En territoire pourri
A force de revenir sur ce qu'ils font de mauvais, je vais bien finir par être étiqueté d'anti-américain... Je viens de voir “En Territoire Ennemi”, qui passe sur C+.
Scénario: gentil américain dans n'avion qui se plante en Bosnie. Trop con pour utiliser sa balise GPS même par intermittence, trop fort pour manger un peu, trop chanceux sous beaucoup d'abords, trop politiquement correct pour le reste, il finit son film comme les autres du même acabit: sauvé la tête haute, sans une égratignure et avec une crise diplomatique évitée de peu.
Précisons que c'est basé sur des faits réels; je laisse aux philosophes la question de savoir si l'on peut considérer comme “base sur laquelle on construit le scénario” une réalité tellement déformée que ça en devient une pyramide à l'envers. En fait, j'ai snappé au moment où le gentil américain mendie de l'eau à des gentils bosniaques (méchants serbes, méchants méchants). Faute d'H20, on lui donne... du Caca Cola. Puis il remarque le T-Shirt du bosniaque devant lui, représentant une des grandes figures de proue de la culture américaine: Ice-T. Vous savez, le rappeur qui faisait “Go Ninja Go Ninja Go” dans Teenage Mutant Ninja Turtles 2... Ah non merde, ça c'était Vanilla Ice.
Bref, toujours est-il que le gentil bosniaque répond au gentil ricain à propos d'Ice-T. Il ne lui dit pas la seule chose qui aurait pu sauver sa réputation (et celle du film), à savoir qu'en temps de guerre où femmes et enfants sont violés, innocents sont tués et guerre civile atroce est causée, on a quand même autre chose à foutre de sa journée que de chercher dans les vêtements à la mode dans les stocks de la Croix Rouge. Non. Au lieu de lui dire qu'Ice-T est foutu et ne sort plus rien de bon depuis un siècle, le gentil bosniaque fait: “Ice-T! I love Ice-T! I love americain hip-hop!”, avant de baver quelques diatribes du chanteur susnommé. Evidemment, rien de pro-drogue, hein: on reste dans un film de propagande.
Ca me fait penser à quelque chose. Vous vous souvenez de cette gérante de provisions pour l'armée américaine qui s'était fait capturer par les irakiens avant d'être récupérée? La version officielle: elle s'est longuement battue avant d'être blessée, puis les ricains ont envoyé des forces spéciales (filmées en live et en nightvision) dans l'hôpital où elle était soignée. La version moins glorieuse - et en français - de l'histoire est ici. Et si ça vous intéresse, la version longue - et toujours en français, des anglophobes me lisent - est là.
Si vous avez cliqué sur les liens fournis, vous savez qu'un film est en préparation sur la version officielle des faits... Ca va pas être triste.
EDIT: Après la grosse daube, Canal + a passé le génial 1941 de Steven Spielberg, film que j'appelle également par le sobriquet “mais comment peut-on faire de telles scènes de foule, de délire et d'anarchie sans en ressortir à des images de synthèse”. Comme quoi, on a eu droit à deux extrêmes du film de guerre à 20 secondes d'intervalle... Tout n'est pas pourri dans C+.
Scénario: gentil américain dans n'avion qui se plante en Bosnie. Trop con pour utiliser sa balise GPS même par intermittence, trop fort pour manger un peu, trop chanceux sous beaucoup d'abords, trop politiquement correct pour le reste, il finit son film comme les autres du même acabit: sauvé la tête haute, sans une égratignure et avec une crise diplomatique évitée de peu.
Précisons que c'est basé sur des faits réels; je laisse aux philosophes la question de savoir si l'on peut considérer comme “base sur laquelle on construit le scénario” une réalité tellement déformée que ça en devient une pyramide à l'envers. En fait, j'ai snappé au moment où le gentil américain mendie de l'eau à des gentils bosniaques (méchants serbes, méchants méchants). Faute d'H20, on lui donne... du Caca Cola. Puis il remarque le T-Shirt du bosniaque devant lui, représentant une des grandes figures de proue de la culture américaine: Ice-T. Vous savez, le rappeur qui faisait “Go Ninja Go Ninja Go” dans Teenage Mutant Ninja Turtles 2... Ah non merde, ça c'était Vanilla Ice.
Bref, toujours est-il que le gentil bosniaque répond au gentil ricain à propos d'Ice-T. Il ne lui dit pas la seule chose qui aurait pu sauver sa réputation (et celle du film), à savoir qu'en temps de guerre où femmes et enfants sont violés, innocents sont tués et guerre civile atroce est causée, on a quand même autre chose à foutre de sa journée que de chercher dans les vêtements à la mode dans les stocks de la Croix Rouge. Non. Au lieu de lui dire qu'Ice-T est foutu et ne sort plus rien de bon depuis un siècle, le gentil bosniaque fait: “Ice-T! I love Ice-T! I love americain hip-hop!”, avant de baver quelques diatribes du chanteur susnommé. Evidemment, rien de pro-drogue, hein: on reste dans un film de propagande.
Ca me fait penser à quelque chose. Vous vous souvenez de cette gérante de provisions pour l'armée américaine qui s'était fait capturer par les irakiens avant d'être récupérée? La version officielle: elle s'est longuement battue avant d'être blessée, puis les ricains ont envoyé des forces spéciales (filmées en live et en nightvision) dans l'hôpital où elle était soignée. La version moins glorieuse - et en français - de l'histoire est ici. Et si ça vous intéresse, la version longue - et toujours en français, des anglophobes me lisent - est là.
Si vous avez cliqué sur les liens fournis, vous savez qu'un film est en préparation sur la version officielle des faits... Ca va pas être triste.
EDIT: Après la grosse daube, Canal + a passé le génial 1941 de Steven Spielberg, film que j'appelle également par le sobriquet “mais comment peut-on faire de telles scènes de foule, de délire et d'anarchie sans en ressortir à des images de synthèse”. Comme quoi, on a eu droit à deux extrêmes du film de guerre à 20 secondes d'intervalle... Tout n'est pas pourri dans C+.
Par Raton-Laveur le 18 août 2003, 23:10 - Général - Lien permanent
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