Un Quartier Libre en retard sur Metroid Prime
(explication du raton : dans le sondage actuellement en cours, un lecteur (Misdre) a carrément posté dans la case à suggestions cet article manifestement taillé pour la semaine Quartier Libre, sauf qu'elle est un peu finie. Au lieu de le faire poireauter jusqu'à l'an prochain, autant publier sa prose dès à présent)
Après presque dix années de silence radio, Metroid refait surface avec l'ambition de faire un retour fracassant en passant par la case 3D, comme les autres grosses licences de Nintendo. Après les cultissimes Mario 64 et Zelda : Ocarina of Time, est-ce qu'une nouvelle importante franchise de Nintendo parviendra à rester gravée dans les mémoires en passant le difficile test de l'évolution technologique ?
Un long héritage
Metroid n'est pas une toute nouvelle licence de Nintendo, et est au contraire une série avec une histoire, un passé, tout comme Mario, ou encore Zelda. Moins connue que ces deux dernières, Metroid n'en inspire pas moins le respect par la qualité de chacune des apparitions de son héroïne, la belle Samus, avec une ambiance tranchant radicalement des autres titres phares de Nintendo. En effet, à sa création sur NES en 1986 par le génial Gunpei Yokoi, Metroid nous transpose dans un monde de science-fiction, faisant fortement penser au film Alien, ou encore à Starship Troopers, même si la référence est moins évidente. Pourtant, Metroid n'invente pas un genre : il ne fait qu'en combiner plusieurs, à savoir l'action, l'aventure et la plate-forme. Mais c'est ce mélange associé à une ambiance unique qui le mettait bien à part, et qui devait lancer une série culte.
Metroid premier du nom se basait sur un scénario simple, mais pouvant donner lieu à de multiples embranchements, et par là même, de suites. Les Pirates de l'Espace, un peuple belliqueux, veulent mettre à leurs bottes quelques planètes, et l'univers si possible. Durant leur quête du Saint-Graal, ils découvrent les Metroid, une autre espèce extra-terrestre, dotés d'un fort potentiel pour une utilisation armée. Vous - Samus Aran -, membre de la Fédération Intergalactique, êtes chargée de faire cesser les agissements des Pirates de l'Espace, même si cela nécessite la destruction des Metroid.
On s'accordera sur le fait que le scénario est simple, voire simpliste, mais il se peaufinera, notamment avec les futurs épisodes. De plus, à l'époque, on n'était moins exigeant quant à ce point particulier...
Le premier épisode rencontrant un succès d'estime, et un succès commercial, un second épisode paru sur Game Boy. Pas inoubliable, le jeu reste bon mais déçoit un peu, car les nouveautés ne sont pas légions, et le scénario est encore plus simple que celui du premier épisode. Malgré tout, il permettait de mieux connaître la race des Metroid, et leurs différentes évolutions...
Non, l'épisode ayant véritablement marqué de nombreux joueurs, c'est le troisième : Super Metroid. Sorti sur SNES, il profite notamment du bond technologique (tout est relatif) entre celle-ci et la NES, pour proposer une réalisation digne de ce nom. En dehors de ces considérations techniques, le jeu s'en tire extrèmement bien. Le concept de la série est ici exploité à son paroxysme, et l'exploration devient le maître-mot de vos pérégrinations. Vous êtes seul, les niveaux ressemblent à des dédales, et un sentiment de claustrophobie vous étreint. Ajoutez à cela toujours la même ambiance type Alien, et vous obtiendrez l'un des meilleurs jeux de la SNES.
Huit années s'écoulent. Huit années après ces moments mémorables passés sur SNES. Que devient donc la série Metroid ? La N64 n'aura reçu aucun épisode, malgré quelques rumeurs insistantes, et les fans restent dans l'expectative de leur série fétiche. Metroid Fusion apparaîtra en 2002 sur GBA, mais ne comblera pas tout ceux qui avaient de grands espoirs en ce jeu : il est très bon, mais reste assez éloigné de l'aspect exploration que beaucoup attendaient. Les yeux se tournent alors vers une autre annonce : un Metroid sur la dernière console de salon de Nintendo, la Game Cube. Mais tout le monde se pose une question : comment Metroid passera-t-il le test - parfois fatal - de la 3D ?
Un pari audacieux...
Nintendo n'y va pas de main morte avec ses adeptes, et ce qu'il dévoile du prochain Metroid, qui aura pour nom Metroid Prime, laisse un peu perplexe. Tout d'abord, il serait totalement en 3D. Ce n'est une surprise pour personne, c'était même évident, mais tout le monde le redoutait. Comment conserver la profondeur des épisodes précédents en abandonnant la 2D ?
Second coup de couteau de la part de Nintendo, le jeu ne serait pas développé en interne, mais par une équipe de développement externe récemment en coopération - pour ne pas dire acquise - avec Nintendo. Retro Studio, puisque c'est elle, n'a de plus pas un long passé dans le marché, et avec Nintendo, c'est tout simplement le néant. Une si grosse licence à une équipe si jeune ? Nintendo est devenu fou... ou alors croit beaucoup en son jeune poulain. La peur est toujours de rigueur lorsque l'on apprend que le développement du titre est stoppé car la direction prise au cours de celui-ci n'enchantait pas Nintendo. Un virage à 180° avant de reprendre la programmation, voilà qui ne rassure pas. D'un autre côté, on voit que Big N tient quand même à sa série, et qu'il ne laisserait pas ternir celle-ci si vite. Les premières images et vidéos rassurent légèrement, car l'aspect graphique semble sublime, mais surtout font peur, car le style du jeu semble être devenu un banal FPS, avec vue à la troisième personne. Les craintes repartent de plus belle... Le pari est audacieux pour Nintendo, et il ne faudrait pas décevoir.
... Relevé avec brio !
Cassons le suspens tout de suite : le pari est gagné, et qui plus est de bien belle façon. Non contents de nous proposer le retour d'une grande série, Nintendo et Retro Studio signent par la même occasion l'un des meilleurs jeux du Game Cube, et un must de ces dernières années. Grâce à une réalisation hors-pair et une atmosphère géniale, Metroid renaît enfin pour notre plus grand bonheur.
Evidemment, le scénario met de nouveau en scène les principaux protagonistes de la saga : on retrouve donc Samus Aran, les Pirates de l'Espace, et les Metroid. A cela s'ajoute un mystérieux poison, le Phazon, responsable du départ du peuple Chozo de la planète Tallon IV. Tout le jeu s'articule autour ce véritable fléau, que les Pirates de l'Espace convoiteront pour faire évoluer leurs capacités au combat. En quoi les Metroids ont une place importante dans l'histoire ? Je vous le laisse découvrir...
Si le scénario pourra paraître simple de prime abord, il n'en restera pas moins un vecteur d'intéressement au jeu, puisque l'on veut toujours en découvrir plus, et comprendre enfin d'où vient ce poison. De plus, on découvre tout le long du titre le passé du peuple Chozo sur cette planète, et les différents rapports des Pirates de l'Espace concernant leurs expériences, grâce à un système d'analyse. Cette fonction, bien trouvée, ajoutant de la crédibilité à l'histoire, et à l'aspect exploration de cet opus, a cependant une contrepartie pouvant se révéler gênante. Les développeurs se sont beaucoup, voire trop, basés sur ce système pour l'enrichissement du scénario, et le côté mise en scène se retrouve un peu recalé. Ainsi, il y a très peu de cut-scenes, et si vous passez à côté de très nombreuses analyses, vous raterez une partie du scénario, ce qui le rendra bien fade, car sa force n'est pas dans son originalité mais plutôt dans la découverte de celui-ci durant vos phases de recherche. Malgré cela, on notera que l'ambiance science-fiction caractéristique des Metroid est bien présente à l'appel.
Pour ce qui est des caractéristiques techniques pures et simples, ou plus précisément la réalisation, Metroid Prime s'en tire avec les honneurs. Certainement un des plus beaux jeux du Game Cube à sa sortie, on reste ébahis devant une telle beauté, avec des décors variés, passant des Ruines Chozo et ses teintes jaunes aux Monts de Phendrana nous éblouissant de ses mélanges de bleu et de blanc. Comme le laissaient présager les premières images, Metroid Prime ne déçoit aucunement à ce niveau, et se balader dans cet univers enchanteur de part ses graphismes est un vrai bonheur. On se prend à observer tranquillement certains décors, et assurément, ils valent le coup d'oeil. Tout a été soigné de bout en bout, et on ne pourra reprocher que la réalisation du magma dans les Cavernes Magmoor, qui reste bien loin de la qualité du reste. Ajoutons également les différents effets produits sur votre casque, que ce soit les interférences électromagnétiques dûes à certains ennemis, ou encore l'eau qui s'écoule, tout en passant par les secrétions de certains parasites. Sublime !
Dans le domaine du son, Metroid Prime ne démérite pas non plus. Si nous n'avons pas affaire à de véritables morceaux orchestraux, ce qui peut sembler regrettable, nous avons tout de même de très bonnes musiques d'ambiance. Ecoutées à part, elles paraissent évidemment moyennes, mais appliquées au jeu, elles accompagneront à merveille vos pérégrinations. La bande-son reste dans la lignée de celle des précédents opus, avec toutefois une qualité de rendu supérieure, car évidemment, depuis, la NES a fait son temps. Les bruitages, quant à eux, n'ont pas été oubliés, et ne souffrent d'aucun véritable défaut. Au contraire : ils sont très présents, et surtout travaillés.
Enfin, abordons le plus grand changement apporté avec cette épisode : le choix d'un point de vue du style FPS (à la première personne), et donc a fortiori, la jouabilité du titre. Il y avait évidemment de quoi avoir peur de noter ce changement, d'autant plus que l'évolution à la 3D s'ajoutait. Mais soyez rassurés : malgré ce choix, Metroid Prime reste loin d'un FPS, et invente même presque un nouveau genre. Vous avez sûrement dû entendre parler de FPA, pour First Person Adventure, une dénomination qui scierait bien mieux à un titre de cet envergure. En effet, le jeu ne devient pas un bête jeu de gun où il faut shooter à tout va, loin de là. Il conserve son principe d'exploration, de solitude, de recherche. Et il se rapproche bien plus d'un jeu d'aventure dans son déroulement, d'où cette nouvelle nomenclature.
La jouabilité est unique, et la manette est exploitée en son plein potentiel. Dès que l'on en comprend les rouages, la maniabilité devient instinctive. Samus se meut avec une aisance qui s'accroît au fil de vos acquis, et le jeu se base d'ailleurs intégralement sur ceux-ci. Certaines zones ne seront en effet accessibles qu'après l'obtention des différents upgrade de votre combinaison. On peut citer par exemple le double saut, classique, mais également la morphball, une composante importante du gameplay. D'une simple pression sur un bouton, vous devenez une sorte de petite boule (la vue passant à la troisième personne), et vous pouvez dès lors accèder aux différents tunnels ou recoins innaccessibles autrement. Cette capacité permet l'ajout de mini-séquences labyrinthes (que certains trouveront trop peu présentes), et ajoute un peu de fraîcheur à un gameplay déjà complet. De plus, cette même morphball possède des évolutions propres, comme les bombes de puissance ou une fonction turbo. Mais votre armement n'est pas en reste, et vous récupèrerez au cours de votre périple les missiles, une version améliorée de ceux-ci, un rayon de glace ou encore un rayon à ondes, utiles pour ouvrir certaines portes, et donc l'accès à de nouvelles salles. Bien sûr, tout cet attirail ne servira pas seulement à une utilisation si pacifique : il faudra vous protéger de la faune et de la flore environnante, mais également pouvoir riposter lors des attaques ennemies (Pirates de l'Espace...). Il faut noter que la difficulté est graduelle et que certains affrontements seront savamment mis en scène. On ne se lasse pas d'entrer dans une pièce où le noir est omniprésent, et où l'on devine une présence ennemie à un son caractéristique...
L'évolution de votre combinaison n'est pas l'apanage seul des armes et de la morphball : les différents types de viseurs ont de l'importance, comme le viseur infrarouge, permettant comme chacun sait de se repérer un peu mieux en cas d'absence de luminosité... On regrettera cependant l'utilisation moindre du dernier viseur, que je ne révèlerai pas ici. Je vous laisse découvrir les dernières évolutions, et ne gâcherais pas ce plaisir...
Au final, on retiendra désormais que Retro Studio est digne de la confiance de Nintendo, et vient de réussir un challenge relevé, et de façon magistral. Metroid Prime est d'une qualité rare, et au même titre qu'un Mario 64 ou encore qu'un Zelda : Ocarina of Time, il est un jeu désormais culte. Ne pas l'essayer ne serait-ce qu'une fois serait presqu'un crime et tout le monde devrait avoir pu y goûter. Malheureusement, et comme les précédents opus, Metroid reste une série que certaines personnes n'apprécieront pas. Il faut en effet savoir que le jeu se base sur l'exploration et la recherche, ce qui peut en rebuter certains. De plus, la jouabilité peut en gêner quelques-uns malgré son excellence. Pour finir, Metroid est également un trip solitaire, et cette solitude alliée à un sentiment de claustrophobie peut ne pas vous attirer. Mais ne vous y méprenez pas : Metroid Prime est un véritable chef-d'oeuvre vidéoludique.
Après presque dix années de silence radio, Metroid refait surface avec l'ambition de faire un retour fracassant en passant par la case 3D, comme les autres grosses licences de Nintendo. Après les cultissimes Mario 64 et Zelda : Ocarina of Time, est-ce qu'une nouvelle importante franchise de Nintendo parviendra à rester gravée dans les mémoires en passant le difficile test de l'évolution technologique ?
Un long héritage
Metroid n'est pas une toute nouvelle licence de Nintendo, et est au contraire une série avec une histoire, un passé, tout comme Mario, ou encore Zelda. Moins connue que ces deux dernières, Metroid n'en inspire pas moins le respect par la qualité de chacune des apparitions de son héroïne, la belle Samus, avec une ambiance tranchant radicalement des autres titres phares de Nintendo. En effet, à sa création sur NES en 1986 par le génial Gunpei Yokoi, Metroid nous transpose dans un monde de science-fiction, faisant fortement penser au film Alien, ou encore à Starship Troopers, même si la référence est moins évidente. Pourtant, Metroid n'invente pas un genre : il ne fait qu'en combiner plusieurs, à savoir l'action, l'aventure et la plate-forme. Mais c'est ce mélange associé à une ambiance unique qui le mettait bien à part, et qui devait lancer une série culte.
Metroid premier du nom se basait sur un scénario simple, mais pouvant donner lieu à de multiples embranchements, et par là même, de suites. Les Pirates de l'Espace, un peuple belliqueux, veulent mettre à leurs bottes quelques planètes, et l'univers si possible. Durant leur quête du Saint-Graal, ils découvrent les Metroid, une autre espèce extra-terrestre, dotés d'un fort potentiel pour une utilisation armée. Vous - Samus Aran -, membre de la Fédération Intergalactique, êtes chargée de faire cesser les agissements des Pirates de l'Espace, même si cela nécessite la destruction des Metroid.
On s'accordera sur le fait que le scénario est simple, voire simpliste, mais il se peaufinera, notamment avec les futurs épisodes. De plus, à l'époque, on n'était moins exigeant quant à ce point particulier...
Le premier épisode rencontrant un succès d'estime, et un succès commercial, un second épisode paru sur Game Boy. Pas inoubliable, le jeu reste bon mais déçoit un peu, car les nouveautés ne sont pas légions, et le scénario est encore plus simple que celui du premier épisode. Malgré tout, il permettait de mieux connaître la race des Metroid, et leurs différentes évolutions...
Non, l'épisode ayant véritablement marqué de nombreux joueurs, c'est le troisième : Super Metroid. Sorti sur SNES, il profite notamment du bond technologique (tout est relatif) entre celle-ci et la NES, pour proposer une réalisation digne de ce nom. En dehors de ces considérations techniques, le jeu s'en tire extrèmement bien. Le concept de la série est ici exploité à son paroxysme, et l'exploration devient le maître-mot de vos pérégrinations. Vous êtes seul, les niveaux ressemblent à des dédales, et un sentiment de claustrophobie vous étreint. Ajoutez à cela toujours la même ambiance type Alien, et vous obtiendrez l'un des meilleurs jeux de la SNES.
Huit années s'écoulent. Huit années après ces moments mémorables passés sur SNES. Que devient donc la série Metroid ? La N64 n'aura reçu aucun épisode, malgré quelques rumeurs insistantes, et les fans restent dans l'expectative de leur série fétiche. Metroid Fusion apparaîtra en 2002 sur GBA, mais ne comblera pas tout ceux qui avaient de grands espoirs en ce jeu : il est très bon, mais reste assez éloigné de l'aspect exploration que beaucoup attendaient. Les yeux se tournent alors vers une autre annonce : un Metroid sur la dernière console de salon de Nintendo, la Game Cube. Mais tout le monde se pose une question : comment Metroid passera-t-il le test - parfois fatal - de la 3D ?
Un pari audacieux...
Nintendo n'y va pas de main morte avec ses adeptes, et ce qu'il dévoile du prochain Metroid, qui aura pour nom Metroid Prime, laisse un peu perplexe. Tout d'abord, il serait totalement en 3D. Ce n'est une surprise pour personne, c'était même évident, mais tout le monde le redoutait. Comment conserver la profondeur des épisodes précédents en abandonnant la 2D ?
Second coup de couteau de la part de Nintendo, le jeu ne serait pas développé en interne, mais par une équipe de développement externe récemment en coopération - pour ne pas dire acquise - avec Nintendo. Retro Studio, puisque c'est elle, n'a de plus pas un long passé dans le marché, et avec Nintendo, c'est tout simplement le néant. Une si grosse licence à une équipe si jeune ? Nintendo est devenu fou... ou alors croit beaucoup en son jeune poulain. La peur est toujours de rigueur lorsque l'on apprend que le développement du titre est stoppé car la direction prise au cours de celui-ci n'enchantait pas Nintendo. Un virage à 180° avant de reprendre la programmation, voilà qui ne rassure pas. D'un autre côté, on voit que Big N tient quand même à sa série, et qu'il ne laisserait pas ternir celle-ci si vite. Les premières images et vidéos rassurent légèrement, car l'aspect graphique semble sublime, mais surtout font peur, car le style du jeu semble être devenu un banal FPS, avec vue à la troisième personne. Les craintes repartent de plus belle... Le pari est audacieux pour Nintendo, et il ne faudrait pas décevoir.
... Relevé avec brio !
Cassons le suspens tout de suite : le pari est gagné, et qui plus est de bien belle façon. Non contents de nous proposer le retour d'une grande série, Nintendo et Retro Studio signent par la même occasion l'un des meilleurs jeux du Game Cube, et un must de ces dernières années. Grâce à une réalisation hors-pair et une atmosphère géniale, Metroid renaît enfin pour notre plus grand bonheur.
Evidemment, le scénario met de nouveau en scène les principaux protagonistes de la saga : on retrouve donc Samus Aran, les Pirates de l'Espace, et les Metroid. A cela s'ajoute un mystérieux poison, le Phazon, responsable du départ du peuple Chozo de la planète Tallon IV. Tout le jeu s'articule autour ce véritable fléau, que les Pirates de l'Espace convoiteront pour faire évoluer leurs capacités au combat. En quoi les Metroids ont une place importante dans l'histoire ? Je vous le laisse découvrir...
Si le scénario pourra paraître simple de prime abord, il n'en restera pas moins un vecteur d'intéressement au jeu, puisque l'on veut toujours en découvrir plus, et comprendre enfin d'où vient ce poison. De plus, on découvre tout le long du titre le passé du peuple Chozo sur cette planète, et les différents rapports des Pirates de l'Espace concernant leurs expériences, grâce à un système d'analyse. Cette fonction, bien trouvée, ajoutant de la crédibilité à l'histoire, et à l'aspect exploration de cet opus, a cependant une contrepartie pouvant se révéler gênante. Les développeurs se sont beaucoup, voire trop, basés sur ce système pour l'enrichissement du scénario, et le côté mise en scène se retrouve un peu recalé. Ainsi, il y a très peu de cut-scenes, et si vous passez à côté de très nombreuses analyses, vous raterez une partie du scénario, ce qui le rendra bien fade, car sa force n'est pas dans son originalité mais plutôt dans la découverte de celui-ci durant vos phases de recherche. Malgré cela, on notera que l'ambiance science-fiction caractéristique des Metroid est bien présente à l'appel.
Pour ce qui est des caractéristiques techniques pures et simples, ou plus précisément la réalisation, Metroid Prime s'en tire avec les honneurs. Certainement un des plus beaux jeux du Game Cube à sa sortie, on reste ébahis devant une telle beauté, avec des décors variés, passant des Ruines Chozo et ses teintes jaunes aux Monts de Phendrana nous éblouissant de ses mélanges de bleu et de blanc. Comme le laissaient présager les premières images, Metroid Prime ne déçoit aucunement à ce niveau, et se balader dans cet univers enchanteur de part ses graphismes est un vrai bonheur. On se prend à observer tranquillement certains décors, et assurément, ils valent le coup d'oeil. Tout a été soigné de bout en bout, et on ne pourra reprocher que la réalisation du magma dans les Cavernes Magmoor, qui reste bien loin de la qualité du reste. Ajoutons également les différents effets produits sur votre casque, que ce soit les interférences électromagnétiques dûes à certains ennemis, ou encore l'eau qui s'écoule, tout en passant par les secrétions de certains parasites. Sublime !
Dans le domaine du son, Metroid Prime ne démérite pas non plus. Si nous n'avons pas affaire à de véritables morceaux orchestraux, ce qui peut sembler regrettable, nous avons tout de même de très bonnes musiques d'ambiance. Ecoutées à part, elles paraissent évidemment moyennes, mais appliquées au jeu, elles accompagneront à merveille vos pérégrinations. La bande-son reste dans la lignée de celle des précédents opus, avec toutefois une qualité de rendu supérieure, car évidemment, depuis, la NES a fait son temps. Les bruitages, quant à eux, n'ont pas été oubliés, et ne souffrent d'aucun véritable défaut. Au contraire : ils sont très présents, et surtout travaillés.
Enfin, abordons le plus grand changement apporté avec cette épisode : le choix d'un point de vue du style FPS (à la première personne), et donc a fortiori, la jouabilité du titre. Il y avait évidemment de quoi avoir peur de noter ce changement, d'autant plus que l'évolution à la 3D s'ajoutait. Mais soyez rassurés : malgré ce choix, Metroid Prime reste loin d'un FPS, et invente même presque un nouveau genre. Vous avez sûrement dû entendre parler de FPA, pour First Person Adventure, une dénomination qui scierait bien mieux à un titre de cet envergure. En effet, le jeu ne devient pas un bête jeu de gun où il faut shooter à tout va, loin de là. Il conserve son principe d'exploration, de solitude, de recherche. Et il se rapproche bien plus d'un jeu d'aventure dans son déroulement, d'où cette nouvelle nomenclature.
La jouabilité est unique, et la manette est exploitée en son plein potentiel. Dès que l'on en comprend les rouages, la maniabilité devient instinctive. Samus se meut avec une aisance qui s'accroît au fil de vos acquis, et le jeu se base d'ailleurs intégralement sur ceux-ci. Certaines zones ne seront en effet accessibles qu'après l'obtention des différents upgrade de votre combinaison. On peut citer par exemple le double saut, classique, mais également la morphball, une composante importante du gameplay. D'une simple pression sur un bouton, vous devenez une sorte de petite boule (la vue passant à la troisième personne), et vous pouvez dès lors accèder aux différents tunnels ou recoins innaccessibles autrement. Cette capacité permet l'ajout de mini-séquences labyrinthes (que certains trouveront trop peu présentes), et ajoute un peu de fraîcheur à un gameplay déjà complet. De plus, cette même morphball possède des évolutions propres, comme les bombes de puissance ou une fonction turbo. Mais votre armement n'est pas en reste, et vous récupèrerez au cours de votre périple les missiles, une version améliorée de ceux-ci, un rayon de glace ou encore un rayon à ondes, utiles pour ouvrir certaines portes, et donc l'accès à de nouvelles salles. Bien sûr, tout cet attirail ne servira pas seulement à une utilisation si pacifique : il faudra vous protéger de la faune et de la flore environnante, mais également pouvoir riposter lors des attaques ennemies (Pirates de l'Espace...). Il faut noter que la difficulté est graduelle et que certains affrontements seront savamment mis en scène. On ne se lasse pas d'entrer dans une pièce où le noir est omniprésent, et où l'on devine une présence ennemie à un son caractéristique...
L'évolution de votre combinaison n'est pas l'apanage seul des armes et de la morphball : les différents types de viseurs ont de l'importance, comme le viseur infrarouge, permettant comme chacun sait de se repérer un peu mieux en cas d'absence de luminosité... On regrettera cependant l'utilisation moindre du dernier viseur, que je ne révèlerai pas ici. Je vous laisse découvrir les dernières évolutions, et ne gâcherais pas ce plaisir...
Au final, on retiendra désormais que Retro Studio est digne de la confiance de Nintendo, et vient de réussir un challenge relevé, et de façon magistral. Metroid Prime est d'une qualité rare, et au même titre qu'un Mario 64 ou encore qu'un Zelda : Ocarina of Time, il est un jeu désormais culte. Ne pas l'essayer ne serait-ce qu'une fois serait presqu'un crime et tout le monde devrait avoir pu y goûter. Malheureusement, et comme les précédents opus, Metroid reste une série que certaines personnes n'apprécieront pas. Il faut en effet savoir que le jeu se base sur l'exploration et la recherche, ce qui peut en rebuter certains. De plus, la jouabilité peut en gêner quelques-uns malgré son excellence. Pour finir, Metroid est également un trip solitaire, et cette solitude alliée à un sentiment de claustrophobie peut ne pas vous attirer. Mais ne vous y méprenez pas : Metroid Prime est un véritable chef-d'oeuvre vidéoludique.
Par Raton-Laveur le 05 janvier 2006, 22:55 - Jeux vidéo - Lien permanent
Commentaires
Concernant Metroid Prime, on regrettera un bémol qui peut se révéler *très* frustrant : l'existence de plantages. Plantage brut, équivalent de l'écran bleu de la mort de windows, et dont la fréquence est d'environ un par partie terminée. Conseil : sauvegarder à chaque fois qu'on n'est pas loin d'un point de sauvegarde.
N'étant un gamer que chez Nintendo et me limitant aux titres phares, je ne suis pas habitué aux plantages dans les jeux console. Ça me semble notable.
À part ça, j'aime beaucoup, j'ai enfin les 100% en difficile, et la "vraie fin" avec deux images en plus. Très bon article, au fait.
En général, les plantages ont lieu quand on ouvre une porte. Plus exactement, au moment où une porte devrait s'ouvrir après qu'on ait tiré dessus. Google atteste que je suis loin d'être le seul à nécessiter un exorciste.
(note: c'est sensé etre drole)
N'empêche, quel long article, bientôt le raton n'aura plus à écrire des articles du tout, ça va devenir une mini-wikipédia pour faux-otakus francophones qui finira par acceuillir des plumes de libé ou de télérama, avant de laisser raton aller débâtre avec les éditorialistes de la croix puis ouvrir les portes de chez lui à Paris Match....
C'est un cataclysme que tu prédis, un effroyable malheur, et un suicide généralisé chez les lecteurs!
Que dis-je? C'est l'apocalypse même: la fin de tout espoir et le début du règne de la terreur! ( de l'art de l'hyperbole facile ^^ mais en même temps imaginez un peu si telerama bouffait le marché du magazine de jeux videos? Chaque critique de jeu rédigée par un scribouillard de chez telerama!)
Bon avec tout ça je m'aperçois que que c'est la première fois que je commente ici ( c'est pas brillant..sans doute pour ça que jem'abstenais auparavant)) et que c'est pour vomir sur telerama! incorrigible
Cordialement,
Lutin Malin
Après, ça excuse pas Télérama, qui aurait quand même dû savoir que le Japon ne faisait pas QUE produire du shonen basique et mal animé à la chaîne.
Mais pour en revenir aux plumes de Télérama, je l'ai mis aussi parceque ces dernières années, on assiste à une véritable mode du style télérama, comme si en devenant adultes les fans d'animes (et de JV, comme on a pu le constater dans la cas de Gaming) éprouvaient l'irrépressible besoin de se donner un air intello, quitte à trouver de la profondeur métaphysique ou autre là où y en avait pas (parceque bon, Scrapped Princess, c'est pas un essai sur la religiosité, pas plus que Champloo n'est une analyse historico-politico-sociologique du Japon du XVIIème siècle, et pourtant, parfois, c'est comme ça qu'on les décrits).
D'accord DBZ c'était 5 mn d'animation à tout péter par épisode, entre les scénes de baston composées de trois images répétées en boucle, et les plans fixes sur lesquels on faisait défiler la camera en début d'épisode avec un résumé de l'épisode précédent qui durait presqu'autant de temps que ce dernier, mais ça restait FOUTREMENT LE PIED.
Et je n'en démorderai pas, dus-je passer pour un extrêmiste fou et borné (pas si loin de la vérité tout ça...).
Cet article est donc de moi. En fait, je ne savais pas quoi mettre dans la case à suggestions, et comme je ne voulais pas la laisser vide, j'y ai copié/collé cet article... sans vraiment avoir pour but de faire partie du quartier libre (même si, en y repensant, j'aurais dû le faire)
En tout cas, merci Raton !
Pas pu m'empécher de linker vers une des meilleures quotes de bashfr :
http://www.bashfr.org/?1529
http://www.4q.cc/chuck/inde...
Il est bon de rétablir la vérité. Don't Fuck with Chuck!
Mé en fait ça doit venir de ma console, parce que Baten Kaitos plante aussi (c'est quasiment injouable), Rogue Leader de temps en temps et aussi F-Zero dans les mauvais jours.