Une petite megastructure à la campagne...
Deja dimanche soir... Il y a bien un manga dont j'aimerais vous parler, c'est Five Star Stories. Seulement la bête se cache, en VA plus qu'en VO d'ailleurs, et pour ma première participation, je préfèrerais causer d'un manga qui ne vous obligera pas à remuer ciel, terre, sites de vente en ligne et porte-monnaie à cause des frais de port, pour savoir de quoi je parle.
Il y a heureusement un second manga dont j'aimerais parler, qui n'est pas nouveau, mais heureusement hors du temps, et Raton n'en a pas parlé à ma connaissance, du moins pas à sa juste valeur^^ : BLAME!
Si je devais n'utiliser qu'une phrase pour décrire Blame!, ce serait celle-ci :
Pour moi, Blame! est au manga ce que Quake 3 est au jeu vidéo, Strapping Young Lad à la musique, ou encore la Lamborghini Diablo aux saloperies qui polluent :
Des trucs subtiles, certes, mais des trucs que l'on ressort régulièrement (Quake 3) ou non (la Diablo), mais dont on se dit à chaque fois que "p'tain, ça butait sévère à l'époque, et ça bute toujours aussi sévèrement aujourd'hui" (que ce soit d'un point de vue ambiance, design, intensité...).
Un de ces trucs qui nécessitent un minimum d'investissement de notre part pour en cerner la majestuosité (je me rappelle encore avoir feuilleté le 1er volume chez un certain agitateur depuis 1954, m'être dit "c'est moche", et l'avoir reposé... pauvre fou... enfin quand je dis ça, le bouquin ne date pas de 1954, moi non plus d'ailleurs, c'est l'agitateur dont je parle, et dont je ne sais pas trop ce qu'il agite d'ailleurs, mais passons), un de ces trucs sans compromis, qui créent leur propre genre en repoussant les limites de ce qui existait deja, un de ces trucs si différents de la production habituelle que vous ne pouvez pas les apprécier à demi-mesure. Soit vous les élevez au rang de culte, soit vous passez votre chemin. Accessoirement, un de ces trucs si atypiques, qu'il semble difficile pour son auteur de lui créer un successeur ayant la même "aura".
Blame! est donc l'un de ces petits chef-d'oeuvres, dont on se demande encore à l'heure actuelle quelle mouche eut piqué Glénat pour qu'ils l'éditent si rapidement (la version anglaise n'ayant quant à elle vu le jour que très récemment), nous gratifiant même du one-shot Noise, une histoire pré-Blame! (parue entre les volumes 7 & 8 de la série phare), éclaircissant au passage quelques points sur les bases de ce sombre univers.
Mais posons le décor. Ca tombe bien puisque c'est lui la star, avant même les personnages :
Peut-être sur terre, peut-être dans le futur. Du ciel ? Nope. De l'herbe ? Quedal. De l'eau ? Nada. Des gens ? Si peu...
Rien - ou presque - de tout cela, mais des murs, du béton, des constructions gigantesques encore et toujours, à perte de vue. L'univers de Blame! est une mégalopole chaotique et dégénérée dont l'ampleur n'aura de cesse de vous étonner.
Il n'y a tout simplement aucun repère, ni géographique ni temporel. Les rares récitatifs présents distilent des renseignements qui ne seraient guère utils qu'aux photons.
Car Blame! ne se "lit" pas, il se vit. Privé de tous repères, on ne peut que suivre Killy (le héros peu causant) dans ses pérégrinations sans destination précise apparente.
C'est une arme à double tranchant, car si vous accrochez au concept, alors vous voila embarqué dans une "lecture" sans équivalent. Sinon, c'est plutot mal parti, Blame! va vous sembler lent, vide, de la branlette pour fan de SF qui aime bien les guns qui font des gros trous... Car le volume 1 n'est en fait qu'une introduction à l'univers de Blame!. Sur les 240 pages que compte le bouquin, seules 64 contiennent des dialogues. Je dis dialogues, disons au moins une bulle, dans Blame!, un regard vaut souvent mieux qu'un long discours, ou bien ce qui aurait pû être un long discours est abruptement avorté par un coup de gun à positrons.
Le tome 2 permettra d'entrer dans le vif du sujet, quelquechose ayant visiblement foiré à grande échelle pour mettre le "monde" dans cet état. Mais 8 bouquins supplémentaires seront nécessaires pour le savoir, car Nihei distille les informations au compte-goutte, chaque indice apportant finalement plus de questions que de réponses.
Le rythme de la lecture est également au top, alternant phases d'action et d'exploration, alors qu'en arrière plan, l'intensité monte à mesure que les volumes passent et que les persos se grosbillisent, jusqu'à l'apocalypse (et la fin, que certains n'aimeront pas).
Malgrè ma première impression (je me suis longuement flagellé depuis, yeah !), le dessin n'est pas en reste, au contraire. Si les premiers volumes ne sont pas parfaits (les tronches se ressemblent beaucoup et sont parfois - même souvent - franchement moches), le style est deja très brut et spontané, les décors bénéficient quand à eux d'un soin et d'une compléxité sans pareil, Nihei étant architecte de formation. Par la suite, il laisse largement de côté l'utilisation de trames informatiques pour privilégier les nuances à la main, ce qui ne peut que mieux coller à l'ambiance du manga. Les designs - cross-overs entre alien, euh... Alien ,les Cenobites de Hellraiser, des endoskulls et un i-pod - sont à tomber par terre, tous les personnages un minimum importants font preuve de charisme tant stylistiquement que comportementalement, le dessin s'améliore sans cesse, jusqu'au somptueux et Tim-Burton-esque Log 64.
Bref, Blame! est une oeuvre qui sort de l'ordinaire, une sorte de mix entre l'excellent Vampire Hunter D (pour le grosbill asocial) et le sublime Tenshi No Tamago (pour l'ambiance, infiniment froide sans pour autant être malsaine, le poisson étant surement plus qu'une simple coïncidence) le tout à la sauce SF-cyberpunk. Pour les retardataires, ne le loupez pas.
Falk
Il y a heureusement un second manga dont j'aimerais parler, qui n'est pas nouveau, mais heureusement hors du temps, et Raton n'en a pas parlé à ma connaissance, du moins pas à sa juste valeur^^ : BLAME!
Si je devais n'utiliser qu'une phrase pour décrire Blame!, ce serait celle-ci :
Pour moi, Blame! est au manga ce que Quake 3 est au jeu vidéo, Strapping Young Lad à la musique, ou encore la Lamborghini Diablo aux saloperies qui polluent :
Des trucs subtiles, certes, mais des trucs que l'on ressort régulièrement (Quake 3) ou non (la Diablo), mais dont on se dit à chaque fois que "p'tain, ça butait sévère à l'époque, et ça bute toujours aussi sévèrement aujourd'hui" (que ce soit d'un point de vue ambiance, design, intensité...).
Un de ces trucs qui nécessitent un minimum d'investissement de notre part pour en cerner la majestuosité (je me rappelle encore avoir feuilleté le 1er volume chez un certain agitateur depuis 1954, m'être dit "c'est moche", et l'avoir reposé... pauvre fou... enfin quand je dis ça, le bouquin ne date pas de 1954, moi non plus d'ailleurs, c'est l'agitateur dont je parle, et dont je ne sais pas trop ce qu'il agite d'ailleurs, mais passons), un de ces trucs sans compromis, qui créent leur propre genre en repoussant les limites de ce qui existait deja, un de ces trucs si différents de la production habituelle que vous ne pouvez pas les apprécier à demi-mesure. Soit vous les élevez au rang de culte, soit vous passez votre chemin. Accessoirement, un de ces trucs si atypiques, qu'il semble difficile pour son auteur de lui créer un successeur ayant la même "aura".
Blame! est donc l'un de ces petits chef-d'oeuvres, dont on se demande encore à l'heure actuelle quelle mouche eut piqué Glénat pour qu'ils l'éditent si rapidement (la version anglaise n'ayant quant à elle vu le jour que très récemment), nous gratifiant même du one-shot Noise, une histoire pré-Blame! (parue entre les volumes 7 & 8 de la série phare), éclaircissant au passage quelques points sur les bases de ce sombre univers.
Mais posons le décor. Ca tombe bien puisque c'est lui la star, avant même les personnages :
Peut-être sur terre, peut-être dans le futur. Du ciel ? Nope. De l'herbe ? Quedal. De l'eau ? Nada. Des gens ? Si peu...
Rien - ou presque - de tout cela, mais des murs, du béton, des constructions gigantesques encore et toujours, à perte de vue. L'univers de Blame! est une mégalopole chaotique et dégénérée dont l'ampleur n'aura de cesse de vous étonner.
Il n'y a tout simplement aucun repère, ni géographique ni temporel. Les rares récitatifs présents distilent des renseignements qui ne seraient guère utils qu'aux photons.
Car Blame! ne se "lit" pas, il se vit. Privé de tous repères, on ne peut que suivre Killy (le héros peu causant) dans ses pérégrinations sans destination précise apparente.
C'est une arme à double tranchant, car si vous accrochez au concept, alors vous voila embarqué dans une "lecture" sans équivalent. Sinon, c'est plutot mal parti, Blame! va vous sembler lent, vide, de la branlette pour fan de SF qui aime bien les guns qui font des gros trous... Car le volume 1 n'est en fait qu'une introduction à l'univers de Blame!. Sur les 240 pages que compte le bouquin, seules 64 contiennent des dialogues. Je dis dialogues, disons au moins une bulle, dans Blame!, un regard vaut souvent mieux qu'un long discours, ou bien ce qui aurait pû être un long discours est abruptement avorté par un coup de gun à positrons.
Le tome 2 permettra d'entrer dans le vif du sujet, quelquechose ayant visiblement foiré à grande échelle pour mettre le "monde" dans cet état. Mais 8 bouquins supplémentaires seront nécessaires pour le savoir, car Nihei distille les informations au compte-goutte, chaque indice apportant finalement plus de questions que de réponses.
Le rythme de la lecture est également au top, alternant phases d'action et d'exploration, alors qu'en arrière plan, l'intensité monte à mesure que les volumes passent et que les persos se grosbillisent, jusqu'à l'apocalypse (et la fin, que certains n'aimeront pas).
Malgrè ma première impression (je me suis longuement flagellé depuis, yeah !), le dessin n'est pas en reste, au contraire. Si les premiers volumes ne sont pas parfaits (les tronches se ressemblent beaucoup et sont parfois - même souvent - franchement moches), le style est deja très brut et spontané, les décors bénéficient quand à eux d'un soin et d'une compléxité sans pareil, Nihei étant architecte de formation. Par la suite, il laisse largement de côté l'utilisation de trames informatiques pour privilégier les nuances à la main, ce qui ne peut que mieux coller à l'ambiance du manga. Les designs - cross-overs entre alien, euh... Alien ,les Cenobites de Hellraiser, des endoskulls et un i-pod - sont à tomber par terre, tous les personnages un minimum importants font preuve de charisme tant stylistiquement que comportementalement, le dessin s'améliore sans cesse, jusqu'au somptueux et Tim-Burton-esque Log 64.
Bref, Blame! est une oeuvre qui sort de l'ordinaire, une sorte de mix entre l'excellent Vampire Hunter D (pour le grosbill asocial) et le sublime Tenshi No Tamago (pour l'ambiance, infiniment froide sans pour autant être malsaine, le poisson étant surement plus qu'une simple coïncidence) le tout à la sauce SF-cyberpunk. Pour les retardataires, ne le loupez pas.
Falk
Par lectorat le 18 décembre 2005, 22:57 - Général - Lien permanent
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