Futile ? (Episode 4)
(Episodes 1, 2 et 3)
Au grand dam de mes amis, j'adore flâner. Et donc, rester dans le même magasin de jeux vidéo pendant plusieurs heures ne me gêne absolument pas, et il faut croire que mes habitudes d'acheteur compulsif ont convaincu les vendeurs de m'accepter dans leur échoppe.
Total Overdose tout frais sorti semble avoir obtenu une place de choix dans les consoles librement jouables. Enfin un jeu sans skateboard où le rock californien a sa place... Pour une fois, la pub ne ment pas : il s'agit bel et bien d'un GTA-like avec une ambiance mexico-cartoon, genre "Speedy Gonzales rencontre Tommy Vercetti" (le héros se nomme Tommy Cruz !). Alors qu'on est pris dans un gunfight en bullet time face à des guerrilleros avec un sombrero sur la tête, on se surprend à pousser des "caramba !" et autres injonctions latinos. J'étais en train de récupérer un sac de coke après avoir fait sauter un stand de burritos (dommage, c'est bon les burritos) et je disais "arriba, arriba !" en faisant un carton avec la portière grande ouverte. Depuis Redneck Rampage, on a pas fait mieux dans le délire des massacres débiles perpétrés quelque part dans une zone oubliée de l'american dream.
Quand les boutiques ne sont pas trop peuplées, on discute beaucoup - surtout si le patron n'est pas un attardé qui n'y connait rien. Là, j'étais en plein débat autour de la bande-annonce de MGS4 : tonton Snake moustachu, déchéance vers un Solidus Snake de MGS2 ou montée vers un Big Boss héréditaire ? Et qui nous dit que c'est vraiment Solid Snake ?
La conversation est interrompue quand un client veut passer à la caisse : le patron va passer le code-barres de la nouvelle acquisition d'un ado pendant que je retourne chiner quelques instants.
Au bout de 10 secondes, délai moyen pour boucler une vente, je m'en retourne à la caisse. Problème : le jeune veut acheter Total Overdose, mais il n'a pas 18 ans comme le préconise la jaquette.
"Alors, c'est moi qui le prends !", annoncé-je. Le jeune homme paie avec son argent, mais officiellement, je suis l'acheteur. Tout se fait devant le revendeur amusé, qui joue le jeu en soufflant un "pourquoi pas ?" Le garçon me remercie poliment, sort de son sac quelques jeux d'occasion pour financer son achat (sur le haut de la pile, il y avait le dernier DBZ Budokai sur ps2). Une fois ce petit manège terminé, les palabres recommencent, cette fois-ci autour de ces limitations d'âge. Dans sa situation, j'aurais bien aimé voir un mec jouer les grands frères devant le caissier... Je comprends parfaitement que le vendeur ne soit pas pressé de se retrouver nez à nez avec une maman excédée, mais la violence toonesque de Total Overdose est suffisamment caricaturée pour qu'un ado fasse la part des choses, hein ? Il avait quoi ce jeune, 16 ans, non ?
"Tu sais raton, il avait 13 ans".
Est-ce que ma bonne action s'est transformée en un maléfice ? La question me ronge encore.
(Tous les dessins de cet article sont © Marc Maggiori)
Au grand dam de mes amis, j'adore flâner. Et donc, rester dans le même magasin de jeux vidéo pendant plusieurs heures ne me gêne absolument pas, et il faut croire que mes habitudes d'acheteur compulsif ont convaincu les vendeurs de m'accepter dans leur échoppe.
Total Overdose tout frais sorti semble avoir obtenu une place de choix dans les consoles librement jouables. Enfin un jeu sans skateboard où le rock californien a sa place... Pour une fois, la pub ne ment pas : il s'agit bel et bien d'un GTA-like avec une ambiance mexico-cartoon, genre "Speedy Gonzales rencontre Tommy Vercetti" (le héros se nomme Tommy Cruz !). Alors qu'on est pris dans un gunfight en bullet time face à des guerrilleros avec un sombrero sur la tête, on se surprend à pousser des "caramba !" et autres injonctions latinos. J'étais en train de récupérer un sac de coke après avoir fait sauter un stand de burritos (dommage, c'est bon les burritos) et je disais "arriba, arriba !" en faisant un carton avec la portière grande ouverte. Depuis Redneck Rampage, on a pas fait mieux dans le délire des massacres débiles perpétrés quelque part dans une zone oubliée de l'american dream.
Quand les boutiques ne sont pas trop peuplées, on discute beaucoup - surtout si le patron n'est pas un attardé qui n'y connait rien. Là, j'étais en plein débat autour de la bande-annonce de MGS4 : tonton Snake moustachu, déchéance vers un Solidus Snake de MGS2 ou montée vers un Big Boss héréditaire ? Et qui nous dit que c'est vraiment Solid Snake ?
La conversation est interrompue quand un client veut passer à la caisse : le patron va passer le code-barres de la nouvelle acquisition d'un ado pendant que je retourne chiner quelques instants.
Au bout de 10 secondes, délai moyen pour boucler une vente, je m'en retourne à la caisse. Problème : le jeune veut acheter Total Overdose, mais il n'a pas 18 ans comme le préconise la jaquette.
"Alors, c'est moi qui le prends !", annoncé-je. Le jeune homme paie avec son argent, mais officiellement, je suis l'acheteur. Tout se fait devant le revendeur amusé, qui joue le jeu en soufflant un "pourquoi pas ?" Le garçon me remercie poliment, sort de son sac quelques jeux d'occasion pour financer son achat (sur le haut de la pile, il y avait le dernier DBZ Budokai sur ps2). Une fois ce petit manège terminé, les palabres recommencent, cette fois-ci autour de ces limitations d'âge. Dans sa situation, j'aurais bien aimé voir un mec jouer les grands frères devant le caissier... Je comprends parfaitement que le vendeur ne soit pas pressé de se retrouver nez à nez avec une maman excédée, mais la violence toonesque de Total Overdose est suffisamment caricaturée pour qu'un ado fasse la part des choses, hein ? Il avait quoi ce jeune, 16 ans, non ?
"Tu sais raton, il avait 13 ans".
Est-ce que ma bonne action s'est transformée en un maléfice ? La question me ronge encore.
(Tous les dessins de cet article sont © Marc Maggiori)
Par Raton-Laveur le 22 septembre 2005, 08:41 - Jeux vidéo - Lien permanent
Commentaires
"Tous les dessins de cet article sont © Moches"
Vendre un jeu interdit au moins de 18 ans à un gamin de 13 ans c'est ouvrir la porte en grand à famille de France.
Si les parents respectaient scrupuleusement ces informations, peut être qu'on éviterait les dérives à la Hot Coffe...
Il faut donc éduquer les parents, et là ta pas vraiment aider le gosse...
Pour en savoir plus, ne manquez pas le prochain épisode de la saga "Futile"...
C'est aux parents de faire leur boulot et de prendre leurs responsabilités, pas aux vendeurs, aux profs, ... Mais aujourd'hui, les parents espèrent que quelqu'un d'autre fasse le sale boulot à leur place ¬_¬
Halle john !
comment c'est possible!!
il a aucunes idées ce type!
En clair, ça veut dire que ca depend aussi de l'éducation, de la maturité et du nombre de névroses du chiard que tu as aidé à transgresser la loi.
S'il est équilibré et suffisament mature il ne se transformera pas en psychopate en puissance pour ça. Mais on n'en sait rien, donc, dans le doute, je pense qu'on ferait mieux de s'en tenir à la reglementation. Même s'il aurait très bien pu l'avoir via un vendeur moins scrupuleu que le tien.
Enfin, les petits scrupules del raton-lavor grande fournissent matière à reflexion ^^
"-On lui a bourer la cantine, on la gazer et lon la mis en cellule de dégrisement.....
-Pourquoi...
-Je sais pas on avait envie c'est tout."
Alor ton sentiment sur le faits que tu est l'investigateur d'un jeuneusse de treize ans passionné de violence gratuite.
C'est pas comme nous élevé au Postal et autre Carmaguedon ...... euh
En fait si....
Merci pour lui
Et franchement, même si le marsupial n'avait pas aidé cette petite tête blonde, vous croyez franchement que la dite tête blonde aurait eu du mal à trouver un vendeur moins scrupuleux autre part ? Et franchement, on compare ce jeu à un film comme Starship Troopers, ou Robocop 1, et franchement, on se dit qu'il vaut ptet mieux le laisser jouer au final (je ne parle même pas des joyeusetés du style full metal jacket ou apocalypse now). Dans un jeu, au moins, on évacue la violence que l'on absorbe directement, devant un film, ça reste bloqué.
Heu, ya pas un de ces deux films qu'est sencé proposé une vision antithétique de l'autre (le premier à priori, puisque c'est celui de Kubrick). Ceci étant su, n'est-ce pas incongru de les présenter de cette façon ?
(ou alors cela relève du stéréotype anti-américain "film sur le vietnam > overviolence autocongratualtive", ce que n'est absolument pas FMJ).
Les limitations d'âge sont faites, justement, pour qu'une personne non construite psychologiquement, et qui risquerait de ne pas dissocier la réalité du virtuel, ne soit pas amenée à voir, et plus encore, incarner quelque chose / quelqu'un dans des scènes choquantes, et pouvant donc conduire à des comportements similaires, dans la réalité cette fois...
Dans ton cas, je te conseillerai plutôt, de te défouler sur un dictionnaire.