04 juillet 2005
Now playing
- Kingdom Under Fire - The Crusaders (Xbox) : Achat motivé à 50 % par sa récente baisse de prix (désormais 20 € en occasion) et à 50 % par l'article de Nordine sur Pouche. Basé sur un jeu de stratégie PC, le résultat fait penser à la série Kessen (Dynasty Warriors) sur ps2. On dirige des troupes (sans avoir à les "repeupler" ou à construire des bâtiments) de chevaliers/archers/etc vers les bataillons orcs/elfes/etc et le choc des civilisations fait passer la vue à du bon beat'em'all des familles. L'ambiance graphique est très immersive grâce à une caméra qui ne lâche jamais les armées, les combats ont un système assez intéressant, et pour ne rien gâcher, le doublage français est pas trop mauvais. Le titre étant d'origine coréenne, la vision des "croisés" est typiquement asiatique : de grandes étendues de verdure, des fantassins dont les armures et les vêtements sont calqués sur des figurines de jeu de plateau, sans parler des créatures fantastiques peuplant le monde - dépaysement assuré, surtout avec les riffs de rock qui composent la bande-son. Principal défaut : le système d'évolution des troupes et de gestion des compétences, planqué dans deux ou trois écrans aussi clairs que le cul d'un éléphant (et merci au manuel écrit en gros et qui explique rien).
- Halo 2 (Xbox) : Ben oui, les premières cartes payantes viennent de passer en téléchargement gratuit, donc ne crachons pas dans la soupe. Sauf que les véhicules sont absolument inutiles sur Turf et que l'omniprésence de caisses permet de jouer la montre en y cachant le porteur du crâne/drapeau/bombe. Lourd.
- Metal Slug 3 (Xbox) : J'ai enfin pu trouver le disque, donc joie. Ca reste le plus difficile de tous les Metal Slug et j'arrive pas à battre le boss de la mission 4 et celui de la mission 3 me bouffe tous mes crédits et merde.
- Splinter Cell - Pandora Tomorrow (Xbox) : Dans un élan de masochisme - faut que je consulte un psy, ça devient trop régulier - j'ai voulu donner une nouvelle chance à ce jeu oublié quelque part entre Legacy of Kain Defiance et son déplorable prédecesseur. Résultat : si un jour je me trouve dans un entretien d'embauche pour Ubi Soft, je sais que tout capotera au moment où ils me demanderont quelles sont mes faiblesses et que je me lancerai dans la sablonneuse sodomie d'une de leurs plus grosses licences en expliquant objectivement pourquoi Splinter Cell est une série de jeux merdiques. Peut-être qu'à un moment dans la conversation, mon surmoi tentera de redresser la situation en tentant d'effacer leurs souvenirs de mon exposé avec une lobotomie improvisée à l'aide du Bic quatre couleurs abandonné sur la table, mais les chances de réussite (pas de survie, hein, de réussite) me semblent maigres à l'heure actuelle - je devrais continuer à m'entraîner sur le chat. L'animal, pas le canal de discussion.
Pourquoi est-ce que la manoeuvre SWAT (où l'on passe devant une porte ouverte en faisant une pirouette) existe dans le seul but d'être utilisée ? Pourquoi est-ce que des alarmes se déclenchent toutes seules à des endroits bien définis si j'ai assommé ou tué tous les gardes avant de planquer leurs corps ? Pourquoi est-ce que les gardes font mouche même lorsqu'on est caché loin d'eux et dans le noir ? Pourquoi est-ce qu'ils n'ont aucun mal à nous retrouver si l'alarme est à son niveau maximum ? Pourquoi est-ce que les niveaux ne sont qu'un long couloir allant du point A au point B ? Pourquoi effrayer de simples civils sans le moindre vigile à proximité suffit à déclencher les sirènes ? Pourquoi y a t-il autant d'évènements scriptés, soi-disant "cinématiques" disséminés dans les niveaux et cassant l'ambiance par leur manque de souplesse ? Le roi de la dirigistocratie garde sa couronne, et ce que j'ai pu tripoter de Chaos Theory ne fait que le confirmer.
Par Raton-Laveur le 04 juillet 2005, 23:50 - Jeux vidéo 2 commentaires
02 juillet 2005
Conspiracy Theory
Au Pic Glacé, vous rencontrez Wozza le morse dans sa cave. On peut aussi voir la Clé de Glace, mais elle se trouve derrière une fenêtre et il est impossible de l’obtenir! Puis, lors de la fin avec les 100 pièces de puzzle en poche, Mumbo vous montre trois scènes du jeu avec des objets que vous avez "ratés": deux oeufs et la fameuse clé. Il vous dit aussi qu’ils seront utiles pour le prochain épisode de la série, Banjo Tooie. Seulement voilà: à l’heure actuelle, aucun joueur n’a découvert comment obtenir cette clé. Tout du moins, comment l’obtenir normalement.
Frustrés au plus haut degré, les bidouilleurs utilisèrent les cartouches "Action Replay" et autres "GameShark", accessoires non-officiels permettant d’obtenir vies illimitées et autres surprises. Avec un code pour faire des sauts de géant, Banjo parvient enfin à la clé... et dit qu’il devrait "la garder pour plus tard"! Un autre groupe d’acharnés, le "Rare Witch Project", découvrit qu’on pouvait également obtenir les oeufs et la clé en entrant des codes dans le Château de Sable.
Victoire? Que nenni. Une fois la clé en poche, un nouveau choix nommé "Stop ‘N’ Swop" (arrêter et échanger) apparaît dans les options du jeu. Une fois sélectionné, on y voit les oeufs et la clé, et il est impossible de le quitter à moins d’éteindre la N64. Bluffés, les joueurs attendirent le prochain épisode en se demandant comment ces objets seraient transférés: une cartouche intermédiaire de type "Sonic and Knuckles", un jeu sur la future extension 64DD, une copie de fichier sur carte mémoire...?
Banjo Tooie débarque en 2000. Le jeu reçoit un très bon accueil, et la Clé de Glace de "Kazooie" sert à... rien du tout! Il y a un objet similaire dans "Tooie", mais pas besoin d’avoir le premier jeu. Trois oeufs sur six sont présents, mais là encore, aucun besoin du "Stop ‘N’ Swop". Que s’est-il passé? A quoi servait ce menu?
La réponse, il faut la chercher du côté de la N64... La console contenait une puce qui pouvait garder des informations en mémoire entre 10 à 30 secondes après extinction. Théorie: Rare voulait qu’on stoppe, qu’on swappe vite fait les cartouches, et voilà, clé et oeufs envoyés vers Banjo Tooie! Hélas, Nintendo mit à jour le matériel dans les N64 avec les coques semi-transparentes et "Pikachu": la nouvelle puce ne tenait plus que 2 ou 3 petites secondes après l’arrêt... Les plans de Rare tombèrent à l’eau! Peut-être même qu’ils apprirent la nouvelle à la fin du développement de BK et qu’ils "murèrent" la clé en catastrophe, d’où son impossible obtention. Ou alors, Nintendo aurait moyennement apprécié ce bricolage puisque les informations stockées auraient pu faire "planter" d’autres jeux. Quelle qu’elle soit, la vérité semble bien trop gênante pour que Rare daigne la dévoiler...
A part ça, session IRC hebdomadaire demain soir dès 21 heures : c'est sur #editotaku@irc.worldnet.net ou en tapant un pseudo dans la case à gauche. En attendant, vous pouvez toujours aller regarder des photos de Yoko Matsugane.
Par Raton-Laveur le 02 juillet 2005, 21:56 - Jeux vidéo 2 commentaires
30 juin 2005
Stairway To Heaven
Au début du livre, Mr Bouvier explique également les "Kami", ces divinités multiples, parfois obscènes mais toujours terriblement humaines par leurs caractères de cochon et leurs conneries qui sont le terreau des croyances populaires de l'archipel. Dans les quelques histoires racontées, on retrouve d'ailleurs des noms que l'on aperçoit dans d'autres oeuvres faisant appel à la mythologique japonaise, et l'auteur rappelle non sans ironie que des histoires de couple à la femme bouffée par les vers au retour des Enfers ne sont pas plus tordues que la naissance d'un dieu dans une étable avec trois pèlerins et deux animaux... Mais ça n'empêche pas les occidentaux de tout poil et de toutes les époques de trouver tout ce folklore bien incompréhensible au mieux, bien ridicule au pire. Notez que ça marche dans les deux sens : quand le Japon imagine le christianisme, ça donne Chrno Crusade. Ce n'est la faute à personne, au fond : on touche au noyau dur d'une culture des plus difficiles à appréhender - et si c'était si facile de comprendre son prochain, il n'y aurait pas de guerres et on parlerait tous en javanais.
Mon copain Blacksad, décidément abonné aux mangas bizarres, m'a donc montré le premier volume de Stairway To Heaven par Makoto Kobayashi (nom ou pseudonyme ô combien générique, donc je n'ai pas fait l'effort de chercher sa bibliographie), paru chez Pika dans la collection Senpai ; 4 épais volumes en tout. Rien que le scénario plonge le lecteur non-bridé dans un silence perplexe : une femme médecin qui a consacré sa vie à l'humanitaire et sauvé des milliers de vies se retrouve devant le Saint Pierre japonais, qui lui refuse le septimème ciel et décide de l'envoyer dans "l'Enfer du Plaisir" (ou le stupéfiant nom original : "Chichon Manchi" ! )parce qu'elle est (était) toujours vierge à 92 ans. La voilà condamnée à errer dans sur une île peuplée de puceaux mal intentionnés pour trouver l'amour et enfin accéder au paradis.
A l'arrivée, c'est du Jurassic Park en version crade : les animaux vont du serpent couvert de langues au canard avec un bec en forme de phallus en passant par le classique arbre tentaculaire. Car oui, les animaux ont un amour pur, contrairement aux hommes qui ne sont pas des saints ; résultat, on voit à peu près toutes les 10 pages une femme en train de batifoler avec un ours ou un tigre. Certains vendeurs de mangathèques présentent ça comme de l'humour érotico-dégueulasse comme en faisaient Gotlib ou Reiser il y a quelques dizaines d'années... Autres temps, autres moeurs, ou était-ce simplement parce qu'ils étaient doués, eux ? L'auteur précise que Stairway to Heaven n'est que la "mise à jour" graphique d'un de ses mangas précédents (à point dénommé Chichon Manchi)... Sauf que je n'aimerais pas voir la version originale tant celle-ci est dénuée d'intérêt ; le trait est générique, rond et propre, du style passe-partout digne des années 80. Quel que soit le sentiment à faire passer, toutes les expressions faciales sont identiques : surprise, joie, peur, tristesse, tous les visages ressemblent au mien devant un miroir quand je m'épile les poils du nez dans un élan de masochisme auto-infligé. Ce n'est ni érotique, ni drôle, ni même intéressant, mais on peut le réserver au public adolescent émoustillé devant des images cochonnes... Quoique ; nous vivons dans un monde où l'on peut taper son propre nom de famille dans Google et se retrouver avec des photos d'une femme suçant un chien (*), alors je pense que même cet argument joue en la défaveur de Stairway to Heaven. A dégager.
Par Raton-Laveur le 30 juin 2005, 20:55 - Japanime 4 commentaires
28 juin 2005
Comment bien cuire du riz
Avant toute chose : bien choisir son riz. Parce que sérieusement, Uncle Bens, ben c'est nul. C'est à cause d'Uncle Bens que je n'aimais pas le riz. Et pas seulement à cause de l'étrange habillage marketing, faisant considérer à l'acheteur moyen que l'authenticité d'un bon riz est représentable par un oncle si propre qu'on doute de son existence réelle (un peu comme Groquick) affiché sur toutes les boîtes et dans des publicités où il sort d'une maison en Louisiane, paumée au milieu de champs de riz et qu'on oublierait presque les merveilleuses aventures du peuple noir dans les Etats Unis d'Amérique. Pas seulement, donc. C'est aussi parce que ce riz n'a strictement aucun goût. Imaginez un des dieux de l'Eau tels qu'ils sont représentés dans les jeux vidéo, qu'il s'agisse de la Légende de Thor sur Mega Drive ou d'un Final Fantasy, une de ces représentations corporelles de l' H²O. Maintenant, imaginez qu'il se fasse tuer, que des vermisseaux se mettent à bouffer son corps, et que ces créatures soient capturées, asséchées sur des plateaux en plein soleil avant d'être vendues sous forme de paquets de riz. Ben voilà, c'est le goût du riz Uncle Bens.
Alors, je vais sûrement passer pour un altermondialiste hippie aux cheveux longs et aux idées courtes, mais n'oubliez pas que ce site fait l'apologie des jeux vidéo et des dessins animés japonais, deux passe-temps ultra-libéraux. Mon riz préféré est le riz Thaï du commerce équitable : il sent incroyablement bon rien que durant la cuisson, il est pâteux sans être gluant, et il paraît qu'on fait une bonne action en l'achetant.
Prenez une sauteuse. Non, pas cette demoiselle aux moeurs légères que vous croisez parfois devant la machine à café, mais une poëlle avec des rebords assez hauts. Faites-la chauffer avec le feu bien fort avec de l'huile, attendez qu'elle soit chaude, et versez le riz (à raison d'un paquet entier pour 4 personnes affamées). Là, il y a le débat : faut-il rincer le riz avant cuisson ou pas ? Shine me répond que non, et comme cette méthode est plus que basée sur ses conseils, je ne discute pas. Donc, mettez le riz à cuire un peu et retournez-le bien pour que les grains luisent à cause de l'huile. Après quelques minutes, il va devenir translucide, ouais, comme je vous le dis, translucide. En fait, c'est que le terme, parce qu'en vrai il devient blanc. Cool. Ou alors il va commencer à griller, ça dépend.
Là, vous versez l'eau. Pour doser, c'est facile : le double de ce que vous avez versé en riz. Prenez de l'eau minérale si vous êtes un nanti ou si vous avez un adoucisseur (l'eau de l'adoucisseur c'est nul), de l'eau du robinet dans les autres cas, enfin bref, la même eau que celle que vous utilisez habituellement pour faire du café. Si tout va bien, l'eau devrait se mettre à bouillir immédiatement, le riz étant complètement noyé dans la flotte. Pas de panique, c'est normal : croyez-le ou non, les petits grains musclés vont boire toute l'eau et devenir bien gros. Salez (avec du gros sel si vous êtes un cuistot de la vieille époque), passez à feu doux, couvrez. Allez jouer à SpikeOut Battle Street et retournez le riz à la fin de chaque monde (Dieu que ce jeu est difficile), ou espacez vos vérifications de 10 minutes si vous ne l'avez pas (merci à la section console d'Epitanime ! ). Il faut juste s'assurer que tout le riz cuise de façon homogène et que toute l'eau soit absorbée. Ca prend du temps : comptez bien une demie-heure à trois quarts d'heure selon la quantité. Quand le fond de la poële est sec, laissez encore quelques minutes en retournant une dernière fois - pour le fun - puis passez à table.
Ou sinon, vous pouvez mettre le riz et l'eau dans un autocuiseur, régler la minuterie et aller voir ailleurs si vous y êtes... Mais les autocuiseurs sont-ils vraiment communs dans les cuisines occidentales ?
Par Raton-Laveur le 28 juin 2005, 22:55 - Général 28 commentaires
26 juin 2005
Battle Internet Royale Chat
Si vous lisez ce message en retard et que vous n'avez pas pu venir, allez télécharger Stargunner qui vient de passer en freeware (n'oubliez pas DOSBox) ou essayez de retrouver votre maison sur Google Maps qui couvre maintenant une bonne partie de l'Europe. Si vous lisez ce message en temps et en heure, continuez à lire et jetez un dé à 20 faces. Si vous avez pris le couteau avec vous au début de cette aventure, plantez-le vous dans le bide.
Ce soir, notre cher robot (répondant toujours au triste titre de PHPbot - suggestions acceptées dans le salon) va expérimenter une nouvelle fonctionnalité. N'oubliez pas que son unique but est d'être aussi con que possible, et Keul vient carrément de lui implémenter un jeu dont il a eu l'idée. C'est le premier essai, alors ça promet.
Basiquement, c'est du Battle Royale sur IRC. Quand la partie commence, tout le monde peut parler. En utilisant la commande "!boom pseudo", vous réduisez "pseudo" au silence, qui est donc mis hors-jeu. Petit détail : vous ne pouvez utiliser cette commande qu'une seule fois. Evidemment, la dernière personne gagne ! Durant le jeu, on peut continuer à parler normalement afin de négocier les booms ou établir de fourbes stratégies en messages privés. Afin que les "éliminés" ne meurent pas d'ennui, la partie est limitée à un délai très court - on pense commencer les essais avec une durée de 5 minutes. Et bien sûr, s'il reste plus d'une seule personne à la fin du temps, tout le monde perd... A ce soir !
Par Raton-Laveur le 26 juin 2005, 18:44 - Général 5 commentaires
25 juin 2005
Kung Fu Hustle / Crazy Kung Fu
Joie : l'humour scato-morveux est toujours là, ce qui laisse penser que la version internationale du film n'a pas été modifiée (le dernier plan est d'ailleurs un enfant avec deux cavernes débordantes de richesses en guise de narines - on n'aurait pu rêver mieux comme fin). L'histoire ? Inracontable, parce qu'elle est complètement décousue : on passe d'une guerre entre des gangsters et un quartier rebelle à un duo à la Laurel & Hardy à des maîtres d'arts martiaux retraités à une guerre entre le bien et le mal, et tout ça sans aucun lien - ou si peu. Pour peu qu'on regarde ça sous forme de divertissement vide-cerveau pour épileptiques ayant oublié leur dose de Ritaline, c'est potable (ceci est également vrai pour Star Wars Episode 3). Cependant, si vous vous attendez à du cinéma hong-kongais avec ses acteurs élastiques, ses personnages géocentriques et sa pseudo-morale pour faire plaisir au gouvernement local, repassez dans la salle lors des rediffusions des productions Shaw Brothers.
Autre truc énervant : la surenchère d'effets spéciaux. Okay, le film se veut too much, mais ça dessert le cinéma HK, dont les talents naturels des acteurs ne sont plus à démontrer. vous vous souvenez de The One avec Jet Li ? Ce film US était tellement truqué qu'on ne savait plus si c'était Jet Li ou les ordinateurs qu'il fallait remercier pour le spectacle. Comme Jim Carrey, dont le visage aux zygomatiques dopées n'avait vraiment pas besoin d'un Mask digital pour qu'il soit spoookey. Ici, c'est pareil : les effets spéciaux cachent les performances des acteurs... et tout le spectacle se dégonfle.
On a vraiment affaire à un film qui ne tient pas ses promesses et se prend pour le boeuf américain - ou qui tente de vanter le plumage de ce dernier, on ne sait pas. Par exemple, on commence avec quelques plans d'un quartier taillé sur mesure pour accueillir les batailles les plus délirantes du cinéma, pour un film théâtral, à l'unité de lieu inébranlable puisqu'il n'y a même pas besoin d'aller voir ailleurs : des escaliers, des cordes à linge partout, une grande place au milieu, que demander de plus ? La meilleure scène de baston y a évidemment lieu, un combat entre deux musiciens-croquemorts d'un côté, un tailleur et un boulanger de l'autre. Avec le gag sur le lancer de couteaux qui est à hurler de rire, on tient l'apogée du film. Las ! Stephen Chow perd son temps en nous faisant sortir de ce décor de rêve pour nous traîner dans une prison, dans le quartier général des Triades (un lieu qui fait grincer les dents tant il pue le mauvais studio kitchissime), ou dans des rues absolument anonymes. A l'exception des deux proprios, il ne sait que faire de ses personnages et se contente de les laisser se bourrer le pif en saupoudrant le tout de quelques références à Shining, Dark Water ou Spider-Man pour amuser la gallerie. Un gros gâchis qui se termine sur un combat bâclé et DragonBallZédesque, galipette cinématographique que l'on savait déjà stupide depuis Matrix Revolutions... Seuls les américains arrivent à faire des films formatés pour l'international, et c'est exactement ce que Chow a tenté de faire : résultat sans surprise, c'est un échec.
Par Raton-Laveur le 25 juin 2005, 22:54 - Général 4 commentaires
23 juin 2005
Joyeux anniversaire à l'éditotaku
Avant l'édito, r-l.net n'était qu'un tas de html mal rangé. Maintenant, c'est toujours un tas de html mal rangé, mais avec une extension .php et avec l'éditotaku pour ne pas donner l'impression que je suis resté coincé dans les années 90. Peut-être que d'ici l'an prochain, il y aura un vrai design, qui sait. Il s'est passé quoi en 12 mois ? Entre autres, j'ai fini par écrire dans un magazine de jeux vidéo hors de la rubrique courrier - c'est d'ailleurs grâce à GameFan que j'ai rencontré les gens bizarres de chez K!, il y a eu le passage sur Pouche, quelques petits mails reçus par des personnes que j'estime énormément et qui sont passées sur le site... Mais bon, tout ça n'a après tout qu'une seule finalité, qui est de vous faire passer un bon moment en lisant quelques articles que j'ai plaisir à écrire parce que je ne peux pas la fermer. Au milieu de la diarrhée orthographico-idéologico-digitale que représente une bonne tranche de l'Internet français, ça fait plaisir de savoir que vous existez. Merci encore à vous de fréquenter ce site, merci à vous pour vos idées et discussions, et je ne sais plus quoi vous dire à part merci. Merci !
Par Raton-Laveur le 23 juin 2005, 23:42 - Général 26 commentaires
21 juin 2005
Futile ?

Aujourd'hui, dans le rayon DVD d'une boutique de jeux vidéo/animes, une petite fille d'à peine 10 ans s'est retrouvée nez à nez avec un film hentai. Une erreur des vendeurs ou un client distrait, sans doute. Tous des incapables. Et le film, pas du menu fretin, le genre à avoir une fille qui se fait violer par des tentacules sur la jaquette, et c'est justement ce qu'il y avait sur cette dernière. Pas de nom, ne faisons pas de publicité pour ces produits douteux. La petite ne disait rien, elle observait la pochette en silence, ne la quittait pas des yeux.

Et moi, comme un con, je ne savais pas quoi faire. J'ai commencé à paniquer intérieurement en m'agitant extérieurement. En faisant le tour de l'étagère, j'ai vu ses yeux : bleus, sous des cheveux blonds, au-dessus d'une robe blanche, et atrocement concentrés. Même le texte en français sur la pochette était obscène, et elle devait déjà l'avoir mémorisé. L'image était explicite et un peu trop trompeuse sur les secrets de la reproduction. Réagis, pauvre con, au lieu d'assister à cette tragédie. Tu es le seul à voir ce qui se passe, son papa est planqué quelques rayons plus loin. Que faire ? Appeler un vendeur ? Il sera là trop tard. La police, la brigade des moeurs ? La dernière fois que tu as fait ça, c'est toi qu'ils ont emmené. Calme-toi et fais quelque chose.

Silencieusement et par-dessus sa petite tête, j'attrape l'objet du crime et le remets à sa place, dans l'étagère tout en haut. Le temps que j'agisse, je crois qu'elle était déjà en train de regarder autre chose. L'incident était clos... mais avais-je été trop lent ?

Ca, c'est la question qui me hante encore, sûrement pas pour le plaisir. Et si à cause de ma lenteur, à cause de mon manque de perspicacité... je venais de créer une actrice de film porno ?
Par Raton-Laveur le 21 juin 2005, 22:00 - Japanime 11 commentaires
19 juin 2005
Futile (suite)
- Et toi raton, qu'est-ce que t'as ramené de la tanime ?
- Pas grand chose, j'étais trop occupé à être partout... Quelques mangas et DVD, dont celui de GunBuster qui était chez Beez. Depuis le temps qu'on l'attendait !
- Ah ? Pourtant les critiques de cette édition sont pas vraiment positi-
- GunBuster. En DVD. Zone 2 Euro.
- Oui mais le dévéd-
- GUNBUSTER... EN DVD !
- Okay, okay.
Je jette un regard paresseux sur ma gauche, et perds un mètre en quelques dixièmes de seconde. Je me suis accroupi plus vite que n'importe quel héros de jeu vidéo 8-bits (qui étaient pourtant capables de se baisser en une seule image, donc allez comprendre le sens de cette phrase. L'apparition d'une image supplémentaire dans l'animation pour s'accroupir dans Dick Tracy sur Mega Drive, où l'on voit le détective en jaune plier ses genoux, reste une étape importante du jeu vidéo). Un abruti profond qui me connaît vient de rentrer dans la boutique et je préfèrerais me faire pénétrer à sec par un taureau robotisé et programmé par un auteur de jeux hentai que de devoir répondre à ses interrogations profondes sur la meilleure configuration de touches pour jouer à Pong. Merde, il se dirige par ici, faut se déplacer dans un autre rayon. Imaginez un rhinocéros mimant la félinité de la panthère Dulux Valentine et se déplaçant comme un lapin, et vous avez une bonne image du raton-laveur fuyant un âne (ou une scène de l'Arche de Noé inconnue jusqu'alors, c'est à vous de voir). Je cours donc accroupi et traverse le rayon des CD audio. Il y a là deux femmes, dont une dans un fauteuil roulant. La dame valide me pointe du doigt en disant à son amie handicapée "regarde, regarde !", et je les entends se marrer. Arrivé au rayon des jeux vidéo pour console, je risque un regard en chien de prairire par-dessus l'étagère : mon lobotomisé est en train de loucher sur la boîte PC de 7 Sins. Si les gens étaient un logiciel, ce type serait le bug de l'an 2000. Tiens, dans la vitrine Mega Drive, il y a toujours ce Shining Force boîte-et-notice-très-bon-état qui me fait de l'oeil depuis des mois. Un regard sur l'étiquette : le prix correspond au chèque que m'a versé un magazine de jeux vidéo. Bon, soit je le dépense maintenant, soit je l'investis dans quelques mètres de ruban en soie à la mercerie du coin pour perfectionner mes techniques de bondage... A Dieu va : poussière, tu redeviendras poussière, et jeu vidéo, tu redeviendras jeu vidéo. J'attrape la boîte, et meeeerde, voilà l'autre con qui arrive. Inutile de moisir ici ; en chemin, un copain vendeur discute avec les deux femmes, qui rigolent à nouveau devant mon imitation de Sam Fisher. En me voyant passer, il leur dit : "il est en spectacle à la fin du mois, vous savez". Revenu au rayon PC, Raikoh est en train de changer la playlist des vidéos de démonstration qui tournent sur les ordinateurs : comme ça fait deux mois qu'il faisait tourner en boucle Indigen et la bande annonce de Killer 7, c'est franchement pas trop tôt. Il faut dire que le temps s'est un peu arrêté pour lui ; au moment où j'avais pondu mon article sur sa carrière, il venait d'acheter deux boîtes de World of Warcraft. Une pour sa copine camée à Final Fantasy XI, et une pour lui qui n'a jamais touché à un MMO avant celui-là. Alors qu'il est axé rétro, import, SNK, ps2, il n'a touché à aucun autre jeu depuis - et ça va quand même faire trois mois. Flippant. Enfin, pas pour lui : il est en train de raconter la faramineuse économie de fric que ça représente, payer pour l'abonnement d'un jeu au lieu d'en acheter plein tous les mois. Au fond, il a raison : le poison s'infiltre plus lentement et plus profondément, on le sent moins... Qui sait combien de temps ça durera.
"Au fait", dit-il, "j'ai un truc à te dire, téléphone-moi dimanche soir". Ah oui mais non, j'ai une session IRC hebdomadaire sur #editotaku@irc.worldnet.net, et ça commence à 21 heures (ou 21h30, on est pas sectaires). Tu peux aussi venir en mettant ton pseudo dans la case à gauche si t'as pas de client IRC. Derrière moi, l'erreur de la nature s'en va. Je passe à la caisse, vaguement convaincu que ce genre de tranche de vie n'a pas de place dans l'édito (z'avez qu'à passer ce soir pour donner votre avis). Si ça se trouve, je l'ai déjà, Shining Force.
Par Raton-Laveur le 19 juin 2005, 14:15 - Général 2 commentaires
18 juin 2005
Futile
- Tu peux me citer un seul anime des années 90 qui n'a pas eu droit à un jeu vidéo ? Quand Igo m'a dit que même Sakura Tsûshin, adorable série d'OAVs s'il en est mais quand même loin de déplacer les foules, avait eu droit à son adaptation sur Saturn, les petites voix dans ma tête qui me suggèrent de tuer des gens au hasard dans la rue se sont écriées "WTF ?!"
- C'était à la mode, hein ?
- Pire que ça. Sega enchaînait les titres à licence sur sa 32 bits et la qualité était régulière : c'était forcément de la merde.
- Ca y est, t'as enfin trouvé quelque chose que Sega fait mal !
- Hmmhmm. Mais il y en a eu tellement que c'était manifestement fait à la chaîne... Dans les quartiers généraux de Sega à l'époque, ils devaient avoir un formulaire pour ça à l'accueil.
- La réceptionniste connaissait son texte comme une employée de l'ANPE : "Remplissez le questionnaire, renvoyez-le sous huitaine avec l'intégrale de votre anime en cassettes Beta, les coordonnées des seiyuus ainsi que les artbooks et publications dans Newtype en deux exemplaires".
- Sega fournit le jeu en un mois... ou vous rembourse !
- A part dans quelques cas comme un quiz Ah! My Goddess, il s'agissait toujours de digital comics : images fixes, dialogues parlés, et les renseignements généraux sont toujours en train de chercher le moindre intérêt à ces produits.
- Ils ont envoyé des agents dans les bureaux de Sega, mais ces derniers mourraient étranglés par un câble de manette Saturn juste avant de trouver la salle où on forçait les programmeurs à travailler sur ces titres. Les cadavres servaient d'incubateurs à des oeufs monstrueux qui ont engendré des créatures nommées Driss - ou un truc dans le genre, ma mémoire me joue des tours.
- (regarde l'écran) c'est vrai qu'on a affaire à un digico comme les autres... On choisit un membre de l'équipage du Nadesico, une discussion s'ensuit, un choix à faire de temps à autres, répétez l'opération. En fin de chapitre, scène de baston où l'on doit simplement entrer une combinaison pour taper ou contrer.
- L'action déclenche une vidéo pompée de l'anime où l'on voit notre Aestivalis en action. Sauf que ladite scène est au format timbre-poste et n'a aucune continuité ; faut pas s'étonner si on voit le robot sur une route en asphalte alors qu'on est au milieu d'un combat dans l'espace !
- Ils nous avaient déjà fait le coup avec les jeux Eva, Kôtetsu No Girlfriend : les scènes (mal) animées pour les besoins du jeu se mêlaient à des extraits de l'anime, et pas toujours de manière très heureuse... J'ai cessé d'y jouer quand j'en ai eu marre de compter le nombre de fois où le sac à dos vert de Shinji apparaissait ou disparaissait d'un plan à l'autre.
- Mais pourquoi ils continuent à les sortir, alors ?
- Déjà, à l'époque, ça faisait office de DVD bonus, un produit comme un autre autour d'une licence... Mais aujourd'hui, c'est réservé aux petits animes ou aux comédies sentimentales, les autres ayant droit à de "vrais" jeux où l'on ne drague pas les persos de la série - mais toujours pourris, faut pas rêver.
- Ca explique pourquoi ils ne sont jamais traduits, même quand l'anime est connu ici... Enfin, sauf s'il s'agit d'un jeu de baston.
- Après tout, pourquoi traduire un jeu où il est déjà question de langues ?
- Et surtout, ces digital comics s'adressent aux otakus en phase terminale : l'éternel fantasme de peloter Yurika ou Megumi, garanti zéro contact avec des étrangers.
- C'est vrai qu'en inversant la question, les seuls digicos qui ont été traduits sont à caractères explicite (au secours ! Une femme avec des cheveux bleus essaie de me tuer en m'étouffant. Appelez la poli-mmmffff).
- Le genre est loin de disparaître, puisqu'il s'adresse au salaryman ou à l'otaku frustré. Difficile de faire attention au gameplay quand on joue avec une main.
- Et quand il n'y a pas de cul ?
- Alors c'est vraiment à prendre comme un "livre dont vous êtes le héros" de luxe. Sauf que c'est généralement importé à des prix abusagés, donc toujours hors du spectre occidental. (une pause, puis : ) Quand même, c'est atrocement futile.
- Futile ?
- Ou inutile, comme tu veux.
- Ah, parce que ça existe, les jeux utiles ?
- D'accord, je me suis mal exprimé. Du point de vue vidéoludique, les digicos ne valent rien : pas besoin d'intelligence, de réflexes, de stratégie, rien. On est juste une machine à faire défiler le texte, et il suffit de toujours parler à la même personne pour avoir une fin précise. On l'a dit, les gens qui achètent ça s'en foutent, mais quand même, on a connu mieux pour faire passer une après-midi.
-Alors, on joue à quoi ?
Par Raton-Laveur le 18 juin 2005, 00:00 - Jeux vidéo aucun commentaire
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