de ces temps reculés où le hérisson bleu était encore une marque de qualité.
Et la facilité à faire tourner l'import ? Thunder Force IV japonais qui a quelques problèmes sur une console européenne, par exemple. Ou la flemme de chercher son disque de boot pour la DC. Dans la plupart des ca(rtouche)s, une bonne Action Replay en arrimage symétrique (*) entre la console et le jeu suffisait. Et mine de rien, avoir TF IV en JPN et EUR, c'est collector, nan ?
Sans parler des "différences de fonctionnalités" : l'ajout des nombreux langages européens est un excellent bouc émissaire utilisé par les éditeurs quand ils ont la flemme de convertir des trucs. Mario Golf EUR sur GameCube perd son stage spécial Zelda, God of War 2 perd son affichage en progressif...
Et dans le cas des DVD, c'est le contraire, avec des langages qui disparaissent. Ou pire, avec Pathé/Manga Vidéo, le plus mauvais éditeur français d'animes : des sous-titres basés sur le doublage français (!), des scènes censurées qui ne l'étaient pas sur leur version VHS (Les Ailes d'Honneamise, Zone 1 et 2 sur la photo), les réencodages foireux et compressions bourrées d'artefacts (Macross Plus, VHS plus les DVD Z1 et Z2)... Vous voyez, c'est pas ma faute, c'est les éditeurs qui nous forcent à racheter les mêmes trucs avec toutes leurs conneries. Mais raton échaudé craint l'eau froide : à force de rééditions toutes plus idiotes les unes que les autres, il n'a toujours pas acheté le moindre DVD de Neon Genesis Evangelion.
(Mercredi)
Par Raton-Laveur le 01 mai 2007, 23:24 - Jeux vidéo 4 commentaires
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