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Raton-laveur.net : compatible FullHD

13 juin 2009

raton va chez Axel Terizaki, épisode 3

(épisodes 1 et 2)

Je n'ai pas scénarisé ce dessin - c'est Sedeto qui a tout fait spontanément en rentrant chez elle.

 

Pendant ce temps : En parlant de Sedeto, elle a dessiné une petite histoire à l'eau de rose que j'ai assez apprécié. Mon Dieu, raton qui mange de ça ? C'est vraiment devenu Megatokyo ici.


12 juin 2009

raton va chez Axel Terizaki, épisode 2

(épisode 1)

Avec Sedeto toujours aux commandes. Ce strip marque la fin du voyage - après ça, on raconte ce qui s'est passé chez Axel.

11 juin 2009

raton va chez Axel Terizaki, épisode 1

Okay, c'était il y a deux mois, mais Sedeto vous racontera ça mieux que moi. On commence avec le voyage en train, façon Big Bang Theory épisode 2x17

 

Pendant ce temps : les coyotes du forum Figure Maniax (qui m'avaient grandement aidé à Japan Expo 2008) ont lancé ManiaxFactory, alter ego plus accessible pour ceux qui découvrent les ramasse-poussière en plastique. J'y ai réalisé une interview de Cyril Marchiol, le patron de KM Import, boutique assez intéressante qui affirme haut et fort son combat contre les contrefaçons. Comme lors de mon interview d'Abysse Corp l'an dernier, j'ai appris pas mal de choses sur la vie d'un revendeur qui tient un stand en convention en face d'étalages bourrés de HK ou qui réussit à obtenir la licence européenne d'Art of War, et les enjeux qui vont avec. A l'heure où j'écris ces lignes, le site de KMI contient quelques teasers sur leur stand à Japan Expo 2009, mais M. Marchiol dit tout dans la vidéo.

10 juin 2009

Epitanime 2009 - Compte-rendu égo

L'édition précédente était déjà excellente, mais les organisateurs ont eu la présence d'esprit d'en corriger les erreurs : les animations sur scène étaient excellentes avec des animateurs de choix, et un forum simplement exceptionnel. Au sens premier du mot : un forum d'exposants avec trois pauvres contrefaçons paumées au milieu de tonnes de produits officiels et directement importés du pays du sushi, dans une convention française, c'est une parfaite exception.

J'ai l'impression que l'otaque moyen qui va en convention change d'attitude au fil du temps. Il commence en profitant de l'évènement, participant aux activités, chantant au karaoké, dépensant chez les boutiques, matant des projections. Les années passant, il finit par considérer la chose comme un gros meeting social, n'y allant que pour mater deux cosplays et dire bonjour à quelques potes. Dans mon cas, les deux phases sont intercalées d'une période "reportage", où j'arpentais les lieux par plaisir de les faire connaître à ceux qui ne pouvaient pas venir.

A ce niveau-là, la qualité de l'évènement importe peu : même entouré de téléchargeurs de fansubs et de cosplays en survèt' orange Adadasse, la réunion de famille entre membres d'un forum ou d'un aggrégateur de blogs aurait toujours lieu. Certes oui, mais admettez qu'il est un tant soit peu plus agréable que ladite réunion se déroule autour de bornes d'arcade avec des shoots Cave ou d'un kumikyoku.

Vous voulez savoir pourquoi il m'a fallu autant de temps pour écrire cet article ? Parce que la suite est encore plus égocentrique que le résumé d'Epitanime 2008. A croire qu'une dose annuelle de star system devienne nécessaire... Cessez de lire ceci maintenant et laissez-moi parler à mon divan. Sérieusement.

Tu as bien raison, texte-en-italique-qui-fait-office-de-troisième-interlocuteur-entre-raton-et-son-lectorat : cette convention m'a surtout appris pas mal de choses sur moi-même.

Afficher un gros égotripMasquer un gros égotrip

A l'attention de ceux qui lisent le site par leur lecteur RSS : ce qui suit est couvert sur le site par une balise spoiler. Vous devriez peut-être faire demi-tour.

Il y a deux ans, dans la file d'attente des dédicaces de Yoshitoshi ABe à Epitaime 2007, j'avais aperçu un petit gars mince comme un clou et recroquevillé sur sa DS. Ni une ni deux, avec la subtilité d'un éléphant dans un magasin de porcelaine, j'ai envahi son espace personnel pour constater qu'il jouait à une version importée d'Ouendan 2, à peine sorti au Japon. Je le congratule, et avec une petite voix, il dit qu'il me connaît. C'était Kyouray, celui dont l'appel à la passion écrit quelques temps plus tard encouragerait tant de jeunes plumes à commencer leur petit coin de web. Le vieil adage est vrai : sur Internet, personne ne sait que vous êtes un chien. Ou un raton laveur. A force de surfer, vous avez tous croisé sur un forum quelconque un flamboyant posteur de tirades pleines de verve. Le posteur avec un compteur de posts un peu trop élevé qui traite les novices avec dédain et s'enflamme pour la moindre cause - vous voyez le genre. Et quand, lors d'une rencontre réelle entre membres de la communauté, vous avez affaire à un anonyme timide et muet comme une carpe.



Forcément, quand on écrit un site comme l'éditotaku où l'on cherche des noises aux mauvais fans, aux escrocs à la petite semaine et aux rédacteurs en chef du dimanche, il vaut mieux assumer. A fortiori, si on sort de chez soi, il faut s'attendre à tomber sur des détracteurs qui au mieux ne sont pas de votre avis, et au pire, auront envie de vous égorger. Autrement dit : si on joue un rôle, il faut le jouer jusqu'au bout. Si on écrit des articles sur des ninjas à gros seins qui se font malmener par des tentacules, il ne faut pas s'étonner qu'on vous offre des doujinshis du même tonneau. Et à l'inverse, les gens présents ne s'étonneront pas si vous violez un mec déguisé en maid en portant un masque de pony (*).



Et si on croise par hasard le rédacteur en chef de Made In Japan alors qu'on l'a trainé dans la boue deux semaines plus tôt, on ne change pas de trottoir, mais on va le regarder dans les yeux et on lui pose les questions qui fâchent. Il aurait pu me mordre, il aurait pu me ridiculiser, mais il n'en fut rien : il a honnêtement répondu à mes questions et a accepté de poser pour la photo.



Que des gens sympathiques à Epitanime. Je l'ai déjà dit et je le répète à l'intention de tous ceux qui écrivent, parlent et propagent leur opinion : on a le public qu'on mérite. J'essaie d'être un peu exigeant envers mes textes et d'écrire décemment, et vous êtes tout aussi sévères et soignés quand vous me parlez, que ce soit dans les commentaires, le Quartier Libre (prochaine édition à la fin du mois), vos propres sites web, ou en vrai.



Et vice-versa : comme mes lecteurs (c'est vous) sont sympathiques, j'essaie de le leur rendre. A lire les résumés d'Epitanime sur Blogchan/Sama et ailleurs, vous ne passez pas non plus un mauvais moment en ma compagnie. Ou alors vous passez des moments vraiment bizarres. Voir des lecteurs traverser la France pour venir à Epitanime parce que j'ai écrit un guide assez détaillé pour les convaincre de faire le chemin, croiser des gens qui me lisent depuis des années même s'ils n'ont jamais posté de commentaire, monter sur scène après ses lecteurs sans avoir besoin de se présenter, c'est quand même agréable pour l'amour-propre.


Je tombe parfois sur des lecteurs qui me disent que l'éditotaku est connu, que machin a lu tel article ou que j'ai de l'influence dans le "milieu". Remarque, c'est vrai : les hauts faits des huit dernières années sont légion. Grâce à ce site, les éditions Soleil impriment Welcome to the NHK sur du papier un peu plus blanc, Made In Japan va faire non pas une mais deux excuses publiques, et les moteurs de recherche savent où orienter ceux qui se posent des questions sur Taimanin Asagi. Yay pour moi.

Désabusé ? Que nenni. Mais quand on passe toute l'année seul devant son ordi à écrire/photographier/filmer dans son coin, il est difficile de jauger une quelconque célébrité. Si je vais dans une convention sans la peluche, je suis aussi discret que Solid Snake. Alors, quand vous croisez une bonne centaine de personnes qui vient vous dire bonjour en l'espace d'un week-end, ça fait bizarre. Quand vous apprenez que vous avez des lecteurs chez Ankama, c'est étrange, mais quand ils vous demandent une dédicace, c'est carrément le monde à l'envers.



Quand Nashi est venu me poser quelques questions pour sa caméra, j'ai bien dit que l'éditotaku ne m'a jamais rapporté le moindre sou, mais nom d'un chien, qu'est-ce que j'ai pu rencontrer comme gens formidables grâce à ce site. Et généreux, en plus.



Tout juste revenu du Japon, Axel m'a offert l'édition limitée de Clannad - Tomoyo After. Certains y voient une private joke, d'autres y voient une tentative de conversion au tomoyisme. En plus du jeu, il y a un superbe livret et la bande-son dans un magnifique coffret.



De retour du pays aux tentacules avec le susnommé impétrant, Shikaze a ramené les cinq (chers et rares) doujins de Mogudan sur Rei Ayanami. Ne cliquez pas sur le lien si vous êtes mineur.



Et ils étaient accompagnés des pince-sans-rire Corsaire et DarkSoul, qui ont voulu faire rire avec ces pinces : des broches de Rei Ayanami. Sachant que je me coiffe avec une tondeuse depuis quelques mois, je vous laisse profiter de leur sens de l'humour. Maxobiwan m'a aussi offert Senko No Ronde et Keul m'a même fabriqué un chargeur USB portable.



Shade, rédacteur en chef de Made In Japan, est venu me donner ça. Mais euh, y'a un tiret à mon nom de plume, parce que raton laveur avec un espace, c'est l'animal. "Oh, les fautes d'orthographe dans Made In Japan, tu sais comment ça se passe". Je n'ai pas su quoi répondre.



Mais le plus impressionnant reste Scoonix, spécialement venu d'Allemagne pour présenter au peuple teutonique comment on fait les conventions de japanime par chez nous. En plus de parler un français exquis et d'offrir un ticket d'Epitanime à un lecteur de ce site, il a pondu pour son site web une grosse vidéo sur mes agissements et m'a offert ce superbe dakimakura de Yoko (Gurren Lagann). J'avais dit sur IRC que si jamais je chopais cette taie d'oreiller, des gens en noir viendraient me confisquer ma Carte d'Etre Humain. D'ailleurs, on frappe à la porte.



Vous aviez été prévenus que ce texte serait nombriliste, et c'est bien pour ça qu'il a autant trainé ; même après l'avoir réécrit une dizaine de fois, je n'en suis toujours pas satisfait et il est cinq heures du matin. L'éditotaku a perdu en spontanéité avec le temps, oh ça oui ma bonne dame, mais il fait de son mieux, ça pour sûr. Ca va sembler répétitif, mais c'est quand même grâce à vous que tout ceci existe encore. Comme je l'ai écrit plus haut, l'expression publique sur Internet est différente des autres médias parce qu'elle est réciproque : nombre d'entre vous s'y mettent après avoir observé mon cheminement, et vos avis me font avancer. Merci à vous. Tous les lecteurs que j'ai pu rencontrer à Epitanime m'ont vraiment touché par leur gentillesse et leur ferveur. Encore merci.

 

Pendant ce temps : le reste du mois va être chargé sur l'éditotaku. D'ailleurs, pensez à réfléchir à ce que vous allez écrire pour le Quartier Libre d'Eté qui aura lieu dans deux semaines. Je résume pour ceux qui ne connaissent pas : pendant une semaine, à l'occasion de l'anniversaire de cette colonne, vous pourrez directement y poster vos propres articles sur le sujet de votre choix, avec un login dédié et le même système de publication que moi, sans censure, rien. Pour écrire sur un anime ou un jeu vidéo que j'ai ignoré, dessiner une bédé, présenter du hentai, bref, ce que vous voulez.

01 juin 2009

Joyeux Anniversaire Nolife !

(années précédentes : naissance de la chaine et premier anniversaire)

Au moment où j'écris ces lignes, je ne sais pas encore si la vidéo postée ici a été diffusée ou pas. En effet, dans le cadre de sa soirée anniversaire pour ses deux ans, Nolife a invité ses téléspectateurs à faire un court-métrage de deux minutes max pour le passer à l'antenne. Avec l'aide de James314, j'ai donc réalisé une parodie de la Minute du Geek, mais avec encore moins de budget que l'émission originale. Même pas honte. Enfin si quand même. Surtout que ça m'a pris un week-end pour pondre ces deux minutes... Je le poste ici pour ceux qui n'ont pas la chaine, ou s'il n'est pas diffusé.

Bon anniversaire Nolife !

 

 

Mise à jour : il est passé à l'antenne vers 22h38.Yay ! 

 

Pendant ce temps : si vous revenez d'Epitanime, essayez de centraliser vos réactions dans les commentaires de l'article précédent, et merci encore à tous ceux qui sont venus me dire bonjour !

26 mai 2009

Scène d'Epitanime

(histoire vraie. Strip dessiné par Sedeto, qui dessine mieux que ta mère)
 

On se revoit à Epitanime 2009 ce week-end. Plus d'infos sur la convention par ici. Oui, vous pouvez acheter des billets sur place sans avoir réservé à l'avance ; il n'est pas trop tard pour venir. La preuve, Axel Terizaki et quelques gentils lecteurs reviendront du Japon rien que pour ça - et le pire, c'est que je ne plaisante même pas. Le gros de l'éditotacrew et du canal IRC sera présent, alors profitez-en pour dire bonjour.

Epitanime bis, bouffe Editotaku : si vous vous êtes inscrit pour le restau Editotaku de samedi soir et que vous avez oublié les détails, pointez-vous entre les deux bâtiments d'Epita entre 19h et 19h30 et on partira ensemble vers le restaurant. Si vous n'allez pas à Epitanime mais que vous êtes également inscrit au restaurant, allez sur le canal IRC pour les détails. Et si vous n'êtes pas inscrit mais que vous avez faim, tentez de passer, mais je ne vous promets rien. Je ne sais vraiment pas organiser ce genre de truc. 

Pas de session IRC dimanche, ou tout du moins, je ne serai pas là. Mais il paraît qu'on se débrouille très bien sans moi.

 

Pendant ce temps, mai 2009 : Il s'en est passé des choses, mais avec les derniers articles qui tapaient aisément dans les quelques centaines de commentaires, je concentre tout ici. 

 
Tira et Talim !
 
Et il y avait un cosplay de Touhou dans les participants. Quelle ville bizarre.

USA USA USA USA

Afficher le "Pendant ce temps" de la honteMasquer le "Pendant ce temps" de la honte



Ah, Yoko Matsugane est toujours aussi belle. Je ne suis pas spécialement fan des costumes d'infirmière, mais Yuuri Morishita le porte assez bien auprès du Dr Matsugane et--


"Ton coeur bat fort". Euh, quoi ? Pourquoi elle met le stéthoscope à cet endroit, normalement c'est--


"Oh docteur, votre coeur bat fort aussi." Hein ? Mais qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi à droite ? Pourquoi Yoko, pourquoi ? щ(゚Д゚)щ


Excellente semaine à vous, et j'espère vous voir ce week-end !

18 mai 2009

Made In Japan, le fansub et les otakus

Résumé de l'épisode précédent : une bande de crétins congénitaux envoient du papier toilette usagé à un imprimeur, et le résultat apparaît dans les kiosques en tant que magazine dénommé Made In Japan. Sous les traces de caca, nous notons qu'ils ont également plagié quelques auteurs, ce qui a passablement énervé.

Le nouveau numéro vient de sortir, et les excuses promises sont une pauvre note en bas de page qui laisserait croire qu'en lieu de vol d'article, il n'y avait qu'oubli de signature. Aucune trace de rédemption, et ils s'offrent le luxe d'en avoir conscience. Ils n'ont vraiment aucun sens de l'honneur.

Mise à jour du 20 mai 2009 : Georges Bastos, le directeur général de Made In Japan, répond dans les commentaires.

Et n'oublions pas que le rédacteur en chef de Made In Japan (Djoher Khaled, alias Shade) et pas mal de ses pigistes viennent de l'association Sohei ; une association prétenduement "pour la promotion de la culture asiatique" qui poste des liens de téléchargement vers des fansubs de Hana Yori Dango en page principale.

Notons aussi avec délectation que la rubrique fansub a mystérieusement disparu du magazine, et que les noms de famille des pigistes ont disparu pour ne laisser que leur pseudonyme, alors qu'on trouvait pseudos et noms dans le précédent... Je me demande si ça a un rapport avec Elise Jourdan, alias PandorArts (qui avait fait dans le numéro 3 une interview de son propre rédacteur en chef à l'intérieur de son propre magazine), qui n'avait pas apprécié qu'Internet lise tout haut l'ours du mag'... Allez voir dans les commentaires à partir d'ici, c'est assez marrant. Ou navrant, selon le point de vue.

J'arrête de parler de cette feuille de chou parce que son problème va être traité autrement. On va parler d'un problème plus large.

On le savait déjà : si vous lisez l'éditotaku, vous ne correspondez pas au public de Made In Japan. Alors, je vais faire en sorte d'être aussi objectif que possible, mais ça ne va quand même pas être très agréable à écrire, ou on va encore m'accuser de troller. Sauf qu'à travers ce lectorat, on voit quand même un problème infiniment plus large.

Qu'est-ce que je vous disais.

Made In Japan ne coûte rien à fabriquer : c'est un très mauvais fanzine écrit par des ralentis du spermatozoïde distribué un peu plus largement, voilà tout. Les seuls frais engagés sont l'impression et la distribution - et croyez-moi, c'est bien moins cher que vous ne l'imaginez. Ils ne paient de droits d'auteur à personne, n'achètent aucune série, les auteurs sont tous au statut de stagiaire non rémunéré. Ecrit autrement : le rédacteur en chef exploite ses pigistes-stagiaires (qui arnaquent tous les ayant-droits, des studios japonais jusqu'aux sites internet plagiés), et le public se fait arnaquer en payant pour des articles médiocres et pleins de fautes. Mais il s'agit d'un public qui continue à acheter ce magazine, ignorant tout de l'orthographe, de la japanime ou d'un quelconque sens moral vis à vis de cette bouffonnerie. Et un public aussi un peu myope pour ne pas voir les gros pixels sur les illustrations pompées sur le Net.

J'arrête de tourner autour du pot : on parle d'un public qui ne paie pas pour ses DVD, qui ne paie guère plus pour ses mangas, et je ne parle même pas des CD audio. Ils achètent - une fois par an - des bouts de plastique représentant leurs persos préférés, mais ce sont des figurines et des goodies contrefaits. Un public qui n'achète guère que pour frimer devant les copains qui viennent dans leur chambre pour admirer leurs trois posters et leurs ramasse-poussières, ou qui jouent à revenir avec le plus gros sac pendant Japan Expo, le pèlerinage commercial annuel durant lequel ils tentent de s'acheter une conscience pour avoir téléchargé le restant de l'année.

Un public qui s'autoproclame otaku, comme si c'était un badge de bonne conduite honorable, pour se donner une quelconque étiquette : "je ne suis pas gothique, métalleux, rappeur, il faut que je rentre dans une case, alors je suis otaku". 

Et c'est là qu'on reconnait le génie commercial de certains. Quelques hommes d'affaires ont bien compris la différence entre les otakus, les vrais, et ces parasites "japan maniacs", comme on les appelle sur M6. Distinction que bien des insiders de ce petit monde ne font pas. Lesdits parasites ne paieront que pour des produits peu onéreux, comme un magazine ou le ticket d'un évènement bâclé par des marketeux mongoloïdes. Car ces gamins qui n'ont de "fan" que le nom sont trop bêtes ou ignorants pour voir à quel point ils se font rouler dans la farine.

C'est là que j'admire aussi le génie de ceux qui arrivent à séparer le bon grain de l'ivraie. Pendant Japan Expo 2008, j'ai été véritablement impressionné par la Brigade SOS francophone, qui avait une moyenne d'âge assez basse, mais relatait une passion authentique pour Haruhi Suzumiya, arborait le plus naturellement du monde son coffret DVD sorti pour l'occasion, et ne tombait pas dans le piège de la contrefaçon ou du téléchargement décomplexé.

Bis repetita : j'admire sincèrement le génie commercial de ces gens-là, qui ont compris comment se faire un fric fou en faisant une distinction assez fine - les deux groupes dans les fans de mangas : les otakus, et les autres. Et ainsi, qui arrivent à se faire du fric sur le dos de gens qui n'en dépensent pas, sacré paradoxe s'il y en a un. Pour moi, il n'y a aucune coïncidence quand le dirigeant de Paris Manga (une convention si mercantile qu'elle ferait presque passer la SEFA pour les compagnons d'Emmaüs) et le rédacteur en chef de Made In Japan font des interviews à la télé main dans la main.

 

          ∧_∧    / ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄
          ( ´∀`) < Arguments à l'attention de ceux
        /    |    \   qui téléchargent pour ne pas acheter
       /       .|     \________________
       / "⌒ヽ |.イ |
   __ |  .ノ | || |_
  .    ノく__つ∪∪   \
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    ̄ ̄ヽつ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ ̄ | | ̄
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Mais je n'ai pas d'argent pour m'acheter tous ces DVD, surtout depuis que je me suis pris un gros PC ! Répétez après moi : mater des dessins animés ou jouer à des jeux vidéo n'est pas un droit divin alloué à votre petite personne en provenance directe de Jésus, Bouddha ou Pac-Man. Vous n'en avez pas besoin. C'est un désir, et vous ne crèverez pas si vous n'avez pas le dernier gadget à la mode. Si c'est trop cher pour vous, chopez un meilleur boulot, prostituez-vous ou mettez-vous à la couture.
Mais les DVD français sont hors de prix !
  • Dans le pire des cas, un DVD français coûte en moyenne 25 € et contient quatre épisodes. Dans le meilleur des cas, on a 26 épisodes pour 30 €.
  • Selon le taux d'échange du yen et sans compter les frais de port pour le recevoir, un DVD d'anime au Japon coûte entre 35 à 40 € et contient deux ou trois épisodes.
Mais les DVD français sont mauvais, c'est pour ça que je télécharge le travail des fans ! Facile à dire quand on n'en achète pas. Doit-on parler des fautes d'orthographe polluant 95% des fansubs français ? De leurs scripts pompés sur les traductions américaines, monnaie courant chez ces "fans" ?

Et si les DVD français sont si mauvais que ça, solution simple : les américains, les japonais et les autres marchés ont d'excellents produits à votre disposition. Si vous vous prétendez plus royaliste que le roi, poussez votre argumentation jusqu'au bout.
Mais pourquoi tu prends la défense des éditeurs français, ce sont tous des enfoirés qui traduisent mal/font payer cher/autre argument déjà exposé plus haut !
  • Les éditeurs achètent les droits d'auteur, importent officiellement un produit en provenance de l'autre bout du monde, font en sorte de le traduire et de le diffuser correctement, essaient de présenter leurs produits pour qu'ils soient accessibles et aisément trouvables, font la promotion d'oeuvres que nous aimons, et invitent même leurs auteurs pour que nous puissions les rencontrer. Tout cela en engageant beaucoup de sous pour payer les droits, les employés et les frais de production.
  • Les fansubbeurs récupèrent un épisode en japonais sans payer un sou, traduisent les dialogues à partir d'une version anglaise, et diffusent un fichier compressé à mort sans payer de bande passante vu qu'ils utilisent les réseaux peer2peer.

L'un des deux prend bien plus de risques et fait bien plus d'efforts pour présenter un produit de meilleure qualité. Sauras-tu deviner lequel ?
J'adore trop ce manga, la preuve, j'ai téléchargé tous les scans ! Je suis sur que l'auteur te considère effectivement comme son plus grand fan. Il pensera à toi quand il n'y aura rien dans son frigo et que tu ne lui auras pas donné un centime pour son travail. Tu voles ce que tu prétends aimer. 
Oui, mais quand je distribue les derniers épisodes d'un anime distribué en France, je rajoute un autre fan, donc je rends service aux auteurs ! Non, tu rajoutes surtout une autre sangsue dans la machine. Lui aussi n'achètera jamais rien et volera autant que toi sans rien apporter en retour.Tu n'es pas un fan, tu es simplement un voleur, et tu apprends à tes amis comment voler.
S'il n'y avait pas de fansubs, j'achèterais les DVD ! Non, tu serais en train de suivre une autre mode. Tu manges de l'animation japonaise parce que c'est branché avec un coté assez alternatif pour ne pas plaire aux grandes personnes, et parce que ça se trouve aisément.
Je télécharge parce que je ne suis pas d'accord avec le système capitaliste ! La culture devrait être gratuite ! A bas l'économie mondialiste ! Excellent argument pour regarder des dessins animés ou des jeux vidéo. Tu serais en train de voler de la nourriture, des vêtements ou un livre (et je parle pas de littérature geek ou Internet pour les Nuls, mais d'un vrai livre), peut-être que ton argument aurait du poids.

Mais quand il s'agit de défendre le vol d'un produit commercial issu d'une industrie on ne peut plus mondialisée, capitaliste et sous-culturelle que le jeu vidéo ou les dessins animés japonais, ton argumentation anticapitaliste prend un coup dans l'aile.
Mais sans les fansubs, il n'y aurait jamais eu autant de fans en France ! On se débrouillait déjà très bien avant leur arrivée. Certains n'étaient pas nés ou ont oublié l'époque où Dorothée, Télévisator 2 et le reste de la télévision laissaient des plages horaires de 4 heures de dessins animés et de jeux vidéo. L'arrivée des fansubs n'a rien créé, le marché était déjà massif avant eux.

Et au contraire, depuis que tout est disponible en téléchargement illégal, les ventes sont moindres et la valeur du marché se réduit : même si on voit beaucoup de clients potentiels (par exemple, les visiteurs de conventions), peu reversent leur argent dans la machine
Tu es juste jaloux de ma collection ! J'ai des téra-octets d'animes, sans parler de mes DVD gravés ! Je ne sais pas. Pendant que tu téléchargeais, nous étions trop occupés à financer les auteurs en achetant leurs produits, à promouvoir les éditeurs qui font du bon boulot, à étonner des auteurs de passage en France en leur faisant signer une belle édition limitée de leur œuvre, leur faisant ainsi réaliser que nous autres petits français ne sommes pas de mauvais bougres.
Mais les auteurs sont déjà riches à millions ! Ils s'en foutent qu'un gars de plus ou de moins télécharge leur travail ! Jolie idée reçue des français sur les japonais. Hé bien, non : vos studios d'animation, vos doubleuses et vos mangakas ne sont pas des stars, mais des esclaves sous-payés qui font les 35 heures en deux jours.

Les mangakas de passage en France hallucinent unanimement sur le traitement que nous accordons à leurs oeuvres : au Japon, le manga est une industrie, alors qu'ici, la bande dessinée est un art. Là-bas, ils travaillent vite pour satisfaire des éditeurs et des lecteurs qui ont toujours faim, et leur salaire ne vole pas aussi haut que vous pourriez le croire.
Les studios d'animation (ou de manga) ? Des dizaines ou centaines de petites mains qui courent après des rythmes de parution délirants, finissant régulièrement un épisode (ou un chapitre) qui doit être diffusé dans la semaine, là encore pour un salaire de misère.

Je ne te demande pas de pleurer leur sort, mais de réaliser qu'ils ne roulent pas sur l'or. Et en plus, ils ne comprennent pas pourquoi on les vole.
Faut arrêter de diaboliser les fansubbeurs qui s'occupent de Naruto et Bleach, ils font ça par passion ! Alors pourquoi continuent-ils à fansubber des séries licenciées ? Pour ne pas acheter les DVD, en se cachant derrière les raisons foireuses évoquées dans ce tableau : trop cher pour eux, de moins bonne qualité que leurs traductions basées sur l'anglais, pour faire la nique au système... Alors que la raison intrinsèque est toujours la même : pour ne pas payer. Autrement dit, pour voler.
Mais ces fansubbeurs sont des amateurs, pas des professionnels ! Ben justement. Comme ils ne sont pas tenus par les objectifs de rentabilité/rapidité/etc du monde professionnel, ils pourraient s'offrir le luxe de faire mieux qu'eux.
Quand je dis que ce sont des amateurs, je veux dire qu'ils ne sont pas payés pour leur dur travail ! Et alors ? Faire partager ce qu'on aime, c'est le salaire des passionnés., Si ça te dérange tant que ça de ne pas gagner du fric, fais autre chose de ton temps libre...
Ah mais nous nous faisons un petit pécule avec les publicités sur le site de mon équipe de fansubs ! Résumons le travail effectué sur l'épisode : vous ne le dessinez pas, vous ne l'écrivez pas, vous ne le doublez pas, vous ne le produisez pas, vous ne l'achetez même pas... Tout ce que vous faites, c'est rajouter quelques lignes de texte en bas de l'image.

Et pour ce qui représente 0,00001% du travail total, vous récoltez l'intégralité des sous gagnés avec ces pubs ? Vous vous faites du fric sur le dos des véritables auteurs, voilà tout.
Arrête de nous critiquer ! Si tu n'aimes pas les fansubs, ne les télécharge pas ! Non. Le problème dépasse votre ou ma petite personne. Votre comportement pollue une industrie qui n'avait pas besoin de ça. Vous donnez une mauvaise réputation des vrais fans, ceux qui investissent vraiment dans leur passion. Vous donnez une mauvaise image du marché français aux auteurs japonais. Et pour en revenir à votre petite personne, vous donnez une mauvaise image de vous-même auprès de votre entourage en volant ce que vous prétendez aimer.

Pour tout cela, l'argument de l'autruche, ignorer ce que vous faites parce que ça ne nous convient pas, ça ne fonctionne pas. Vous agissez comme un parasite et vous ne le réalisez pas. Pas encore, tout du moins - c'est bien le but de ce tableau.
Tu me parles mal ! Tu ne me respectes pas ! Et toi, tu ne respectes pas les auteurs. Si tu te sens concerné et/ou offensé par ce texte, au lieu de faire la vierge effarouchée, tu peux essayer de t'améliorer, non ?
Ce n'est que ton point de vue, et il ne correspond pas au mien. Respecte mon opinion ! On va faire simple : voler, c'est mal. Ce n'est pas une opinion ou un point de vue. C'est une vérité objective qui t'aide à exister normalement en société. Télécharger pour ne pas acheter, c'est voler.

Si tu tiens tant que ça à ta fierté de voleur, pousse l'argument jusqu'au bout : vole ta nourriture et tes vêtements.
Dis, je me pose une question à ton sujet : tu es pour la loi Hadopi ? Non.
T'es vraiment un nolife acharné pour défendre ainsi quelques bouts de plastique et de pauvres dessins animés japonais faits par des gens qui n'en ont rien à foutre de tes efforts... Pourquoi tu crois qu'il y a marqué "Editotaku" en haut de la page ?
Je suis impatient, je télécharge parce que les éditeurs sont trop lents ! Soit. Mais là encore, si tu as aimé, va payer les auteurs pour leur travail. Procure-toi les versions japonaises ou françaises à leur sortie.
Je fais partie d'une équipe de fansub qui ne s'occupe que d'animes inconnus et obscurs, qui n'auraient aucune chance d'être repérés par un éditeur si on ne s'en occupait pas. Et si effectivement, un éditeur en achète les licences, nous arrêterons nos traductions. Dans mes bras, camarade.

Mettons-nous bien d'accord : cette liste ne s'adresse qu'à ceux qui téléchargent au lieu d'acheter. Si vous savez déjà que la meilleure façon d'être un fan est encore de ne pas voler, vous pouvez cesser de lire. D'ailleurs, ça tombe bien, j'ai terminé.

Evidemment, ceci n'est pas tant à l'attention des lecteurs de l'éditotaku (vous) qu'à ceux qui se comportent ainsi, ou si vous avez besoin d'une réponse toute faite lorsque vous tombez sur un spécimen de cette espèce. Ou invitez-les à venir regarder ce tableau - on est pas sectaires par ici. Vraiment.

Je suis d'autant plus convaincu que mon lectorat (c'est encore vous) contribue réellement à ce que les animes ou les jeux vidéo fonctionnent en France et ne passe pas par la case piratage. Comment ? Actuellement, on trouve sur quelques blogs une discussion autour des fansubs, de leur effet sur l'industrie et de la réaction de certains fans. Dans ce dernier cas, je mets un lien vers une fangirl de Full Metal Alchemist qui fait un long blabla pour justifier qu'elle n'a pas acheté le moindre DVD (son argumentation se résumant à "j'aime pas Dybex"). Du coté de l'industrie, Duky, un ancien de Déclic Images, explique qu'une vente correcte de DVD se situe aujourd'hui à un nombre de quatre chiffres dans la moyenne basse ; il conclut son exposé en voyant dans ce nombre minuscule - surtout comparé aux 135 000 entrées d'une Japan Expo - celui des "vrais fans", ceux qui soutiennent honnêtement le milieu. J'étais rentré de Japan Expo 2008 en faisant le chemin en RER avec Cédric Littardi (le PDG de Kaze, principal éditeur de japanime en France, n'a pas le permis de conduire. Etonnant, non ?), qui m'avait donné le même ordre d'idées, en à peine plus élevé pour Haruhi Suzumiya, mais toujours à quatre chiffres, et pas dans la moyenne haute.

Quel rapport avec le lectorat de l'éditotaku ? Comment je sais que vous êtes des fans sincères et honnêtes ?

Le nombre de visiteurs uniques et quotidiens de l'éditotaku (c'est toujours vous) est à quatre chiffres, dans la moyenne basse.

09 mai 2009

Guide de survie pour Epitanime

Chaque année lors du dernier week-end de mai, soit pour l'année 2009, du vendredi 29 au dimanche 31. Le lundi 1er juin est férié (Pentecôte), pratique pour se reposer.

Tout se déroule au Sud de Paris, à la sortie de la Porte d'Italie (station de métro correspondante, ligne 7 direction Mairie d'Ivry). Sortez du métro en partant vers le Sud, passez par-dessus le périphérique (y'a un pont hein, n'essayez pas de jouer à Frogger) et vous y êtes, école d'informatique Epita.Comme c'est de l'autre coté du périph', ce n'est donc pas Paris, mais Kremlin-Bicêtre. Si vous arrivez en voiture, mettez votre GPS sur 14 Rue Voltaire. 

Les tickets sont disponibles en prévente sur le réseau TicketNet et sur place lors de l'ouverture. Un conseil : passez par un point de retrait TicketNet au lieu de vous les faire livrer par courrier, c'est bien moins cher.

 

Pourquoi c'est cool

Epitanime est la plus grosse et la plus ancienne convention (17ème édition en 2009) de japanime organisée par des amateurs. Japan Expo, Paris Manga et autres gros évènements avec des affiches dans la rue sont pondus par des professionnels qui font leurs sous avec de l'évènementiel. A Epitanime, les soirées organisées pendant l'année servent à financer la convention annuelle, et les bénéfices sont réinjectés l'année suivante. Les étudiants de l'école qui font tout ça bénévolement ont ainsi un joli projet de fin d'année en participant à la convention la plus otaku de France.

Un peu d'histoire : jusqu'en 2000, l'école Epita avait donc son association d'otaques, dénommée Epitanime, et leur évènement annuel s'appelait Japan Expo, organisée avec l'aide de l'association Jade. C'est à partir de cette année que Jade décida de déposer le nom de Japan Expo et d'exporter l'évènement hors de l'école. Les épitéens décidèrent de garder leur convention chez eux et de la nommer comme leur association - Jade fut rebaptisée SEFA et la Japan Expo continua de son coté...

Parce que c'est vraiment le coin des otaques. Pour situer : ça commence le vendredi soir et ça termine le dimanche soir : deux nocturnes et deux journées, soit quatre tickets si on fait tout. Officiellement, la convention ferme une ou deux heures entre chaque session, mais il est aisé de se faire une intégrale - pourvu que votre organisme tienne le coup pour ne pas dormir.

C'est la grosse différence entre Epitanime et les autres convs. En temps normal, quand on fait un évènement, on loue une salle. Comme les étudiants font tout directement dans leur école, ils sont "chez eux" : les projections se font avec les projecteurs normalement utilisés pour les diapositives PowerPoint, les chaises et les tables pour les exposants sont trouvées dans les salles de classe, la bouffe est assurée par la cafétéria de l'école... Et ils n'ont pas à fermer les lieux en fin de journée, donc rien ne les empêche de faire des nocturnes jusqu'à 7 heures du matin.

En même temps, il est possible de roupiller sur place. Les orgas ont conscience que les visiteurs vont s'endormir dans la salle de projection (l'an dernier, il y a même eu une nuit intégrale des trois films de Ghost In The Shell Stand Alone Complex), et les calendriers de diffusion reflètent ce besoin ; en fin de nuit, ils passent des animes plus calmes, voire chiants. En 2007, Master Keaton avait fini d'endormir ceux qui essayaient encore de garder les yeux ouverts... Mais bon, s'ils voulaient rester debout, ils pouvaient tout aussi bien aller dans la salle de jeux vidéo, hein. 

Pourquoi je préfère Epitanime à Japan Expo ? A la JE, on va faire des achats, et à Epita, on va voir des gens. De 130 000 visiteurs à 6 000 visiteurs, on perd beaucoup de waponais, de free hugs, de téléchargeurs acharnés de fansubs qui font ça pour niquer le système et ne pas prendre le moindre DVD mais qui chopent des figurines contrefaites pour montrer à leurs copains qu'ils sont "fans", de gamins qui viennent avec leurs parents et des kunais Naruto entre les dents, de va-nu-pieds qui mettent un T-shirt blanc et un blue-jean pour dire qu'ils font un cosplay de L dans Death Note...

Ainsi, Epitanime est même une excellente première convention pour ceux qui lisent l'éditotaku et n'ont jamais pris la peine d'aller rencontrer des gens en vrai lors d'un évènement. Même ceux qui ne jurent que par la 2D y font un tour, Maxobiwan est tombé sur les gens de l'éditotaku parce que Shikaze a crié "epic fail !" dans un couloir, Nolife m'y filme avec une demoiselle sans culotte, bref, on est en famille. Dans mon article sur Japan Expo, dès le premier commentaire, certains d'entre vous ont même affirmé qu'ils viendraient plutôt à Epita cette année. Il y a aussi une bouffe Editotaku ; tout est expliqué à la fin de ce texte.

 

Les lieux

Comme les lieux ne sont pas un simple local, il vaut mieux expliquer comment c'est agencé. Epita est composée de deux bâtiments séparés par une petite rue. Cette dernière est interdite à la circulation pendant la convention, donc vous ne risquez pas de vous prendre un scooter dans la figure à 5 heures du matin. Quand vous achetez vos tickets, on vous refile des bracelets (résistants et étanches, vous les garderez sur vous tout le week-end) pour rentrer et sortir librement de la convention ; pas de tampon ou de ticket, quoi. Vous n'êtes pas verrouillé à l'intérieur et les fumeurs ont un grand espace en plein air.

On fait donc la queue devant le premier bâtiment, qu'on traverse pour accéder aux jeux vidéo. On ressort dans la petite rue, on arrive dans la cour en plein air, où se trouve la scène avec les cosplays et autres activités. De là, on a accès au forum des exposants, qui est dans le sous-sol du second bâtiment, et aux salles de projection, karaoke, etc.

 

Les activités

Alors, il y a quoi de beau à faire ? La nuit, vous avez donc une salle de projection avec tout plein d'animes ; l'an dernier, Kaze avait diffusé en avant-première le premier épisode de Haruhi. Deux salles de jeux vidéo avec des bornes d'arcade, des vieilles consoles et des trucs tout récents, et une troisième salle tenue par Orgames qui s'occupe des jeux musicaux comme Dance Dance Revolution ou Guitar Hero.Des activités en plein air, comme le cosplay, les quiz, les concerts et le karaoke. L'association Epitanime a également une section pour le jeu de Go, qui est même reconnue par la Fédération Française.

De jour, c'est tout pareil, mais avec le forum des exposants en plus. Attention, la plupart des téléphones portables ont du mal à capter dans cet ancien parking souterrain ! Pros, boutiques et amateurs, et les orgas tentent de filtrer les contrefaçons. Okay, on y trouve du HK presque chaque année, mais c'est la seule convention qui fait des efforts pour limiter ce fléau.

Le karaoke: là, on touche à la spécialité d'Epitanime. C'est une école d'informatique, hein ? Les élèves ont codé leur propre programme de karaoke, appelé Toyunda. Ils ont réuni une base de données de plus d'un millier de génériques, allant de Gurren Lagann à Puni Puni Poemi en passant par Segata Sanshiro, Uchuujin Pipi ou Let's Fighting Love. Il y a une salle uniquement pour le karaoke : toutes les heures, ils demandent au public ce qu'ils veulent chanter, font la playlist et la lancent. De temps en temps, ils font sortir un quart d'heure les gens pour refroidir la salle et le vidéoprojecteur, puis ça recommence, sans interruption tout le week-end. On se retrouve ainsi avec des scènes surréalistes : une centaine de personnes à cinq heures du matin en train de chanter le générique de Sailor Moon en japonais, sans micro, y'a les murs qui tremblent et des otakus assoupis qui dorment sous les enceintes. Y'a même eu un reportage sur Game One qui s'appelait "Cocktail Manga" qui passait à Epitanime et où on me voit en train de faire le Hare Hare Yukai.

Le cosplay : quatre sessions, une pour chaque session (vendredi soir, journée du samedi, samedi soir, journée du dimanche). Horaires et infos par ici. Comme c'est aisément l'activité la plus couverte pendant les conventions, je laisse les autres s'en occuper.

Jeux vidéo: ta mère sur un iguane, y'a de quoi faire en la matière. La section jeux vidéo d'Epitanime est "croisée" avec l'association MO5, alors ils ont de quoi faire. Partenariat avec Sega, Adoru et ses collectors, coup de main de l'association Aux Frontières du Pixel... La signature de la salle jeux vidéo est également de dédier chaque année un vidéoprojecteur braqué en permanence sur Bomberman Saturn à 10 joueurs. A l'instar de la salle karaoke, c'est une activité qui ne désemplit pas : même au bout de la nuit, vous trouverez 9 autres fous pour bombarder sur grand écran. On trouve aussi des bornes d'arcade et Sega amène régulièrement ses dernières nouveautés, sans parler des concours sur plein de jeux. Si vous avez le magazine Game Fan 14, j'y avais écrit six pages sur cette section pendant Epitanime 2006.

Dépôt vente : une tradition qui se perd dans les conventions, et je me demande bien pourquoi. Tu poses tes trucs à vendre, tu donnes un prix et à la fin de la conv', tu viens chercher tes invendus et tes sous si tes machins sont partis. En quoi ça diffère des rayons d'occasion de votre boutique locale ? Comme Epitanime ne dure que deux jours, les prix doivent être super aggressifs, et comme c'est Epitanime, les produits sont assez atypiques. J'y ai vu partir l'intégrale de CardCaptor Sakura en LaserDisc pour un prix ridicule, le Dragon Quest Swords en version TV et des tonnes de CD Audio même pas HK parce que les orgas sont pointus sur ça. Un stand tout aussi intéressant que les autres boutiques du forum.

 

Le forum des exposants

Dans le sous-sol, tout en bas sur la carte, ouvert uniquement pendant les journées. C'est là qu'on trouve les stands des éditeurs, des boutiques, des fanzines et le dépôt vente. Il y a quelque chose de symbolique à placer tout le côté "dépense ton pognon" dans une cave à l'autre bout de l'entrée, non ? Vous y dépenserez moins de sous qu'à Japan Expo - quoique. Les boutiques sont généralement sérieuses, mais méfiez-vous quand même des contrefaçons. Mise à jour : le responsable des stands professionnels est venu poster un commentaire pour dire que beaucoup d'efforts ont été faits cette année pour éviter les contrefaçons et que beaucoup de garanties ont été prises dans ce sens. La liste des stands pro est disponible.

Et pour les fanzines, allez dire bonjour aux copains de No-Xice.

Exclu Epitanime : les éditions Beez vont vendre le premier coffret de Gurren Lagann avec quelques jours d'avance sur les magasins.

 

Les conseils de bon aloi

Et on ressort les mêmes conseils si évidents qu'on finit par les oublier :

  • Dormez avant la convention, surtout qu'à Epitanime il y a des nocturnes. Forcez-vous à roupiller, emmagasinez des heures de sommeil dans votre plumard avec les volets fermés.
  • En parlant de la nuit : vous pouvez toujours aller vous coucher dans votre lit grâce aux bus nocturnes (Noctiliens), avec un arrêt à 100 mètres de la convention. Les lignes N15 et N22 passent environ toutes les 20 minutes et vous ramèneront jusqu'à Châtelet, d'où partent toutes les autres lignes.
  • Le meilleur conseil que je puisse vous donner pour les nocturnes : ne faites pas entièrement celle de vendredi, économisez-vous pour samedi. Le vendredi soir, c'est le "tour de chauffe" : on repère les lieux, les activités et ses copains pour tout de suite s'amuser le lendemain. Partez vous coucher vers 1H, 2h, grand maximum 3 heures du matin, et revenez frais et dispo pour enchainer samedi jour, nuit et dimanche. Si vous n'y arrivez pas, laissez tomber dimanche matin. Mais dans tous les cas, ne vous acharnez pas à tenir vendredi, vous n'en serez que trop fatigué pour le reste du week-end.
  • Un conseil général que je donne toujours : ne faites pas les convention de japanime tout seul. Venez avec au moins un pote. Parce que la file d'attente, c'est chiant. Parce qu'on ne cherche que ce qui nous intéresse, alors qu'on découvre plein de trucs en suivant un instant son ami qui veut regarder quelque chose qui peut aussi vous plaire mais que vous n'auriez jamais remarqué par vous-même. Parce que vous risquez moins de vous perdre ou de vous ennuyer. Parce que vous aurez besoin d'un partenaire pour un tournoi de jeux vidéo ou un quiz. Soyez accompagné, bordel, ne serait-ce que pour éviter de marcher sur un piège à ours.
  • Batteries des appareils photo, caméras, DS, chargées à bloc, cartes mémoires bien vidées pour flasher tant qu'on veut. 
  • Voyagez léger, parce que vous aurez bien quelques achats à ramener. Prenez une besace assez vide, où vous laisserez les batteries ou cartes mémoires supplémentaires et les machins que vous voudrez faire dédicacer. Laissez les chargeurs de portable/caméra/DS dans votre chambre d'hôtel : si vous comptez dormir sur place, l'amphithéâtre principal a des prises d'électricité sur les tables (école d'informatique, ne l'oubliez pas).
  • Si meteo.fr annonce de la pluie, prenez un K-way, mais franchement, il ne pleut jamais à Paris à la fin du mois de mai. La seule Epitanime sous la pluie, c'était en 2007 et ils avaient avancé la date au milieu du mois de mai...
  • Téléphone portable. Alors que j'ai passé des années sans en avoir un, Keul m'en a donné un précisément pendant l'Epitanime 2005. Et du coup, il n'a pas manqué de m'appeler à chaque fois qu'il me cherchait. Non Keul, je suis en train de faire pipi. Non Keul, je suis en train de discuter avec une cosplayeuse. Non Keul, je suis à un mètre de toi. Avant la convention, consultez les communautés que vous visitez (forums web, IRC, blogueurs...) et chopez les numéros des gens que vous voulez rencontrer pour les retrouver plus facilement sur place. Et chargez le portable, hein.
  • Médicaments. Au moins quelques comprimés de Paracétamol.
  • Et crème solaire. Merci la pollution du périph' qui nique la couche d'ozone ; Epitanime se déroulant partiellement en plein air, vous êtes bien plus exposé que lors des autres évènements à l'abri des UV.
  • Il y a de bons vestiaires pour les cosplayeurs. Ne voyagez pas dans le métro déjà cosplayé. S'il vous plait.
  • Pour les non-cosplayeurs, portez de bonnes chaussures, que diable.
  • Argent liquide : vous en aurez besoin pour les fanzines et les boutiques ou stands d'éditeurs qui ne prendront pas votre Carte Bleue. Au cas où, vous pouvez rapidement quitter les lieux pour trouver quelques distributeurs. Vous avez une BNP et un CIC plus au Sud sur l'avenue de Fontainebleau, une Société Générale un peu plus haut, et un autre CIC à la sortie de la station de métro Maison Blanche.
  • Pendant que j'en suis à parler de la station Maison Blanche ; on y trouve aussi un restaurant japonais. Ne mangez pas, je répète, ne mangez pas là-bas. Je suis aussi sérieux qu'un cancer généralisé : ne vous en approchez pas.

Vous allez dans les soirées Epitanime durant l'année qui sont parfois organisées avec l'association Sohei, mais vous ne pouvez pas supporter leur présentateur Shade, également rédacteur en chef du catastrophique Made In Japan ? Bonne nouvelle ! Sohei ne participera pas à Epitanime 2009. Ainsi, aucun risque de devoir se coltiner ce concentré humain de fail.

Vous me cherchez dans le public pour venir me dire bonjour ? Facile : avec cet album photos, vous ne devriez avoir aucun mal à me repérer. Je me promène généralement en bandoulière de l'appareil photo.

 

Le restaurant Editotaku

Si vous n'avez pas envie de venir mais que vous habitez Paris, il reste le restau annuel. Je ne vous cache pas que je suis terrorisé, parce que je ne sais pas comment l'organiser ; l'an dernier, on a rempli la moitié du Lai Lai Ken. Ca se déroulera samedi soir, hors d'Epita : nous partirons cependant de la convention (à la fin de la journée de samedi, donc vers 19 heures) pour réunir tout le monde avant d'arriver devant le restau pour récupérer les parisiens qui n'étaient pas à Epitanime. Chacun paye sa part, hein.

Donc, si vous avez envie de me rencontrer et que vous êtes absolument sûr d'être là, vous devez passer à la prochaine session IRC, ce dimanche 10 mai dès 21 heures sur #editotaku@irc.worldnet.net , et m'envoyer un petit mot pour que je chope votre numéro de portable et tout le toutim. Que je compte combien il y aura de personnes pour faire la réservation, quoi. Après avoir mangé, on repartira à Epitanime pour la nocturne. Voilà voilà.

 

Plus d'infos

Le site officiel

Article sur Wikipédia

Rapports des années passées, de 2002 à 2008

Albums photos : 2005, 2006, 2007, 2008

Vidéos : 2005, 2006, 2008

 

Cadeau !

La session IRC de ce dimanche ne servira pas qu'à récupérer les réservations pour le restaurant : Scoonix, qui viendra d'Allemagne rien que pour Epitanime, sera présent pour offrir un ticket pour 2 jours et 2 nuits. Dimanche soir, #editotaku@irc.worldnet.net , 21 heures !

13 avril 2009

Naked Star

Purée, ça fait combien de temps qu'on attendait ce bouquin ? Les éditions Asuka l'avaient annoncé il y a plus de deux ans et il a été sans cesse repoussé, apparemment pour des problèmes de droits. En France, Oh!Great n'est guère connu que pour Enfer & Paradis (Tenjou Tenge, TenTen pour les fans) et Air Gear, ses rares mangas non-hentai. On peut certes trouver (épuisés) sous nos latitudes, édités au siècle dernier, les quatre tomes de La Caresse du Fouet, qui recensent une bonne part de ses productions pour adultes. Mais voilà, après le début de TenTen, Oh!Great avait sorti en 2004 Naked Star, un superbe recueil d'histoires courtes. Ce florilège résume parfaitement le ton de l'auteur : du seifuku, du oppai, et diverses perversions sexuelles allant de la mutilation au bondage dans un style assez gothique.

Mais surtout, on y trouve un talent que j'adore chez cet auteur : sa capacité à amener en moins de pages qu'il n'en faut pour l'écrire une situation complètement délirante de façon parfaitement crédible pour le lecteur. Dans TenTen, on a un mec poursuivi par une Mercedes qui finit par se retourner pour donner un coup de poing dans le radiateur ; la voiture fait un triple backflip, et en lisant ça, on trouve ça logique. Dans Majin Devil, une lycéenne en train d'étudier fait tomber sa gomme de son bureau, et en se baissant pour la ramasser, elle évite l'attaque d'un mec dans son dos qui déchire tout le mur et son bureau. Il manque de la violer, puis tout de suite après, elle ramasse un bouquin dans les décombres et lui parle de ses recherches. Normal, ouais. 

Tout ça pour dire pas grand-chose, en fait. Content : Naked Star enfin là, les pages couleur sont respectées (ce qui vaut quelques pages blanches sur un papier glacé, rapport au partage des "livrets de pages" dans cette édition), français tout à fait agréable - pas forcément commun dans des mangas hentai - et présentation sous cellophane pour éviter que les plus jeunes fans d'Air Gear soient surpris. Pas content : le papier de base est aussi fin que du papier à cigarette, et... c'est censuré avec 5 pages retirées d'une histoire qui en faisait à peine 15 avant que les éditions Asuka ne sortent les ciseaux. Putain. De. Merde. J'en ai marre qu'à chaque fois qu'un truc cool paraisse par chez nous, je sois obligé de contredire ma satisfaction en poussant une gueulante. 

Pour la postérité : l'histoire entière extraite de la version japonaise. Imprimez les pages et constituez ainsi votre version complète du livre. 

Les pages censurées étant évidemment le flashback (pages détourées de noir), vu qu'on y voit l'héroïne encore gamine en train d'admirer sa mère. Alors, certes. Certes, on va me dire qu'ils ont fait ça après en avoir informé les japonais. Certes, on va me rappeler que les éditions Asuka font partie des éditions Kaze, qui ont été condamnées par le passé pour un DVD de leur label Eva Vidéo où une ninja était un peu jeune. Certes, on va me dire que je dois être le seul fan assez taré d'Oh!Great pour avoir repéré la censure. Mais pendant qu'on déplore ça, les français ne se gênent pas vraiment dans les boutiques du pays. Surtout que la situation empire : Welcome to the NHK était censuré mais pas scellé, et là, nous avons droit à la censure ET au cellophane ! Ainsi donc, au lieu de protester, il faut subir cette censure, et soyez-en bien contents car c'est la seule méthode pour publier vos mangasses. Mouais. Le problème est évidemment plus profond, mais on ne s'y attardera pas ; même l'auteur de Lanfeust de Troy faisait récemment remarquer dans une interview que ses jeunes lecteurs étaient bien plus réacs que leurs parents. Moralité bien-pensante et politiquement correct dans un monde occidental qui se prétend dépravé et sans limites, encore et toujours. Soupir.

Mise à jour : réponse officielle des éditions Asuka, qui prétendent "expliquer" et "assumer" leur "choix". Mais une fois que les lecteurs s'en rendent compte et râlent, pas avant.

 

Pendant ce temps :

- Lundi de Pâques férié ! La semaine se termine donc aujourd'hui, alors session IRC ce soir dès 21 heures sur #editotaku@irc.worldnet.net. J'ai acheté un Unreal Tournament III au rabais pour en donner le numéro de série ce soir à qui le demandera, alors passez ce soir et venez jouer avec nous.

- A l'attention de mes petits enfants : votre papy a perdu sa jeunesse sur ce site, et il le prouve en vous montrant son album photos, accessible en haut à gauche dans le menu. Oui, il n'y a que des gens que vous ne connaissez pas, c'est normal.

- Déprimant : un camarade éditorialiste a besoin d'aide pour un dossier. On discute toute une soirée sur Skype, et pour quel résultat ? Il en ressort convaincu qu'il ne devrait rien écrire, et à fortiori, qu'il devrait cesser de faire son otaku. Reviens Shakka, on a les mêmes à la maison !

- Tel Alain Juppé, c'est au tour de la meilleure d'entre nous de s'exiler au Québec. Au moment où j'écris ces lignes, Exelen est plein décalage horaire, partie vérifier que les versions françaises de nos jeux vidéo sont de bonne qualité. De la part de quelqu'un qui a vécu au pays des caribous, je sais qu'elle va bien s'amuser, mais il n'empêche qu'elle me manque déjà. Oui, je suis un grand sentimental.

Anecdote : juste avant mon départ, Shenmue venait de sortir en France. J'avais tenté d'y jouer un max pour le finir avant de partir, mais j'ai finalement emporté ma Dreamcast européenne (PAL) loin de chez moi, bouclant l'aventure en noir et blanc sur une pauvre télé NTSC... Imaginez combien j'ai été secoué quand Nozomi dit à Ryo qu'elle part au Canada  ;_; .

Chers amis, saluons le départ de la princesse des blogueurs otaques français et ne nous relâchons pas en son absence. Non, je ne pleure pas, j'ai juste une poussière dans l'oeil.

08 avril 2009

IG Magazine

Vous vous souvenez de Gaming ? Bien sûr que non, bande d'ingrats. Le texte que j'avais écrit à la mort du magazine date de 2004, scrogneugneu. Comme dirait Michel Rocard, retrouvons le contexte politico-économique de l'époque : les éditions Hachette Filipacchi revendent leurs magazines de jeux vidéo, dont Joystick et Joypad, aux éditions Future Media, récemment rebaptisées Yellow Media. Sentant le mauvais vent venir, les équipes de ces magazines cultes font leurs valises pour aller fonder leurs propres feuilles de chou. Les ex-Joystick vont ainsi créer Canard PC, et les ex-Joypad vont faire Gaming.

Dites donc, on parle beaucoup de presse papier dans cette colonne ces derniers temps...

Gaming était une véritable exception, ne serait-ce que parce qu'il cassait le clivage PC/consoles en parlant des deux. Sur du beau papier, avec un jeu complet offert et pour seulement quatre euros (!). Des articles chiadés, une mise en page nickel, de grandes images pas pixellisées car pas pompées sur le Net, et même du rétrogaming ou des gens de feu Player One.

Ca a tenu six numéros.

Pour les raisons habituelles : secteur de la presse exsangue, moins d'argent qui rentre par rapport à celui qui sort, etc. Ne vous y trompez pas : la multitude de magazines que vous avez dans vos kiosques sont tous édités chez Yellow. Quelle indépendance de la presse quand un seul annonceur peut mettre sa pub dans tous les magazines avec un seul chèque, ou les retirer à cause d'un seul article déplaisant ? Pourquoi croyez-vous que ces mags sont écrits en "marque blanche", c'est à dire avec des articles non signés ? Pour pouvoir aisément remplacer les rédacteurs d'une rubrique d'un numéro à l'autre. Il y a eu quelques tentatives d'indés : GameFan/RetroGame (où j'ai occupé quelques pages), Canard PC est toujours là, et maintenant, IG, édité par Ankama. Notons par ailleurs que le "conflit d'intérêt" d'un éditeur/développeur de jeux éditant son mag' est très bien géré ; on trouve à peine une petite référence logique et censée de Dofus dans un dossier sur les MMO et pas un gramme d'auto-promotion.

Pas besoin de présenter Ankama, exemple par excellence de success story française, obscènement riche grâce à Dofus. A chaque fois que je passe dans une convention où ils ont un stand, les autres exposants hallucinent sur le ton "mais d'où ils sortent tous ces sous". Ils sauvent Nolife, ils font leur propres dessins animés et bandes dessinées, et voilà qu'ils pondent leur propre magazine de jeux vidéo (Dofus Mag excepté), même qu'il y a Street Fighter IV en couverture.

Sans oublier Amusement, autre cas assez étrange dans la presse geek.

Je vais faire simple et concis : nous avons là Gaming saison 2. A 8,5€, mais il n'y a pas de pub. Les deux magazines est strictement identiques (à part une taille plus petite), et c'est magnifique. On retrouve même quelques noms d'un mag' à l'autre ! Le même sérieux, les mêmes illustrations magnifiques-pas-pompées-sur-le-net, des maquettes très proches, toutes les plates-formes (consoles, PC, rétrogaming, téléphone) sont abordées... Chez Ankama aussi, ils devaient avoir gardé leurs six numéros sur le bureau.

Et comme dirait Pépin, bref : quand de super magazines avaient mordu la poussière, je m'étais mordu (moi aussi) les doigts de ne pas avoir essayé de faire mon petit effort pour leur filer un coup de patte - par exemple, en vous en parlant. Voilà qui est fait. Achetez IG.

 

Pendant ce temps : Ca fait combien de temps que vous n'avez pas vu une AMV ? Ca fait des mois, hein ? Un gentil lecteur m'a fait découvrir une vidéo de son pote Nostromo, que vous pouvez mater ici et télécharger en HD par là (et tous les animes utilisés sont indiqués dans le making of). A moins de ne pas aimer la musique électronique, ça devrait vous plaire. Petite précision : il a gagné le concours international d'AMV de Japan Expo 2008 avec ça - conservant sa ceinture de 2007 obtenue avec cette vidéo. Si je vous en parle, c'est parce que c'est à des années-lumière des horreurs faites avec des fansubs et une version piratée d'Adobe Premiere, et aussi parce que je me suis déchiré la rétine devant la qualité du bousin.

Le saviez-vous ? La vanne sur Pépin le Bref me vaut une interdiction de territoire dans quatorze pays.

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