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Je ne sais pas si tu existes, mais aide-moi Superman

13 août 2005

Guild Wars - Le Kevin Workflow



Guild Wars est l'application même d'une règle moderne enseignée à tout enfant correctement éduqué : "Ne parle pas aux étrangers". Vous revenez éreinté d'une quête épique, et la ville vous accueille à grands coups de connerie humaine aussi concentrée que le lait sucré du même nom. Jouez-y avec des inconnus : votre cerveau sera violé, vos derniers neurones éclateront comme du pop-corn, et il y a de bonnes chances pour que vous deveniez misanthrope. Tout ça, vous le saviez déjà, et les peurs énoncées sur un certain site orangé ne font que se confirmer. Jouez-y avec un bon groupe, des potes ou une guilde respectable : vous enchaînerez les nuits blanches. Le titre d'ArenaNet n'a rien à voir avec des mondes massivement multijoueurs (au fait, vous avez vu le dernier patch de World of Warcraft ? ) : il s'agit d'un excellent hack and slash secondé d'une dimention tactical-RPG où les salles de discussion pour trouver un groupe ont été remplacées par de superbes villes... mais les pires extraits de glaireux y ont élu domicile parce qu'un abruti au marketing a cru bon de préciser ce que tout le monde jugeait normal, à savoir ne pas mettre d'abonnement mensuel pour y jouer. Guild Wars est le plus grand gâchis de talent depuis la Dreamcast, Guild Wars est un dépotoir aux murs de cuir et au sol de marbre accueillant la lie des joueurs de MMORPG dépourvus de cartes bancaires, Guild Wars est une délicieuse confiture faite avec de l'or massif qui a été refilée à des cochons cybernético-mongoloïdes de l'espace.



La légende dit que ceux qui se rendent chaque dimanche soir sur le canal IRC #editotaku@irc.worldnet.net à partir de 21 heures dédient leur intelligence à des futilités commercialo-divertissantes. Cette légende est vraie. Vous aussi, rejoignez ces gens à l'aide de votre client IRC ou en entrant un pseudonyme dans la case à gauche.

11 août 2005

Duds Hunt

Epitanime 2005 : comme chaque année, j'assurais la couverture de l'évènement, et avais officiellement droit aux coulisses depuis l'an dernier. La veille de l'ouverture, le sous-sol de l'Epita se préparait, et les exposants s'installaient. C'est justement juste après avoir pris ce cliché du futur stand Tokebi que j'ai rencontré un gars des éditions Ki-Oon ; en attendant de recevoir son stock, il aidait ses copains à s'installer. On est tout jeunes, qu'il me dit, on a moins d'un an (plus tard, mon crémier me fera remarquer qu'ils sont au moins deux fois plus âgés que ça). Il me fait jurer de lui rendre visite sur son stand durant la convention : promesse pas dure à tenir, compte tenu de ce que j'ai à faire ici. Un regard paresseux sur son badge : Danny quelquechose, éditions Ki-Oon. Bien reçu.

Le samedi, Keul m'offre un téléphone portable et me dit, l'oeil un peu inquiet : "il y a un stand au milieu du forum des exposants, et un des tenants vend son stock comme un marchand de poissons, en criant sur les gens. Il me fait un peu peur". On se rend sur place, et c'est dudit Danny dont il parlait. Danny me dit qu'il est content, parce qu'il y a un manga qu'il tenait absolument à me montrer et qu'il fallait absolument que j'en parle et qu'il faut absolument que les gens fassent une pétition pour que ce soit adapté en film et qu'en plus c'est un one-shot. Je lui prends un volume et continue ma route. Le lendemain, ils avaient vendu tous les exemplaires de ce manga.

De retour au bercail, après avoir récupéré mes heures de sommeil, je pêche le livre dans un sac contenant également un sachet de ramen au poulet et suffisamment de posters pour recouvrir l'Obélisque. Duds Hunt, que ça s'appelle. Ca raconte l'histoire de jeunes qui participent à un jeu urbain où l'on gagne de l'argent en récupérant les "traceurs" des autres participants. Le vainqueur se fraie souvent un chemin par la force, et ça tombe bien parce que les combats sont diablement violents.
Première surprise : l'auteur a un petit mot rien que pour les lecteurs français. Deuxième surprise : une traduction qui ne sous-estime pas le lecteur. Les conversations sur le Net ont des "lol" sans note de bas de page, on parle de "pda" sans perdre des pages dans des détails et les intégrations de texte français sont bien gérées. Ki-Oon fait du bon boulot : au passage, merci d'avoir mis quelques extraits sur le site Internet, dont ma page préférée. Duds Hunt a une lecture extrêmement rapide, un rythme supersonique, un tramage dynamique et un dessin qui va droit au but tout en soignant un trait qui s'attache à de petites choses symboliques - tellement qu'on ne s'aperçoit même pas que les décors sont rarement plus que de simples crayonnés. A la fin du livre, on découvre une petite nouvelle où Tetsuya Tsutsui s'éclate littéralement avec son style mi-traditionnel, mi-ordinateur ; d'ailleurs, il ne se crédite pas en tant que scénariste pour cette vingtaine de page, laissant ce poste à... l'héroïne de ladite histoire ! D'ailleurs, l'homme est excellent scénariste (*) : dans Duds Hunt, il arrive à résumer en un clin d'oeil les finesses des règles du jeu, les divers comportements des joueurs, une myriade de petites situations qui feraient effectivement fureur sur un écran de cinéma. Je n'ai pas pour habitude d'être d'accord avec les quatrièmes de couverture des livres, mais je seconde totalement cette dernière quand elle parle d'un scénario "entre Fight Club et Battle Royale". Si vous vous demandez à quoi ce mélange peut bien ressembler, c'est bien simple : c'est excellent et ça s'appelle Duds Hunt.



(*) On peut cependant remarquer une légère erreur de scénario... Pour éviter les révélations, j'en parle ici en termes évasifs et en texte blanc sur fond blanc (surlignez pour lire) - et soyez sympas de vous abstenir dans les commentaires pour ceux qui n'ont pas lu le manga !
Le personnage principal téléphone à plusieurs reprises à un autre joueur avant de le rencontrer durant une partie : pourquoi n'a-t-il pas compris de qui il s'agissait puisqu'il connaissait sa voix ? EDIT : Okay okay, vous avez tout à fait raison dans les commentaires : on voit en effet qu'il y a un déformateur de voix greffé sur le téléphone ^^ .

09 août 2005

Fear for F.E.A.R.

C'était durant cette vidéo que j'ai réalisé que quelque chose clochait dans le dernier jeu de mon studio chouchou, j'ai nommé Monolith.

Ladite vidéo - et la démo solo, contenant un niveau différent - ont lieu dans un entepôt. Avec des caisses partout. Bon ça, inutile que j'en parle, puisque tout le monde a repompé Old Man Murray sur le sujet des caisses dans les jeux vidéo. Ainsi donc, un centre super-secret du gouvernement et bourré de soldats génétiquement modifiés se situe systématiquement dans un entrepôt plein de caisses ? Mulder, prends des notes, je ne me souviens pas t'avoir vu dans ce genre d'environnement pour traquer l'homme à la cigarette (qui est ton père, mais on s'en tape).
Bon, qu'est-ce qui cloche ? Vers 10 minutes dans la vidéo, le joueur est sur une coursive, au premier étage. Il nettoie la salle à la mitrailleuse, puis tente de se rendre de l'autre côté de la salle où il y a une autre coursive, sans garde-fou celle-là. Comment faire ? Il déclenche un mécanisme pour apporter une caisse sur un câble à sa hauteur (tout se fait automatiquement en tirant un levier, pensez-vous), puis il saute sur ladite caisse pour atteindre le côté opposé de la salle. Ce qui explique logiquement pourquoi il n'y avait pas de barrière, puisqu'il s'agit manifestement de la seule façon d'atteindre cette zone précise de l'entrepôt.

Il y a d'autres aberrations architecturales, mais celle-ci est vraiment une perle. Durant toute la vidéo, le démonstrateur répète que le but de F.E.A.R. est d'effrayer le joueur, non pas en lui faisant peur, mais en le plongeant dans un malaise permanent - il prétend que c'est une première pour un jeu vidéo ; Akira Yamaoka appréciera, sans parler de Clock Tower. On a quelques extraits de cette idée dans la démo, mais rien bien de suprenant compte tenu de la furie autour des récents remakes américains de Ring ou Dark Water. Pour arriver à cette fin, ne faut-il pas que le joueur se sente déjà immergé, croyant à fond ce qu'il voit pour mieux décrocher face à un évènement surnaturel ? Alors pourquoi ressortir une architecture tellement tordue qu'elle est passée de mode pour tout jeu vidéo "réaliste" depuis au moins cinq ans ? Même l'argument du "old school game design" ne passe pas dans ce cas-là : c'est tout simplement de la pauvreté d'imagination. Mince, je crains d'être déçu par Monolith.

07 août 2005

Guild Wars - premières impressions

C'est suffisamment rare pour être signalé : j'ai acheté Guild Wars sur un coup de tête. En fait, c'est tellement rare que je ne me souviens même plus de la dernière fois que c'est arrivé : j'ai beau ne pas croire aux horoscopes, on y lit que les capricornes ne prennent pas de décisions à la légère - et me voir passer plus de deux heures dans un magasin avant de ressortir avec un seul jeu leur donne largement raison. Yamato m'a dit "tiens, y'a Guild Wars à 40 € sur ldlc" (à comparer aux 50 € ailleurs et aux 45 € par achat en ligne ; en plus, ldlc a mis un coussinet gonflable dans le paquet) et hop, achat.

On (oui, le raton-laveur aime bien parler de lui à la troisième personne, le maître est bon, le maître est généreux, keuf keuf gollum gollum) avait déjà eu l'occasion d'essayer GW lors des évènements pendant l'E3 ou le week-end d'Halloween. Lors de la première partie, là où tout le monde reconnaissait l'indéniable influence de Diablo (et pour cause, ArenaNet est composé de transfuges de Blizzard), j'ai vu Phantasy Star Online dans ce jeu. Dans tous les cas, durant la période d'exploration du monde, c'est du hack'n'slash des familles.
En plus d'une carte de référence et des deux disques (piégés dans une fixation Scanavo pour masochistes, similaire à celle de World of Warcraft), la boîte contient deux livrets : un pour l'histoire, un pour le gameplay, ce dernier allant directement dans le vif du sujet avec les descriptions basiques des fonctionnalités du jeu - et qui a sérieusement besoin complété avec la lecture du manuel en ligne. Dans un monde où le casual gamer est chouchouté, où les "consoles de jeux vidéo" deviennent des appellations taboues laissant place à "centres de divertissements interactifs", ça fait plaisir de tomber sur un manuel d'utilisation qui ne vous prend pas pour un con. Tu as déjà vu une souris, tu sais installer un jeu, tu sais ce qu'est un point de compétence ? C'est bien, on va s'entendre. Installation flash (pas en Flash hein, elle est juste vraiment rapide), inscription en 2 minutes, création du personnage minimaliste (une profession principale et un look, comme WoW), et en avant la musique.

On commence dans une ville magnifique, construite contre un mur gigantesque faisant office de rempart contre une invasion par des créatures maléfiques. C'est beau et fluide sur une bécane digne de la plèbe, il y a un subtil effet de light bloom (contrairement à Deus Ex Invisible War et quelques autres, ce n'est pas abusé au point de se demander si on a pas chopé un glaucome), et hoooo "Max Flash" vient de se connecter, et aussi "Knacky Herta". Merde, c'est bourré de Kevins. Ca ignore le moindre jeu de rôle, ça spamme le canal local pour faire la pub de son forum sur multimania, et ça "plizzzzz" en masse, et ça parle sms, et je veux mourir.
C'est un exemple pratique de l'échelle socio-professionnelle : un jeu au coût élevé pour le joueur aura toujours une mentalité moyenne un peu plus élevée qu'un jeu au coût faible pour le même joueur. Counter-Strike ayant beau être un bon jeu, il a toujours été le plus gros nid à trous du culs acnéiques que l'histoire ait connu : tout PC ne tournant pas sous DOS étant capable de le faire tourner, n'importe quel gniard régulièrement battu par ses camarades de classe et ayant fait le deuil d'une "configuration de joueur" depuis que ses parents ont perdu tout espoir en lui n'avait que ce jeu pour apporter sa modeste contribution à la connerie humaine sur le Net. Par contre, prenez un titre tout frais sorti, demandant une grosse configuration, un gros investissement de temps et/ou un abonnement payant, et la marge de crétins profonds est tout de suite bien plus faible. Quand un titre passe en collection budget, l'arrivée de sang frais dans une communauté n'est pas forcément bon signe quand ce dernier est de mauvaise qualité. Par exemple, je vous mets au défi de trouver un seul joueur neuneu sur Steel Battalion - Line of Contact, titre nécessitant une manette rien que pour lui, un abonnement XboxLive, une télé géante, et... euh, en fait, je vous mets au défi de trouver des joueurs tout court. Dans le cas de Guild Wars, c'est amplifié par son caractère "RPG multijoueur en ligne", puisque le fait qu'il soit sans abonnement doit en faire le réfuge favori de tous les frustrés de moins de 18 ans n'ayant pas de carte bancaire.

Heureusement, il suffit de quitter la ville pour avoir la paix. A l'instar des instances (hu hu) de World of Warcraft où une "copie" indépendante du donjon à explorer est créée pour vous et votre groupe, toutes les zones hors villes et villages sont des terrains de jeu où vous ne croiserez pas d'étrangers. Jouez seul ou avec un groupe de potes, discutez avec le peu de gens normaux dans les villes, et partez à l'aventure sans le moindre crétin à l'horizon. Comme dans PSO, hé oui. Comme je viens d'arriver dans ce jeu (évidemment, c'est toujours plus fun d'être avec des gens qu'on connaît : contactez-moi si vous voulez qu'on s'amuse ensemble), j'en viens à fermer la fenêtre de discussion dans les villes pour faire mes emplettes le plus vite possible et partir en courant vers les vertes étendues, sauf que cette fuite en avant ne pourra pas durer éternellement. Tout est fait pour favoriser le jeu avec un petit groupe de confiance : il n'y a que 20 niveaux d'expérience, donc vous ne serez pas largué par vos potes si vous jouez moins souvent. D'après Canard PC (n°69), la partie tourne aux bastons en Guildes contre Guildes après la phase d'exploration. On en reparlera si j'arrive jusque-là, mais très sincèrement, je n'ai pas osé vous resservir un journal de jeu comme ce fut le cas dans cette colonne avec World of Warcraft... Je continue à y jouer et on en reparle.



Mise à jour : Guild Wars, le Kevin Workflow !



De toute façon, on se parle ce soir, comme chaque dimanche à 21 heures. #editotaku@irc.worldnet.net, ou tapez votre pseudo dans la case à gauche. Il est 5 heures 30 du matin et je n'arrive pas à faire de chute débile pour cette annonce hebdomadaire. Ah si : suite à l'article sur la saga Worms, allez télécharger la démo multijoueur de Worms 4 Mayhem - on tentera peut-être de se faire une partie quelque part dans la semaine.

05 août 2005

Worms !

Arrivé de nulle part, créé sur Amiga 1200 à une époque où les PC 486 et Pentium avaient définitivement enterré toute concurrence technologique, une démo de Worms se faisait toute petite sur un CD de Génération 4 (le n°85, je crois). Ca pouvait tourner sur un 386 Rex, on alternait entre 2 niveaux totalement destructibles parmi une génération aléatoire permettant des milliards de possibilités, et une maniabilité à 3 touches (sauter - tirer - menu des armes). Le concept était simplissime : des Lemmings par équipe de 4 se bouffaient le nez à coups de bazookas et de grenades (et la corde ninja se nommait "batrope" dans la démo). L'alchimie entre action et stratégie.
Il y avait des idées audacieuses dans Worms : la destruction totale du terrain, la gestion du vent, le jeu au tour par tour, les largages d'armes pendant la partie, le manuel d'utilisation frappadingue, la multitude des armes et des équipements, la jouabilité entre plate-formes et le Lemmings des familles... Tant de nouveautés dans une seule galette - le CD ne servait que pour les pistes audio et les vidéos comiques, le programme faisant à peine 4 Mo - et pourtant, les joueurs adhérèrent sans problème. Worms sortit sur toutes les consoles et devint le jeu multijoueur idéal pour le PC ou pour ceux qui n'avaient qu'une seule manette ; les autres débranchèrent les manettes en trop avant d'appeler leurs potes.

Pas besoin de consulter mes tickets de caisse pour que je me souvienne encore d'avoir acheté simultanément Duke Nukem 3D et Worms Reinforcements (ou Worms Plus pour les intimes). Par je ne sais quelle faille spatio-temporelle, les deux jeux purent cohabiter dans mon temps libre. A condition de bien s'y connaître, il était maintenant possible de jouer en réseau, d'ajouter ses propres niveaux et ses propres voix. De nouveaux décors, de nouvelles armes (Banana Bomb !), des cartes spéciales, une boîte superbe. Mon épisode favori.
Car il y en a eu, des versions de Worms : la Team 17, atteinte du "Syndrome de Street Fighter 2", sortira à tour de bras le même jeu sous différentes versions. Worms 2, sous Windows et en haute résolution ; Worms Armageddon, ajoutant de vrais menus en lieu et place d'un "frontend" pourri ; Worms World Party, soi-disant axé multijoueur sur le Net alors que cette fonctionnalité était disponible depuis longtemps... J'ai toujours eu du mal à accrocher aux vers en Super VGA ; leur lifting graphique alla de concert avec un agrandissement et une plus grande complexité des niveaux, certains finissant par ressembler à un gruyère injouable dès le début de la partie. Au milieu de tout cela, Worms Blast, un puzzle game inspiré de Puzzle Bobble/Bust A Move. Puis le vide.
L'an dernier, la licence refit surface : Sega venait de racheter la licence qui passait à la 3D. A ce moment-là, j'étais trop occupé à lire Gaming, à jouer à Otogi ou avec un autre ver. Puis il y a eu Worms Fort (avec une campagne de pub signée Sega), compliquant encore la stratégie, déjà bien corsée avec la 3D.

Et enfin, aujourd'hui sort Worms 4 Mayhem... édité par Codemasters. Pour résumer, la licence Worms est passée entre les mains d'Ocean, de Microprose, d'Atari, de Sega, d'Ubi Soft, et enfin de Codemasters... Généralement, c'est plus la marque d'une patate chaude et un peu pourrie qu'on se passe d'un éditeur à l'autre que celle d'un hit absolu qu'on s'arrache. Mais ce nouvel éditeur semble bien faire les choses : aussitôt sorti, le jeu est à 23€ sur Amazon (et à 30€ ailleurs) sur PC ou 40€ sur console - pas de Cube cependant. Si on résume la situation, la Team 17 et Codemasters méritent un 10/10 rien que pour leur compréhension de l'industrie vidéoludique : 1) ils sortent leur titre durant le creux de l'été, 2) la technologie est éprouvée et déjà utilisée dans deux titres, donc le programme tourne sur les ordis de Néanderthal et est garanti de ne pas planter à tout va comme c'est le cas du gros jeu de cet été, 3) la plupart du contenu vient des versions précédentes, donc les coûts de production sont réduits au maximum, 4) à en juger par la démo, le gameplay est un retour aux sources sans forts à construire ou scènes stupides de plate-formes, 4 bis) deux démos sont disponibles : une solo et une multi, 5) la version Xbox fonctionne en multijoueur sur le Live, 6) campagne de pub sans prétention, 7) prix minuscule. On a vraiment l'impression qu'ils veulent relancer la licence Worms, qu'ils ont mis en place une stratégie bien huilée, et j'ai bien envie de leur donner raison, parce que la démo est en train de me séduire. Au minimum, Worms 4 Mayhem se fera des amis parmi les joueurs fauchés ou les fans de quickies, ces pressés nostalgiques de l'arcade et des jeux au gameplay simple et rapide. Rien qu'avec ça, je serai déjà heureux.

03 août 2005

Dungeon Siege 2 beta

Ou devrait-on dire "démo", puisque c'est maintenant le seul but d'une version beta rendue publique. Avant, le cycle de développement d'un jeu était : conception, programmation, création, encore de la programmation, production de versions alpha où le programme est utilisable, production de versions beta où le soft fonctionne jusqu'à la fin, puis distribution de la version finale et accessoirement d'une démo. Maintenant, on économise la démo en publiant une beta émasculée, sous le prétexte bidon de demander aux joueurs d'aider au debugging - et tant pis si on ne trouve nulle part un moyen d'envoyer aux auteurs les problèmes rencontrés. Ce n'est qu'une démo avec le sentiment secret et clandestin d'y avoir accès "avant tout le monde" et avec la confiance des parents ; dans d'autres circonstances, on appellerait ça du détournement de mineurs - mais je m'égare.

J'aime bien Dungeon Siege : c'est comme un Diablo mais avec un peu de Baldur's Gate, beaucoup de 3D et sans obligation d'avoir besoin d'une souris avec un interrupteur pour le tir automatique comme on en trouvait autrefois sur nos manettes non officielles. Donc, la version beta se devait de faire un tour sur mon disque dur, au moins pour savoir si la bête serait toujours aussi peu gourmande en ressources. La réponse est oui, mais c'est plus un inconvénient qu'un avantage pour l'éternel mécontent que je suis. Ce que nous avons à l'écran, en l'occurence une version quasi-finie du jeu, est une campagne supplémentaire pour le premier épisode avec les améliorations graphiques de rigueur. Le terrain est évidemment plus vaste, et fin des améliorations. Tout le gameplay est strictement identique, et le moteur a subi une mise à jour aussi inexistante qu'un épisode de Tomb Raider à un autre. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour pondre ça ? Gageons que Chris Taylor est absorbé par son prochain projet. Les fans inconditionnels du premier épisode (j'en connais) louent cet immobilisme, garantissant qu'un système de jeu déjà excellent n'a été en rien modifié... Mais on sait parfaitement ce qui va se passer : la presse va le descendre en flammes pour n'être qu'un add-on vendu plein tarif - et c'est bien fait pour sa gueule.

EDIT : La démo solo vient de sortir.

01 août 2005

Astérix (Super Nintendo)

Ah ouais, ça c'est une bouse. Evidemment, on ne l'achète plus de nos jours, non monsieur, on se procurait ce genre d'horreurs à l'époque. En l'occurence, c'est mon voisin qui me l'avait vendu, et d'aucuns pourraient penser que ce ne fut pas sa décision la plus éclairée considérant que j'ai passé les semaines suivantes à arroser son jardin en pleine nuit avec une eau filtrée avec grand soin par mes reins. Sauf que vous ne savez pas à quoi ressemble mon voisin, alors autant vous donner une idée : sa mère s'était fait accoucher durant le mois de décembre afin qu'il se retrouve à l'école plus tôt, et qu'il puisse ainsi "être en avance" sur ses petits copains. Joli calcul, au détail près qu'il redoubla dès qu'il était possible de redoubler, à savoir en CP. Donc finalement, peut-être que me refourguer Astérix sur Super Nintendo fut une de ses décisions les plus éclairées, quitte à me faire pisser sur ses rhododendrons en pleine obscurité. Et bon, quand il m'a fait essayer la cartouche avant que je crache 50 francs, il vanta l'écran du choix de langage au lancement du jeu, donc j'aurais bien dû me douter de quelque chose. Décision pas éclairée de ma part, en fait.

A l'époque, la télévision présentait les jeux vidéo comme des machins rendant fou, violent et épileptique. Quelle différence avec aujourd'hui, me demanderont les plus jeunes ? Facile : maintenant, ils vous rendent fou et violent. Pas épileptique. Je me souviens d'une émission sur M6 qui disait que l'épilepsie vidéoludique était tellement prise au sérieux que certains jeux contenaient maintenant des conseils pour inciter les joueurs à faire une pause. WTF, me diront les plus vieux, et ils ont raison - moi aussi je ne me souviens pas d'un seul titre contenant un quelconque conseil en-dehors des habituels avertissements. Et à l'écran de ce reportage, que voyait-on ? Motherfucking Astérix sur Super Nintendo, avec le héros à casque ailé au milieu de son village, manifestement lors d'un interlude entre deux niveaux, sous le texte "Et si on faisait une pause ?", rapidement suivi (puisque les gosses devaient défoncer la touche Start pour continuer à jouer) par "Pense-y quand même !" Sachant que le paragraphe-dans-la-notice-que-personne-ne-lit recommande un arrêt de 15 minutes par heure de jeu, on devrait tomber sur cette scène tragi-comique relativement vite... Sauf que je n'y ai jamais eu droit, et à ce jour, je suis incapable de vous dire si c'est parce que je ne suis pas allé assez loin ou tout simplement si c'est parce que je n'ai pas investi plus d'une heure dans cette cartouche.
Récemment, j'ai tenté Asterix The Great Escape sur Mega Drive : action vite incompréhensible qui rappelle pourquoi on lisait les notices à l'époque. Garric dit que le gameplay ressemble au Asterix NES (que je ne connais pas, mais j'ai essayé celui sur Atari 2600). En tout cas, le peu que j'ai pu essayer de ce titre est largement meilleur que la version SNES avait laissé entrevoir en son temps... Dire que cette bouse s'était bien vendue. Et dire qu'il y a encore des jeux Astérix qui sortent, et qui semblent bien faits en plus... Alors que maintenant, Astérix, tout le monde s'en fout, non ?

30 juillet 2005

No Bra

Cette semaine, je me suis occupé de garder la maison de mon copain Blacksad. Mais si, celui qui me prête ses mangas bizarres. Quelques trucs à faire pendant qu'il est en vacances, genre arroser les plantes, nourrir son chat (vous voyez Dark Vador dans "La Couleur de l'Enfer" ? Ben voilà, c'est tout pareil le sien), et taper dans sa collection de bédés. Comme le chat arrive au crépuscule, j'y vais en début de soirée. Quand je reviens chez moi, il y a toujours le petit-fils de la voisine qui me demande ce que je fais : la première fois qu'il m'a fait le coup, j'ai répondu que j'étais allé décrocher le soleil. Maintenant que mon manège est terminé et que le soleil continue de se coucher, j'ai encore dû briser une vie d'enfant innocent.

Ainsi donc, No Bra (cinquième et dernier volume tout frais paru chez nous) s'est retrouvé dans ma liste de lecture. Traduction signée Pierre Giner donc travail de qualité youpi yay, mais les gens de chez Taifu Comics (ex-Punch Comics) ont sérieusement besoin de consulter leur Bescherelle pour faire la différence entre conditionnel et futur. Impression et édition correcte, avertissement pour les moins de 15 ans - sachant que les personnages ont 15 ans, ça ne manque pas de sel mais on a l'habitude de la part du Japon.
Faisons preuve d'originalité et ne donnons pas tout de suite le scénario, puisque tout est d'une navrante simplicité. En fait, c'est une véritable fiesta de stéréotypes : étudiant vivant seul à Tokyo / fille qui débarque de nulle part dans son appartement pour vivre avec lui / bonnasse, excellente cuisinière, fringues afriolantes, joli cul / même lycée, même classe / ami servant de bonne conscience / triangle amoureux avec la plus belle fille de la classe, évidemment secrètement amoureuse du perso principal / scènes classiques : le gars qui trébuche sur la fille, la fille qui sort de la douche, le bikini qui se détache... On a même droit à leur professeur (à gros seins) qui vient vivre dans leur appartement - la ficelle, ou devrais-je dire la corde, le câble, le tube, était tellement gros que j'ai sérieusement gémi à ce moment-là.

Evidemment, le mangaka se devait de trouver un élément original à ajouter à son histoire sous peine de se faire sauvagement tabasser par la Police de l'Originalité. Roulement de tambour, tagada tsoin tsoin, la fille qui vit avec lui est un mec. Hurlements de filles assoiffées de shonen ai en fond sonore ; ça tombe bien, c'est le même éditeur qui sort Gravitation sous nos latitudes. On découvre le pot aux roses (?) dès les premières pages, Dieu merci ; je n'aimerais pas être à la place de ceux qui ont lu quelques scans japonais sans rien comprendre aux énigmatiques kanjis mais que ça n'a pas empêché de se caresser l'entrejambe en admirant le suscité androgyne. De même, à l'exception d'un coup de téléphone de la famille ou de quelques papiers administratifs, on a jamais droit à la preuve visuelle que nous ayons véritablement affaire à un mâle détenteur de la plomberie adéquate, ou à la méthode utilisée par le suspect pour obtenir un semblant de poitrine - mais pour cela également, Dieu merci.
Tout cela n'empêche pas notre "héros" (je préfère toujours écrire "personnage principal" en abordant des mangas shonen où ce dernier a autant de personnalité et de volonté qu'une cuillère à café) d'éprouver une attirance pour son colocataire, ce que Taifu vend sous l'argument éhonté du "manga qui ose poser des questions sur l'homosexualité". Evidemment, ça fait plutôt rire une fois que l'on a contemplé la mièvrerie et la naïveté moyenne des situations évoquées. Inutile de vous dire que le Japon est relativement moins tolérant que nos contrées occidentales en la matière (quoique), mais il n'empêche que tout ceci reste incroyablement basique et plan-plan. L'élément qui tue : toute cette histoire du mec qui se travestit est uniquement véhiculé par voie textuelle. Comme je l'ai déjà écrit plus haut, si vous faites abstraction des dialogues, vous avez affaire au plus classique des triangles amoureux entre adolescents. Les textes ne font que remplacer le manque de confiance en soi ("je n'ose pas l'embrasser, gnagnagna elle est trop belle pour moi, etc") par un argument simple ("c'est un mec ! c'est un mec ! c'est un mec !"). Souci de subtilité ? Au vu du fan service et des clichés, j'en doute fortement : rapidement, le fait que le perso principal ne joue pas au docteur avec sa coloc' sous prétexte qu'elle dispose d'un pénis se réduit à un simple handicap, comme s'il s'agissait d'une maladie honteuse et incurable qu'on finit par accepter mais qu'il vaut mieux dissimuler (exactement comme l'inceste dans Koi Kaze, en fait). L'élément qui tue, bis : si c'est à prendre sur le ton de l'humour, No Bra se plante comme une merde, et je parle d'un plantage magnitude "dernier épisode de Mai HiME" : c'est bien simple, je n'ai même pas esquissé le moindre sourire. Moralité : pas de bra, pas de chocola.



Dimanche soâr, 21 heures, session IRC hebdomadaire... #editotaku@irc.worldnet.net ou entrez votre pseudo dans le menu à gauche. Tapez "oppossum" en entrant pour avoir droit à un +v, tapez "testicouille" pour être muté, tapez le bot pour être kické.

Autre chose : les commentaires ont été tout cassés ce matin, mais c'est rentré dans l'ordre. Désolé si le système vous a bouffé un pamphlet expliquant en 14 pages qui a tué Pamela Rose ; le système est à nouveau funky - merci Keul.

J'aime bien écrire en italique.

28 juillet 2005

Bokusatsu Tenshi Dokuro-chan

(ou en français, Dokuro-chan, l'ange qui vous tabasse à mort, comme on l'a traduit sur #editotaku)

On dit que le Kama-sutra a été écrit par un vierge. J'ose croire que c'est vrai, parce que ça va tout à fait dans le sens du comportement moyen du jeune être humain en manque sexuel. Sans rentrer dans les détails des moeurs sexuelles ou de la fréquence des relations entre membres des otakus et membres du sexe opposé, contentons-nous de dire que le monde actuel a tendance à détraquer les esprits s'ils attendent trop avant de tirer un coup. Au fur et à mesure que le temps passe, le métrosexuel insatisfait développe un fétichisme pour ses pieds, le fan de science-fiction s'imagine perpétuellement enlevé par des amazones de l'autre bout de la galaxie, et l'otaku baisse l'âge limite des protagonistes apparaissant dans sa collection de doujinshis. Ne riez pas ; moi qui avais oublié pourquoi je ne consultais jamais les statistiques de r-l.net, je viens de m'en souvenir : actuellement, la requête la plus utilisée sur les moteurs de recherche pour arriver sur l'éditotaku est très largement "Uta Kata". Je hais l'Internet français. Non, sérieusement, regardez des sites comme AnimeKa : comme je suis dans l'incapacité de les consulter plus de 3 secondes sans que mon cerveau s'éteigne, je ne peux que penser - sans pouvoir hélas le vérifier - que le système de notation des séries propose aux visiteurs de mettre un 10/10 ou de changer de page.
Si on ajoute à ce formidable vivier de pervers pépères une éducation castratrice, on obtient l'obsédé moyen qui ce matin encore était en train de se caresser l'entrejambe juste à côté de vous dans cette rame de métro bondée. Evidemment, cette phrase ne s'applique qu'à ceux qui ne sont pas en vacances ; les autres, retournez bronzer sur la plage et ne vous demandez surtout pas qui est ce monsieur tout barbu de l'autre côté de la dune.

Machin truc Dokuro-chan commence donc comme n'importe quel autre anime d'écoliers, avec n'importe quelle autre histoire d'ange-venu-du-futur-et-qui-vit-dans-le-placard-gnagnagna. Puis le personnage principal se fait sauvagement assassiner par la demoiselle, ce qui n'empêche pas la somnolence de faire son office - on a déjà vu ça depuis longtemps dans Urusei Yatsura, au hasard. L'opening (dont la mélodie tend à vous violer par l'oreille gauche) commence et les pensées du premier paragraphe défilent en même temps que le générique gnagnantissime.
Le premier épisode commence alors sur un JT abordant coup sur coup la bosse de W Bush, les lunettes de Kim Jong-Il, Michael Jackson, et tiens, voilà qu'un perso dégaine justement le manga de Rumiko Takahashi. Roh, de l'humour pour les grands... Et ça continue pendant les deux épisodes de 10 minutes chacun dans le trip rendu célèbre par South Park : du dessin pour petits avec une déconne pour les grands. Il n'y a aucune morale et c'est tout aussi stupide que du Nabeshin dans ses grands jours (Excel Saga et surtout Puni Puni Poemi) ; on retrouve d'ailleurs les tics de ces animes conçus avec une dose léthale de substances illicites, comme les dialogues prononcés à tout berzingue et les motivations ou pouvoirs magiques absolument débiles (et kudos pour la référence aux OS-tans avec le nom de Sabato-chan). La deuxième fournée d'épisodes de cette OAV est du même tonneau : Dokuro-chan lit du Kafka, tout le monde est un pervers en puissance, et on aimerait presque voir le film qu'ils vont voir au cinéma. En bref, j'ai eu quelques fou-rires en regardant cet anime : conséquence logique, je vous le recommande. Voilà qui est fait.

26 juillet 2005

Et l'article d'aujourd'hui ?

Il est là - et il parle de Façade.

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