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Raton-laveur.net : garanti 0 pixel mort

30 avril 2007

Mettez-m'en deux de chaque - Lundi

Est-ce que les nouveaux jeux vidéo de qualité sont si rares qu'on en est réduit à racheter les mêmes titres aimés ? Cette semaine, on va fouiller dans cette aberration mobilière communément appelée "ma collection de jeux vidéo" et (tenter de) justifier ces doublons, bien souvent achetés en parfaite connaissance de cause. Y'a du boulot ; si vous avez envie d'aider, essayez de parler dans votre site ou dans les commentaires de votre (vos) doublon(s) favori(s) sur votre étagère.



Aujourd'hui : le "doublon portable". Cas d'étude : OutRun2 Coast2Coast, sur XB et racheté sur psp. Il suit le fil du tout premier doublon que j'ai fait, il y a presque quinze ans : c'était Dr Robotnik's Mean Bean Machine, déjà acheté sur Mega Drive et racheté sur Game Gear. Pour ce premier épisode, la réponse est facile : pour y jouer partout. J'étais accro à Dr Robotnik/Puyo Puyo, qui reste mon Tetris-like chouchou.
OutRun2, c'est pareil ; on ne fait qu'acquérir une version portable d'un jeu aimé dans le salon, qu'on aime trop pour attendre de revenir sur le canapé. Ca me démange de racheter la Metal Slug Anthology sur psp pour la même raison, alors que je l'ai sur Wii. Ces doublons sont donc parfaitement acceptables, mais restent réservés aux jeux exceptionnels pouvant justifier d'une addiction.
Cependant, il reste le cas spécial de la psp et de ses étonnantes capacités d'émulation, qui permettent de sacrément augmenter les possibilités de "fabriquer son propre doublon" au lieu d'acheter les compilations fleurissant sur la machine... Pour peu que vous ayez encore la cartouche originale, bien entendu. Quand on a cette console, acheter un UMD au lieu de coller un émulateur sur le MemoryStick ne se justifie plus que par l' "achat citoyen" ou la peur (infondée) de bidouiller sa console. Bah ; à voir la flopée de portages de titres psone/pstwo (la psp mérite son nom), le "doublon portable" a encore de beaux jours devant lui.

(Mardi)

25 avril 2007

stalker

(attention : article qui va vous foutre le moral à zéro)

S.T.A.L.K.E.R. doit être le jeu le plus déprimant au monde. Avant lui, il y avait le final de certains titres 8-bits, qui récompensaient vos sacrifices digitaux par un "THANKS FOR PLAYING - GAME OVER" fort castrateur, ou les mauvaises conclusions de vos jeux hentai favoris, genre "oh, Taro-chan ! Je suis en fait un ange-cyborg cancéreux cloné à partir de ta mère et d'un elfe orienté chaotique-neutre, mais je viens d'une autre planète dans une dimension parallèle après avoir voyagé dans le temps pour faire cette promesse quand tu avais trois ans et que tu étais mon frère, mais je vais te tuer car nous devons mourir pour sauver le monde ! THANKS FOR PLAYING - GAME OVER." Dans STALKER, il y a sept fins (!), cinq étant "fausses" et une seule étant "heureuse". Notez les guillemets. Et se taper dix à quinze heures pour être récompensé par une vidéo d'une minute dont l'effet est similaire à un coup de pied dans les noisettes, ça fout le cafard.

Vous vous souvenez du magazine Gaming ? Conçu par l'équipe de Joypad qui avait quitté le navire, mort six mois plus tard. Le dernier numéro - avril 2004 - avait STALKER (ouais, taper les points entre chaque lettre, c'est relou) en couverture et une grosse preview dans les premières pages. STALKER se rattache dans l'inconscient collectif au numéro final du meilleur mag de jeux vidéo de ces dix dernières années.

Le "débat" sur les jeux vidéo en tant qu'art est un sujet mort-né. Chaque site web ou magazine tout frais éclos se doit d'en faire un article, à l'instar des femmes dans les jeux vidéo ou de la violence dans les jeux vidéo. C'est un marronnier comme un autre. La réponse actuellement à la mode, c'est que les jeux vidéo sont un passe-temps, donc un divertissement - entertainment en anglais. Ils sont conçus en tant que tels et peuvent difficilement être considérés autrement. Un jeu vidéo, aussi "artistique" soit-il, sera considéré comme mauvais s'il n'est pas "divertissant". C'est le principal critère de jugement pour un tel produit, ce qui n'est pas vraiment le cas avec une "oeuvre". ICO ou Zelda sont tenus en haute estime parce qu'en plus d'être élaborés avec goût, on ne se fait pas chier en y jouant. L'art se fout de vous faire plaisir ou de vous brosser dans le sens du poil ; il peut être violent ou polémique, l'art. Killer7 est l'exemple-type du poil à gratter vidéoludique, qui intrigue le joueur en lui cherchant des noises avec des choix de gameplay conçus pour le faire chier. Alors on s'extasie, on s'interroge, mais on ne s'amuse pas forcément. Merde, alors Killer7, c'est de l'art ?
Mais ça reste une exception. Fondamentalement, le jeu vidéo est léger, et est pensé par des éditeurs qui veulent qu'il le reste. Quand un TakeTwo appelle aux joueurs face aux méchants sénateurs américains, c'est pour vendre du GTA, pas pour légitimer le jeu vidéo en produit mûr auprès des masses. Les éditeurs se servent des gamers comme d'un lobby pour mieux vendre leur came. Ils se foutent d'en faire un art. Enfermé dans cette mentalité, le jeu vidéo ne sera jamais considéré autrement. Tout ça pour dire que dès les premiers échos sur STALKER (à l'époque de Gaming, la preview d'avril 2004, vous me suivez ?), en voyant un produit de divertissement exploiter l'accident de Tchernobyl, j'ai eu froid dans le dos.

A l'origine, STALKER devait se dérouler dans un monde fictif, (j'y reviendrai dans un instant), et la décision de se baser sur un tel lieu fut prise après le lancement du projet. Cette aversion est parfaitement personnelle - j'ai déjà du mal avec les jeux basés sur le Vietnam, surtout quand ils ne sont pas très bons. Trop récent, trop susceptible de surfer sur une exploitation de polémique, vous voyez le genre. Alors, par souci de documentation, on se renseigne sur le véritable Tchernobyl, et on en ressort avec le moral encore plus dans les chaussettes. Ne regardez pas ça ou ça si vous passez une bonne journée, vraiment. Vous risqueriez d'apprendre - ou de vous rappeler - que près d'un million de personnes se sont sacrifiées pour sauver le continent européen, et que de toute façon, le gouvernement français a mis un mouchoir sur ce bordel.

Puis, on apprend que le jeu est basé sur un film de 1979, réalisé par Andrei Tarkovsky, un type qui a eu un prix spécial du jury à Cannes et qui était copain comme cochon avec Akira Kurosawa. Absolument introuvable de nos jours, on se tourne vers le peer2peer pour mater la chose, qui dure plus de deux heures trente. Et on se chie dessus, tant le futur est écrit dans cette pellicule. Ca parle d'un gars qui fait visiter une zone interdite, lourdement gardée par les militaires et apparemment calme, où des aberrations de la nature et des dangers invisibles sont omniprésents. La promenade est réservée aux désespérés, et le personnage principal, le fameux stalker, connait bien les risques encourus : sa propre fille est née avec des malformations dûes à la fameuse zone... Des passages sont repris dans le jeu vidéo, c'est normal. Pour pimenter le tout, le film a été réalisé à côté d'une usine qui déversait toutes sortes de saloperies dans l'atmosphère : on aperçoit des flocons dans l'air et une mousse dans les rivières qui n'ont rien de naturel, et rien d'un effet spécial assuré par la production. En fait, on n'arrive jamais à savoir ce qui était d'origine sur le terrain, et ce qui a été ajouté par les accessoiristes. Le dernier plan montre un panorama de la fameuse usine, avec ses grosses cheminées à la lourde fumée blanche. Partout, de terrifiantes prédictions. Bonus : la quasi-totalité de l'équipe, dont le réalisateur, est morte de cancers ou de complications suite à ce tournage. Si vous avez la fibre cinématographique et que vous rêvez de réaliser un film culte, demandez-vous si votre santé passe avant l'art : à quel niveau de votre hiérarchie personnelle classez-vous la qualité de votre système nerveux ?

En soi, le film se sert de cet endroit maudit comme d'un pélerinage éveillant les consciences : quand on n'a plus rien à perdre, à quoi se rattacher ? Où est l'espoir, où est votre place dans le genre humain, où est Dieu ? Si votre réflexe de geek en phrase finale vous a poussé à répondre "DTC" comme à chaque fois que vous entendez une question commençant par "où", sachez que vous n'avez quand même pas complètement tort. Puis on apprend que le film qui a inspiré le jeu vidéo est lui-même basé sur une nouvelle de 80 pages des frères Strugatsky, que je suis en train de lire sur ma psp (vous auriez dû voir la gueule des deux ados qui m'ont aperçu en train d'utiliser une psp pour lire un livre). Texte qui date du début des années 70, et qui est également une boule de cristal sur la catastrophe de 1986 - Nostradamus peut aller se coucher. Une substance qui tue à petit feu, des voleurs attirés par l'inconnu, et quelques petits hommes verts de passage qui ont laissé leurs ordures derrière eux. Car c'est ça, la zone : des extra-terrestres ayant abandonné des objets avant de repartir, comme vous laisseriez derrière vous, après un généreux pique-nique, un sac plastique ou un jouet cassé, qui ne manqueraient pas d'attirer l'attention de quelques animaux bien moins savants que vous. Face à ces artefacts, l'homme est tel une fourmi devant une montre rouillée. Jeu vidéo, film, roman, réalité : quel que soit le support, il y a de quoi se jeter sous un train. Hop, encore un paragraphe qui se termine sur une phrase déprimante, la boucle est bouclée.

21 avril 2007

PS3 - Le mois d'après

(le jour d'après)



Des problèmes d'argent ? Une femme pas loin de chez moi a la solution. Des gens distribuent des tracts pour faire sa promo, comme au temps d'avant le spam dans les emails. Quand on va la voir, on gare sa voiture devant chez elle. On vous reçoit, elle rachète votre dette. Mais avant de venir vous parler, elle a appelé la fourrière pour emporter votre voiture, garantissant ainsi que vous n'irez pas trop loin, surtout sans argent. Et en échange de ses services, vous remboursez votre dû en... distribuant des tracts pour faire sa promo.

Vu ce que je rêve en ce moment, faut que j'arrête de me nourrir exclusivement de yaourts à la vanille avant le dodo.

La photo d'au-dessus ne date pas d'aujourd'hui, mais de la veille du lancement de la ps3. Le magasin venait de recevoir sa borne de démo, et ils étaient les seuls du quartier à en avoir une. Un mois plus tard, tout est pareil.

(purée, c'est seulement maintenant que Kotaku découvre l'existence du hentai ?)

Au menu des nouvelles versions, Thunderbird 2 est dispo, ainsi que le firmware 3.40 de la psp. sony admet sa défaite : il est à présent officiellement possible d'encoder des vidéos à la pleine résolution de l'écran, faisant sauter le bridage censé encourager la vente d'UMDs vidéo. Allons, il reste encore Silent Hill 0 pour la rentrée...Restera-t-il encore un rayon "psp" dans les magasins ? Sans doute - enfin, si la psp 2 n'est pas arrivée d'ici là. J'ai beau savourer les emmerdes de sony, je ne me fais pas trop d'illusions quand au décollage prochain de sa console - estimé à, oh, quand les développeurs en auront marre de squeezer leurs données dans un minuscule DVD-9. A ce moment-là, qu'est-ce qui empêchera sony de se servir d'une console comme d'un cheval de Troie pour l'autre ? Les mises à jour de la portable ne font plus qu'ajouter des interactions avec la ps3 (transfert des jeux, des vidéos, etc). Nintendo avait tenté le coup avec la GBA, qui était dans toutes les poches, pour vendre des Cubes, loin d'être dans tous les salons... avant de se planter comme une merde, le plus beau gadin restant Final Fantasy Crystal Chronicles - et, soyons sport, le plus beau succès restant Pac-Man VS. Pareil pour la Wii, qui interagira avec la petite déesse. Reste donc à sony de réussir une vraie interactivité avec sa portable, et voilà peut-être une chance de la relancer - après tout, ils n'investiraient pas dans un remix de cette dernière s'ils avaient jeté l'éponge, comme je le suggère vicieusement un peu plus haut. Ben oui, la seule existence de la psp 2 et le contenu des mises à jour sont de bons arguments en faveur du cheval de Troie. Arguments en sa défaveur : primo, sony dépense déjà beaucoup avec la ps3 seule, et lâcher du lest avec la psp ne serait pas une mauvaise idée. Secundo, la bataille de la console de salon sera gagnée sur le moyen et long terme (taille de stockage, tout ça), mais celle de la console de poche est un combat où sony part perdant, vu le marché actuel et la réputation de son poulain.
Dans deux semaines, sony passe en budget quelques gros titres de la psp : Loco Roco, Tekken Dark Resurrection, Killzone Liberation, Ridge Racer 2... C'est mignon, à ce détail près qu'il s'agit des killer apps de Noël dernier ; la plupart de ces titres ont à peine six mois, et étaient des "vendeurs de console", avec des packs dédiés. Cocasserie de la psp : les critiques de ces produits utilisaient régulièrement la formule du "si les ventes de la psp ne décollent pas avec ce titre, elles ne décolleront jamais", qu'on lit régulièrement depuis un an. Ils ne savent même plus à qui vendre leur engin. Courage sony, Noël prochain n'est pas si loin que ça.

18 avril 2007

Un Monde Formidable

Le cinéma français a ceci de curieux qu'il n'a ni queue ni tête. Il y a des films entiers où il ne se passe strictement rien et où le générique de fin défile au moment où on s'y attend le moins. Quand on se retrouve avec un long-métrage de fromage-qui-pue avec une conclusion ou un fil conducteur autre qu'une rencontre fortuite sur le bord de la route, on dit qu'il est américanisé, ou pire, qu'il prend le spectateur pour un idiot. C'est pour ça que j'adore les films français avec une vraie fin : ils sont toujours surprenants simplement parce qu'ils en ont une, même si cette dernière est prévisible à mort. Regardez Entre ses Mains, vous verrez de quoi je parle.

La bédé française ne semble plus pouvoir s'offrir le luxe du non-dit et du vide narratif. Non seulement au prix des albums, mais aussi au vu du marché actuel... Anecdote : un gars que je connais avait pris rendez-vous aux éditions du Lombard à Paris pour présenter un projet. Il se pointe avec son carton à dessin à l'entrée de l'immeuble, partagé avec Dupuis et Dargaud. Il entre, hésite, ressort, vérifie l'adresse. Entre à nouveau, demande à la standardiste, coincée entre d'énormes silhouettes de Naruto et autres mangas à succès, une petite affiche de Spirou au Japon, et euh, il devait y avoir une référence aux éditions du Lombard dans un coin de l'accueil. Métaphore du bizness actuel s'il en est.

La bédé japonaise peut tout se permettre, et les éditeurs qui la traduisent peuvent également s'en donner à coeur joie. Un Monde Formidable va dans ce sens : de la tranche de vie, encore de la tranche de vie, et pour faire un sandwich entre les deux tranches de vie, encore une tranche de vie. C'est pas d'un ton triste, mais ça ne va franchement pas vous faire sauter de joie : des gamins qui parlent à des dieux de la mort (oué oué, c'est shinigami en japonais, on sait), des jeunes qui galèrent, des adultes qui ne savent pas quoi faire de leur vie... Ca voyage un peu dans le temps avec des persos qui gagnent dix ans d'un coup, la narration est assez anarchique (ou post-moderne, c'est comme vous le sentez), et ce n'est qu'à la fin du deuxième et dernier tome que tout ce beau monde finit par se rencontrer. Il ne faut pas chercher de message particulier en dehors des poncifs japonais habituels (la vie te file entre les doigts alors bouge-toi le cul, sois heureux, etc), et plus généralement, il ne faut pas chercher grand chose en achetant ces deux livres. Exactement comme pour tous les autres machins à tranches de vie, cinéma français compris.

Même l'éditeur (Kana, collection Madein) ne sait pas comment vendre le bousin. Les tomes se terminent sur une page expliquant une facette de la société nipponne survolée dans l'oeuvre (les étudiants rônins ou les brimades scolaires). Après la publication d'Un Monde Formidable, Kana vient de sortir un one-shot du même auteur, Inio Asano. Le site de l'éditeur français présente le bonhomme comme continuant à "dresser un portrait très noir de la société" nipponne. Mouais. Il y a du conte de fées un peu sombre dans le ton de l'auteur, c'est pas happy-happy-joy-joy, mais on n'est pas non plus dans le massacre sociologico-culturel à la Imbéciles Heureux. Le trait d'Inio Asano n'a rien de détaillé et les gens n'y sont jamais beaux, ce qui est parfaitement dans le ton des scénarios. Ces derniers sont bien écrits, on peut relire les deux volumes en boucle pour réaliser les variantes et comprendre quelques détails... Comme le cinoche français, je vous dis ; il s'y passe presque quelque chose. A réserver aux fans des films de Jaoui, Berri et compagnie.

14 avril 2007

Pour me répondre, écrivez les coordonnées GPS sur l'enveloppe



En week-end. Si je suis pas mort d'ici là, on se voit dimanche soir sur IRC : #editotaku@irc.worldnet.net, où il faudra commencer à se demander qui passe à l'Epitanime 2007, parce que c'est quand même le mois prochain.

13 avril 2007

Ren & Stimpy

Aujourd'hui, on dit que Bob l'Eponge est un dessin animé à l'humour adulte, et qu'on voit des choses à la télé qu'on n'aurait jamais osé faire il y a cinq ou dix ans de cela. A l'époque, le conglomérat Viacom (MTV/Nickelodeon et bien d'autres médias) faisait déjà dans le controversé avec Beavis & Butt-Head ou Jackass. C'était le début de la télévision épileptique et des syndromes d'attention déficiente : il fallait aller plus vite que les jeunes, passer d'un machin à un autre pour ne pas faire zapper le jeune téléspectateur.
Au milieu de ça, il y a eu un dessin animé sérieusement allumé et à la qualité inégale qui a tenu quelques saisons : le Ren & Stimpy Show. Canal Plus avait diffusé la chose en France, et ça a laissé des traces dans bien des inconscients ; le dernier épisode de la seconde saison (je devais avoir dix ans quand je l'ai vu), où Ren fait un prout si monumental qu'il croit avoir accouché et passe l'épisode à chercher désespérément son enfant, me hante encore aujourd'hui. Game One passe parfois la série à des heures indûes, genre le samedi matin. Des rééditions et collections en DVD sortent régulièrement, plus ou moins complètes et censurées, tant la série a connu une mise au monde chaotique - les producteurs avaient bien du mal à suivre les délires du réalisateur au nom imprononçable. Il y a des gags pour geeks (les épisodes dans l'espace sont cultes), des trucs franchement écoeurants avec déjections massives et variées, et un humour complètement nonsense comme on l'aime. Sans parler de la bande son, qui utilisait énormément de musique classique, ajoutant encore au décalage avec certaines chansons ayant des paroles comme "j'apprendrai à votre grand-mère comment sucer des oeufs".

J'ai passé mon temps à faire des captures d'écran de la série, avant de réaliser que pour toutes les mettre, il aurait fallu les caser entre chaque ligne (et je ne dis pas ça parce que ce texte est court). Prenons-en une au hasard : inutile de vous expliquer le contexte, ça n'aiderait guère.



Ren & Stimpy sont toujours vivants ; j'en parlais ici pour ceux qui ne connaissaient pas encore, mais je crois bien que vous avez déjà tous vu un épisode de cette série culte.

08 avril 2007

EVA Video ? Plutôt EVA Pinocchio LOL MDR

On avait déjà parlé du label EVA Video de chez Kaze, qui avait recyclé sa "Fille du 20 Heures" en "Fille du 21 heures". Kaze oblige, ils connaissent également les "éditions collector" faciles et bidon, en témoigne leur Front Innocent :



Edition Collector ? Mon cul : on trouve juste un poster format A5 plié dans la boite en plastoc, elle-même dans un fourreau cartonné qui "justifie" le "collector" écrit dessus. Et il y a le sous-titre français, ah, on peut toujours faire confiance à Kaze pour un bon sous-titre français : "Le Fiancé, l'Aristocrate et la Soubrette". On croirait lire du Régine Deforges.
Et oh, regardez la durée : sur la jaquette extérieure, 55 minutes. Car l'acheteur ne va pas prendre un anime d'une demi-heure au prix où sont les dévédés chez Kaze, faut bien le motiver ma bonne dame. Mais dans la jaquette intérieure, paf, durée réelle de 25 minutes. Une faute ? Ben voyons. Bonus, making of ? Presque, ils ont mis 100 balles et un Mars à la place. C'est pas bien de mentir.


Nan, pas de session IRC officielle ce soir sur #editotaku@irc.worldnet.net, on ne va pas vous faire rater votre week-end de Pâques quand même. Enfin bon, on est quand même là et on parle du OH SAINTE MERE DE DIEU générique de Lucky Star, dont le nom n'a rien à voir avec un manga éponyme et hentai du grand Oh! Great. C'est maintenant une certitude, le studio Kyoto Animation sauvera la japanime.

06 avril 2007

Metal Slug Anthology



Ce qui est important, ce n'est pas le prix : 50 € au lieu des 60 habituels. Nonobstant, une sale habitude qui a tendance à disparaître sur la Wii, Nintendo mettant la plupart de ses jeux 10 eurobrouzoufs moins cher.

Ce n'est pas non plus le fait qu'il y ait sept Metal Slug sur un disque, soit la quasi-intégrale des versions de salon (il ne manque que les bouses genre Metal Slug 3D dont tout le monde se fout).

Ce n'est pas le raton non plus. On s'en tape de lui.

Ce n'est pas non plus le fait qu'au milieu des configurations débilos pour jouer, seule l'utilisation de la manette GameCube est acceptable. On parle de Metal Slug, nom de Dieu, on peut pas accepter de perdre du temps et de la précision en secouant la manette pour grenader. Au pire, on doit trouver un stick Neo Geo pour ps2, le relier à la Wii via un convertisseur GameCube, et merde quoi.

Ce n'est pas non plus le fait que la Neo Geo va être ajoutée à la liste des consoles gérées par la Virtual Console et que ces jeux seront vendus (sans doute séparément et plus cher).

Nan, ce qui compte, c'est le jeu toujours sous blister. Parce que non seulement il va être édité à trois exemplaires et risque d'être dur à trouver en occase, mais surtout, parce que le super travail d'import/émulation/édition de chez Ignition doit être récompensé. Rachetez votre âme pour toutes ces roms téléchargées.

03 avril 2007

Elite (des classes) Beat Agents

Ne lisez pas cet article.

Dans une interview reproduite dans Spirou peu après sa mort, Peyo avait raconté quelques anecdotes sur l'adaptation animée des Schtroumpfs par les américains. J'en ai déjà parlé dans le lien précédent, mais recopions la chose pour ceux qui ne cliquent pas (j'ai des noms). Par exemple, les producteurs "là-bas" avaient émis des réserves sur le schtroumpf costaud qui tapait le schtroumpf à lunettes avec un marteau quand celui-ci devenait chiant ; ils craignaient que les enfants distribuent la sagesse à coups de marteau dans leur entourage. Peyo dit, le schtroumpf à lunettes peut passer hors-champ, on entend un boum, et il revient à l'écran avec une bosse en voyant 36 chandelles. Les américains répondent, ben non, les enfants colleront des bosses à leurs copains. Finalement, le schtroumpf costaud du dessin animé assome le binoclard avec une enclume, parce que c'est trop lourd et peu commun dans les garages. CQFD. Dans les autres remarques de Peyo aux scénaristes US : les schtroumpfs ne jouent pas au base-ball, ne mâchent pas de chewing-gum et n'ont pas d'argent - à l'exception du schtroumpf financier dans le dernier album. La plupart des histoires proposées étaient du genre "un schtroumpf trouve un trésor et les autres veulent le piquer" ou "un schtroumpf hérite et les autres veulent encore lui chourraver ça". Mercantile.

J'ai éteint ma DS sans prévenir, paf, Off, alors que je jouais à Elite Beat Agents. Pas besoin de parler du jeu, codak le fait bien mieux que moi. Dans Ouendan, on encourage des petites gens du Japon d'en bas, qui essaient de sauver leur restau ou leur amour. Dans Elite Beat Agents, on aide un petit con blindé de fric à hériter de l'usine familiale, un prestidigitateur à Las Vegas, un chasseur de trésors en mer, et j'ai donc coupé le jeu quand il fut question d'un roi du pétrole. Le gameplay, le choix des musiques, le relooking graphique, tout ça n'a rien à voir. Ca reste du Ouendan, ils ont rajouté plus de "double-clics" et "triple-clics" (une pastille numérotée sous une autre, on doit donc taper plusieurs fois de suite), mais ça reste le même jeu, tel un Dragon Quest qui se joue fondamentalement de la même façon depuis vingt ans avec toujours le même scénario pourri. Alors pourquoi ça me tape sur le système dans ce cas précis ? Pourquoi ai-je éteint ma console ?
Là, je vous aurais bien mis un lien vers un texte que j'avais écrit il y a deux ans, où un dilemme moral dans Star Wars - Knight of the Old Republic 2 m'avait poussé à me poser quelques questions sur moi-même. Sauf que j'ai fait don de ce texte au camarade Pipo, qui a apparemment décidé de le garder jalousement pour lui - il est une pute, c'est un fait reconnu. Bref, on va faire sans.

Pourquoi, donc, ai-je éteint ma console ? Le concept d'Ouendan/EBA, c'est d'aider des gens dans la merde en jouant les pom-pom girls. Ils ont le moral dans les chaussettes, et sans les toucher, on leur redonne espoir. Par extension, le joueur chope aussi la patate devant tant de bonne humeur. Les situations dans Ouendan sont d'authentiques merdiers, réalités ou métaphores de panards dans lesquels tout un chacun s'est retrouvé : ça arrive à tout le monde de stresser à mort dans les transports en commun avant un gros évènement, ou de vouloir briller au boulot devant ce fonctionnaire de sexe opposé. Même quand l'enjeu dépasse la vie de tous les jours, l'idée est la même : il faut être plein d'énergie, avoir le sang qui bout - en japonais, nekketsu, un mot qui apparait d'ailleurs dans le titre d'Ouendan 2. C'est désintéressé, moral, pur : on sauve ta fille, tes études ou le monde entier, on s'en fout, ce qui compte c'est que tu aies la rage, bordel, et on va t'aider pour ça. Aide-toi, les Ouendan t'aideront, les Elite Beat Agents t'aideront, et peut-être même que le ciel t'aidera si ça suffit pas. Mais ça suffira. C'est ça le principe d'Ouendan. Les mangas en introduction de chaque chapitre sont là pour bien faire comprendre la détresse et l'enjeu : cette femme enceinte perd les eaux et il te reste qu'un point sur ton permis, t'es vraiment dans la merde, help, envoyez les Agents. Il faut que le joueur sache pourquoi il va se démener. Et s'il se prend un game over, on fait quand même une fin de partie avec un gag, histoire de garder la banane. Le joueur doit être motivé pour mieux motiver à son tour.
Mais mettez-vous à la place de ces agents : on les dépêche pour aider un connard gâté-pourri à hériter de la compagnie à papa ? Y'a pas un cas plus urgent ou désintéressé à aider ? Comment être gonflé à bloc, le stylet fermement en main, prêt à soulever des montagnes et cliquer en rythme sur des pastilles à l'écran ? c'est navrant, et a moitié des scénarios sont du même acabit. Voire : une des histoires, remixées d'Ouendan, aborde le sujet de nos chers disparus, et autant dans Ouendan, c'était délicat et émouvant, autant dans EBA, l'échec vous démoralise vite fait, si l'intro du niveau ne vous a pas déjà mis à terre.

Voilà pourquoi EBA est gonflant : ses histoires ne poussent pas vraiment le joueur à réussir. Mission accomplie, le sale môme déjà plein aux as a hérité de l'usine automobile familiale, WATCH ME NOT GIVING A SHIT. Pourquoi est-ce que c'est particulièrement grave dans ce jeu ? On peut jouer à Splinter Cell et se foutre de la propagande à Tom Clancy, après tout. On peut regarder des animes sans faire le gros con borné qui met en doute la politique militaire d'un pays qui envoie à la guerre des gamins génétiquement modifiés. Mais de par son principe et son rythme très rapide (l'évolution de l'histoire est rappelée toutes les 30 secondes par de petites animations entre chaque round), le joueur doit être à 100 % dans le scénario. Et quand l'Ouendan deviennent une brigade de mercenaires proposant leurs services au plus offrant, ce n'est plus le cas. Je vais me forcer à continuer, mais le coeur n'y est pas.

01 avril 2007

Calamari Wrestler / Ika Resuraa

(merci à lcf !)



Il y a du catch !



Et des hommes, des vrais !



Et un calamar !



Des coups spéciaux à 360° !



Un générique à la 007 !



Hein ?



Des yakouzes !



Pensez-y la prochaine fois que vous attendez un ascenseur.



Ou que vous faites les courses.



De l'amour !



Du fan service !



Des méchants !



Du catch !



De la troisième corde !



Encore de l'amour !



De l'engrish !



DES MAIDS !

Ah, en voilà du cinéma comme on l'aime. A l'exception des ninjas, la checklist de tous les trucs cools est complète.


Desu ! Desu desu #editotaku@irc.worldnet.net desu desu. Desu 21 desu desu ! Desu desu desu desu !

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