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Nuisible pour votre santé mentale depuis 2000

01 avril 2009

Un nouveau magazine dans les kiosques : Made In Blogchan !

Suite à mon article sur Made In Japan, les commentaires négatifs ont fusé. Le sous-entendu étant comme toujours le même : si t'es si bon que ça, t'as qu'à créer ton propre mag' avec les autres gens de Blogchan et Sama. Okay. Voici un aperçu du site web, plagié inspiré sur celui de la référence Made In Japan :

Nous sommes déjà en mesure de confirmer que nous avons plagié Pazu, FFenril, Axel Terizaki, Fab, Aяez, Sonocle, Jan Relv et Aer.

 

Mise à jour du 2 avril : Ce poisson d'avril est d'autant plus rigolo qu'il a failli exister ; il y a quelques mois, les gens du webzine iPomme avaient contacté divers auteurs de blogs d'animes pour participer à un projet similaire dédié aux otakus. Faut dire que la plupart des choses qu'on lit maintenant sur nos deux aggrégateurs fétiches pourraient largement être publiés tels quels dans la presse, donc c'est carrément viable comme concept... Cependant, je leur avais répondu que les auteurs qu'ils démarchaient avaient déjà leur propre site pour diffuser de la prose, et qu'ils pourraient tout au plus espérer des contributions occasionnelles de la part d'auteurs fort occupés et/ou flemmards avec leur cuisine à eux. Ca devait s'appeler Anipah, ça a coulé corps et biens sans sortir le moindre numéro, et la seule trace qu'il en reste, c'est une pauvre mention sur un blog. Un peu comme un certain magazine papier d'ici quelques mois, quoi.

31 mars 2009

Made In Japan

Autant ce site porte mon pseudonyme, autant je m'efforce de ne pas y raconter ma vie. Nan, vraiment : fut même un temps où les phrases tournaient comme des toupies pour ne pas trop utiliser la première personne du singulier, à l'instar de celle que vous lisez en ce moment. Y'avait des articles entiers comme ça à l'époque. 

J'écris cet article sur un banc de la Gare de Lyon à Paris, attendant le train du retour après le week-end chez Axel. J'ai froid au cul.

Ne pas trop raconter sa vie, donc. Par exemple, j'ai déjà écrit pour des magazines en papier, mais l'éditotaku ne contenait pas pour autant un gros message vous encourageant à acheter lesdits mags - peut-être parce que j'y tenais une rubrique dénommée "Ecchi!", mais c'est un autre débat que celui-là. Ainsi donc, je porte malgré moi la double casquette d'éditorialiste sur le Net (autrement dit, blogueur glorifié) et de journaliste papier (autrement dit, pigiste sous-payé). Rien de bien spécial dans un monde paradoxal où le papier à nouvelles tente de ne pas disparaitre trop vite face au Web, tout en y cherchant ses plumes.

La preuve : un rédacteur dans le troisième numéro du magazine Made In Japan me cite nommément dans un dossier sur Lucky Star, rapport à cet article. Merci, plume anonyme trouvée sur Internet, c'est très gentil de reconnaître mon éditorial. Je t'aurais bien renvoyé l'ascenseur en te faisant une référence dans un de mes articles, mais tu as décidé de rester dans l'ombre. Solidarité entre les blogueurs journaleux, fondée sur le respect des fans que nous sommes : tu écris par passion, un monsieur avec des sous te repère, et ainsi légitimé par le noble papier, tu aides ceux qui sont toujours dans l'ombre du Net. Tu n'oublies pas tes origines. Tu sais que tu restes un petit con avec une machine à écrire et pas un de ces Journalistes Totaux qui se la racontent parce qu'on les trouve en kiosque. Qui que tu sois, tu restes un commentateur. Avec un joli micro, certes, mais c'est pas toi sur la pelouse. Un peu d'humilité, que diable.

A votre avis, pourquoi je fais le con avec une peluche au lieu de frimer devant la caméra quand je fais des vidéos et des photos ?

Journaliste, blogueur, observateur, ne sont que yeux et oreilles pour un lectorat qui a confiance en eux - et dans le cas d'un magazine, un lectorat qui paie pour cela. Quand ils donnent leur avis pourri sur le dernier Super Mario avec une jolie note sur 10 (forcément un 8, c'est passe-partout et ça blesse personne) après un test graphismes/musique/jouabilité, ça ne leur donne pas le droit d'écrire des "messieurs de chez Nintendo" ou des introductions relatant leur dernier passage chez la boulangère qui a de belles miches, mdrlol mon humour est trop classe c'est pour ça que vous m'aimez chers lecteurs, venez m'écrire des mots doux sur le forum et laissez-moi effacer vos messages trop critiques. Ca semble évident, mais c'est pas compris par tout le monde : quand ils relatent une rencontre avec une star, ils n'en deviennent pas une par procuration. A partir du moment où un journaleux croit qu'il passe avant son sujet, il devient automatiquement un bouffon. Et plus il est petit, plus la tartufferie est grosse.

Un gros poisson dans une petite mare / Le roi des fourmis, le prince des sous-fifres / Un gros poisson dans une petite mare /  J'te parle de bluff, d'excès d'orgueil, d'abus de pouvoir / Un gros poisson dans une petite mare / [...] On trouve toujours plus fort que soi, c'est ça la morale de l'histoire ! (*)

A quoi bon toutes ces digressions ? Simple : l'article de Made In Japan cité supra n'est que le plagiat éhonté d'un article de FFenril. Page 21 :

Le texte qui ne vient pas de son site a été volé sur anime-kun. Un copier-coller fougueusement accompli par une personne à qui on avait laissé sa chance : tu veux écrire dans mon mag' ? Tiens, voilà des pages, je te fais confiance. En tant que blogueur glorifié (ou lecteur de tel), on a le droit d'être écœuré par le geste de quelque connard pseudo-passionné qui encaisse un chèque en volant le travail d'un passionné. En tant que pigiste sous-payé, on a tout autant le droit de vouloir saigner comme un porc ledit connard qui salit ainsi la réputation de ses collègues, alimentant le circuit des critiques sur la profession (tous pourris, inutiles, dépassés). Imaginez donc mon état de de blogueur/journaleux face à ce navrant fiasco !

Quand on voit que ça sort en même temps qu'IG, on se dit que le Yin et le Yang existent vraiment. Achetez IG.

Doit-on savoir qui est la brebis galeuse dans l'équipe de Made In Japan ? Non. Elle a choisi l'anonymat parce qu'elle devinait qu'elle se ferait gauler, mais que son rédacteur en chef serait assez con pour publier l'article. Ledit rédac'chef (Djoher Khaled, alias Shade) a accepté que le texte ne soit pas signé, pourrissant ainsi la réputation de toute son équipe - vu qu'on ne peut pas deviner qui est le vilain petit canard. Equipe sur laquelle plane maintenant un doute bien puant. Et rédacteur en chef qui observe un silence de mort envers FFenril (et les lecteurs) qui lui demande(nt) des explications, fort légitimes au demeurant. A partir de maintenant, il perd à tous les coups : si le prochain numéro ne contient pas d'excuses, le Net se chargera de propager le gospel d'un magazine voleur de prose. Si on y trouve un erratum, il sera forcément moins voyant qu'une publication judiciaire (qui ferait suite à un rendez-vous chez le juge et un versement de dommages et intérêts), mais nourrira tout autant le puant doute chez les lecteurs toujours présents. Et ne me répondez pas qu'il était impossible de découvrir le plagiat, vu qu'en tant que secrétaire de rédaction, j'ai déjà repéré et stoppé quelques repompes dans des textes qui allaient partir à l'impression. Non, je ne mérite pas une médaille pour ça ; je faisais juste mon boulot avec un tant soit peu d'intégrité. Ouais, même en écrivant des articles sur les jeux vidéo hentai.

Une bande de geeks qui se fait plagier par un éditeur qui se croit tout permis... ça ne vous rappelle rien ?

En même temps, de quelle intégrité journalistique pouvons-nous bien parler ? Made In Japan contient des actualités sur les équipes de fansub (en mettant les sites web !) dont le travail est parfaitement illégal mais tout juste toléré. Les séries abordées ne sont pas licenciées ? Qui nous dit que des éditeurs ne sont pas en ce moment même au Japon en train d'en négocier les droits, et que ce genre de connerie n'aide pas à améliorer les relations de travail ? Mais ça aussi, c'est une évidence pas forcément intégrée par tout le monde. Le magazine présente des équipes avec leurs projets en cours de traduction, sous ce chapeau en page 34 :

Evidemment, ces extraits du magazine tombent sous le droit à la citation.

Car bien sûr, les éditeurs "attaquent"  de façon "répétée" les pauvres fans sans défense. Ces éditeurs qui négocient des licences avec un pays à l'autre bout du monde, travaillent avec les auteurs, les font venir en France, traduisent avec soin, bossent avec les chaines de revendeurs pour qu'on trouve aisément nos œuvres favorites, sont les méchants. Là encore, doit-on répéter que sans leur boulot, les otakus français auraient autant de place dans les médias et les rayonnages que les fans de Bollywood ? Et acheter les DVD, ça sert juste à avoir un "joli coffret sur son étagère", pensez-vous, ça ne sert pas du tout à rémunérer l'auteur original et toute la chaine de fabrication ; ça, ce sont les gentils fansubbeurs qui reversent l'argent de leur GoogleAds aux studios japonais. Certaines équipes commencent d'ailleurs à réaliser que ce coup de projecteur n'est peut-être pas le bienvenu...

Car quelle sera la réaction de Kaze ou Dybex ? Sur le site officiel du magazine, Beez est cité en partenaire du bousin. Surtout que l'ignorance vire à la stupidité quand le rédacteur en chef s' "étonne de voir qu'aucun magazine ne parle de ce mouvement qui a longtemps existé". C'est vrai ça, pourquoi Joystick ne donne pas de lien vers des sites de warez ? Pourquoi Le Monde n'explique pas comment fabriquer des bombes artisanales dans un article sur le terrorisme ? En vantant haut et fort les mérites du fansub, Made In Japan se prend-il pour Robin des Bois ? Au moins, ce dernier avait l'intelligence de rester dans l'ombre, comme chaque voleur qui se respecte. Imaginez le carnage quand même le petit Jean-Kevin qui n'utilise Internet que pour jouer à Counter-Strike 1.6 découvrira qu'il peut télécharger les derniers épisodes de Narouteau... Le retour de bâton s'annonce douloureux. Les éditeurs de DVD vont réaliser que leur tolérance a légitimisé cette activité au point qu'elle soit newsée dans un magazine en papier ; ça ne pourra que les encourager à serrer la vis et cesser d'être aussi indulgents. Made In Japan, tueur de la trêve entre éditeurs et fansubbeurs ? Quel service rendu à ces derniers ! Tout ça par manque de discrétion de la part de quelques voleurs qui ont voulu qu'on achète leur magazine ! Ah, s'ils avaient été aussi malins que le pauvre con qui a plagié FFenril, ils auraient au moins fait une chose intelligente : rester anonymes.

Fin du coup de gueule. Maintenant, on passe à l'action.

Made In Japan est un résumé de tout ce qu'il y a de pourri dans le fandom français : des fansubbeurs qui se prennent pour les rois du pétrole, des grimauds qui se croient tout permis parce qu'ils sont édités en kiosque, et un travail de "journalisme" indigne d'une gazette de collège. Qu'on ne me parle pas d'indulgence envers un magazine qui débute, vu que sa publication est dirigée par un ancien de Japan Vibes, donc assez au courant des pièges à éviter. Made In Japan doit disparaître, ne serait-ce que parce qu'il enfreint la loi sur les droits d'auteur et incite au piratage

Primo, FFenril et anime-kun doivent obtenir des excuses en bonne et due forme. Il semblerait que le sus-cité Djoher Khaled ait consenti à un mea culpa dans le prochain numéro, mais on attend de voir. Les mails de FFenril sont actuellement restés lettre morte ; à notre tour de le contacter. M. Khaled a cru bon de laisser son MSN perso sur le Net, mais ils peuvent également être contactés sur redac@madeinjapanmag.com , et leur service presse (?) est chez presse@madeinjapanmag.com.

Primo bis, la rubrique faisant la promotion du fansub et présentant les éditeurs de DVD comme de grands méchants loups doit disparaître et laisser place à un article documenté (pourquoi pas auprès des éditeurs) expliquant les dommages occasionnés par cette activité. AnimeLand a bien fait ça dans son numéro 137 et ne s'en porte pas plus mal.

Secundo, le magazine n'est pas vendu qu'en kiosque : on le trouve également chez de bonnes boutiques assez sympathiques pour accepter de vendre leur feuille de chou. Cependant, ils n'ont peut-être pas eu le temps de lire le mag, et ignorent qu'ils sont ainsi complices d'une revue plus que suspectée de vol de propriété intellectuelle... Si vous en êtes clients, contactez ces magasins pour leur dire de vérifier ce qu'ils vendent en regardant les fansubs en page 34, ou faites-leur comprendre que vous ne risquez pas de consommer chez eux s'ils acceptent de collaborer à une telle mascarade :

  • Asian Alternative, Paris 3ème (01 42 78 92 68),
  • Manga Café, Paris 5ème (01 43 26 50 04),
  • Manga Toys, Paris 11ème (01 48 06 79 00),
  • Toystar, Paris 12ème (01 43 72 06 66),
  • Manga Shop, Paris 12ème (01 48 05 06 08 - attention, ils vendent du HK).

Manquerait plus que de bonnes échoppes un peu trop gentilles soient ennuyées parce qu'elles ont voulu faire confiance à un petit nouveau. Tout comme un certain rédacteur en chef qui a couvert le vilain moine copiste, tiens.

Tertio, en parlant de confiance : si vous vous êtes abonné, il est temps de leur prouver que leurs conneries ont un prix. La résiliation d'abonnement se fait sur abon@madeinjapanmag.com.

Quarto, certains rédacteurs sont également membres d'associations de fans comme BulleJapon ou Sohei. Là encore, nous avons affaire à des fans qui ont collaboré à ce mag, apparemment sans vraiment comprendre que ce dernier fait la promotion du téléchargement illégal d'oeuvres aimées et soutenues par leurs associations. Certains pigistes de BulleJapon sont d'ailleurs en plein "damage control", se désolidarisant du magazine à vitesse grand V et arguant que la réputation de leur association ne doit pas être entachée par ces guignols. Cela, il n'y a qu'une seule façon de le prouver : en coupant les ponts. Si vous connaissez ou faites partie d'associations ayant travaillé ou ayant été contactées par Made In Japan, boycottez le magazine. Si vous faites partie du staff d'une future convention, vous pouvez les mettre sur votre liste noire, à coté des vendeurs de contrefaçons. Vous ne voulez pas avoir une quelconque relation avec des gens volant les articles de visiteurs que vous êtes censés servir et piratant les animes que vous êtes censés promouvoir, n'est-ce pas ?

Quinto, faites passer le message. Faites travailler le bouche à oreille sur votre propre site, auprès de vos boutiques habituelles et de vos potes. Comment un magazine peut-il prétendre aimer des œuvres tout en expliquant comment les voler ? Comment un magazine peut-il prétendre être sérieux quand des pages entières sont bourrées de fautes de français ? Ou que le plagiat d'un dossier présenté en pleine couverture est si évident qu'une simple relecture aurait permis de découvrir le pot aux roses ? Comment un magazine peut-il prétendre être écrit par des passionnés quand on y lit que Hiromu Arakawa est le "papa" de Full Metal Alchemist, alors que c'est une femme ?!

Reste à savoir comment les gens de Made In Japan vont réagir. Vont-ils faire la politique de l'autruche ? Vont-ils hurler au scandale ? Vont-ils faire amende honorable et revoir leur copie ? Parce que c'est ainsi que Soleil a réagi ; alors que nous râlions contre l'édition française de Welcome to the NHK, le directeur de collection était passé pour nous assurer que la réédition serait de meilleure facture. Résultat, leur boulot a été récompensé sur ce même site quelques mois plus tard. Parfois, c'est pas grand-chose d'améliorer sa réputation face à des fans (clients ?) qu'on croyait dégoûtés...

Car notre réaction de dégoût et de révolte est légitime. Elle vient de passionnés face à des gens qui prétendent être des leurs, sauf qu'ils se servent dans le garde-manger et piétinent la pelouse. Et quand on leur demande des explications, ils font la sourde oreille. Soit ; nous crierons plus fort. Marcel Pagnol a écrit dans Marius : "l'honneur, c'est comme les allumettes, ça ne sert qu'une fois". Celui de Made In Japan n'aura pas fait long feu.
 
 
Mise à jour du 20 mai 2009 : Georges Bastos, le directeur général de Made In Japan, répond dans les commentaires.
 
 
Plus d'infos :
- le sujet sur le forum jeuxvideo.com qui a découvert le plagiat,
- le sujet sur le forum mata-web où un pauvre pigiste tente de recoller les morceaux,
- le sujet sur le forum anime-kun et leur news,
- l'article de FFenril en réaction à la repompe,
- une interview vidéo du rédacteur en chef, Djoher Khaled (alias Shade, qui a écrit le texte sur les fansubs scanné plus haut),
- en ce premier avril 2009, les blogueurs français répondent : après Made In Japan, voici Made In Blogchan !
- (si vous avez d'autres liens, donnez-les dans les commentaires !)

22 mars 2009

Désistement

Pour cause d'Axel Game Center se déroulant à l'autre bout de la France, je ne serai pas présent à la session IRC hebdomadaire,ce soir dès 21 heures sur #editotaku@irc.worldnet.net. Axel Terizaki assurera l'intérim de l'administration pendant que je rejoindrai mes pénates ; postez des photos d'iguanes pendant mon absence. Bonne semaine à vous, et merci de votre fidélité !

18 mars 2009

Déclassifié : vidéo de la Poshu '07

Refusée par tous les services de vidéo en ligne, alors c'est hébergé sur le serveur. Il s'agit de la vidéo filmée et montée à l'arrache lors de ce week-end d'il y a deux ans.

Interdit aux mineurs et aux lecteurs sains d'esprit.



Pendant ce temps : Je monte d'autres vidéos.

08 mars 2009

Rubrique nécro

1995. Les consoles 32-bits sortaient et coûtaient cher. Y'avait aussi la 3D0 qui s'annonçait prometteuse. Et nos 16-bits qui avaient encore leur mot à dire. Je parle même pas du PC, qui dépassait enfin la puissance des meilleures consoles avec le Pentium - et le jeu vidéo sur ordinateur retrouvait une place de choix à coté des consoles, place laissée vacante avec le départ de l'Amiga et de l'Atari.

Et la japanime qui commençait à quitter la télévision pour arriver dans nos librairies, c'était pas aussi une pompe à fric peut-être ?

Bref, tout ceci était déjà cher pour le porte-monnaie de l'adolescent prépubère, mais la facture des prochaines années s'annonçait encore plus salée. C'est ainsi qu'apparut un nouveau concept de boutique proposant une location sur place : tu arrives à 15 heures, tu paies une heure, et tu squattes autant que tu veux la jolie Saturn, ou les PC avec DooM en multi et le reste. A Montpellier, ça s'appelait Liberty Games, et c'était comme une seconde famille : les gérants dormaient dans la boutique, une grosse table pour jouer à Magic, les jeux étaient revendus aux clients quand ils étaient ringards, et pour savoir combien de temps tu étais resté, on regardait l'horloge sur le mur avant d'étaler ses francs sur le comptoir. Ca n'a guère tenu longtemps, mais ça a ouvert un chemin pour qu'ouvre en 1996 une autre échoppe dénommée Dimension 4.

D4, c'était des PC à jour avec tous les gros titres, des tournois, et des barres chocolatées et des sodas pour rester plus longtemps. Un des tous premiers cybercafés de France, si ce n'est le premier - corrigez-moi si vous en savez davantage. Dès que les lignes Numéris arrivèrent jusqu'au Sud de la France, ils proposèrent de surfer avec Netscape ou jouer avec Kali. Génération 4, Joystick et les autres magazines écrivaient régulièrement sur ces lieux curieux où les meilleurs joueurs de la région se rencontraient pour apprendre ensemble les nouveaux jeux et gagner une 3dfx toute neuve. Le PGM avant l'heure ? Disons plutôt que si cette heure est arrivée, c'est grâce à Dimension 4 et compagnie.

En cette époque où tout un chacun a une prise RJ-45 dans le cul et dispose d'un généreux accès ADSL à la maison, les cybercafés tiennent encore parce qu'ils proposent une communauté de joueurs loin d'être cons et parce qu'ils investissent lourdement dans des bécanes et des jeux éternellement renouvelés. C'est parfois moins cher de payer son abonnement pour jouer avec des gens qui connaissent leur bout de gras, plutôt que d'économiser pour se payer la dernière carte graphique avant de se connecter sur un serveur anonyme peuplé de campeurs et de n00bs. En plus, si vous êtes bien placé, vous récupérez les lycéens qui ont une heure de permanence à tuer. 

Ca, c'était pour la version optimiste. La version pessimiste est toute trouvée : la course à la vitesse des constructeurs de processeurs est en train de ralentir maintenant qu'AMD est aux fraises, alors on n'a plus forcément besoin de changer de bécane tous les six mois. L'ADSL chez tout un chacun déplace les communautés réelles où l'on rencontrait d'autres joueurs (salles d'arcade, cybercafés, boutiques de jeux) vers des versions virtuelles de ces dernières (Xbox Live, Xfire, Steam). Toujours est-il que les cybercafés ont fermé les uns après les autres. Dimension 4 est ainsi devenu le plus vieux cyber' de France encore en vie. La team D4 a compté parmi les meilleurs joueurs d'Europe de Warcraft III et Counter-Strike. Pour se qualifier dans un tournoi, c'est là qu'il fallait s'inscrire.

Les trucs qui rendent un cybercafé viable : le tarif pour une heure est le plus demandé, donc il doit être moins rentable pour le client que les autres options. Les barres chocolatées et sodas doivent être toujours disponibles en masse, car elles sont la deuxième plus grosse source de revenus de la boutique. Comment garder sa boutique ouverte pour faire une nocturne ? En justifiant du statut légal de club - il suffit de vendre les tickets avant de "fermer" pour la nuit et immédiatement rouvrir en tant que club de joueurs.

Ainsi, il y a deux semaines, un des associés de Dimension 4 est arrivé le matin devant une grille fermée. Le gérant, qui n'avait de gérant que le nom, a décidé de fermer boutique. On aurait pu imaginer une explication glamour et romantique, mais la raison de la faillite de D4 est la même que pour des milliers d'autres sociétés : un patron qui fait n'importe quoi. Qui ne contacte pas l'assurance quand quelque chose casse et préfère le réparer à grands frais. Qui ne s'assure pas que le contrat de leasing des ordinateurs est respecté, au risque de garder des bécanes obsolètes. Qui tape dans le stock pour son profit personnel en prenant un switch 24 ports pour son clan de jeux vidéo. Qui n'est jamais là, prétextant la vie de famille pour ne pas aller acheter des canettes pour le distributeur et laissant ses associés dans l'ignorance quand un créancier passe un coup de fil. Qui ignore tout de la comptabilité de sa propre boite. Une raison conne comme chou, en somme. En moins d'un an, la boutique est passée de la rentabilité à la faillite. 

Je n'ai pas pu prendre de photos, mais l'endroit était assez déprimant. Nous étions trois ou quatre dans un lieu qui accueillait en permanence une cinquantaine de joyeux drilles et qui sera visité dès lundi par le proprio venu récupérer le bail. Des écrans sagement alignés sur le sol, en attente d'être revendus par un commissaire priseur qui n'y connait rien. Une caisse de composants de PC complètement grillés qui ont passé leur vie à afficher les derniers jeux vidéo à plein détail. Le comptoir qui hébergeait la bouffe de geek complètement dévalisé. Des casques-micros de gamer dont on n'ose imaginer la quantité de bactéries au nanomètre-carré sur les mousses des écouteurs. Et l'étagère de l'arrière-boutique, qui contenait des centaines de jeux vidéo sous blister pour justifier des licences d'exploitation. Tous les gros titres du jeu vidéo multijoueur PC de ces dix dernières années en dix, vingt, quarante exemplaires. L'employé qui m'avait convié à cette veillée nocturne préférait que ces derniers tombent dans les mains de gens passionnés plutôt que de les voir revendus en lots anonymes par un faillitaire, et m'a laissé me servir dans le tas. Il était en train de fumer sa clope en utilisant un des trophées du clan comme cendrier.

Tout cela en relatant de vieilles anecdotes de tenancier. Le mec complètement bourré qui passe pendant la nuit pour demander une cigarette et finit par sortir à 2 km/h un couteau de boucher quand on veut le mettre dehors, sauf qu'un des clients fait partie de la BAC. Les gitans qui entrent à 30 en même temps et paient rubis sur l'ongle pour deux mois de jeu avant de rouler leurs joints sur les tapis souris, demandent à ce qu'on tape leur login à leur place parce qu'ils ne savent ni lire ni écrire, mais qui s'éclatent à jouer passionément contre toute la salle sur n'importe quel jeu. Le nerd absolu, celui qui a son poste dédié, qui paie à l'année avec son RMI, qui ne joue que sur un seul MMO, qui ne parle pas, ne bouge pas, ne se lave pas, pue comme un troll et a le même comportement en société - il y en a un dans chaque cybercafé de France, et celui de D4 a fini par sortir avec une autiste qui parlait comme un pingouin et venait payer ses heures d'Internet à rester sur une table pour écrire Dieu sait quoi sur des pages de cours. Comment reconnaîre un pervers qui va taper des recherches de petits garçons nus sur Internet : c'est facile, il est le seul mec de la salle à être assis parfaitement droit en jetant un lent regard en coin de temps à autres alors que tout le monde est confortablement avachi devant un écran qu'il ne cesse de mater. La dizaine de kilos de barres chocolatées trouvées derrière une grille de chauffage lors d'un grand nettoyage, sauf que les dates de péremption remontaient à avant la création de D4.

Bien sûr, je pourrais finir en relatant qu'au-delà de la mort de Dimension 4, c'est un vrai drame qui se déroule pour les Pro GaMers, puisque les talents de cette échoppe vont se disperser. Mais hey, le PGM, on s'en fout. La mort de D4, même si elle n'est pas vraiment dûe aux changements de comportement décrits plus haut, ferme symboliquement la parenthèse des cybercafés spécialisés, qui finissent par rejoindre les salles d'arcade dans leur formol malodorant. Où irons-nous quand nous chercherons des conseils sur un jeu, un bon partenaire pour un clan, une ambiance chaleureuse entre spécialistes, un tournoi à disputer pour le fun ? Dans un Micromania ? Non, nous irons sur un site web. C'est peut-être pour ça que j'ai créé l'éditotaku, tiens.

 

Pendant ce temps : Unreal Tournament III (qui était joué à D4 par une poignée d'acharnés) a enfin son gros patch censé le mettre à la place au soleil qu'il aurait dû occuper à sa sortie. Il entre donc dans la pile des jeux joués par l'éditotacrew, et une communauté Steam Editotaku UT3 a été créée à cet effet (à coté de celles pour Left4Dead et Team Fortress 2). Du coup, elle aussi a besoin d'un petit logo (184x184), qui sera utilisé à l'instar de ceux créés par Gueseuch, Anon et Arès. Si vous y jouez et que vous avez envie de vous amuser avec nous, ajoutez-vous à la liste et vous pourrez nous suivre dans nos aventures. Si vous n'avez pas le jeu, il est disponible pour une bouchée de pain un peu partout.

D'ailleurs, passez pendant la session IRC, ce soir dès 21 heures sur #editotaku@irc.worldnet.net, je donnerai à qui n'en veut un numéro de série pour UT3 trouvé dans la pile photographiée plus haut.

28 février 2009

Street Fighter II²

Dans ma tête :

Street Fighter IV était attendu comme la renaissance du Versus Fighting pour tout le monde. Non pas par une casualisation du gameplay avec un jeu kévinisé, mais par le retour de mécanismes si connus - quart de cercle avant ! - qu'ils sont codés en dur dans le crâne des enfants d'il y a quinze ans. Ceux qui avaient quitté les jeux vidéo, parce que trop compliqué, trop bouffe-temps, trop gamin, n'ont pas oublié Ryu, Chun-Li et les autres. Ils sont juste partis faire un tour, mais tonton Zangief tient toujours la boutique maintenant qu'ils reviennent chercher leur DVD de SF IV.

Entre Capcom VS SNK 2 et Third Strike, nous n'avons pas quitté la maison, mais nous étions devenus marginaux. Nous attendions ce sang "neuf" que seul Street Fighter IV pouvait apporter : hardcore gamers et petits nouveaux en comeback, sticks Hori et pads standards, tous assis sur le même canapé. Ils font instinctivement le mouvement d'un quart de cercle suivi d'un coup de poing et ça sort encore une boule de feu ? Quinze ans en moins, qu'on allait prendre.

Et il faut voir au-delà de ce jeu : si SF IV cartonne, à l'instar de SF II, les "clones" marcheront eux aussi. KOF XII se vendra bien, Arc System Works se fera plus de dix fans par jeu, et le monde sera beau.

 

Dans la réalité : 

Putain de gâchis monumental de ta race. Street Fighter IV a été développé par Capcom USA ? Ils sont arrivés à être plus royalistes que le roi nippon en faisant un jeu de spécialiste. Timings ultra-serrés, combos pointus comme une tête d'épingle, aucune tolérance pour les novices. L'Intelligence Artificielle du modo solo - qu'on doit se farcir pour débloquer tout le monde - est impitoyable, même à faible niveau. 

Tout le jeu est là pour faire comprendre aux débutants que s'ils sont pas prêts à investir beaucoup de temps, ils peuvent retourner sur Soulcalibur IV. Dès le début, les challenges d'entraînement vous demandent des manips carrément pas possibles pour le gars sur le retour dont je parlais plus haut. Pas question qu'ils terminent le mode histoire, alors qu'ils aimeraient bien mater les jolies scènes animées par le studio 4°C. C'est bien simple : vendredi dernier, alors qu'il découvrait le jeu, j'ai entendu de la rage dans la voix d'Axel. Pour la première fois depuis que je le connais.

Trop long, pas lu : la courbe d'apprentissage initiale est trop ardue et par cette seule connerie, les jeux de baston resteront réservés au même microcosme pour les dix ans à venir.

Street Fighter IV, ou comme je le surnomme, Street Fighter II² : une dimension en plus, deux fois plus d'emmerdes - et pourtant, ça donne le même nombre. Pourquoi Chun-Li est devenue Guile en qipao avec tous ses coups en concentration ? Pourquoi une tolérance si faible dès qu'il s'agit de sortir une manip' un peu tendue ? Pourquoi tout le monde sur le Xbox Live prend Ken et spamme boules de feu et dragon punches ? Pourquoi il est si aliasé sur PS3 ? Pourquoi un tel élitisme pour un jeu qui a un titre aussi grand public ? Pourquoi empiéter sur les plate-bandes de SNK Playmore, alors qu'un succès massif pourrait garantir un énorme marché comme au début des années 90 ? Pourquoi El Fuerte, dont l'animation générale ressemble à un gros bug d'affichage ? Pourquoi Seth, putain de merde ? Pourquoi j'écris cet article alors que je sais bien que tous les gros pros vont m'allumer dans les commentaires en disant bien que je whine comme un boulet ?

 

Dans mon cul :

J'aime les sticks arcade pour leur robustesse, le coté "matos de pro sur ton bureau". J'en ai pour presque toutes mes consoles, ils ont volé aux quatre coins de Monsieur Mur et ils sont en parfait état de marche. Je sais que Sanwa ou Seimitsu ne sont pas des gros mots. Et donc, pour la 360, un Hori EX2 en édition méga-limitée au Japon avec une sérigraphie Virtua Fighter 5 Live Arena - pas le modèle vendu en Europe fourni avec une pauvre planche de stickers pourris. Et pourtant, Street Fighter IV m'a fait faire quelque chose que je n'ai jamais vu, ni chez moi ni ailleurs :

Street Fighter IV m'a fait exploser le PCB du stick. Eclater la carte mère d'un Hori sans la toucher. Comme le Hokuto qui éclate les organes sans causer de blessures à l'extérieur.

 

Pendant ce temps : Pensée dépressive du moment : à quoi bon se casser les burnes à distribuer un jeu positivement anecdotique et confidentiel sans faire le moindre gramme de promotion ? Pourquoi faire l'effort de traduire, éditer, distribuer, sans en parler ? En espérant que les deux couillons qui lisent chaque article de Gamasutra et connaissent le nom de Suda 51 vont comprendre que Flower, Sun and Rain sur DS est la première version occidentale d'un des premiers jeux de l'auteur de Killer7 et No More Heroes ? Absolument introuvable, sauf sur commande directe auprès d'un fournisseur. Parlez-en à votre revendeur local.

Bangai-O Spirits est aussi très difficile à trouver sans le commander. Accessoirement, notez le logo allemand de la limitation d'âge qui est plus gros que le titre du jeu, magnifique exemple de massacre de jaquette s'il y en a.

Session IRC dimanche soir à 21 heures sur #editotaku@irc.worldnet.net ! Venez jouer avec Super Raton et ses copains !

26 février 2009

Japan Matsuri 2008 - Patch pour la vidéo

Ce post s'adresse aux lecteurs de l'éditotaku qui ont été choqués par la vidéo sur la convention Japan Matsuri, postée le 6 février dernier. Après avoir été refusée par DailyMotion, un audit a été effectué et des modifications se sont avérés nécessaires ; ils concernent tous le passage où raton-laveur donne son avis sur l'évènement.

Voici la liste des changements :

  • Une voix féminine a été ajoutée.
  • La peluche de Penpen de Neon Genesis Evangelion a été remplacée par celle d'un chien bleu qui s'appelle Nestor.
  • Concernant l'opinion formulée sur les contrefaçons vendues par les chinois venant d'Allemagne, les commentaires de Tetho et Scoonix ont été pris en compte et le texte a été modifié en conséquence.
  • Maintenant compatible avec les Vectrex et les stations Silicon Graphics.
  • Une nouvelle vidéo a été mise en arrière-plan du monologue.
La version sur DailyMotion reflète ces modifications, alors que celle hébergée sur blip.tv reste l'ancienne version. Si vous avez maté la première édition, veuillez remplacer vos souvenirs du passage incriminé par ceci :

Merci de votre compréhension.



Pendant ce temps :
  • Pour ceux qui lisent ce site via Blogchan et Sama, n'oubliez pas que les seuls articles que vous voyez sont ceux avec une thématique anime/manga. Si vous aimez mater les petites filles nues dans Malicieuse Kiki (*), c'est bien, mais l'éditotaku contient aussi pas mal d'articles sur les jeux vidéo et autres conneries généralistes, hein. En plus, les commentateurs écrivent mieux que moi.
  • Tiens, en parlant de jeux vidéo, connerie du mois : c'est dur à croire, mais 505 Games, l'éditeur européen de Battle Fantasia (un jeu de baston 2D réalisé en 3D), a sorti ce dernier une semaine avant Street Fighter IV (un autre jeu de baston 2D réalisé en 3D). Certes 50€, mais ainsi garanti d'être déjà tombé dans l'oubli ; à trouver avant qu'il ne disparaisse des rayons. Je l'ai donc acheté en même temps que SF IV collector (90€, ouch), et sur le comptoir du magasin, les deux boites de ces jeux si proches me faisaient penser à une tartine de Nutella sur du Nutella. Deux fois trop de la même chose, quoi.
  • Cette semaine, Team Fortress 2 est à 10€. Vous savez que vous voulez venir jouer avec nous.

22 février 2009

SEFA, c'est plus fort que toi

J'avais le choix entre passer le week-end à Marseille pour la Chibi-Japan-Expo-Sud-nom-à-rallonge ou entre potes devant Street Fighter IV. Les coups de fil réguliers de ceux qui choisirent la première option me confirmèrent que j'avais bien fait de prendre la deuxième.

Ohlalala, il écrit sur une convention sans y être allé, quelle déchéance

Au festival d'Angoulème, vous savez pourquoi Pika ou Kana avaient une présence rachitique et/ou inexistante ? Parce que Japan Expo leur coûte si cher que ça défonce leur budget annuel pour se rendre dans d'autres évènements. Ils sont présents par unique souci marketing, vu que leur stand ne leur rapporte même pas de sous tellement ils raquent leur race - d'ailleurs, sur la grosse vingtaine d'acteurs français sur l'industrie du mangasse et de l'anime, on n'en comptait guère cinq à Marseille. A Paris, malgré les visiteurs qui font des files d'attente délirantes pour acheter des mangas disponibles tout le reste de l'année dans n'importe quelle crèmerie, ils ne rentrent pas toujours dans leurs frais.

Vous vous demandez pourquoi les visiteurs y achètent des mangas-disponibles-tout-le-reste-de-l'année-dans-n'importe-quelle-crèmerie, hein ? Le public de la JE contient tellement de piratins téléchargeurs de scans et de fansubs que ces derniers considèrent véritablement cette convention comme ce qu'elle est : un gros hypermarché pour otaques. Quand vous rendez visite à un téléchargeur, sa chambre à coucher contient trois DVD originaux, une dizaine de mangas et une trentaine de posters HK : tout ça, c'est trouvé à Japan Expo. Ce sont leurs seules dépenses de l'année, leurs sous passant le restant du temps dans des DVD-R et des disques durs supplémentaires.

Japan Expo, Chibi ou pas, Sud ou pas, reste une grosse représentation de la scène française des fans de mangasses. Pendant la JE 2008, j'avais vu des éditeurs - effarés par le coût de leur présence - qui priaient pour que l'évènement ne dépasse pas le nombre de visiteurs de l'année dernière, car en cas de gros succès, ils se feraient encore plus violer par les organisateurs en 2009. 140 000 visiteurs cette fois, et ça continue à grossir... Tout cela sent la grosse bulle qui gonfle et qui ne va plus tarder à éclater - comprenez bien que par extension, je ne parle pas que de cette conv', mais de toute cette industrie citée supra. Industrie qui accueille encore de nouveaux acteurs alors que vos plus grosses boutiques n'ont plus de place pour héberger toutes les nouveautés. Quand un éditeur crève, ses employés en créent trois autres à la place.

Et pour en revenir à la JE, combien de temps avant qu'un Kaze ou qu'un Delcourt/Akata réalise que pour un stand à Japan Expo, on peut se payer dix stands à Epitanime/Paris Manga/etc qui rapporteront plus de sous pour une présence moins onéreuse ? Je ne sais pas si la SEFA (société organisatrice de la Japan Expo) a conscience que leur évènement vire à la bombe à retardement. S'ils passent leur temps à augmenter le prix des stands, c'est peut-être pour presser le citron jusqu'à la dernière goutte avant qu'il ne soit trop tard (probable), ou pour tenter de limiter la taille de l'évènement et le nombre d'exposants par la force du porte-monnaie (beaucoup moins probable).

Demander un prix à quatre chiffres pour un stand d'une pauvre table dans le coin des amateurs, ça montre ses limites. A Marseille, beaucoup de stands n'ont pas dépassé la taille minimale par manque de sous... et beaucoup d'autres ne sont pas venus à cause des devis délirants ; ils furent d'ailleurs recontactés par la SEFA deux semaines avant l'évènement qui leur proposait le même espace à 70% moins cher. Même pour une première édition dans le Sud, les tarifs étaient quasiment les mêmes que pour leurs évènements parisiens. Je repose mon téléphone : un exposant en train de faire ses cartons a bien senti que l'équipe organisatrice a rogné les coûts dans tous les sens. 

J'attends encore de lire les résumés des sites web qui s'y sont rendus, mais même chez les journaleux, je ne crois pas que beaucoup de monde se soit bougé les fesses. Peut-être qu'eux aussi sont restés chez eux à grogner contre l'IA impitoyable de Street Fighter IV, surtout qu'on doit se la farcir pour débloquer tout le monde.

 

Session IRC ce soir dès 21 heures sur #editotaku@irc.worldnet.net : on va surement parler Sanwa, Hori (j'ai un EX2) et autres combinaisons démoniaques. Venez papoter et jouer avec nous, y'a toujours de la place pour tout le monde.

 

Pendant ce temps : En parlant de Street Fighter IV, je fais inconsciemment le rapprochement entre le refrain de The Next Door (thème du jeu interprété par Exile, boys band bouffon par excellence) et celui de Junk Boy (thème de fin de Maze, un vieil anime inconnu de 1997), et c'est pas bon pour la tête de fredonner "don't touch junk boy, dame dame lonely boy" sur l'écran de sélection des personnages.

Pour son anniversaire, un pote WoWeux veut que je lui offre une monture zhévra, ce qui implique que je joue à World of Warcraft et achète deux mois d'abonnement. Et j'ai besoin de vous pour la première condition : qui veut créer un compte tout neuf où je lui paierai les deux premiers mois en plus du mois offert ? Si vous avez envie de rejoindre 11 millions de moutons, passez sur la session IRC et on s'arrangera.

Le rétrogaming, c'est bon pour l'histoire des jeux vidéo - demandez à l'association MO5 - qui a toujours besoin d'un coup de main. Même si un éditeur oublie un titre, les fans peuvent encore y jouer longtemps... sauf dans le cas des MMO. Il ne reste qu'une semaine à vivre à Tabula Rasa, après quoi il disparaîtra à jamais dans les limbes. Vous pouvez encore aller y jeter gratuitement un oeil, ne serait-ce que par curiosité morbide.

10 février 2009

Pendant ce temps - 2009

  • La dernière fois que j'avais fait mon vieux con, c'était pour parler de cette époque reculée des premiers forums de discussion français (forums Caramail), accompagnés de ces mystérieux sites qui vous proposaient d'héberger votre site web (Multimania). Vers 1997 et au-delà, quoi. Avant (1995-1996), les sites n'étaient qu'une vitrine sans interactivité : Canal Plus était déjà sur la brèche, j'étais en 14 400 bauds et Pazu (on se découvre et on l'appelle Papy) créait alors Animint. Vers 1998 (56k), j'ai créé mon compte Caramail et commencé à discuter d'Evangelion, fraîchement diffusé sur CanalSatellite, et le reste (les fanfics, tout ça, je vous en ai déjà parlé dans l'article lié au début de ce texte... Tout ça pour dire que Caramail ferme à la fin de la semaine, et c'est dans ce genre de moments (ceux où l'on survit à un truc qui vous a vu naître sur le Net) qu'on se sent vieux. C'est d'ailleurs à cette époque que j'ai connu le grand frère de Tabris ; alors que j'ai continué à tenir la maison, monsieur s'est marié et c'est maintenant son petit frangin qui tient son blog à coté du mien. L'un des deux a raté sa vie, sauras-tu deviner lequel ?
Gag : raton-laveur.net a commencé sur un espace web de libertysurf, qui avait mangé chez.com, Worldnet, Freesbee et Infonie, avant de se faire bouffer par Tiscali, lui-même mangé par Alice puis par Free. Je vous dis pas la joie que c'était quand les bases de données changeaient lors d'un rachat...
  • Pendant que j'ai encore ma carte "vieux con" dans les mains, profitons-en pour jeter un oeil sur tous ces nouveaux blogs d'otaques écrits dans un français de qualité, voire référencés par Sama (créé par Papy Pazu, y'en a qui suivent) et Blogchan. Car même si je parlais au-dessus de l'époque des forums où les gens se réunissaient dans des groupes assez fermés ou rivaux, on glisse à présent vers la période des communautés éclatées, où chacun a son pré carré mais connait bien les voisins. En 2006, quand Skav avait créé Blogchan, nous avions eu une excellente discussion devant un bol de ramen juste avant Epitanime 2006. Mais voilà : Blogchan était un clone français de Blogsuki, un aggrégateur américain. Et c'est précisément à ce moment qu'une polémique avait éclaté outre-Atlantique : l'admin de Blogsuki avait fait un gros nettoyage dans le listing car il en avait marre de voir chaque jour 30 posts identiques sur le nouvel épisode de tel ou tel anime à la mode. Les logs de visionnage étaient strictement identiques et déprimants, résumant tous chaque anime à une dizaine de lignes dans le style "l'animation est cheap/soignée mais les personnages sont attachants/chiants alors j'attends le prochain épisode avec impatience/méfiance". Perso, j'ai toujours été contre ces logs de visionnage, car je trouve qu'ils l'intéressent personne : si le lecteur a vu l'épisode, il a déjà son propre avis. S'il n'a pas vu l'épisode, il ne vous lira pas de peur de se faire spoiler. Et s'il ne mate pas l'anime, il ne vous lira pas non plus car il ne comprendra rien à votre résumé de l'épisode XX. Rares étaient les sites US qui essayaient des animes plus alternatifs, anciens, ou un angle d'écriture différent. A l'heure actuelle, je crains juste que la communauté française tombe dans le même travers d'un gruau répétitif et pas forcément intéressant, mais j'ai énormément de confiance dans tous les auteurs qu'on trouve sur nos deux aggrégateurs favoris. Je fais juste mon vieux con, voilà tout ヽ(`Д´)ノ .
  • Si vous laissez tourner Steam et que vous faites partie de la communauté Editotaku, vous avez bien dû recevoir quelques invitations à jouer avec nous à Team Fortress 2 ou Left 4 Dead. Sauf que depuis quelques temps, nous sommes devenus trop nombreux pour le listing ingame : impossible de vous inviter rapidement. Contournons le problème et créons des groupes Editotaku dédiés à chaque jeu : TF2 et L4D. Si vous avez envie de jouer avec nous, ajoutez-vous dans ces listes et suivez-nous chaque soir dans nos aventures débiles sur le serveur dédié d'Axel Terizaki.
  • Notez d'ailleurs que ces deux communautés n'ont pas de logo ; si vous avez envie d'en dessiner (184x184), mettez-les dans les commentaires ! Ceux qui ne seront pas utilisés pour ces groupes seront ajoutés dans le pool d'images affichées en haut à gauche de cette page.
  • En parlant de logos : si vous ne savez pas comment avoir le vôtre dans les commentaires des articles, c'est facile : vous devez juste vous créer un compte sur Gravatar. En plus, ça marche sur la plupart des blogs pour otakus.
  • A l'inverse, il est temps de préparer votre prochain voyage à Paris : c'est avec presque six mois d'avance qu'Epitanime a ouvert les préventes pour la convention 2009. Vous devez choisir les billets électroniques pour éviter une surcharge de 5€. Lors de mon article sur la Japan Expo, vous aviez été plusieurs à déplorer le bordel commercial surpeuplé qu'était la JE pour annoncer que votre prochaine grosse conv' serait Epita... Chaque année, c'est le gros meeting des lecteurs de ce site. Depuis l'an dernier, nous avons eu tout un tas de super blogs qui sont apparus, et j'ose croire que l'Epitanime est l'occasion en or pour se retrouver dans un rendez-vous à échelle humaine, organisé par des passionnés et ne pas avoir à raquer à l'entrée ou se perdre parmi les free hugs.

Ma boite mail (raton-laveur@raton-laveur.net) est comme une boite de gâteaux, je ne sais jamais ce que je vais trouver dedans. Pour en arriver là, le sagouin a dû jouer cinq heures d'affilée et a failli vomir devant son écran en s'entrainant. Je vous ferai un guide de jeu.

Afficher mon harem mais c'est parce que vous l'avez demandé heinMasquer mon harem mais c'est parce que vous l'avez demandé hein





On va un peu éviter les jeux vidéo, parce que sinon, on est pas sortis de l'auberge.

  • N'importe quelle nana du Satoshi Urushihara Cell Works :l'art-book ultime du maître. Vous l'ouvrez à n'importe quelle page et c'est forcément épique.
  • N'importe quelle nana en seifuku par Gunma Kisaragi : maître ès lycéennes. Vous allez penser que je suis peu exigeant en sortant "n'importe quelle nana par XX", mais...
  • N'importe quelle nana par Inoue Yoshihisa : ... en réalité, je profite de cette occasion pour vous parler de cet auteur. Amo a déjà parlé de quelques artistes que j'apprécie également, mais il a oublié ce dernier, dont la force est de dessiner des mangas hentai hilarants et bourrés de bondage consentant. En fait, c'est un véritable génie du bondage - voici la traduction d'une courte publicité pour ses deux derniers bouquins, où il invoque une de ses héroïnes (mangaka) pour l'aider à finir ses propres livres... Et comme si ça ne suffisait pas, il a un fetish pour les coiffures en queue de cheval.
  • N'importe quelle nana par Iruma Kamiri : dessinateur principal de chez Hellabunna, référence en doujins Dead or Alive. Mais là encore, mon esprit vise Chihaya Kudou, qu'on trouve dans la première histoire de son recueil Gakkou No Himitsu (collection Megastore Comics, numéro 127).

J'ai besoin d'en dire plus ? A l'instar de Minako, elle seule me suffirait. Surtout que c'est elle qui m'a fait apprécier le bondage (″・ิ_・ิ)っ- ...
  • Rei Ayanami selon Mogudan : ce qui est un monde de différence par rapport à la Rei que vous avez tous ajoutée dans vos harems, et parce que je suis trop Ayanamiste pour l'oublier, même dans un harem qui se veut exclusivement hentai. Si vous ne connaissez pas Mogudan, c'est le character designer de Scrapped Princess - ses autres travaux sont réservés aux adultes.
Hors concours : Parce qu'on ne les trouve que dans des jeux vidéo qui n'ont pas été adaptés en animes ou en mangasses, on doit retirer Bael (Sexy Beach 3, Battle Raper), Raika (Viper F40) et Akira (Viper V16 Rise), d'autant que les deux dernières sont lesbiennes comme des limaces. Okay, Sogna a fait des mangas sur les jeux Viper, mais ils étaient tout nuls et les demoiselles citées plus haut y étaient moches. Et dans les animes hentai de vieux con, citons évidemment Shizuka de Shin Angel, Yuka Takeuchi de Variable Geo ou Pink de Dragon Pink, forcément. Non, pas de Oh! Great, mais je lis actuellement Majin Devil grâce à Shikaze qui m'a trouvé le second et dernier volume complètement épuisé, et purée que c'est bon.

06 février 2009

Japan Matsuri 2008

Putain, deux semaines pour une vidéo de moins de 30 minutes ?

Cette vidéo peut choquer les âmes sensibles. Ces 25 minutes ne sont pas remboursables.

Petit correctif sur la fin : l'organisation est faite par Assiana, et les trois autres associations (BulleJapon, Sekai et Kayuki) ont assuré les animations.

Vidéo en version censurée sur DailyMotion. Comme d'habitude, une version de meilleure qualité en MP4 est dispo sur la page blip.tv, ainsi qu'un FLV de meilleure qualité.

Pendant ce temps : on voit ça dans un article séparé parce que cette vidéo est déjà assez bordélique.

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