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Ce n'est qu'un jeu vidéo

21 avril 2005

Récits d'un vendeur de jeux vidéo, suite et fin

Résumé de la première partie: Raikoh est un commercial depuis 10 bonnes années. Il a raconté comment Sega ou sony embauchent des vendeurs opérant dans des grandes surfaces et payés à la commission dans une ambiance loin d'être rose... Nous nous étions arrêtés au moment où il revient sur le marché après une année de service militaire durant laquelle il fut amené à assassiner Ryoji Kaji.

Par le passé, ma première action dans le monde du travail avait été d'envoyer ma candidature à Sega et sony. Souvenez-vous que j'avais réalisé que la vente en masse, c'était pas mon truc car il était difficile de communiquer avec le client; pas besoin d'être fan pour aligner les Saturns dans les bras des mamans. Il fallait donc passer dans une boutique. Micromania? Je ne les aime pas. Le magasin médical qui aligne froidement les linéaires avec des vendeurs qui ne connaissent rien en-dehors des trois titres mensuels cités dans la newsletter du groupe, qui passe son temps à serrer la vis avec un argus plus qu'agressif, très peu pour moi. La course à la hype et au titre le plus récent, surfant sur la vague du jeu torché en 10 heures chrono avant d'en acheter un autre à 60€.
Premier magasin: une pauvre petite boutique comme il y en a des centaines en France: pas d'import, un rayon d'occases très fourni, un peu de PC et quelques paquets de cartes Magic sur le comptoir. Après avoir déposé CV et lettre de motivation, on me donne rendez-vous un matin... Pour me retrouver dans le magasin avec une vingtaine d'autres postulants. Autant de monde même pour une cabane aussi petite? Faut croire que les gosses ne grandissent plus avec le fantasme d'être pompier ou footballeur mais empileur de cartouches Game Boy... Tout le monde fut invité à se mettre en file indienne, puis les questions fusèrent pour séparer le bon grain de l'ivraie. Ca a duré toute la matinée jusqu'à ce qu'il ne reste que deux personnes, dont moi. A qui on a servi la soupe "on vous rappellera". Je sors un peu groggy mais prêt à tenter ma chance dans le magasin suivant... Et c'est alors que je croise dans la rue le directeur d'un magasin d'occasion que je fréquentais souvent. Par "magasin d'occasion", j'entends ces enseignes qui rachètent vos VHS de cul et vos CD des Hanson en échange de cash frais pour que vous puissiez acheter des DVD de cul et des CD de Sandy Valentino. Ah, tu cherches du boulot? Passe à ma crèmerie dans l'après-midi, je verrai ce que je peux faire.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Petite enseigne familiale de trois magasins dans le patelin et ses alentours; celui où je me suis rendu n'avait d'ailleurs rien de bien spécial. Trouvable au bord d'une route nationale, abrité dans un entrepôt, plus anonyme tu meurs. L'entretien d'embauche a pourtant pris toute l'après-midi: je suis passé tour à tour devant le directeur (celui que j'ai croisé dans le paragraphe précédent), le fils du big boss, et le big boss. Beaucoup de questions sur la famille et les substances illicites. Lorsque le gérant du magasin me ramène à la sortie avec le sempiternel "on te rappellera", il me promet que j'apprendrai beaucoup de choses dans cet emploi. De retour au bercail, les deux enseignes visitées me téléphonent pour me dire que je suis pris.

Et j'ai choisi le magasin d'occasion.

"Quoi! Au lieu de nous parler d'un vrai vendeur de jeux vidéo, raton nous parle d'un vulgaire employé dans un magasin d'occasions!" Sauf qu'on y vend toujours plein de jeux, et différemment en plus. Déjà, regardons comment ça marche "normalement". Quand vous allez vendre votre came dans n'importe quelle enseigne reconnue, vous avez affaire à un argus serré: par exemple, la plupart des titres de ce Noël sont repris une vingtaine d'euros pour être étiquetés 45€! Et un an après leur sortie, certains magasins ne lâcheront pas plus de 5€ pour des blockbusters, revendus 30€ ou 20€... Bref, le bénéfice est généralement une part de 2/3. Et évidemment, vous pouvez garder vos imports ou vieux collectors à la maison. Combien de boîtes devrez-vous vendre pour acheter cette nouveauté qui vous fait de l'oeil?
Comme je ne bosse donc pas pour un vrai magasin de jeux vidéo, j'ai donc tenté de faire les choses autrement. Mon patron est accro à la vieille règle du commerce "tu achètes 1, tu revends 2" (vous vous souvenez du sketch des Guignols de l'Info avec cet épicier arabe qui l'explique aux pontes de la World Company?); pour lui, une part de 50% est suffisante. Et qui vient dans les échoppes d'occasions? Les gens fauchés qui ont besoin d'argent frais en vidant leurs placards, et ceux qui ont du mal à acheter un lecteur de DVD ou un PC en passant par les circuits habituels. La famille nombreuse qui vit dans un appartement et dont les enfants jouent avec une NES depuis des années, le gamer étudiant comme je l'ai moi-même été 10 ans plus tôt, j'en vois tous les jours. Faut s'y faire: le jeu vidéo est un loisir de masse, et la masse n'a pas 60€ à dépenser tous les mois pour s'amuser un peu. Alors on accepte à coeur ouvert les cartouches Mega Drive, les NintendoScopes soigneusement remballés dans leur carton par des ados qui ont appris plus jeunes la valeur de l'argent ou les jeux autrefois importés à prix d'or. Les magasins classiques n'en veulent pas? Pourtant, à voir mes étagères, il y a un public pour ça: les gens peu fortunés, les rétrogamers comme vous et moi, ou les hardcore gamers trop contents de pouvoir revendre leur Stand Alone Complex japonais pour s'acheter ailleurs Romancing SaGa Minstrel Song. A l'achat, je vois parfois un gars débarquer avec un carton plein de cartouches NES avec un Metal Gear au milieu, un Seiken Densetsu 3 ou une PS2 modifiée à côté. L'argus est comme dans les petites boutiques, largement au feeling mais avec un coefficient plus faible... Et une revente en-dessous du marché. Quand le client passe sur la surface de vente et voit que son Need For Speed Underground 2 acheté 20€ est revendu 35€, il est conscient que je ne presse pas comme un citron, comparé à d'autres qui le remettent à 45€. Une mère de famille qui arrive avec une cinquantaine de jeux MD avec boîte et notice qui s'attend à en tirer 1€ par jeu et à qui je donne 200€, je vous garantis qu'elle repart avec le sourire et peut-être une PS2 avec quelques jeux si elle n'était pas trop raide sur son budget. Et un client content, ça revient. Je passe beaucoup de temps dans les rayons pour discuter avec les gens, satisfaits d'avoir un vrai joueur qui les conseille - et moi, je suis content de pouvoir partager ma passion pour le jeu vidéo ou d'apprendre des choses; c'est raton qui m'a appris Unreal Tournament 2004 ou Street Fighter 3 Third Strike, hein...
En tout cas, c'est pour ça que si vous passez dans "mon" échoppe, qui n'est qu'un magasin d'occasions de plus sur la carte auquel on ne penserait vraiment pas pour acheter ses jeux, vous serez surpris de voir qu'on peut trouver une WonderSwan ou une GP32, Steel Battalion (ah non, un de mes copains l'a pris -NDRL), en plus de nouveautés next-gen à un très bon prix. Les produits de loisirs (jeux vidéo, DVD, CD audio) représentent 30% du chiffre d'affaires... Alors le patron me fait suffisamment confiance pour que je tente des "coups". Acheter des produits peu orthodoxes chez Lik-Sang, comme des convertisseurs de manettes PS, des tapis DDR ou des manettes SNES, pas toujours faciles à trouver parce que personne ne semble réaliser que les gens en veulent. Ca ne marche pas à tous les coups: par exemple, j'ai tenté durant Noël dernier de vendre des jeux neufs dans le but d'inciter les gens à se débarasser de leurs occasions sous forme de bons d'achat. Ca n'a pas marché, et les disques sous cellophane prennent toujours la poussière.
Au fait, le marché du neuf est un autre mystère peu connu des joueurs: c'est une vaste arnaque. Exemple: pour un jeu que vous achetez 60€, nous l'achetons environ 40 à 45€ chez notre fournisseur. Sortez vos calculatrices, enlevez la TVA à 19,6% et réalisez que ce sont des cacahouètes qui tombent dans la poche de tous les magasins que vous connaissez. Quand ils vendent une Nintendo DS, c'est entre 1,5€ et 4€ qui tombent dans leur poche. Quand ils vendent un PES 4, ils encaissent 3,5€. Comment font-ils pour rester ouverts, me demandez-vous? Deux solutions: vendre énormément (et c'est pour ça qu'ils insistent autant sur les réservations et autres préventes: pour limiter les stocks d'invendus) ou faire son beurre sur l'occasion. Vous n'avez jamais remarqué que les rayons d'occasions sont parfois mieux fournis que ceux des titres encore sous blister? Le cas des hypermarchés est exemplaire, car eux ne vendent pas de jeux déjà utilisés (sauf dans les cas de "remballe", mais c'est un autre sujet!): souvenez-vous de votre enfance, quand vos parents allaient faire les courses et que vous les attendiez bien sagement au rayon des jeux vidéo... Bah oui, c'est à ça que ça sert: un argument pour motiver à bouger toute la petite famille le samedi après-midi - dont c'est bien souvent la seule sortie. Ils se foutent bien de faire du bénéfice sur ça - regardez les prix des nouveautés vendues 57€, soit à prix coûtant - mais ils peuvent y arriver en vendant des milliers d'articles, chose aisée pour les très grandes surfaces. On l'a dit, pour les autres revendeurs, sans le marché d'occase, point de salut. Si vous lisez entre les lignes, vous pouvez comprendre que les éditeurs de jeux vidéo se passeraient volontiers de nous: ils tolèrent l'occasion, car ils savent que l'interdire reviendrait à mettre tous les magasins en faillite. Alors ils tentent de limiter les intermédiaires... Il suffit de voir les initiatives comme les numéros de série ou Steam, rendant les jeux impossibles à revendre après le premier achat. Une époque est en train de se terminer.

Evidemment, comme au temps où je bossais pour Sega et sony, j'ai des anecdotes de commercial: quelques exemples de la misère humaine qui viennent vendre leur télévision pour payer le loyer, un gars qui me demande si nous avons "des films de cul avec des chevals" (sic), ma rencontre avec ce type qui fredonnait le générique de Sega Rally 2 devant une vitrine (c'est moi, pauvre tache! -NDRL). Ou cet homme radin qui gardait son congélateur dans son salon pour que la chaleur dégagée par son fonctionnement fasse office de chauffage - mais qu'il finira par vendre suite aux protestations de sa femme. Je vends surtout des jeux vidéo, mais pas comme les autres. Et j'adore ça.

19 avril 2005

Balancé

Patch pour Halo 2 en cours de diffusion sur le Live (gamertag RatonLaveur; j'adore jouer avec vous), avec le "weapon balancing" à présent obligatoire pour tous les jeux vidéo au monde - regardez la vidéo en bas de cette page pour vous faire une idée sur cette manie. Au menu: grenades et coups de tatane plus puissants, Magnum et Plasma réduits, plus les habituels crétins qui râleront sur des forums. Et en bonus, le tableau des scores est remis à zéro.
La première partie des cartes gratuites et payantes - déjà discutées dans cette colonne par ici - sera postée lundi prochain (et elles seront ensuite offertes à tout le monde le 28 juin).

Par contre, l'épée Covenante est toujours en munitions illimitées (contrairement à l'aventure solo), et cette idée dépasse toujours l'entendement. Quand je serai devant le grand Architecte, cette question passera avant "pourquoi Ritsuko Akagi est à poil quand elle est interrogée par la Seele dans Eva?" et "est-ce que Kid Chameleon a une fin?"

18 avril 2005

Gantz PS2

"-Mais cette intro n'est même pas fidèle à celle de l'anime.
-Et il n'y a pas non plus le générique.
-Ah oui, le pe-ra nippon en engrish, hilarant.
-On doit juste subir des plans en CG tout moches sur un fond sonore morne.
-Mais surtout: où sont les gros seins?
-(Start Start Start)
-Ah, y'a un menu "Extra Option", dans le plus pur style du produit d'appel. Paraît qu'on peut débloquer des images de pin-ups comme dans les interchapitres du manga. En couleur.
-Au moins on a une réponse à une de tes questions. Allez, "New Game"!
-Déjà dans la chambre de Gantz? Kei raconte sa mort sous forme de flashback!
-Et c'est à peine si on entrevoit sa tête. Images fixes powa!
-Pour l'instant, le gameplay se résume à du digital comic entre les gens dans la salle. Tous les dialogues sont évidemment doublés, l'image de fond est pauvrement modélisée, et... les personnages sont en 3D. Etonnant!
-Au moins aussi étonnant que la fois où une femme t'a dit que tu étais devenu "trop virtuel" pour elle (*)?
-Ta gueule.
-Ah tiens, l'autre Kei vient d'arriver. Et on te demande si tu veux l'embrasser.
-Ben voyons! (appuie sur Rond)
-Pas cool, tout le monde fait la gueule.
-Et je perds 10 points de réputation avec elle... T'as remarqué que la salle ne contient que les personnages jouables, et que les yakuzas ou le politicien présents dans le manga ne sont plus dans ce jeu vidéo?
-Ouais, mais y'a toujours le chien.
-Bon ça blablate beaucoup et on ne voit même pas les nichons de la demoiselle... Comment ils ont pu clamer sur les pubs qu'Hiroya Oku a joué à ce jeu? Il n'y a pas de sexe. Il n'y a pas de gore. Ce n'est pas Gantz.
-Ou plutôt, ce n'est pas du Hiroya Oku.
-Alors c'est quoi?
-C'est moche.
-Et le thème de la boule Gantz qui n'est même pas chanté.
-Alors, la mission commence enfin. Merde, ça continue à parler?
-Mais on peut choisir où chercher le Negi Seijin.
-Ils ne proposent pas d'aller fouiller vers le marché aux légumes.
(scène de combat)
-ENFIN!
-On peut prendre deux coéquipiers... Hummm... On va prendre le chien et la chienne.
-Ca devient sexiste, là.
-Au moins on respecte le manga, nous.
-Comment décrire le système de combat?
-Minute papillon! Pour pouvoir en arriver là, il faudrait déjà énumérer les hypothèses sur les circonstances qui nous ont amené à mettre ce jeu dans la plantation 2.
-Je pense que la meilleure théorie, et hélas la moins plausible, est: "il s'agit d'un import, donc la boîte et son contenu sont en provenance directe du Japon. Peut-être qu'un virus flottant dans l'air du pays a été enfermé dans l'emballage DVD et que nous venons de le libérer dans l'atmosphère européenne - ledit virus causant des délires hallucinatoires qui feraient passer Godzilla pour un sushi."
-Dans ce cas, la souche-mère est plutôt à chercher du côté des producteurs de l'émission "Octopuces".
-Et l'hypothèse la plus probable reste: "nous sommes des otakus irrécupérables qui avons pris Gantz parce que le manga est cool, et le résultat que nous avons sous les yeux est une insulte à ce dernier". Bandai a l'habitude de sodomiser les fans, mais c'est Konami qui nous baisse le pantalon là.
-Et ça fait mal. Bon, le système de combat?
-Ca ressemble à un jeu d'action en temps réel, mais sans l'action. On peut donner des ordres basiques à ses partenaires, qui sont aussi efficaces qu'un tas d'algues séchées. Il n'y a aucun punch, aucune puissance dans les coups ou l'interface, cette dernière se voulant complète pour offrir un peu de sens tactique aux bastons. Sauf qu'on peut tirer dans le tas et survivre la plupart du temps. Tout est vraiment très lent, comme si tout le monde était bien fair-play.
-Ce qui me choque le plus, c'est l'interaction avec les décors: par exemple, on peut soulever des voitures et les envoyer à la figure des aliens, mais il faut se placer à un endroit précis, symbolisé par une grosse flèche sur le sol!
-Alors que Gantz était violent et rapide, on a ici une expérience molle et chiante. Fidèle, ça? C'est comme quand GameOne nous fait subir la "finale française XboxLive" de Dead or Alive Ultimate avec deux singes qui s'envoient le même coup de pied pendant 5 rounds.
-Ou quand ils publient sur leur site un article-fleuve de fanzine sur Get Backers qui se termine avec: "en tant que fille, je ne peux que vous suggérer l'anime". WTF? Seules les filles peuvent conseiller Get Backers maintenant?
-Il s'agit quand même de l'anime là... J'aurais du mal à le recommander.
-Et j'aurais du mal à recommander Gantz sur PS2.
-...
-Bon, on passe à Saint Seiya?"



(*) Authentique.

16 avril 2005

Otogi 2

Mon copain ak-cell et moi, on a été gâtés ces dernières semaines: Devil May Cry 3 pour lui, OTOGI 2 en PAL pour moi. Deux hack'n'slash bien sauvages, avec des épées et des méchants par centaines et de la technologie qui pousse bien la ps2 et la bobox pour deux fans qui se mettent à pousser des cris de collégiennes rien qu'en voyant l'intro de leur saga préférée.

ak-cell gagne à pile ou face et il met son DMC3 en premier sur l'écran. Cet homme est vraiment atteint: malgré les meilleurs arguments du monde, il continue à adorer le deuxième opus. Comme pour se laver de la mauvaise réputation de l'opus précédent, Dante's Awakening commence avec son héros qui sort de la douche. Il répond au téléphone d'un coup de pied, mange sa pizza, vit dans un quartier au milieu d'une décharge, utilise sa moto pour escalader une surface verticale... Il manque parfois quelques polygones ça et là, mais contrairement à God of War, la console ne vomit pas ses tripes.
Je profite d'un moment d'inattention de sa part pour lui coller un bon coup sur la nuque et mettre Otogi 2. Dès les options, la plus grosse erreur du premier opus tel que nous le connaissons est corrigée: "Voices: English/Japanese". Okay, c'est toujours en anglais, mais on peut désactiver les sous-titrages et les voix peuvent rester en japonais... Dans cet univers aussi fortement ancré dans ses origines (le pays où avoir des tentacules est très efficace pour draguer), c'était un peu tache d'avoir des voix ricaines. Nom de Dieu, depuis que les jeux sont sur des DVD même pas remplis, pourquoi est-ce que personne ne fait comme avec les films, hein?

Le spectacle commence. Après les évènements du premier épisode, Raikoh est rappellé pour ressortir du combo x400 sur les démons s'en prenant une fois de plus à la capitale impériale. On a donc une gardienne pour le ramener dans le monde des vivants et quatre généraux qui lui confient leur vie. Attention, on touche le premier point pas commun pour un jeu vidéo: toute l'histoire est une fois de plus basée sur des personnages légendaires. Raikoh était un exécuteur pour faire le sale boulot de l'empereur et combat maintenant pour expier ses péchés, Suetake était un magicien qui a fusionné avec un arbre pour devenir un grand magicien... Tout ce beau monde est apparu dans la légende de l'araignée de terre, dite Tsuchigumo. Elle est évidemment contée via le théâtre Nô et aussi dans l'anime Otogizoushi qui met l'histoire "au goût du jour". Ca n'a rien de bien étonnant après tout, regardez les nombreuses interprétations de Saiyuki... Otogi-le-jeu-vidéo reste dans l'ambiance heroic fantasy nipponne, avec musique traditionnelle, écrans d'interface et de chargements (traduits en anglais sous les caractères... en chinois!) tout en laques et ukiyo-e... Le travail de recherche a dû être délirant tellement les pagodes, maisons, armes, objets et détails sont soignés. Sadamitsu, qui était un homme dans la légende, devient une femme avec un kimono frémissant à la moindre injonction du pad et une faux en guise d'arme, Seimei porte les habits traditionnels de la noblesse du XIIème siècle (en clair, elle est fringuée comme Sai dans Hikaru No Go!), les démons respectent les peintures qui ont tenu le coup dans les musées avec squelettes, invocations de papier, et même un renard à neuf queues - hé oui, Naruto n'a rien inventé. Comme pour Panzer Dragoon Orta, le soin apporté à l'esthétique est exceptionnel et crée un cachet unique.
Otogi 2 est sorti en décembre 2003. Presque un an et demi pour arriver chez nous. Depuis, Halo 2, Chronicles of Riddick, Ninja Gaiden et Splinter Cell Chaos Theory ont mis la barre graphique vraiment très haut. Et pourtant, même après avoir vu les débauches de technologie suscitées, le jeu est magnifique. On peut avoir des centaines d'ennemis à l'écran sans que la console rame (à part sur deux ou trois passages), les effets de blur lors de grosses attaques sont omniprésents, les monstres font un vrai feu d'artifice en crevant, la distance d'affichage est énorme, les temps de chargement sont minimes. Oui, on a aussi du boss qui fait 10 fois votre taille, et plusieurs fois. Un détail de l'animation proprement hallucinant tellement les mouvements de sauts ou d'attaques sont précis. Quand vous vous tournez vers le crépuscule, les teintes à l'écran rougissent; quand vous entrez dans une grotte de glace, vous êtes aveuglé par la lueur blanche; quand vous êtes dans une forêt, la rosée en devient palpable. Atmosphère incroyablement servie par une perfecttion technique. Le seul truc aussi beau qui me passe par la tête en ce moment, c'est la poitrine d'Aoi Sora. Au moins.
Et bien sûr, les environnements destructibles sont encore plus nombreux - en fait maintenant, on peut vraiment tout péter. Sur ps2, pensez à la géniale mais épileptique série Gungrave (Gungrave OD sort bientôt en Europe!), mais en beau. Creuser un cratère dans le sol à force de pillonner les monstres, noircir les murs, et même hiérarchiser tout ça: par exemple, détruisez une poutre au plafond pour blesser les ennemis en-dessous, et les lampes qui y étaient pendues chuteront en les enflammant. Ce n'est même pas un gadget car c'est intégré au gameplay, comme cette mission dans un temple hanté et rempli de plusieurs dizaines de statues en bois: les fantômes prennent le contrôle de ces sculptures, et détruire les "possédées" ne pousse l'esprit qu'à s'enfuir pour en incarner une autre! Ajoutez à cela le moteur physique, qui est le premier à avoir su se faire oublier. Souvenez-vous de vos expériences en la matière: les cadavres "ragdolls", le Katamari, le Gravity Gun. A chaque fois, on "voyait" la physique tellement elle s'imposait au jeu: tout le gameplay (ou toute une arme) lui était dédiée, genre "on a payé une fortune pour avoir la licence Havok alors autant la rentabiliser". Dans Otogi 2, son utilisation est tellement intégrée qu'elle n'est qu'une facette supplémentaire du jeu. Sur les six disponibles, deux personnages peuvent attraper les ennemis par la peau du cou pour les envoyer promener sur leurs petits copains, et tous disposent d'attaques suffisamment puissantes pour les faire voler très loin. On va peut-être me jeter des pierres pour ce que je vais dire, mais c'est DBZ-esque. Prenez le deuxième niveau: une araignée de feu, tabassez-là avec un combo... et là, c'est le drame: elle traverse une maison, se prend un mur avec une violence inouïe (le son, les tremblements à l'écran et sur la manette, tout fait ressentir la force des impacts), y laisse un beau trou, puis atterrit sur le sol à côté de ses copines en explosant (bah oui, araignée de feu), qui voleront à leur tour en tournoyant pendant que votre compteur de combo continue à monter. Ca aussi c'est très fort: les ennemis qui tournent comme des toupies, un peu comme dans les crossovers Marvel/Capcom, rajoutant encore à l'impression de surpuissance. C'est tout naturel d'envoyer chier les monstres aux quatre coins du niveau, de les voir ricocher sur le sol comme un galet sur l'eau, de percuter leurs camarades comme des quilles tout en pulvérisant des châteaux entiers. C'est dans l'ordre des choses tellement c'est bien fait, tellement ça correspond aux fantasmes apocalyptiques nourris par les mangas de Katsuhiro Otomo ou le cinéma hollywoodien. Lors de duels, le mouvement de dash qui vous permet de flotter dans les airs et les magies qui invoquent des dragons/chimères/papillons de lumière finissent de convaincre du trip Akira Toriyama et consorts. Et les combos, aussi insensés que GigaWing et ses scores en trilliards de points. Faire un enchaînement de 130 n'est pas rare, et alors que le premier opus avait plafonné à 430, mon record ici est à plus de 4800!
La dimension RPG est toujours là, avec les statistiques des personnages, les objets qui boostent des compétences, les gains de niveaux, le magasin de sortilèges. Le gameplay ne connaît aucune restriction ou punition: vous pouvez finir le jeu avec un seul héros ou jouer avec tout le monde. Chacun a un style de jeu différent, avec ses armes, ses combos, ses points forts et faibles; on joue pas à la Fort Boyard avec des missions pour M. Muscle ou Miss Vitesse que vous foirerez lamentablement si vous ne prenez pas le "bon" perso. C'est comme un Street Fighter: si on vous donne 6 combattants au lieu d'un, c'est uniquement pour varier vos plaisirs.

Vous l'avez remarqué, cet article ressemble à du léchage de boules. Je suis complètement fan du premier Otogi et cet épisode ne rajoute qu'au mythe - d'ailleurs, beaucoup de choses que je raconte ici dans le cadre du deuxième opus sont également valables pour le premier. Sega sort moins de bons jeux qu'avant, donc on ne peut que chérir chaque perle avec encore plus de joie. Surtout quand on a affaire à un titre aussi obscur dans son univers et sa narration, typiques d'un titre réservé au marché nippon sans la moindre considération à l'exportation - et pourtant, Sega prend le risque. Un jeu où l'on philosophe avant un duel, où l'on voit les esprits condamnés par notre main demander le pardon à leurs ancêtres avant de les rejoindre, et où dans un scénario de fin du monde, un personnage se tourne vers vous pour annoncer le plus calmement du monde qu'il va vous regarder combatte pour "mieux être témoin de votre force". Le tout en ancien japonais, qui plus est. Un "hack 'n' slash zen" - tout un oxymore.
Vous voulez les défauts? Allons-y, bande de charognards... Primo, c'est plus facile et court que le premier: alors que ma sauvegarde d'Otogi est coincée à l'avant-dernier niveau (on doit se retaper tous les bosses, c'est tendu comme un string) pour un total de 30 heures de jeu, je viens de finir Otogi 2 en deux fois moins de temps (au fait, il y a plusieurs fins)! Pourtant, il y a toujours une trentaine de niveaux... Ceux qui ne joueront qu'avec Raikoh pourraient aussi sentir que ce deuxième opus tient un peu de l'add-on, puisque l'on pouvait déjà avoir plusieurs styles de combat avec des armes très variées dans le premier épisode. Premier épisode que vous pouvez d'ailleurs maintenant trouver pour une bouchée de pain, hein.

Mais au fond, pourquoi avoir parlé de Devil May Cry 3 au début de ce texte? Encore une question d'apparence, le fond et la forme. On l'a dit au début, les deux jeux sont identiques dans leur principe: héros surpuissant qui fait du snowboard sur un missile ou détruit un météore, techniquement au top de leur plate-forme respective, à fond dans un univers, néo-gothique ou médiéval-fantastique, et au gameplay excellent. Chacun a une liste de features longue comme le bras, mais vendue de façon complètement différente. Devil May Cry, c'est une bande de punks qui font une course de chariots dans un supermarché: ils ont une boombox qui hurle du Rammstein, se vautrent dans le rayon boucherie, dévalisent les DVD en prenant tout ce qui a un monstre sur la jaquette, passent en trombe devant la caissière, et le gérant du magasin est monsieur Capcom dans un costard saupoudré de coke, qui les laisse passer en leur annonçant d'une voix criarde qu'ils sont le millionnième client. Otogi, c'est le vieil épicier derrière son ancestral comptoir en bois: vous entrez dans sa boutique, des odeurs d'épices flottent dans l'air, certaines boîtes de conserve sont écrites dans un langage inconnu - et si vous lui adressez la parole, selon que vous soyez bon ou mauvais, il vous contera les fleurs du Coran ou vous fera goûter du fusil à canon scié caché sous le comptoir. Dans les deux cas, vous sortez avec votre pot de Nutella ou la satisfaction d'avoir sauvé le monde, mais ce n'est pas vraiment le même souvenir que vous en gardez. C'est donc complètement subjectif, mais j'opte pour la duologie Otogi.

J'adore ces jeux.

15 avril 2005

Electroplankton

El Señor Chazumanolo grande a posté sur I-C une vidéo de gameplay d'Electroplankton (WMV, 15 minutes pour 40 Mo). Maintenant on sait comment font les compositeurs de musiques d'animes.

Mais la question se pose: est-ce qu'on peut dire que c'est un jeu vidéo? Je tenterais bien de tartiner quelques pages sur le sujet si je n'étais pas déjà en train d'écrire sur Otogi 2.

13 avril 2005

Trois cent soixante

Entraînez-vous à dire ça rapidement et sans baver partout, vous en aurez besoin.
Merci pour les indices de design aussi: couleur entre blanc et platine (pensons à la teinte du GameCube qui n'existe que dans des éditions spéciales en Europe), capable de tenir à la verticale (ce qui est déjà le cas de la première Xbox, même si c'est pas voulu -_- ), et avec le milieu de la surface qui est en creux - super pour faire cendrier ou ramasse-poussière. Wait and see...



Je l'ai déjà dit sur le canal IRC et je le répète ici: ne jouez pas à GantZ sur ps2. Pas eu l'occasion de tripoter le Saint Seiya qui recueille un avis unanime (c'est une merde sans nom), mais mon pote qui l'a acheté ("au moins pour la jaquette, l'artwork est joli!") est mystérieusement tombé victime d'une sinusite - sûrement à force de trop pleurer devant son écran.

12 avril 2005

You tiny grasshopper

3D Realms vient de diffuser le code source de Shadow Warrior, à savoir une version un peu modifiée du Build Engine qui faisait sérieusement pitié face à Quake 2 (Duke3D était lui sorti peu avant le premier Quake; souvenez-vous des articles sur leurs versions Saturn, ici et ). Comme toujours, ce n'est pas pour autant une raison pour télécharger gratuitement ce dernier, qui à l'instar de leur fossile Rise of the Triad, est toujours en vente.
Il s'agit évidemment d'une excuse pour annoncer en page principale que plus d'infos sur leur prochain jeu seraient bientôt dévoilées, avec toutes les spéculations qui vont avec. On pense évidemment à l'E3 et que ledit jeu est Duke Nukem Forever, ce qui pourrait amener à... heu... hummmm... non, rien à faire, on arrive même plus à faire semblant de s'intéresser à ce jeu.

Mais Shadow Warrior est super cool, hein.

11 avril 2005

Brunch

J'adore quand on cherche la solution à un problème, avant de réaliser - parfois bien longtemps après - qu'elle n'existe pas. Démonstration: ça fait super longtemps que je cherchais la recette du brunch, ce repas british entre breakfast et lunch, pour les longs matins de week-end après un lever tardif - le but étant d'être suffisamment gavé pour tenir largement jusqu'au dîner. La recette est simple, et elle m'a été expliquée par un guide de cuisine Tupperware: il n'y a pas de recette.
En fait, c'est un buffet de plats chauds, le tout étant préparé à l'avance pour que les convives se servent eux-mêmes. Je cite:
-oeufs au plat, brouillés ou en omelette,
-bacon et saucisses gardés sur un réchaud,
-viande froide ou jambon,
-fromages frais ou fermentés,
-gâteaux,
-pains et pancakes,
-fruits en salade ou en compote,
-confitures,
-et pour les boissons: thé, café, lait, jus de fruits.

Manque de pot, je sais toujours pas faire un thé britannique dans les règles de l'art. Si vous savez comment faire, merci de l'indiquer dans les commentaires.

10 avril 2005

Star Wars Republic Commando

(merci à Blacksad!)

Je ne suis pas un fan de Star Wars. Faut relativiser aussi: j'ai un pote qui lui, est un camé. S'il arrive à avoir des relations sexuelles, c'est parce que les femmes ne rentrent pas chez lui, où il a insonorisé une pièce pour en faire un cinéma THX avec des fauteuils récupérés dans un cinéma en faillite, a un porte-brosse à dents en forme du pod de Sebulba, et une chambre à coucher avec un peu trop de goodies SW pour être humainement acceptable. De l'avis de beaucoup de nerds, George Lucas est en train de péter une durite: Star Wars en 3D? L'édition DVD avec des scènes ajoutées 20 ans plus tard pour aligner l'ancienne trilogie sur la nouvelle? WTF? Personnellement, j'ai bien profité d'un passage en Californie pour voir Episode One en avance sur ces pauvres paumés de français qui en avaient retardé la sortie pour avoir le temps d'imprimer des jeux à gratter, mais qui ne l'aurait pas fait? Quand on me dit "Mark Hamill", je pense "Wing Commander 3, 4 et Prophecy". Quand on me dit "Harrisson Ford", je pense à Indiana Jones et à ce film où il joue le président des Etats-Unis qui balance des gnons à des terroristes qui veulent lui voler son avion (même ID4 avec son président qui envoie himself quelques missiles air-air aux aliens ne fait pas aussi chauvin). Quand on me dit "La Forteresse Cachée de Kurosawa", je m'énerve de savoir que si peu de "fans" savent la vérité. Quand on me dit "Howard le Canard", j'éclate de rire. Sans parler des rasoirs pour les jambes. Bref.

Star Wars Republic Commando est donc un des (trop) nombreux produits d'appel qui doivent vous rappeler d'aller au cinéma pour voir Episode 3. Un pense-bête de luxe à 60€, quoi. Mais ce n'est qu'après quelques moments de réflexion qu'on se rappelle: en plus d'être le noeud de chaussette le plus cher au monde, SWRC (woaw, avec ces initiales on pourrait croire qu'on parle d'un "Star Wars Rally Championship" - ne donnons pas d'idées à George Lucas) est aussi un jeu vidéo. Comme KOTOR 2 sorti peu de temps avant, sauf que pour une fois, on n'y voit pas le moindre Jedi - à part un Mace Windu en tout petit dans un écran de chargement à la fin de la première campagne et un hologramme de Yoda à la fin. Sit(h)uons, puisque j'ai dû le faire auprès d'un gars qui n'a même pas Episode 1 et 2 (le copain de la fille de mes parents, qui aime aller aux fêtes de l'Huma). Au début, la République était avec les chevaliers Jedi, chez les gentils. Et pour se battre contre la confédération du commerce (les méchants) qui a plein de robots, ils décident de cloner à quelques milliers d'exemplaires un chasseur de primes super fort qui s'appelle Jango Fett. Par la suite, les clones seront refilés au côté obscur (une OPA agressive qui fera pleurer plein d'actionnaires) et perdront leurs jolies armures pour devenir les trucs tout blancs des épisodes 4, 5 et 6, les Stormtroopers. Pis Jango Fett se fait tuer par les gentils pour je sais plus quelle raison, alors son fils Boba deviendra méchant et il deviendra empailleur d'Han Solo. Donc là, on joue des futurs Troopers, entre les épisodes 2 et 3, mais qui sont toujours gentils. Et pas n'importe quels clones, hein: le commando Delta, encore plus mieux mégacool que les autres clones.
Le jeu est donc un quake-like avec trois coéquipiers - pensez Rainbow Six. On a un hacker, un démolisseur et un sniper, mais honnêtement, il n'y a presque aucune différence. Par exemple, poser des bombes ou pirater des ordinateurs prend généralement 10 ou 20 secondes, mais ce délai ne sera pas modifié selon le membre qui s'en occupe! On avance dans une interface pompée sur Metroid Prime en donnant des ordres simples au choix de quatre: protéger une zone, tirer sur tout ce qui bouge, suivre ou tout annuler. L'IA de l'équipe n'est pas mauvaise: à part deux ou trois blocages dans un élément du décor et un passage vers la fin du jeu où ils deviennent cons comme des manches à balai, ils ont un comportement logique. Ah, ils n'ont pas d'instinct de survie comme dans Full Spectrum Warrior: ils ne broncheront pas si vous leur demandez d'aller pirater un terminal à l'autre bout d'un hangar infesté de droïdes sans la moindre couverture. Dommage aussi que leurs actions les plus spectaculaires (comme faire du skate sur un robot pour le stopper avant de lui planter une lame ou un wookie écrasant contre un mur un ennemi dans son dos) soient scriptées, donc n'apparaissant qu'à un moment bien précis de l'aventure - après tout, c'est dans la vidéo d'introduction que vous pouvez voir sur le site officiel. C'est donc parfois un peu mécanique, on voit presque les lignes de code à certains moments. Du côté des ennemis, c'est autre chose: ils se jettent tous sur votre flingue (ou votre couteau, faut économiser les munitions) sans la moindre stratégie, et les passages un peu difficiles n'existent que parce qu'ils débarquent à flots dans la salle. Car dans Republic Commando, les ennemis ont pensé à vous: il y a des bornes de guérison à peu près toutes les deux salles à tout moment du jeu, même si un de vos équipiers dit que seule la garde d'élite que vous êtes peut s'en servir! La mort n'existe pas non plus, puisque si vous où un de vos hommes venait à tomber ou être capturé, le conseil Jedi niera avoir eu connaissance de vos agissements... et après tout, il suffit qu'un autre membre le ressuscite en 5 secondes chrono. Pas à s'inquiéter de leurs munitions non plus, ils ne ramassent jamais les armes ennemies et c'est à peine s'ils doivent recharger de temps à autres pour continuer à canarder comme si on était à la fête foraine. On a trois grosses campagnes, mais comptez... allez... une demi-journée pour chacune d'entre elles. Trop court, et c'est là qu'on se rappelle que c'est Star Wars, et que la seule raison d'exister de ce disque, c'est qu'il parait qu'ils vont sortir un film le mois prochain. Le troisième ou le sixième, je sais plus.
Alors c'est bien marrant, on éclate tout sur son chemin, le moteur graphique fait bien son boulot (l'effet de vision nocturne, woaw) et la Xbox ne rame pas, nos clones bougent super bien, sont bavards comme des pies et se débrouillent sans qu'on ait à leur gueuler dessus toutes les 10 secondes. C'est bien dosé, presque facile même. Pour la musique, j'ai remarqué que tous les tests de tous les jeux Star Wars disent "on dirait du John Williams". Ben là c'est pareil, donc faut croire que c'est super facile de faire du John Williams, du grand pompeux avec des choeurs qu'on dirait qu'ils chantent en latin alors qu'en fait c'est du japonais ou du javanais vachement stylisé mais ça veut toujours rien dire les paroles. L'ambiance est là (à part sur Kashyyyk où on a pas trop l'impression d'être sans lumière, au pied d'arbres géants comme dans KOTOR), pourvu qu'on garde en tête que ce petit commando n'est pas là pour être sur des champs de bataille gigantesques, mais juste dégrossir le travail avant que le gros des troupes d'infanterie finisse le job. La première mission se situant à la fin de l'épisode 2 sur Geonosys, vous verrez ce que les commandos faisaient pendant que les Jedis s'amusaient avec un remake de Ben-Hur. Mais comme on reste dans un FPS, on ne passe pas non plus son temps à jouer les tacticiens.

Enfin, le gros défaut du titre: il n'y a vraiment pas assez à faire dans le disque. On torche l'aventure solo en un week-end, et on reste sur sa faim. Ils promettent qu'on pourra buter du Jedi dans le prochain? Ca me fait une belle jambe! Avec Halo 2, c'est le mode multijoueur qui avait retenu les joueurs de se rendre chez Microsoft avec des torches après la fin de la campagne. Là, c'est le contraire: le multi est une insulte. Deathmatch, capture du drapeau... Et c'est tout. Sacrilège impardonnable, on ne peut pas faire les missions du jeu en coopératif! Alors qu'avec le XboxLive, le casque-micro aurait émulé à merveille les conversations enregistrées du jeu, rien, rien, rien. Il n'y a qu'une carte téléchargeable, et la taille ridicule du fichier (8 blocs!) prouve qu'on ne fait que déverouiller quelque chose qui était déjà sur le disque (comme à l'époque de Sonic Adventure 2 sur Dreamcast); quant aux autres, ce ne sont que des extraits de lieux déjà explorés en solo. Enfin, les armes autres que le fusil d'assaut standard (et qu'on ne voit déjà pas beaucoup dans le mode Histoire) ne sont pas du tout équilibrées, la plus longue des escarmouches faisant 2 secondes - et faire trois morts avec une seule grenade est monnaie courante. Honteux.

Conclusion: ça change de l'horrible Star Wars Battlefront, l'histoire est très sympa, on s'amuse bien dans un jeu qui est techniquement à la hauteur, on ne se prend pas la tête, on a un bon jeu Star Wars, et... c'est déjà fini? Et le mode multijoueur se réduit à un mauvais strict minimum? Ohhhhh, chéri, comme c'est dommage; tu te débrouillais tellement bien.



On est dimanche? Alors à 21 heures, session IRC. #editotaku@irc.worldnet.net, ou un pseudo dans la case à gauche suffisent. Mon chat vient de me livrer à l'instant le thème de la discussion de ce soir, qui sera: "peut avoir des effets laxatifs". Ah non, il a juste mâché un emballage de Stimorol.

08 avril 2005

Alors en fait, ils sont pas méchants?

Passionnante interview sur DVDrama d'une grosse huile de Disney à propos de leur catalogue Ghibli. Le gars est peut-être directeur marketing, mais son discours est à des années-lumière de la langue de bois... Ca part d'une explication sur le retard de presque deux ans des coffrets DVD de Mononoke et Chihiro, et ça finit avec un énoncé de tous les problèmes possibles et imaginables: les américains qui poussent leurs impératifs de faire du chiffre, les japonais qui veulent un travail "parfaitissime", sans parler des droits et le fossé des cultures. On est en droit de mettre en doute le discours selon lequel Disney France serait peuplé de gros passionnés - le gars est un marketeux, n'oubliez pas - mais je veux bien croire qu'ils ont fait ça sur le radeau de la Méduse. Pareil pour les gens qui ont pondu l'expo Moebius/Miyazaki, tellement les offsets étaient nombreux...

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