"- Oh ! C'est la fin de FF7, avec Red XIIIquimontesurunefalaisepouradmirerMidgardétruite ! Ah, c'est la cinquième épée de Cloud ! Mais en haut à droite, là, cette pancarte publicitaire "Loveless", c'est celle qui apparait dans la scène d'intro du jeu avec Aeris ! Hola, Tifa utilise sa limite du-
- Nom de Dieu, Cyrus ! JE SAIS que tu es un fanboy Squaresoft, JE SAIS que tu n'as pas d'ordinateur et pas d'accès au Net, JE SAIS que tu m'as demandé de récupérer ce film rien que pour toi, mais si tu ne fermes pas ton clapet à Nutella, je jure devant Shigeru Miyamoto que je vais te planter mon putain de stylet Nintendo DS dans la carotide et jeter ton cadavre en pâture à mon Nintendog !"

Vous savez déjà que je noue un attachement particulier aux glaireux qui ont découvert la paradoxale saga Final Fantasy au numéro 7 (VII), dont le nom ne laisse aucunement deviner quel sera l'épisode vraiment final alors qu'on doit bien en être au vingtième numéro. Après le honteux FFX-2 avec sa musique dance dans les donjons (depuis, Xenosaga 2 a refait le coup), Advent Children, maintes fois retardé, arrive avec une esthétique très nippo-gothique. Autrement dit, les designers ont un peu trop regardé de clips vidéo de Gackt en modélisant Cloud et Cie. Précisons "et Cie", puisque tout le film ne tourne qu'autour du blondinet qui a bien changé en deux ans : primo, il est devenu suffisamment faible pour se la faire mettre bien minable par tous les ennemis qu'il croise, jusqu'au dernier combat où il élimine son adversaire d'un seul Omnislash. A l'exception du seul duel de Tifa, toutes les scènes de baston semblent issues d'un spectacle du Cirque du Soleil, tout le monde faisant des sauts de plusieurs centaines de mètres (quand on était parfois coincé dans le jeu par une butte qu'une motocrotte de la Mairie de Paris aurait pu escalader, ça aurait pu être utile), le summum du ridicule étant atteint contre Neo-Bahamuth où tout le monde joue au lance-pierres humain avec le blondinet à la grosse épée. Mais il faut se rendre à l'évidence : ces rixes sont si impressionnantes que seul l'écran de cinéma leur rendrait véritablement justice, et que ceux qui vont les regarder via UMD sur leur console portable sont des connards finis. Cependant, on s'étonne presque de ne pas voir les points de dégâts apparaître à l'écran après chaque coup porté - les rajouter à l'écran ainsi qu'une barre de menu en bas de l'écran avec Adobe Premiere provoquerait sûrement une crise de rire bien méritée parmi les amateurs de parodies.
L'histoire ? Bof. Un prétexte, plutôt. Face à l'aventure épique du jeu vidéo, le script tremblotant qui anime Advent Children n'ajoute rien à un jeu qui avait déjà tout dit. Tout ce film n'est qu'un "parce que" géant ; on ramène vos héros parce que, on amène des méchants sortis de nulle part parce que, ils sont méchants parce que, on recycle plein d'éléments qui avaient été emballés et pesés parce que, Cloud continue à faire tournoyer son épée l'air de rien même après avoir s'être fait empaler l'épaule parce que, parce que, parce que, parce que. Ca vire au gros caprice de scénariste qui n'explique rien et passe brutalement d'une scène à l'autre ou en ajoute d'autres profondément inutiles, ajoutant surtout plus de confusion qu'autre chose. De nombreux personnages apparaissent moins de 30 secondes en cumulé, réduits à de simples clins d'oeil pour faire baver le fan. Car ce film n'existe que pour eux, et les moins critiques de ces derniers : ceux que j'abhorre tant, qui ont découvert la saga à partir de la playstation, qui voulaient juste voir une mise à jour graphique de leurs héros et qui prient chaque soir pour avoir un remake de FF7 sur PS3 (alors qu'il a déjà maintes fois été rapporté que la démo technologique montrée à l'E3 ne donnera suite à aucun jeu, mais c'est trop dur pour eux de comprendre ça). Les plus intégristes (ceux qui connaissent la série depuis l'époque Nintendo) avanceront qu'on a ainsi droit à FF7 remis au goût du jour, ledit goût du jour étant un Square tellement mal en point qu'il a fusionné avec son vieux rival Enix - et qui avait pourtant bien tenté de râtisser encore plus large en abrutissant ses jeux. D'une certaine façon, nous avons là la réponse à la question "à quoi ressemblerait FF7 s'il sortait aujourd'hui ?" Pour ces fanatiques, il serait à des années-lumière en-deçà de l'épopée qui avait tant secoué les esprits. Advent Children est une grosse heure et demie de fan service creux qui n'apporte rien, si ce n'est une pierre supplémentaire au tombeau érigé sur l'esprit original de Squaresoft.



Le suspense est à son comble : dans quelques heures, c'est le début de l'hebdomadaire session IRC sur #editotaku@irc.worldnet.net, également accessible en entrant un pseudo dans la case à gauche. La conversation aura pour thème : "Suicide et auto-mutilation du hardcore gamer : 'Ecco The Dolphin' Dreamcast a-t'il une fin ?" , suivi d'un débat autour d'une assiette de Prince goût choco au sujet des tics de langage des personnages d'animes-nyo. Comme d'habitude, ça commence à 21 heures et ça termine quand presque tout le monde est parti et que les derniers survivants se regardent dans le blanc des yeux.