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Le conseil du jour de papa raton : ne mets pas tes doigts dans la prise

07 octobre 2005

Nintenbitch

C'est confirmé : Nintendo nous tient tous par les gonades. Même vous, mesdames et mesdemoiselles. Le gros radin prolétaro-radin que je suis attendait sagement que la baisse de prix de la DS "dans le reste du monde" soit répercutée en Europe, pour le plaisir d'acheter une console en occase et pour encore moins cher. Ca y est : depuis aujourd'hui, la DS passe de 150 € à 130 € sans jeu (et ça fait quelques mois que la démo de Metroid Prime Hunters a dégagé de la boîte : assurez-vous de l'avoir si vous achetez une console usagée). Enfin, je dis "aujourd'hui", mais tous les magasins ont changé leurs étiquettes il y a deux jours. Allez hop, on va chercher sa DS de seconde main, on l'allume pour bien vérifier que les pixels sont pas morts, on vérifie qu'elle ne soit pas trop rayée sur le capot et on prend une poignée de jeux en occase. Mission accomplie.

Tu parles.

Comme déjà précisé en ouverture de ce billet, le plombier italo-japonais nous tient par les bijoux de famille, et il n'hésite pas à serrer la poigne pour s'assurer qu'on achète du neuf. Ils ont leur système foireux de catalogue d'étoiles pour motiver les troupes, par exemple. Ou alors ils alignent leurs opérations avec un sadisme qui tient de la vente forcée. Non, sérieusement : repousser Warioware Twisted en Europe à février 2006, garder Kirby's Canvas Curve pour plus tard, réorganiser tout le planning des sorties à Nowel depuis que Twilight Princess ne sera pas sous le sapin, c'est vraiment finaud mais ô combien douloureux pour les joueurs. A l'inverse, Nintendo est peut-être le seul éditeur qui ne concentre pas toutes ses sorties à la fin de l'année et s'assure qu'on dégaine nos cartes bancaires tout le long de l'année... Opérations, alignées, donc. Là, je parle de la sortie des Nintendogs et de très jolies teintes pour la console : Rose et Bleu. Etrangement, ce n'est pas le Bleu japonais, ni le Bleu Turquoise également en vente au pays du Soleil Jouant... Enfin bon, on s'en fout. 150 € la nouvelle teinte avec une dose de clébards dans la boîte. Ces derniers, rappelons-le, ayant chopé une note parfaite dans Famitsu. Le tout évidemment accompagné d'une campagne publicitaire particulièrement massive ; ils ont même un vrai-faux blog - au texte identique quel que soit le langage, ça c'est de l'écriture spontanée.

Par les couilles, je vous dis.

A force de lire l'éditotaku, vous devez déjà avoir compris que j'ai tendance à tout intellectualiser, à trop réfléchir. Ca permet de garder la mécanique en action pour s'assurer qu'on ne s'endort pas devant TF1, mais purée, ce que ça peut être chiant et qu'est-ce qu'on perd comme cheveux. Là, j'ai clairement une partie de moi qui tient à envoyer tout le reste à travers la fenêtre parce qu'il veut jouer à un Tamagotchi glorifié. Sans être aussi sexiste que GMail, qu'en pensent les Fragdolls ? Ah oui, elles ne jouent qu'à des jeux Ubi (leur système de blog n'ayant pas de lien vers chaque article, je vous résume leur humeur actuelle si vous lisez ce texte avec du retard : elles sont toutes à fond dans Rainbow Six Lockdown et Far Cry Instincts). Qu'en pense Gia ? Ah oui, GameOne l'a virée. Qu'en pense Gamefan ? Ah, après avoir bataillé depuis des mois pour reçevoir un exemplaire du magazine dans lequel j'écris, le patron s'est décidé à me l'envoyer dans une enveloppe en papier kraft avec mon adresse postale préfacée de sa main par "Le grand et géniale (sic) Raton-Laveur", et je n'ai pas eu le coeur de l'ouvrir pour lire la critique du jeu. Jeu ? Comme à chaque fois qu'un titre dépourvu de fin ou de niveaux sort, on pourrait relancer le débat de savoir s'il s'agit vraiment d'un "jeu vidéo", sauf qu'après avoir essayé le si "alternatif" Fahrenheit, j'ai épuisé mon vocabulaire savant en la matière. En bref, la démo résume tout : 3 minutes de gameplay présentant le système de "Quick Time Events" et de chemins différents, 3 minutes uniquement vendues comme un concept innovant alors que ces idées ont déjà été faites avant (Shenmue) et mieux (Resident Evil 4, Star Wars Knights Of The Old Republic). Comme je le disais il y a cinq ans dans un jeu de mots particulièrement foireux : Fahrenheit, c'est du réchauffé.
Hein ? Ah ouais, Nintendogs. Lors de la conférence de presse pré-E3 2005 de Nintendo, Tina Hunt (une présentatrice de la chaîne US de jeux vidéo G4TV, soit l'équivalent vidéoludico-intellectuel de Julie sur GameOne) faisait une démo du jeu - acte mettant évidemment en doute son intégrité journalistique. La meilleure scène de cette représentation a hélas été omise par le caméraman de Nintendo, mais suffisamment de vidéo-amateurs l'ont filmée pour nous : Shigeru Miyamoto la rejoint sur scène pour montrer le mode réseau du jeu, et son chien (évidemment nommé Mario et à la casquette correspondante vissée sur les oreilles) se met à monter (à sec) celui de la demoiselle. D'après Kotaku, ce n'était pas prévu et les chiens ne s'étaient jamais comportés ainsi lors des répétitions ; mais l'équivalent du Seigneur Notre Dieu en matière de jeux vidéo n'a même pas été décontenancé. Dans la langue anglaise, il a poliment proposé à la présentatrice (qui n'en menait pas large) de lui apprendre "de nouveaux tours" en le suivant "backstage". En attendant Nintencats, qui ne saurait tarder. Et Nintengirls, dont la jaquette a (judicieusement) déjà fait 15 fois le tour du Net.

Et puis merde, il se fait tard et j'arrive plus à me relire avec tous ces liens hypertexte. J'achète le jeu et la console qui va avec dès ce week-end. Alors c'est bon Mario, tu peux retirer tes mains de mon slip pendant au moins cinq minutes, non ?

05 octobre 2005

Thunder Force IV plante à la fin d'un combat contre un boss

FUCKING BITCH !

03 octobre 2005

Thunder Force III

Non pas que l'influence soit évidente - parce qu'il n'y en a tout simplement pas - mais Drill m'a donné envie de rejouer à mon shmup préféré. Celui dont le nom occupe le titre de cet article, voyez-vous. Et qui tourne sur ma console préférée, celle qui m'a fait écrire tout une déclaration d'amour rien que pour elle, vous-voyez. Faut que je mette à jour la photo de ma collection, d'ailleurs.
A l'époque, TF3 avait été testé dans Tilt Microloisirs, c'est dire si ça nous rajeunit pas (son petit frère Consoles+ n'existait pas encore). Il avait eu 17 ou 18 sur 20, me souviens plus et je ne suis actuellement pas dans l'humeur de mourir étouffé sous ma pile de vieux magazines. J'ai la version américaine du jeu, achetée à l'époque et au prix fort à... la Fnac. C'était vraiment une autre époque, hein ? J'ouvre la boîte, et il y a toujours la notice US, le pauvre petit feuillet photocopié par un anonyme traducteur, et une note avec mon écriture : "Scène de fin pendant les 2 images, laisser enfoncé C. High Score : 1120680 pts". Hop, je mets la cartouche dans la console avec l'après-midi devant moi. Tout fonctionne, pas d'emmerdes de CD rayé ou d'authentification en ligne. 1990, indique le copyright. Outre le côté nostalgique, il y a toujours un petit plaisir d'adulte à rejouer à ses vieux jeux, parce qu'on voit toujours des trucs qu'on n'avait pas remarqués à l'époque. Au hasard, la question-mystère de Mr Big à la fin de Streets of Rage - à l'époque, on ne lisait pas l'anglais, alors on répondait au hasard et il y avait une chance sur deux de recommencer le jeu à zéro, alors que maintenant on comprend enfin qu'il nous demandait si on voulait devenir son bras droit (ou pas). Là, je vois que le high score par défaut est à 68000, soit le petit nom du processeur magique qui équipait toutes les belles machines de l'époque.

Pas de fioritures, le jeu se lance directement (pour accéder aux options, il faut faire A+B+C et Start). On choisit juste la planète de départ, puis les autres sont explorées dans le sens des aiguilles d'une montre. Tout est toujours aussi bon : les bosses qui prennent tout l'écran, l'effet de torsion en arrière-plan de la planète du feu, la planète marine et ses bulles d'air qui font remonter le vaisseau vers quelque rocher dangereux... Même si les souvenirs du tracé sont plutôt bons dans l'ensemble (ma dernière partie remonte à bien 10 ans plus tôt), je tombe dans des pièges vicieux et oubliés, mais vieux comme le monde ! "Oh le joli bonus de vie, viens voir pap-*rocher qui tombe*scrountch* ", "(voix d'Homer Simpson) ouuuuh regarde Marge y'a une arme, je vais la cherch-*ennemi qui n'attendait que ça, piou piou fait son rayon laser*boum fait mon vaisseau* DOH !"... On commence avec 2 armes sélectionnables avec C, on peut en récupérer d'autres ainsi que des mises à jour en chemin, A sert à choisir une vitesse parmi quatre possibles, et B reste enfoncé durant toute la partie. Inutile de parler des musiques, ça fait longtemps qu'on sait que Techno Soft avait de véritables maîtres dans leurs rangs : la dernière page du manuel de Thunder Force II MD contenait carrément un formulaire pour commander le CD de la bande-son, avec même une petite photo des musiciens !
Pouf, le générique de fin défile déjà. Au moins, tous les jeux de l'époque ne demandaient pas une après-midi pour être bouclés... Une heure, environ. Là encore, je peux enfin comprendre le texte de fin : alors comme ça, le méchant big boss était un bio-ordinateur qui avait développé sa propre intelligence et avait décidé d'éradiquer la race humaine ? Comme c'est original. Puis, surprise : "cet ordinateur ayant été créé par les humains, il était évident que son instinct guerrier lui avait été inculqué par ces derniers. Il est important que les humains tirent un enseignement de cela. Humains, pensez à ce que vous avez fait." Ce n'est pas l'énoncé exact (surtout que les tatillons remarqueront une ou deux fautes de grammaire bien engrishiennes), mais l'idée est là : même dans un shoot'em'up et même si la ficelle est aussi grosse qu'un câble transatlantique, les messages philosophiques sont présents. Ah, les années 90 !

Bon ! C'est pas tout ça, mais c'était une bonne mise en bouche. Car tout ceci n'était que pour me préparer psychologiquement à étrenner Thunder Force IV ! Lors de mon passage à Paris en février dernier, le supermégasympa Tam de la team Boulette m'avait vendu la belle cartouche que je cherchais depuis si longtemps. Il m'avait invité si royalement en son appart' que je me sens presque gêné en y repensant - en plus, ses dioramas Super Mario sont amusants. J'ouvre la boîte. Woaw, c'est absolument neuf. TF4 est peut-être le jeu qui a fait de moi un acheteur compulsif : à l'époque, il était en magasin et j'avais dû le snober une bonne dizaine de fois en faveur d'un autre titres. A l'arrivée des 32 bits, les cartouches ont commencé à disparaître et je n'ai jamais pu retrouver ce jeu, qui avait entretemps acquis un statut culte. L'expérience s'est ensuite reproduite avec Micro Machines Turbo Tournament Edition '96 ou Panzer Dragoon Saga... Alors maintenant, je me jette sur plein de titres pas forcément indispensables, sur la seule idée de "est-ce que je les reverrai le jour où j'aurai envie d'y jouer ?" Enfin bon, il est enfin là, dans mes petites mimines joyeuses. Megadrive européenne, adaptateur, cartouche japonaise, allumage. "This Game is for Japanese Mega Drive Systems Only". Fuck you. Action Replay, Options Menu, Play as JAP Console. Au fait, je supporte pas qu'on abrège JAP, ça fait penser au racisme de propagande post-Pearl Harbor - mettez JPN, quoi. Exit to Game... Même message d'erreur. Evidemment, Thunder Force IV fait partie des quelques durs à cuire qui nécessitent de switcher sa console. Sauf que hop, j'ai récemment sauvé une Mega Drive japonaise de la poubelle du magasin de Raikoh ! Tiens, les mots sur le liseré rouge sur la console ne sont pas les mêmes que sur la console française : ils ont écrit "Intelligent Terminal - Multipurpose Use", hu hu hu que c'est kitsch. On branche, et comme j'ai pas de câble RGB japonais, j'ai pas l'image mais on entend le son. Grognement sourd dans la salle, et c'est pas le jeu qui fait ça. Au fur et à mesure que le temps passe, je comprends de moins en moins pourquoi ces fils de chiens continuent à zoner les consoles. Au début, c'était Nintendo qui tenait à contrôler le débit et la sortie des cartouches. Ensuite, on nous a avancé que c'était pour ne pas avoir à se taper les appels au support technique d'abrutis découvrant la différence entre affichage à 50 et 60 Hertz et NTSC ou PAL... Mais comme les prochaines consoles (à l'exception de la Revolution, on sait) seront en affichage haute déf' et que la norme HDTV mettra enfin un terme à cette moyen-âgeuse différence de formats, pourquoi persister à mettre une limitation de région aux consoles ? Ca encourage les hackers à bidouiller la console sous des auspices plus légaux que leurs vraies intentions ne le laisseraient paraître, on joue déjà en ligne avec les américains et les japonais, on importe facilement ce qu'on a pas officiellement dans les bacs, et les disques sont suffisamment vastes pour héberger tous les langages... J'ai vraiment l'impression qu'ils zonent encore et toujours "parce qu'on a toujours fait comme ça". Déprimant.

Tout à l'heure, je disais qu'un des avantages du retrogaming était de redécouvrir ses jeux en en sachant plus à leur sujet. La preuve : j'aurais dû subir cette situation 10 ans plus tôt, j'aurais ramené la cartouche au magasin avec une expression absolument dépitée. A présent, un peu de Google et hop, voilà les codes Action Replay et Game Genie pour y jouer sans sortir le fer à souder. Au moment où j'écris ces lignes, il tourne bien sagement derrière moi. 1992, d'après le copyright. Alors excusez-moi de mettre fin à cet article, mais j'ai environ quinze années à rattraper...

Mise à jour : :(

01 octobre 2005

No one gives a shit but that's the way I like it

Clic clac, comme prévu, Capcom a coupé le mode Campagne de Line of Contact. J'ai senti comme une odeur de poulet, puis plus rien.
Le code pour tout déverouiller en mode Free Mission ne marche pas pour le moment. En tout cas, le jeu est retombé dans son état comateux en un rien de temps ; peut-être que les gens sont trop occupés à exercer leur technique de boost à Super Mario Kart.

Ca, c'était aujourd'hui. Hier, l'équipe française de Handmade Videogames a sorti Drill, un travail d'amour de deux ans. Il y a des gens de Shmup parmi eux, alors ce n'est pas un disque gravé pour rien. En plus, Layer Section commencer à me taper sur les nerfs.

Je viens tout juste de voir Getting Any?, de Takeshi Kitano : c'est l'histoire d'un mec qui tient absolument à tirer un coup (fig. 1 : c'est pratique d'avoir de gros seins quand on a un visage fini à la pioche), réalise vite qu'il a besoin d'argent pour ça, et l'histoire part vite dans un délire total à partir de là. Même si la danse du pilote d'avion avant de sauter en parachute reste gravée dans ma tête, c'est quand même sérieusement inégal. En fait, c'est exactement comme And Now, For Something Completely Different des Monty Python : c'est l'émission télé de Beat Takeshi en long métrage, avec les mêmes variations de qualité d'une scène à l'autre. Attention, ce DVD n'est pas toujours facile à trouver. Et il contient une fin alternative, où le héros finit changé en... sauterelle !

29 septembre 2005

Imbéciles Heureux / Shin Happy People

Manga en 3 volumes (fini) signé Eishô Shaku et paru chez Akata. A réserver aux grandes personnes. Ou aux détraqués, c'est vous qui voyez. Il s'agit d'une série d'histoires courtes sans lien entre elles, des tranches de vie ayant pour fil rouge une exploration de côté sombre du japonais moyen. Et c'est à gerber.

Dès le premier chapitre, l'horreur m'a pris à la gorge : j'avais envie d'envoyer valser ce manga fraîchement acheté à l'autre bout de la pièce, mais je n'y arrivais pas tellement ce truc m'avait vidé de toute force. Ca raconte une famille dont le père est en campagne électorale et qui tente de "gérer" son fils qui est loin d'être un ange (la phrase que vous venez de lire est entrée en lice dans le concours du plus gros euphémisme de l'année). Les saynètes s'enchaînent, parfois déprimantes à se caser une balle dans le crâne, parfois cyniques à faire péter un vaisseau sanguin, mais toujours d'une noirceur absolue. Beaucoup d'entre elles ne daignent même pas s'offrir le luxe d'être drôles, ou d'avoir une fin arrachant un sourire : Imbéciles Heureux peut être aisément qualifié d'intolérable.
Dans son idée d'offrir des mangas alternatifs, Akata n'édite ici qu'une mouture de la saga Happy People, dont les différentes itérations représentent une trentaine de volumes et quelques adaptations télévisuelles. A en croire le petit résumé en fin de volume (saupoudré d'une note d'intention ajoutée par l'éditeur français), ça cartonne au Japon. On se demande quand même ce que ça fout chez nous - si ce n'est pour nous en apprendre davantage sur la psyche nipponne, la facette sado-maso d'une population qui ne voit aucun mal à se faire du mal. L'argumentation en faveur de cette oeuvre, c'est l'appel à la réflexion... sauf qu'il est légèrement difficile de méditer sur la société quand on vous fout un coup de poing dans le bide. J'aimerais continuer cet article un peu plus longtemps, mais il n'y a pas grand chose d'autre à dire sur ce manga. A lire si vous êtes d'une humeur un peu trop positive, à éviter le reste du temps.

28 septembre 2005

Office deux mille trohahahaha

Vous vous souvenez du projet Hoshimi ? Non ? C'est normal. Il s'agissait d'un montage publicitaire orchestré par Microsoft, dans le but d'organiser la chasse aux cerveaux annuelle dans les étudiants du monde entier. A l'époque, j'avais parlé de ce truc, vous fournissant même les fichiers pour passer la première étape de qualifications et automatiquement empocher une licence Office 2003 (150 € quand même). Et comme le simple fait de s'inscrire en fournissant une carte d'étudiant vous donnait droit à une licence Visual Studio .net (2500 €), on ne peut pas dire qu'on perdait son temps.
Peu après, MS laisse accès à Office 2003 aux heureux gagnants, autrement dit ceux qui ne sont pas suffisamment débiles pour changer deux variables dans un code déjà fourni. Il s'agit d'une version américaine, mais ils promettent de fournir une version localisée à qui le demandera. Dont acte, puisque j'ai reçu la mienne dans la fière boîte cartonnée qui orne les étagères de la Fnac, le look alternatif et tout écrasé offert en bonus par les postiers. Bonne surprise : il y a un deuxième numéro de série, donc encore une licence gratuite.

Comme je n'ai strictement rien compris aux publicités avec les gens qui ont des têtes de dinosaure en plastique, j'ouvre le livret pour voir un peu ce qui change avec les versions de la poule aux oeufs d'or de Microsoft (d'après leur rapport financier annuel, la branche Office de la boîte a une rentabilité de plus de 80 % ; autrement dit, c'est une machine à imprimer les billets de banque). Et comme je passe mon temps à écrire, je vais directement à la page des nouveautés de Word. Quand je mets "la page", c'est au sens propre : les améliorations du traitement de texte (il y en a quatre !) tiennent sur une page de livret DVD, recto-verso. Ils doivent aller droit au but et citer les modifications les plus importantes, hein ? Jugez par vous-même avec cet extrait : "La fonction Publipostage choisit la formule de salutation appropriée au sexe du destinataire." Mon Dieu ! Ils ont fait une boucle "If sexe = M, print 'Monsieur', else print 'Madame, Mademoiselle', EndIf" (Le BASIC est dans la place !) et il leur a fallu attendre si longtemps pour en arriver à cette innovation ! Non, sérieusement : quand vous en arrivez à sortir des améliorations pareilles - au même titre que Quark se vantant d'avoir des calques et une fonction Undo dans Xpress 6.5 - , vous savez qu'OpenOffice grossit dangeureusement dans votre miroir. Honnêtement, la seule fonction intéressante que je trouve sympa est l'affichage Lecture ; à part ça, Word n'a pas bougé d'un iota depuis sa mouture '97. Ah non : il est moins gourmand en mémoire, une surprise agréable mais pas documentée (manquerait plus qu'ils nous vendent la mise à jour sous prétexte que la précédente était mal programmée ! ). Le seul argument que Microsoft ose utiliser pour convaincre les entreprises de débourser plus de 450 € par licence est la fonction SharePoint. Kézako ? En fait, c'est le CVS pour Office ; autrement dit, un serveur sur lequel les fichiers de l'entreprise sont stockés, et qui peuvent être simultanément édités par plusieurs personnes tout en gardant toujours la version la plus récente. Seulement, ces fonctionnalités de collaboration ne sont utilisables qu'avec un serveur Windows 2003 et les licences qui correspondent... Ben oui, une vache à lait en amène une autre. Restez sur OpenOffice !

25 septembre 2005

Carte postale de Barcelone + La Seule Photo Qu'Il Me Reste De Ce Voyage

Vous voyez Resident Evil 4 ? Ben l'Espagne, c'est vraiment comme ca.

Leurs claviers sont inspires du qwerty, donc l'accentuation est allee se faire cuire un oeuf pour aujourd'hui.

Je suis enferme dans un appartement quelque part dans cette ville oubliee des dieux. Envoyez de l'aide.



BONUS : La seule photo que je n'ai pas effacée :



Vous avez entendu le monsieur, chez lecteurs : ce pays est dangereux.

23 septembre 2005

Disponible dans votre Micromania



"- Wah, tu peux m'en filer un, monsieur le vendeur ?
- Tiens, c'est Sanrio qui offre... A voir le menu Happy Meal chez McDo en ce moment, ils sont décidés à envahir l'Europe.
- M'en parle pas, on est coincés sur leur jeu de course pourri ! Euh, si c'est pas trop demander, tu peux me donner des badges en plus ?
- Toi aussi, t'as des copines qui collectionnent tout ce qui est Hello Kitty ?
- Non, c'est juste pour attirer les petites filles."



Week-end spécial : je serai pas là sur la session IRC de dimanche soir, 21 heures, #editotaku@irc.worldnet.net, et il y a des chances pour qu'il n'y ait pas d'article non plus. Pour ceux qui ne sont pas venus la semaine dernière, ben j'étais là... Enfin bref, on s'en fout. Ce dimanche donc, je serai à Barcelone, et considérant que l'Espagne est un pays suffisamment arriéré pour tenir ses abattoirs en plein air, il y a des chances pour qu'ils n'aient pas encore Internet. Qu'est-ce que je vais faire là-bas ? J'en sais rien, j'y suis jamais allé.
Retour à la normale dès mardi. Pour reprendre la formule d'usage le dimanche soir : merci de votre fidélité, bonne nuit et bonne semaine à toutes et à tous.

22 septembre 2005

Futile ? (Episode 4)

(Episodes 1, 2 et 3)

Au grand dam de mes amis, j'adore flâner. Et donc, rester dans le même magasin de jeux vidéo pendant plusieurs heures ne me gêne absolument pas, et il faut croire que mes habitudes d'acheteur compulsif ont convaincu les vendeurs de m'accepter dans leur échoppe.



Total Overdose tout frais sorti semble avoir obtenu une place de choix dans les consoles librement jouables. Enfin un jeu sans skateboard où le rock californien a sa place... Pour une fois, la pub ne ment pas : il s'agit bel et bien d'un GTA-like avec une ambiance mexico-cartoon, genre "Speedy Gonzales rencontre Tommy Vercetti" (le héros se nomme Tommy Cruz !). Alors qu'on est pris dans un gunfight en bullet time face à des guerrilleros avec un sombrero sur la tête, on se surprend à pousser des "caramba !" et autres injonctions latinos. J'étais en train de récupérer un sac de coke après avoir fait sauter un stand de burritos (dommage, c'est bon les burritos) et je disais "arriba, arriba !" en faisant un carton avec la portière grande ouverte. Depuis Redneck Rampage, on a pas fait mieux dans le délire des massacres débiles perpétrés quelque part dans une zone oubliée de l'american dream.



Quand les boutiques ne sont pas trop peuplées, on discute beaucoup - surtout si le patron n'est pas un attardé qui n'y connait rien. Là, j'étais en plein débat autour de la bande-annonce de MGS4 : tonton Snake moustachu, déchéance vers un Solidus Snake de MGS2 ou montée vers un Big Boss héréditaire ? Et qui nous dit que c'est vraiment Solid Snake ?



La conversation est interrompue quand un client veut passer à la caisse : le patron va passer le code-barres de la nouvelle acquisition d'un ado pendant que je retourne chiner quelques instants.
Au bout de 10 secondes, délai moyen pour boucler une vente, je m'en retourne à la caisse. Problème : le jeune veut acheter Total Overdose, mais il n'a pas 18 ans comme le préconise la jaquette.



"Alors, c'est moi qui le prends !", annoncé-je. Le jeune homme paie avec son argent, mais officiellement, je suis l'acheteur. Tout se fait devant le revendeur amusé, qui joue le jeu en soufflant un "pourquoi pas ?" Le garçon me remercie poliment, sort de son sac quelques jeux d'occasion pour financer son achat (sur le haut de la pile, il y avait le dernier DBZ Budokai sur ps2). Une fois ce petit manège terminé, les palabres recommencent, cette fois-ci autour de ces limitations d'âge. Dans sa situation, j'aurais bien aimé voir un mec jouer les grands frères devant le caissier... Je comprends parfaitement que le vendeur ne soit pas pressé de se retrouver nez à nez avec une maman excédée, mais la violence toonesque de Total Overdose est suffisamment caricaturée pour qu'un ado fasse la part des choses, hein ? Il avait quoi ce jeune, 16 ans, non ?



"Tu sais raton, il avait 13 ans".



Est-ce que ma bonne action s'est transformée en un maléfice ? La question me ronge encore.



(Tous les dessins de cet article sont © Marc Maggiori)

20 septembre 2005

Joueuses, on vous aime

(rien à voir avec le reste de l'article, mais OMG quand même : Opera devient gratuit !)

J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle : d'après Ubi Soft, l'Europe (et la France en particulier, soyons chauvins) n'est pas la cinquième roue du carrosse en or massif de l'industrie vidéoludique - ce qui est plutôt rassurant sachant que contrairement à Infogrames / Atari, ils n'ont donc pas complètement oublié qu'ils étaient français. En fait, nous sommes la troisième roue, puisqu'après les USA et l'Angleterre, c'est ici qu'Ubi cherche ses FragDolls. Vous ne connaissez pas ? Vous avez de la chance. Enfin, vous en aviez, puisque vous allez le découvrir ici, à moins de partir avant de lire la suite. Quittez ce site. Vite, quittez ce site, bordel ! Voici votre dernier lien avant 6685 caractères mal alignés, alors cliquez et fuyez !

Ubi Soft a créé un clan de demoiselles qui jouent à des jeux. Stupeur et tremblements. Un clan, ça joue principalement sur PC et sur console à des FPS ou des RTS. Or, qu'est-ce qu'Ubi a dans son catalogue pour ces catégories ? Du Tom Clancy (le trio Rainbow Six - Ghost Recon - Splinter Cell) et Far Cry dans les jeux de shoot, plus la licence Might and Magic ou The Settlers en matière de stratégie. Je veux pas être méchant, mais en stratégie temps réel, face à Act of War, Warcraft 3 et le reste des mastodontes du genre, l'offre de l'éditeur est risible et peu jouée sur le Net. Quant à la sélection à la première personne, je ne prends pas trop de risques en avançant que les licences Tom Clancy sont probablement les jeux les plus non-féminins du marché.
Evidemment, Ubi ne fait pas ce clan par philanthropisme en faveur des femmes dans les jeux vidéo. Leur mission est claire : être un agent marketing pour l'éditeur. Le résultat est déjà parfaitement visible avec leurs équivalents américain et britannique, chacune de ces demoiselles possédant un blog. Exemple : quand elles racontent que tout le monde joue dans leur famille, avec une maman qui les appelle à 1 heure du mat' pour aller sur GameFaqs ou qu'elles n'ont pas supporté World of Warcraft plus de 30 minutes et n'ont jamais tenté Final Fantasy (deux jeux non édités par Ubi), mon radar à sycophantes vire au rouge. Primo : personne, et marquez bien mes mots, personne, ne lâche WoW avant au moins le niveau 15. Le début du jeu est une merveille de game design, universellement aimable. Secundo : si vous n'avez jamais touché à un FF de votre vie, sans même vous faire un avis sur une saga qui se vend à des millions d'exemplaires dans le monde, permettez-moi de mettre en doute tout ce que vous pourriez dire et faire en tant que joueur - ou joueuse. Tertio : si je vous vois sagement alignées devant et pas sur des tapis Dance Dance Revolution, je me mets à penser que le photographe a fait preuve d'une politesse pudique envers vos compétences à ce jeu.

Nom d'un chien, même l'annonce pour la team française est écrite comme si elle suppliait qu'on la parodie. "Etre flexible et disponible" ? "Véhiculer une image positive via une excellente présentation physique" ? Même en m'installant sur une cuvette de chiottes en plein air dans un champ de vaches en Auvergne avec un pot de Nutella sur les genoux et un Zapper NES pour seuls compagnons, je ne pourrais pas rédiger un truc pareil. Laissez tomber toutes ces conneries ! Les filles qui lisent l'éditotaku et qui passent le dimanche soir sur le canal IRC feraient à elles seules un clan en béton armé : de Midori qui explique que le micro de Mario Party 6 marche parfaitement même si on rajoute des gros mots ("avance, connard", "à droite, trouduc") à Eolia qui a découvert cette colonne via son forum Final Fantasy favori en passant par Momoko qui adore WarioWare et Laura qui est venue me dire bonjour à l'Epitanime, on les a déjà, nos joueuses ! Pourquoi est-ce que les filles représentant les jeux vidéo doivent ressembler aux stéréotypes ridicules véhiculés dans les jeux vidéo ? Et notez bien que c'est quelqu'un qui écrit des critiques sur des jeux de cul qui vous dit ça, hein... Messieurs du marketing, vous qui ne pouvez même pas vous retenir de penser avec votre entrejambe lorsqu'on vous refile une liasse de billets pour faire une campagne de publicité ciblée vers les joueuses, je vais vous refiler une idée. Si vous tenez à prouver que les filles ont leur place parmi les mâles de 15-25 ans (vieillissant vers la démographique des 19-30 ans) qui constituent le gros de la cible que vous avez constituée et qui ne suffit plus pour payer vos voitures de luxe, c'est simple : traitez-les à l'égal des mecs. Est-ce que les clans de joueurs masculins font un blog ? Non : ils font des vidéos de leurs exploits, partagent leurs astuces et leurs configs de touches. Est-ce qu'ils sont tous bodybuildés ? Non, et ils n'ont pas tous 20 kilos de surpoids ou un épiderme si acnéïque qu'il fait penser à la tectonique des plaques (mais parfois, qu'est-ce que c'est rigolo de voir leurs gueules d'amour). Au lieu de montrer "vos" filles en train de sourire connement dans un T-Shirt trop serré, faites-les participer à un Level One sur la chaîne de la honte pour qu'on puisse voir ce qu'elles valent vraiment. Okay, elles sont disponibles sur le XboxLive, mais comme Masskot me l'a sussuré dans l'oreille, rien ne dit que ce n'est pas leur mec qui tient la manette pendant qu'elles sont préposées au casque-micro. Si elles sont tenues de ne pas parler de leur vie sentimentale, c'est parce que trop de joueurs oublient la vraie méthode pour sortir avec une joueuse - que je vais vous dévoiler tout de suite.
Ah ouais, je suis généreux aujourd'hui, et c'est une exclu raton-laveur.net, gentlemen. Donc, si vous voulez sortir avec une joueuse et que vous avez réalisé que toutes celles qui le sont naturellement ont déjà une bague au doigt... faites-en une vous-même. Achetez une deuxième boîte de Guild Wars, une deuxième Nintendo DS, remplacez le film du soir par une session de Resident Evil 4 (un jeu tout aussi génial qu'on soit joueur ou spectateur). Profitez de son plus infime souvenir de jeux vidéo et cultivez-le comme une pousse fragile abandonnée au fond du jardin : elle a joué à Super Mario Bros. sur la NES de son grand frère quand elle était gamine ? Ressortez la cartouche et commencez en partant de là. Au fait, ça marche aussi avec les animes... Ne me dites pas merci, c'est tout naturel.

La maturité sexuelle des jeux vidéo (de chaque côté de l'écran, hein), on se demande franchement si quelqu'un cherche à l'atteindre : c'est comme si le jeu vidéo n'était pas pressé de grandir et préférait rester avec ses revues porno planquées sous le lit. Peut-être qu'il suffit de lui laisser le temps... J'ai récemment vu le dernier épisode de la saison 3 de Six Feet Under avec le commentaire audio d'Alan Ball, créateur de la série. Lors d'une scène où Ruth, la mère de famille, est simplement allongée dans son lit en pleine nuit et discutant avec son amant, Ball explique qu'il tenait juste à montrer qu'un couple dans le plumard n'est pas forcément en train d'avoir une relation sexuelle. Cette dernière étant, d'après lui, toujours représentée au cinéma et à la télé de deux façons possibles : soit il s'agit d'un acte tellement torride qu'il est à la limite du film X, soit c'est tourné en dérision avec un angle comique. Comment croire que l'International Game Developpers Association demande déjà à ce que le sexe soit justement représenté dans les jeux vidéo alors qu'il ne l'est toujours pas dans des médias vieux d'un siècle ?

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