Distance, un mangaka engagé ?
Par Aer
Suite à mon article du quartier libre d’été, voici le NSFW promis, ce qui fera plaisir à mon double maléfique. Il n’est pas si very very comme annoncé, car à la base je voulais le faire sur un thème que j’apprécie particulièrement : le futanari. Je me suis retrouvé un peu con devant mon écran, car je n’ai pas vraiment trouvé quoi dire dessus. Peut être un autre jour.
En attendant, bonne lecture !
Je ne surprendrais personne en disant que le Hentai est un marché énorme, trop énorme. Entre les mangas, animes, visual novel, jeux à moitié interactif (oppai slidder, sexy beach, entre autre), et sans parler des doujin, le consommateur est un peu perdu.
En France, nous avons eu quelques sorties, notamment dans le milieu de l’anime avec des titres connus et reconnus comme Bible Black, La Blue Girl, Les pervers du train etc. Pour les mangas, quelques sorties aussi, notamment les G-Taste et peu ou prou tout ce qui était sortit aux States dans la collection Eros Comics. Compte tenu du caractère particulier des supports, il est normal et logique que les éditeurs soient frileux, voir suspicieux.
Dans le petit milieu du fansub, il y a eu pas mal de trad faites pour les animes. Les manga ont eux aussi commencé, mais bien plus lentement. L’ancêtre français étant sans aucun doute la team HHH (Hardcore Hentai Headquarter), suivi depuis par deux trois autres team, comme Oasis France et Futa France (eh ouais !).
Grosso merdo, le type qui veut saisir ce que contiennent réellement ces ouvrages devra se pencher sur le web anglophone, et plus particulièrement les regroupements de Blogs, parfois par des Team entières, parfois par des One Man Standing (comme SaHa ).
Hors donc, il est désormais possible à tout un chacun de capter ces petites histoires croustillantes, et parfois les surprises sont bonnes.
Suite à une discussion endiablée sur le sujet avec quelques personnes via irc il y a de cela quelques mois, un intervenant remplissant son rôle nous a sortit un « J’aime bien le Hentai, mais je n’aime pas trop quand les nanas sont forcées ». Sur le coup, personne n’a vraiment réagis à la remarque, continuant de deviser de qui faisait les plus grosses poitrines, qui faisait les plus violent bukkake, et autres joyeusetés. Mais depuis, je me suis mis à réfléchir là-dessus. Comme de plus en plus d’œuvres se trouvent traduites, il est aisé de choisir ce qui nous plaira le plus, et de voir si, réellement, les femmes sont forcées ou non.
Comment reconnaître un acte forcé quand on ne parle pas le japonais :
Tout d’abord, sortons de cette habitude de prendre les larmes pour des marques de douleurs. Dans TOUT les H-manga, les nanas se retrouvent les larmes aux yeux sous les assauts surpuissants de leurs partenaires. C’est une constante facilement démontrable. De même que la plupart des tics faciaux : les dents serrées, la langue pendante, les yeux révulsés ou exorbités. Tout cela ne dénote pas forcément un acte forcé.
Forcé ? Pas forcé ? Pas forcé ouais.
Le bondage, et autres dérivés, est quant à lui un indice bien plus parlant. Malgré le faite que certains auteurs aiment bien mettre des nanas attachés qui prennent leurs pied, ils s’en servent généralement pour ce genre de procédure.
Un bondage particulier offert par l’ami Type.90.
La plupart du temps, il faudra hélas s’en remettre à son intuition. Des hommes gros et moches, souvent mal dessinés qui rentrent dans une maison, une femme horrifié qui doit faire des choses devant son fils. Il y a surement un acte forcé la dessous.
Une femme se faisant prendre pendant que des électrodes la grillent aux points sensibles et que de la cire chaude lui coule dessus. Je ne sais pas vous, mais je ne pense pas qu’elle soit trop d’accord.
Pas d’image, je vous laisse avec votre imagination.
Brayf, tout ça pour en arriver à ce qui nous intéresse, Distance.
Cette personne officie dans le milieu du Hentai depuis pas mal d’années, comme nous le montre la doujinshi DB. Il a été publié chez divers comics : Séraphim, Tenma, Mégastore et Mégastore H.
Le manga dont je veux parler aujourd’hui a lui été publié dans le comics Man-Ten (ce que je suppose être l’ancêtre du Tenma), et est en quelque sorte « l’œuvre » du mangaka, son histoire la plus connue. Répartie en trois tomes, l’on suit l’histoire d’une jeune fille dans sa nouvelle école, école remplie de gens fous de sexe, of course.
Le trait de l’auteur est assez clair et efficace, facile à repérer. Il fait généralement dans l’oppaï bien sentit, et ça fait plaisir face à la horde de loli accro. Les plus fins auront remarqué que j’avais déjà glissé une de ces planches plus haut.
On a donc affaire à du Hentai sympa, dont la seule « divergence » concerne la taille des seins de ses héroïnes. Pas de sexe démesuré, de kilo litres de sperme ou de batte de base-ball dans l’entrejambe ; pour le reste, les scènes sont sympathiques, pas vraiment exagérées (bien qu’on ait affaire à des dieux du sexe, comme de partout dans le milieu). Du travail de qualité à tous les niveaux. Malgré ce que l’on pourrait supposer en lisant la suite de l’article, Michael Keikaku est sa seule œuvre un peu zarb.
Déjà, cela met la puce à l’oreille. De la qualité dans le Hentai ? C’est peu banal me diront certains. Arrête ton char me rétorqueront d’autres. Oui mais…
Michael Keikaku commence par une scène de sexe banal, entre un jeune homme et une prof. Le dessin est encore assez léger, voir hésitant, à ses débuts. La scène se déroule pépère, et puis tout à coup le monsieur disparaît et une nana (celle de la couverture) se retrouve prise par trois braves gens, avant de se réveiller.
Elle arrive alors en bus dans sa nouvelle école, un lieu catholique ou seules les femmes sont admises, et l’on découvre qu’elle déteste totalement les mecs. Suite à quelques aventures nocturnes avec ces compagnes de chambres qui, elles, ne se gênent pas pour inviter des mâles, Midou, notre héroïne, se retrouve coincée dans un placard avec un garçon déguisé en nana, vu qu’il faisait le guet. Complètement beurré, elle commence à se le faire, jusqu’à se rendre compte de son erreur, et le tout finit par une petite scène ou elle dit se faire « encore violé ».
Après toutes ces aventures, une de ses nouvelle amie vient la réconforter, et l’on découvre alors son passé dans un flashback.
Retour au mec du début de tome, Shizuku, de son nom, est l’exemple type du connard de Hentai. Se tapant toutes les nanas qui passent sans aucun scrupule, il avoue juste aimer ça. A ce moment, sa prof de bio chimie l’invite à une petite « discussion » avant de lui faire ingurgiter une pilule lors d’un baiser langoureux. La prof continue de le questionner sur ce point pendant leur échange, jusqu'à une prophétie qu’elle lui fait qui ne tarde pas à se réaliser.
A partir de là, les deux chapitres suivants sont plus qu’intéressants. Tout d’abord Midou découvre son nouveau corps et les attraits qu’elle provoque sur les hommes, les réactions débiles de ses parents. Elle se retrouve rapidement à jouer de sa poitrine afin de se faire payer un repas gratos, et décide de se barrer vite fais à la fin avec un des deux hommes qui lui ont fait cette proposition. Ce petit gros se retrouve être un otaque (évidemment), qui se sent tout gêné et excité d’avoir une jeune demoiselle chez lui. Elle commence à en jouer plus par fun qu’autre chose, avant que la situation ne dérape inévitablement.
Ca manque de Type.90 tout ça.
A partir de là, notre héro/ine fait quelques observations :
Premièrement, il/elle découvre qu’une nana est moins forte qu’un mec.
Deuxièmement, il/elle découvre que les réactions corporelles d’une nana lui explosent le cerveau.
Troisièmement, malgré son refus de coucher, il/elle se sent tout excité.
Quatrièmement, continuant dans ce coté, il/elle ne peut pas se retenir de gémir, de répondre aux attentes de l’otaque.
Cinquièmement, qu’un sexe masculin n’est pas forcément très beau vu d’en dessous, ni lors d’une pénétration (oui en plus la pilule l'a rendue vierge).
Finalement, il/elle se retrouve dans la même situation que la plupart des femmes avec qui il/elle couchait.
Par la suite, Midou va commencer à s’intégrer dans l’école, avant de se retrouver à nouveau en face à face avec sa némésis, à savoir la prof de bioche. Celle si c’est fait implanté son ancien pénis (ne me demandez pas comment ni pourquoi, ça reste du Hentai) et décide de la foutre enceinte.
Fin du premier tome, tin nin !
A la lecture de ce tome, j’avoue avoir été surpris par le travail effectué par l’auteur. On reste bien sur dans une approche sexe et désir propre au Hentai (quel homme n’a pas rêvé d’être une femme ?), et le tout sert bien sur à amener des scènes excitantes. Mais ce petit côté « tavu ce que c’est que d’être une nana dans le H, noob ! » m’a titillé. Déjà, proposer du Hentai bien construit, avec des relations un poil approfondies entre les persos est rare, mais montrer au lecteur qu’il n’est qu’un petit con remplis d’une vision tronqué du sexe, c’est balaise.
Cela fait quelques temps que je vois ce genre de manga, amenant à un peu plus de respect et de réflexion. Je ne sais pas s’il s’agit juste d’une mode, ou bien si le phénomène glisse vers une nouvelle pente, mais il est très intéressant.
Merci aux membres de hentai rules d’avoir traduit ce premier tome. Le deuxième est trouvable sur la toile, et le troisième est en cours chez Tadanohito.
Par lectorat le 17 décembre 2008, 01:29 - Japanime - Lien permanent
Commentaires
Le concept de forcé/pas forcé ne doit pas être abordé de cette manière. Ce qui est le plus important, c'est tout ce qui se passe en réalité dans la tête du lecteur, car c'est d'abord ce qui l'excite ou non qui fait ce qu'il imagine. Dans le cas du loli (je parlerai du loli parce que je ne connais que ça) je les aime personnellement très "entreprenantes" et pas vraiment les raep sauvages dans les toilettes, or, étant donné que ces derniers dominent le genre, il est assez simple de transformer une scène de raep en quelque chose d'excitant en se disant simplement, ou plutôt en niant le coté forcé de la loli, en règle générale, il y a assez courrant après la scène en question qu'il y ait deux ou trois cases montrant la loli malgré tout bien contente de son expérience, et on finit par avoir un automatisme d'imagination.
En gros, quand on a pas le texte, le lecteur est libre de dire si oui ou non la fille est forcée de faire ce qu'elle fait, si on est un pervers sadique, on imagine qu'elle est forcée, si on n'est un pervers gentil, on imagine que non, le reste n'a que peu d'importance.
Compte tenu du caractère particulier des supports, il est normal et logique que les éditeurs soient frileux, voir suspicieux. >> Je crois qu'il y a un autre problème : le fait que le hentaï se vende mal en France. Au cours d'une discussion ne portant pas du tout sur le H, l'un des membres d'Asuka a indiqué que ce genre de manga était peu rentable, ce qui expliquait, selon lui, que les grands éditeurs ne s'en occupent pas.
Tout d’abord, sortons de cette habitude de prendre les larmes pour des marques de douleurs. >> Il n'y a pas que dans les relations sexuelles du H que l'être "au dessous" pleure. L'une des interprétations dit que ces larmes exprimeraient d'une manière plus brute, plus intense, le désir du partenaire "au dessus". Cette expression plus "violente" du désir (voire des sentiments quand il y en a) pourrait être une sorte de réaction/compensation (?) à la retenue des hommes japonais en général, du moins envers les femmes. De plus, il semblerait mal vu qu'une femme japonaise soit consentante dès le départ (dans la fiction sexuellement explicite, ailleurs j'espère que non ^^; ). Son malaise, son inexpérience soulignerait sa pureté, alors qu'un comportement enthousiaste (au début toujours) serait vu comme immoral.
En gros oui Goldy, mais le texte est quand même présent. C'est bien beau de dire que ton imagination te donne ce que tu veux, reste que l'auteur a pourtant fait une situation qui peut changer du tout au tout suivant que tu comprennes ou non ce qui est écrit dans les bulles.
Tu peux nier le coté violent d'un acte sexuel tel que celui que tu décris, il n'empêche qu'il reste tel qu'il est sous tes yeux.
C'est en cela que l'effort de traduction qui se met patiemment en place est louable. Il y a des manga que je ne lis même plus après avoir compris leurs contenus. D'autres que je trouve bien plus intéressant (et pas seulement pour leur côté porno).
En même temps, beaucoup de hentaïs seraient inintéressants sans les perversions morales qu'ils recèlent
Goldy >> étant donné que ces derniers dominent le genre
Ce n'est pas du tout mon impression. Dans l'ordre, dans LO 2009/01:
1/ La loli se jette sur un monsieur qui n'a rien demandé.
2/ Batifolage amical.
3/ Trois pages d'attouchements non-con, 20 pages de loli menant la danse.
4/ La loli mène son grand-frère par le petit doigt.
5/ Idem.
6/ Et encore une fois.
7/ Là la consensualité est discutable, mais ce n'est pas violent.
8/ La loli mène son professeur par le petit doigt.
9/ Pas consensuel.
10/ La loli mène son tonton par le petit doigt.
11/ Batifolage de camarades de classe.
12/ La loli mène un camarade de classe par le petit doigt.
13/ La loli (mmph) mène un voisin par le petit doigt.
14/ La loli est sauvée de son père maltraiteur.
15-16/ Pas de sexe.
Il n'y a de raep que dans 9, à la rigueur 7 et une partie de 14. Dans la grosse majorité des cas, l'initiative est du côté de la loli.
Finalement, c'est pas vraiment du futanari, mais plutôt du sex-change, non ?
Dans Michael Keikaku, la prof de bioche garde ces parties féminines en plus d'avoir le pénis de l'autre donc ~~. Midou par contre oui, est devenu une femme, totalement.
Ah le hentai, un sujet inépuisable, et c'est encore mieux quand des gens intéressants en parlent. Pour ma part, je ne prends du hentai que traduit (hentairules, hentai from hell, fakku, etc) même si je me réserve le droit de survoler le texte. Je n'ai rien contre les rewrite sauf quand les prénoms sont dégeulassement américanisés (Jerry et Cindy sont dans un bateau...). Il ne me viendrait pas à l'esprit de faire mon propre rewrite en ignorant les dialogues histoire de censurer ce qui me déplaît: il y a assez de choix pour éviter ce genre de combine, d'autant que le reap n'est pas ce que les teams traduisent massivement.
Comme l'a compris l'auteur de l'article, on ne lit pas le hentai que pour le pron mais aussi pour ses historiettes des fois bien décalées qui vont plus loin que l'exploration d'un tabou.
A propos des larmes, elles sont devenues très présentes dans le hentai, au point de perdre leur 1er sens d'indicateur de douleur/peur pour englober un panel plus large d'"émotions", mais il faut faire un distingo entre les larmes qui coulent et celles qui demeurent bien rondes au coin des yeux. Perso je m'en passerais bien.
@Aer : C'est bien pour cela que j'ai précisé dans le cas où les textes ne sont pas traduits. J'ai souvent ressentie par le passé un fort sentiment de culpabilité après avoir lu une version traduite d'un manga sur lequel j'avais fappé furieusement en imaginant quelque de totalement différent de ce que l'auteur avait écrit. C'est pour cela que je dis que quand on a pas de texte, ce qui compte le plus, c'est bien ce qu'on imagine, et que l'idée première exprimé par l'auteur n'est pas importante (sauf quand on peut le lire).
@mt-i : Effectivement, le dernier comic lo est dans ce ton là, mais je pourrais te citer d'autre comic lo qui sont à l'inverse, avec un contenu qui "jure" presque avec les magnifiques couvertures de cette publication.
Je m'attendais à du vrai futanari, je suis deçu. DECEPTION.
(bon tu me rappelles que faut que je finisse la traduction d'un doujinshi pour le Noël du Néant Vert moi.)
Un article sur Distance ?
Haha, Aer' !!!!
Non, sérieusement, cet auteur est tout à fait comme tu le décris. Bon, cependant, j'ai été exposé à des autres versions moins "futanaresque" ou "sex change" donc, sans le message que tu évoques forcément.
Néanmoins, c'est vrai que c'est un peu ce "problème" culturel nippon de penser qu'à ses débuts dans la découverte du sexe, une fille doit être hésitante et non pas directe dans ses avances sinon cela en fait une dépravé.
Du hentaï sans la trop grande présence de ces préjugés nippons, ça existe ?
Non mais justement, ce texte N'EST PAS sur du futanari.
@Goldy : Faut pas voyons, suffit de se dire que plus jamais jamais jamais ......
@Tomb : Je fais le prochain sur Hellabuna si tu veux ;).
Petit HS sans l'être totalement:
hentairules est tenu par un français aka olivier ^^
http://www.hentairules.net/2007/08/...
Pour montrer que c'est un français. ;)
Sinon, il suffit de regarder parfois quelques commentaires pour comprendre que c'est lui le seul admin ^^
Effectivement j'avais déjà remarqué ça, tout comme The Guardian qui traine sur Futanari Palace, c'est lui qui avait mis en place le site lifeofsara (mort depuis), il est sur Futa france maintenant. On ne se refait pas.
Il y avait aussi La Mangouste sur l'ancien fora de masterbloodfer, mais aucune idée de ce qu'il est devenu. Tout comme les anciens de Emulebdx.
En gros, les français sont le plus au taquet sur la traduction de hentaï ? Quelle surprise !
Hmm non, la c'est plutôt au niveau de l'échange en faite. Même si j'ai été surpris du nombre d'inscrits sur Futa France ^^.
Pour mettre à jour le post de Aer, je voudrais juste vous signalez que l'url de la HHH a changé pour www.hhh-world.com
Byeeee
Lukia, couteau suisse chez HHH