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I'm on your website, spamming your articles

Jeux vidéo

03 mars 2011

Droit de réponse de Gameblog.fr

(en réponse à cet article. Ayant reçu un fichier Word, j'ai tenté de conserver autant que faire se peut la mise en page originale.)
 
 

A l'évidence, de l'avis de la Rédaction de Gameblog.fr, chacun a le droit de critiquer et de ne pas se reconnaître dans la ligne éditoriale que nous avons choisie. Il est tout à fait normal de l'exprimer, ce n'est pas ce qui motive ce droit de réponse.

Mais la critique est une chose, les erreurs factuelles et la diffamation en sont d'autres, et après que notre journaliste Julien Chièze a passé plus de deux heures au téléphone avec l'auteur, si quelques infimes corrections factuelles ont bien eu lieu, elles sont loin d'être exhaustives, malgré de notre côté des explications beaucoup plus amples et précises. Comme il n'est pas dans notre nature de porter l'affaire au-delà de ce cadre, nous nous contenterons donc d'apporter par ce droit de réponse les très nombreux éléments que l'auteur n'a pas ajoutés ou corrigés. Par avance, nous nous excusons de la longueur de ce droit de réponse, mais elle est à la mesure de la quantité d'amalgames et d'erreurs commises par l'auteur.

D'abord, Julien Chièze a créé une auto-entreprise pour séparer, justement, ses activités non journalistiques et l'entité Gameblog.fr de manière nette. Quant à la "requête si surprenante qu'elle a fait rire jusqu'aux journalistes du Monde" ; il s'agit plutôt d'une seule journaliste, qui se trompait, lorsqu'elle a formulé ce commentaire, parce qu'elle ignorait que cette requête a bien fait l'objet d'une rétribution (d'ailleurs, l'illustrateur continue de travailler pour Gameblog contre rémunération). Par ailleurs, si Raton-Laveur avait fait l'effort de mieux enquêter à ce sujet, il aurait découvert sans peine que ces éléments ont été postés bien avant qu'ils ne soient rappelés ici (http://www.gameblog.fr/blogs/JulienC/p_23791_logo-spootnix-le-vainqueur).

Paris Games Week

  • Si une barre Windows Media Player est apparue pendant la présentation, ce n'est en aucun cas parce que celle-ci n'était pas en temps réel. C'est un incident lié au fait que plusieurs appareils étaient reliés au même écran par commodité, et qu'une commutation éclair a eu lieu par erreur. La démo était bien en temps réel et des plantages publics en témoignent. Dans le texte original (que vous pouvez visionner ici : http://www.gameblog.fr/EditotakuGameblog_post_original.pdf), Raton parle de "fiasco" et de "mascarade" ; ceux qui ont assisté à cette avant-première semblent majoritairement de l'avis inverse, et ravis d'avoir pu y assister. Bref, les problèmes de ce point sont, après correction, nuls et non avenus.

Heavy Rain :

  • Des publicités pour le jeu sont bien apparues sur le site autour de sa sortie. Il se trouve en effet que les publicitaires préfèrent acheter de la publicité autour de la sortie du produit qu'elles concernent : c'est souvent plus efficace, et c'est le cas pour tous les jeux qui sortent. C'est aussi le cas pour les magazines papier, les autres sites internet, la télévision, pour toutes les industries et dans tous les cas de figure. Par ailleurs, la publicité de Gameblog est gérée par une régie externe, Free Zone, c'est à dire une société différente dans laquelle ni la société Gameblog ni ses membres n'ont de parts, et qui commercialise ces espaces de manière indépendante, ainsi que ceux de nombreux autres sites.
  • Le blog de David Cage a été mis en place après un reportage chez Quantic Dream, au cours duquel nous avons proposé à David Cage ce Blog VIP. Il se trouve que le contenu des posts a été écrit en français à la base, puis traduit en anglais pour IGN, il a donc accepté de les partager dans leur forme originale avec les lecteurs de Gameblog. Bien entendu, aucune transaction financière, dans un sens ou dans l'autre, n'a eu lieu.
  • La tenue des Blogs VIP de Gameblog appartient à leurs propriétaires, qui y postent ce qu'ils veulent. La rédaction n'a découvert qu'après coup que les images choisies par David Cage pour illustrer son post sur la soirée de lancement du jeu étaient celles de Jeuxactu. Nous ne nous sommes pas faits "choper" puisque nous ne le savions pas nous-mêmes. Nous les avons contactés aussitôt, ils ont accepté qu'elles soient ainsi utilisées. Nous avons rajouté la note sous chacune des photos, avec un lien vers Jeuxactu ; rien de "timide" dans cette ajout, visible en de multiples endroits. Rappelons au passage que ces photos sont tout de même celles d'une soirée organisée par David Cage et Quantic Dream à l'occasion de la sortie de leur jeu, et sur laquelle ils figurent – ils ont donc des droits les concernant.
  • Nous ne nous excuserons pas d'avoir aimé le jeu suffisamment pour lui mettre 5/5. C'est parce que nous avons aimé ce que nous connaissions à l'époque du jeu que nous avons tenu à la mise en place d'un Blog VIP, et non l'inverse. Par ailleurs, il n'est pas rare que des jeux soient sanctionnés d'un 5/5 sur Gameblog, une telle appréciation ne représentant pas par ailleurs dans notre système une quelconque perfection (http://www.gameblog.fr/news_20492_les-tests-de-gameblog-evoluent).
  • Gamekult et toute autre publication a tout à fait le droit, fort heureusement, de ne pas être du même avis que nous. Raton Laveur fait ici un raccourci et un amalgame graves ; Julien Chièze, et la Rédaction, comprennent en effet que Sony ait souhaité ne pas faire de publicité sur Gamekult après que le site a exprimé une opinion tiède sur le jeu et uniquement cela, pas le reste de l'incident entre ces deux parties, pas la liste noire. Ne pas acheter de publicité est une chose, couper les relations en est une autre. C'est d'ailleurs précisément ce que Julien Chièze dit dans cette même interview de Console Syndrome (parlant du blacklistage de Sony) : "ça me choque. Gamekult a tout à fait la liberté de ne pas aimer Heavy Rain et de le dire. C’est la base du journalisme". De plus, la phrase de Raton "Donc, la gestion de la publicité liée au rédactionnel c'est normal" n'a rien d'autre à faire ici qu'entretenir l'amalgame et la confusion. Il n'y a pas de "gestion liée au rédactionnel de la publicité" là-dedans ! Aucune contradiction avec ce que nous avons exprimé, simplement un annonceur qui choisit de ne pas annoncer sur une publication qui n'a pas aimé son produit. Raton Laveur oublie purement et simplement de citer ce qui concerne le reste de l'incident, hors retrait de la publicité.
  • Raton écrit : "Dans cette même interview, il critique Gamekult" ; c'est faux.

    À aucun moment Julien Chièze ne critique le choix de Gamekult de communiquer sur ce litige en public dans l'interview accordée à Console Syndrome : il explique. Citons : "Quand Sony appelle Gamekult et qu’ils s’expliquent entre eux, ça reste dans la sphère privée" en effet, lorsque les deux parties sont au téléphone à ce sujet, cela concerne la sphère privée (c'est un fait, le coup de fil n'étant pas alors retransmis sur tous les téléscripteurs mondiaux). "Mais si plus tard, tu vois des traces de cette discussion sur Twitter ou autre, ça déborde dans le domaine public". Encore une fois ce n'est qu'énoncer un fait. "Je comprends alors que Sony puisse se braquer et que cela ait envenimé les choses" : fin du passage incriminé par Raton. Où Julien Chièze a-t-il critiqué Gamekult ? Ils sont libres de gérer leurs conflits comme ils l'entendent, et en l'occurrence, nous n'avons pas l'audace, contrairement à Raton, de prétendre connaître tous les tenants et aboutissants du dit conflit pour y apporter un jugement plus prononcé.
  • "les rédacteurs travaillent communément sur le rédactionnel d'IG Magazine" ; c'est faux.

    Dans quelques cas bien particuliers les deux rédactions ont échangé des contenus, mais IG Magazine dispose de ses propres équipes rédactionnelles. Nous n'assurons pas le contenu du magazine, pas plus que nous ne le décidons.
  • "les pubs sur le site sont majoritairement tournées vers le jeu vidéo, semblant oublier que le public du site a également besoin d'autres loisirs, de s'habiller ou de manger ;" Encore une fois, ce sont les publicitaires qui décident d'annoncer sur Gameblog, et non Gameblog quoi choisit les publicités qu'il diffuse. Il se trouve que ces publicitaires préfèrent acheter de la publicité sur les médias qui parlent de leur catégorie de produits, car il se trouve que les lecteurs de ces médias s'y intéressent. C'est souvent plus efficace. C'est encore une fois Free Zone qui commercialise les espaces publicitaires de Gameblog, sans intervention de la part de la Rédaction. Par ailleurs, Gameblog a déjà eu des publicités pour des pizzas, du poker en ligne, des fournisseurs d'accès à Internet, de la téléphonie mobile, du e-commerce, etc. Nous serions ravis de pouvoir ajouter les pantalons et les auberges de jeunesse à cette liste, mais… c'est du ressort de Free Zone, notre régie de pub externe (et surtout des annonceurs en question).
  • "Ce dilemme est impossible à résoudre, et cela a bien été démontré aux USA par GameSpot" ; GameSpot a une régie interne, et mène sa barque comme il l'entend. Notre régie est externe. Gameblog n'a jamais modifié de note ni licencié de collaborateur pour des questions publicitaires et ne le fera jamais. Nous ne savons même pas toujours quelles sont les publicités que nous aurons d'une semaine sur l'autre, et les découvrons lorsqu'elles sont imprimées sur les pages, parfois pour un jeu que nous avons mal noté… sur la page même du test.

 Chasse à l'audimat :

  • Les citations de sources : Gameblog cite systématiquement d'autres sources, quotidiennement, soit par "-Via-" (exemple : http://www.gameblog.fr/news_21095_gdc-2011-shenmue-3-sega-enfin-prêt) en fin de news, soit directement et nommément dans les corps de textes, et ce qu'ils soient anglo-saxons (http://www.gameblog.fr/news_20015_playstation-phone-les-specificites-techniques), japonais (http://www.gameblog.fr/news_20817_le-developpement-de-la-ps4-suspendu), français (exemple http://www.gameblog.fr/news_20007_top-20-des-ventes-de-jeux-video-en-france-en-2010) ou même papier (http://www.gameblog.fr/news_20942_the-last-guardian-le-plein-d-infos). Par ailleurs, certains de nos confrères sont bien moins systématiques que Gameblog sur ce point (notamment dans le cas de sources françaises), chacun pourra l'observer de lui-même.
  • Les sources d'information sont multiples, et nombreuses sont celles qui parviennent à plusieurs publications en même temps. Par exemple toutes les rédactions reçoivent des communiqués de presse identiques et au même moment. Ce qui ne veut pas dire qu'elles les traiteront en même temps. Lorsque nous postons une info de source officielle par exemple, ce n'est pas parce que d'autres l'ont posté avant que nous devons les citer.
  • Quand Raton écrit : "une news (signée Julien Chièze) intitulée "Bioshock 2, des putains de sodomites partout" avec pour sous-titre "Les développeurs sont-ils allés trop loin ?" ", Raton-Laveur a enlevé des guillemets, semant la confusion en attribuant ces propos au journaliste qui écrit la news. En réalité, le véritable titre de la news est : "BioShock 2 : "des putains de sodomites partout" ", c'est à dire une citation extraite des dialogues du jeu. Lorsqu'on rétablit cet élément, la thèse de Raton n'est plus illustrée que par un exemple erroné, donc non recevable. On peut, nous aussi, légitimement poser la question : pourquoi avoir retiré ces guillemets ?
  • La Wi Hi-Fi : d'abord, la news est au conditionnel, et taggée "Rumeurs". De même son texte fait usage de conditionnel et de pincettes. Par ailleurs, la source nous ayant révélé ce nom de code et le cœur de l'information (Nintendo envisageant de présenter quelque chose sur sa prochaine console de salon à l'E3 2010) est la même que celle qui nous a permis de révéler en exclusivité mondiale que Mizuguchi allait ouvrir la conférence Ubisoft, qu'il y annoncera un successeur de Rez, qu'il s'appellera Child of Eden, informations qui se sont toutes révélées exactes (http://www.gameblog.fr/news_16004_e3-10-child-of-eden-le-prochain-mizuguchi). Parfois, des plans changent à quelques heures même d'une conférence. C'est même très courant à l'E3 où les conférences s'enchaînent à quelques heures les unes des autres. Nous avions choisi de révéler cette information également, celle-ci ne s'est malheureusement pas concrétisée. Elle n'en demeurait pas moins, au moment de sa publication, tout à fait valable et sourcée.

Star System :

  • Raton écrit : "Vous devez le voir à la quantité de sources citées : en écrivant cet article, j'ai quand même fait mes devoirs." Il ne suffit pas de mettre des liens, et de faire des citations tronquées pour "avoir fait ses devoirs", comme l'illustre le présent Droit de Réponse. Faire vraiment bien ses devoirs l'aurait empêché de prêter de fausses intentions, de poster des faits erronés.
  • Le blog des rédacteurs, le blog de La Rédaction, et le blog de ses proches collaborateurs comme Cyril Drevet sont des pans tout à fait différents du fil d'actualité, qui agglomère news, articles, vidéos, dossiers, podcasts, etc. publiés par le site. Ils sont d'ailleurs désormais séparés en Home. En tant que blogs, ils sont personnels et ne relèvent pas de la ligne éditoriale du site. La Rédaction dans son ensemble considère ainsi que chacun est libre d'exprimer un point de vue tout à fait personnel dans ces espaces (tant qu'il respecte la Loi, bien sûr).

Nous avons aussi lu les commentaires. À l'intérieur, il y a encore beaucoup de faits affirmés sur les vies ou les parcours qui sont factuellement faux, mais nous avons déjà été bien longs. Nous ne reviendrons pas à chaque fois sur ce genre de diffamations, ou les qu'en dira-t-on.

Ce n'est pas la première fois que nous faisons l'objet de telles attaques, et ce ne sera probablement pas la dernière non plus, vu l'audience atteinte aujourd'hui par Gameblog et sa place grandissante dans le paysage des sites traitant de jeu vidéo. Tant qu'il s'agit d'opinions, elles ne nous posent aucun problème, nous savons ce qu'est notre ligne éditoriale, ses spécificités, et vers où nous désirons l'emmener. Et ce choix nous appartient. Libre à chacun de l'apprécier ou non.

N'oublions pas non plus que le jeu vidéo est un divertissement, que Gameblog traite son actualité de manière diverse. Sérieusement avec des dossiers de fond, interviews, articles divers, news factuelles, parfois plus légèrement dans ses à-côtés comme les blogs, ou ailleurs, le tout saupoudré de bonne humeur.

Et maintenant, on va manger des gâteaux.

Julo, JulienC, Trazom et RaHaN

02 mars 2011

Gameblog (avec mise à jour)

Personne ne fait confiance aux critiques de jeux sur Micromania.fr. "Critique" au sens large, vu que seuls les journalistes totaux écrivent ainsi - les autres parlent de "test" - en considérant qu'on ne teste pas un livre ou un film. Personne ne fait confiance à Micromania.fr pour l'impartialité de leur critique, puisque chacun sait que Micromania nous vend ces mêmes jeux. Si un client hésite à acheter un produit et tombe sur leur test négatif, il garde son argent... pas très commercial. Même chose, mais à l'envers : jeuxvideo.fr, site de news et de critiques/tests, vous propose de lancer votre propre boutique franchisée jeuxvideo.fr. Là encore, quel intérêt jeuxvideo.fr aurait à descendre un jeu qu'une boutique jeuxvideo.fr est susceptible de nous vendre ? Depuis, le site a été revendu à M6, mais les boutiques profitent toujours de cette ambiguïté... Et jeuxvideo.com, dans les poches d'Ubi Soft et d'une agence de communication ?

 

Crise de confiance

Janvier 2011 : et là, c'est le drame : Julien Chièze, co-fondateur de Gameblog.fr, a annoncé en janvier dernier qu'il lance sa propre agence de com', précisément spécialisée dans le jeu vidéo, tout en continuant à gérer le site. L'annonce n'étant pas assez ubuesque en soi, M. Chièze en profitait pour lancer un concours auprès de ses lecteurs pour qu'ils lui conçoivent le logo de sa boite - une requête si surprenante qu'elle a fait rire jusqu'aux journalistes du Monde. Serais-je un oiseau de mauvaise augure, un méchant raton-laveur aigri qui prévoit le pire alors que ladite agence n'existe pas encore ? Voici quelques faits d'armes :

  • Paris Games Week (à peine deux mois avant l'annonce de la création de l'agence de com'), stand Square-Enix : j'assiste à une présentation de Deus Ex Human Revolution. Avant de voir le jeu, Julien Chièze arrive et se présente en citant Gameblog. Il joue rapidement le rôle du Monsieur Loyal, nous demandant de ne pas prendre de photos ou de filmer. Il s'éclipse, la présentation commence. Nous voyons une vidéo de gameplay datant de l'E3, avec une barre de défilement Windows Media Player qui apparaît un court instant par inadvertance. De l'aveu de Julien Chièze, la démo est instable et plante lors de plusieurs sessions. A la fin , le même revient comme une fleur et nous félicite pour avoir assisté à une avant-première exceptionnelle. Il m'a confirmé avoir touché une rémunération pour cette prestation.
  • Heavy Rain : le traitement de ce jeu par Gameblog a fait couler beaucoup d'encre : des publicités directement sur le site, suivies du blog officiel de David Cage, réalisateur du jeu, qui postera le même publi-rédactionnel en anglais sur IGN. Blog loin d'être au-dessus de tout soupçon, vu que les photos de la soirée de lancement du jeu seront purement et simplement volées sur JeuxActu (et même découpées pour virer le logo !) ; après s'être fait choper, ils ont timidement ajouté un copyright, mais les clichés incriminés restent en ligne. Et de la part d'un blog officiel, ne pas avoir des photos sa propre soirée pour son propre jeu, n'est-ce pas ridicule ? Revenons à Gameblog et à son traitement du jeu : la critique postée après ce battage médiatique couronne le jeu et lui met la note maximale de 5/5.
  • Heavy Rain, corollaire : Lors d'un podcast de Gameblog (merci à Reguen pour l'avoir retrouvé), la rédaction répond à ces suspicions en arguant que "la publicité est séparée du rédactionnel" (36ème minute). Pendant ce temps, Gamekult avait mal noté le jeu et Sony avait réagi en mettant le site sur liste noire. Interrogé sur ce sujet, Julien Chièze "comprend" le comportement de Sony. Donc, la gestion de la publicité liée au rédactionnel, c'est normal... mais un peu contradictoire avec ce qui a été affirmé dans le podcast ! Dans cette même interview, il critique Gamekult rendant public le comportement de Sony, jugeant que ces pressions tiennent de la "sphère privée". Et dans la même réponse, il déplore un manque de solidarité entre les sites français !
  • Le groupe Ankama, qui développe des jeux, édite des livres, produit des dessins animés, a investi dans Nolife et Gameblog. A l'heure actuelle, quand vous passez dans les locaux de Nolife (mais ils vont bientôt déménager), vous avez l'équipe de Gameblog qui officie à l'étage du dessus, et les rédacteurs travaillent communément sur le rédactionnel d'IG Magazine. Donc, quand Nolife a lancé l'an dernier une offre d'abonnement afin de "soutenir la chaîne", Gameblog a pu observer de près... Depuis quelques mois, Gameblog propose une offre Premium, afin de "soutenir le site". Entre autres avantages, la publicité disparaît du site. Dans le cas d'un traitement publicitaire comme Heavy Rain, que verrait le visiteur Premium ? En lisant un site épuré de toute publicité pour le jeu et une critique abordant une note maximale, l'utilisateur payant serait-il vraiment gagnant ? Car hélas, le conflit est possible et présent sur Gameblog : les pubs sur le site sont majoritairement tournées vers le jeu vidéo, semblant oublier que le public du site a également besoin d'autres loisirs, de s'habiller ou de manger ; à l'inverse, Nolife passe des pubs pour des pantalons ou des auberges japonaises...  Ce dilemme est impossible à résoudre, et cela a bien été démontré aux USA par GameSpot qui, après avoir viré un rédacteur en chef qui avait descendu Kane & Lynch alors que le site était couvert de ses pubs, a perdu bien des abonnés qui pensaient payer pour une impartialité fort illusoire. Est-ce vraiment correct d'empocher l'argent des publicitaires d'une main pour faire de la promo auprès des visiteurs, tout en promettant une critique impartiale et à l'abri des publicitaires avec l'argent des visiteurs dans l'autre main ?

A la lumière de ce comportement passé, on voit bien que Gameblog tient trop souvent du publi-rédactionnel. Ironie de l'histoire : au siècle dernier, les magazines papier Joystick et Joypad étaient édités par Hachette. Quand ils furent revendus aux éditions Future (depuis devenues Yellow Media), les membres des rédactions étaient partis pour créer Canard PC, Gaming (attention, lien vers un article que j'ai écrit en 2004) puis Gameblog. Précisément pour ne pas être réduits à écrire des pubs... et c'est ce que Gameblog est en train de devenir.

 

Chasse à l'audimat

Sur Direct8, chaîne de télé du groupe Bolloré (l'émission télé Gameblog passe sur DirectStar), il y a Jean-Marc Morandini. Le présentateur de la trash TV des années 90, celui qui s'est recyclé en pseudo-analyste du PAF, celui qui court après le buzz permanent, et dont les plagiats, dérapages et autres mensonges lui valent une rubrique dédiée chez @rrêt sur Images. Le buzz, ça passe aussi par des éléments de langage, faut que ça clique et qu'on sorte le pop-corn.

Prenons une information anodine et voyons son traitement. 5 décembre 2008 : OriginalSoundVersion.com note une ressemblance entre le thème de Robo dans Chrono Trigger et le célèbre "Never Gonna Give You Up" de Rick Astley, et arrive à contacter le compositeur pour lui demander si c'est volontaire (réponse : non). Le même jour, l'info est reprise par Kotaku, qui cite la source et ne fait pas de sensationnalisme. Elle arrive en France le 9 décembre via Génération-NT, citation de source, pas de pop-corn. Et le 18 décembre - une éternité plus tard pour un site de news - Gameblog, sous la plume de Julien Chièze, sort "Chrono Trigger, le plagiat qui fait mal". Morceaux choisis : "A vous de vous forger votre propre opinion. Mais autant vous dire que j'ai perso une petite idée. Oui, ça ne peut être que de la magie pure tellement ça tombe parfaitement en rythme ! [...] La vidéo ayant été supprimée (!!!) voici une nouvelle adresse non exportable où vous pourrez découvrir cet incroyable plagiat." Et le pire : aucune source n'est citée. Dans une interview, Julien Chièze déplore l'état d'esprit français où personne ne cite les sources ou exclus des autres sites, là où les anglo-saxons observent un cercle vertueux... "Faites ce que je dis, pas ce que je fais" ?

Car le buzz, les articles racoleurs, ça clique, et le clic, ça rapporte. Quand vous visitez un site web, vous entrez dans les statistiques du "visiteur unique" et des "pages vues": combien de personnes viennent sur le site, et combien de pages vous matez. Ce qui correspond à combien de personnes verront les publicités, et combien chaque personne verra de pub, chaque nouvelle page contenant son lot de bannières. C'est d'ailleurs pour ça que le moindre article qui fait plus de trois paragraphes est séparé en plusieurs pages... Les annonceurs, les éditeurs de jeux et autres décideurs, ces deux indicateurs, ils en mangent au petit-déjeuner. Souvenez-vous des boutiques jeuxvideo.fr en début d'article : le nombre de visiteurs sur le site est le premier argument utilisé pour vous convaincre d'investir dans la franchise. Or, quand vous voyez un lien qui ressemble à "gameblog.fr/blogs/redac/p_24259_la-ngp-est-arrivee-a-la-redaction-les-photos", forcément, vous cliquez... et vous vous faites troller avec un Julien Chièze qui tient un carton imprimé. Pour expliquer le troll, une explication foireuse du "nous voulions nous rendre compte par nous même la place qu'elle prenait." Ou une news (signée Julien Chièze) intitulée "Bioshock 2, des putains de sodomites partout" avec pour sous-titre "Les développeurs sont-ils allés trop loin ?" ; que dire des journalistes qui écrivent ainsi... Mais vous avez cliqué, vous avez vu les publicités - et même si vous utilisez AdBlock, vous êtes entrés dans les statistiques qu'ils présenteront pour leur prochaine campagne de publicité. Est-ce que le site vous a menti ? Oui.

Sans parler des articles objectivement mauvais : catalogué comme "Dossier", taggé "Réflexion" et "Humour" (on vient de le voir, le tag "humour" autorise beaucoup de choses), un article sur les rayons de jeux vidéo dans les supermarchés, bourré de lieux communs, de stéréotypes et d'affirmations mensongères. Et j'en sais quelque chose, puisqu'il cite un magasin que je connais... C'est d'autant plus dommage qu'il y a de vraies choses à dire sur les lieux de vente non spécialisés !

Gameblog peut se draper dans l'argument de l'humour, reste que sa réputation - déjà entachée par la crise de confiance expliquée plus haut - n'en sort pas grandie. Mais c'est assumé : Julien Chièze admet lui-même, que ces news que les lecteurs "qualifient de racolages, [...] en taux de clics, [...] en visibilité, [...] elles cartonnent. Systématiquement." Mais dans ce cas, il reste possible de voir que le mensonge est volontaire, car ce n'est pas toujours le cas ; quand Gameblog a annoncé une Wii Hi-Fi présentée à l'E3 2010 (article signé Julien Chièze) puis ne s'est jamais excusé pour cet énorme intox (repris par les sites américains), était-ce un bidonnage volontaire pour gonfler ses statistiques, ou était-ce l'authentique erreur d'une source ("informations en provenance de développeurs") ? Comment le savoir ? Du Morandini en version jeu vidéo, du Kotaku en français, purement et simplement, du mauvais journalisme ; c'est ce que Gameblog est en train de devenir.

 

Star System

Vous devez le voir à la quantité de sources citées : en écrivant cet article, j'ai quand même fait mes devoirs. En cherchant ces news bidon, ces conflits d'intérêt et autres interviews contradictoires, le pseudo JulienC revient sans cesse. Je n'attaque pas sa personne ; il accepte d'ailleurs de se mettre en avant, pourvu qu'il puisse "véhiculer une bonne image du jeu vidéo et faire parler de Gameblog". Le site était fondé sur cette promesse de grandes signatures de l'époque Joypad ou Player One ; forcément que le Star System est fourni en série. Là où ça devient douteux, c'est quand ça donne droit à de longues vidéos autofellatrices où l'on parle d'un jeu sorti depuis des mois dans le reste du monde tout en jouant très mal, des articles de blogs où l'on veut mobiliser ses lecteurs pour attaquer ses détracteurs avec des phrases aussi hallucinantes que "lorsque vous tombez [...] sur ce genre de personnages, [...] pourrissez-les [...]avec, je le répète, le respect des idées de chacun", et des lettres ouvertes pour se poser en parangon de vertu. 

Le blog de Cyril "Crevette" Drevet fut mon moment personnel où j'ai réalisé que le Père Noël n'existe pas. Cette signature vénérée qui critiquait des jeux vidéo alors que j'apprenais mes tables de multiplication, et qui vingt ans plus tard, sans éditeur ou secrétaire de rédaction, écrit avec plus de fautes de français qu'un participant de télé-réalité et trolle comme un fan de Star Trek.

Ces lettres ouvertes, signées "Julien Chièze & la rédaction de Gameblog.fr", elles sont pile poil dans le crédo cité plus haut. En tant que lettres ouvertes, elles sont largement reproduites ailleurs et font donc "parler de Gameblog", surtout quand elles sont adressées à Michel Denisot et finissent par "A votre disposition si vous souhaitez prolonger le débat" ou à Nadine Morano avec "Nous nous tiendrons bien évidemment à votre disposition si vous souhaitez prolonger le débat". On peut aussi copier-coller les lettres ouvertes des copains qui appellent à... "un Grenelle « santé et jeu vidéo »". Quant à "véhiculer une bonne image du jeu vidéo", c'est facile, il suffit de s'indigner. Mais comment reprocher au gouvernement de faire un amalgame entre jeu vidéo et pornographie alors que le blog officiel d'un membre de l'équipe est bourré de nanas à poil, sans le moindre avertissement ou filtrage ? Comment prétendre que "le jeu vidéo est en train de passer à l'âge adulte" tout en faisant de l'humour puéril sur les seins de Lara Croft que l'on peut déchiqueter pour en faire une chaise douillette ? Que donne ce mélange des genres auprès des gens ciblés par ces lettres ? Est-ce que Gameblog et le jeu vidéo en sortent vraiment grandis ? De la pipolisation et de la tartufferie à la petite semaine pour faire parler de lui, c'est ce que Gameblog est en train de devenir.

 

C'est ce que Gameblog est en train de devenir

Julien Chièze n'a jamais caché que pour faire tourner un site pareil, il y a des impératifs financiers à respecter. Ankama a investi des sous et aimerait bien en revoir la couleur. Or, avec l'argent que l'on va chercher chez des intérêts contradictoires (des publicitaires qui veulent une presse aux ordres et des lecteurs qui veulent de l'indépendance), ça n'aide pas à la crédibilité - voir la première partie de cet article. Crédibilité d'autant plus entachée quand on raconte de grosses bêtises pour faire de l'audience - seconde partie. Et ni l'un ni l'autre ne s'améliorent quand on tape dans un culte douteux de la personnalité - troisième partie... A un moment de son existence, on dirait que Gameblog est tombé sur Kotaku et y a vu son modèle spirituel ; la chasse au buzz et à la rumeur, une écriture douteuse et démago, la soumission face aux éditeurs et aux annonceurs, et un zeste de cul. En arriver là pour garder la tête hors de l'eau, vraiment ? Avoir quitté les éditions Yellow Media, trop lisses et corporatistes, pour glisser vers un mauvais tabloïd ?

Je n'écris pas un article en appelant au boycott de Gameblog ou en arguant qu'il n'y a plus rien à sauver. Mais l'annonce en début d'année d'attacher une agence de com' à un site d'information est tellement significative de l'état actuel du navire qu'il me fallait pondre ce texte. De même, je n'ai pas arrêté de réécrire mes tournures de phrase pour ne pas être pris pour un méchant aigri comme je le mets au début... Il n'est jamais trop tard pour un peu de transparence ou de rigueur journalistique, surtout quand on est un des plus gros sites français en la matière.

 

Pendant ce temps : Ecoutez Radio Tsumugi. Je suis venu pour les aider à atteindre leur quota d'audimat, je reste pour la qualité de la playlist. Et Keul a ajouté un widget Twitter dans la barre de menu, pour ceux qui ne lisent pas encore le site via RSS - hey, il faut encore passer ici pour mettre des commentaires !

 

 Mise à jour du 3 Mars 2011 : J'ai été contacté par Gameblog qui souhaitait corriger plusieurs éléments dans l'article. Le texte a été modifié, et voici la liste des changements :

  • La démo de Deus Ex Human Revolution n'était en vidéo que pour l'intro, le reste étant en temps réel. Julien Chièze m'a affirmé que Square-Enix n'a donc pas truqué la présentation ; le code utilisé était très instable et causait de nombreux plantages. Ce passage contenait également une interrogation ouverte, demandant s'il avait mis sa réputation en avant "par altruisme ou par intérêt mercantile" ; comme il m'a également affirmé avoir été rémunéré pour cette présentation, cette question est remplacée par une affirmation.
  • Le blog "bourré de nanas à poil" n'est pas celui d'un rédacteur, mais d'un membre de l'équipe (le webmaster) qui rédige parfois quelques critiques sur Gameblog (par exemple, celle de Dragon Age : Origins).
  • Julien Chièze n'est pas le "boss" de Gameblog, mais le co-fondateur.
  • Les lettres ouvertes ne sont pas "toujours" signées "Julien Chièze & la rédaction de Gameblog.fr".

Je présente bien évidemment mes excuses aux parties intéressées pour ces erreurs factuelles.

Une autre modification a été apportée à un élément de langage, concernant le concours lancé auprès des lecteurs pour concevoir un logo, une requête que je qualifiais de "burnée" ; ce mot qui a choqué Julien Chièze a été remplacé par "surprenante". De plus, il rappelle que le gagnant a été rémunéré. Enfin, il souhaite apporter une réponse au commentaire n°55 de Chonko, concernant l'iPad qui lui a été offert par un lecteur : il s'agit vraiment d'un cadeau très généreux fait par un lecteur très discret, et non celui d'Apple ou d'un intérêt privé. J'ai aussi tenu compte du commentaire n°48 de Mapple pour certaines citations sorties de leur contexte.

La conversation avec Julien Chièze a ensuite tourné sur mes inquiétudes personnelles envers le site, aussi bien sur la tonalité que sur les mélanges de genres. Pour tout ceci, un droit de réponse m'a été promis de la part de la rédaction de Gameblog, que je publierai bien évidemment.

Mise à jour du 3 Mars 2011 à 20h30 : Droit de réponse publié. Il sera également présent demain sur Gameblog.fr.

Mise à jour du 4 Mars 2011 : On parle de cet article et des réactions sur la quotidienne de Gameradio.fr (42ème minute).

30 janvier 2011

Anamnesis

Cette colonne aborde volontiers le monde merveilleux des visual novels... Quand l'occasion se présente. Ces romans digitaux, qualifiés de jeux vidéo puisqu'ils permettent de décider du déroulement de l'histoire via des choix multiples, à la manière d'un livre dont vous êtes le héros. Vous pouvez trouver sur l'éditotaku des articles sur des visual novels pour adultes, des traductions françaises, des tutoriaux, des présentations...

Certains, comme le sanglot des cigales, ne laissent aucun choix et racontent l'histoire avec l'aide du multimédia : musique, images, sons, voix... On les qualifie alors de kinetic novels. Mais j'écris ça juste pour faire plaisir aux crétins pointilleux qui flinguent la motivation en postant un commentaire acerbe descendant tout l'article pour un détail au coin d'une phrase. Et comme je vais parler de ce qui est possiblement le premier visual novel français, je les vois venir, me sortant un obscur projet de qualité douteuse juste pour me contredire. 

Est-il encore besoin d'indiquer que cet éditorial est subjectif ? Le jeu abordé aujourd'hui, Anamnesis, est une création du studio No-Xice, des amis de longue date (dont la visite est toujours conseillée) avec icône flottant dans la barre de favoris sur votre gauche... Et dont un des membres, Torog, a écrit ici-même une présentation de Jojo's Bizarre Adventure et un article fascinant sur le monde merveilleux des fanzines en conventions. Le même Torog qui a pondu le scénario d'Anamnesis, un jeu qui a occupé les sept No-Xiciens pendant toute l'année 2010. 

Pour la technologie, rien de magique, ils ont pris Ren'Py pour garantir une compatibilité Windows/Mac/Linux. Torog a écrit les textes, les dessinateurs de l'équipe ont fait l'ensemble des (300) postures de personnages et des artworks, les arrière-plans étant des photos retouchées à la manière d'Higurashi. Ils se sont également offerts le luxe d'une bande sonore originale ; pour rappel, bien des projets amateurs comparables chez les japonais se contentent du silence (le joueur a bien un iTunes qui tourne en permanence sur son ordi, donc pourquoi se fatiguer) ou de musiques libres de droits.

Notez le "chez les japonais" de la phrase précédente. Qu'en est-il des fromages-qui-puent ? Devant la facilité de développement (peu de code à écrire, des moteurs de jeu tout prêts, pas de 3D et peu de 2D à fournir, pas d'animation, musique et sons en option), de nombreux projets sont régulièrement annoncés... et aucun de sérieux semble n'avoir abouti. En dehors des produits commerciaux genre Phoenix Wright ou Hotel Dusk: Room 215, s'entend ; même si je ne renie pas leur existence, ils restent anecdotiques chez nous face à ce qu'on trouve sur les étalages nippons.

Et qu'on ne me dise pas qu'il n'y a pas d'audience chez nous pour ces jeux, tant je suis persuadé que l'on est dans un cercle vicieux "pas de produits, donc pas de public / pas de public, donc pas de produits".

Historiquement, je pense à datingsim.com du studio Tanuki, qui hébergeait il y a longtemps un jeu en flash assez amusant, mais plus une simulation de drague (dating simulation) qu'une véritable histoire digitale. Même en demandant à l'équipe de traduction Kawasoft ou en fouillant sur des bases de données, on ne trouve rien de bien folichon qui n'ait déjà été cité plus haut. Si vous trouvez mieux, éclairez-moi dans les commentaires.

Cependant, la traduction en français de visual novels semble tout de même moins déserte que le domaine de la création. Même si là encore, beaucoup de projets n'ont jamais abouti, on peut évidemment citer les VF de Saya No Uta (*), Narcissu et True Remembrance en téléchargements gratuits, Higurashi où PbSaffran, le traducteur, a poussé le vice jusqu'à obtenir une certification PEGI (*)... Les trois derniers cas sont d'autant plus notables qu'ils ont eu l'honneur d'une diffusion officielle et physique, avec disque, boîte, jaquette et tout le toutim. Sinon, la quasi-totalité des traductions se limitent à des patchs bien souvent officieux - voire réalisés dans le dos des auteurs originaux dans le cas d’œuvres commerciales - que l'on applique par-dessus une version japonaise achetée sur DLsite... dans le meilleur des cas. 

Ainsi donc, Anamnesis semble être le premier véritable visual novel réalisé en français. Etant issu d'une équipe de fanzine, il s'agit donc d'un doujin work bien de chez nous, vendu en convention avec son CD et sa jaquette pour une dizaine d'euros. Il sortira la semaine prochaine pour Paris Manga, et sera mis à jour avec le retour des premiers joueurs pour les évènements suivants. Et comme j'ai eu l'occasion d'y jouer en avance, je peux vous écrire cet article.

Here comes Justice !

Le scénario a le mérite d'être original, vu qu'il ne s'agit pas d'une énième histoire d'amour comme on en trouve si souvent dans les VN. Un otaque et son pote partent à Paris pour la plus grosse convention européenne de japanime, le Japan Market, dont les lieux et plannings sont amplement inspirés de la Japan Expo. On a donc droit à une massive parodie des phénomènes vécus, narrés et filmés par vous et moi, des free hugs aux cosplayeurs bizarres en passant par les dédicaces, les files d'attente, les conférences d'invités... Comme un des deux personnages est "vierge" de cet univers, les descriptions sont suffisamment détaillées pour qu'on se trouve presque face à une sorte de simulateur de convention, l'odeur de transpiration en moins, tout en lâchant des références à tout bout de champ pour les plus cultivés. Et comme le jeu n'est disponible qu'en conv', les auteurs savent que leur lectorat connaîtra suffisamment ce monde pour ne pas être complètement largué. Malin. 

Autoréférentiel

L'histoire évolue ensuite en ajoutant des éléments fantastiques, sur l'axe assez novateur pour un VN que d'ajouter des éléments d'imaginaire dans la réalité, dans un lieu précisément dédié à l'irréel. On se retrouve par exemple avec des personnages médiévaux qui se relatent leurs souvenirs de guerre au milieu de visiteurs qui prennent leurs récits pour un spectacle de cosplay... La seconde moitié du jeu se concentre sur le scénario et met un peu de côté l'humour omniprésent au début. Même si No-Xice avait un peu conscience d'être le premier studio à créer sérieusement un VN francophone, l'équipe ne s'est pas limitée à une histoire bateau pour le simple fait d'être bêtement "preums" ; on a affaire à un sacré pavé et une vraie chronique à raconter. En prenant des notes et mon temps, alors qu'on m'avait présenté quatre à cinq heures de jeu pour boucler l'aventure, j'en ai eu pour douze heures. 

AutoréférAxel ?

Cependant, il y a quelques longueurs au bout du chemin. Même si on ne sent pas une intention délibérée de délayer la sauce, le cinquième acte (sur six) contient deux flashbacks, l'un étant étant carrément trop long et l'autre non seulement inutile, mais même carrément douteux. Obtenir les six fins ne demande pas de recommencer le jeu du début, puisque toutes les décisions sont prises lors d'une conclusion que l'on peut aisément recommencer - un arbre des décisions est même débloqué en bonus si on sèche face aux différents choix. Autre idée innovante : un sondage est mis en place pour voter sur Internet en faveur de sa fin préférée afin d'aider les auteurs à écrire une éventuelle suite... Manque de pot pour moi, aucune fin ne m'a vraiment plu parmi les six - pas même la fin yaoi

Mais grâce à la flexibilité du projet, créé par une équipe prête à corriger un produit qui vient tout juste de sortir du four, les quelques longueurs ou fautes de français seront aisément amendées lors des prochaines révisions. Au final, Anamnesis est une production de qualité, sérieuse et imposante dans le milieu du fanzinat français, et une étape importante dans le domaine des visual novels francophones. La preuve tangible et physique qu'un tel projet est possible, qui devrait ainsi motiver ceux qui planchent sur un jeu similaire à le terminer. Non seulement pour qu'il ne reste pas un objet unique en la matière, mais aussi pour qu'on y joue ; ce n'est pas pour rien que j'ai commencé cet article en rappelant combien il y a un public pour les visual novels en français. Public qui va certes se repaître d'Anamnesis, mais qui quelques heures plus tard, en aura recraché les noyaux et demandera autre chose. Pourvu qu'on l'entende.

Mise à jour : démo d'Anamnesis pour Windows, Mac et Linux.

 

Pendant ce temps : session IRC ce soir, comme chaque dimanche à 21 heures ! #editotaku@irc.nanami.fr , comme toujours. Et en joyeux bonus, Torog, le chef de projet, scénariste et écrivain d'Anamnesis, sera là pour répondre à vos questions sur le jeu avant la mise en vente la semaine prochaine à Paris Manga.

08 janvier 2011

Arcade Street

L'année 2011 commence bien : une salle d'arcade fr 200 m² vient d'ouvrir la semaine dernière, en plein Paris, à une seule rue du célèbre boulevard Voltaire. Arcade Street est gérée par deux gars passionnés qui ont importé tous les jeux qu'on aime, et les plus récents : Super Street Fighter IV, les crossovers Capcom VS. SNK et Marvel, du Fatal Fury, du Third Strike, Tekken 6, et tout un étage avec des shumps Cave, Metal Slug, et même une borne DDR. The King of Fighters XIII (absolument phénoménal soit dit en passant) arrivera le mois prochain.

Je vous ai dit que la quasi-totalité des machines sont à 50 centimes ? Pas cher et pas de jetons.

Dit comme ça, en lâchant les noms de tous les jeux importants de l'arcade et à un endroit aussi symbolique, ça tient de l'équation bizarre. Après tout, même si La Tête Dans Les Nuages n'est qu'un pâle reflet de sa gloire passée, elle a quand même de très beaux restes. Sauf qu'il suffit de regarder autour de soi quand on s'y rend pour se sentir déplacé - des enfants, des pistes de bowling, un site web pareil, on se croirait dans les étages familiaux d'un game center japonais, alors on cherche malgré soi la salle des grandes personnes

Et c'est vraiment l'ambiance de cette salle, les filles nues et moches en moins : que des joueurs ravis d'être là, avec un sourire d'une oreille à l'autre, une bonne ambiance et une effervescence dans un lieu autrement agencé qu'un sous-sol de 15m². Même les graffitis sur les murs sont chiadés. Tout ceci est tellement surnaturel que j'ai sorti la caméra jeudi soir, un peu de montage et hop, vous savez à quoi ressemble votre nouveau point de chute :

Sans même s'en rendre compte, Arez, qui était venu visiter la salle avec nous, a collé son nom en troisième place de Dodonpachi. DamDam, de passage, lui prend sa place. Alors Arez, forcément, reprend son podium, comme un boss - le sommet étant tenu par Radigo. Le genre de scène qui rappelle la différence entre la maison et la salle, entre la télé et le stade national, entre la main et le génital. En plus, ça rime.

Pendant ce temps : session IRC demain soir à 21 heures, #editotaku@irc.nanami.fr - ramenez vos jeux de baston et vos comptes Xbox/PSN, on peut toujours s'entraîner entre amis.

02 septembre 2009

The Grim Reaper Stands Below, Waiting To Catch You.


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24 août 2009

Finder Love

Par Maxobiwan.

Vous vivez dans un monde 2D et vous rêvez de la 3D ? Capcom l'a fait !

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03 août 2009

I'm going to Splode !

par Maxobiwan

Tout droit sorti sur le XboxLive arcade, voilà 'Splosion Man (sans tiret, j'ai vérifié deux fois), le dernier jeu du studio Twisted Pixel, auquel on leur doit the Maw !

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Oldy but Goody and Sexy! (article NSFW)

Par Legrandxav

Pour ma première fois sur l’Editotaku, j’ai décidé de parler du temps ou les jeux Hentai n’était pas en 3D avec des animations super fluide et des viols a tout les niveaux. Non, le Hentai n’a pas toujours était comme ça.

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01 août 2009

Flashback : 21 juin 2009, une fête de la musique... de jeux vidéo

Par yoann007 - repost d'un blog post du 22 juin 09

susan-boyle.jpg Note de l'auteur : j'ai pu lire dans un précédent billet posté ici même qu'on n'avait pas le droit à des prestations live de musiques de jeux vidéo par des amateurs en France. Une telle aberration m'ayant hérissé les poils, c'est ainsi que j'ai eu l'idée de reposter ce billet ici. Disclaimer : il n'y a pas de gros plans sur des culottes ni de lolis, ça peut être dépaysant alors soyez prévenus.

Hier c'était la fête de la bière musique ! D'habitude, toujours l'occasion pour moi de sortir faire un tour et de découvrir des groupes au pif dans les rues de Paris. Il est rare que je tombe sur quelque chose qui ne soit pas absolument immonde, encore plus quelque chose qui soit à mon goût, mais ça ne me décourage pas.

Je vous rassure, je ne suis jamais allé au traditionnel concert plein de talent organisé chaque année par France 2. Quoiqu'hier, j'aurais dû, il paraît que Christine Albanel y était présente !

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26 juillet 2009

J'ai 5 minutes de libre. Je vais jouer.

Par Lule


Il est 22h09 lorsque la rédaction de ce billet commence. Nous sommes le 26 juillet, le Quartier Libre se termine dans une heure et cinquante-et-une minutes, et je viens de me décider à écrire quelque chose. Non pas un bel article plein d'hyperliens et d'images intéressantes accompagnés, si besoin est de le préciser, d'un sujet, mais quand même quelque chose.

Aussi vais-je écrire quelque chose. Ecrire sur un jeu ? Sur un jeu hentai ? Rah, trop facile comme sujet, et puis Maze Nazori n'est pas si amusant que ça...

Quoique.

Nan, balançons cette idée aux oubliettes. Ce soir, lecteurs de l'éditotaku, le petit Lule va vous parler de petits jeux qui agrémentent le quotidien. Rapides à jouer, rapides à gagner, parfois rapide à oublier, ils traînent sur votre ordi et vous savez pas trop si vous devez les jeter ou les converser précieusement. Pour certains, le choix est vite fait. Faisons simple, je n'ai pas beaucoup de temps et plus qu'une heure trois quarts.

La sélection de "Jeux-où-vous-prenez-5-minutes" de Lule comporte deux lauréats !

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