Et oui, cette année,
raton-laveur.net avait accès
backstage
pour mieux
découvrir l'envers du décor! Sur place avant tout le
monde et jusqu'à lundi soir, Epitanime 2004, go!
N.B: Ces infos sont évidemment à prendre pour ce qu'elles
sont: l'envers du décor. le making of, la convention
comme seuls les organisateurs l'ont vécue. A la façon des
livres où vous êtes le héros, si
vous voulez jouer le rôle d'un(e) visiteur(teuse), passez
à la
page suivante.
Install.exe
Pour ceux qui ne le sauraient pas déjà, Epitanime se
déroule à l'
E.P.I.T.A
(sans blague?) et cela signifie
Ecole pour
l'Informatique et les Technologies Avancées. Tout ça
pour dire que les organisateurs n'ont pas à louer leurs locaux,
mais doivent composer avec le fait que tout se déroule dans une
école... Et évidemment, des cours avaient lieu durant la
mise en place de la convention. La scène dans la cour
était déjà installée et les salles de
projection (dans des classes ou des amphithéâtres)
semblaient prêtes. Mais le forum des exposants, accueillant dans
le sous-sol d'un des bâtiments vendeurs pros et amateurs,
était loin d'être prêt. En temps normal, ça
ressemble à un
parking avec des terrains de
sport tracés au
sol et des locaux de chantier pour héberger les
associations. Il fallait donc mettre des tentures pour faire des murs
artificiels, et mettre de la moquette partout... Une trentaine de
personnes se relayèrent pendant ces deux jours pour mener cette
tâche à bien: plus de 2500 m² à recouvrir avec
du scotch double-face pour pas qu'on se prenne les pieds dans le tapis,
sans parler des tables et des exposants qui installent leur stand. Ces
derniers arrivèrent vendredi.
Konci,
New City Games (venus de
Lyon) et
Akata (éditions
Delcourt) furent les premiers à débarquer; mention
spéciale à NCG qui fit
deux
gigantesques murs de posters hauts
de 4 mètres. Pendant que la convention était
lancée vendredi soir, les autres professionnels passèrent
la nuit à s'installer, aidés par les organisateurs... qui
ramenaient également des tables supplémentaires des
locaux d'Epita 2 à Villejuif.
Des réponses, des
réponses!
Pendant ce temps, j'ai pu faire quelques interviews autour des grandes
questions - qui auraient de toute façon atterri sur le Net: 1)
Pourquoi pas de grand écran? 2) Pourquoi pas de fansubs durant
les nocturnes? 3) Et la vente d'articles pirates, sujet sur lequel
je
gueule chaque
année?
Et pas à n'importe qui: Seiyar et
Neuro, respectivement
responsable de la convention et président d'Epitanime!
1) L'écran géant sur la scène fut apparemment le
serpent de mer de cette année. La société qui le
louait a fait faillite, et le meilleur prix trouvé tournait
autour du double. Une autre solution consistait en un projecteur de
jour; seulement, ce genre d'engin diffuse une lumière si forte
que ceux qui regardent le faisceau deviennent des légumes comme
dans Men In Black - ou virent carrément aveugles. Il faut une
structure spéciale pour orienter l'appareil sans risque pour le
public, dont l'achat devient donc obligatoire en plus de la machine et
dont le prix atteint des sommets (en pratique, la solution tape dans
les 13000 eurobrouzoufs). Après avoir retourné la
situation en long, en large et en travers, l'idée d'un
écran passa finalement à la trappe.
Question corollaire: quand on a pas à louer ses locaux, ses
chaises ou son matériel de projection, qu'est-ce qui coûte
cher? En fait, il n'y a pas une grosse dépense, mais plein de
petits trucs qui grèvent le budget: par exemple, la Croix Rouge
et les agents de sécurité dont les salaires sont
doublés le lundi de Pentecôte (férié!), ou
la location de véhicules pour transporter le matériel.
2) Pour l'absence de fansubs, le problème est à prendre
dans le sens inverse: les éditeurs ne fournissaient pas assez
d'exclus pour remplir un planning de trois jours et trois nuits
non-stop. En témoignent Dybex et Kaze qui avaient recyclé
leurs projections d'Epita 2002 à l'Epita 2003... Et les
"officiels" restaient frileux à l'idée de travailler main
dans la main avec une convention qui passe des fansubs: cercle vicieux!
Il fallait faire les choses dans les règles de l'art cette
fois-ci, surtout que de nouveaux éditeurs (Mabell et Beez)
venaient d'arriver sur le marché. Seiyar a d'ailleurs dit que la
première question de Mabell était: "vous
utilisez toujours des fansubs?"
IDP, l'éditeur d'
oldies, fut le premier à
répondre présent, en proposant un planning pour les trois
nocturnes. L'équipe organisatrice d'alors signa tout de suite;
d'autres
éditeurs se présentèrent par la suite, et eurent
droit aux journées. Du coup, pas besoin de fansub!
3) Le matos dit HK (pour Hong-Kong;
made
in taïwan!), autrement dit pirate, est toujours un sujet un
peu tabou pour les magasins, mais également toujours
illégal. Si je fais un ramdam permanent dessus, c'est parce que
les fans doivent savoir la vérité sur le sujet... et
parce que ça met les conventions en danger. Qu'un magasin fasse
sa merde dans son coin et se fasse visiter par les flics, c'est son
problème; qu'il le fasse sur une conv' et mette l'existence de
cette dernière en danger en est un autre. Cette année, la
poire a été coupée en deux: un article
nouvellement ajouté dans
le contrat
signé par les professionnels stipule qu'en cas de matos
illégal, ils se font soit expulser, soit sont seuls
responsables, soit les deux. Neuro a tenu à préciser
qu'ils seraient également vigilants sur tout ce qui est hentai:
la loi prévoit un affichage à plus d'1m70, Epitanime
prévoyait d'en interdire l'exposition.
C'est également Neuro qui lâcha une info surprenante:
l'édition 2003 avait été très douloureuse
pour le budget de l'association, et il n'y aurait même
pas dû y avoir de convention cette
année. Finalement, le risque fut pris de se lancer cette
année même avec un budget faible pour mieux rebondir en
2005. Epitanime 2004, année de retour aux sources, de transition
ou de la dernière chance? Ma réponse (j'ai pas la
prétention d'écrire "la" réponse^^) se trouve dans
ce dossier.