La musique de jeux vidéo en France
par Kirox
Cet article a pour but de faire une sorte de point sur le statut en France de ce genre musical très particulier qu'est la musique de jeu. Pourquoi ne voit-on quasiment pas de cds en vente, de concerts officiels, ou de cover band, alors que le jeu vidéo est un média de plus en plus majeur, que sa musique a toujours été un élément essentiel du produit, et que n'importe quel badaud moyen est capable de siffler le thème de Mario ? Des réponses un peu plus bas... peut-être.
Les seuls cds officiels déjà sortis en France se comptent sur les doigts d'une main. Silent Hill 2 ou Metal Gear Solid 2, voire éditions contenant l'ost avec le jeu lui-même (Persona 4, Dissidia), ce ne sont qu'exceptions qui sont poussées par l'éditeur pour accompagner la promotion du jeu. Aucune maison de disque française n'est spécialisée dans le domaine, laissant les acheteurs recourir à l'import pour devoir acquérir les précieuses ost. Sur ce point, nous en sommes au même point que la musique japonaise en générale, qui malgré quelques percées récentes (on peut trouver un petit rayon J-Pop dans certaines grandes enseignes), reste très confidentielle et vite limitée sans passer à l'import.
Concerts officiels. Alors là c'est encore pire, ça n'existe quasiment pas. A ma connaissance, il n'y en avait même jamais eu, jusqu'à l'arrivée de la tournée Video Games Live l'année dernière à Paris, pour deux concerts. Le premier en juin 2008 dédié à Blizzard, l'autre plus traditionnel en décembre 2008 avec une setlist brassant les grands classiques du jeu vidéo. Le principe de rejouer des musiques de jeu vidéo par un orchestre symphonique est un principe courant et a déjà été fait de nombreuses fois ailleurs, mais pourtant c'était pourtant la première fois qu'un concert du style arrivait en France. D'ailleurs le premier a plutôt bien marché puisqu'ils remettent ça à la fin d'année. J'avais fait une critique assez mitigée, mais je continue de penser qu'il faut y aller, ne serait-ce que pour montrer qu'il y a un public en France pour ce genre de musique, et espérer voir un jour d'autres concerts du style arriver.
Le monde amateur, peut-être la partie la plus importante. Aucun fan de Touhou par exemple n'ignore que le nombre de doujin albums dérivées des ost du jeu est tout simplement hallucinant. Mais même hors du Japon, la communauté amateur réunie autour des musiques de jeux vidéo est très développée, avec une foultitude de sites où ils peuvent réunir leurs arrangements. Quelques français y traînent d'ailleurs, j'en reparlerai plus bas. Il existe également toute une floppée de cover bands (des groupes amateurs qui ne font que des reprises), se produisant au Japon ou aux Etats-Unis, soit dans les grandes conventions, soit carrément dans des concerts indépendants. Peu nombreux sont les équivalents français, que je vais essayer de lister toutefois. Et ne me dites pas « c'est normal, on est incapable de faire de la bonne musique en France », vous savez que c'est totalement faux.
En live
Le Video Games Live, j'en ai déjà parlé plus haut. Ceci dit, ce n'est pas exactement une activité purement française, mais un événement international crée par Jack Wall et Tommy Tallarico, où ces deux derniers se déplacent avec leur staff de pays en pays et dirigent les orchestres locaux. Enfin toujours est-il que ça reste un concert de musique de jeu sur le sol français.
Si vous traînez en convention, vous avez sûrement déjà croisé l'association Doremi Game & Cie, qui y font régulièrement des concerts. Plusieurs membres se relaient pour rejouer au piano, à la guitare ou à la flûte des standards du jeu vidéo de façon plutôt acoustique. Seuls sur le créneau en France, ils apportent la touche game music à ces conventions où est souvent réuni le cœur cible de ce genre de prestation.
Vous connaissiez sans doute les deux autres, celui-là peut-être moins : voici André Duracell. Cet homme est un véritable fou furieux, qui utilise simplement une batterie bidouillée pour reprendre des musiques de jeu vidéo. Ok, une batterie bien bidouillée de partout avec des petits appareils électroniques, qui font que quand il tape sur un tambour ou frappe une cymbale, un son se déclenche. En programmant ainsi à l'avance ses patterns, et en connaissant bien son instrument, le monsieur a ainsi un véritable orchestre programmé, tout en lui laissant une marge d'improvisation assez libre. Pas très parlant hein? Regardez plutôt en vidéo pour voir ce que ça donne : écoutez moi ce Space Harrier de folie ! Ou cette version du niveau 1-2 de Turrican ! Ou ce Ninja Spirit ! Bref ça tue, j'ai eu l'occasion de le voir une fois en live, et il est franchement génial, se donne à fond, et musicalement le mélange est réussi. Pour l'instant il n'a pas l'air de tourner en ce moment, mais il reprendra sûrement la route, et je vous conseille fortement d'aller jeter une oreille si un jour il passe près de chez vous (surveillez son myspace).
C'est à peu près tout à ma connaissance pour les prestations lives, si vous en connaissez d'autres n'hésitez pas à me flageller si j'ai fait un oubli notable (je connais très mal la scène Chiptune par exemple, il y a peut-être des groupes français qui se produisent dans ce style?).
En jeu
On va éviter de parler de l'ost des jeux Mindscape, pour évoquer plutôt des jeux qui nous font un peu moins honte. Dans la catégorie « les bons jeux français », deux hommes se démarquent tout particulièrement en la personne de Michel Ancel et Frédéric Raynal. Le premier sait bien s'entourer à chaque coup, sur Rayman premier du nom c'est le musicien Claude Samard qui s'est chargé de l'ost du jeu, un spécialiste de la guitare assez reconnu dans le milieu. Pour Beyond Good and Evil, c'est Christophe Héral aux commandes de cette excellente et très variée ost. Héral est un compositeur surtout spécialisé dans les musiques de films, et BG&E est sa seule œuvre vidéoludique. Pour Raynal, son compositeur attitré se nomme Philippe Vachey, qui a donc œuvré sur Alone in the Dark, Shadow of the Comet et Little Big Adventure entre autres.
Mekensleep et Arkedo sont deux studios français qui ont fait un peu parler d'eux récemment pour respectivement Soul Bubbles pour le premier, Nervous Brickdown et Big Band Mini pour le second. Derrière la musique de ces trois jeux DS se trouve le même duo de compositeurs : Yubaba, que vous avez peut-être aperçu en présentant un 101% un vendredi il y a quelques mois, si vous êtes un spectateur de Nolife. Trois jeux fort sympathiques et accompagnés tous de bonnes musiques adaptées. On espère qu'ils iront loin !
Sur le net
CarboHydroM : un guitariste marseillais très talentueux, qui reprend des morceaux de son choix dans un style rock excellent. Tout est fait à la main, à part la batterie qui est séquencée. Il ajoute même sa voix sur certains morceaux, comme cette version ultime de Corneria de Star Fox.
Morceaux choisis : Moon Level de Duck Tales, medley de Zelda 3 (19 minutes !), thème des courses de Mario 64
L'excellent site Grospixels consacré au rétro, contient une section remixes fort bien foutue, composée de divers musiciens bossant pour le site. Les arrangements contiennent le plus souvent le combo guitare/basse/batterie, mais on trouve parfois du piano et d'autres instruments plus variés.
Morceaux choisis : Level 1 de Axelay, Celes de Final Fantasy VI, Medley Bubble Bobble
Scaredsim : encore un français talentueux, qui utilise des instruments variés et une excellente production et mixage pour donner des morceaux de qualité. De plus il participe comme CarboHydroM régulièrement aux concours du site Dwelling of Duels, et assure régulièrement une belle représentation des français grâce à ses tueries.
Morceaux choisis : Flying City (Thunderforce IV, Sonic 3, Sonic and Knuckles), Declaration of War (Gradius III), Clockwork (Castlevania III)
Des passionnés qui ne se montrent que sur le net, dommage qu'ils ne fassent jamais profiter de leurs talents dans une performance live. Un jour peut-être...
Par lectorat le 26 juillet 2009, 15:20 - Jeux vidéo - Lien permanent
Commentaires
Le chiptune, ça bouge pas mal. J'ai un ami qui est dedans depuis trois ans maintenant, et il se déplace régulièrement pour des concerts (une fois par mois, minimum), que ce soit en France ou dans les pays frontaliers (Allemagne pas mal, Suisse beaucoup grosse communauté apparemment la bas).
Ca reste sacrément underground et ça plait bien aux bobos branchés, mais y'a de quoi faire si on met le doigt dedans.
Après, dire que ce sont des groupes... c'est plus souvent des one-man, ou des duo à la rigueur. Pareil pour le coté JV, ils s'en servent bien évidemment, mais ça dépasse les carcans assez rapidement (n'empêche qu'il faut le voir bosser sur sa... GameBoy !).
Je n'ai vu mention nulle part de Sidabitball (Pierre Boquet de son vrai nom), alors qu'il est loin d'être un inconnu sur la scène Chiptune. Le mook Pix'n'love a même fait une interview du monsieur...et propose sa compilation à 10€ seulement (enfin moi je l'ai eue en cadeau :3).
Après, ce n'est pas tellement l'aspect musical que vidéoludique qui coince : je n'apprends à personne que la France est un pays qui a du mal à considérer le jeu en général (et le JV en particulier) comme autre chose qu'un passe-temps inutile pour gosses. Donc dur dur de percer et de proposer quelque chose de manière "officielle"...
Très bon thème d'article ! Tu es allée fouiller du côté fanbase, ce qui est intéressant. Cependant, tu as fait un énorme oubli : Overclocked Remix ! Ce site existe depuis 1999, je le consulte depuis des années pour piocher des perles rares en matière de réinterprétation de musiques geeks. En l'occurence, c'est vraiment LA référence dans le domaine. Une des plus belle perle du site étant, selon moi, la track "Ascension to cosmo canyon", de Reuben Kee.
>>> http://www.ocremix.org/
En tout cas, merci pour les liens, y en avait un paquet que je connaissais pas.
Intéressant état des lieux.
Cela dit, j’ai du mal à saisir l’intérêt, d’un point de vue musical, d’une scène « musique de jeux vidéo » et de sa présence dans les bacs.
Une musique de jeu est, par définition, partie intégrante du jeu ; c’est au sein du jeu, en relation avec ses autres éléments, qu’elle fait son effet. Du coup il n’y a pas de raison qu’une bonne musique de jeu ait un quelconque intérêt à être écouté pour elle-même (*). Il y a bien entendu des exceptions (celle de Silent Hill 2, puisque tu l’évoques, qui est très bonne), mais c’est pas la règle – même si j’ai l’impression que dans un certain nombre de cas les compositeurs essayent de faire de la « bonne musique » (pas toujours convaincante d’ailleurs), oubliant par la même occasion de faire de la musique de jeu (cad au service du jeu) : en cherchant son autonomie la musique de jeu crée une confusion qui à mon sens ne profite à personne.
D’un point de vue plus terre-à-terre (et où je mets de l'eau dans mon vin), en bon intégriste je ne trouve guère d’intérêt musical aux reprises de thèmes de JV, que ce soit par un orchestre symphonique ou par un type sur youtube.
L’effet est principalement d’ordre nostalgique (« oh t’as vu, c’est la musique de Pong ! trop cool »). Il m’arrive d’aimer ça, mais pas comme musique, plutôt comme performance geek (exemple : http://www.youtube.com/watch?v=ed4C... ). Jamais il ne me viendrait à l’esprit que telle production atterrisse chez mon disquaire.
Du coup, il n’y a qu’en live que j’envisage ce genre de chose – encore une fois pas d’un point de vue musical, mais plutôt communautaire. J’ai lu dans ton compte-rendu (sur ton blog) que lors les concerts de Video Game Live des vidéos des jeux étaient projetées et que le public s’excitait dans tous les sens, c’est une bonne chose je pense pour la réussite de ce genre d'événement. Par ailleurs, ça va dans le sens de ce que j’écris : on flatte les bas instincts du geek, en particulier sa fibre nostalgique, plutôt que de l’éblouir par la prestation musicale.
[d’une certaine manière ça me fait penser à la nuit excentrique (nuit où sont projetés des nanars), c’est pas vraiment du cinoche qu’on vient y chercher, mais une expérience communautaire]
(*) idem pour les musiques de film d’ailleurs, je comprends pas l’intérêt.
Mais contrairement au JV, chaque FNARGH a son rayon BOF, on pourrait se demander pourquoi – et c’est sans doute ça qui a motivé ton article.
brotch>il n'en a peut-être pas parler précisément, mais il a au moins laissé un lien vers le site dans son article. C'est au 4eme paragraphe de l'introduction. ;)
ENORME la musique avec la voiture !
Sinon, l'intérêt des OST à mes yeux, ça reste de pouvoir retrouver les moments des films/JV via la musique.
C'est un peu un trip nostalgique, sauf qu'au lieu de se retaper 200h de jeu, on retrouve une grosse partie en 3∕4h.
Tama > je voulais me concentrer uniquement sur les musiques de jeux, le chiptune pour moi c'est un peu à part, même si je respecte énormément leur boulot :)
brotch > je connais bien Ocremix (comme l'a fait remarquer Sonocle, il y avait un lien dans l'article, certes noyé dans la masse de liens, dans la plus pure tradition ratonlaveurienne), mais je voulais me concentrer sur la communauté française et c'est un site international. D'ailleurs, deux des artistes que j'ai cité (Carbohydrom et Scaredsim) ont certains de leurs morceaux sur ce site.
Epikt > Point de vue intéressant. C'est tout à fait vrai que la musique de jeu est quasiment indissociable du media qui la compose, impossible de ne pas repenser aux séquences de jeu correspondantes quand on en réécoute en général.
Après, la façon de réagir à l'écoute est très personnelle, soit on la trouve indissociable du reste et inintéressante, soit on trouve de l'intérêt à l'écouter de manière indépendante, soit les images du jeu et les souvenirs qu'on a avec ressurgissent et amplifient les émotions, etc. (ou un mix de tout ça). En tout cas je t'assure qu'on peut apprécier ce genre pour ce qu'il est, et qu'il y a un vrai public pour. Au Japon, certains magasins ont un rayon d'ost de jeux aussi grand que celui des ost de films (tiré du reportage sur la Game music de Pocket Shami).
Pour les reprises c'est encore autre chose, encore une fois chacun réagit très différemment au concept. Certains y sont totalement hermétiques et fuient à la moindre mention du mot "remix", ce qui est un point de vue compréhensible. Pour moi ça devient vraiment intéressant quand le musicien qui reprend, réussit à créer un vrai morceau à part entière, à partir d'un morceau pas forcément prévu pour ce genre de format (étant conçus pour tourner en boucle).
Pourquoi Michel Ancel n'a pas droit a son lien wiki ?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel...
Merci de m'avoir fait redecouvrir CarboHydrom. Il y a 6ans je l'avais découvert sur feu VGMIX (la nouvelle version semble bien morte).
Shadow Of Ganon, toujours aussi excellent.
louki > un malencontreux oubli, c'est réparé (tant que je peux encore éditer ^^), merci d'avoir signalé.
Kono > n'oublie pas d'écouter Toward the Downfall aussi, qui est une version remaniée et améliorée de Shadow of Ganon
Autant pour moi (on ne pense jamais assez à fouiller les liens anodins...). Mais je maintient que OCremix mérite amplement un peu de pub, vu la banque de donnée incroyablement riche qu'ils mettent à disposition.
>>Epikt : Je comprends assez bien ton point de vue. Néanmoins, outre la dimension nostalgique, la ré-interprétation des musiques de jeux vidéo, d'animés, de séries ou de films, est affaire de passion. C'est une manière comme une autre de prolonger et de partager encore un peu l'atmosphère de son univers favoris. Certains on besoin d'exprimer leur attachement à une oeuvre par ce biais là, comme d'autre aiment faire des fans-fics ou des fan-films. De même pour un VideoGame Live : il s'agit moins de savourer la perfection de la musique que de partager ensemble le frisson d'un thème particulier.
Quelle vidéo pourrait mieux exprimer cette idée de passion geek pour un thème, que celle-ci :
http://www.youtube.com/watch?v=pJqo...
Dans 2 semaines je vais ici : http://fami-web.jp/pressstart/about...
Mais ! Maismaismais ! Bordel de groumpf !
J'ai toujours l'impression qu'on nie aux bandes originales le droit d'être de la "vraie" musique. Et ça m'agace.
"Une musique de jeu est, par définition, partie intégrante du jeu" > Oui, mais non. Avant tout, la musique de jeu est, par définition, de la musique. Point.
Oui, à l'origine, elles ont été composées comme accompagnement d'une œuvre vidéo-ludique (pour ce qui suit, vous pouvez à loisir remplacer "jeux vidéo" par "films", "anime", ou n'importe quel autre médium ayant traditionnellement un accompagnement musical). Et NON, elles ne vivent pas que par et pour ça, et en sont parfaitement dissociables. L'un des comportements vis à vis de ces musiques est certes de retrouver l'évocation des œuvres qu'elles accompagnent, mais ce n'est certainement pas le seul moyen de les envisager.
Simplement : parce que ces musiques sont tirées de jeux, on ne pourrait pas en apprécier les mélodies, l'ambiance générale, l'arrangement, la construction, le style, même ? Une musique de jeu (ou remix) symphonique, rock, electro, ... ne pourrait pas avoir le même intérêt à l'écoute qu'une pièce classique, qu'un instru d'un groupe de rock, qu'un morceau electro... ? Est-ce que ça veut dire que tout morceau issue de l'OST d'un jeu auquel on a jamais touché n'a aucune chance d'évoquer le moindre intérêt ?
Un morceau, quel qu'il soit, peut (et devrait, avant tout) être jugé sur des critères purement musicaux tels que ceux mentionnés un peu plus haut, quelle que soit son origine. Et en la matière, y'a quand même un sacré paquet de musiques de jeux (et de remixes) qui ont une mélodie intéressante, un arrangement efficace, une ambiance originale, etc. Et rien que ça, ça devrait les affranchir de leur statut de "musique de" et justifier leur écoute en tant que "musique tout court".
Ce qui ne remet pas en cause l'apport que peut avoir le contexte. Il n'est tout simplement pas indispensable.
Niveau chiptune y'as au moins un peu d'activité en France, la preuve en est le concert durant le Stunfest qui a duré une nuit entière, avec plusieurs artistes se succédants.
En tout cas je suis méga fan du Space Harrier d'André Duracell, ça fait des années que je l'écoute en boucle :D
Kirox > je ne doute pas qu’il y ait un public pour (après tout même le jité nous rappelle que le jeu vidéo est le secteur culturel qui fait le plus de thune => il y a au moins une base pour développer ce public).
Mais mon commentaire explique pourquoi aucun label musical digne de ce nom ne s’y met, et pourquoi il ne faut pas attendre qu’ils s’y mettent (même si en pratique il est bien possible, parce qu’ils y verront une opportunité économique et qu’ils ont la maîtrise de la chaîne de production/distribution, que certains créent des collections). C’est le boulot d’un éditeur de jeu ou de produit dérivé.
brotch > je comprends bien cette histoire de passion (quoique je ne l’éprouve pas personnellement), c’était plus ou moins inclus dans ma « nostalgie » : ce qui permet de rappeler l’expérience de jeu (idem film, lecture, etc...), puis de la prolonger (fan-art au sens large : remix, fan-fic, cosplay, etc...) et de la partager (expérience communautaire, en convention ou sur le oueb).
Mais c'est évident que ton terme est plus positif que le mien ^^
[je connaissais la vidéo de la marche impériale en cage de Faraday (j’aime beaucoup d’ailleurs), je ne sais pas si elle explique cette passion mais elle illustre parfaitement mon histoire de « performance geek » : musicalement c’est atroce (déjà que l’originale...) et à vrai dire on s’en fout, mais détourner une expérience scientifique à fin de remix ça a quelque chose de sublime, sans même parler de la cohérence de l'imagerie avec une fameuse scène du film]
Lagaes > je ne dis pas que, parce qu’une musique est extraite d’un jeu, elle ne devrait pas faire objet de la même attention qu’une musique « normale » quand il nous vient à l'idée de l'écouter. Ce que je dis (dans mon premier paragraphe) c’est que cette musique ne devrait pas être composée dans ce but ; et qu'ainsi elle ne sera en toute vraisemblance pas écoutable indépendamment.
Quand tu écris « la musique de jeu est, par définition, de la musique », je dis non. Mais c’est à mon sens assez symptomatique de la dérive que je dénonçais et qui, en quête de légitimation peut-être, fait prévaloir la conception musicale sur celle de design sonore. Résultat des courses on se retrouve avec des OST qui tentent de s’individualiser et de s’extraire du jeu, rarement au profit de ce dernier j’ai l’impression (si ce n’est lui conférer une aura luxueuse, c’est vrai), tout en ayant pas forcément la latitude d’une composition totalement dénuée d’attaches – il n’y a rien de pire que d’avoir le cul entre deux chaises.
Tu m’excuseras mon exemple cinématographique, je suis plus cinéphile que gamer – une bonne BO c’est par exemple celle de 'Irréversible' quand Monica Bellucci s’enfonce dans le passage souterrain : ça fait « boom... boom... » très profond dans les basses, c’est quasiment inaudible mais incroyable d’effet sur le spectateur, de manière fine et intégrée à la mise en scène qui plus est (tout l’opposé de, puisqu’on l’évoque plus haut, la marche impériale, dont la finesse de l’effet n’a d’égal que celle d’un tractopelle minier).
Epikt > Tu dois bien aimer la musique utilisée pour les vieux Mickeys/Looney Tunes alors :)
Pour les performances live, y'a les vidéos de DoReMi Game & Cie justement !
cf. http://www.dailymotion.com/doremiga... (vidéos à la conf' Epitanime 09 notamment)
Y'a du (très) lourd.
>>>Epikt : Critiquer la BO de Star Wars et son implémentation géniale dans le film, revient à affirmer que tu n'aimes pas la musique à thème dans les films. Or, c'est la quintessence de la musique de film, celle qui instaure et oriente subtilement les atmosphères.
Bien sûr, la musique d'ambiance (comme celle d'Irréversible) colle à certains genres de scènes, de films. C'est un choix qui dépend aussi du sujet que prétend traiter le réalisateur, de la manière dont il montre ses personnages, de l'expérience qu'il veut faire vivre au spectateur.
Mais le meilleur moyen de donner un charisme, une dimension supplémentaire aux personnages ou à certains lieux/moments, dans l'esprit des spectateurs, est de les associer à un thème particulier. John Williams construit ainsi une myriade de thèmes musicaux dont il joue admirablement dans les scènes du film. Pour arriver enfin à la fameuse confrontation de Luke et de l'empereur, dans laquelle la musique, toujours présente, appuie et met en évidence le conflit des forces en présence, les batailles intérieures de Luke et de Dark Vador, l'implacable et néfaste influence de l'empereur, autant de subtilités qui sont révélées et magnifiées par la succession habile des thèmes.
>>> : http://www.youtube.com/watch?v=UxvY...
Ce ne sont pas des petits effets d'ambiance à base de bruitages sourds ou de nappes de synthés vaguement inquiétantes, qui pourraient approcher ce sommet d'art musical, et marquer les esprits aussi profondément. On pourrait aussi prendre comme exemple, le travail admirable de Ron Howard pour la trilogie de Peter Jackson. Ces compositions, bien que pouvant prétendre à une écoute indépendante, sont avant tout partie intégrante des films, conçue dès le départ pour coller à l'univers qu'elles illustrent.
Sur la passion : elle est différente de la nostalgie, qui est liée à un âge, à une époque. La passion est davantage liée à une œuvre. Bien que les deux entrent très souvent en relation, je pense qu'on peut les dissocier.
Il m'étonne de ne pas avoir trouvé mention ici de Songe Le Rêveur qui interprète divinement les meilleurs thèmes du jeu vidéo ici :
http://www.dailymotion.com/SongeLeR...
et là :
http://www.youtube.com/user/SongeLe...
Harry Gregson Williams ?
@ Epikt: pour aller dans ton sens et celui des autres, on écoute également des OST de jeux pour défaire ce lien fusionnel jeu/musique et redécouvrir cette dernière: là où elle peut être répétitive, lassante et finalement éteinte par le joueur qui ne désire pas détester une mélodie particulière, elle est proposée dans les OST avec seulement 2 boucles ou 2.5 (déjà trop pour moi). C'est plus valorisant qu'un thème que l'on entend avant de vraiment l'écouter, que l'on intègre à son expérience de jeu sans y gouter suffisamment.
Avec l'ambiant c'est autre chose: a-t-on envie d'écouter les OST de Fallout en dehors du jeu ? C'est un peu moins évident, mais bon y a des fans d'ambiant...(et pour ma part, l'OST de silent hill 2, intense durant la partie, m'accroche que très parcellairement une fois mise à nu)
Quoi qu'il en soit tu as raison sur le statut musical particulier des OST: cette adéquation entre les scènes et la bande sonore est un critère nécessaire à cette musique. Rien de pire que des arrangements complexes que l'on doit baisser au minimum. Mais toute musique peut être intégrée à des OST, en premier lieu celle des grands compositeurs classique. L'inverse est donc possible.
brotch > exact ! Je n’aime pas la BO à thème.
Que cela constitue la quintessence de la musique de film, pourquoi pas après tout, mais ton « subtilement » me semble de trop, j’ai toujours trouvé cette manière de faire pachydermique. Je vais être honnête quand même, cela permet, un peu comme un hypertexte, de lier des scènes entre elles, ce qui est intéressant (c’est entre autre ce qui est fait dans l’extrait de SW que tu as donné en lien)(mais quitte à être 100% honnête j’ai toujours trouvé John Williams inécoutable).
le gritche > intéressante remarque.
(personnellement ce sont justement les BO ambient, electronica et truc du genre que j’apprécie le plus)
>>> Epikt :
C'est sans doute affaire de goût. Quand c'est bien exécuté, je trouve le résultat tout bonnement grandiose ! John Williams a un style particulier, très américain, mais il a un talent incontestable, et ses BO me transportent littéralement, ajoutent une dimension fabuleuse aux films. Si tu veux du pachyderme, prend Hans Zimmer (Gladiator/Pearl Harbor...) qui m'insupporte au plus haut point.
>>> Epikt
Haha.
Euh bon, j'argumente ok. En fait, je vais te poser quelques questions.
Si tu entends Debussy dans un film, MAIS que tu ne sais pas que c'est Debussy, car évidemment t'y connais rien en musique d'après ce que je lis : tu iras tout de même dire "ouais mais non, c'est pas de la musique, ça vient d'un film" ? Et là, paf la bourde, tu insulterais Debussy et des dizaines de générations passées et futures de mélomanes et pire, de musicologues qui t'en apprendraient beaucoup sur la composition, le contrepoint, les motifs en musique d'image ou encore simplement en théorie musicale. Tu pourrais même confondre Williams avec Debussy, car Williams n'écrit pas seulement des pièces pompières, c'est bien mal le connaitre que de penser ça (= t'as vu que Star Wars dans ta vie et tu viens donner ton opinion sur la SF alors que tu n'as jamais lu Asimov).
Il s'avère que les compositeurs de musique de film (... ou de jeu) sont avant tout des compositeurs... tout court. Mais Attends mon cochon, faut savoir faire la part des choses, y'a du bon et du mauvais partout. Mais ne vient pas me dire que Bernard Herrmann, Nino Rota, Michael Nyman, Philip Glass, Ryuichi Sakamoto ou encore John Williams (oui oui), qui, même d'excellents illustrateurs d'images, ne font pas de la musique alors qu'ils ont également signé des symphonies, de la musique de chambre voire des Opéra.
Ah bah tiens, l'Opéra. Ou le ballet si tu préfères (aaah, Tchaikovsky...). C'est de la musique d'image, par définition, non ? Ils viennent un scénario, comportent des dialogues pour l'Opéra et suivent l'action pour les ballets. Donc comme la musique de film, à peu de choses près. D'après toi donc, c'est de la musique ou là c'est différent ?
Désolé mon grand, mais oui, la musique de film (... et de jeu), c'est par définition de la musique. John Williams a écrit des pièces à tomber à la renverse qui donnerait presque des complexes à Rachmanoniv et Orff dont il s'inspire parfois.
Intéresse toi à Hamauzu, Tailleferre, Sakimoto, Ravel (et pas le Boléro, merci bien), Iwadare, Satie, Sugiyama ou encore Akutagawa ; écoute leurs oeuvres orchestrale respectives dans le désordre sans savoir de qui est quoi, et vient ensuite me donner un cours de musicologie dans ce fil de discussion, ça m'intéresse plus que tout, étant moi-même musicologue, musicien et cinéphile musclé.
Je n'aime pas les jeux vidéo, mais la musique de jeux, miam. Hamauzu, Uematsu, Sugiyama ou encore Mitsuda, ce sont de VRAIS compositeurs qui n'ont pas seulement la préoccupation d'illustrer des images, mais aussi de faire de la vraie musique.
Alors certes la musique de film et de jeu, ça reste de la musique composée pour des images, mais pas seulement. Pour des sentiments ou pour des idées, la musique a de cela qu'elle est universelle car que l'on soit compositeur de musique d'image ou atteint de synesthésie, la musique parle et sa qualité n'a absolument aucun rapport avec le contexte dans lequel elle a été créée.
La musique "de film" ou "de jeux vidéo", c'est de la musique. Il est difficile de la catégoriser en "style de musique", parce qu'elle dépend entièrement de l'ambiance (gothique, jazz, rock...), mais elle fait ce qu'a toujours fait la musique: elle s'adapte au contexte, au support.
A l'époque où la musique était principalement composée pour être jouée dans les églises, c'était déjà le cas, on adaptait la musique pour tirer partie du contexte.
Maintenant, la musique de jeu et de film pose un autre problème: non seulement la musique s'adapte au support, mais en plus le support s'adapte à la musique (typiquement le cas lors de l'utilisation d'oeuvres déjà écrite).
La chevauchée des valkyries, c'est peut-être un morceau d'opéra, mais c'est aussi (et surtout, maintenant) Apocalypse Now.
Ainsi Parlait Zarathoustra? C'est de la philo. Qui a inspiré une symphonie. Et cette symphonie est maintenant connue et indissociable du film "2001: l'odyssée de l'espace".
Et je ne parle même pas des jeux musicaux et autres bemani, qui sont d'autres exemples d'interactions jeux / musique (pre-existante ou composées pour l'occasion)...
*agrees with NoRyu*. C'est comme le Te Deum de Marc Antoine Charpentier qui n'a PAS ETE ECRIT POUR DU F****ING FOOT!!!!! Pas plus que l'hymne européen n'est un morceau contemporain -_- Et y'en a d'autres comme ça que j'ai entendues... *soupir* (Et pour les curieux, la chanson des trois souris débiles dans Babe, c'est tiré d'une symphonie de Saint-Saëns)
Mince alors.
Moi qui me félicitais de cette discussion, de sa politesse surtout, et voilà que l’ami Castor débarque avec sa condescendance même pas voilée... son ignorance aussi (son ignorance de l’étendue de ma culture, toute modeste soit-elle ; contrairement à lui je ne me permettrais pas de présumer de la sienne vis-à-vis de ce dont il parle). Du coup je ne prendrai même pas soin de lui répondre.
Plutôt que de troller donc, on va tenter d’être constructif.
Au sujet de la divergence de mon point de vue, il y a quelques points à développer qui peuvent expliquer certaines choses.
(oups, je me relis et remarque que tout le long je parle de musique de film, toutes mes excuses : pour recoller à la discussion initiale on peut remplacer par « jeu », je pense pas que cela change fondamentalement les choses)
1/ une certaine vision de la musique de film.
Je plaide coupable, la mienne n’est pas majoritaire, ni ici ni dans les faits. Cela ne m’empêche pas de penser que la vision que je défends est la seule qui soit spécifiquement cinématographique ; de même que je déplore la « paresse » des compositeurs qui pensent la musique de film sur un plan avant tout musical.
Il ne me semble pas difficile de comprendre pourquoi, considérée ainsi, la « pure » musique de film est de peu d’intérêt écoutée pour elle même. Et par contraposée, pourquoi une musique de film écoutable indépendamment est une musique qui n’a été cinématographiquement pensée qu’à un niveau superficiel.
[oui oui, je comprends que la réalité n’est pas si tranchée que cela]
2/ l’utilisation de musique préexistante
Ici on me parle de Debussy, là de Wagner (soit dit en passant, j’espère que la Chevauchée des Walkyries ça n’est pas « surtout Apocalypse Now » – il serait triste que l’utilisation d’une musique dans un film, où une pub de bagnole, en fasse « la musique de... »),... ce n’est pas de la « musique de film », c’est de la musique utilisée dans un film.
Quand dans Orange Mécanique Kubrick utilise Beethoven, il n’utilise pas uniquement la musique, mais également toutes les références culturelles s’y rattachant. Le résultat n’aurait pas été le même (indépendamment même de la qualité intrinsèque du morceau) en faisant appel à un compositeur à qui on aurait commandé un « à la manière de... » puisque tout cet arrière plan référentiel n’eut plus été là.
Malheureusement, il me semble que trop de cinéastes utilisent (dans leur manière de monter) la musique d’une manière similaire à la musique préexistante (du coup ils utilisent également la musique préexistante de la même façon, dépourvue de son background référentiel) ; et que (je ne sais pas qui de l’oeuf ou de la poule est venu le premier) également les compositeurs envisagent la musique de manière préexistante, quand bien même ils la composeraient à partir des images – en gros ils font de la musique utilisée dans un film plutôt que de la « musique de film ».
[là encore il y a exceptions notables : coïncidence un de mes films préférés (All about Lily Chou-Chou, pour ne pas le nommer) utilise massivement Debussy dans sa bande son, conjugué à la musique de la Lily Chou-Chou du titre, spécialement créée pour l’occasion mais considérée comme préexistante au montage. Cette manière de composer se trouve donc parfois payante... mais ici elle est pensée comme telle !]
3/ l’utilité du label « musique de film »
J’observe dans vos interventions deux tentations contradictoires, quoique pas forcement incompatibles : la première, « émancipatrice », qui accorde à la musique de film le même statut que la musique « normale » ; la seconde, « nostalgique/passionnelle », qui fait de la musique de film un prolongement de l’expérience originelle.
La seconde semble aller dans mon sens quand je dis que la musique de film n’est pas écoutable indépendamment. Mais si cela peut amener des musiques médiocres à être appréciées pour des raisons référentielles, ça n’exclu pour autant pas l’existence de musiques de qualité, écoutables pour elles-mêmes. Soit.
Mais dans ce cas, que reste-t-il à ces musiques de leur caractéristique « musique de film » ? Rien, si ce n’est un contexte de production. Comme le fait remarquer NoRyu sous ce label on trouve tout les genres possibles et imaginables : comment, considéré d’un point de vue musical, ce label peut-il avoir la moindre pertinence si je peux y trouver aussi bien de l’orchestral ronflant que de l’electro minimale ? Il me parait alors aussi absurde d’aborder la musique par ce biais que de souhaiter le développement de sa distribution sous ce label.
[de là à penser que finalement la seule écoute possible de la musique de film (je n’ai pas écrit « d’une ») c’est la « nostalgique/passionnelle »...]
Ben si, tu m'excuseras, mais quand tu demandes au gens, "la chevauchée des valkyries" c'est d'abord 1) du Wagner et 2) la musique d'Apocalypse Now. Eventuellement, les gens savent que c'est de l'opéra. Personne dans mon entourage (a part un de mes oncles, qui est musicien amateur mais passionné et dont la petite amie est chanteuse lyrique professionnelle) n'est capable de me dire de quel opéra il s'agit, ni de me citer un autre titre de cet opéra. Pas même moi, qui ai pourtant fait 10 années de conservatoire en musique classique.
Pour le coté "label musique de film/jeu" je suis partagé... mais ma philosophie est plus simple: on ne devrait pas seulement classer les musiques par style, on devrait aussi les classer par date. Mozart? classique. Chopin? classique. Debussy? classique. Pourtant il y a un siècle d'écart entre chaque, et les différences sont assez grandes Une symphonie, ce n'est pas une fugue, et un requiem ce n'est pas un concerto. Rien a foutre, tout en musique classique. Qui nous dit que dans un siècle, la classification de la musique n'aura pas rangé le jazz, le blues, le rock, l'éléctro, le hard, et le disco dans une seule et même catégorie "musique du XXeme siecle"? Alors avoir une catégorie "musique de film", ça ne me semble pas plus absurde qu'une catégorie "musique du monde"...
Ah mais je suis parfaitement d'accord avec toi sur le constat, mais c'est un peu triste, non ?
Pour le classement, même par période ça pose problème.
Chez moi je me fait pas chier, je classe (grosso modo) par ordre alphabétique. En magasin je serais pour un classement par label/maison de disque, mais malheureusement ça ne se fait pas...
Je sais que cela ne se fait pas et peut être mal perçu mais je vais profiter de votre article sur la musique de jeu vidéo en France pour présenter notre site Game Playlist, site tout jeune de même pas 2 ans d'age qui a pour but de promouvoir la musique de jeu vidéo en France. On est fier d'avoir aujourd'hui des interviews avec des artistes tels que Philippe Vachey, Olivier Derivière, Mark Morgan, Robyn Miller, Franck Klepacki, Frédéric Mentzen et Michel Winogradoff. La musique de jeu vidéo sur le net français n'est pas laissée de côté et nous avons pour ambition de les relayer autant que possible.
Voilà et encore désolé pour la pub "sauvage" mais je pense que cela est totalement en accord avec l'article.
ça bouge un peu du coté du jeu indépendant :
http://www.youtube.com/watch?v=i5GA...
c'est une toute petite équipe française, l'album d'où est tiré la musique du jeu est en écoute sur le site de l'editeur : caou.org
cliquez plutôt sur mon pseudo parce que les code url marchent pas ici ><