Demonlover
Ca ne se voit pas forcément, mais une partie de moi est super contente, là tout de suite. Parce qu'avant Demonlover, je passais pour un con dans les soirées entre potes. Si la discussion abordait le cinéma et que la question sur le "pire film que vous ayez jamais vu" arrivait sur la table, je ne savais pas quoi répondre. Certains parlaient des pelloches alimentaires d'acteurs has been, d'autres abordaient les nanars sans vraiment comprendre que leurs faiblesses faisaient justement leurs forces. Mais je restais silencieux. Plus maintenant.
Demonlover est un film francais. Insérez ici commentaire désobligeant sur l'état du cinoche des fromages qui puent. Procédons par étapes. Demonlover est un thriller francais. Non pas que ce genre soit obligé de pomper sur les américains, loin de là, puisque Demonlover est un thriller financier (francais).
Et puis merde, lâchons la caisse. Demonlover parle de businessmen qui s'arrachent les droits d'édition d'un studio de japanime spécialisé dans le hentai.
Ben ouais.
Imaginez donc : un film sur les éditeurs francais de japanime. Kaze et Dybex (ou Déclic Images et Mabell, je suis pas sectaire) qui se tirent dans les pattes, se font des coups bas, droguent leurs négociateurs dans l'avion vers Tokyo, menacent leurs concurrents avec un flingue dans un parking souterrain à Paris. En relisant la phrase précédente, l'hilarité m'envahit. Bref, imaginez la même chose, mais pour du hentai, avec visite des studios : les négociateurs francais (un homme et une femme) ne parlent pas un mot de japonais, et une interprète traduit les propos du réalisateur qui raconte le scénario de leur dernier film, avec des ninjas qui se font violer par des tentacules. Pendant ce temps, la caméra montre l'anime en question (qui existe vraiment). Je mate ça sur le satellite, et en bas de l'écran, la pastille de recommandation d'âge du CSA indique "-12". Il est 10 heures du matin, j'ai du hentai bien hardcore avec bondage, tentacules et viol dans une piscine à la télé, et le fucking CSA marque "-12". Puis ils boivent du saké avec les producteurs, et la négociatrice demande une réponse précise, tout de suite là sur la table, de savoir si les personnages sont vraiment majeurs, parce que les filles n'ont pas de poils pubiens. Ben quoi, elle n'a jamais utilisé un rasoir, que voulez-vous. Pendant ce temps, le mec (Charles Berling, méconnaissable) est en train de culbuter la traductrice dans sa chambre d'hôtel en matant des vidéos de bondage. Toujours "-12" dans le coin de l'image.
Ensuite, ils rentrent en France, et déjà que c'était sacrément siphonné, ça vire au n'importe quoi. Comme c'est un thriller financier, il y a des espions, des pressions, des scandales qui sortent d'une chemise en carton. Une femme pose des micros sous un téléphone, se fait surprendre, et massacre sa victime avant de se réveiller. Sauf que non, c'était la réalité, ou pas. Les acteurs sont beaux comme des dieux, avec des cravates qui coûtent plus cher que toute ma collection de jeux vidéo. D'ailleurs, on y voit Chloé Sévigny jouer à Oni. Ils ont des appartements gigantesques, conduisent des voitures qui n'ont rien de remarquable sans attacher leur ceinture, sortent des dialogues écrits, relus et corrigés sur un Apple iBook 19 pouces. Le caméraman a la tremblante, semble garder le décalage horaire entre Tokyo et Paris, quand l'action ne se téléporte pas soudainement aux USA ou au Mexique. Un personnage change complètement d'avis d'une scène à l'autre, une gonzesse déteste un mec, couche avec, le flingue post-coït, et finit en cosplay X-Men sado-maso pour un site web porno (sans déconner). Tout est plastique, artificiel : ça passe d'une repompe de Mulholland Drive à une diatribe contre les médias-qui-rendent-violent - genre Kassovitz avec Assassin(s), mais en encore plus lourdingue. Un de ces trucs néo-contemporains, tournés comme des clips de trip-hop qui doivent faire bander Ardisson ou Beigbeder. Le film se parle à lui-même (en trois langues), nombriliste, prétentieux, avec des partisans qui doivent dire que si on n'a pas aimé, c'est sûrement parce qu'on est trop con pour comprendre. Ouais, je n'ai pas compris ton ramassis de pellicule sur des gens qui se trahissent et retrahissent sans ciller pour obtenir l'insigne honneur d'éditer des DVD hentai. Les vrais éditeurs francais de japanime, eux, doivent bien rigoler en matant ça. Mais devant tant d'égo, de surréalisme psychotique et de gâchis de bons acteurs, je ne peux qu'être content, parce que je tiens enfin mon "pire film que vous ayez jamais vu" à moi.
Demonlover est un film francais. Insérez ici commentaire désobligeant sur l'état du cinoche des fromages qui puent. Procédons par étapes. Demonlover est un thriller francais. Non pas que ce genre soit obligé de pomper sur les américains, loin de là, puisque Demonlover est un thriller financier (francais).
Et puis merde, lâchons la caisse. Demonlover parle de businessmen qui s'arrachent les droits d'édition d'un studio de japanime spécialisé dans le hentai.
Ben ouais.
Imaginez donc : un film sur les éditeurs francais de japanime. Kaze et Dybex (ou Déclic Images et Mabell, je suis pas sectaire) qui se tirent dans les pattes, se font des coups bas, droguent leurs négociateurs dans l'avion vers Tokyo, menacent leurs concurrents avec un flingue dans un parking souterrain à Paris. En relisant la phrase précédente, l'hilarité m'envahit. Bref, imaginez la même chose, mais pour du hentai, avec visite des studios : les négociateurs francais (un homme et une femme) ne parlent pas un mot de japonais, et une interprète traduit les propos du réalisateur qui raconte le scénario de leur dernier film, avec des ninjas qui se font violer par des tentacules. Pendant ce temps, la caméra montre l'anime en question (qui existe vraiment). Je mate ça sur le satellite, et en bas de l'écran, la pastille de recommandation d'âge du CSA indique "-12". Il est 10 heures du matin, j'ai du hentai bien hardcore avec bondage, tentacules et viol dans une piscine à la télé, et le fucking CSA marque "-12". Puis ils boivent du saké avec les producteurs, et la négociatrice demande une réponse précise, tout de suite là sur la table, de savoir si les personnages sont vraiment majeurs, parce que les filles n'ont pas de poils pubiens. Ben quoi, elle n'a jamais utilisé un rasoir, que voulez-vous. Pendant ce temps, le mec (Charles Berling, méconnaissable) est en train de culbuter la traductrice dans sa chambre d'hôtel en matant des vidéos de bondage. Toujours "-12" dans le coin de l'image.
Ensuite, ils rentrent en France, et déjà que c'était sacrément siphonné, ça vire au n'importe quoi. Comme c'est un thriller financier, il y a des espions, des pressions, des scandales qui sortent d'une chemise en carton. Une femme pose des micros sous un téléphone, se fait surprendre, et massacre sa victime avant de se réveiller. Sauf que non, c'était la réalité, ou pas. Les acteurs sont beaux comme des dieux, avec des cravates qui coûtent plus cher que toute ma collection de jeux vidéo. D'ailleurs, on y voit Chloé Sévigny jouer à Oni. Ils ont des appartements gigantesques, conduisent des voitures qui n'ont rien de remarquable sans attacher leur ceinture, sortent des dialogues écrits, relus et corrigés sur un Apple iBook 19 pouces. Le caméraman a la tremblante, semble garder le décalage horaire entre Tokyo et Paris, quand l'action ne se téléporte pas soudainement aux USA ou au Mexique. Un personnage change complètement d'avis d'une scène à l'autre, une gonzesse déteste un mec, couche avec, le flingue post-coït, et finit en cosplay X-Men sado-maso pour un site web porno (sans déconner). Tout est plastique, artificiel : ça passe d'une repompe de Mulholland Drive à une diatribe contre les médias-qui-rendent-violent - genre Kassovitz avec Assassin(s), mais en encore plus lourdingue. Un de ces trucs néo-contemporains, tournés comme des clips de trip-hop qui doivent faire bander Ardisson ou Beigbeder. Le film se parle à lui-même (en trois langues), nombriliste, prétentieux, avec des partisans qui doivent dire que si on n'a pas aimé, c'est sûrement parce qu'on est trop con pour comprendre. Ouais, je n'ai pas compris ton ramassis de pellicule sur des gens qui se trahissent et retrahissent sans ciller pour obtenir l'insigne honneur d'éditer des DVD hentai. Les vrais éditeurs francais de japanime, eux, doivent bien rigoler en matant ça. Mais devant tant d'égo, de surréalisme psychotique et de gâchis de bons acteurs, je ne peux qu'être content, parce que je tiens enfin mon "pire film que vous ayez jamais vu" à moi.
Par Raton-Laveur le 08 mai 2007, 11:59 - Japanime - Lien permanent
Commentaires
Bloody Malory était vraiment très nul aussi. Mais ça rentre dans la catégorie navet marrant.
Van Helsing également mais on sent beaucoup plus les trois heures passer. :/
Manquerait plus que ça !
http://www.allocine.fr/film...
ça c'est un mauvais film.
Je lui décerne la palm du plus gros navet !
Pire que l'attaque de la moussaka geante.
Demain j'ai le film DOA qui arrive, on va bien voir.
Non seulement le film s'offre le luxe d'être mal tourné, mal écrit et mal dialogué, mais en plus de ça il est EFFROYABLEMENT chiant. Je me suis endormi dessus hier pendant la scène du site de torture, je sais pas si c'était l'effet recherché. ^^
Oui les anguilles m'ont achevé, et cette réplique représente la seule teinte d'humour du film.
Par contre je n'ai toujours pas compris qui sont les concurrents, et quelle est concrètement la stratégie commerciale de la boîte :/
Enfin, y'a quand meme bien pire
Enfin!!!!!!!!!
Je trouve quelqu'un qui a effectivement vu ce film!!
Je n'en avais parlé à personne depuis cet après midi maudit à l'UGC des Halles.
Je l'avais vu à l'époque au cinéma dans un moment de désoeuvrement, et un très grand malaise m'avait envahi tout au long du film, jusqu'au bouquet final, et j'ai dû partir de la salle juste au début du générique de peur d'être surpris par une connaissance ou - pire - de croiser le regard d'un autre spectateur à l'allumage des lumières dans la salle...
Drôle de sentiment, avoir honte d'avoir vu un film... l'autre fois c'était pour "Journal d'un séducteur" de Soral... qui est juste pire.
Bref, en tout cas, la description du raton m'a quelque part fait penser au vrai faux film qu'on voit dans les vacances de Mister Bean, et qui commence par un magnifique "A Carlson Clay production, Carlson Clay in a Carlson Film"
(Mais peut-être devrais-je m'abstenir de donner mon avis à partir d'une critique alors que je n'ai pas vu le film, c'est un peu téléramesque ça aussi dans le fond :p )
j'avais meme pas remarqué les références aux hentai, c dire si le film m'a marqué ^^ !!!
je reste sur "le retour des tomates tueuses" niveau nanar ....