Densha Otoko
Autant le format de l'éditotaku me permet d'écrire quand bon me semble (pourvu que ce soit au moins tous les deux jours), autant je n'ai pas pour habitude de réagir "à chaud" sur quelque chose. Faut systématiquement que je laisse refroidir, quitte à être en retard sur le reste du Net ou quitte à laisser tomber l'idée d'en parler parce que c'est périmé. Partent ainsi à la trappe des articles sous prétexte que "tout le monde doit déjà tout savoir là-dessus"... Mais quand j'aborde innocemment le sujet, par exemple lors des sessions IRC, il s'avère que non, tout le monde ne sait pas forcément de quoi on parle. Les OS-tans, Nintendogs, Attack of the Swarm, ou Densha Otoko. Oui, le lien précédent vient du blog de Tehem, geek conquis par cette série qui m'a récemment pris en traître pour me mettre une latte dans les noisettes et menacé de recommencer si je ne faisais pas d'article sur cette dernière (la série hein, pas la latte). En fait, Keul et Tehem sont comme deux résultats d'une expérience gouvernementale dont le but aurait été de créer génétiquement le codeur PHP ultime. L'un me harcèle avec un manga et l'autre avec un drama ; honnêtement, je n'ai pas envie de savoir lequel des deux est du côté Lumineux ou Obscur. Enfin, cet article parle pour une fois d'une série télé avec des vrais gens qui font les acteurs dans Tokyo avec des caméras devant eux, ce n'est pas dans les habitudes de cette colonne mais vous allez comprendre pour quoi je fais une exception.
Densha Otoko, donc. Résumons rapidement pour ceux qui ne sont pas encore au courant du conte de fées qui a achevé d'émouvoir les japonais après la diffusion de la série télé, du film, des mangas, de la vidéo pour adultes (si si) et du topic sur le gargantuesque 2ch.net (où sont également nées les OS-tans, décidément). C'est l'histoire d'un otaku qui aide (durant le printemps 2004) dans le métro une demoiselle agressée par un chikkan bourré. Ayant récupéré ses coordonnées, elle lui envoie un cadeau, et notre garçon décide de séduire la demoiselle avec les conseils des forumeurs de 2ch, où il utilise le pseudonyme de "Densha Otoko", ou "garçon du train". S'ensuivront une séance de relooking, restau avec la belle, échanges de SMS, shopping pour lui acheter un nouveau PC, déclaration d'amour, happy end. Les logs du forum ont ensuite été reproduits sous forme de livre (ASCIIart compris !) qui a fait un carton, pour la suite qu'on connait.
Evidemment, pas mal de gens mettent en doute la véracité de ces évènements : tout semble trop lisse et trop bien aligné pour être vrai. Personnellement, j'ai tiqué au moment où, de retour à Akihabara après s'être coupé les cheveux et acheté de nouvelles fringues, une vendeuse lui dit qu'il ne ressemble pas aux clients habituels ; même sous forme de compliment, aucun vendeur mentalement sain ne ferait ce genre de remarque. L'histoire a été largement répandue par Fuji et l'agence de publicité Dentsu, le fonctionnement de 2ch autorise tous les délires anonymes (dans la série télé, un des personnages tente d'ailleurs d'en profiter), ce genre de buzz marketing a déjà été utilisé à de nombreuses reprises, et il ne faut surtout pas compter sur les médias japonais pour poser les bonnes questions (ils ont une colonne vertébrale aussi dure que de la guimauve). Tim Rogers, connu pour ses articles sur insertcredit, raconte sur son blog qu'il sait que tout ceci est bidonné et que bien forte est l'ironie de voir que les membres élitistes de 2ch ont créé une évènement tout ce qu'il y a de plus mainstream. Enfin, la théorie en vogue est que cette histoire aurait directement été écrite par une huile de 2ch afin de financer les problèmes juridiques régulièrement posés par le site.
Vraie ou fausse, cette histoire en dit long sur la sociologie nipponne : un mélange de vérité et de mensonge, de réalité et de virtualité. Pour se faire aider par des anonymes, le garçon n'hésite pas à étaler sa vie privée à tout l'Internet. Ces questions sur les mensonges de la réalité ou les vérités dans la virtualité (qu'il s'agisse de rumeurs ou de conspirations) et leur place dans la vie ont déjà été posées dans Serial Experiments Lain ou Matrix... Et quelle coïncidence, la trilogie des frères Washowski tient un rôle dans Densha Otoko puisque l'otaku prête à la demoiselle les DVD de ces films. "La Belle et l'Otaku", remake moderne de la Belle et la Bête. Tout étant observé du point de vue du garçon du train, "Hermes" (le surnom qu'il lui donne sur 2ch en référence aux tasses à thé qu'elle lui offre; Hermes, alias Saori Aoyama dans la série télé, alias Misaki Ito, alias râh lovely) reste quand même un mystère dénué de personnalité. On ne saura jamais ce qu'elle (belle, riche, intelligente) lui trouve de séduisant (lui otaku, salaire pourri, culture à zéro), à l'exception de son acte de bravoure au début de l'histoire. N'est-on pas sur le point de convaincre les japanophiles glaireux que les femmes japonaises seraient prêtes à accepter n'importe qu(o)i ? Tout cela suit les idéaux véhiculés par la culture manga, genre "on peut tout réussir si on y croit"... Je ne serais qu'à moitié étonné si un réalisateur occidental se décidait à en faire un remake. Enfin, si cela s'avère être cousu de fil blanc, cette galipette publicitaire a au moins un avantage sur ses précédentes ; là où d'autres se contentaient de tenter de nous faire céder aux instincts consuméristes, celle-ci fait aussi passer un message de civisme encourageant à aider les demoiselles en détresse - suivi par une moyenne de 69 otakus sur 100. Toujours ça de gagné.
Dans le Hagakure, Jochô Yamamoto rapportait les dires d'un ami médecin qui se plaignait qu'avec le temps, le pouls des hommes ressemblait de plus en plus à celui des femmes, car ils devenaient "lâches et faibles" et qu'il était impossible - en 1716 - de trouver "un homme véritable". Que dirait-il aujourd'hui ! Avec Densha Otoko, c'est la femme (Misaki Ito) qui prend la main ou embrasse en premier, pendant que l'homme est incapable de faire quoi que ce soit sans tout dévoiler à des inconnus et pleurer comme une fontaine à la moindre occasion. Dans cet ordre d'idées, le Japan Times a une (hilarante) critique au vitriol de l'adaptation en long-métrage et plus particulièrement de l'idéal véhiculé par cette histoire, décidément trop propre pour être vraie. Les otakus ont toujours eu une réputation dégueulasse suite à l'affaire Tsutomu Miyazaki ; si cette fable n'est qu'un énorme coup de pub, elle permettra certes d'affirmer aux japonais qu'ils ne sont pas des tueurs en série, mais juste des losers naïfs. Mais quand l'économie nipponne est en crise et qu'ils réalisent que les otaques concentrent leur pouvoir d'achat (loin d'être négligeable) sur les produits technologiques et culturels de leur propre nation, il y a de quoi leur passer le cirage et redorer leur blason. Et les femmes dans tout ça ? Pas besoin de s'inquiéter, elles savent très bien se défendre toutes seules.
Et la série télé, que vaut-elle si on fait abstraction de la mention "basé sur une histoire réelle" et qu'on la juge en tant que fiction ? Déjà, le scénario se permet une dose de deus ex machina: par exemple, lorsqu'ils se rencontrent pour aller dîner quelques jours après l'incident du métro, "Hermes" (interprétée par, je vous le rappelle, Misaki Ito) ne remarque pas que Densha s'est lourdement relooké-coiffé-décrassé, parce qu'elle ne portait pas ses lentilles la première fois - mais ça n'a pas empêché les producteurs de la série télé de lui faire lire Angels & Demons juste avant l'agression ! La narration est bien plus "explicite" que dans les autres dramas, ceci étant dû au fait que le personnage raconte ses moindres pensées sur le Net et que les contributeurs sont montrés à l'écran alors qu'ils hurlent leurs conseils en les rédigeant sur le forum de discussion... On est à des années-lumière des non-dits et regards lourds de sens qui caractérisent la plupart des films ou séries asiatiques.
Après tout, on reste dans un divertissement orienté vers les moins de 30 ans, et les japonais considèrent que tout doit être exagéré lorsqu'on s'adresse à ce public. Non, sérieusement : dans le film de Boogiepop Phantom (qui a un scénario loin d'être mouvementé, l'anime confinant paradoxalement à de la non-animation), un personnage qui vient d'avoir une révélation tombe physiquement sur le cul... Et les autres dramas pour jeunes ne sont pas en reste, les acteurs nippons n'hésitant jamais à se comporter littéralement comme des héros de papier - sans parler des montages aussi anarchiques qu'une pub dans Famitsu. La narration à la télé asiatique, avec tous ses textes à l'écran et jingles sonores débiles, a-t-elle tant hérité du manga ? Au fait, au cas où vous ne le sauriez pas déjà, voici la règle d'or : si vous cherchez de bons acteurs, ne regardez jamais de séries TV japonaises.
Dans Densha Otoko, la production a eu les moyens de ses ambitions, même s'il s'agit quand même d'une histoire guère onéreuse à narrer - en témoigne l'adaptation cinématographique bien low budget. Chaque épisode (11 + une fin alternative) est bourré de gags visuels et d'informations, beaucoup de choses étant racontées en une heure. Les décors sont bourrés de références, la série pousse tellement le trait à certains moments qu'elle semble s'auto-parodier en cumulant les effets kitsch (Hermes, vous savez, celle qui est jouée par Misaki Ito, a son thème musical tout en violons dégoûlinants et est régulièrement entourée d'un halo de lumière !) et on voit même la rouquine Eriko "Honeeey Furashuuu !" Sato dans un rôle secondaire ! Des posts entiers apparus dans le sujet de discussion original de 2ch sont reproduits à la virgule près, mais après les deux premiers épisodes qui sont une copie carbone de l'histoire originale, de nombreux éléments sont évidemment ajoutés pour romancer l'histoire : un passage au Comiket, un stalker, un rival... La réalisation est de qualité, on ne s'ennuie pas une seconde, et même si cette série a fait de jolis records d'audience avec son histoire d'amour impossible (25 % d'audimat pour la finale quand même), on voit bien qu'elle cible avant tout les otakus, que ce soit par son générique-hommage (Mina Mina) ou par leur lourde présence dans le casting, chaque "forumeur" conseillant Densha en étant un avec sa propre passion (trains, militaire, Hanshin Tigers...). D'ailleurs, à plusieurs reprises, cette série m'a quand même fait réaliser à quel point je suis atteint. Par exemple, on voit lors d'une preview du prochain épisode Misaki Ito qui dit "moe" (*) ; par pur esprit de fan service, je recule la vidéo de quelques secondes pour admirer ça - et je l'avoue, je l'ai fait cinq ou six fois. Quand ce moment arrive lors de l'épisode suivant, il y a précisément un personnage qui sort un dictaphone et lui demande de répéter le précieux mot - et elle le fait !
Enfin, cette série est un bon divertissement, au-dessus de la moyenne nipponne en la matière - ce qui n'est pas vraiment un compliment, la moyenne des dramas japonais dépassant à peine la qualité des telenovelas mexicaines. Gokusen (adapté d'un manga, et y'a Misaki Ito qui joue dedans), Stand Up ou Summer Snow (ce dernier étant typique des tire-larmes qui font la majorité des séries TV japonaises) aussi sont sympathiques chacun dans leur genre, d'ailleurs. Densha Otoko est une amusante fiction pas trop mal foutue, excessive à souhait dans sa narration, parfumée à l'eau de rose et otakiste à fond. Sûrement pas la meilleure chose que vous materez cette année (sauf si vous ne regardez que des dramas nippons, hu hu), mais franchement divertissant.
(*) Se prononce "moé", s'écrit indifféremment avec ou sans accent. Jargon d'otaku visant à exprimer la tendre émotion ressentie devant les demoiselles de la japanime ou des jeux vidéo. Exemple : "si tu retires le moé moé de Negi Ma, il reste plus rien".
Demain soir et comme chaque dimanche dès 21 heures, session IRC sur #editotaku@irc.worldnet.net ou en entrant votre nom dans le menu à gauche ! Fans de Misaki Ito, y'aura rien pour vous !
Densha Otoko, donc. Résumons rapidement pour ceux qui ne sont pas encore au courant du conte de fées qui a achevé d'émouvoir les japonais après la diffusion de la série télé, du film, des mangas, de la vidéo pour adultes (si si) et du topic sur le gargantuesque 2ch.net (où sont également nées les OS-tans, décidément). C'est l'histoire d'un otaku qui aide (durant le printemps 2004) dans le métro une demoiselle agressée par un chikkan bourré. Ayant récupéré ses coordonnées, elle lui envoie un cadeau, et notre garçon décide de séduire la demoiselle avec les conseils des forumeurs de 2ch, où il utilise le pseudonyme de "Densha Otoko", ou "garçon du train". S'ensuivront une séance de relooking, restau avec la belle, échanges de SMS, shopping pour lui acheter un nouveau PC, déclaration d'amour, happy end. Les logs du forum ont ensuite été reproduits sous forme de livre (ASCIIart compris !) qui a fait un carton, pour la suite qu'on connait.
Evidemment, pas mal de gens mettent en doute la véracité de ces évènements : tout semble trop lisse et trop bien aligné pour être vrai. Personnellement, j'ai tiqué au moment où, de retour à Akihabara après s'être coupé les cheveux et acheté de nouvelles fringues, une vendeuse lui dit qu'il ne ressemble pas aux clients habituels ; même sous forme de compliment, aucun vendeur mentalement sain ne ferait ce genre de remarque. L'histoire a été largement répandue par Fuji et l'agence de publicité Dentsu, le fonctionnement de 2ch autorise tous les délires anonymes (dans la série télé, un des personnages tente d'ailleurs d'en profiter), ce genre de buzz marketing a déjà été utilisé à de nombreuses reprises, et il ne faut surtout pas compter sur les médias japonais pour poser les bonnes questions (ils ont une colonne vertébrale aussi dure que de la guimauve). Tim Rogers, connu pour ses articles sur insertcredit, raconte sur son blog qu'il sait que tout ceci est bidonné et que bien forte est l'ironie de voir que les membres élitistes de 2ch ont créé une évènement tout ce qu'il y a de plus mainstream. Enfin, la théorie en vogue est que cette histoire aurait directement été écrite par une huile de 2ch afin de financer les problèmes juridiques régulièrement posés par le site.
Vraie ou fausse, cette histoire en dit long sur la sociologie nipponne : un mélange de vérité et de mensonge, de réalité et de virtualité. Pour se faire aider par des anonymes, le garçon n'hésite pas à étaler sa vie privée à tout l'Internet. Ces questions sur les mensonges de la réalité ou les vérités dans la virtualité (qu'il s'agisse de rumeurs ou de conspirations) et leur place dans la vie ont déjà été posées dans Serial Experiments Lain ou Matrix... Et quelle coïncidence, la trilogie des frères Washowski tient un rôle dans Densha Otoko puisque l'otaku prête à la demoiselle les DVD de ces films. "La Belle et l'Otaku", remake moderne de la Belle et la Bête. Tout étant observé du point de vue du garçon du train, "Hermes" (le surnom qu'il lui donne sur 2ch en référence aux tasses à thé qu'elle lui offre; Hermes, alias Saori Aoyama dans la série télé, alias Misaki Ito, alias râh lovely) reste quand même un mystère dénué de personnalité. On ne saura jamais ce qu'elle (belle, riche, intelligente) lui trouve de séduisant (lui otaku, salaire pourri, culture à zéro), à l'exception de son acte de bravoure au début de l'histoire. N'est-on pas sur le point de convaincre les japanophiles glaireux que les femmes japonaises seraient prêtes à accepter n'importe qu(o)i ? Tout cela suit les idéaux véhiculés par la culture manga, genre "on peut tout réussir si on y croit"... Je ne serais qu'à moitié étonné si un réalisateur occidental se décidait à en faire un remake. Enfin, si cela s'avère être cousu de fil blanc, cette galipette publicitaire a au moins un avantage sur ses précédentes ; là où d'autres se contentaient de tenter de nous faire céder aux instincts consuméristes, celle-ci fait aussi passer un message de civisme encourageant à aider les demoiselles en détresse - suivi par une moyenne de 69 otakus sur 100. Toujours ça de gagné.
Dans le Hagakure, Jochô Yamamoto rapportait les dires d'un ami médecin qui se plaignait qu'avec le temps, le pouls des hommes ressemblait de plus en plus à celui des femmes, car ils devenaient "lâches et faibles" et qu'il était impossible - en 1716 - de trouver "un homme véritable". Que dirait-il aujourd'hui ! Avec Densha Otoko, c'est la femme (Misaki Ito) qui prend la main ou embrasse en premier, pendant que l'homme est incapable de faire quoi que ce soit sans tout dévoiler à des inconnus et pleurer comme une fontaine à la moindre occasion. Dans cet ordre d'idées, le Japan Times a une (hilarante) critique au vitriol de l'adaptation en long-métrage et plus particulièrement de l'idéal véhiculé par cette histoire, décidément trop propre pour être vraie. Les otakus ont toujours eu une réputation dégueulasse suite à l'affaire Tsutomu Miyazaki ; si cette fable n'est qu'un énorme coup de pub, elle permettra certes d'affirmer aux japonais qu'ils ne sont pas des tueurs en série, mais juste des losers naïfs. Mais quand l'économie nipponne est en crise et qu'ils réalisent que les otaques concentrent leur pouvoir d'achat (loin d'être négligeable) sur les produits technologiques et culturels de leur propre nation, il y a de quoi leur passer le cirage et redorer leur blason. Et les femmes dans tout ça ? Pas besoin de s'inquiéter, elles savent très bien se défendre toutes seules.
Et la série télé, que vaut-elle si on fait abstraction de la mention "basé sur une histoire réelle" et qu'on la juge en tant que fiction ? Déjà, le scénario se permet une dose de deus ex machina: par exemple, lorsqu'ils se rencontrent pour aller dîner quelques jours après l'incident du métro, "Hermes" (interprétée par, je vous le rappelle, Misaki Ito) ne remarque pas que Densha s'est lourdement relooké-coiffé-décrassé, parce qu'elle ne portait pas ses lentilles la première fois - mais ça n'a pas empêché les producteurs de la série télé de lui faire lire Angels & Demons juste avant l'agression ! La narration est bien plus "explicite" que dans les autres dramas, ceci étant dû au fait que le personnage raconte ses moindres pensées sur le Net et que les contributeurs sont montrés à l'écran alors qu'ils hurlent leurs conseils en les rédigeant sur le forum de discussion... On est à des années-lumière des non-dits et regards lourds de sens qui caractérisent la plupart des films ou séries asiatiques.
Après tout, on reste dans un divertissement orienté vers les moins de 30 ans, et les japonais considèrent que tout doit être exagéré lorsqu'on s'adresse à ce public. Non, sérieusement : dans le film de Boogiepop Phantom (qui a un scénario loin d'être mouvementé, l'anime confinant paradoxalement à de la non-animation), un personnage qui vient d'avoir une révélation tombe physiquement sur le cul... Et les autres dramas pour jeunes ne sont pas en reste, les acteurs nippons n'hésitant jamais à se comporter littéralement comme des héros de papier - sans parler des montages aussi anarchiques qu'une pub dans Famitsu. La narration à la télé asiatique, avec tous ses textes à l'écran et jingles sonores débiles, a-t-elle tant hérité du manga ? Au fait, au cas où vous ne le sauriez pas déjà, voici la règle d'or : si vous cherchez de bons acteurs, ne regardez jamais de séries TV japonaises.
Dans Densha Otoko, la production a eu les moyens de ses ambitions, même s'il s'agit quand même d'une histoire guère onéreuse à narrer - en témoigne l'adaptation cinématographique bien low budget. Chaque épisode (11 + une fin alternative) est bourré de gags visuels et d'informations, beaucoup de choses étant racontées en une heure. Les décors sont bourrés de références, la série pousse tellement le trait à certains moments qu'elle semble s'auto-parodier en cumulant les effets kitsch (Hermes, vous savez, celle qui est jouée par Misaki Ito, a son thème musical tout en violons dégoûlinants et est régulièrement entourée d'un halo de lumière !) et on voit même la rouquine Eriko "Honeeey Furashuuu !" Sato dans un rôle secondaire ! Des posts entiers apparus dans le sujet de discussion original de 2ch sont reproduits à la virgule près, mais après les deux premiers épisodes qui sont une copie carbone de l'histoire originale, de nombreux éléments sont évidemment ajoutés pour romancer l'histoire : un passage au Comiket, un stalker, un rival... La réalisation est de qualité, on ne s'ennuie pas une seconde, et même si cette série a fait de jolis records d'audience avec son histoire d'amour impossible (25 % d'audimat pour la finale quand même), on voit bien qu'elle cible avant tout les otakus, que ce soit par son générique-hommage (Mina Mina) ou par leur lourde présence dans le casting, chaque "forumeur" conseillant Densha en étant un avec sa propre passion (trains, militaire, Hanshin Tigers...). D'ailleurs, à plusieurs reprises, cette série m'a quand même fait réaliser à quel point je suis atteint. Par exemple, on voit lors d'une preview du prochain épisode Misaki Ito qui dit "moe" (*) ; par pur esprit de fan service, je recule la vidéo de quelques secondes pour admirer ça - et je l'avoue, je l'ai fait cinq ou six fois. Quand ce moment arrive lors de l'épisode suivant, il y a précisément un personnage qui sort un dictaphone et lui demande de répéter le précieux mot - et elle le fait !
Enfin, cette série est un bon divertissement, au-dessus de la moyenne nipponne en la matière - ce qui n'est pas vraiment un compliment, la moyenne des dramas japonais dépassant à peine la qualité des telenovelas mexicaines. Gokusen (adapté d'un manga, et y'a Misaki Ito qui joue dedans), Stand Up ou Summer Snow (ce dernier étant typique des tire-larmes qui font la majorité des séries TV japonaises) aussi sont sympathiques chacun dans leur genre, d'ailleurs. Densha Otoko est une amusante fiction pas trop mal foutue, excessive à souhait dans sa narration, parfumée à l'eau de rose et otakiste à fond. Sûrement pas la meilleure chose que vous materez cette année (sauf si vous ne regardez que des dramas nippons, hu hu), mais franchement divertissant.
(*) Se prononce "moé", s'écrit indifféremment avec ou sans accent. Jargon d'otaku visant à exprimer la tendre émotion ressentie devant les demoiselles de la japanime ou des jeux vidéo. Exemple : "si tu retires le moé moé de Negi Ma, il reste plus rien".
Demain soir et comme chaque dimanche dès 21 heures, session IRC sur #editotaku@irc.worldnet.net ou en entrant votre nom dans le menu à gauche ! Fans de Misaki Ito, y'aura rien pour vous !
Par Raton-Laveur le 12 novembre 2005, 08:16 - Japanime - Lien permanent
Commentaires
Le manga utilisait encore plus le ORZ
Sinon, y'a aussi OTZ
http://10e.org/mt/archives/...
C'est pas moi ! C'est google !
Si l'image, c'est trop, faut l'enlever.
Mais bon, je suis bien sur un blog où on parle fréquemment d'hentai, donc bon...
Raton-Laveur> ah orz...
Raton-Laveur> tu as vu densha otoko ?
Raton-Laveur> ou lu le thread sur 2ch où j'ai fait un lien ?
mdt> jamais regardé le thread non
Raton-Laveur> okay
Raton-Laveur> donc dans le thread y'a densha qui fait sans arrêt les signes _ITO (en ascii en fait mais ça passe un peu mal ici et j'ai changé le titre de l'article à cause de ça)
Raton-Laveur> ou la grosse version avec l'ascii _|¯|O que j'a(ava)i mis en titre
Raton-Laveur> as-tu compris ce que c'est ?
mdt> non
Raton-Laveur> c'est un mec à terre
Raton-Laveur> à genoux et les mains à terre
Raton-Laveur> à 4 pattes quoi
Raton-Laveur> (regarde bien)
Raton-Laveur> pigé ?
mdt> toujours aussi clair l'Ascii
mdt> oui
Raton-Laveur> donc orz, c'est pareil mais dans l'autre sens !
_|¯|O
Sinon pour revenir sur le sujet, après Densha Otoko, il faut que tu regardes le drama de Hana Yori Dango... j'en rigole encore bwhaahah ;D
http://sushiexquis.blogspot...
Tu poses de ces questions, parfois...
"c'est moi, rappelle moi vite ! biiiip"
Par contre, je me demmande pourquoi ils continuent de spammer, grace à google et l'attribut nofollow, ca ne leurs sers plus à rien (les liens mis en commentaires ne sont pas indexés)
Ouvre un peu ton esprit aussi...Si cette manière d'être, s'il y a souvent du "il faut y croire pour y arriver", en quoi c'est gênant? en quoi ça fait trop "culcul la praline et faux"? Si cette manière de penser, de positiver fait surmonter certains obstacles, EN QUOI CELA PEUT-IL ETRE UN DEFAUT? ah nan il faut être aussi défaitiste qu'ici...et oui tout va mal, on n'a pas d'argent, on laisse tomber...qu'est-ce qui n'est pas bien dans le fait que les gens aux "allures faibles" puissent ainsi se relever, trouver le bonheur au côté de la belle dame? je crois que tu es envie par les images qui t'entourent, et que tu vois dans ta vie quotidienne au point de ne pas accepter, de limite "mépriser" une autre façon de faire...
Et qu'est-ce qu'elle peut lui trouver encore, excepté sa "bravoure" du début? As-tu TOUT regardé? Je croyais bien que oui! l'épisode 9 ne t'a fait ni chaud ni froid? alors prend un contexte très important : ça se passe au Japon, ce sont des japonais et japonaises qui sont le public prioritaire...Au Japon, on ne dit rien aux parents de ses amis et on donne encore moins conseil...Je ne sais pas si tu as déjà vécu là-bas, mais la façon de voir les choses est totalement différente...et ce que tu peux croire "débile et irréaliste", ce n'est pas comme ça que les japonais le voient...si tu dénigres tant ces acteurs qui font un très bon boulot et qui soulèvent tant de passion à travers le monde entier, alors cesse de regarder...mais ne lance pas ton opinion, comme si c'était la vérité même...
j'ajoute =>"La narration à la télé asiatique, avec tous ses textes à l'écran et jingles sonores débiles"<= déjà ce n'est pas la télé asiatique mais la télé japonaise, ensuite les textes permettent aux téléspectateurs de mieux suivre et ce n'est pas une mauvaise façon d'améliorer le japonais (ah vi je sais pas si tu as tenté de comprendre quelque chose ou si tu t'es contenté de lancer ces balivernes comme vérité suprême avec tes beaux préjugés...) et enfin les "jingles débiles" à tes oreilles! mais amusantes pour autrui! alors, oui on est en démocratie, okay tout le monde peut s'exprimer...mais ne pas raconter des conneries non plus. On dirait que tu fais l'apologie de "la bassesse et la débilité du divertissement japonais...ah non pardon, de leur façon de faire et des dramas!".
->"N'est-on pas sur le point de convaincre les japanophiles glaireux que les femmes japonaises seraient prêtes à accepter n'importe qu(o)i ? " tu compares Densha otoko a un "japonais glaireux?" oui les otakus ont une mauvaise vision...mais sont-ils tous pour autant, dénué d'intelligence, de bon sens? pourquoi la société les écrase tant? parce que la ressemble ressemble à une masse de gens qui croient que les otakus sont juste des personnes qui ne peuvent plus vivre dans la réalité et qui sont marginalisés (sauf lorsqu'on utilise leur fric bien sûr, là, fonçons!)... les otakus, même si ce n'est pas la définition même, ne sont pas des bêtes cons. Il faut arrêter de généraliser.
À noter que le raton donne des exemples de dramas qui lui semblent réussis. J'ai pas dû tomber dessus.
Pour le reste, on voit l'habituel et toujours aussi incompréhensible "si ça te plaît pas, ta gueule". (D'autant plus qu'il est pas franchement évident que ça lui plaise pas.)
Quand un truc me fait chier, je lance pas généralement ce genre de commentaires... Oh, mais fallait aller jusqu'au bout de l'article...
Sans paragraphe en plus...
coucou, article très intéresant :) je me demandais ce qu tu voulais indiquer dans cette précisiob : "pourvu que ce soit au moins tous les deux jours" ... A+
Un forum un peu sur le modèle que celui que fréquentait Densha Otoko:
http://aladin-channel-fr.xooit.fr/i...
propose un lieu d'entraide pour les célibataires pour trouver ou conquérir son/sa dulciné(e).
Absolument rien à voir avec le chan des losers célibataires endurcis de 2chan, donc.
En effet, dans le sens où ce forum est plus ouvert, plus généraliste: c'est à dire moins spécialisé en otaku, moins hermétique ;) Mais le principe est d'aider les célibataires à ne plus l'être, mais pas à tout prix. vaut mieux être seul que mal accompagné tout de même^^
Je ne pense pas que forcé une rencontre soit une bonne idée c'est pour ça que je deteste les sites pour célibataire ou de rencontres.
Parce que sur ces sites on obtient pas forcément ce que l'on cherche(Lol j'en parle comme un marcher aux puces >.<)
En tout cas vaut mieux que tout se fasse part hasard on a pas de mauvaises surprises par la suite...
@Webonna: Nan mais justement, si le principe est d'aider les célibataires à ne plus l'être, alors ça n'a rien à voir avec le chan du densha otoko.
Dans Densha Otoko l'idée est que ce gars a été aidé (plutôt, motivé,) par hasard, même par accident, par des gens qui n'étaient pas là pour ça. Pratiquement en hors-sujet du chan, en fait.
Le seul point commun envisageable entre ton truc et le chan du densha otoko, c'est que c'est un système de communication persistant sur Internet. 2chan ce n'est même pas des forums.
Saya menemukan artikel ini sangat berguna dan menarik. Salam dan terima kasih atas berbagi! Salam, <a href="https://www.idproperti.com" rel="dofollow">Pasang Iklan Properti Gratis</a>
This was a fantastic read. Your writing style and insights are impressive. Best, <a href="https://www.idproperti.com" rel="dofollow">Pasang Iklan Properti Gratis</a>
This article is nothing short of outstanding! Your thorough research and articulate writing make complex topics accessible and engaging. I’m impressed by the depth of knowledge you’ve shared and the clarity with which you’ve presented it. This is a truly exceptional piece of writing. Regards, <a href="https://www.idproperti.com" rel="dofollow">Pasang Iklan Properti Gratis</a>
Terima kasih atas artikel yang menarik ini. Salam kenal dari : IDProperti.com | <a href="https://www.idproperti.com" rel="dofollow">Pasang Iklan Properti Gratis</a>
Artikel ini adalah contoh penulisan yang sangat bermanfaat dan berkualitas tinggi. Setiap detail dijelaskan dengan sangat cermat dan mendalam, memberikan wawasan baru yang berharga. Terima kasih atas karya yang luar biasa ini. Salam sukses, <a href="https://www.idproperti.com" rel="dofollow">Pasang Iklan Properti Gratis</a>
Your blog is my go-to for insightful articles Regards from <a href="https://wwwidproperticom" rel="dofollow">Pasang Iklan Properti Gratis</a>
Saya sangat mengapresiasi artikel ini! Gaya penulisan yang Anda gunakan sangat jelas dan menarik, membuat bacaan ini sangat informatif dan menyenangkan. Terima kasih atas kontribusi yang sangat bermanfaat ini. Salam sukses selalu, <a href="https://www.idproperti.com" rel="dofollow">Pasang Iklan Properti Gratis</a>
Terima kasih atas artikel yang menarik ini. Salam kenal dari : IDProperti.com | <a href="https://www.idproperti.com" rel="dofollow">Pasang Iklan Properti Gratis</a>
I appreciate the depth of research in this post. Great job! Best wishes, <a href="https://www.idproperti.com" rel="dofollow">Pasang Iklan Properti Gratis</a>
Meninggalkan komentar untuk menjadikannya viral, terima kasih dari IDProperti.com | <a href="https://www.idproperti.com" rel="dofollow">Pasang Iklan Properti Gratis</a>
I'm always impressed by the depth of your articles Warm regards from <a href=https://wwwidproperticom rel=dofollow>IDProperticom</a>
Your blog is a source of inspiration Regards from <a href="https://wwwidproperticom" rel="dofollow">Pasang Iklan Properti Gratis</a>
Why no one sees this great idea, thanks for sharing, From : <a href="https://wwwidproperticom" rel="dofollow">Pasang Iklan Properti Gratis</a>
Your articles never disappoint Thank you for sharing your knowledge! <a href=https://wwwidproperticom rel=dofollow>IDProperticom</a>
Your articles are a breath of fresh air Thanks for sharing! <a href="https://wwwidproperticom" rel="dofollow">Pasang Iklan Properti Gratis</a>
Your article was very engaging. Thanks for sharing your knowledge! Best wishes, <a href="https://www.idproperti.com" rel="dofollow">Pasang Iklan Properti Gratis</a>
Sangat menyukai artikel ini! Teruskan pekerjaan yang hebat. Salam, <a href="https://www.idproperti.com" rel="dofollow">Pasang Iklan Properti Gratis</a>
This post was incredibly engaging. Well done! Sincerely, <a href="https://www.idproperti.com" rel="dofollow">Pasang Iklan Properti Gratis</a>
Such a great find Regards from <a href="https://wwwidproperticom" rel="dofollow">Pasang Iklan Properti Gratis</a>