Par QCTX -

Je ne suis pas un gamer.
Je sais, je me répète souvent, mais c'est pour mieux préciser le contexte.
Je ne suis pas particulièrement fan de furries non plus (même si je n'ai rien contre non plus, après tout, c'est un fantasme humain).
Non, c'est vrai, j'ai beau avoir, grâce au Raton et à Poshu pas mal de connaissances vidéo-ludiques, je n'en reste pas moins quelqu'un de pas vraiment attiré par les jeux vidéos.
Ça doit venir de mon rejet de la loose. J'ai horreur de perdre.
J'ai terrifié ma petite sœur aux petits chevaux tellement j'ai pu être de mauvaise foi. Ça doit être ce qui fait que, pour que j'en arrive à apprécier un jeu, il faut juste que ce soit un jeu où je ne perde pas rapidement. Voire que j'arrive à passer le premier niveau, ça peu suffire.
Et si en plus, ce jeu a bénéficié d'une adaptation en anime (et non l'inverse), alors il y a de grandes chances que j'en dise du bien.


Bon, je vais donc vous parler un poil du jeu Utawararerumono.
J'ai commencé à entendre parler d'Utawarerumono à l'Epitanime, pendant le karaoké où je m'extasiais devant la beauté des graphismes d'une AMV.
Renseignements pris, il existe bien une série, qui est elle-même l'adaptation d'un jeu sorti tout d'abord sur PC (en 2002) avant d'être porté sur PS2 (en 2006). Ce portage à permis notamment de promouvoir la sortie de la série (26 épisodes + 4 spéciaux) disponible depuis peu chez un éditeur qui a le bon goût de supporter la Déesse.

Voir la série avant de jouer au jeu n'est absolument pas une priorité. En fait, c'est même presque une gêne, parce que vous risquez de vous faire chier comme un rat mort, surtout au début de l'aventure qui vous présente l'univers du jeu. Pour en terminer avec l'animation, sachez qu'une OAV un peu plus "osée" que la série est en cours de préparation. Joie.
Oui, Joie, parce que l'anime est quand même loin d'être moche. On pourra lui reprocher un scénario un peu brouillon sur la fin et l'utilisation abusive d'image de synthèse lors de déplacement des armées, mais à part ça, c'est une série qui vaut vraiment le coup.

Revenons au jeu. Il s'agit d'un mix étrange entre un visual-novel érotique (enfin comme peuvent l'être les visual-novels, si vous êtes venus pour ça, passez votre chemin) et un tactical RPG.
Comment ça se passe ? En gros, vous avez deux phases : les looonnggues phases de texte à cliquer, cliquer et cliquer encore. Bien que vous ayez de temps en temps un choix de destination à faire via des images (et pas de choix de réponses à des personnages, pour une fois). Et puis de courtes phases de combats (BASTOOOOONNNNN !) ou vous déplacez vos pions sur un plateau de cases en tenant comptes des limitations du terrain ou des capacités de vos personnages. Ouais, je sais, je n'apprends strictement rien aux habitués qui trainent sur ces pages. Mais c'est moi qui rédige, tant pis pour vous.


Faisons un petit tour sur les personnages, puisque, VN oblige, ils sont extrêmement développés scénaristiquement (et certains physiquement, bien entendu) :


Hakuoro (ハクオロ) : c'est le nom qu'on lui a donné parce qu'il ne se souvient plus du sien. En fait son nom, ça pourrait être le vôtre, puisque lui, c'est vous. Enfin, le héros quoi, celui dont vous allez suivre les aventures. C'est visiblement un type qui sait plein de choses sur tout, sauf sur lui, puisqu'il souffre d'un problème génétique. Et le pire, c'est que la seule arme qu'on arrive à lui foutre dans les mains, c'est — tenez-vous bien — un éventail. En métal. Oui, vous avez bien lu, un héros masculin avec une arme de fillette. Vous êtes aussi équipé de série d'un masque à la fonction inconnue et que vous ne pourrez pas retirer.


Erurū (エルルゥ) : Medic ! Celle qui vous a trouvé et sauvé. Vous remarquerez son anneau et ses magnifiques oreilles en fourrure véritable. Ceux qui ont vu la série doivent se souvenir d'une mémorable scène où l'on s'aperçoit que sa queue est bien accrochée. Oui, ce n'est pas une erreur de frappe, vous avez bien lu.
Donc, c'est elle qui vous sauvera les miches en plein combat. Enfin, à condition qu'elle soit à portée. Petit détail, elle n'a aucune capacité d'attaque, évitez de la laisser trop longtemps dans une ligne de tir. Ou à la traine, sinon elle ne vous servira plus à grand-chose. Ho, et bien sûr, elle vous accompagnera immanquablement à chacun de vos combats. Impossible de s'en défaire.


Arurū (アルルゥ) : à ne pas confondre avec sa grande sœur, c'est la loli "yandere" du groupe. J'ai mis des guillemets parce que la violence, ce n'est pas vraiment elle qui va l'apporter, mais son chaton. Un joli chaton de combat (non, elle n'a besoin de crier torse nu en levant une épée) qui craint l'eau, mais vous sera bien utile lors des premiers combats.
Elle est bien timide avec les étrangers, mais son point faible reste les rayons de miel tiré de la ruche (larves incluses). Elle saura cependant se montrer machiavélique lors de certaines confrontations à condition que le terrain ne soit pas humide.
Et histoire de rester politiquement correct, non, elle ne passera pas à la casserole. Dommage, hein ?


Tusukuru (トゥスクル) : la vieille du village. Veille sur les deux frangines (et vous) avant de succomber aux accès de rage d'un kikoolol éconduit. Transmettra ses connaissances et sa passion des herbes médicinales à Eruru.


Oboro (オボロ) : Chef d'un fortin voisin au début de l'aventure, il vous rejoindra rapidement. Très inquiet pour sa frangine atteinte d'une maladie incurable (et accessoirement aveugle), il fera tout pour son bonheur sans aucune honte. Manie deux épées à la fois et se donne l'air d'un voleur avec sa cape. Il restera tout au long des combats l'un des "bourrins" bien utiles pour fignoler un gros monstre. Oreilles d'elfe poilues.


Dorii & Guura (ドリィ・グラァ) : Archers. Réservent une GROSSE surprise à ceux qui ont vu l'anime et aux amateurs de twincest. Entièrement dévoués à leur maître, ces deux-là forment un couple qui vous fera découvrir que le décor est destructible. Ce qui sera très utile pour les faire monter en compétence. Ce levelling deviendra intéressant quand vous pourrez placer des coups spéciaux, n'oubliez donc pas de les faire participer régulièrement.


Yuzuha (ユズハ) : La petite malade qui ne connait rien du vaste monde, mais sait reconnaitre les gens à leur odeur (à défaut de les voir). Très inquiète des décisions que son frère est prêt à prendre "pour son bien". Sa maladie incurable lui interdit de quitter sa chambre. Mais cela n'empêche personne d'y rentrer.


Benawi (ベナウィ) : Le bishonen de service. Très capable contre des humains, il est en revanche totalement inutile face à des monstres. Le fait d'utiliser une monture et une lance lui permet d'avoir une petite allonge supplémentaire lors des combats. Il est la droiture incarnée au point d'en faire un personnage chiant à en mourir. Oreilles humaines.


Kuro (クロウ) : le sous-fifre qui se prend pour un bourrin. Lui aussi il est monté (donc avec une allonge supplémentaire), lui aussi il a une formation de militaire, et il se la pète grave, mais... il ne sert pas à grand-chose en fait. Oubliez-le.


Uritori (ウルトリィ) : Diplomate/Magicienne. L'une des représentantes de la plus grosse religion sur cette planète, très utile sur le terrain pour ses capacités de magie à large rayon d'action. Au niveau du scénario, elle vous permettra de nouer de nombreuses relations diplomatiques.
Son peuple n'est pas équipé de queue ou d'oreilles spécifiques, mais d'une magnifique paire de monumentales ailes blanches. Oui, ça ne l'empêche pas de se retrouver dessous.


Kamyu (カミュ) : Petite sœur de la précédente. Spécialiste en magie noire ciblée, mais dévastatrice. Atteinte d'une étrange maladie elle aussi, elle sera très utile sur le champ de bataille : ses ailes lui permettent de se déplacer facilement et même au corps à corps elle tient la route (enfin, mieux que sa grande sœur). Leur différence ne s'arrête pas là, puisqu'elle est la seule représentante de sa race à posséder des ailes noires. Elle se liera très rapidement d'amitié avec Aruru et Yuzuha (non, pas de possibilité de thresome).


Karura (カルラウアツゥレイ) : "Bourrin" de première classe. Cette jeune fille manie sans peine un heu... "bout de ferraille" de plus de deux mètres de long (me demandez pas comment elle traverse les couloirs avec ça) et qu'elle manie d'une seule main, excusez du peu. Sans conteste l'un des perso les plus travaillés psychologiquement : ancienne princesse, vendue comme esclave, n'en fait qu'à sa tête, se fiche des conventions et du protocole et boit le saké comme du petit lait. Elle se révèlera attentionnée et délicate s'il le faut. À toujours placer en première ligne.


Touka (トウカ) : Bourrin, mais d'un autre style : grosse résistance. Peut tenir sans problème plusieurs assauts simultanés avant l'arrivée de la cavalerie. En première, ligne aussi. Les gens de son peuple son connus pour être tous des héros de la justice, de fins techniciens. D'ailleurs, on en croisera un autre, vers la fin de l'histoire qu'il ne faudra absolument pas hésiter à placer au premier rang aussi, vu que ce sera un bourrin monstrueusement suréquipé.
Elle restera cependant naïve et timide, très à cheval sur le règlement. Légèrement atteinte de lolicon, par ailleurs (non, rien de très graphique à ce sujet). Pas d'oreilles d'animal, mais des sortes d'ailes miniatures à la place des oreilles.



Voilà, je vais vous donner quand même quelques trucs pour bien démarrer le jeu.
Tout d'abord, n'oubliez jamais d'aller faire un tour dans le tuto. Oui, je sais, ça a l'air débile dit comme ça, mais c'est vital. Car le tutoriel se débloque petit à petit selon votre avancée dans l'histoire. Et certaines explications ne vous seront accessibles qu'une fois que certains personnages vous auront rejoint. Donc avant le début de chaque combat, prenez les temps d'aller faire un tour dans les options (et de sauvegarder au passage) pour accéder au tutoriel.
Même chose pour les scènes de Q, ne pensez pas tomber dessus tant que toutes les filles disponibles ne sont pas sous votre toit. Et ne perdez pas votre temps à sauvegarder ces scènes-là, elles deviennent automatiquement dispo dans les bonus du disque.

Dans les options, une mini-encyclopédie permettra de vous y retrouver parmi tous les mots compliqués. Oui, parce qu'évidemment, tous les termes un peu spécifiques (comme les élémentaires, les noms propres, les lieux...) vous sont donnés en VO, ce qui est parfois un peu difficile pour s'y retrouver. Le but du jeu est tellement simple que j'hésite à le rappeler ici : vous commencez par défendre votre village contre des agresseurs divers, avant de peu à peu devoir gérer une surface de plus en plus grande et des conflits de plus en plus importants. Et ne croyez pas que se rendre maitre du pays soit un métier de tout repos, loin de là.

Au niveau des combats, faites bien attention au système d'éléments (feu/eau/terre/vent/magie) qui se contrebalancent comme un JanKenPon. Système très utile au début de l'histoire, que l'on abandonnera peu à peu au profit de la magie. Les combats en terrain dégagé vous permettront de placer au mieux vos personnages en fonction des éléments ennemis.
Quand vous ferez face au boss de fin de niveau, méfiez-vous de leurs attaques. En plus d’être dévastatrices, elles ont une superficie d'attaque bien plus élargie que les autres attaquants.
Sinon, utilisez les techniques habituelles en RPG : déplacez-vous en groupe plus ou moins resserré selon le nombre d'assaillants et surtout n'isolez personne. Dès qu'un de vos personnages se retrouve entouré de trois côtés à la fois (même s'il est un bourrin), il aura très peu de chances de survie, rapatriez-le au plus vite.

Autre astuce : la touche "Alt" doit toujours être maintenue lors de l'attaque d'un ennemi. Ça permet d'enchainer par une seconde attaque (beaucoup moins puissante, mais c'est toujours ça de pris). Du moins, au début de la partie. Au bout d'un certain temps, combiné avec la jauge d'énergie, elle permet le déclenchement d'attaques dévastatrices.

Petit truc chiant par contre, on est obligé d'indiquer au jeu que l'on a fini de déplacer un personnage pour pouvoir passer au suivant. Même si ledit personnage ne peut rien faire d'autre. On a aussi droit à quelque temps de chargement un peu lent entre deux écrans dans la partie VN, mais rien de bien insurmontable. Juste que ça surprend quand on est habitué à la fluidité depuis 30 minutes.


Dans la partie visual-novel, vous en prendrez plein les mirettes. Parce que si le texte peut être très soporifique (et si vous avez déjà vu la série, le scénario ne risque pas de vous surprendre), il n'en est rien des images de toute beauté réalisées par Takahashi Masakishi.
Par rapport au scénario de l'anime, certaines phases sont un poil raccourci alors que certaines sont rallongées. On en apprend notamment beaucoup plus sur les origines de la bête et les salles de haute technologie (ne m'en demandez pas plus, ce serait du spoil).

En prenant le temps de bien lire tous les dialogues, j'ai bien dû passer une trentaine d'heures (calcul "à la louche", c'est pas comme si je savais vraiment estimer ça) pour finir le jeu. Une fois le jeu en mode "Normal" terminé (suffisament simple pour qu'un joueur aussi mauvais que moi y arrive) on peut passer en Hard Mode (avec encore trois niveaux de difficulté) : temps limité pour les mouvements, turn-over plus important dans la liste des tours, force de frappe plus importante...
Gros avantage, la touche "Control" permet de passer les dialogues en accéléré pour qui souhaiterait refaire le jeu, ou retrouver un passage précis. D'ailleurs, vous avez de quoi loger 99 points de sauvegardes. On n’en demandait pas tant, mais c'est pas plus mal.



Petit détail sympa : le dernier morceau du tutoriel ne sera débloqué qu'une fois le jeu terminé et permettre une "visite interactive" des studios Leaf à Tokyo. Enfin, interactive dans le sens où c'est vous qui choisirez qui vous allez interviewer en premier. Tant qu'on y est, une fois le dernier combat terminé, laissez défiler les crédits et en revenez surtout pas à l'écran titre tout de suite : une suite de petites scènes autonomes se lance alors et vous en dit plus sur la suite de l'histoire.

Le DVD contient carrément une section bonus qui vous permettra de revenir sur une galerie d'images, la playlist, le replay des scènes H, le benchmark et un système de transfert des données vers une sorte d'équipement mobile appelé P/ECE. Je n'ai absolument aucune idée de ce que ça peut être, si ce n'est une sorte de mini-console.


Le DVD original est facilement trouvable sur le net. N'hésitez pas à faire appel aux convois de faux ânes des montagnes d'Asie dans lesquelles coulent des rivières impétueuses. Vous n'aurez ensuite plus qu'à récupérer l'excellente traduction (en anglais - faut pas rêver non plus) des petits gars de Mirror Moon.
Même pas besoin de modifier son clavier, ses locales ou quoi que ce soit. Vous lancez l'exécutable de traduction, indiquez le chemin vers le disque idoine et vous laissez travailler la machine. C'est beau la technique, hein ?
Vous avez une machine un peu ancienne et vous avez peur qu'elle ne puisse supporter la montée en charge ? Les développeurs ont pensé à tout, un benchmark est proposé dans les options. Plus vraiment utile aujourd'hui, mais l'intention est quand même très sympa.

Voilà, vous attendez quoi pour aller y jouer ?

Toutes les images de cet article sont copyright 2002/2003 Studio Leaf/AQUAPLUS.