Anime en cours de diffusion au Japon (le deuxième épisode passe le 15 octobre), et pas pour les enfants. Site web officiel

Le titre est trompeur: Gunslinger Girl ne parle pas du Far West et de cowgirls (non, je pense pas du tout au cinquième épisode d'une série de jeux vidéo, pas du tout), mais il est bien question d'une fille armée.

Synopsis: En Italie, une organisation secrète (apparemment gouvernementale) recycle des gosses en tueurs parfaits. Meuh non, c'est pas du déjà-vu comme scénario. Parmi ces gamins passés au lavage de cerveau, une petite fille renommée Henrietta, qui fait duo avec un adulte de cette orga, comme les autres enfants - le générique montre bien qu'ils auront aussi leur temps d'antenne. A peu de chose près, vous connaissez l'idée directrice de ce premier épisode. Hop, on passe à la critique.

Tout d'abord, l'intro est belle et lente: une chanson en anglais bien triste, les personnages nommés sur fond blanc, et déjà on pense à Saikano (Saishuu Heiki Kanojo, le manga en FR se nomme Larme Ultime): cette même petite fille armée d'un flingue plus gros qu'elle, habillée en écolière et avec un faciès d'une mélancolie absolue. On voit aussi deux-trois plans où elle sourit, et à ce moment, la ressemblance entre les deux héroïnes est l'évidence même.
Le surtitre de la série est en anglais: “The girl has a mechanical body, however she is still an adolescent child”. Aucun indice sur d'éventuelles Augs, mais on sait déjà que ces enfants ont été camés comme des cyclistes (il est même dit que leur durée de vie est raccourcie).

Le reste de la série fait fortement penser au très bon Noir: le même univers européen (décidément, pour les japonais, l'Europe est un endroit où l'architecture s'est arrêtée au 19ème siècle mais où l'on peut trouver des ordinateurs...), le même duo jeune ado/jeune adulte avec le plus jeune qui est le plus destructeur, et le même sentiment pour le spectateur que cette histoire n'aura pas de happy end - quand les dix dernières secondes de l'épisode montrent un feu de circulation au rouge qu'on s'attend évidemment à voir passer au vert mais qui reste figé sur cette teinte sanguine, le symbolisme est flagrant.
Sauf que Noir s'était littéralement dégonflé sur son final (n'en disons pas plus, les dévédés arrivent en France pour cette fin d'année) et que j'ai la conviction que Gunslinger Girl tiendra sa promesse. Parce que l'ambiance de cet anime est vraiment adulte: glauque, dure, avec un choix de couleurs et un sens du détail dans l'animation qui ne laisse aucune place à de l'humour ou de la joie. Un peu comme Witch Hunter Robin, mais en encore plus sombre.
Là où Noir montrait des silhouettes qui tombent, Gunslinger Girl montre des hommes criblés de balles qui tombent en arrachant les rideaux. Là où Noir parlait d'amnésie, GS nous parle de la seule survivante - violée toute la nuit - d'une famille massacrée. Là où Noir a foiré, je sais que GS va réussir.

Techniquement, c'est vraiment soigné, aussi bien pour les cellulos que pour l'animation; le montage, que ce soit pour les scènes d'action (Henrietta qui refait l'isolation des murs d'une chambre avec du plomb) ou de développement de l'histoire, reste calculé, méthodique, sans fioritures. La musique, du classique omniprésent, est superbe. Les seiyuus n'ont pas suffisamment parlé pour que je puisse me faire une idée de leur travail - quasiment tous les dialogues de l'épisode étaient monocordes.



On dirait qu'on va avoir une saison 2003-2004 blindée en animes: entre Read or Dream, Gunslinger Girl, Full Metal Panic 2 et tout le reste que j'ai pas encore bloggé (Avenger, Full Metal Alchemist, Macross Zero...), ça part très très fort.