Warning : la lecture de cet article peut causer une overdose de nostalgie.

Wired publie ce mois-ci un petit manga racontant l'émergence desdits mangasses aux USA. C'est dispo en PDF et c'est une leçon d'histoire assez marrante. Accessoirement, ça fait réaliser combien la France a été en avance sur son temps.

Tenez, par exemple : le hentai en France. Dans les années 90, Tonkam était déjà une boutique aux coulisses bouillonnantes. Il y a eu les publications des U-Jin qui ont été censurées, par exemple. Manga Video, le label américain qui dissimule les catastrophiques éditions Pathé en France, sortait Urotsukidoji, que je n'ai pas besoin de présenter (parce que vous l'avez déjà vu, et sinon, ben vous n'avez pas à le voir). Et les magazines de jeux vidéo, nourris par la boutique Tonkam, saupoudraient leurs pages de "pin-ups manga" dessinées par Satoshi Urushihara ou Mon-Mon.



Les éditeurs de services Minitel surtaxés doivent une fière chandelle aux éditions Samourai. En fait, c'était un label qui cachait... Dynamic Bénélux. Et oui, les copains de chez Dybex. A travers les pages de cet artbook, on retrouve énormément de ces illustrations au détour d'un Player One ou des dernières pages d'un Génération 4.



Alerte Rétro à l'attention des jeunes lecteurs : La pin-up en haut à droite est reproduite sur l'étiquette d'une "disquette". C'était la clé USB du XXème siècle et on y mettait 1,44 Mo de données. Hey, mais comme cet article contient quelques images olé-olé, vous n'avez rien à faire ici, même si je devais sûrement avoir votre âge au moment où je lisais ces magazines. Allez, du vent !

Voici quelques extraits des Gen4 de mars et avril 1996, et au fond, celui de décembre 1996. Si vous n'arrivez pas à lire l'en-tête de ce dernier, il y a écrit "Gravez vous-même vos CD : 5 produits à partir de 3500 F". Ces mêmes numéros contiennent les tests de Bad Mojo, Wing Commander IV ou Command & Conquer Alerte Rouge, des jeux vidéo majeurs dans ma vie de gamer. Vous ne voyez pas non plus l'épaisseur de ces mags : 236 pages. Le Game Fan n°14 (été 2006, news, hentai et dossier Epitanime par votre serviteur) faisait 132 pages et nous étions heureux comme des papes. La raison ? Le marché de la pub n'est plus ce qu'il était. Donc, si vous étions enfermés dans les toilettes pendant très longtemps, c'était pour lire tout ça, pas pour scruter ces fameuses pubs.

1996 ? Putain, onze ans ? Merde, on peut feuilleter ces mags, et il y a des jeux cultes à toutes les pages. Duke Nukem 3D, Quake, Gabriel Knight 2, Destruction Derby, Warcraft 2... A coté de ça, admettons que 2007 se termine bientôt et que ça a quand même été une année de merde : dans quelques années, on retiendra Bioshock, l'Orange Box, et quoi d'autre ? Où sont les titres qui vous ont laissé une empreinte qui durera plus que quelques mois ? Halo 3 ? Heavenly Sword ? Fait chier.

Et en plus, Game One passe des clips de Lorie.



Player One de novembre 1994, mars et septembre 1995. Avec les tests de Secret of Mana (98%), du hentai - Do Kyu Sei !- chroniqué en fin de magazine ("tous les titres cités sont disponibles en import chez Tonkam"), l'annonce de la sortie au Japon des derniers volumes de Dragon Ball Z et DNA² (et de la fin de Akira en France), des captures d'écran de Mai Shiranui sous la douche dans le Laser Disc de l'OAV 3 de Fatal Fury, 3x3 Eyes en couverture, RG Veda de Clamp édité en France... L'internet n'existant pas à l'époque, tout cela s'apprenait par envois massifs de colis entre France et Japon. Il y a aussi la naissance des éditions Manga Player (qui deviendront plus tard les éditions Pika), la sortie du Virtual Boy, du premier Ace Combat... Et pour acheter tout ça, on passait par la VPC ou par la petite boutique spécialisée. Quoique j'ai acheté quelques jeux Mega Drive américains à la Fnac...
Alerte Rétro à l'attention des jeunes lecteurs : si vous n'avez pas connu tout ça, les années 90 ont un message pour vous : VOUS VOUS ETES TROMPES DE DECENNIE !



Pub de VPC. Manga Dragon Ball en francais : 15 volumes sortis.
Vous savez ce que j'ai fait quand j'ai eu mon premier scanner ? Bah, vous ne voulez pas le savoir. Ogenki Clinic, Iria, les films DBZ, l'animebook Porco Rosso.... Notez les OAV de Shin Angel sur VHS doublées en francais : la traduction avait été assurée par le vénérable René-Gilles "Nao" Deberdt, spécialiste national ès Saint Seiya. Je vous garantis que quand on voit son nom au générique de fin alors qu'on a une main dans la boite de Ouatex, on regarde derrière soi pour s'assurer qu'il n'est pas dans votre chambre en train de vous regarder. Oui, je sais, je devais vous parler de l'art-book Candy Mon-Mon, et voilà que je fais juste le vieux con nostalgique. Et encore, j'ai pas dégainé les Tilt Microloisirs des années 80.



Et à l'époque, pas de Wikipédia pour frimer : même les notes de traduction étaient pointues. Je comprends pas : à l'époque, tout se faisait à la perfection, alors pourquoi il y en a qui réapprennent ce savoir-faire d'un produit bien importé ? Pourquoi est-ce qu'il y a des traductions foireuses alors qu'il y a beaucoup plus de japanophones en France ? Pourquoi est-ce qu'il y a une (auto)censure alors que le hentai qui sortait à l'époque était bien plus dérangeant ? Je lisais ça alors que je n'avais même pas de poils au cul. Si j'avais vraiment été influencé par ce stupre, je serais actuellement en train d'écrire de longs articles sur tout cela en attendant que l'acide fasse effet sur le cadavre qui refroidit dans la baignoire.





Mise à jour : Non, je ne lisais pas Okaz et Yoko. Axel s'occupe de leur cas.



Pendant ce temps : Vous vous souvenez de Goldy, le gentil présentateur du podcast NipponActu qui était parti au Japon il y a quelques mois ? Ouais, moi non plus. Mais il a commencé à monter ses souvenirs vidéo, et le premier épisode est disponible en téléchargement.

Grande Guerre des Maids, état du champ de bataille (épisode précédent) : j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise : nous avons perdu Emma, celle pour qui nous avons forcé un round supplémentaire dans les éliminatoires, celle qui n'avait pas de gros seins ou de costume affriolant, celle qui a tenu jusqu'en quart de finale grâce à nous. La bonne : nous avons vaincu Mahoro. "Nous", car ce tour de force n'a été possible que grâce à la team éditotaku. J'ai eu des messages de lecteurs qui squattaient les ordinateurs de leur boulot, "empruntaient" des hot-spots Wi-Fi municipaux, ou ne manquaient pas de passer 30 secondes sur l'ordi des copains pendant les mi-temps du rugby. Bravo et merci : ce fut violent et sale, mais l'objectif principal est atteint. J'avais prévu de faire un long discours, mais ça attendra le debriefing final ; je crois qu'Axel et moi avons pas mal d'introspection à faire.
Mais ce n'est pas terminé ! L'objectif secondaire est actuellement exposé : Izumi de He Is My Master, un kyste dans l'histoire du studio Gainax, opposée à Siesta, la maid nymphomane de Zero No Tsukaima doublée par Yui Horie (Narusegawa dans Love Hina). Votez Siesta ! Pour l'autre round (Mikuru de Haruhi Suzumiya contre Sanada de UFO Princess Valkyrie), franchement, c'est déjà emballé et pesé pour Mikuru - qui s'en plaindra ?
Nous avons analysé chaque candidate, épluché l'ordre des matchs, poussé les prétendantes qui avaient le plus de chances d'éliminer nos cibles, et nous sommes en train de gagner. Les derniers rounds se dérouleront avec des personnages forts issus d'excellents animes, avec de telles doses de moé qu'il n'y aura même pas besoin de donner des consignes de vote pour avoir un beau podium. Editotaku : Le Bon Goût Dans l'Otakulture Francaise, rien que ça.